Déjà sa première agression n'avait pas été facile à vivre parce qu'elle ne savait pas qui l'avait agressé maintenant, elle savait qu'étaient les nouveaux mais ne savait pas pourquoi ils s'en étaient pris à elle. Alexis se rappela cette fameuse nuit, son malheur.  La nuit était noire et il n'y avait pas d'âme qui vivent aux alentours. C'était son chemin habituel, elle le connaissait par cœur et c'est peut-être ça qui l'a le plus terrifié, peut-être était-elle surveillée? Peut-être était-elle traquée? Elle n'en avait aucune idée et c'est ça qui lui prenait la tête. Cette totale incapacité de dire si c'était vrai ou pas. Pourtant, elle n'arrête pas de se rappeler ces petites phrases qui lui donne tant de courage.  Parfois même elle rajoutait "Tu n'es pas folle", "ça s'est réellement passé, "souviens-toi". Ces mantras l'aidaient mais aussi l'empêchaient de vivre pleinement sa vie de jeune femme. Pour le moment, elle n'avait jamais eu de relation très sérieuse et elle se demandait réellement si elle n'avait pas quelque chose qui clochait.

Fermant les yeux, sa main sur la porte du poste de police, elle tenta tant bien que mal de contrôler sa respiration qui n'en faisait qu'à sa tête, en vain. Elle était toujours autant paniquée, elle avait toujours autant peur et Alexis malgré tout ce qu'elle a vécut se demander à ce moment-là, si un jour sa vie redeviendrait comme avant. Au moment où elle n'avait pas peur de sortir le soir, au moment où elle n'était pas obligée de plonger dans un verre d'alcool pour se sentir bien. Sa vie n'est plus la même et c'est ce qui lui manque le plus.

Lorsqu'elle poussa la porte qui la séparait des agents de police, le brouhaha qui régnait dans le poste lui arriva aux oreilles et elle se sentit plus soulagée. Tant qu'il y avait du monde, elle n'était pas seule, elle n'était pas une proie facile. Elle se dirigea donc vers le petit accueil demanda à voir l'inspectrice qui lui avait sauver la vie à elle et Delinah. "Oui, l'inspectrice Bristow." affirma-t-elle. La policière chargée de l'accueil lui montra alors une petite porte, donnant sur un assez grand bureau rempli de paperasse. Alexis toqua à la porte entrouverte, ce qui était normal avec cette chaleur, le moindre courant d'air était bon à prendre "Inspectrice Bristow?" Johnson vit qu'elle la dérangeait mais elle avait réellement besoin de parler à quelqu'un du métier, à quelqu'un qui l'aiderait certainement. Elle était comme un héros, un brave soldat à ses yeux. "Désolée de vous déranger, c'est pour l'affaire qu'il y a eu à mon magasin…" C'est fou comme il faisait chaud là-dedans et prit tous les flics en pitié. Leurs uniformes étaient assez lourds et ils devaient tous mourir de chaud mais ils restaient dignes, ils représentaient ce si beau pays, patriote jusqu'au bout. "Vous avez eu des nouvelles sur ces hommes?" Alexis avait une voix tremblante, peu rassurée, ce qui était normale, mais elle détestait avoir cet air de petite fille meurtrie. Elle pinça ses lèvres et toucha les nombreuses bagues qu'elle avait aux doigts, chose qui la déstressait.

Sur le visage de la policière, il y avait cette expression de surprise. Alexis était encore venue au mauvais moment mais elle avait tout de même accepté de reprendre le travail et ça lui laissait peu de temps pour venir prendre des nouvelles. Alexis n'avait pas voulu que son petit étudiant prenne de risque et le faisait bosser en même temps qu'elle, ne voulant pas le laisser seul. Était-ce un instinct maternel? Non, pas Alexis. C'était simplement pour qu'il ne lui arrive pas la même chose alors qu'il fut seul. Son magasin prenait bien 75% de ses pensées, le reste était destiné à se battre pour ne pas boire un verre d'alcool.

«  Ils ont été attrapés, par le shériff du compté voisin, malheureusement, vous n'avait pas été leurs seule victimes, leurs dernier cambriolage à coûté la vie à l'un d'entre eux, le patron du commerce possédait une arme, et il s'en ait servit, quant à l'autre il à été arrêté et il est désormais entrain de croupir en prison, j'ai reçu le rapport il y a quelques jours. Il n'y aura pas d'autre victimes, vous pouvez dormir sur vos deux oreilles »

Alexis n'en crut pas ses oreilles; "attrapés", "victime", "cambriolage". Certains mots lui trottaient dans la tête. C'était trop beau pour être vrai, c'était impossible. Ils avaient été si étranges, voulant une chose bien particulière. C'était même comme s'ils avaient voulu les violer. Alexis ressentit alors une gêne au niveau de sa poitrine et elle se rappela... Leurs peaux, leurs odeurs, le timbre de leurs voix. Cette matinée était pourtant bien partie, elle était partie de chez elle en courant. C'était un besoin pour elle que de faire du sport et vu son emploi du temps chargé, elle était comme obligée de se rendre au travail en courant. Lorsqu'elle arriva, elle revit sa voisine, son air un peu patraque et la suite des évènements passa comme en accéléré devant elle.

 « vous avez besoin de quelque chose d'autre ? Si vous avez besoin de parler, je suis là, si vous le souhaitez je peux vous offrir un café, ou quelque chose dans le genre ? » C'est cette douce voix qui la remmena sur terre. "Euh…" Alexis passa une main sur son visage pour se ressaisir. "Ils ne nous feront plus de mal, c'est ce que vous êtes en train de me dire?" L'un d'eux était mort, certainement le gros, il n'était pas très intelligent celui-là pensa-t-elle. La réponse ne l'intéressait pas, Alexis ne faisait que répéter et reformuler ce que la jeune femme lui disait. Une manière pour s'assurer que c'était vrai pour une fois. Elle fronça les sourcils, c'était difficile pour elle. Comment était-ce possible? Ils avaient réussi à les arrêtés, ils avaient réussi à les mettre hors d'état de nuire. Elle était sauve? Alexis pris ses longs cheveux dans ses mains et eut alors un soupir de soulagement. La seule chose dont elle se sentit capable de faire c'était de prendre la policière dans ses bras. "Merci…" Alexis se ressaisit, se rappelant que c'était un agent et s'écarta alors, ses yeux étaient brillants. "C'était un enfer là-bas et chaque matin lorsque je vais au travail, j'ai peur de les revoir, j'ai peur qu'ils soient encore dans le magasin…" Elle ferma les yeux et une larme tomba. "Merci Miss Bristow…" Alexis après ça se sentit bien idiote puis eut un petit rire, elle ajouta alors: "Je ne vous proposerais pas de boire un verre mais dès que vous avez fini le travail, nous pourrions profiter du soleil?" Alexis fixa la jeune policière; "Je ne vous drague pas hein... C'est un moyen pour moi de vous remercier de ce que vous avez fait pour moi et le magasin…"

« Je n'ai fait que mon travail madame ! Et en plus, je n'ai même pas réussi à stopper vos assaillant par moi même, alors vous n'avez pas à me remercier ! »  Alexis fit alors un petit signe de la main, un peu dans le genre "cause toujours, je crois ce que je viens de te dire, ne me rectifie pas". Gardant un sourire aux coins des lèvres elle acquiesça d'un signe de la tête lorsque la flic lui avait dit de l'appeler Anika voire Ani. "C'est original ça come prénom, Anika.. Encore plus qu'Alexis." La blondinette se retenait de toute petite vanne qu'elle serait capable de faire sur ce prénom, ou sur le sien.  «  d'ailleurs, j'ai finit ma journée, alors, si vous me laissez déposer mon rapport sur le bureau du sheriff, on pourra y aller ! » Se retirant du bureau pour laisser la demoiselle finir son travail, elle lui accorda un regard. "Je vous attends au dehors du poste? Je vais voir si j'ai assez d'eau pour une petite balade dans la forêt ça vous tente? Il y aura moins de monde là-bas que dans le parc principal avec tous les marmots qui jouent…" Elle laissa sa phrase en suspens, peut-être celle à qui elle s'adressait était mère et que de ce fait, elle verrait cette remarque comme déplacée. Rien que cette phrase montrait à quel point Alexis aimait la solitude, qu'elle n'était pas si "famille" que ça. En tout cas, elle mit en application ce qu'elle venait de dire. Certaines personnes étaient douées pour les relations familiales, amicales, humaines. Alexis n'était pas aussi douée que ça. Rien dans sa vie faisait qu'elle s'entendait parfaitement avec une personne. La confiance était quelque chose de très important pour elle. Ce n'était pas facile d'être son ami, mais à force de persévérance, elle arrivait parfois à se lier d'amitié avec une personne ou deux.

Heureusement pour elles, Alexis avait toujours de quoi dans sa voiture, de l'eau et dans son sac des barres de céréales. Laissant trainé son regard sur ce qui était à vue, elle vit un petit garçon et sa mère traversait, le pauvre petit avait le droit à un bob. Quoi de plus moche, mais de plus protecteur qu'un bob. En tout cas, Alexis n'avait toujours pas la fibre maternelle. Même en voyant à quel point cette mère aimait ce petit être, aucune émotion ne lui vint. Elle ne savait déjà pas s'occuper d'elle-même alors d'un petit bébé c'était impossible.

Adossée à son pickup, elle attendit tout en contemplant le paysage, le retour de cette jolie rouquine. Radcliff était une ville comme les autres. Pas plus belle qu'une autre, mais pas moins belle non plus. La seule chose qui rassurait un peu la jeune femme c'est qu'il y ait des hunters. C'était étrange mais elle se sentait de moins en moins en sécurité au pays de l'oncle Sam. C'était ces mutants qui l'avaient agressé, ils l'avaient laissé dans une peur de l'inconnu, la peur d'être seule. Toutefois, elle n'arrivait pas à garder une personne dans son lit plus de trois soirs d'affilés et n'avait que peu d'amis autant dire que ce n'était pas le pied pour elle.

La rouquine revint et ce fut avec grand plaisir qu'Alexis lui proposa de prendre sa voiture. Il ne leur fallut pas beaucoup de temps pour qu'elles arrivent à la forêt. C'était un endroit paisible, calme et qui gardait sa fraîcheur quelque sois la saison. Se garant non loin de le lisière de cet endroit, elle fit tinter ses bagues les unes contre les autres en bougeant ses doigts. L'endroit était plus que magnifique et c'était un peu pour ça qu'Alexis l'avait choisi pour cette sortie. Tout était à la fois très grand et très petit. Il y avait du vert à perte de vue et les rayons téméraires du soleil, qui arrivaient à percer le toit solide que formaient les arbres, étaient magnifiques, dorés. La poussière qui était partie intégrante de la forêt rendait ce spectacle encore plus magique et ça coupa le souffle de la blondinette comme à chaque fois. Son sourire était immense et ses yeux courraient un peu partout pour voir et découvrir les moindres détails qui s'offraient à ses yeux. Elle n'osait pas respirer de peur de ne pas entendre ces centaines d'oiseaux qui étaient venus s'y réfugier pour se protéger des grandes chaleurs.

Après s'être laissée revenir sur terre, Johnson prit les bouteilles d'eau et les mirent dans son énorme sac bandoulière en cuir synthétique (malgré tout, elle aimait et tentait de protéger les animaux comme elle le pouvait). "J'ai tout ce qu'il nous faut, nous pouvons y aller…" dit-elle bien plus bas qu'à la normale, comme si elle avait peur de perturber la sieste de cette immensité. "Et au fait, pas de madame, pas de madame Johnson, moi c'est Alexis et bon nombre de personne arrive à le décortiquer pour en faire pleins de surnoms, alors je te laisse le choix pour cet ouvrage." Lui accordant un sourire, Alexis se mit en marche, calme et soulagée d'être accompagnée au final par quelqu'un qui serait capable de la protéger.

Les jeunes femmes marchaient, le sol instable était assez compliqué à pratiquer. Ce n'était pourtant pas un problème pour Alexis qui tentait de garder une certaine forme physique et elle se doutait qu'en étant agent de police, Anika pouvait la suivre aisément. Ce silence était agréable, les animaux régnaient dans leur royaume. On les entendait parfois, les bruits des petites branches écrasées, les cris de ces animaux, les oiseaux qui chantaient à gorge déployées. Ils étaient maîtres. Les jeunes femmes étaient des intruses ici, ce n'était pas leur habitat naturel. Quelques personnes en 2015 défendaient la cause animale, ce n'était toujours pas assez. C'est ce que pensait Alexis. Chacun son territoire, c'est pour cette raison qu'elle parlait à voix basse, qu'elle ne voulait pas les déranger, elle ne voulait pas les effrayer. Aussi, cette tonalité était prétexte à une certaine intimité, pour s'entendre, les jeunes femmes devaient être proches. "dites-moi… euh dis moi, Alexis…" C'était pas le genre d'Alexis d'apprécier être vouvoyer. Elle n'aimait déjà pas que son étudiant la vouvoie, alors une personne de son âge… C'était comme un supplice.  "Tu sembles être quelqu'un de très prévoyant! L'eau, la nourriture, les alarmes aux magasins, mais aucune arme? Même pas un spray au poivre? Désolée de reparler des événements, je sais qu'ils ont été difficiles pour toi! Et tu n'as pas obligation de me répondre… habitudes de flics de poser des questions." Alexis ralentit alors sa marche. Cette question était plus que dérangeante. Elle forçait la blondinette à se poser des questions auxquelles elle n'avait pas encore penser ou qui l'irriter. "Déjà, je n'ai pas de spray au poivre mais un déodorant dans mon sac, ce qui fait plus mal…" Alexis eut un large sourire en imaginant bien les yeux aveuglés et brulés d'un pseudo agresseur. Mais rien que cette pensée déclencha tout un engrenage dans l'esprit de la jeune femme.

Se souvenant alors de sa première agression, la pire, la cause de toutes ses peines, de tous ses cauchemars. Les pas d'Alexis s'étaient stoppés d'eux-même. C'était comme un réflexe. Faire face à ça, même en pensées, troublé tout son être, c'était tellement dur. Les blessures qu'on voit le moins sont celles qui font souvent le plus mal, celles qui laissent le plus de séquelles. Le visage d'Alexis s'était arrêté sur un arbre, il s'était même décomposé. C'était ce ou ces mutants, ils lui avaient bouffé sa vie. Ils lui avaient volé le reste de sa tranquillité. "Je…" Elle secoua la tête pour revenir à cette forêt, à cette fameuse demoiselle. "Désolée, je…" Alexis fit tinter ses bagues, ce doux bruit la rassura. C'était drôle, un rien pouvait la déstabiliser et un rien pouvait la calmer. "Je suis contre les armes, je suis née sans, je n'en ai pas besoin." dit-elle de façon plus franche. La flic avait eut de la chance d'être jolie parce que sinon Alexis se serait rebiffé. Elle n'aimait pas qu'on la questionne, enfin, elle n'avait pas l'habitude. Pas l'habitude de parler d'elle ou même de ses peurs. "Tu sais que lorsque tu quittes le poste, tu n'es plus obligée de fliquer tout le monde?" dit-elle en souriant. "Si jeune et pourtant si mordue de son travail… Pauvre petite chose…" Johnson eut alors un petit rire. Elle faisait tout autant de déformation professionnelle que l'autre jeune femme. Rien que les bouteilles d'eau, s'en était. "autre chose, tu viens souvent en forêt? C'est pas forcément l'endroit le plus rassurant qui soit…" "C'est vrai, mais c'est le seul endroit qui est calme et frais en ce moment, et je ne peux pas me permettre de laisser tomber le sport." Il était sa seule substitution à l'alcool. C'était le seule moyen pour elle de ne pas boire. Le seul moyen pour dépasser ses limites, pour ne plus penser à ses peurs, à se sentir plus forte.

Un bruit retint son attention, encore un craquement de branche. Celui là fut plus fort, plus profond, l'animal ne devait pas être loin. Certainement un cerf, c'est pour ça qu'elle se tut, elle voulait voir l'animal si possible.  Elle avait toujours eu envie d'en voir un, mais lorsqu'elle courrait, elle faisait bien trop de bruit pour ne voir serait-ce qu'un un lapin. Elle prit alors, par instinct, la main, le poignet de la jeune femme pour l'attirer derrière un arbre. Elles étaient proches l'une de l'autre et Alexis lui mima le fait d'être silencieuse. C'était comme un mini safari, une escapade dangereuse et illégale. Alexis était au top de sa forme et se cacher derrière l'arbre était comme être une espionne de la reine, riche en adrénaline.  A cet instant, elle ressemblait à un enfant devant ses cadeaux de Noël. Toute excitée qui ne tenait plus en place. L'animal n'était qu'à une dizaine de mètres caché certainement par un buisson. Ce n'est que lorsqu'il se mit à s'éloigner de ce dernier que les demoiselles le virent. Alexis prit alors la main de la demoiselle, un peu dans le genre "REGAAAARRRRDEEEE" que font les enfants avec les adultes, émerveillés d'un rien et heureux d'un tout. C'était un moment où elles n'avaient pas besoin de penser. L'animal était magistral, il se tenait fier sur ses jambes. Ses oreilles étaient à l'affut du moindre bruit. Ses yeux étaient grands ouverts pour ne perdre aucune miette de son environnement. Alexis n'en pouvait plus, son visage s'était comme illuminé, ses yeux étaient brillants d'amour pour cet être. Ses cheveux blonds tombaient sur son visage, alors elle se cacha à nouveau derrière un arbre, pour pouvoir s'attacher sa tignasse. Lorsqu'elle revint à son poste, l'animal venait de capter un son au loin et s'était sauver en courant. "Wooah." c'est tout ce qui sortit de la bouche de la jeune femme.

Alexis fronça les sourcils puis posa son regard sur la policière. Elle avait toujours la main de cette dernière dans la sienne, et dès qu'elle s'en rendit compte, elle l'a lâcha. "Désolée…"

Alexis avait sourit à la proposition de la rouquine. Bien sûr que ce serait un plaisir d'aller courir avec quelqu'un. Elle la motiverait, lui donnerait le courage de pousser ses limites d'arrêter d'avoir peur, de se sentir faible, elle deviendrait peut-être forte à ces côtés. La proximité des deux jeunes femmes effaçait tout le reste, le monde n'exista plus pendant quelques instants. Un moment délicat, tendre et serein. Les pensées n'étaient plus, les mots n'étaient plus utiles, le reste ne comptait pas. Alexis se perdait dans les yeux de son homologue, sans un mot, sans crainte. Puis en revenant à ses esprits, s'excusant, l'autre lui répondit que ça ne faisait rien. C'était un rapprochement soudain qui rendait Alexis un peu nerveuse. Ne comprenant pas ce qui était si déplacé, ou au contraire, comprenait que ce n'était rien de très habituel. « c'est la première fois que tu vois un cerf ?  On aurait dit une enfant à qui on vient d'apprendre qu'on l'emmène à disneyland ! C'est amusant à voir ! Même si tu m'as un peu surprise, heureusement, je n'ai pas de problèmes de coeur...sinon, bonjour la crise cardiaque !» Alexis rit de cet arrêt cardiaque qu'elle faillit produire. "Je suis désolée, c'était pas mon intention! T'as le cœur solide, j'en étais sûre…" Encore un petit rictus. "Sinon, je suis très bonne en sauvetage, on dit que je fais les meilleurs bouches à bouches de la région…" Alexis ne put s'empêcher de rire à cette réplique. Bonjour humour de merde. Elle attendit quelques instants avant de reprendre sérieusement; "Et pour te répondre, non ce n'était pas la première fois que j'en vois un, mais c'était toujours aussi impressionnant, aussi magique, aussi…" Elle soupira pour faire comprendre le bien que lui avait produit cette visite inhabituelle. Le peu de personne qui avait déjà vu un cerf avait une impression d'être privilégié.

Alexis secoua sa tête pour descendre de son petit nuage et reprit la marche qu'elle avait entreprit avant cette interruption divine. Ses pas se faisaient entendre, ils monopolisaient l'endroit et l'attention de ses habitants. "Il y a quelques plaines non loin, on pourrait s'y poser et regarder le paysage?" Dans la tête de la blondinette c'était plutôt; on s'assoit et racontes moi ta vie mais c'était un peu risqué de présenter les choses de cette manière. Les plaines étaient à vingt minutes à pieds. Et pendant ce temps, Alexis jetait parfois des coups d'œil à la jeune femme qui l'accompagnait et lui demandait régulièrement si ça allait et si elle n'avait pas soif. C'était un peu comme si elle était gênée, elle n'avait jamais réellement tisser de lien avec personne. "Tu as toujours vécu à Radcliff?" demanda-t-elle alors qu'elles arrivaient à la prairie. Il y avait quelques roches plates où l'on pouvait s'asseoir ou simplement de l'herbe mélangée à de la mousse. C'est au sol qu'Alexis choisit de se poser. La verdure était fraîche et légèrement rosée, ce qui donnait un peu d'air à une saison trop caniculaire.

Posant sn sac à côté d'elle, elle en sortit des bouteilles d'eau, une pour chaque entre d'elle et les posa entre elles. Et fit de même pour les barres de céréales, elle avait même plusieurs goût, chocolat, cerise ou banane, trop prévoyante comme fille. Aussi trop peureuse de se perdre et de n'avoir rien à manger. Mais depuis le temps qu'elle courrait par ici, elle était habituée à cette forêt et la connaissait relativement bien. "Tu prends ce que tu veux, fais comme chez toi." un sourire s'étira sur les lèvres d'Alexis, elle se sentait proche de cette fille mais ne savait pas pourquoi, ne comprenait pas ce qui la poussait à se sentir si bien, si peu craintive à l'égard et en compagnie de cette femme. C'était étrange de se dire qu'elle trouvait bizarre le fait de se sentir bien, sereine. Trop de choses vécues dans sa vie, trop de perte, de problèmes… qu'elle avait oublié ce que ça faisait de se sentir bien. "Parle moi un peu de toi, tu as toujours rêver d'être inspectrice ou? C'est juste venu par hasard?" Elle fit une pause avant d'ajouter, "un hasard qui fait peut-être bien les choses..?" Elle tripota son sac et posa son téléphone sur ses jambes. Elle était un peu dure de la feuille et de ce fait n'avait pas toujours ses appels. Etant donné que c'était Elliott qui s'occupait du magasin aujourd'hui, elle préférait être disponible pour lui en cas de besoin. Le petit était vraiment courageux alterné travail et études, c'était un trait de caractère qu'Alexis appréciait chez lui. Il était responsable et prenait sa vie en mains, c'était bien pour un gosse de son âge.