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 ☆ after the storm (zelda)

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MessageSujet: ☆ after the storm (zelda)   ☆ after the storm (zelda) Icon_minitimeVen 20 Mar 2015 - 13:47

 
after the storm
SOLAL & ZELDA

Le sol était boueux. Les arbres s’étiraient jusqu’au ciel, si haut que ça en donnait le vertige. Le vent faisait danser les feuilles sur les branches. Mais le son n’était pas doux, ni mélodieux. Il était strident, agaçant. Il avait envie de mettre les mains sur ses oreilles pour le bloquer. Mais il était incapable de bouger. Il était paralysé, entre les arbres, ses bottes s’enfonçant dans la terre. Il ne pouvait que regarder autour de lui, impuissant, pathétique. Il entendit les ailes d’un oiseau, battre en furie tandis que la créature fuyait. Mais qu’est-ce qu’elle fuyait ? Il regardait autour, mais il n’y voyait rien. Il cligna des yeux, deux, trois, cinquante fois, mais sa vision était brouillée, comme s’il était en train de pleurer. Peut-être que c’était le cas. Puis, un oiseau lui passa juste devant le visage. Le fit balancer vers l’arrière. Il se sentit tomber, mais il ne bougeait pas. Il voulu se rattraper, empêcher sa chute. Mais il ne bougeait pas. Et soudainement, il la vit. Elle était là, entre deux arbres, ses cheveux dorés brillant même dans le gris de la forêt. Elle était là, simplement, debout, le dos droit, les yeux fixés sur lui. Elle avait ses cicatrices sur le visage. Dans son cou. Sur ses bras. Elle ne pleurait pas. Elle ne faisait que le regarder. Et il ne pouvait que la regarder en retour. Ses vêtements étaient en lambeaux. Elle avait le teint pâle. Il voulut s’avancer, pour la prendre dans ses bras, mais il ne pouvait toujours pas bouger. Impuissant, comme un enfant. Puis, une silhouette apparut devant elle. L’homme lui tournait le dos, mais il le reconnut tout de suite. Ces épaules carrées. Cette démarche nonchalante. C’était lui, son frère. Le disparu, le criminel, le lâche, le salopard. Il se placa devant l’ange, le cachant à sa vue. Il voulut crier. Lui dire de foutre le camp, de ne pas s’aviser de la toucher. Mais il ne pouvait rien faire. Encore une fois, il ne pouvait rien faire. Il ne pouvait que rester là, à regarder le cauchemar se répéter.

Solal ouvrit les yeux sur le plafond de la chambre plongée dans la noirceur. Grâce à la lumière de la lune, qui parvenait à pénétrer le tissu fragile et de piètre qualité des rideaux, il put discerner quelques craques dans le plafond et quelques coups de pinceaux accidentels. Il prit une seconde pour reprendre son souffle. Encore ce rêve. Encore ce foutu rêve. Il se redressa dans le lit, et les ressorts du matelas émirent un son ennuyant. Solal passa une main sur son visage, chassant ses cheveux de ses yeux. Quelle merde. Quelle foutue merde. Il croyait s’être débarassé de son rêve. Zelda était là, après tout, non ? Elle était avec lui, en sécurité. Cette histoire était terminée, elle devait l’être. Il jeta un regard fatigué vers l’autre lit, où il pouvait discerner la silhouette de Zelda, enveloppée dans les couvertures. Solal soupira silencieusement. Pourquoi cette nuit ? Il n’y avait pourtant eu aucun incident, rien qui ressortait de la normale. Cela faisait quelques semaines qu’il était ici, dans cette ville étrange que Solal ne pouvait pas se résoudre à quitter, et la vie allait rondement, tranquillement. Ils s’installaient. Solal s’installait, pour la première fois de sa vie. Alors pourquoi ce rêve, en cette nuit précise ? Il se leva du lit, se dirigeant vers la salle de bain. Il referma la porte, ouvrit la lumière. Celle-ci l’aveugla, cruelle et froide. Il surprit son propre regard dans le reflet du miroir. Il avait l’air lamentable. Il ne s’était pas rasé depuis des jours, et sa fatigue se réfletait dans les cernes violacées sous ses yeux. Même son t-shirt était en piètre état – déchiré depuis des années. Solal n’avait pas renouvelé sa garde-robe depuis des années. Ce serait peut-être une bonne chose à faire. Après tout, il gagnait assez bien sa vie, avec le boulot de concierge et… les autres boulots. Fuyant son reflet, il ouvrit les robinets pour se passer un peau d’eau dans le visage. La fraîcheur de l’eau lui fit du bien, et il prit quelques secondes pour calmer les battements frénétiques de son coeur dans sa poitrine. Il n’y comprenait rien. Il n’y comprenait vraiment rien.

Il referma la lumière de la salle de bain, et sortit de la pièce, avec la bonne intention d’avaler une ou deux pilules pour l’aider à avoir un sommeil sans rêves puis de s’enrouler dans les draps froids et rugueux de la chambre du motel. Mais tandis qu’il allait ouvrir son sac pour s’emparer du petit sac où se trouvait les médicaments, un cri strident retentit dans la chambre, un cri qu’il reconnut aussitôt, qui vint lui glacer le sang et qui le fit se précipiter vers Zelda. Car le cri venait d’elle, il l’aurait reconnu entre milles. Elle s’était redressée dans le lit, la respiration éfrénée, les eux grands et paniqués. Solal accourut vers elle, ouvrit la lampe à côté du lit et prit son visage entre ses mains, pour tenter de la calmer. “Hey. Hey” dit-il doucement, tentant de l’apaiser un peu. “T’es réveillée. T’es réveillée, c’est fini.” Il plantant son regard dans le sien, la forçant à faire de même. Solal s’y connaissait en cauchemars. Il savait que c’était, que de se réveiller au beau milieu de la nuit, le coeur en panique, les mains tremblantes. “Hey. Zelda. C’est fini.”


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MessageSujet: Re: ☆ after the storm (zelda)   ☆ after the storm (zelda) Icon_minitimeLun 23 Mar 2015 - 14:26

After the storm - Solal & Zelda


CRACKLE BONES
Des sons, des voix, des mots qu'elle ne comprenait pas. Comme si subitement, plus rien n'avait le moindre sens. Les ronces jaillissaient du sol, fendant la terre en s'élevant dans les airs, se contorsionnant comme subitement animées d'une volonté propre. Se lançant à ses trousses. Leurs épines menaçantes la poussant toujours plus loin dans la pénombre, forçant ses jambes à emprunter des chemins inconnus. Ses longues mèches blondes ne cessaient de barrer ses yeux, l'aveuglant sans qu'elle ne parvienne à distinguer quoi que ce soit. Rien, mis à part un étroit couloir dessiné entre de massifs troncs d'arbres. De temps à autre, elle était tentée de jeter un regard au dessus de son épaule, pour visualiser clairement qui était à sa poursuite. Mais impossible alors de mobiliser sa nuque correctement, condamnée à garder pour unique point de fixation les ténèbres s'étendant devant elle. Ne maîtrisant pas son corps, aucun son ne daignant franchir le seuil de ses lèvres, Zelda était destinée à se rompre le souffle dans une course effrénée, incapable d'en saisir la raison, d'en percevoir le but. Les draps se froissaient sous son sommeil agité, ses paupière frémissant sans qu'elle ne parvienne à s'en extirper. Un souffle irrégulier agitait sa cage thoracique, essoufflement vécu dans les profondeurs de son rêve semblant avoir un retentissement sur son corps endormi. Tout semblait réel. Trop réel. La panique gagna en intensité, la mutante se perdant dans les limbes de son esprit torturé, son inconscient mis à rude épreuve ainsi que ses souvenirs cloisonnés. Et puis, subitement, la voilà qui trébucha, le dos de son pied piégé dans l'étreinte d'une racine, sa silhouette volant sur quelques mètres avant de s'écraser au sol. Les hurlements demeuraient muets, ses larmes asséchées sur ses cils, et tandis qu'enfin Zelda parvenait à se retourner, son coeur pris d'un soubresaut la força à l'éveil, une céphalée vrillant brutalement son crâne sans qu'elle n'ait pu apercevoir aucun visage, aucun indice.

Ses poings, ses pieds, ses genoux et ses coudes barraient l'accès à son corps, dégainés furieusement comme des armes qu'elle agitait à l'aveuglette à la puissance de ses muscles fins. Ses cheveux ébouriffés battaient son visage, griffant ses yeux encore ensommeillés, alors que son souffle se faisait court dans sa trachée. Une incandescence insupportable se propageait dans ses poumons, tandis que peu à peu la blondinette mettait un terme à cette apnée terrorisante ayant accompagné son cauchemar. C'étaient bien là les seuls instants au cours desquels la peur se ranimait au fond de ses tripes, émotion oubliée et d'autant plus terrorisante qu'elle ne la comprenait pas. Ses mains instinctivement portées à son cou, brutalement, recouvrant les fines cicatrices livides imprégnées dans la chair, Zelda cessa brusquement de s'agiter l'espace d'une seconde, son regard tombant sur le lit vide  à quelques pas du sien. Solal. Son visage traversa son esprit encore embrumé, perdu entre les réminiscences interdites et la réalité, ce qui l'élança fortement au niveau des tempes tandis qu'elle déplaçait ses mains jusqu'à sa boîte crânienne. La comprimant fortement de ses paumes en espérant contenir la douleur. Se laissant retomber en avant sur le lit, y enfonçant fortement sa tête sans parvenir à se reconnecter sans sentir chaque partie de son cerveau s'insurger contre elle, la blondinette sentit un cri gonfler au fond de son thorax, imprégnant ses poumons tandis qu'elle se redressait subitement, le regard terrorisé, et qu'un hurlement mêlant douleur et épouvante jaillissait de son larynx. La silhouette de Solal à peine réapparue dans la chambre capta à peine son regard, et même son arrivée à sa hauteur ne sembla suffire à la tirer de son accès de panique. Ses paupières se serrèrent légèrement en réponse à la lumière faiblarde de sa lampe de chevet, et elle n'ouvrit à nouveau les yeux qu'en sentant les mains de Solal se poser de part et d'autre de son visage. Son coeur battait à lui en éclater les côtes, et si Zelda avait plus ou moins conscience de son état de torpeur, la blondinette ne parvenait toujours pas à savoir si elle était bel et bien réveillée. Ses iris fermement ancrés dans ceux de son acolyte, elle tenta vainement de s'attacher à ses mots, luttant contre cet organisme devenu incontrôlable. « Solal... » Sa voix cassée s'éleva à peine plus haut qu'un murmure. Posant à son tour ses paumes sur le dos de ses mains masculines, comme pour renforcer ce faible lien avec la réalité, un millier d'émotions perdit son regard, et tout, tout le cauchemar se forçait au rappel dans sa conscience endormie.

Bientôt, soutenir le regard de Solal se révéla impossible, et en l'espace de deux secondes, Zelda s'était glissée hors de sa portée. Sautant au pied du lit en parcourant la pièce du regard, ses airs de chat sauvage ne présageant que trop ce qui n'allait pas tarder à suivre. Se retournant brusquement en direction du brun, comme perdue dans son propre corps, ce ne furent que quelques balbutiements qui parvinrent à s'échapper du seuil de ses lèvres. « Je.., j'étouffe, il faut... J'vais prendre l'air ! » Et sur ces belles paroles, la blondinette filait déjà dans la direction de la sortie sans demander son reste, et surtout, sans attendre la désapprobation de son compagnon. Ouvrant la porte à la volée, celle ci claquant lourdement contre le mur à en réveiller les chambres voisines, Zelda se stoppa une fraction de seconde en sentant la pierre froide sous sa voûte plantaire. La bise automnale lui arracha un frisson, tandis qu'à peine vêtue d'un T-shirt dix fois trop grand la belle partait en déambulant au hasard dans la rue de Radcliff, ne se rendant compte qu'une fois sortie qu'elle ne s'en trouvait pas plus à l'abris de son cauchemar pour autant. C'était même tout le contraire. Pivotant sur ses talons en sentant ses mains se mettre à trembler, voilà désormais que la blondinette se retrouvait assise au beau milieu de la route déserte, la tête entre les mains, l'esprit vaporeux et des larmes plein les yeux.
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MessageSujet: Re: ☆ after the storm (zelda)   ☆ after the storm (zelda) Icon_minitimeSam 11 Avr 2015 - 18:26

 
after the storm
SOLAL & ZELDA

Oui, Solal s’y connaissait en cauchemars. Il en était même un spécialiste. Toute sa vie, il avait fait des cauchemars. Enfant, ça avait été des trucs stupides. Un jouet perdu, une dent cassé. Puis il y avait eu l’accident, et il s’était retrouvé à l’orphelinat avec son frère. Les visages de ses parents, ensanglantés, hurlant son nom, la vitre leur perçant la peau, le feu brûlant leurs yeux agonisants, voilà ce qui emplissait ses rêves. Pendant longtemps, il s’était réveillé en panique chaque nuit, le regard vide, les poumons en flammes. Puis ils avaient quittés l’orphelinat, et chaque petite chose qu’il faisait de ses mains venaient peupler ses cauchemars. Ce qu’il ne faisait pas, également. Il semblait à Solal qu’il n’avait jamais fait un bon rêve de sa vie. C’était le cauchemar, ou c’était le noir total. Les médicaments aidaient. Il s’assurait toujours d’en avoir avec lui. Ça lui apportait un peu de paix, de temps en temps. Mais il savait être prudent, ne pas devenir accro. Il n’avait pas besoin d’un fardeau de plus dans son esprit. Ce dernier était déjà sufisamment hanté. Non, les cauchemars, ce n’était pas une chose qui lui était étrangère, à Solal. Il savait exactement ce que c’était. Le souffle haletant, les paumes moites, les paupières dansantes. C’était d’être pris au piège, et de ne pas pouvoir s’échapper. C’était de devoir attendre dans l’agonie, attendre la délivrance du réveil tel un homme attendant sa sentence. Solal y était habitué, maintenant. Ce n’était plus bien grave quand il faisait des cauchemars. Mais il ne supportait pas de voir Zelda avoir des cauchemars. Elle méritait un peu de paix, la petite. Elle méritait des nuits sans cauchemars, des rêves agréables. Elle méritait de se réveiller au petit main le sourire au lèvre. Solal aurait aimé pouvoir l’apaiser, mais personne n’avait le pouvoir de faire disparaître les cauchemars. Personne qu’il avait rencontré auparavant, du moins. Solal se disait que ce devait être une mutation plutôt pratique à avoir. Il gardait donc son regard planté dans celui de Zelda, tentant de calmer sa respiration effrénée, de chasser le trouble qu’il lisait dans ses yeux. Il semblait que les battements du coeur de Zelda s’éparpillaient dans la chambre. Il pouvait les entendre, il pouvait les sentir. Elle tremblait. Elle était terrifiée. Solal fronçait des sourcils. Qu’est-ce qui pouvait la mettre dans un tel état ? Mais ça ne servait à rien de savoir. Ce n’était pas important. L’important, c’était de savoir comment s’en débarasser, et comment calmer les battements effrénés, comment apaiser ce front tendu. Elle prononca son nom, d’une voix faible, cassée, brisée, comme un enfant, et posa ses mains sur les siennes, comme pour s’accrocher à lui. Solal continua de la regarder dans les yeux. Il continua de lui parler. “Je suis là. Ça va aller.” Il ne savait pas quoi faire d’autre. Sans doute n’y avait-il rien d’autre à faire. Solal savait seulement que c’était important de lui faire savoir qu’il était toujours là, et qu’il ne partirait pas. Il ne détacha pas son regard, ne cilla pas. Elle devait le savoir présent, il devait être solide. Car lui aurait tout donné, enfant, d’avoir quelqu’un pour lui tenir la main quand il se réveillait en pleine nuit à l’orphelinat, frisonnant et haletant.

Soudainement, Zelda n’était plus là. Elle avait glissée hors de sa portée, agilement et rapidement, avant même que Solal ne puisse réagir. Il se retourna brusquement vers elle. Elle se tenait debout dans la chambre, comme une bête soudainement libre. Solal se leva, étonné. “Je… j’étouffe, il faut… J’vais prendre l’air !” Et en moins d’une seconde, elle était partie. Solal n’eut même pas le temps de prononcer son nom, qu’elle ouvrait la porte et s’envolait à l’extérieur, dans la nuit noire. Le bruit fracassant de la porte le fit comme sursauter, et il sembla retourner les deux pieds sur terre. “Attends” dit-il, mais elle était déjà loin. Solal secoua la tête. Il ne pouvait certainement pas la laisser partir comme ça. Elle était à moitié vêtue, et pas du tout en état de se promener dans les rues de Radcliff. Et aucune ville n’était sécuritaire une fois le soleil couché. Solal, donc, enfila rapidement ses chaussures, s’empara de son manteau et fila à l’extérieur à la poursuite de la blonde. Il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour la trouver – elle était là, échouée au milieu de la route, la tête entre les mains. Il accourut vers elle, mâchoire serrée. Il se planta devant elle, se demandant quelle était la meilleure approche. Sans un mot, il s’agenouilla devant elle et déposa son manteau sur ses épaules. “Où tu croyais aller comme ça, hein ?” soupira-t’il. Il la fixa. Ses cheveux blonds couvraient son visage, mais il n’avait pas besoin de voir son visage pour savoir comment elle se sentait. “Zelda. Regarde moi” dit-il doucement. Mais elle ne l’écouta pas. Solal soupira, et s’échoua sur l’asphalte à ses côtés. La ville était silencieuse, et la route déserte, heureusement. Il prit une longue inspiration, laissant son regard traîner sur le ciel noir d’encre. C’était une belle nuit. “Écoute, je suis pas un spécialiste, mais je peux te dire que ça sert à rien de courir. Tu cours, et tu cours, et bientôt tu réalises que tu ne fais que revenir à la case départ. Ça mène nulle part.” Ce n’était sans doute pas ce qu’elle voulait entendre, mais Solal se disait qu’être honnête, c’était toujours mieux que n’importe quelle connerie qu’il pourrait bien lui raconter. “La seule chose qui puisse t’aider, c’est toi. Et la première chose que tu dois faire, c’est de choisir un meilleur endroit pour t’asseoir au beau milieu de la nuit…” Il lui jeta un coup d’oeil amusé, espérant pouvoir la faire sourire un petit peu.



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MessageSujet: Re: ☆ after the storm (zelda)   ☆ after the storm (zelda) Icon_minitimeMer 13 Mai 2015 - 23:42

After the storm - Solal & Zelda


CRACKLE BONES
Le coeur qui s'emballait, comme si elle venait de courir des heures durant. Elle le sentait tambouriner dans sa poitrine et entendait sa pulsation envahir ses oreilles. Si fort qu'elle en avait à peine entendu Solal parler, quelques instants plus tôt. Et puis, la tête commençait à lui tourner, quelques taches noires entravant son champ de vision à  mesure que son souffle se faisait court. Et elle ne comprenait pas, Zelda. Elle ne comprenait pas pourquoi son corps s'affolait comme ça, pourquoi quelques instincts primaires conditionnaient sa fuite, cette fuite qu'elle ne parvenait à se justifier. C'est ça la peur, Zelda. La panique. L'angoisse. T'es morte de trouille. Mais qu'en aurait-elle su, hein ? Les souvenirs de sa vie semblaient avoir été engloutis puis vomis par une machine à barbe-à-papa. Tout rose, tout duveteux. Le genre qui aposait un sourire sur ses lèvres lorsqu'elle y repensait. Loin de cette noirceur s'imposant en reine sur ses rêves. Tournant la tête à gauche, puis à droite, au beau milieu de la route, le désespoir figé sur son faciès et son regard s'égarant dans le vague, que devait-elle faire ? Une poigne invisible enserrait sa gorge, un poids comprimait son estomac, et tout se mélangeait. Un vrai bordel. Même ses jambes finirent par l'abandonner, lâchant sous son corps tandis qu'elle anticipait à moitié la chute en posant d'elle même ses fesses par terre. Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'elle ne frémisse en écho à la voix de Solal. Haussant vaguement les épaules en réponse à sa question, la blondinette ne broncha pas lorsqu'il la couvrit de sa veste, détournant légèrement son visage, le regard noyé sous ses mèches indisciplinées. « Loin d'ici. » Une petite voix émergeant de sa silhouette frissonnante, enserrant autour de ses bras le manteau de son acolyte. C'était même pas la vérité, en plus. Où elle voulait aller, elle n'en savait foutrement rien. Malgré tous ses efforts, aucun point de chute ne lui revenait à l'esprit. Elle avait pourtant bien eu une maison, une endroit où elle se sentait bien, par le passé ? Quelque part où elle pourrait se réfugier, dans un moment pareil. Son esprit cherchait à peine qu'il se bloquait déjà. Trou noir aspirant ses pensées et la laissant totalement aréactive. C'était de plus en plus fréquent. Ayant à peine connaissance de l'existence de ces absences, dès lors que quelques souvenirs oubliés tentaient d'émerger des profondeurs de son cortex, la belle n'en demeurait pas moins légèrement perdue à chaque retour à la réalité. Immobile, elle ne bougea pas d'un millimètre alors que l'homme lui demandait de le regarder. Et lorsqu'elle redescendit sur terre, reprenant conscience de la pierre froide sous ses jambes et de l'odeur de Solal ancrée dans le tissu qui enveloppait ses épaules, elle remarqua qu'il s'était assis, lui aussi. Laissant ses battements cardiaques se perdre en plongeant son nez dans la veste de son compagnon, elle inspira à plein poumons. Ça avait quelque chose de rassurant, une saveur particulière, devenue familière avec ces mois passés à partager la même chambre. Ce parfum là, c'était son chez elle désormais. C'était là qu'elle voulait aller, là qu'elle voulait se réfugier.

Doucement, ses doigts repoussèrent sa crinière envahissante, dégageant ses traits tendus tandis que le visage de Solal s'ancrait dans sa rétine. « Et si nulle part c'était mieux qu'ici ? » Très légèrement bornée, malgré son ton candide. A ce moment précis, elle mourait d'envie de disparaître dans la nuit. De se laisser emporter par ces grandes envolées sanguines qui poussaient son corps à s'agiter, en témoignaient ses pieds tapotant le sol, et qui la sommaient de reprendre sa course. « Et puis si je cours, tu cours avec moi, non ? » Un regard en biais glissé dans sa direction, à contempler les angles de sa figure, à se demander s'il avait tant fui au cours de sa vie pour en parler avec tant d'amertume. Sa remarque suivante lui arracha un sourire en coin alors qu'elle inclinait la tête dans sa direction. « Et où tu voudrais que je m'assois d'autre, monsieur-je-sais-tout ? On n'est pas bien, là ? » Regard innocent à l'appui, désignant d'un signe de la main l'étendue déserte goudronnée sur laquelle ils étaient installés. « Puis, je m'assois où je veux. Si t'as peur, rien ne t'oblige à rester. » Ses yeux de biches criaient d'innocence, entravés par un soupçon de malice s'insinuant dans le vert de ses prunelles. Ouvertement taquine, elle était persuadée qu'il resterait malgré tout.  L'amusement laissa rapidement place aux caprices de son esprit pas totalement remis de ses émotions. Le souvenir de son cauchemar restait trop présent, trop réel, et la jeune femme vint mordre son poignet en tentant de regagner ses esprits. Elle ne pouvait pas affronter ça. L'inconnu. L'incompris. Se rembrunissant légèrement, Zelda laissa s'échapper un soupir avant de reporter son attention sur lui. « C'est toujours comme ça, quand on fait des cauchemars ? T'en fais aussi, toi ? » Le moulin à paroles se réactivait doucement, et ses yeux curieux se posèrent à nouveau sur lui. C'était sans doute étrange comme question. Le genre qu'une môme découvrant la vie aurait pu poser à ses proches. A vingt-quatre ans, elle aurait sûrement dû savoir ce qu'était un cauchemar. Cela ne lui semblait pas anormal. Inapte à discerner les aberrations parsemant sa vie reconstruite de toute pièce. « Parce que j'voudrais bien arrêter d'en faire. » Ses yeux se perdirent un instant, et le fil de son rêve se mettait à défiler à nouveau dans son crâne. Par petits morceaux, certains éludés par les minutes qui s'écoulaient et qui déjà rendaient ces réminiscences légèrement moins vivaces. Pas assez cependant pour ne pas réveiller cette angoisse inconnue au fond de ses tripes. « J'sais pas ce que j'ai, Solal. » Ses prunelles s'égaraient à nouveau, cherchant un point d'ancrage, une parole rassurante, n'importe quoi qui pourrait l'aider à comprendre ce sentiment qui vrillait ses pores et tendaient ses muscles, lui hérissant l'échine et lui donnant la chair de poule. Découvrant la peur pour la première fois. La première fois depuis ces mois d'amnésie.

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MessageSujet: Re: ☆ after the storm (zelda)   ☆ after the storm (zelda) Icon_minitimeDim 24 Mai 2015 - 20:41

 
after the storm
SOLAL & ZELDA

“Et puis si je cours, tu cours avec moi, non ?” Solal préféra ne pas répondre. La réponse était évidente, à ses yeux. Bien sûr qu’il courrait avec elle. Il la suivrait partout, cette petite. Absolument partout, et sans un seul mot. Il ne savait pas pourquoi. Peut-être était-ce simplement parce qu’elle était la première chose stable dans sa vie. La première personne qui avait su le traiter comme une vraie personne, comme un être humain à part entière. Pas juste le jeune Tyrell, pas juste le frère de l’autre, mais lui, Solal. Elle était la première à le comprendre. Il ne savait pas comment elle faisait, de savoir ce qu’il pensait, de savoir ce qu’il ressentait, juste en lui jetant un regard. Après tout, Solal, avant de rencontrer Zelda, n’avait su trouver du réconfort en personne, n’avait su trouver une relation de respect avec personne sauf son chien Dexter. Ça vous dit quelque chose. Mais Zelda était différente, bien différente de tous les autres. Pas juste parce qu’elle était mutante, non, c’était bien plus que ça. Elle avait quelque chose de spéciale, la gamine. Et Solal ne pouvait pas s’en détacher. Ouais, il la suivrait jusqu’au bout du monde, ça, il en était certain. Après tout, il n’avait nulle part à aller, personne avec qui être, sauf être avec Zelda. Il n’était personne. Pas de vrai boulot, pas d’attaches. Il n’avait que cette étrange jeune fille, avec ses grands yeux et ses cheveux digne des contes de fées qu’on lui racontait à l’orphelinat une éternité auparavant. C’était son devoir de prendre soin d’elle. Elle avait déjà bien trop vécu pour son jeune âge. Solal ne permettrait pas qu’elle souffre davantage. Pas sous sa garde, jamais. Il n’oublierait jamais la première fois qu’il l’avait vu. Elle ne s’en souvenait pas, et Solal comptait bien ne jamais le lui rappeler. Pour lui éviter une douleur inévitable, oui, mais également pour des raisons parfaitement égoïstes. S’il lui racontait tout, après tout, elle risquait bien de le haïr. Car à ses yeux, Solal était tout aussi coupable que son frère et ses amis exécrables. Il osait espérer qu’en s’occupant de Zelda, il se rachetait peu à peu vis-à-vis de l’univers, bien que Solal n’avait jamais eu une relation très stable avec l’homme là-haut. Solal observa Zelda tranquillement avant de tourner son regard vers la nuit noire. Le vent était frais, mais au moins, le ciel était clair. On aurait presque pu apercevoir les étoiles.

“Et où tu voudrais que je m’assois d’autre, monsieur-je-sais-tout ? On n’est pas bien, là ?” Solal esquissa un sourire, en regardant Zelda et ses yeux innofensifs, désignant la route déserte d’un geste de la main. “Puis, je m’assois où je veux. Si t’as peur, rien ne t’oblige à rester.” Solal ne put s’en empêcher – un rire s’échappa de ses lèvres. Tout le monde qui le connaissait le moindrement savait bien que Solal ne riait pas souvent. Mais Zelda avait cet effet là sur lui. Il se sentait un peu plus jeune. Un peu plus libre. Il secoua la tête, se grattant l’arrière du cou. Il ne comprenait pas du tout Zelda, mais pas du tout, mais étrangement, ça lui plaisait. Le silence retomba, doucement, naturellement. Solal pouvait entendre le léger murmure du centre de la ville, distinguer les halos dorés des réverbères, mais la nuit apposait un voile de douceur sur le tout. C’était étrange. Il n’aurait jamais cru se rendre jusqu’ici. Avant qu’il ne disparaisse, Solal n’avait jamais imaginé sa vie sans son frère. Il l’avait toujours guidé, partout, et Solal l’avait toujours suivi, partout. Mais il ne ressentait aucune détresse. À cet instant-là, assis sur la route déserte avec Zelda, Solal se sentait presque… serein. Quelle sensation étrange. “C’est toujours comme ça, quand on fait des cauchemars ? T’en fais aussi, toi ?” Solal sentait les yeux de Zelda sur lui, probablement en train de sonder les traits de son visage. Elle était loin d’être une idiote, elle avait du deviner qu’il en faisait, et presque toutes les nuits en plus. Mais Solal ne voulait pas lui en parler. Il n’avait pas le droit de partager son fardeau avec elle. Elle en avait déjà assez sur les épaules. “Parce que j’voudrais bien arrêter d’en faire.” Solal s’autorisa à soupirer doucement. “J’aimerais bien aussi” dit-il. Il ne voulait pas tout raconter à Zelda, mais ça ne servait à rien de se voiler la face. “Si je connaissais un remède, je te le donnerai avec plaisir.” C’était vrai. Il ferait tout pour l’aider.

“J’sais pas ce que j’ai, Solal.” Il fronça des sourcils, tournant son regard vers la jeune femme, l’observant en silence. Elle semblait si effrayée. Solal sentit son estomac se serrer. Il ne pouvait pas comprendre ce qu’elle vivait – ce devait être terrifiant, surtout pour elle, qui était si jeune, et si fragile aux yeux de Solal. “Tu n’as rien. Arrête de dire n'importe quoi. Faut pas penser comme ça” répondit-il simplement, sentant la brise de la nuit sur son visage. “C’est pas de ta faute. Et tu peux rien y changer, et je sais que c’est effrayant, mais il faut que tu réalise ça. Il faut juste que tu apprennes à vivre avec.” Solal n’avait jamais été une personne très délicate – il essayait de l’être, avec Zelda, mais il voulait aussi être réaliste et honnête. “Et je suis là pour t’aider. T’es pas toute seule, princesse” ajouta-t’il rapidement. Il aimait l’appeler comme ça, parfois, parce qu’elle avait vraiment l’air d’une princesse. Il espérait que ça puisse la faire sourire un peu, encore une fois.



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MessageSujet: Re: ☆ after the storm (zelda)   ☆ after the storm (zelda) Icon_minitimeSam 25 Juil 2015 - 11:37

After the storm - Solal & Zelda


CRACKLE BONES
Zelda n'était pas timide. Loin de là. Elle était même tout le contraire. Souvent bien trop familière dès les premiers mots échangés, sans n'en ressentir aucune gêne. Les autres, par contre, s'amusaient ou s'agaçaient rapidement de son débit de parole qui pouvait rapidement devenir phénoménal, ou de ses bourdes en révélant un peu trop parfois sur sa vie privée. Ce simple terme lui était totalement étranger. Et elle aurait tout aussi bien pu donner son adresse assortie de trop nombreux détails au premier venu. C'était quelque chose sur laquelle ils avaient travaillé pourtant, avec Solal. Elle s'était efforcée d'apprendre à tenir sa langue, surtout sur les points les plus délicats, d'aiguiser les angles d'un caractère bien trop malléable et qui risquait de mettre en danger la mutante qu'elle était désormais, et de compromettre leur sûreté. Si éluder les questions lui était encore difficile, la blondinette savait pertinemment que leur tranquillité ne perdurerait que si elle écoutait les conseils de son acolyte. Et à le regarder là, assis sur le bitume à ses côtés à noyer son regard dans la noirceur de la nuit, elle n'avait vraiment pas envie que ça s'arrête. Elle s'était réveillée à l'aube de cette nouvelle vie avec un grand vide dans la tête et dans la poitrine, la nausée d'une existence passée à l'as lui comprimant l'estomac sans qu'elle n'en comprenne les motifs.  Elle avait foncé avec Solal de villes en villes, emplissant sa tête de nouveaux souvenirs, d'images vives qui tranchaient avec le calme régnant en maître dans une mémoire édulcorée par magie. Une renaissance. Elle n'aurait sûrement pas fait long feu, sans lui. N'importe qui l'aurait défendue d'ouvrir cette portière et de s'installer aux côtés de cet inconnu sorti de nulle part, déboulant sur la route en s'arrêtant pile poil à ses côtés. Et pourtant, pourtant sans lui sans doute n'aurait-elle eut de cesse de trébucher dans une vie contre laquelle elle ne possédait plus aucune arme. Il l'avait protégée. Il la protégeait encore. Si la belle ne comprenait toujours pas bien de quoi, elle que la peur n'atteignait jamais, elle ne manquait pas de lui en être reconnaissante. Et surtout par cette nuit là.

Le rire de Solal attisa inéluctablement le sien. Secouant la tête en l'observant un instant, la blonde avait repris la parole, le ton un peu plus grave cette fois-ci. Évidemment, qu'elle l'entendait parfois se lever en trombes comme pour se délivrer de ces cauchemars qui semblaient l'assaillir lui aussi. A quoi pouvait-il bien rêver, Solal ? Elle aurait aimé le lui demander à tant de reprises, lorsqu'elle même éveillée à fixer le mur de ses yeux écarquillés elle le sentait disparaître de la chambre pour se libérer des ténèbres. La mutante avait tant de mal à imaginer comment un homme comme lui pouvait se voir torturé de la sorte par de mauvais rêves, parce qu'il était grand, qu'il aurait fait taire n'importe qui de sa voix grave, et qu'elle ne parvenait pas à l'imaginer avoir peur de quoi que ce soit. Mais c'était rassurant, d'une certaine manière, de savoir que quelqu'un comme lui pouvait souffrir des mêmes maux qu'elle, lui pourtant si fort dans l'esprit de la jeune femme. « Si j'en trouve un, je te le donnerai aussi. En attendant on peut toujours dormir là. » Agitant sa main vers le goudron avec un sourire. « C'est plutôt efficace pour oublier les cauchemars, je trouve. » Et un baillement fatigué pour ponctuer cette intervention peu pertinente, avant de plier ses genoux pour venir y appuyer sa tempe ensommeillée. C'était faux, pourtant. Ses démons invisibles ne tardaient pas à la retrouver, où qu'elle puisse se trouver. Et même Solal ne semblait destiné à pouvoir l'en libérer. Difficile de combattre un mal qui ne se voyait pas. Il essayait, pourtant. Ses mots firent leur chemin dans l'esprit de la blondinette, qui releva la tête vers lui sans perdre une miette de ce qu'il lui disait. Elle aurait aimé le croire. Il n'y avait qu'à le regarder, il semblait si certain de ce qu'il avançait. Et puis, elle aimait bien quand il l'appelait princesse. C'était le genre de chose qui lui dessinait un sourire jusqu'aux oreilles dans la seconde. Son nouveau mot préféré depuis la première fois qu'elle l'avait entendu passer le seuil des lèvres de Solal. Alors, pour quelques minutes, Zelda se laisserait aller à le croire.

Se traînant jusqu'à lui sans faire l'effort de se relever pour parcourir les deux mètres qui les séparait, la blondinette se posta juste à côté de lui, le dévisageant un instant d'un regard qui retrouvait doucement de son panache. « T'es pas tout seul non plus, tu sais. » Parce qu'elle savait que derrière ces airs d'invincible, il avait ses failles, ces petits morceaux ébréchés qu'elle découvrait au fil des mois. Ponctuant sa phrase d'un hochement du menton visant à donner un peu plus de poids à ses paroles, la blonde esquissa un sourire. Et dans l'éphémère d'une seconde, elle déposa un baiser sur sa joue, bref, improvisé, qui disparut aussi rapidement qu'elle l'avait donné tandis qu'une brève étincelle lui piquetait les lèvres au contact de la peau de Solal. Se reculant avec un air ébahi, la blondinette posa une main surprise sur sa bouche qui déjà se libérait de son électricité statique. Aucun mot ne put sortir durant quelques secondes, avant qu'elle ne réalise ce qui venait juste de se produire. « Super. Vraiment super. » Et la voilà qui déjà éclatait d'un rire franc face au ridicule de la situation, camouflant son visage rougissant de ses paumes. « Le jour où quequ'un voudra m'embrasser, il ne sera pas déçu du voyage ! » Jetant un nouveau regard à Solal avant de lui faire légèrement tourner la tête entre ses mains pour vérifier qu'elle n'avait créé aucun dégât sur sa joue, l'examinant sous toutes les coutures à la lueur faiblarde du réverbère le plus proche sans se soucier de lui tordre le cou dans tous les sens, Zelda haussa les épaules en finissant par le relâcher. « Bon, ça va, au moins t'es pas abîmé. Enfin pas plus que d'habitude. » Un sourire au coin de ses lèvres. Il était beau, Solal, et pas abîmé pour un sou. Elle ne savait pas mentir. Elle ne saurait sans doute jamais mentir. Malgré sa confiance en elle toute feinte durant cette pseudo expertise médicale, l'empourprement ne semblait pas destiné à quitter ses pommettes, échauffant sa chair tandis qu'elle se relevait d'un bond, frottant ses paumes de nouveau électrisées par le contact de Solal. Une poudre d'étincelle ricochaient de l'une à l'autre tandis qu'elle jetait un regard suspect à son compagnon. « Là, ça devient carrément bizarre. » En règle générale, ces épisodes de crépitation métalliques ne lui arrivaient qu'au lever, lorsqu'elle était encore mal réveillée et qu'elle avait accumulé cette énergie au cours de la nuit, à l'image d'une batterie chargée sur secteur dès lors que le sommeil l'assaillait. Ou bien, lorsqu'une émotion forte la prenait. Cela n'apparaissait pas lorsqu'elle touchait quelqu'un, et certainement pas pour disparaître lors de la fin du contact. Une grande première, en somme. « C'est le coup de foudre, j'vois pas d'autre explication. » Et un nouveau rire l'emportant tandis que son regard commençait à pétiller à son tour. Elle racontait vraiment n'importe quoi. Vraiment, ça devait lui griller quelques neurones au passage. La blondinette réalisa lentement qu'elle était en train de lancer des plaisanteries déplacées à Solal, Solal qu'elle taquinait souvent sans tenir sa langue, mais sans jamais s'égarer sur ce genres d'allusions là. De nouveau, une chaleur vermeille s'installa sur ses traits tandis qu'elle y plaquait ses paumes. « Merde, il fait chaud là. » Réalisant doucement qu'elle s'enfonçait de plus en plus et qu'elle devait vraiment arrêter de commenter tout ce qui pouvait lui arriver, elle se racla la gorge en plaçant ses mains sur ses hanches pour se donner une certaine contenance, avant de tout bonnement lui tourner le dos en ordonnant mentalement à son corps de daigner se calmer.
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MessageSujet: Re: ☆ after the storm (zelda)   ☆ after the storm (zelda) Icon_minitimeLun 28 Sep 2015 - 18:31

 
after the storm
SOLAL & ZELDA

Solal aimait voir Zelda sourire. C’était l’une des choses qui parvenait à le rendre vraiment heureux, l’une des choses qui parvenait à faire son chemin droit vers son coeur pour le faire battre un peu plus fort. Car si Solal avait à faire une liste des choses à lesquelles il tenait vraiment, elle serait plutôt courte. Dexter, son chien. Sa voiture, peut-être. Mais Zelda, toujours Zelda, au sommet de la liste, en rouge, souligné. Toujours, éternellement Zelda. Elle était sa responsabilité, et il prendrait soin d’elle jusqu’à son dernier souffle. Il savait qu’il était prêt à tout pour elle, même mourir. Mourir, il s’en fichait. Il s’en fichait pas mal. Mais si c’était pour Zelda, au moins ça vaudrait la peine. Solal, il était comme ça. Il vivait et voilà tout, et il mourrait et voilà tout. Il ne faisait pas vraiment de différence dans la vie des gens, il était une ombre qui passe, le concierge discret de l’hôpital, le type qui aide à menacer celui qui nous doit un peu d’argent. Un fantôme, en quelque sorte. Il avait toujours été comme ça, même avec son propre frère. Présent, mais pas vraiment. Vivant, mais pas vraiment. C’était toujours comme ça, et ça lui allait, sincèrement. Mais tout était différent avec Zelda. Zelda, elle le voyait. Elle le voyait vraiment, et elle lui parlait vraiment. Ils étaient une équipe. Et ça faisait du bien, d’être quelque chose pour quelqu’un, Solal devait l’admettre. Surtout que c’était pour Zelda, la princesse. “T’es pas tout seul non plus, tu sais.” Elle était venue se percher à ses côtés, tout près, tellement près qu’il n’aurait qu’à étirer les doigts pour l’effleurer. Il aimait la savoir tout près. C’était étrangement réconfortant. Il ne put s’empêcher de sourire un peu à ses paroles. Elle avait raison. Il n’était pas tout seul. Il n’était plus tout seul. Il n’aurait jamais cru que ça serait le cas. Et pendant longtemps, il n’aurait jamais voulu de plus être seul. C’était un solitaire, après tout, il n’aimait pas trop la compagnie des autres. Jusqu’à ce qu’il rencontre Zelda, la fille dans ses rêves, la fille aux cheveux dorés. Elle avait tout changé, et elle ne le savait même pas. Ou peut-être que si. Mais Solal n’était pas du genre à demander. Il se tourna vers Zelda, le sourire toujours aux lèvres, parce qu’il avait envie de voir ses yeux briller sous la lune, et à ce même moment elle déposa ses lèvres sur sa joue, déposant un baiser rapide sur sa peau. Solal aurait été stupéfait du simple geste, mais en plus, alors que les lèvres de Zelda entrèrent en contact avec sa peau, il sentit une petite onde électrique lui parcourir l’échine, le faisant sursauter et reculer légèrement. Ébahi, il fixa la jeune femme. Elle semblait tout aussi stupéfaite que lui, posant une main sur sa bouche. Les deux gens se fixèrent quelques instants en silence. Solal ne savait honnêtement pas quoi dire – Zelda venait de l’embrasser, après tout, même si c’était jsute sur la joue. Un geste anondin, certes, mais Solal mentirait si ça ne lui avait pas fait quelque chose. Les lèvres de Zelda sur sa peau. Ses cheveux effleurant son menton. Son odeur lui parvenant. Zelda, Zelda la princesse, Zelda l’électrisante. Littéralement.

“Super. Vraiment super” laissa-t’elle échapper au bout d’un moment. Puis, elle éclata de rire, le son bouleversant le silence de la nuit. Solal la fixait, incertain de comment réagir lui-même, bien qu’il appréciait bien la mélodie de son rire. Elle rougissait, cachait son visage entre ses mains, rigolait toujours. “Le jour où quelqu’un voudra m’embrasser, il ne sera pas décu du voyage !” Solal arqua un sourcil, laissant échapper un simple grognement, incapable de trouver une réponse adéquate. Mais c’était surtout qu’il était encore un peu bouleversé, mais si c’était du baiser ou du choc électrique, il n’en savait trop rien. La main de Zelda se porta à son visage, observant sa joue pour chercher un quelconque dégat. Le geste amusa Solal, dont les lèvres se brisèrent en un petit sourire. “Bon, ça va, au moins t’es pas abimé. Enfin, pas plus que d’habitude.”  Il secoua la tête. Il n’y avait que Zelda qui pouvait lui dire ce genre de choses. Elle avait toujours les pomettes rouges, et Solal trouvait ça étrangement adorable. Elle se releva, frottant ses paumes, et Solal la trouvait bien agitée soudainement alors que des étincelles se mirent à voler un peu partout autour du duo. “Là, ça devient carrément bizarre.” Solal acquiesça, se levant à son tour pour observer le phénomène. Le don de Zelda ne cessait de se transformer, d’évoluer. À chaque jour, il lui semblait, il prenait une nouvelle forme. Curieux, Solal s’empara des mains de Zelda, sans même y penser. Il s’attendait bien à recevoir un choc, comme celui de quelques secondes auparavant, mais ce ne fut pas le cas. Fronçant des sourcils, il serra les mains de Zelda contre les siennes, sentant une espèce de chaleur agréable se répandre dans ses mains. Puis, au bout de quelques secondes, une étincelle jaillit d’entre leurs mains jointes et Solal sursauta, faisant un pas en arrière, lâchant les mains de la jeune femme. Comme c’était étrange. “C’est le coup de foudre, j’vois pas d’autre explication.” Solal planta son regard dans celui de Zelda. Elle avait dit ça comme ça, anodinement, mais il voyait ses joues rougir à nouveau, son rire nerveux s’échapper de ses lèvres. Solal la fixait, un peu sous le choc, et surtout bafoué. Il resta planté là, incapable de penser à une réponse cohérente, alors que Zelda se plaignait de la soudaine chaleur, alors qu’il faisait un froid glacial dehors, se raclant la gorge et de lui tourner le dos. Solal ne savait pas du tout comment réagir à tout cela. Jamais Zelda n’avait agi de cette manière auparavant. Il semblait que sa joue lui brûlait désormais. Il revoyait et revoyait sans cesse Zelda se pencher vers lui. Il sentait encore et encore ses cheveux lui picoter le menton et l’oreille. Il resta là, avec un air un peu idiot sur le visage, cherchant désespérément une réponse à ce qui venait de se dérouler. N’en trouvant aucune, il se contenta de se racler la gorge et de venir se poser devant Zela pour lui faire face. Elle avait toujours les joues cramoisies. Solal se rappela que son premier devoir, c’était de prendre soin d’elle.

“Eh, arrête de faire cette tête. Je sais ce que tu penses, t’es devenue dingue. Mais tu sais, y’a une explication simple.” Il la fixait droit dans les yeux, l’air sérieux. “Toute cette électricité… bah elle a du remonter dans ton cerveau et causer un court-circuit. C’est tout.” C’était un essai lamentable à l’humour. Il voulait la faire sourire. Lui changer les idées, changer le sujet surtout, ce sujet qui le mettait bien mal à l’aise. Solal n’avait jamais été très doué pour faire des blagues, et il se doutait pas mal qu’elle ne ferait que lever les yeux au ciel et lui dire que sa blague était pourrie. Il lui adressa un petit sourire, levant les mains pour aller glisser ses cheveux dorés derrière ses oreilles, lui dégageant le visage. “Et c’est peut-être bizarre, tout ce qui t’arrive, c'est dingue, c'est vrai, mais... je vais être honnête avec toi… ” Il haussa des épaules. “Je trouve ça plutôt cool.” Il ponctua ses paroles d’un petit clin d’oeil. Zelda l’électrisante. Ça lui allait bien.

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MessageSujet: Re: ☆ after the storm (zelda)   ☆ after the storm (zelda) Icon_minitimeDim 18 Oct 2015 - 12:55

After the storm - Solal & Zelda


CRACKLE BONES
Les mains de Solal avaient capturé les siennes, lui coupant le souffle dans un mot d'alerte qui demeura suspendu à ses lèvres, la blonde esquivant un mouvement de recul en craignant déjà la réponse de son corps à son contact.  Ses doigts fourmillaient allègrement sous les paumes de Solal, consumant sa chair d'une sensation étrange, différente de l'ordinaire. Bouche bée, contemplant son épiderme dépourvu de tout crépitement, elle releva un oeil timide vers lui en constatant son air tout aussi surpris qu'elle. Ses petites mains bien au chaud dans les siennes, son coeur ne cessait pourtant de s'accélérer, bondissant encore et encore contre ses côtes à mesure qu'il resserrait sa poigne autour de ses phalanges. Ça lui en tournait presque la tête. Et puis, comme une piqûre de rappel, ou conséquence malheureuse de son palpitant qui s'emballait au quart de tour, l'étincelle rompit le calme de l'instant. A regret, elle l'observa s'éloigner. Des bêtises venaient de rompre le silence, jaillissant de sa bouche aussi rapidement que l'électricité de ses veines, et le regard de Solal posé sur elle l'embrasa de l'intérieur, rougissant encore et encore ses joues dans la gêne, dans les poussées d'adrénaline qui cinglaient ses artères. Lui tournant désormais le dos, ses prunelles cherchaient à s'accrocher à tout et n'importe quoi, oscillant d'une voiture rouge garée au bout de la rue à la ligne du trottoir, et puis, au ciel noir dans lequel elle espéra un instant disparaître pour cesser de perdre pied dans ce corps qui n'en faisait qu'à sa tête.

Ses épaules se contractèrent légèrement en entendant Solal se racler la gorge, s'attendant à ce qu'il ronchonne, incertaine quant à sa réaction. Les lèvres pincées en l'observant reprendre place face à elle, elle haussa un sourcil en attendant son explication. Mais déjà le sourire pointait à ses lèvres, tandis qu'elle arborait un air faussement désapprobateur. « Mouais, ça doit sûrement être ça. En attendant ça m'a peut être grillé le cerveau, mais toi... ça t'a pas rendu plus drôle. » Un air satisfait sur les traits, levant le menton pour le lui adresser bien en face, à lui qui la surplombait de plusieurs centimètres, elle ne put s'empêcher de rire tandis que sa voix repassait encore et encore cette même vanne nulle dans sa tête. Se laissant docilement faire tandis qu'il disciplinait ses cheveux, une certaine appréhension au ventre en attendant qu'il termine sa phrase, le regard de Zelda s'était légèrement perdu dans le sien. C'était une question qu'elle ne s'était jamais posée jusqu'alors, depuis ces mois de vie partagés. Que pensait-il de tout ça ? L'idée qu'il la trouve bizarre, ou qu'il n'apprécie guère ce genre d'écart de contrôle la traversa, crispant ses mâchoires. Peut-être aurait-elle du s'excuser, au lieu de rire comme une idiote. Peut-être que ça lui avait fait mal, plus qu'il ne le montrait.  Elle allait lui demander s'il avait peur, s'il voyait parfois en elle quelque chose de monstrueux, comme certains clients du restaurant qualifiaient les gens comme elle. Ainsi eut-elle l'air totalement stupéfaite lorsque Solal lui avoua qu'il trouvait ça plutôt cool. « Plutôt cool ? » L'effarement laissa bientôt place au soulagement sur son visage, assorti d'un zeste de fierté. « J'suis plutôt cool. Plu-tôt cooooool. » Elle avait répété d'un ton satisfait, exagérément, plantant ses poings sur ses hanches en secouant ses cheveux blonds d'un air crâneur. Elle jubilait intérieurement, la mutante, trop heureuse à l'idée de paraître cool aux yeux de Solal. Sentant le froid se réinstaller sur sa peau tandis que l'empourprement disparaissait doucement de ses pommettes,  elle glissa ses bras dans le manteau toujours déposé sur ses épaules.

Avant d'extirper une main de la trop longue manche pour la lever devant elle, avant de la tourner vers Solal. « Eh, p'tetre qu'à force de te prendre des coups de jus, tu arriveras à faire une blague potable. Tu penses pas ? » Un regard vers sa main, un regard vers Solal, un sourire aux lèvres et un éclat malicieux dans les prunelles. Mordant sa lèvre inférieure en essayant de ne pas rire avant de souffler le bout de ses doigts dans une étincelle, comme si elle soufflait la fumée d'un revolver. Elle s'était mise à faire mine de le toucher, tantôt à l'épaule, puis le torse, puis la main, comme prête à dégainer sa mutation, elle qui jamais ne l'aurait blessé volontairement. « Oups, désolée, faut pas m'en vouloir mais j'crois que c'est les effets secondaires du court-circuit. » Rancunière, la gamine, à lui balancer à nouveau sa taquinerie pour la retourner contre lui. Battant des cils d'un air innocent, elle avait sûrement l'air d'une môme qui jouait à chat à ainsi menacer de le toucher sans jamais l'effleurer. Ses jambes tremblaient sous la brise glaciale qui dévorait sa peau nue, faisant remonter les frissons jusqu'à son échine jusqu'à ce qu'elle en claque des dents de froid. « J'ai froid. » Comme si elle s'en apercevait seulement, la blondinette avait arrêté son manège avant de planter son regard dans celui de Solal. Attendant qu'il prenne une décision. Comme si elle ne pouvait pas suggérer de rentrer seule, affronter les démons somnolant entre les murs du motel. Un regard vers la bâtisse, comme s'il s'y cachait encore la matrice à cauchemars, comme s'il était plus facile de s'imaginer qu'ils y étaient enfermés, et ne vivaient pas dans sa propre tête. Timide, elle avait glissé sa main dans celle de Solal comme s'il n'allait pas la remarquer. C'était fou à quel point elle pouvait changer d'humeur rapidement, la mutante, à quel point elle pouvait se sentir invincible parce que Solal la trouvait cool, avant de brutalement se retrouver démunie à l'idée de regagner son lit. « Tu me laisserais dormir dans ton lit ? » C'était innocent, comme une gosse venue rejoindre ses parents dans leur lit après un mauvais rêve. Parce qu'elle courait à toute jambe vers lui, encore et encore, dès que tout s'embrouillait dans sa tête. Parce qu'elle ne se rendait pas compte qu'il pourrait être étrange d'entendre cette demande, venant de cette grande fille de vingt-quatre ans, et de comprendre qu'elle n'était motivée que par une terreur nocturne. Mais elle n'était pas vraiment comme les autres, Zelda. Alors elle posait sa question, l'air de rien, le regard suppliant et sa menotte glacée serrant fermement celle de Solal dans la sienne. S'y accrochant comme à son unique point de repère.
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MessageSujet: Re: ☆ after the storm (zelda)   ☆ after the storm (zelda) Icon_minitimeMar 3 Nov 2015 - 20:47

 
after the storm
SOLAL & ZELDA

Il faisait de plus en plus froid. Solal sentait le bout de son nez se refroidir. Ses doigts s’activer pour conserver leur chaleur. Il avait rarement froid, Solal. Il faisait partie de ceux qui étaient capable de constamment garder leur chaleur corporelle. Il ne portait jamais de gants, sauf pour des boulots bien spécifiques. L’hiver, on le voyait se promener avec un manteau léger, souvent même pas boutonné. Rarement le voyait-on frissonner. Mais là, se tenant devant Zelda au beau milieu de la nuit, Solal réalisa que son corps frisonnait. Il n’était pas sûr que c’était de froid. Mais cette réalisation l’agaça, et il se mit à tapoter du pied pour réactiver le sang dans ses veines. Il était resté immobile trop longtemps, sans doute. Non, ce n’était pas du aux paroles de la jeune femme, ou à cette électricité qui s’évaporait de ses doigts. Certainement, ce n’était que parce qu’il faisait froid, et que l’hiver approchait à Radcliff. Solal n’était pas doué pour discuter. Parler, ce n’était vraiment pas sa tasse de thé. Il aimait les silences et la tranquilité. Parler pour ne rien dire était son pire cauchemar. Sauf quand il s’agissait de Zelda, bien sûr. Elle, pouvait bien lui parler pendant des heures sans qu’il ne se fatigue. Elle pouvait bien lui raconter les pires histoires et il ne se lasserait pas du son de sa voix. Il y avait une telle légereté en elle, une telle innocence, c’était beau à voir, c’était beau à entendre. Solal aimait l’écouter déblatérer sur tout et rien. Il ne se sentait jamais obligé de répondre, ou d’émettre un commentaire – elle avait appris à le connaître, après tout. Mais souvent, il souriait sans même penser à le faire, il ricanait à ses blagues parfois ridicules. Zelda, c’était la seule personne qui était parvenue à le sortir de sa léthargie, à le sortir de cette boîte dans laquelle il s’était enfermé toute sa vie. La seule personne qui valait la peine qu’il en sorte. Elle l’avait tellement aidé, et Solal n’était pas certain qu’elle en était consciente. La nuit était froide. Solal avait froid. Mais ça n’avait pas trop d’importance, parce que Zelda souriait. Sa blague nulle avait fonctionné. Par un étrange miracle, il était parvenu à chasser l’inquiétude et l’embarras dans les yeux de la jeune femme et le remplacer par de l’amusement. Et puis tout d’un coup, il ne faisait plus aussi froid, tout d’un coup, le monde s’était remis en place, parce que Zelda souriait, et que la page était tournée. Solal ne pouvait s’empêcher de sourire aussi en voyant l’expression de Zelda. Il essayait de le réprimer, ce sourire de gamin qu’elle provoquait chez lui, mais il était dur à retenir. “Mouais, ça doit sûrement être ça. En attendant ça m’a peut-être grillé le cerveau, mais toi… ça t’as pas rendu plus drôle.” Il secoua la tête, laissant échapper un grognement amusé. Elle était tellement adorable, quand elle était comme ça. Le menton relevé, essayant vainement d’atteindre sa hauteur. Il n’avait pas pu s’en empêcher, de replacer sa crinière, effleurant malgré lui la douceur de sa peau, se laissant transporter ailleurs pendant quelques fractions de seconde. Et elle aussi le regardait, et c’était un de ces moments uniques qui nous empêche de penser correctement, où le reste de l’univers n’importe pas, où le sol pourrait bien s’écrouler sans qu’ils ne le réalisent. Et à cet instant, Solal eut envie de remercier Zelda, de tellement la remercier, pour lui avoir apporté un dose d’humanité, une dose d’espoir, dans un monde où il n’avait connu que la noirceur.

“Plutôt cool ?” répéta Zelda. “J’suis plutôt cool. Plu-tôt coooool.” Solal ne put s’en empêcher – il éclata de rire tandis que la jeune femme prenait une pose digne de Wonder Woman. La voilà, Zelda. La belle Zelda. Solal l’observa tranquillement, toujours le sourire aux lèvres, tandis qu’elle glissait à nouveau ses bras dans son manteau. Le froid revint à son esprit, mais il n’était pas aussi glacial. Puis elle extirpa une main et la leva devant elle, sans doute à son intention. “Eh, p’tetre qu’à froce de te prendre des coups de jus, tu arriveras à faire une blague potable. Tu penses pas ?” Clairement, elle voulait qu’il lui tape dans la main, mais Solal décida plutôt de jouer le jeu, et, s’allongeant le dos, ne bougea pas d’un iota, sourcil arqué. “Très drôle” dit-il d’un ton sérieux, mais son sourire le trahissait. Puis la jeune femme s’agita, comme une gamine, et bondit partout autour de lui, faisant mine de le menacer avec les étincelles qui jahissaient au bout de ses doigts. “Oups, désolée, faut pas m’en vouloir mais j’crois que c’est les effets seconadire du court-circuit.” Solal secoua la tête, bien malgré lui fortement amusé par le comportement de la jeune femme. “Il semblerait, ouais. Tu t’es grillée le cerveau, il ne doit plus rien rester là-dedans.” Il avait dit ça comme ça, sans trop y penser, pointant son doigt vers la tête de la jeune femme. Puis ses mots le heurtèrent comme un bus. Plus rien. Il n’y avait plus rien. Le rêve lui revint à l’esprit. La boue, les cheveux. Les rires gras, les pleurs. Solal secoua la tête. Il ne devait pas y penser. Le silence retomba entre les deux. Une brise fit danser les cheveux de Zelda, qui se plaignit du froid. Aussitôt, il se dirigea vers elle, glissant ses bras autour de son corps frêle pour la réchauffer. “Rentrons” dit-il à son oreille, doucement. Il sentit sa main dans la sienne. Il la serra, et le duo reprit le chemin du motel.

Comme la nuit était soudainement silencieuse. On entendait même plus les voitures au loin. Pas de son provenant du motel. Comme si le temps s’était arrêté. Solal garda Zelda blottie contre lui tout en marchant, sa main dans la sienne. Elle était petite et froide. Il la serra fort, sans lui faire mal. “Tu me laisserais dormir dans ton lit ?” La question résonna dans la tête de Solal, qui garda les yeux droit devant lui, fixant la porte de leur chambre toujours à moitié ouverte. Il n’eut même pas à penser à sa réponse. Elle lui vint naturellement. Sentant le regard de Zelda sur lui, il acquiesça. “D’accord.” Une fois à l’intérieur, Solal s’empressa de refermer la porte pour les protéger du froid. La chambre était plongée dans la noirceur, seulement éclairée par la lumière de la lune, qui brillait haut et fort cette nuit-là, et par la lampe qu’il avait ouvert avant de sortir. “Allez, au lit.” Il pointa le lit défait d’une main, et laissa Zelda se glisser sous les couvertures tandis qu’il s’occupait de verrouiller la porte et de fermer les lumières. Puis, se glissant sous les draps, il fixa la jeune femme à ses côtés. Ils étaient si proches. Elle frissonnait toujours à cause du froid. Il se rapprocha encore plus, voulant la réchauffer de son corps. Un moment de silence. Et finalement. “Dors bien, princesse.”

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