Sujet: (razen) ›› we travel till the lights kick in. Sam 23 Mai 2015 - 20:00
Chasing lights of the dying limbs
RAZEN TOWNSHEND & ALVIN TOWNSHEND
Come out while the rain is gone. Slow down breathing on your road, And the world keeps spinning around while we dive in it And the world is bringing us down leaving marks on our skin. Cold wind beneath our wings, Bracing out till we let it in. Don't we all fall, don't we all fall. Chasing lights of the dying limbs, Change will come if we don't begin. Don't we all fall.~ fall.
Un soupire passa le seuil des lèvres du jeune homme alors qu’il avala le contenu de son verre d’une traite, avant de pousser de nouveau le verre vers le barman pour qu’il le remplisse à nouveau. Il avait bien besoin de ça, voire même de quelques verres de plus. Bien-sûr, Razen ne tarderait pas à remarquer qu’il avait bu, il le savait toujours. Il avait beau être aveugle, il était difficile de lui cacher quoi que ce soit. S’il continuait à enchainer les verres, il n’allait pas tarder à puer l’alcool et ça n’allait pas échapper aux sens aiguisés de son aîné. Mais il s’en fichait, il était majeur et vacciné, il faisait bien ce qu’il voulait de sa vie. S’il avait envie de boire jusqu’à ne plus savoir son nom, il avait le droit de le faire et il en avait le besoin en cet instant. Pourtant, il ne porta pas encore son second verre à ses lèvres. Déjà trop perdu dans ses pensées pour esquisser ce geste pourtant simple, si simple qu’on aurait presque dit un réflexe chez lui. Quel idée il avait eu de suivre Tessa jusqu’à Radcliff ? Il aurait mieux fait de mentir à Razen, lui dire qu’il n’avait aucune idée d’où était passée Tessa et ils seraient allés voir ailleurs plutôt qu’ici, dans cette petite ville perdue au fin fond du Kentucky. Il ne pouvait pas mentir à son aîné et pourtant, il passait son temps à mentir à la plupart des gens. C’était son métier de mentir, si tant est qu’on puisse vraiment qualifier ce qu’il faisait de métier. Il avait bien réussi à mentir à Tessa, jour après jour alors qu’il se comportait comme son ami pour mieux la trahir dès qu’il en aurait l’occasion. Il n’avait même pas eu besoin de la trahir, elle avait compris d’elle-même son manège ou du moins, elle l’avait deviné en tombant sur le dossier qu’on lui avait confié quand on l’avait chargé de la retrouver. Elle s’était enfuie pour tracer sa route jusqu’à Radcliff. Superbe ville. Tu parles, il détestait déjà chacune des rues de cette petite ville pourrie. Il avait de toute façon tendance à préférer les grandes villes, mais alors Radcliff c’était probablement l’enfer sur terre. Depuis qu’il avait mis les pieds dans cette ville il avait l’impression que plus rien ne tournait convenablement dans sa vie. Il y avait Tessa, encore et toujours qui n’arrêtait pas de hanter ses pensées. Il s’était persuadé que pour la faire sortir de sa tête, la meilleure chose à faire serait de l’attraper, de la livrer à ceux qui lui avaient demandé de la retrouver, d’encaisser le chèque plus que généreux qu’on leur proposait et de se barrer à l’autre bout du monde avec son frère. Mais ce n’était pas aussi simple que ça en avait l’air, elle lui filait entre les pattes, encore et toujours. Peut-être qu’il ne faisait pas assez d’efforts pour la retenir. Il trouvait toujours de bonnes excuses pour justifier ses échecs et à chaque fois qu’il repartait en chasse il se disait que cette fois, ce serait la bonne, mais ce n’était jamais vrai, il y avait toujours quelque chose ou quelqu’un pour venir lui mettre des bâtons dans les roues et l’aider au passage à se trouver de nouvelles excuses pour se justifier.
Le monde était grand. Très grand. Mais il avait fallu qu’il retrouve Ren dans cette petite ville moisie, alors qu’il partait à la recherche de Tessa. Une mauvaise surprise. Depuis que Ren avait quitté le navire pour s’enfuir avec un parfait inconnu, Alvin avait espéré ne jamais retrouver Ren. Il l’avait effacé de sa vie, il n’était qu’un traitre qui n’en valait pas la peine, il était celui qui avait eu tout ce dont il avait rêvé. Il le maudissait pour bien des raisons, parce qu’il était parti en les abandonnant à un moment où ils auraient eu besoin d’être encore ensemble, peu de temps après son départ, Razen avait perdu la vie et ça avait été vraiment difficile. Il avait eu le droit à une nouvelle famille alors que Razen et lui avait continué à être trimbalés de famille en famille jusqu’à ce que son ainé atteigne enfin la majorité. Il avait brisé leur famille, il avait trahi ses frères, mais aussi la mémoire de leurs parents. Au fil des années, Alvin avait fini par le détester. Il ignorait où il était parti, ce dernier n’avait de toute façon jamais pris la peine de leur envoyer quoi que ce soit pour leur donner des nouvelles, il ne s’attendait certainement pas à le retrouver dans un coin paumé comme Radcliff. Ils auraient pu passer le reste de leurs vies sans jamais avoir à se recroiser. Le destin faisait parfois bien mal les choses. Radcliff devait être maudite. Il soupira encore une fois, agacé par ces retrouvailles fortuites avec son cadet. Il pourrait bien boire jusqu’au coma éthylique que ça ne suffirait pas à le calmer. Il jeta un coup d’œil à sa montre avant de soupirer encore une fois. Il fallait qu’il retourne à l’hôtel, c’était plus raisonnable que de picoler plus que de raison et puisqu’il n’avait pas prévenu son frère de cette absence, ce dernier risquait de s’inquiéter. Ou de penser qu’il avait choisi de passer sa soirée avec une charmante demoiselle, ça lui arrivait souvent ça après tout. Mais il n’avait même pas envie de draguer qui que ce soit dans ce maudit bar, il ne voulait pas rester ici. Il n’avait même pas envie de rester à Radcliff maintenant qu’il savait que son frère y était aussi. Si ça ne tenait qu’à lui, ils quitteraient cette ville sans plus attendre. Il ne savait même pas s’il devait dire à Razen qu’il avait croisé Ren, qu’est-ce qu’il allait en penser ? Il n’avait même pas intérêt de trouver ça formidable. Ça n’avait rien de génial. Ren appartenait à une autre famille à présent, il avait fait son choix et pour se faire, il les avait mis à l’écart. Il devait le dire à Razen, il ne pouvait pas lui cacher une chose pareille et puis il était bien le seul qui pourrait l’écouter râler et il avait vraiment besoin de râler en cet instant. Il avala une nouvelle fois son verre cul sec avant de se redresser et de poser quelques billets sur le comptoir du bar. Sa veste sur les épaules, il fila rapidement jusqu’à l’hôtel dans lequel il était temporairement installé avec son frère. Ce dernier était déjà là quand il pénétra dans la chambre, dommage, il serait bien allé à la douche l’air de rien dans l’espoir qu’il soit incapable de remarquer qu’il revenait du bar, juste histoire d’être sûr de n’avoir aucune réflexion là-dessus. Au fond, il s’en fichait, après la journée qu’il venait de passer, plus rien n’avait d’importance. « Salut. » Marmonna-t-il avant de balancer sa veste sur son lit et de se précipiter vers le réfrigérateur. « J’ai la dalle, je suis con, j’aurais dû ramener un truc à bouffer. » Il avait eu l’esprit ailleurs de toute évidence et pourtant, il avait rarement l’esprit ailleurs quand il s’agissait de nourriture. Ren lui pourrissait définitivement la vie. Fixant le frigo quelques secondes avant d’attraper une bière. « Tu veux une bière ? » C’était à peu près tout ce qu’il y avait là-dedans, de la bière et franchement, du point de vu d’Alvin, ce n’était pas dommage.
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Sujet: Re: (razen) ›› we travel till the lights kick in. Mer 27 Mai 2015 - 20:07
We travel till the lights kick in
Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac. J’entends l’aguille qui continue de tourner, encore et encore. Je sais que le temps passe et un simple toucher sur mon téléphone et voilà qu’il m’annonce l’heure qu’il est. Mes entrailles se nouent tandis que je me tords les doigts et les mains : il est tard, très tard, et Alvin n’est toujours pas rentré. Je pourrais ne pas m’en faire mais avec l’activité qu’il mène, je ne peux que m’inquiéter lorsqu’il tarde autant. De plus, la dernière fois qu’il a mis autant de temps à rentrer, il est revenu blessé par balle à l’épaule. Il a été chanceux que la balle ne fasse que traverser son bras et surtout, il a été chanceux d’être blessé au bras. La blessure aurait pu être bien plus grave encore. Il a déjà été blessé au cours de ces dernières années mais cette blessure par balle a été la plus sa plus sérieuse blessure : la blessure de trop qui fait que je m’inquiète davantage à chaque fois qu’il part. C’est viscéral. C’est incontrôlable. Mon inquiétude pour lui est là, à chaque instant, c’est comme ça. Alors, quand il tarde comme il tarde là, maintenant, c’est pire encore. Je me lève, fais les cents pas, je ne cesse d’interroger mon portable qui me donne l’heure, une saloperie d’heure qui avance sans cesse alors que je suis seul, alors qu’Alvin ne rentre toujours pas. Je pourrais tenter de l’appeler mais c’est un appel qui pourrait le mettre en péril si jamais il est en planque et qu’il surveille Tessa. Même si son portable en sur vibreur, quand le silence est véritable, on peut entendre une vibration donc non, aucun appel. Je ne peux qu’attendre et je sais attendre, je sais être patient mis quand ça concerne Alvin et sa sécurité, quand ça concerne sa vie, ma patience s’amenuise.
Elle s’amenuise même énormément.
Je décide finalement d’aller prendre une douche, pour faire passer le temps. Sous l’eau chaude, j’essaye de me détendre, de penser à autre chose mais rien à faire, je ne vois que son visage à lui, je ne vois que ce qu’il pourrait lui arriver de grave. Finalement, je sors de la douche autant nerveux, anxieux et inquiet qu’avant que je n’y rentre. Je retourne dans la chambre, enfile un bas de survêtement et un t-shirt avant de m’asseoir au bord de mon lit et d’attendre. Encore une fois. Le temps me semble toujours autant long. Tic. Tac. Tic. Tac. Ce bruit va me rendre dingue. Tic. Tac. Tic. Tac. J’attends encore une heure et après je l’appelle, tant pis. Tic. Tac. Tic. Tac. Bruit de serrure. Je me tends, glisse mon attention sur la porte et quand je l’entends s’ouvrir puis se refermer, je suis à la fois soulagé et en colère. Soulagé parce que c’est lui. En colère parce qu’il pue l’alcool. Enfin, dire qu’il pue est exagéré. J’imagine que quelqu’un qui n’a pas l’odorat développé considérerait qu’il sent un peu l’alcool mais mon odorat est surdéveloppé, j’ai aiguisé ce sens et les autres pour compenser celui que j’ai perdu. Et là, à l’intérieur de la chambre, l’odeur d’alcool qui dégage me brûle les narines. Je reste silencieux, la mâchoire crispée tandis que je l’entends se déplacer. Je reste impassible, les mains toujours serrées et crispées quand il ouvre le réfrigérateur. Monsieur a faim et d’ailleurs il regrette de n’avoir rien ramené à manger. Il estime lui-même qu’il est con et je ne vais pas m’évertuer à le contredire : en cet instant, j’estime qu’il l’est oui, non pas parce qu’il n’a rien ramené à manger mais parce qu’il se pointe comme fleur alors que je l’attends depuis longtemps, alors que j’étais mort d’inquiétude. Mais ça, il n’a pas l’air de s’en soucier. Il me propose une bière.
« Non merci. Et vu l’odeur que tu dégages, il me semble que tu as assez bu aussi non ? » je lui lance, acerbe avant de me redresser.
Je me frotte le visage et secoue la tête avant de m’approcher de lui. Je ne peux pas le voir mais je devine où il se trouve. Je vibre de colère et je sais que mes yeux qui se posent dans le vide sont malgré tout capables de laisser voir que je suis en colère contre lui. Je croise les bras.
« Je sais que t’es grand, que tu fais ce que tu veux mais j’aimerais quand même que tu me tiennes au courant quand tu décides de faire la tournée des bars Alvin. » je lui dis, préférant être sincère et lui balancer ce que j’ai sur le cœur plutôt que de faire comme si tout allait bien.
Rien ne va.
« La dernière fois que tu as autant tardé, c’est parce que tu t’es pris une balle alors, quand t’es pas en planque, quand t’essayes pas d’attraper Tessa, si tu pouvais au moins m’appeler pour me prévenir ça serait pas du luxe. Au moins, ça m’éviterait de faire les cents pas et de passer mon temps à m’inquiéter pour toi. Préviens-moi, c’est tout merde ! »
Je me détourne de lui, retourne m’asseoir sur le lit et prend ma tête dans mes mains avant de soupirer.
« J’ai peur pour toi, tu comprends ? Tu es dehors, tu es face au danger, tout le temps… Tu t’es pris une balle bordel de merde… »
En fait, c’est ça le fond du problème : c’est cette balle qui l’a touché… Je m’inquiétais avant bien sûr mais pas autant. Maintenant c’est différent et j’espère qu’il peut le comprendre. J’espère qu’il peut vraiment se rendre compte à quel point je peux avoir peur pour lui, à quel point un simple petit coup de fil de sa part peut suffire à calmer cette inquiétude qui me ronge. Il est tout ce que j’ai, c’est aussi simple que ça et je ne supporte pas l’idée qu’il lui arrive quelque chose. Je ne supporte pas l’idée qu’il puisse m’être arraché brutalement et cruellement.
« Juste… Un appel quoi, est-ce que c’est trop demander ? »
Je ne crois pas mais peut-être que lui pense que c’est trop demander. Peut-être n’a-t-il pas envie de me rendre de comptes mais ce n’est pas de cela dont il s’agit : il s’agit juste de me donner des nouvelles pour ne pas que je ne pense au pire, c’est tout.
Sujet: Re: (razen) ›› we travel till the lights kick in. Ven 29 Mai 2015 - 12:41
Chasing lights of the dying limbs
RAZEN TOWNSHEND & ALVIN TOWNSHEND
Come out while the rain is gone. Slow down breathing on your road, And the world keeps spinning around while we dive in it And the world is bringing us down leaving marks on our skin. Cold wind beneath our wings, Bracing out till we let it in. Don't we all fall, don't we all fall. Chasing lights of the dying limbs, Change will come if we don't begin. Don't we all fall.~ fall.
Les frères Townshend avaient choisi une vie qui était rythmée par le danger. Alvin avait cessé de compter le nombre de fois où il s’était pris des coups, il se fichait des blessures qu’il avait pu récolter au cours de son existence, il avait des cicatrices un peu partout, mais c’était le cadet de ses soucis. Il était en vie et c’était bien souvent tout de qui comptait pour lui. Son frère ne semblait pas partager cet avis et son retard semblait être inacceptable pour son aîné. Il s’était inquiété, il avait peut-être imaginé le pire, il n’y avait pourtant pas mort d’homme, tout allait bien. Depuis des années maintenant, leur vie suivait la même routine, ils affrontaient les mêmes dangers et ce n’était certainement pas la première fois qu’il oubliait de prévenir son frère de son retard. Il était comme ça lui, il oubliait plein de choses, même les plus importantes, il était facilement distrait et un rien pouvait le faire manquer à ses obligations. Une femme, u verre de trop, ses retrouvailles avec Ren. Tout ça suffisait largement à lui faire oublier les choses même les plus évidentes. Ce soir, il y avait eu ces trois facteurs. Tessa qu’il était allé chercher, Ren qui s’était mis sur sa route et les quelques verres qu’il s’était senti obligé d’avaler pour mieux avaler tout ça. Il avait été distrait et n’avait pas pensé à prévenir son frère aîné, mais ce n’était ni la première fois, si la dernière fois que ça arrivait. Un soupire passa le seuil de ses lèvres alors qu’il écoutait son frère tentant de le raisonner. Il s’était pris une balle, c’était ça le problème alors ? Il n’y avait pas mort d’homme, il allait mieux à présent, il avait même retrouvé complètement l’usage de son bras, il pouvait le bouger dans tous les sens presque sans que ça lui fasse mal, tout allait bien. Malgré les discours de son frère, il n’hésita pas à ouvrir sa bière, si en plus il devait se faire engueuler par son aîné, cette bière ne serait pas de trop. Il avait passé la trentaine, il était grand, il avait passé l’âge où on pouvait lui reprocher de disparaitre sans dire où il allait. Au fond Alvin avait certainement du mal à se mettre à la place de son grand frère. Il ne savait qu’à moitié ce qui se passait quand il sortait accomplir leurs sales besognes. Il mettait en place les plans, mais quand il était temps de les accomplir, il n’y avait qu’Alvin sur le terrain. C’était dangereux et contrairement à son cadet, il semblait que Razen en avait bel et bien conscience, c’était lui qui se rongeait les sangs en ignorant si tout ce passerait bien pour son cadet et il était bien placé pour savoir qu’il y avait souvent de quoi s’inquiéter, ce n’était pas comme si Alvin était réputé pour suivre les plans à la lettre, il l’avait déjà prouvé de nombreuses fois. Il ne se rendait pas bien compte de ce que pouvait ressentir son frère, parce que jamais les rôles n’étaient inversés, jamais ils ne pourraient l’être de toute façon. Razen était incapable d’accomplir la sale besogne sur le terrain puisqu’il était aveugle et Alvin était la dernière personne à qui il fallait demander d’établir un plan en prenant en compte le plus de variables possibles, il fallait dire ce qui était, il n’était pas assez intelligent pour ça. Razen était le cerveau, il était les muscles, c’était comme ça que ça fonctionnait et c’était comme ça que ça fonctionnerait toujours. Jamais Alvin ne pourrait vraiment comprendre ce que son frère ressentait quand il risquait sa vie et quand il disparaissait sans se donner la peine de passer un petit coup de fil.
Adossé contre le frigo, il écoutait son aîné sans broncher, non désireux de lui couper la parole avant qu’il ait terminé son laïus, il ne manquerait plus qu’il se relance dans un second laïus pour lui expliquer que c’était particulièrement malvenu de couper la parole aux personnes en train de parler. Les souvenirs qu’il avait de ses parents, il ne les avait que grâce aux paroles de son frère et aux quelques photos de famille qu’ils avaient encore, mais au final, ça devait ressembler à ça des parents, des grandes morales, des reproches et des inquiétudes. « Je suis désolé, maman, j’aurais dû téléphoner. » Répondit-il sur le ton de l’humour, comme il le faisait un peu trop souvent. Il fallait croire qu’il y avait trop peu de choses qu’il prenait au sérieux, ou qu’il préférait faire continuellement comme s’il ne prenait jamais rien aux sérieux. « J’ai eu une journée compliquée, j’avais besoin d’un verre, j’ai zappé le reste. » Il ne savait pas si ça pouvait compter comme excuse, mais la journée avait vraiment été compliquée, retrouver Ren dans cette petite ville pourrie, c’était déconcertant. « Tu me connais, j’ai pas assez de place dans mon cerveau pour penser à tout. » Il haussa légèrement les épaules avant d’avaler une gorgée de sa bière. Il était trop facilement distrait, l’une des rares choses qui lui permettait de garder son attention focalisée sur quelque chose, c’était l’argent, la récompense qu’on leur promettait à chaque fin de mission, c’était ça qui lui permettait d’être plus ou moins concentré jusqu’au bout. Mais là il n’y avait pas d’argent à la clé et même avec ça, ces derniers temps il avait du mal à penser à autre chose qu’à Tessa et voilà maintenant que Ren venait également encombrer ses pensées. « Sérieusement, je suis désolé, mais je vais bien t’en fais pas. L’inquiétude ça donne des rides, t’en as déjà bien assez comme ça. » Il fallait croire qu’il n’était pas capable de rester sérieux du début de sa phrase jusqu’à la fin. Il n’aimait pas de toute façon les choses trop sérieuses, les sujets tendus et tout ce qui pouvait lui rappeler combien ça avait pu être difficile dans le passé, son humour – plutôt bancal et rarement drôle, certes – était devenu une arme de défense au fil des années, le genre d’arme dont il se servait encore aujourd’hui. D’un pas lent il se dirigea vers la fenêtre pour observait la ce qu’il pouvait voir de la ville depuis leur chambre. « Rien ne va dans cette ville, on aurait jamais dû mettre les pieds ici. » S’il y avait bien une chose qu’il regrettait, c’était d’être venu juste à Radcliff, il aurait dû tracer sa route et oublier Tessa, tant pis pour le contrat. « La dernière fois j’ai sauvé une fille de l’explosion de la mairie, apparemment ils crament des gens pour accuser les transmutants et les flinguer en public. » C’était ce que la voix sortant des hauts parleurs avait expliqué lors de la soirée pendant laquelle la mairie avait explosée. « Maintenant, ils sont en train de fermer la ville, personne ne rentre, personne ne sort. » Ils étaient coincés dans cette ville à présent, s’enfuir était impossible et pourtant il aurait tellement eu envie de se casser d’ici le plus rapidement possible. Il soupira à nouveau avant d’avaler une nouvelle gorgée de sa bière. Cette fois, il était vraiment sérieux dans chacun de ses propos c’était presque insensé venant de lui. « C’est le trou du cul du monde cette ville. On est coincés dans le trou du cul du monde et sans vouloir faire un mauvais jeu de mot, ça pu grave. » C’était un peu faible en vérité de dire que ça puait, comparativement à ce qu’il ressentait en cet instant, il avait passé trop d’années à détester son frère cadet pour que sa présence dans cette ville puisse simplement le laisser de marbre. Entre Ren et Tessa, c’était définitivement trop compliqué pour lui.
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