keep holding on

In our darkest moments, when life flashes before us, we find something. Something that keeps us going. Something that pushes us.

Cela faisait maintenant quelques jours que j'étais rentré chez moi. Dans mon appartement miteux du centre-ville que seul mon petit salaire d'assistant juridique pouvait se permettre. Assistant juridique... Je ne l'étais même plus. J'étais en arrêt de travail pour une durée encore indéterminée. Devenir aveugle rend vos patrons beaucoup plus enclins à vous laisser des jours de repos. D'ailleurs, je n'étais même pas sûr de vouloir reprendre le boulot, surtout pour ce Lancaster qui faisait les jours heureux du cabinet dans lequel j'étais, dans lequel ma sœur officiait comme brillante avocate. Retourner là-bas, servir celui qui été la cause de mon tourment ne m'égayait guère. Mon point de vue avait aujourd'hui changé et c'était sans doute pour cette raison (en plus des autres) que je me sentais aussi mal. A l'heure actuelle, j'étais encore allongé dans mon lit, tête sur l'oreiller couette remontée au plus haut. Je n'avais pas la force de sortir de ce cocon, d'affronter la dure réalité. Je voulais rester seul, rester chez moi et ne subir les chuchotis des passants. Le regard des autres me traumatisait déjà alors que je n'étais pas encore sorti de mon appartement. Je ne pouvais mettre le pied dehors. La honte me submergerait et je resterai figer comme un abrutis en pleine rue sans savoir quoi faire. Aveugle, qui plus est, je ne pourrais m'enfuir. Alors la solution était de rester enfermé et isolé, de se cacher sous la couette et d'attendre. Il n'y avait que ça à faire... Attendre. Attendre que le temps passe, que la mort approche et que mon calvaire s'arrête enfin.

Et comme si mon état n'était pas assez éprouvant, on sonna à ma porte. Je me roulais alors en boule, m'enfonçant plus profondément sous ma couette et dans mon lit comme si je pourrais échapper à la personne qui tentait une percée. Malheureusement pour moi, la sonnette retentit à nouveau. Je désespérais d'avance. J'avais besoin de solitude. Je voulais rester seul mais le destin semblait en avoir décidé autrement. « Dégagez de mon pallier, je ne veux pas être déranger ! » Hurlais-je dans l'appartement pour que l'inconnu rebrousse chemin et me laisse dans mon pitoyable état. J'espérais seulement que ce n'était pas mon aînée ou tout autre proche qui aurait connaissance de la cachette où je rangeais mes clefs en cas de perte ou de pépins. Si tel était le cas, je ne pourrais que m'en vouloir d'avoir eu cette stupide idée. On sonna une troisième fois. « Laissez-moi... » Murmurais-je dans ma barbe tandis que j'entendais alors les verrous qui s'ouvraient. Je soupirais, sanglotais, jouais au gamin. Ma solitude n'avait que trop duré apparemment et le retour à la vie réelle était, semble-t-il, obligatoire. Désormais, je ne disais plus rien. J'écoutais les pas de l'inconnu. Une demoiselle si j'en reconnaissais bien le bruit des talons sur le parquet. Ma sœur ? J'en doutais, elle m'aurait déjà gueulé dessus.Mais qui alors ? Toujours silencieux, je restais cacher sous ma couette, patientant que la demoiselle décide d'entrer ou de repartir pour bouger.

Keep holding on

|►  Il y a des jours où on pense à une personne sans savoir vraiment pourquoi. On se réveille et on se demande comment elle va et on se dit qu'on devrait prendre des nouvelles. Parce que c'est bien de jouer la personne sociable de temps en temps, je vous jure c'est comme se purifier. Bon j'exagère un peu mais je vous assure que voir que des gens un peu, avoir un contact avec des personnes que l'on connait et que l'on apprécie, vers cette démarche, cela aide vraiment. En tout cas moi je me sens bien lorsque ça m'arrive, quand je prend soin d'Eremon par exemple, j'aime bien voir que ce que je peux faire pour lui lui sert et n'est pas obsolète. Je vois des gens tous les jours, des inconnus qui avec mon sourire parfois vont mieux, bon très souvent c'est avec une bonne bouteille de Tequila mais c'est déjà pas mal de faire en sorte qu'il puisse aller mieux, je ne dis pas que j'aime saouler les gens mais bon bref. Ce matin je me suis réveillée avec Harvey en tête, un ami que je n'ai pas vu depuis un petit moment. Enfaîte c'est relativement complexe, c'est un humain et un humain qui ne semble pas tellement pour le principe mutant alors je dois toujours être sur mes gardes pour ne pas faire une  gaffe. Je sais qu'il ne me dénoncerait pas chez les Hunters mais vu le nombre d'attaque que j'ai subi, je préfère rester prudente. Enfin je sais aussi qu'il n'est pas au mieux de sa forme, et cela m'inquiète un peu, c'est plus fort que moi j'ai tendance à toujours avoir ce besoin d'aider les autres. Je veux juste savoir comment il va, c'est naturel non ? En tout cas il faut que je me concentre sur mon boulot si je ne veux pas à nouveau m'ouvrir la main. En plus Eremon n'est pas là aujourd'hui pour que faire un super pansement alors je vais éviter. Je ne finis pas trop tard, je me dis que je peux le trouver et aller le voir, pourquoi pas ? C'est une idée non ? Je n'ai rien de mieux à faire, et puis je me sentirais vraiment utile.

Ma journée semble interminable. Je ne sais pas pourquoi mais dans mon services cela ne se bouge pas des masses. Je m'ennuie, et pur le coup je fume beaucoup trop, parce que forcément si le bar n'est pas beaucoup rempli je prend plus de pause et qui dit pause, dit clope, c'est logique vous ne trouvez pas ? Moi si. Enfin bref, tout cela pour dire qu'à 18heures lorsque je termine mon service je suis la fille la plus soulagée du monde. J'aime mon boulot, ok, il n'est pas parfait, mais je l'aime et je n'ai pas envie de le perdre parce que je sais que je serais à la rue dans trop peu de temps qu'il ne faut pour le dire. Je fume une dernière  clope et je me rend compte qu'il ne m'en reste pas beaucoup, avant d'aller voir Harvey je passe alors au bureau de tabac et j'en prend un paquet. Je file alors dans mon vieux taco chez Harvey c'est là que mon pouvoir l'a localisé. Je regarde quand même sur la boîte au lettre pour être certaine que c'est bien chez lui et que je ne vais pas frapper chez sa mère chez qui il est pour la journée ou je ne sais pas quoi. Allez savoir, mon don ne me permet pas d'avoir nom, prénom de la personne vivant là où je sens les choses. Je monte les escaliers et je trouve son appartement, j'appuie un coup du la sonnette qui retentit, mais j'entend aussi râler mon ami qui ne semble pas disposer à voir du monde. Je fronce les sourcils et j'insiste un petit coup, je ne vais pas le laisser, je sens qu'il est pas au mieux de sa forme pour repousser quiconque frappe, sans même savoir de qui il s'agit. Au bout de la troisième fois je tente de voir si je peux entrer. Et la porte étant ouverte je me permets. Je referme celle-ci tout doucement, je constate que l'appartement est dans le noir, un peu de bazar... Je le cherche dans l'appartement avec mon don, je suis mon instinct pour le coup je me retrouve dans sa chambre, je pousse la porte doucement et je le vois dans la pénombre sous une couette, enfin je ne le vois pas il est dessus, je n'ai pas non plus des yeux super soniques. Je pose mon sac dans l'entrée, j'ouvre les rideaux, il fait encore un peu jour et il devrait le réveiller un peu. Je m'assoie sur le rebord du lit à coté de lui. Je caresse gentiment ses cheveux. " t'as trop fait la fête ou c'est plus grave ? " Je tire doucement sur la couette, c'est surement plus grave mais je veux juste tenter de jouer l'ironie un peu, juste tenter de le faire rire " Allez Harvey sort de sous cette couette que je te vois " Je souris gentiment même s'il ne peut pas vraiment voir tout ça...
 

Contre toute attente, la porte s'ouvre. L'idiot que j'étais pensé l'avoir verrouillé mais, apparemment, la réalité était inversée. Ainsi, l'inconnu put entrer sans embuche dans mon appartement où la pénombre régnait. Pourquoi ouvrir les rideaux alors que je ne voyais plus ? Caché sous la couette, je restais silencieux. Je ne voulais pas être dérangé, surtout pas maintenant. J'étais aveugle, j'avais tenté de me suicider et je ne voyais pas comme surmonter tous ces problèmes. Je préférais encore m'isoler et m'enfermer chez moi, bien que ça ne soit pas la solution la plus efficace, ni la plus raisonnable. J'entends des bruits de pas, des talons pour être plus exactes. Ma sœur ? J'en doutais. Elle devait travailler au cabinet. Mais qui alors ? Je restais toujours sans voix, me renfermant dans un mutisme volontaire, avant de sentir une présence sur le rebord de mon lit. Je n'avais pas envie d'être dérangé, ni même regardé. Ma couette me protégeait d'une certaine manière et je n'avais pas le courage de la quitter pour me montrer tel que j'étais maintenant. Un aveugle. « T'as trop fait la fête ou c'est plus grave ? » Astoria ? Je me recroquevillais un peu plus sur moi-même alors que je sentais sa main sur mes cheveux.Que faisait-elle ici ? Pourquoi aujourd'hui ? Oui, cela faisait plus de deux semaines que je n'avais pas eu de nouvelles, peut-être même un mois. Beaucoup de choses avaient changé en ce court laps de temps. Plus de choses qu'elle ne l'imaginait. « Allez Harvey sort de sous cette couette que je te vois. » Non, je ne voulais pas. Je ne pouvais pas. Le courage me manquait pour affronter cette réalité. Que dirait-elle ? Comment réagirait-elle ? Me prendrait-elle pour un monstre ou pire encore ? Je ne pouvais décidément pas sortir de sous ma couette. Elle était mon dernier rempart avant la dure réalité qu'était ma vie aujourd'hui.

« Non, va-t-en ! » Lui criais-je au visage, avec une voix apeurée et fébrile. Elle ne comprenait pas ma réaction démesurée. Évidemment, la jeune Barlow n'était pas au courant de mes dernières péripéties. Peu de personnes l'étaient. Ma sœur, les médecins, mon sauveur. Pour le reste, je les avais tout bonnement abandonné, banni de ma vie. Certains ne se manifestaient pas et c'était tant mieux. Mais d'autres, comme Astoria, étaient bien trop accrochés et je ne pourrais subir que leur pitié dès lors que mon état leur sera montré. « Je ne veux pas te voir, Astoria. Je ne veux voir personne. » Ma déclaration pouvait la surprendre. J'étais certes timide mais pas associable. Mes mots pourraient lui mettre la puce à l'oreille et je n'avais pas l'envie ni la force de me montrer tel que j'étais dorénavant. Cependant, je sentais d'une certaine manière l'inquiétude grandir en elle. Comme si mes paroles n'avait fais qu'accentué la crainte qu'elle avait dès l'instant où elle m'avait vu sous ma couette. Elle n'eut pas besoin de me parler pour que je cède, avec regret, à ces directives. Me battre n'était pas envisageable. Je préférais capituler avant qu'elle ne découvre avec effroi la grande vérité du moment. « Je... J'ai perdu... La vue... » Toujours caché sous ma couette, je ne voulais faire face à sa réaction, même si je ne pouvais la voir. Ainsi, je m'accrochais à mon drap de toutes mes forces et patientais. J'attendais une réaction de sa part. Ce genre d'information en créait toujours.

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|► Je n'avais pas vraiment prévu ce genre de chose lors de ma visite à mon ami. Je ne veux pas le forcer mais sentant qu'il ne va pas bien je sais qu'il ne faut pas que je le laisse. Je me dis que c'est juste qu'il va pas bien, peut-être une sale cuite, il a peut-être fait un truc de travers qu'il regrette, je ne sais pas. Allez savoir. Moi je ne veux pas le laisser, je me refuse qu'il aille mal et que je le laisse dans un tel état. Alors forcément ma première question c'est de savoir s'il a été à une soirée qui a mal tourné. Dans le sens, trop d'alcool et peut-être même plus. C'est surement qu'une simple gueule de bois. Il ne faut pas qu'il reste cloîtrer dans son lit et de plus sous la couette. Je me permets alors d'ouvrir les rideaux pour que la lumière rentrer un peu. C'est fou mais un peu de lumière cela fait du bien, mais il ne semble toujours pas décidé à montrer son petit museau. Je croise les bras. Bon je sens qu'il n'est pas vraiment ravi de voir sa vieille amie débouler chez lui. Je ne vois pas pourquoi il semble si mal. Et maintenant que je suis arrivée chez lui, je veux savoir et je ne lâcherais sans doute pas le morceau. Il semble ne désirer qu'une chose, mon départ, mais pas possible, je resterais, je crois qu'il ne comprend pas. Je suis son  amie et je peux tout entendre. Je crois qu'il devrait le savoir d'ailleurs. Parce que bon je suis une fille ouverte et pas chiante, j'ai juste envie de l'aider. J'inspire profondément, je me mord la lèvre et je claque mon talon sur le planché de la chambre. " Allez sors de là, je peux attendre, je suis sûre que tu as du café, je vais aller en préparer et tu sors de là après ! je veux tout savoir, même si c'est une peine de coeur, ou autre, je suis là ! tu as 5 minutes ! " je sors de la pièce, enfin j'allais bouger lorsqu'il me sort qu'il ne voit pas... qu'il a perdu ce sens, la vue. Je m'arrête net... mon coeur bat plus vite. Je ne comprend pas, comment peut-on perdre la vue comme ça, si vite ? La semaine dernière je l'ai vu au bar, il est passé et tout semblait aller pour le mieux et là, il me dit qu'il n'arrive plus à voir, alors il va falloir qu'il m'explique, j'ai quelques notions de médecines qui datent de mes années de fac, je peux peut-être l'aider, lui conseiller certaines choses, je ne sais pas, en moi c'est le chaos, et j'ai du mal à comprendre la situation. Je m'avance vers lui, je m'installe sur le bout du lit à coté de lui. Je le vois avoir peur de retirer cette couverture qui le couvre. Mais je tire dessus pour le voir vraiment, pas juste l'entendre.

" montre moi Harvey, fais moi confiance " ma voix est douce, agréable et je ne veux pas qu'il panique. La situation est déjà assez compliquée comme ça, assez difficile pour lui. Je tire encore un peu pour arriver à voir ses cheveux déjà avant que son visage n'apparaisse. J'attrape sa main et je la serre, de mon autre libre je caresse ses cheveux pour tenter de le consoler mais comment je suis censée y arriver ? Je ne sais pas, je n'ai jamais vécu cela et je n'ai jamais entendu parlé d'une telle chose médicale. Il y a forcément une cause et il faut absolument que nous la trouvions. J'inspire comme si cela allait m'aider à réfléchir. Je me pince les lèvres, je le regarde si mal... j'ai de la peine pour lui, je me sens si inutile. Je caresse son visage doucement. " dis moi ce qui s'est passé Harvey, il y a forcément une cause, quelques choses, tu peux tout me dire, cela ne sortira pas de cette pièce, je te le promets " je m'inquiète sincèrement et j'ai peur pour lui. Est-ce que cela ne serait pas l'effet de ce vaccin ? Je ne sais pas, je ne savais pas qu'Harvey avec une mutation mais je ne suis pas sûre alors je préfère ne rien dire, parce que si je me trompe je pourrais me mettre en danger.   J'ai déjà assez de soucis de ce coté, je ne peux pas me mouiller sans être sûre, alors je vais attendre qu'il m'explique et peut-être que cette idée de café ou de boissons chaudes n'est pas une mauvaise idée. Je crois qu'il a besoin de quelques choses de chaud pour se réconforter un peu. Je me lève. " Attend moi je vais te faire quelques choses à boire de chaud et ne me dit pas non, tu n'as pas le choix, cela ne pourrait que te faire du bien. " Je file dans sa cuisine et je me permets de fouiller un peu avant de trouver du café. Je le fais chauffer et je le lui rapporte dans mes mains, je le pose sur la table de chevet pour le moment, il est fumant. " Sors un peu de ses draps, et explique moi " j'insiste parce que si je ne sais pas, si je ne sais rien, je ne pourrais pas l'aider comme je le veux.