Sujet: ☆ ☆ fire meet gazoline (lykke) Lun 25 Mai 2015 - 22:39
flame you came from me
It's dangerous to fall in love But I want to burn with you tonight ; Hurt me. So come on I'll take you on, take you on. I ache for love, ache for us. Why don't you come, Don't you come a little closer. So come on now Strike the match, strike the match now. We're a perfect match, perfect somehow; We were meant for one another. Come a little closer. fire meet gazoline.
La lumière filtrait entre les ouvertures régulières des volets, éclairant çà et là la pièce bercée par l'obscurité. Le regard de Beatrix était plongé dans la blancheur immaculée du plafond de la blonde, incapable de fermer les yeux. Depuis que les deux mutantes s'étaient couchées, et que Lykke avait trouvé le sommeil, la jeune Lecter était restée éveillée, trop apeurée à l'idée de la nuit qu'elle avait prévue. A l'idée de ce qu'elle devait faire, mais ne voulais pas faire. La main traçait nerveusement des cercles sur les draps en soie qu'elle avait ramenée de chez elle -incapable de supporter plus longtemps le tissu industriel de Lykke-, essayant de retenir le tremblement qui l'agitait inconsciemment. La belle aurait voulu revenir en arrière, se projeter quelques heures auparavant et revivre cette soirée si agréable. Une soirée sans dispute, chose rare entre ces deux explosives jeunes femmes ; elle aurait voulu retrouver les bras Lykke alors qu'elles s’engouffraient dans la chambre luxueuse de la maison de la belle. Après tout, c'était peut-être la dernière fois qu'elle pourrait se laisser aller aux caresses de la danoise, dernière fois que cette dernière accepte de lui adresser la parole. Elle aurait voulu retourner le temps, malgré tout elle n'avait pas été maudite avec ce genre de pouvoir. A cette pensée, la chaise métallique rangée sous le bureau en fouillis commença trembler. Beatrix ferma les yeux, prenant une grande respiration. Pas maintenant, pensa-t-elle. Elle souffla une fois, puis deux ; et soudain, le calme revînt. La chasseuse rouvrit doucement les yeux, avant de se tourner sur le côté, face au dos dénudé de la blonde. Un mince sourire vînt s'étaler sur ses traits anxieux. Son doigt s'égara naturellement sur la peau immaculée de la belle, s'amusant à écrire des mots au hasard, s'amusant devant les frissons qui ne tardèrent pas à parcourir son échine. Mais ce moment de bonheur ne fut qu’éphémère, puisque le portable de Beatrix vibra sur la table de nuit à côté de son oreiller. La belle se releva pour regarder, mais elle savait déjà pertinemment de qui il était. « Ça a intérêt à être déjà fait. » lui écrivait-il. Le cœur de Beatrix se serra. Elle ne faisait que repousser l'inévitable en restant ainsi allongée à côté de la blonde ; voilà plusieurs heures que la mutante était endormie et qu'elle aurait pu passer à l'action. Assez.
Le message d'Anders était le parfait rappel à l'ordre. Les larmes montèrent aux yeux de la brune, mais elle se dépêcha de les ravaler. Beatrix ouvrit le tiroir de la table de nuit et attrapa soigneusement la seringue qu'elle avait caché plus tôt dans la soirée ; les rayons de la lune faisait briller le liquide transparent à l'intérieur. Le NH25. Son invention. C'était sa faute si aujourd'hui elle était contrainte de faire ça. La chasseuse referma soigneusement le tiroir avant de se retourner vers la blonde. Cette dernière avait tourné dans son sommeil, elle lui faisait face maintenant. Beatrix se perdit dans les traits de la danoise, incapable de se détacher de son visage paisible. La jeune Lecter se redressa, découvrant le bras de la belle du drap soyeux. La main tremblante de Bea se leva, seringue en main. Les larmes qu'elle tentait de retenir devinrent plus fortes qu'elle, passant facilement la barrière de ses yeux pour s'étaler sur ses joues. La mutante porta sa main libre sur sa bouche pour étouffer un sanglot. Doucement, elle déposa l'aiguille contre la peau albâtre de la danoise. Elle n'avait plus qu'à l'enfoncer, et ce serait fini. Une simple piqûre, et tout pourrait revenir à la normale. Anders ne la ferait plus chanter, et elle ne vivrait plus dans la crainte d'être découverte. Du moins, c'était le mensonge avec lequel elle se berçait, consciente que le chasseur ne s'arrêterait pas là. Mais tant pis, si cela pouvait lui gagner du temps, elle était prête à sacrifier Lykke. Qu'était-elle finalement à ses yeux ? Rien de plus qu'une mission qui avait mal tourner. Rien plus qu'un corps prêt à la réconforter lorsqu'elle se sentait seule. Rien de plus. Mensonges, encore, toujours, si gros que même Beatrix avait du mal à y croire. Mais avait-elle le choix? Autour d'elle, c'est toute la pièce qui commençait à vibrer. Concentré sur la seringue prête à percer la peau de son amante, Beatrix n'arrivait plus à contrôler son pouvoir. Toute la crainte et la tristesse qui emplissait son cœur la rendait folle, et face à de telles émotions, elle ne pouvait rien faire. Un coup sec. Rien qu'un coup sec et tout serait fini. Pourtant, Beatrix restait figée, les joues trempées de larmes, la gorge nouée par les sanglots. Non. Non elle ne pouvait pas faire ça.
Beatrix se recula vivement, envoyant en même temps la chaise métallique voler à l'autre bout de la pièce dans un fracas monstrueux. La chasseuse laissa tomber la seringue sur les draps devant elle, comme si d'un coup l'objet était devenue brûlant. « Non, je … Non je peux pas. » souffla-t-elle, le souffle court. « Je peux pas, je suis désolée. Je suis tellement désolée Ly'. » Les yeux trempés par les larmes, la belle engouffra son visage dans ses mains, tentant de contrôler les vibrations violentes de tous les objets métalliques de la pièce.
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Sujet: Re: ☆ ☆ fire meet gazoline (lykke) Mar 26 Mai 2015 - 3:24
ache for love, ache for us, why don't you come a little closer? firemeetgasoline@sia
Le rêve. Cette période du sommeil où tu sembles être en trans. Où le vrai se mélange au faux, ce moment où tu deviens incapable de faire la distinction entre la réalité du rêve. Parce que ton rêve, il est drôlement similaire à ta réalité.
Elle y est, présente, comme toujours. Si présente que ça devrait t'agacer au bout d'un moment. Toujours dans ton champ de vision, ne serait-ce que du coin de l'oeil. Elle n'est jamais bien loin, et ça te rassure autant que ça te stresse. Le rêve et la réalité. Dans les deux mondes, t'es incapable de savoir ce que tu veux réellement d'elle, quelles sont tes attentes, quelles sont les siennes. Prétendre que tu t'en fous. Qu'elle n'est rien de plus qu'une autre femme en mesure de te faire atteindre le septième ciel. Rien de plus, rien de moins. Prétendre au point de t'y croire. T'es devenue tellement bonne pour faire semblant depuis que tu as ton pouvoir Lykke. Si bien que tu confonds tes mensonges de tes vérités.
Mais tant qu'elle est dans tes rêves, ça ne te dérange pas.
T'as jamais été le genre de filles à laisser quelqu'un entrer dans ta vie comme Beatrix est en train de le faire. T'as toujours imposé une certaine distance, t'as toujours eu besoin de tes moments, de ta solitude, de ton espace. T'as jamais réellement accepté qu'une femme passe la nuit avec toi. Sauf elle. On dirait qu'elle, t'es incapable de la chasser. Tu veux qu'elle reste là, à porter de la main. Tu veux pouvoir caresser sa peau lorsque tu te réveilles en pleine nuit. Tu veux pouvoir sentir son parfum lorsqu'elle se tourne dans son sommeil. Et plus tu essayes de te convaincre que tu n'as pas besoin d'elle, que tu n'as pas besoin de cet effet qu'elle a sur ta personne, plus tu en demandes, plus il t'est difficile de la laisser t'échapper. Un cercle vicieux dans lequel tu es prisonnière sans vouloir te l'admettre.
Et puis, elle demeure dans tes rêves, même quand elle n'est pas là, physiquement.
Mais elle est là ce soir. Elle s'est imposée avec ces draps en soie et tu n'as pas pu t'empêcher de soupirer lorsqu'elle a insisté pour les installer, mais tu dois bien l'admettre, c'est tellement plus confortable que ce que tu avais acheté, sans trop t'en soucier. Elle s'était glissée sous ce nouveau drap et tu l'avais suivi et tes lèvres avaient naturellement trouvé les siennes, dépendantes au point de ne pas être en mesure de s'en séparer. Ses doigts avaient trouvé refuge sur ta peau et tu t'étais perdue dans cette fougue et cette passion qui vous défini si bien. Et puis sans même t'en rendre compte, tu t'étais endormie avec le contact de sa peau tout près et tu t'étais laissée bercer par des rêves trop similaire à cette réalité où elle te fait du bien, beaucoup trop de bien.
Ça aurait pu être simple. Une nuit de luxure, endormie comme réveillée avec la brune. Mais tu aurais dû t'en douter, avec la jeune Lecter, il n'y a jamais rien de véritablement simple.
Tu te réveilles brusquement lorsqu'un bruit sourd prend toute la place dans la pièce. Tu mets quelques secondes à comprendre ce qui se passe lorsque tu aperçois finalement ta chaise à l'autre bout de la pièce, écrasé contre le plancher. Tu sens ton coeur s'emballer, le stresse augmenter dans chaque parcelle de ton être, mais tu prends une grande respiration. Tu t’assois dans ton lit, ton regard croise celui de la brune et ce que tu vois dans ses yeux te surprend. Parce que la peur que tu y lis, ce désespoir, tu n'es pas habituée de le lire dans ses yeux à elle. T'es habituée à l'envie, à une forme de haine, de colère, mais jamais à la peur, jamais à ça. « Non, je… Non je peux pas. » Les larmes coulent sur ses joues et tu ne sais pas quoi faire, tu ne sais pas quoi dire. « Bea, regarde-moi. Qu'est-ce qui se passe? Bea? » Tu t'approches d'elle, passe une main dans ses cheveux, ton front se pose contre le sien alors qu'elle tient toujours son visage entre ses mains. Tu veux la voir, t'as besoin de comprendre, de savoir. Mais elle se renferme sur elle-même, elle parle mais elle ne fait pas de sens et tout est flou. Le bordel, c'est toujours et éternellement le bordel. « Je peux pas, je suis désolée. Je suis tellement désolée Ly'. » Tout vibre autour de toi, tu voudrais que ça s'arrête, mais tu sais que tant et aussi longtemps qu'elle va être dans cet état, rien ne va se calmer. Alors tu tasses ses mains de son visage et tu plonges ton regard dans le sien. « Regarde-moi. Lecter, regarde-moi. Dis-moi qu'est-ce qui se passe. » Tes mains caressent ses cheveux encore et encore, en espérant qu'au bout d'un moment, ça lui permettra de reprendre son calme, de reprendre le dessus sur elle-même.
Tu t'approches d'elle encore plus et soudainement tu sens un objet sur ta cuisse. Ton regard se pose automatiquement sur l'intrus et tu as le souffle court lorsque tu vois de quoi il s'agit et c'est pire encore lorsque tu comprends réellement. T'es pas certaine, mais soudainement, tu n'as pas envie de t'approcher. Pas envie de la calmer, pas envie de te calmer du tout même. Tu attrapes la seringue et tu l'as soulève sous les yeux de la jeune Lecter. Ta voix n'est plus douce. T'es plus la Lykke sous le charme de la brune, non. T'es plus celle qui rêve. T'es redevenue celle pleine de cette rage de vivre, celle pleine de cette incompréhension qui la suit jour après jour. Et tu lui en veux de rajouter de l'huile sur le feu. « Qu'est-ce que t'allais faire Lecter, hein? Putain, mais c'est quoi ton problème? » Plus tu t'énerves, plus c'est dangereux. Tu dois te contrôler, mais t'es pas certaine d'en être capable. Au final, elle risque réellement de te rendre folle.
Dernière édition par Lykke Holgersen le Sam 13 Juin 2015 - 12:54, édité 3 fois
Beatrix Lecter
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Sujet: Re: ☆ ☆ fire meet gazoline (lykke) Mer 3 Juin 2015 - 22:54
flame you came from me
It's dangerous to fall in love But I want to burn with you tonight ; Hurt me. So come on I'll take you on, take you on. I ache for love, ache for us. Why don't you come, Don't you come a little closer. So come on now Strike the match, strike the match now. We're a perfect match, perfect somehow; We were meant for one another. Come a little closer. fire meet gazoline.
Depuis la chaotique découverte de ses pouvoirs, une seule chose réussit véritablement à calmer Beatrix. La plus étonnante des choses, la dernière personne auquel elle aurait pensé : Lykke. Sa douce et sauvage Lykke. La même Lykke qui, quelques mois avant, lui donnait des envies de meurtres. Qui lui faisait serrer les dents, quand, un regard au-dessus de son épaule, elle l'observait s'avachir sur le plan de travail du laboratoire Holgersen, le nez dans un comics. Celle qu'elle se retenait d'attaquer lorsqu'elle lui envoyait valser piques et autres commentaires désagréables. Leur deux caractère refusaient de coopérer, se frottant inépuisablement l'un contre l'autre, créant une atmosphère électrique pesante. C'était ce qui les avait fait tomber la première fois dans les bras l'une de l'autre, quand, en plein milieu d'une énième dispute leurs lèvres s'étaient trouvées. Et c'est ce qui animait encore aujourd'hui la passion qui les transportait. Alors, c'était autant plus étonnant que la brune ait réussit à trouver réconfort et quiétude dans un bout de femme si enragée. Un support stable, et infaillible, dans cette mutante si perturbée. Pourtant, c'était une évidence ; à peine la main de la blonde effleura les cheveux de Beatrix, la chasseuse s'apaisa. La pièce arrêta de trembler, et son cœur acheva sa course folle. Les frissons sur sa peau n'était pas le fruit de son pouvoir, mais de la caresse de la danoise. Elle aurait voulu, finalement, l'avoir toujours à ses côtés, qu'elle puisse l'aider à réprimer les pertes de contrôle. Qu'elle puisse, d'une simple caresse, l'aider à lâcher prise. C'est ce qu'elle avait fait durant les trois moins passées ensemble dans le pays natal de la blonde. Trois mois difficile, exténuant pour Beatrix qui n'arrivait pas à accepter son pouvoir. Mais pourtant, durant cette période, Lykke avait toujours été à ses côtés ; elle était passées par là aussi, et aurait aimé un mentor. Faute de pouvoir remonter le temps, elle avait décidé de prendre son némésis sous son aile, et l'aider comme elle aurait aimé qu'on l'aide. Ce n'était sûrement plus aussi drôle de batailler avec la dorénavant fragile et instable Beatrix. Souvent, la brune se demandait ce qu'elle aurait fait sans l'aide précieuse danoise. Fuir toute seule ? Elle n'aurait jamais eu le courage, pas lors de sa découverte. La chasseuse aurait sûrement courut pleurer auprès de son frère, mais il aurait très bien pu s'en prendre à elle. Ou au moins prévenir le reste de la famille. Lykke était sa salvation, et la belle lui en serait toujours reconnaissante, même dans les mauvais moments. Même comme ce soir-là.
« Bea, regarde-moi. Qu'est-ce qui se passe? Bea? » Le visage enfuie dans ses mains, Beatrix se laissa bercer par les doigts de Lykke, enfouis dans ses cheveux bruns. Elle sentit le front de la blonde se poser contre le sien, un contact rassurant. Doucement, la jeune Lecter repris le dessus sur ce capricieux pouvoir ; pourtant, la panique était toujours là, mordante. Ses joues mouillées trempaient de larmes ses mains qui lui servaient de rempart contre la réalité, contre Lykke. Contre ce qu'elle s’apprêtait à faire quelques secondes plus tôt. Peut-être que si elle y croyait assez fort, tout redeviendrait comme avant. Autour d'elles, la pièce tremble toujours, de l'imposante armoire en métal à la chaise à l'autre bout de la pièce. Beatrix ne veut pas lui faire face, ne veut pas lui expliquer. Comment annoncer une telle chose ? J’allai te trahir, dans ton sommeil, pour sauver ma peau ? Même Beatrix ne se rendait pas bien compte de l'atrocité de cette assertion. Aveuglée par la peur, terrifiée par Anders, elle était à deux doigts de céder et de priver la blonde d'une partie d'elle-même. La jeune Lecter s'excusa encore, et encore, des mots confus et indistinct, une lamentation douloureuse. Puis soudain, les mains de la danoise vinrent libérer son visage, découvrant un visage ruisselant, et un regard apeuré. Les yeux azurs de Lykke vinrent se plonger, inquisiteur, dans ceux de la chasseuse. Une autre vague de réconfort vint bercer la belle, et la pièce se calma un peu plus. « Regarde-moi. Lecter, regarde-moi. Dis-moi qu'est-ce qui se passe. » Elle aurait aimé que ça soit si simple. Et, ainsi couvé du regard par la jeune Holgersen, elle aurait presque pu se confier. Pourtant, les mots restèrent coincer dans sa gorge, incapable de franchir la barrière de ses lèvres. Muette, elle se contentait de fixer la belle, tremblante. Les doigts de Lykke filaient dans ses cheveux, inlassablement. La chasseuse sentit le corps de son amante se rapprocher du sien, puis se stopper net.
Et tout est fini. Le regard de Lykke s'attarda sur l'arme du crime, qui gisait encore sur les draps en soie ; puis il revint se poser dans les yeux humides de Beatrix. Glacial. Sa main quitta ses cheveux bruns, d'un sec, dégoutté. « Je suis dés- » elle entama encore, portant ses mains sur sa bouche cette fois, retenant un cri qui n'exitait pas. « Qu'est-ce que t'allais faire Lecter, hein? Putain, mais c'est quoi ton problème? » la coupa Lykke, le regard plein de furie. L'attitude sauvage de la danoise poussa Beatrix à reculer légèrement, prenant refuge au bout du lit défait, en position de défense. La belle avait déjà aperçut la mutante en action, et ne voulait certainement pas en payer les frais. « Je voulais pas, Ly'. C'est pas moi, j'ai- je voulais pas faire ça. » Des mots confus. Beatrix cherchait comment expliquer ses actes, mais était incapable de se calmer le chaos dans son esprit. « C'est pas ma faute. »
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Sujet: Re: ☆ ☆ fire meet gazoline (lykke) Ven 12 Juin 2015 - 17:40
ache for love, ache for us, why don't you come a little closer? firemeetgasoline@sia
T'aurais voulu pouvoir mettre une explication logique sur l'évolution de ta relation avec la jeune Lecter. Pouvoir l'expliquer avec des termes qui font du sens, pas ces gros mots qui font peur et que tu te refuses de penser depuis toujours. Pourtant, ces gros mots, ceux que tu n'as jamais dit à une fille auparavant, ils prennent de plus en plus de place dans ton esprit lorsque tu t'endors auprès d'elle. Quand tu sens sa chaleur sous tes doigts, si près mais si loin en même temps. T'as jamais été du genre à te faire douce et docile avec qui que ce soit, elle-même, elle le sait mieux que personne. Cette tendance que tu as à sortir les griffes au moindre faux mouvement des autres, au moindre signal d'une attaque quelconque. On t'a toujours dit que tu n'avais pas de raison d'être si méfiante. Que tu devrais réellement songer à apprendre à faire confiance à quelqu'un, n'importe qui. Le problème, c'est que chaque fois que tu as pris la peine de t'attacher à quelqu'un, ça t'es revenu en pleine figure. Que ce soit Maiken ou même ton propre frangin, tu finis par être la perdante dans l'histoire et dieu sait que tu détestes te retrouver avec aucune carte dans les mains. Alors tu dresses des châteaux forts autour de ton coeur au risque de voir ta princesse se décourager avant même de tenter de souffler les cartes pour atteindre ton coeur. Tu joues gros, mais c'est un risque que tu es prête à prendre. Pas question qu'on te vole ton coeur si facilement.
Pourtant Beatrix, tu serais prête à lui donner, ton putain de coeur. Tu l'as dans les mains et t'es prête à lui crier « prends-le espèce de folle, il est déjà tout à toi », mais tu es incapable de te résoudre à tomber aussi bas. Parce que t'as l'impression qu'elle et toi, vous ne venez pas vraiment du même monde. Qu'elle et toi, vous ne voulez peut-être pas nécessairement les mêmes choses. Mais le problème, c'est que tu as de plus en plus de mal à te convaincre qu'elle n'est pas bien pour toi, que tu n'es pas bien pour elle. Tu es tentée, chaque jour un petit plus de tout laisser tomber. T'aurais voulu que ce trois mois au Danemark soit plus long, qu'il s'étire en un an, et puis peut-être deux. Pour toute la vie même. T'aurais voulu qu'à vous deux, vous vous perdiez dans les températures froides de ton pays natale, ne jamais avoir à faire demi-tour, ne plus jamais se soucier de vos dons, de comment les contrôler, de ne pas se faire prendre, de ne pas se faire tuer. Ne plus penser. Juste vivre, avec elle. Sauf que c'est impossible, complètement naïf que de croire que tout puisse arrêter parce que c'est ce que tu souhaites. Alors le temps a passé et puis vous êtes revenues. Elle dort souvent à côté de toi et ça te fait du bien. Sauf que tu sais que ce n'est pas comme au Danemark. Ce n'est pas qu'elle et toi contre le reste du monde. La terre a continué de tourner, à ton plus grand désarroi. Et la réalité des choses est parfois bien difficile à regarder.
Parce qu'elle est là, trop près de toi avec toutes ses larmes éparpillées sur son visage et ça te donne mal au coeur. Elle est là, mais il y a cette seringue aussi et tu ne veux pas comprendre, mais t'es trop intelligente pour prétendre que tu ne sais pas de quoi il s'agit. Fuck, t'aimerais pouvoir être conne. Jouer l'innocente, cette blonde incrédule, ce rôle qu'on t'offre lorsqu'on te voit pour la première fois, celui qu'on t'assume avant même de te parler juste parce que tu as l'air, sans la mélodie qui vient avec. Sauf que faire semblant, ça n'a jamais été une de tes forces. Ça ne le saura jamais. Parce que tu détestes l'hypocrisie. Les mensonges. Ces petits trucs qu'on est pas capable d'admettre ou ceux que l'on cache pour que l'image soit plus belle. Tu ne caches jamais rien, sauf tes sentiments. L'image, elle est comme elle est, belle ou laide, tu t'en contre fiche. T'es prête à assumer, peu importe.
Mais cette nuit, ce que tu vois dans les yeux de la jeune femme, c'est laid. Complètement horrible et déstabilisant. Cette tristesse. Cette pitié. Cette incompréhension. Tu l'as déteste d'emmener ça dans ta vie, elle et toutes ses émotions qui dansent sans cesse en toi. Tu voudrais que ça cesse. Que le temps s'arrête, histoire de reprendre tes esprits. « Je voulais pas Ly'. C'est pas moi, j'ai – je voulais pas faire ça. » Tu ne veux même pas entendre ces explications, tu ne supportes plus la proximité entre vous deux. Alors tu te lèves et tu te retrouves du même côté que ton bureau qui a précédemment fait un vol plané. Tu bouilles, mais tu tentes de calmer ta respiration. Parce qu'au fond fin de toi, tu sais que tu ne lui veux pas de mal à la brune. Tu ne veux pas faire de connerie. Mais tu ne l'as comprend pas. T'es complètement perdue. Et tu lui en veux pour avoir créer cette situation. « Alors pourquoi est-ce que tu t'apprêtais à le faire? Me prends pas pour une conne. » Tu te mords la langue pour ne pas en dire plus. Tu voudrais lui arracher la tête, là, maintenant, à ce moment précis, à cet endroit. Sauf que tu te tiens contre le mur pour ne pas lui sauter à la gorge. Tout est conflit en toi et tu ne sais plus qui à le contrôle. Tu as l'impression de le perdre, seconde après seconde. « C'est pas ma faute. » Tu éclates de rire. D'un rire mauvais. D'un rire sombre. Et puis tu t'approches, même si tu sais que ce n'est pas la solution. Mais tu n'as jamais été douée pour te restreindre Lykke, ce n'est pas aujourd'hui que ça va commencer. Ton visage se retrouve à seulement quelques centimètres du sien et tu tiens son visage serré entre tes doigts, peut-être un peu trop serré même, mais à l'instant, tu t'en fiches un peu de savoir si tu lui fais mal au pas. « Je ne vois personne d'autre tenir la seringue à te place Lecter. Alors dis-moi, c'est la faute à qui si ce n'est pas la tienne? » Ta voix est pleine de malice et de cruauté. Tu n'arrives plus à penser correctement. Ce traitement, c'est exactement ce que tes parents veulent, que tu le prennes, que tu sois normale, une bonne fois pour toute. Mais toi, ce n'est pas ce que tu veux, ou du moins, tu n'en es pas certaine. Et tu pensais que Bea, elle savait. Tu pensais qu'elle, au moins, elle comprenait. Mais clairement, c'est toi qui n'a rien compris. « Arrête de jouer l'innocente. T'es une très mauvaise comédienne. »
Beatrix Lecter
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Sujet: Re: ☆ ☆ fire meet gazoline (lykke) Lun 15 Juin 2015 - 23:53
flame you came from me
It's dangerous to fall in love But I want to burn with you tonight ; Hurt me. So come on I'll take you on, take you on. I ache for love, ache for us. Why don't you come, Don't you come a little closer. So come on now Strike the match, strike the match now. We're a perfect match, perfect somehow; We were meant for one another. Come a little closer. fire meet gazoline.
Son cœur battait tellement que tout son corps ressentait les coups rythmés et incontrôlables. La chasseuse n'entendait rien d'autre que la pulsation effrénée contre ses tempes ; elle n'arrivait plus à penser. Elle cherchait son souffle, mais l'air semblait avoir quitté la pièce. Habituellement, quand elle se retrouvait dans cet état, Lykke était la première à se ruer vers, à lui chuchoter des conseils et à la prendre dans ses bras. A ce moment-là, Beatrix aurait voulu sentir la douceur de ses caresses, l'apaisement de ses doigts qui parcourent ses cheveux. Elle aurait voulu s'abandonner dans les bras de la blonde ; c'était bien la seule chose qui la calmait véritablement. Beatrix se retrouvait projetée quelques mois plus tôt, dans les rues étrangères danoises, guidée par la mutante trop heureuse de lui faire découvrir son pays, son univers. Elle se souvenait surtout des prémices du contrôle de son pouvoir ; des crises, de pleurs, de la peur. Et de ses bras. Toujours là pour la réconforter chaque fois qu'elle se transformait en aimant taille humaine. Lykke était passée par là avant elle, elle savait utiliser les mots justes, et les conseils utiles. La belle n'avait pas un contrôle parfait de sa mutation -était-il possible d'avoir contrôle sur un don si destructeur?- mais elle avait appris ce qui marchait, et ce qui ne marchait pas au fils des ans. Et grâce à elle, Beatrix ne se retrouvait pas perdue, seule face à l'inconnu qui la terrifiait. La scientifique lui devait tout. Grâce à elle, elle avait pu garder le secret sur cette malédiction, s'enfuir à l'autre bout du monde et apprendre à contrôler un minimum son magnétisme. Sans Lykke, la chasseuse n'aurait pas connu un sort si rose ; son frère l'aurait peut-être aidé, sa sœur au mieux. Mais elle aurait mis plus de temps à réfréner ses pertes de contrôle, elle aurait été repéré. On l'aurait dénoncé, on l'aurait traqué, comme elle l'avait fait pour tant d'autres mutants. Et une fois qu'on se serait rendu compte qu'elle était immunisée au vaccin qu'elle avait elle-même aidé à mettre au point, on n’aurait pas réfléchi longtemps. Une balle entre les yeux, et s'en serait terminé. Beatrix y pensait souvent, à cette fameuse balle. Elle avait envisagé le suicide, mais n'avait pas été assez courageuse pour se laisser tenter par l'idée. C'était ce que faisait -devait faire- les hunters dans ce cas-là. Mais la jeune Lecter était lâche. Encore, toujours. Tellement lâche, qu'elle avait été à deux doigt de trahir la femme qui comptait le plus à ses yeux, pour sauver sa peau.
Car c'était bien d'une trahison qu'il s'agissait, purement et simplement. Lykke lui avait fait confiance, et Beatrix l'avait bafoué. Et en un battement de cil, elle avait tout perdu. Tout ça parce qu'elle avait peur, tout ça pour se sauver égoïstement. La belle avait toujours été comme cela, un brin égoïste. Mais là, elle avait atteint un tout nouveau niveau. La chasseuse tentait de se défendre, en vain. C'était peine perdue, elle savait qu'elle avait tort, et qu'il n'y avait rien à faire. Mais Beatrix avait peur, et elle voulait toujours sauver sa peau. Alors elle trouverait des excuses, se doutant bien que Lykke serait trop intelligente pour y croire. La blonde se leva, le regard emplit de dégoût. Le cœur de la chasseuse se serra alors que ses yeux se remplirent à nouveau de larme. Le cœur de Beatrix se déchira en deux, voyant la danoise s'éloigner ainsi. Elle ne lui inspirait rien de plus que du mépris maintenant, et ça, la brune ne pouvait pas le supporter. « Alors pourquoi est-ce que tu t'apprêtais à le faire? Me prends pas pour une conne. » La brune lui lança un regard empli de désespoir, le visage humide et le corps tremblant. Elle était encore tétanisée, par ce qu'elle avait voulu faire, et par la réaction de son amante. Beatrix n'avait pas bougé de sa place, assise, recroquevillée dans les draps en satins. Elle tâcha de se justifier, en vain. La chasseuse n'avait même pas la force de trouver des excuses qui tenaient la route. Au lieu de ça, elle baissait le regard, honteuse. Elle entendit les pas furieux de Lykke se rapprocher et son poids sur le matelas à ses côtés ; elle sursauta malgré tout quand la blonde lui attrapa violemment le visage. La danoise rapprocha son visage, ses traits tirés par un rictus mauvais. Ses doigts serraient la mâchoire de la chasseuse, toujours plus fort, assez pour lui faire mal. Mais Beatrix se laissa faire, vaincue. Elle ne voulait plus rien faire, seulement prier pour que la blonde ne perde pas le contrôle de son pouvoir contre elle. « Je ne vois personne d'autre tenir la seringue à te place Lecter. Alors dis-moi, c'est la faute à qui si ce n'est pas la tienne? » souffla la blonde, ses lèvres bougèrent vicieusement à quelques centimètres de son visage. Il y avait cette malice méchante dans son regard, qui effrayait la chasseuse.
Le bras de la brune se souleva, rassemblant ses forces pour se défendre ; elle se dégagea de l'emprise de la danoise avant de se reculer vivement vers le bord du lit. « Arrête de jouer l'innocente. T'es une très mauvaise comédienne. » Beatrix essuya son visage trempé du revers de sa manche, tâchant de regrouper le peu de dignité qui lui restait. Elle était lâche, certes, mais elle ne se laisserait pas vaincre aussi facilement. Car elle n'était pas comédienne ; ce n'était pas sa faute. Ce n'était pas elle qui voulait voir la danoise vaccinée. La brune avala un énième sanglot, tâchant de retrouver contenance. « Je te promets Lykke. Je ne voulais pas faire ça, mais on m'a forcé. Ton frère. Anders m'a forcé. » souffla-t-elle, calmement, détachant chaque morceau de la phrase. Elle marchait sur des œufs, espérant que la blonde ne s'en prenne pas de nouveau à elle. Mais avec Lykke, elle s'attendait à tout. « Il est au courant pour moi Ly. Il sait. C'est lui qui m'a poussé à le faire. » Les yeux encore brillant, Beatrix usait de toutes ses forces pour ne pas refondre en larme à cette idée. Elle était vulnérable, encore et toujours plus vulnérable, chaque jours qui passait. Et pour cette guerrière, cette sensation était insoutenable.