Sujet: Sweet secrets - Dexter Jeu 14 Mai 2015 - 15:17
Sweet secrets
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
William était finalement reparti. L'homme de feu avait décidé de laisser respirer un petit peu plus sa petite amie, c'est-à-dire moi. Je le sentais sur les nerfs, prêt à exploser. Il n'aimait pas cette ville et pourtant, Détroit était l'enfer sur Terre. Pour lui, c'était la maison, pour moi, le berceau de l'horreur. J'étais bien mieux ici, là où j'avais l'espoir de me rapprocher de ma sœur. Je n'étais pas idiote pour autant, l'espoir a toujours été quelque chose de surfait. Skylar avait été très claire, elle avait laissé place à Faith et personne ne viendrait pourrir sa nouvelle vie. J'étais le grain de popcorn salé dans un pot de popcorn sucré. J'avais dû seulement lui laisser un goût amer dans la bouche. Doucement mais sûrement, je commençais à rentrer dans ma mauvaise phase. Celle où j'oublie que j'ai une vie, celle où je décide seulement de suivre le courant, et peu importe qui attrape ma main pour m’entraîner. Je n'avais jamais trompé Will jusqu'ici, mais ça avait toujours été de justesse. Ce n'était pas par méchanceté, mais la solitude me rongeait de l'intérieur. Il suffisait qu'une seule personne réponde absente pour que je décide qu'il était temps de me mettre sur pause.
Étrangement, les hommes qui me draguaient se font bien plus rare ici. Les personnes que je servais sont tous, plus ou moins, imbu de leur personne. Ils n'étaient pas intéressants, ils étaient dans leurs routines. Oui, plus je m'enfonçais dans une déprime qui ne tient qu'à moi, plus j'étais méchante. Ce n'est pas pour autant que je n'aiderai pas quelqu'un qui est dans le besoin. Mais cela devait appartenir au sang familial, une certaine volonté à se provoquer des ennuis. Ne jamais rester sur ses acquits. En plein service, j'avais l'air complètement éteinte, mais qui le remarquerait ? L'homme qui ne levait pas son nez du journal ? Le couple agaçant qui n'accordait aucun regard au personnel du restaurant parce qu'il se dévore des yeux ? Pitié... Je ne ressemblais pas à ça quand j'étais avec Will au moins ?
Ce n'est pas parce que je contrôle l'électricité que j'ai un sixième sens, pourtant, l'un des clients se détachaient des autres. Son comportement, sa façon de faire, il ne semblait pas faire parti de ces gens qui passent leurs vies devant leur télé. Ni de ceux qui attendent que leurs ongles de pieds soient manucurés par une énième personne qu'ils auraient embauchés pour les dorloter. Vous savez comment faire la différence entre les gens qui sont juste dans la moyenne et ceux qui sont soient un peu plus intelligent ou tout simplement plus en alerte ? Moi j'avais cerné le personnage, je sentais qu'il était différent et je ne me gênais pas à fixer son dos. Les autres serveurs et serveuses se contentaient juste de passer à côté de sa table sans demander ce qu'il souhaitait. Il devenait transparent à leurs yeux parce qu'ils ne correspondaient pas au standard de clients dont ils ont l'habitude.
Avec mes cartes dans les mains, je me sentais presque idiote de rester là sans rien faire. Je comptais jusqu'à cinq dans ma tête, me disant que c'était la motivation dont j'avais besoin pour me débloquer. Un peu comme un malheureux jouet que l'on remonte pour qu'il avance de sa démarche de pantin. Avec ce sourire criant d'hypocrisie, je me conduisais vers la table délaissée. Cela me surpris, il était tout ce qu'il y avait de plus charmant niveau physique, pourquoi les serveuses n'avaient pas pris le risque de l'approcher ? De façon adroite je glissais une carte sous son nez.
« Bonjour, souhaitez-vous juste boire ou manger ? Peut-être avez-vous déjà fait votre choix ? » Sans vraiment lui laisser le temps d'ouvrir la bouche pour me répondre, je finissais mon pitch habituelle. « Si vous avez la moindre question, je suis à votre disposition. Je vous laisse choisir et je reviens plus tard ? »
C'était certain, un jour, ce seront de jolis robots aux jolies formes qui serviraient les clients. Il suffisait de regarder comment les soi-disant êtres humains que nous étions nous mouvions... A le travail, il y a que cela de vrai, n'est-ce pas ?