You make us bleed, it'll prove there's life somewhere ▲ Kingsley
Auteur
Message
Invité
Invité
Sujet: You make us bleed, it'll prove there's life somewhere ▲ Kingsley Mar 3 Mar 2015 - 12:08
Les ombres sifflaient, une mélodie macabre qui se mêlait au tic-tac incessant de l’horloge. A l’extérieur, la nuit gagnait toujours du terrain, alourdissant le cadre de son manteau opaque. C’est dans l’obscurité lourde que les chats sortent, car on ne distingue plus leur couleur. Alyah était parmi les chats, un rayon noir et vif qui longeait les murs et sautait les clôtures, un murmure qu’on percevait mais qu’on attribuait à l’imagination folle. C’était une nuit sans lune donc, une de celle où les frontières entre réalité et illusion se chevauchaient, laissant une marge de manœuvre aux mains habiles des voleurs. Aux mains habiles de la voleuse. Les doigts glissaient avec précaution sur la surface impeccable des meubles. Elle prit le temps d’apprécier la beauté froid et pure des lieux, un salon fastueux où débordait une richesse à la limite de l’indécence. Saloperies de capitalistes américains. Un jour peut-être, elle aussi vivrait dans une de ces maisons de magasine, et la baie vitrée donnerait sur la baie d’Acapulco. Elle aussi parfois se laissait aller à rêver de luxe et de confort, de sécurité et d’insouciance. N’aurait-elle jamais droit à un cocon où se laisser couler lentement ? N’aurait-elle jamais droit d’être aveuglée au point de ne plus sentir en elle les fissures causées par le temps ? Il y a un monde entre le rêve et l’espoir. Elle n’espérait plus, mais rêvait encore. C’était la contradiction qui lui était propre, ce chat grognon allègrement installé dans le royaume de l’onirisme.
Le faisceau de la lampe de poche se posa sur une vitrine où trônaient statuettes et boîtes aux ornements orientaux et aux couleurs vives. La fameuse collection d’art de vestiges mauritaniens très précieux. Au milieu de ce mini théâtre reposait une amulette émeraude, l’objet de sa frappe. Le dernier acheteur qu’elle avait rencontré lui avait proposé une somme rondelette si elle arrivait à mettre la main sur l’amulette. L’adresse, une photo de la cible et une petite commission avaient été transmise, et le coup semblait facile. Elle avait alors passé un peu de temps à observer les propriétaires des lieux, à passer le temps en quadrillant leurs habitudes, et son contact avait informé l’Israélienne que le couple serait absent pour un dîner d’affaires. C’était ce soir donc le moment. Ces derniers temps, elle avait plus ou moins laissé de côté la cambrioleuse en elle, trop occupée à échapper aux tirs des chasseurs ou à se préoccuper d’un début de vie sociale. Elle se demandait s’il n’était pas temps pour elle de partir, de tout plaquer pour Baltimore. L’idée la titillait toujours depuis qu’elle avait rencontré Faith, mais était en parallèle contrée par Johan, ce fantôme du passé qui avait ressurgi subrepticement. Quelque part, quelque chose commençait à ne pas tourner rond.
Elle crocheta la serrure de la vitrine, maigre rempart entre elle et son larcin, puis referma les doigts sur l’amulette. Le contact fut vivifiant, électrisant et l’adrénaline commença à tisser ses liens dans le corps de la mutante. En lieu et place de l’émeraude, elle déposa une vulgaire pierre peinturlurée en vert, histoire de ne pas attirer immédiatement les yeux du propriétaire sur l’absence soudaine. La nature a horreur du vide. Elle hésita un bref instant à passer par la chambre du couple pour chaparder quelques bijoux, mais préféra se retenir. La somme pour ce coup était déjà bien élevée, elle n’était pas du genre à avoir les yeux plus gros que le ventre. Alors sans demander son reste, elle fila, redevint un sujet du royaume des Ombres. Dans les rues désertes de ce quartier cossu, elle s’appropriait la nuit. Impavide, elle longeait les rebords des toits, valsait avec le vide, se mouvait avec l’aisance féline. Un chat dans la nuit. Mais il lui sembla bien rapidement que chaque pas finissait par trouver un écho sourd. Habituée au silence des rues, le moindre parvenait parfois à l’agiter. Parfois elle se demandait si elle les entendait vraiment, ou si sa paranoïa n’était tout simplement pas trop alerte. Peut-être qu’elle imaginait ces bruits également, comme bien d’autres parfois, des bruits la guettant dans sa solitude, cherchant naïvement un moyen de lui tenir compagnie. Mais cette fois, même le doux fléau de la paranoïa n’y était pour rien. Les échos étaient réels.
Elle ne s’arrêta pas, mais prêta attention à cette symphonie jouée en canon. On la suivait. Elle serra des dents, ses lèvres furent soulevées par une moue mécontente. Qui osait troubler le voyage des nocturnes ? Qui menaçait cette promenade des sbires de l’obscurité ? Elle tourna à l’intersection sans se hâter puis leva les yeux à la recherche d’une prise pour s’échapper par les toits. Un rebord de fenêtres s’offrait à elle, et elle saisit le tremplin pour se hisser sur un balcon. Elle vérifia ensuite dans son holster, et le Desert Eagle se trouvait bien là évidemment, narguant les vivants de sa puissance mortuaire. Dans l’obscurité ambiante, elle ne distinguait ni visage ni détail, juste une silhouette grossière sur laquelle s’accrocha le reflet d’une lumière lointaine. La forme se stoppa, comme flairant la disparition de la piste. « J’ai entendu des fanfares bien plus discrètes. » Elle n’était pas du genre à fuir devant l’ennemi. Alors qu’elle aurait pu s’échapper par les toits, semer cet écho sans trop laisser de traces, elle avait préféré en découdre avec lui. L’adrénaline encore.
Invité
Invité
Sujet: Re: You make us bleed, it'll prove there's life somewhere ▲ Kingsley Lun 9 Mar 2015 - 12:56
You make us bleed, It'll prove there Life somewhere
"Alyah & Kingsley "
Kingsley n’avait fait qu’un rapide crochet par chez lui en rentrant du bureau, tard dans la soirée. Il avait ôté ses vêtements de ville, inconfortables bien que luxueux, pour une tenue bien plus adaptée à la suite de son programme. Pas besoin d’une douche, puisqu’il devrait probablement se rincer à nouveau au petit matin, si il remplissait tous ses objectifs. Il enfila un jean sombre, un tshirt blanc et son increvable veste de cuir noir, les poches blindés à sa gauche de balles, à sa droite d’un couteau papillon affuté comme un couteau de bouché. Il enfila ses baskets, fourra son portable dans sa poche de devant, son colt dans sa poche arrière, et claqua la porte sans prendre le temps de se poser un instant. Il était tard, et il ne voulait pas perdre une demi seconde de plus à ne pas chasser. Une fois la porte close derrière lui, il allait pouvoir révéler sa véritable personnalité, son « soi » véritable : un chasseur d’abomination, par la grâce de Dieu tout puissant. Et il adorait ça.
Il avait pris sa voiture uniquement pour se garer dans le centre ville. Il n’en avait pas foncièrement besoin, mais si il avait un corps à transporter, il préférait ne pas avoir à le faire sur trois miles. En plus d’être lourd, c’était salissant, et fatiguant. Alors autant éviter, voyez vous ? Il éteignit les phares, et attendit. Ses informateurs lui avaient appris qu’un cambriolage allait se passer ce soir. Chez qui ? aucune idée. Pourquoi ? Absolument rien à foutre. Tout ce qui lui importait, c’était « qui » : une mutante, une vieille connaissance en plus. Alyah Levanon était une pauvre mécanicienne dans un des garages de la ville, une nana sans histoire a priori. Et pourtant, il allait la tuer ce soir. Il avait, pas plus tard que la veille, eut la confirmation de ses capacités contre nature alors qu’il était passé faire faire une pseudo vidange pour sa voiture. Ça lui avait couté 50$, mais surtout, il s’était assuré que les rumeurs sur la brune étaient fondés, en laissant bêtement ses clés tombées en les lançant en sa direction : soit elle les rattrapait in extremis, ce qui relevait du miracle, soit elle se les prenait en pleine figure, ce qui aurait pu lui faire très mal. Si ça avait été le cas, il l’aurait probablement sur-sur-surpayé pour s’excuser du désagrément. Sauf que voilà, elle avait rattrapé ses foutues clés, et un frisson avait parcouru l’échine de l’avocat : l’instinct du chasseur. Il la traquerait. La débusquerait. L’exterminerait. Il était reparti en la remerciant avec un sourire inquiétant et un billet posé négligemment sur le comptoir.
Il guetta de voir l’ombre de sa proie sortir par une fenêtre, pour s’extraire de son véhicule sans un bruit. Elle allait vite, très vite, mais après tout, n’était ce pas le fruit de son abomination ? Il ne savait même pas comment appeler ça. C’était juste répugnant et contre nature, toujours cette définition, il n’avait pas d’autres mots. Il avançait dans l’obscurité, toujours une petite dizaine de mètres derrière elle. Elle longeait les toits, et il devait se casser la nuque pour pouvoir la suivre, mais la lumière de la lune était suffisante pour voir se dessiner sa silhouette dans le ciel. Ça aurait pu être joli, si ce n’était pas aussi inhumain. Il avançait le plus discrètement possible, rasant les murs, mais plusieurs fois il la vit se figer, à l’affut. Bon sans, en plus d’être aussi élastique que du chewing gum, elle avait une ouïe supersonique ? Dieu tout puissant, venez lui en aide… Il la vit faire volte face, prenant une direction inattendue. Merde, il ne devait pas se laisser semer. Il la prit en chasse, les yeux toujours rivés sur les toits, son colt dans la main droite. Sa chaleur lui donnait un peu plus d’énergie pour retrouver la monstrueuse mécano.
« J’ai entendu des fanfares bien plus discrètes. »
Rigole bien gamine, tu riras moins quand il te balancera au fond d’une rivière, lestée avec du plomb partout dans le corps.
- Les trompettes de l’apocalypse ne sont pas censées être discrètes non plus. Pour autant, leurs conséquences sont tout aussi implacables.
Elle n’avait pas peur. Très bien parfait, ça ne rendrait la confrontation que plus existante, sa mort encore plus savoureuse. Il se délecterait de voir la vie quitter ses prunelles impies, jouirait de sa mort comme de l’extermination d’un cancer. Elle n’était qu’une croix à cocher sur une liste en temps ordinaire, mais ce soir, ce soir elle serait son obsession. Il ne la quitterait pas des yeux, il respirerait à l’unisson avec sa poitrine sifflante de femme-chatte, jusqu’à ce qu’elle cesse totalement de respirer.
- Je ne te demanderais pas de ne pas te débattre, cela fait longtemps que j’ai compris que les gens de ta sorte n’obéisse à aucune logique humaine. Evite simplement de crier, tu vas réveiller les enfants du paisible voisinage…
Il tira une première fois en sa direction, comme un tir de sommation. C’était le début de ce qui allait être une longue longue nuit…
Invité
Invité
Sujet: Re: You make us bleed, it'll prove there's life somewhere ▲ Kingsley Mer 18 Mar 2015 - 16:37
L’arrogance des chasseurs n’avait pas de bornes. Alyah les trouvait excessifs, toujours dans la démesure, trop dans la confiance. Ils se rinçaient dans leur sentiment de supériorité alors qu’ils n’avaient parfois aucune connaissance de l’adversaire. Ils partaient avec l’idée que la victoire leur était due. C’est ce sentiment qui avait causé la perte des deux chasseurs qui l’avaient attaqué sur les ordres de Faith. Ils étaient partis gagnants, ils en ont perdu la vie. La mutante ne se laissait jamais allée à ce genre de réflexion. Elle ne craignait pas les chasseurs, mais elle n’en sous estimait pas moins leurs compétences. La haine qu’ils portaient était un moteur d’apprentissage efficace et une excellente motivation. Ainsi quand ce chasseur précisément répondit, il ne dérogea pas à la règle qu’ont les chasseurs : prédire la mort de leurs proies dans d’éternelles souffrances au nom de décisions complètement arbitraires. Celui-là avait apparemment choisi de défendre la cause religieuse, et de faire de Dieu la raison légitime de ses tueries. Ironique quand on connaissait les préceptes divins et qu’un des commandements précisait qu’il était interdit de tuer. Encore un dissident raté visiblement.
Quand les menaces claquèrent, elle crut reconnaitre la voix, mais au vu des circonstances, elle n’avait pas vraiment le temps de faire un travail sur sa mémoire. La silhouette toujours découpée dans le noir ne lui apprenait pas grand-chose, si ce n’est que c’était un homme robuste, grand et sûrement athlétique. Un chasseur qui avait dû dédier sa vie à la maîtrise des armes et du combat. Soit, il serait un adversaire de taille. « Vous les chasseurs, vous aimez trop blablater, genre vous vous êtes cru au salon de thé.» Elle avait compris depuis longtemps qu’il était inutile de débattre avec ces gens-là également. A l’image des terroristes, ils n’obéissaient qu’à leur logique violente. Endoctrinés et sans morale, ils ne faisaient que répandre le sang. Il n’empêchait qu’elle aimait quand même jouer de provocation avec eux. C’était son personnage, l’effronterie face au danger, c’était sa façon de faire. « C’était ton meilleur tir ? » Un sourire s’étira sur ses lèvres. Il voulait de la chasse ? Elle allait lui en donner. « Tu sais que tu ne toucheras pas grand-chose dans le noir. Tu veux m’attraper ? Va falloir venir me chercher. »
Comme pour illustrer ses propos, elle sauta d’un bond sur le rebord du balcon et se jeta dans le vide vers la cage d’escalier voisine. Elle se rattrapa à la force de ses bras sur la structure métallique et se hissa sur un des paliers. Elle se doutait qu’il ne s’aventurerait pas dans son parkour, mais elle voulait qu’il la suive au sol, et qu’il tire dans le vide jusqu’à ce qu’il décharge son arme, et elle lui tomberait dessus quand il devrait changer recharger son revolver. C’était un court laps de temps vu son degré d’initiation, mais suffisant pour qu’elle passe à l’action. Vous me direz que ce n’était pas un plan parfait, mais c’était un moyen de lui donner du spectacle. Il avait au moins le droit de s’amuser pour sa toute dernière nuit sur terre.
Invité
Invité
Sujet: Re: You make us bleed, it'll prove there's life somewhere ▲ Kingsley Dim 22 Mar 2015 - 15:35
Ah ses mutants, toujours là à faire leurs victimes, leurs effarouchés, comme si vouloir les exterminer n’étant pas une croisade sainte et dignité de compréhension. C’est vrai quoi, c’était eux qui bouleversaient l’ordre des choses, l’ordre établi par le saint père, uniquement par leur naissance. Les chasseurs ne faisaient que rétablir l’équilibre naturel des choses, et pour cela, Kingsley considérait même qu’ils n’étaient pas assez remerciés par la société civile ? Jamais un hunter n’avait eu officiellement de médaille ou de récompense pour avoir abattu un mutant menaçant la sécurité de la cité. Et pourtant, les exemples étaient légion. Kingsley ne courait pas après la reconnaissance, mais il songeait à tous ses jeunes, ses aspirants hunters qui auraient pu être motivés par ce genre d’encouragements. Quel gâchis. La mutante esquiva son tir sans trop de difficulté, mais c’était le but : leur faire croire qu’ils étaient supérieurs n’étaient pas bien dur, leur esprit déviant ayant bien vite intégré cette idée parfaitement ridicule. Elle commençait déjà à l’inonder d’injures et de sarcasmes mais cela ne faisait que faire grandir sa détermination, et tel Persée avec Méduse, il tiendrait sa tête par les cheveux avant la fin de la nuit. Il étira ses lèvres dans un sourire carnassier alors qu’elle le mettait au défi de la suivre, avant de détaler.
- File petite souris, mais le chat voit bien dans le noir …
Joignant le geste à la parole, il fit glisser de son crâne sur le bout de son nez une paire de lunettes infrarouges de dernière génération, avec réflecteurs thermiques. La silhouette orangé du corps de la jeune femme lui était parfaitement visible dans son environnement vert. La suivre ne serait en aucun cas un problème, et il ne put s’empêcher de ricaner en la voyant courir et bondir à toute allure : qu’elle se fatigue bien toute seule, il n’aurait plus qu’à la cueillir à la fin de la traque, épuisée et sans défense. Il prit sa suite à une bon pas, dans la ville desserte, rangeant son arme dans sa poche arrière de pantalon histoire de ne pas effrayer un éventuel passant. Pas besoin de créer une émeute… De temps en temps, il sortait l’arme pour tirer en direction de la jeune femme, non pas dans le but de la toucher, mais bien de lui rajouter un peu de pression : elle Devait se sentir traquée. Elle devait le sentir derrière elle, sans savoir véritablement où il était. Il voulait que sa sueur ait l’odeur de la peur quand il mettrait enfin la main dessus. Il déchargea presque la totalité de son arme, ne laissant plus qu’une balle dans son revolver. Il ne lui en faudrait pas plus pour atteindre sa cible, il l’était l’un des meilleurs tireurs, et de loin des hunters du comté. C’était lui qui formait les jeunes au tir de précision, et il avait un ratio de réussite impressionnant sur les cibles mouvantes. Alyah ne ferait que booster ses statistiques. Alors qu’il la voyait le fixer, postée sur une balustrade, il la siffla comme on siffle un chien :
- Petite petite petite … Allez, viens jouer, fais pas la timide … je suis sur que tu peux faire mieux que de fuir comme un lâche devant ton jugement. Un peu de cran que diable, n’es tu pas sensée savoir te battre et être "exceptionnelle" ? Exceptionnellement pathétique oui !
Pas de temps pour le respect. Il était curieux de voir ce que la femme chatte avait dans le ventre. Au sens propre comme au sens figuré.
Invité
Invité
Sujet: Re: You make us bleed, it'll prove there's life somewhere ▲ Kingsley Jeu 23 Avr 2015 - 15:28
Ma bouche se tordit en un rictus en l’entendant m’appeler « Petite souris. » Ce n’était même plus un combat pour savoir qui était le plus fort, mais plutôt pour savoir lequel des deux était un chat dans la nuit. Lequel de nous deux grifferait avec le plus de force ? Je fis une moue dans l’obscurité, presque vexée qu’il me compare à un rongeur. Il ne doutait pas de son avantage, ce que je devais lui concéder comme une qualité, puisque j’étais moi-même d’une arrogance incroyable. J’avais appris à avoir une confiance infinie en mes capacités, la peur qui me travaillait devenait souvent un booste. On m’avait appris à sublimer l’angoisse pour en faire une arme. Et il fallait avouer que c’était efficace, l’adrénaline doublait mes performances, me rendait euphorique. J’aimais la peur parce que j’arrivais à m’en affranchir. Notre course poursuite ressemblait à un jeu, une scène de dessin animé. Le grand méchant qui essayait de saisir le héros qui courait vite. Mais honnêtement, je ne pouvais pas prétendre être une héroïne. Le manichéisme des animations pour enfant n’entrait pas en ligne de compte dans cette réalité. C’était plutôt un grand méchant qui essayait de mettre la main sur une autre grande méchante. Deux abominations qui se couraient après.
Silencieusement, je comptais les balles qui partaient. Bientôt, il n’en resterait qu’une dans le barillet, et alors viendrait ma chance. Bientôt il allait se prendre un sale revers. Pour l’encourager à jouer sa dernière carte, je m’étais placé à portée de tir, sur le rebord d’un grand balcon en pierre. Mes yeux ne perçaient pas l’obscurité malgré ma prétention à être un chat, alors j’essayais de compter sur mon ouïe pour m’en sortir. Ce n’était pas ma première chasse dans le noir. Ce n’était pas ma dernière. Sa voix s’éleva alors dans les airs, réveillant encore cette impression de familier. Très récemment, j’avais rencontré ce type. Mais où ? Ses mots suintaient la provocation, m’enjoignaient de descendre le retrouver. Dieu ce que j’en avais envie, lui foutre mon poing dans la gueule. Dans les dessins animés, la souris échappe toujours au chat. « Tu n’es pas un prédateur, juste un putain de baiseur de bibles. Et un dérangé. » J’avais beau ne m’être jamais occupé des chasseurs plus que ça auparavant, je ne pouvais m’empêcher de reconnaître que leur haine était bien trop vaste et collante. Ce ne sont pas des gens qu’ils exècrent, mais des idées, des groupes entiers. Des faiseurs d’amalgames, des bébés nourris à la haine, la chasse c’est la discrimination à la mode du nouveau millénaire.
Je me glisse entre les barres et la structure de la cage d’escalier. Ce n’est pas un bouclier parfait, mais ça a plus de chances de dévier sa dernière balle que rester à l’air libre. Les mecs comme lui en général étaient de très bons tireurs, ce que je ne pouvais pas vraiment me vanter d’être. Je n’étais pas infaillible avec une arme, j’étais plutôt formée pour le combat rapproché. « Un combat à la loyal, pas d’armes, à l’ancienne. Deux gladiateurs qui se battent à la mort, comme de vrais hommes. »
Invité
Invité
Sujet: Re: You make us bleed, it'll prove there's life somewhere ▲ Kingsley Jeu 30 Avr 2015 - 14:52
Ses provocations eurent l’effet escompté, puisque la mutante lui avait répondu, ce qui tira un demi-sourire carnassier au chasseur. Il avait soif, soif de sang, soif de se battre. Il avait besoin de l’odeur de la peur et de voir la chevelure de la jeune femme plaquée dans sa nuque par la sueur et la mort. Il la tuerait, oh, oui, il la tuerait, et il prendrait énormément de plaisir à cela. Elle était de toute évidence très entrainée, affutée, et ça ne rendrait la confrontation que plus exquise. Ses répliques l’amusaient follement, et lui donnaient envie de s’approcher un peu plus, de voir qui était l’énergumène qui feulait des insultes du haut de son perchoir ; cachée parmi les ombres, il n’avait pu que distinguer sa silhouette vaguement, puis simplement son empreinte thermique. Il était pour l’instant incapable de donner la couleur de ses yeux ou de sa chevelure, qu’il imaginait longue et soyeuse. Qu’il serait bon de l’empoigner violemment avant de lui trancher la gorge. Kingsley aimait bien les égorgements, ça donnait un petit air tragique à la mise à mort, tout ce sang qui giclait au rythme des pulsations d’un cœur mourant.
Un baiseur de bible. Rien que ça. L’expression était fleurie, bien que blasphématoire. Cette créature là ne devait pas y connaitre grand-chose des saintes écritures, pour en parler avec un langage aussi châtié. Pas de problème, il lui couperait la langue aussi. Il se raidit en entendant le pas très léger de la créature qui se glissait entre deux barreaux de métal, réglant la précision de ses lunettes infra rouges : si elle s’approchait plus, il devrait les quitter ; la lumière de la lune suffirait à l’apercevoir.
- Pour que le combat soit loyal, il faudrait déjà qu’il se joue entre deux membres de la même Race. Je ne suis pas stupide, tu as probablement un de ces … Excroissances physiques hérétiques qui te donnera un avantage certain en combat rapproché. Sinon tu serais encore bien au frais là haut.
Il plissa les yeux comme un félin prêt à attaquer : la confrontation ne lui faisait pas peur, après tout, il ne vivait exclusivement que pour ça. Cependant en lui proposant de se rapprocher, Alyah l’avait mis sur la défensive : quel genre d’absurdité la créature était-elle capable d’accomplir ? Il avait déjà vu des monstres cracheurs de feu, se rendant invisible ou encore à la peau dure comme de l’acier : Dieu seul savait ce que Celle-là était capable de faire. Mais qu’importe, il n’avait pas peur. Il rangea son arme à sa ceinture, son ultime balle encore précieusement rangée dans le barillet. S’il arrivait à l’immobiliser, il n’aurait plus qu’à lui coller une balle entre les deux yeux. Il sortit deux poings américains étincelant de ses poches, alors qu’il se plaçait sous la lumière jaunâtre d’un réverbère. La rue était un cul de sac, personne ne viendrait les interrompre ici.
- Et bien je t’attends petite souris, si ton invitation tient toujours, je suis ton homme !
Il claqua sa langue contre son palet avant de le passer avec un air gourmand sur ses lèvres fines, tout en fixant toujours l’ombre de la silhouette d’Alyah au dessus de lui : Il était prêt à en découdre. Pire encore, il avait hâte, comme un lion affamé qu’on autorisait enfin à entrer dans l’arène…
Invité
Invité
Sujet: Re: You make us bleed, it'll prove there's life somewhere ▲ Kingsley Mar 12 Mai 2015 - 17:53
Deux silhouettes dont l’ombre se découpait sous le spectre de la lumière lunaire. L’ironie avait voulu que nos ombres se fussent rejointes dans une étreinte étrange, alors que nous nous apprêtions à nous déchirer. Un sourire s’étira sur mes lèvres en observant cette union de l’impossible. Et peut-être l’avait-il remarqué aussi puisqu’il changea de position pour se mettre sous la lumière d’un réverbère. Alors enfin je pus distinguer son visage, et surtout, enfin me rappeler pourquoi cette voix ne m’était pas inconnue. Le fourbe. Ce même type était passé la veille au garage pour faire vérifier sa voiture de bobo. J’étais assez étonnée quand même de le voir ramener un tel bijou dans un petit garage de quartier, avec le fric qu’il devait brasser, il pouvait largement s’offrir un suivi chez le concessionnaire, mais bon… Jamais je n’avais pas imaginé une seconde que monsieur-propre-sur-lui pût être un chasseur. Avec son sourire parfait et son costard bien taillé qui devait coûter plus cher que deux de mes salaires, il n’avait pas du tout eu la tête du mec prêt à égorger des mutants.
Mais là, sous la lumière, dans le feu de l’action, je n’avais plus aucun doute quant à sa capacité de m’éviscérer sans un regret. Ses yeux hurlaient le besoin de faire couler le sang, son air était demandeur. Il transpirait le malsain, il transpirait la mort. Son air avide de sensations morbides allait finir par me foutre des frissons dans le dos. Il était de ceux qui tuaient par conviction, qui aimaient la mort qu’ils donnaient. « T’avais plus de gueule hier quand même. »
Puisqu’il appelait la mort, j’allais me montrer tiens, j’allais lui faire le plaisir de faire couler du sang, le sien. Lentement je m’avançai à sa rencontre, les mains en évidence, je n’avais pas d’armes. Mais ça ne voulait pas dire que je serais honnête, rien ne m’assurait qu’il n’allait pas finalement ressortir son flingue pour me coller sa dernière balle. J’avais laissé mon sac avec ma capture de cette nuit sur un des balcons nous surplombant pour être totalement libre de mes mouvements. « Aucune arme donc. » Mais je suis une arme à moi seule, pauvre fou. Position de garde. Je le jaugeais pour évaluer la meilleure ouverture. Il était plus grand et plus balèze, ce qui présageait qu’il avait plus de force dans les bras et que j’allais devoir me concentrer sur ses mouvements de bras. L’avantage quand on était plus agile que la normale, c’était bien sûr les facilités à esquiver. Avec lui, ma meilleure chance était bien sûr d’attaquer le bas, les reins en particuliers, amener sa défense vers le bas pour finalement l’achever à la tête. Mais d’abord, une petite routine pour évaluer son niveau. Il s’agissait surtout de frapper sans trop forcer, tester ses réflexes, jouer un peu avec la proie. Alors je m’élançais, la main tendue pour essayer d’attendre la trachée. Le coup fut paré immédiatement, me forçant à battre en retraite. Bon, au moins il avait une bonne garde et il avait conscience des zones qui étaient visées en premier. Un coup partit, puis un autre, et très vite la danse se mit en place. Des parades, des enchaînements logiques mais sans trop de mal. J’avais plutôt l’impression qu’on s’entraînait… Est-ce que lui aussi me testait ?
Deux pas en arrière, je stoppe brusquement la routine, toujours en garde. L'adrénaline rushait dans mes veines et je commençais à bien m'échauffer. « Bon alors, c’est quand que tu te mets à frapper pour de vrai ? »
Invité
Invité
Sujet: Re: You make us bleed, it'll prove there's life somewhere ▲ Kingsley Dim 17 Mai 2015 - 22:41
Kingsley vit dans les yeux d’Alyah, alors qu’elle descendait de son perchoir pour lui faire face que cette dernière l’avait reconnu. Très bien, parfait même, ça mettait un peu plus de piment dans leur confrontation : aucun des deux ne pouvait se permettre de laisser filer l’autre une fois exposé, ils prendraient le risque de se faire tomber dessus par le clan de l’autre à tout moment, et ne seraient jamais totalement sereins. Ça ne faisait pas peur au chasseur, bien au contraire : il trouvait la situation excitante, et n’avait pas la moindre envie d’être ailleurs qu’ici, dans cette ruelle glauque et sombre.
- Toi par contre, tu restes fidèle a toi-même, simplement monstrueuse et anormale.
Sa voix s’était faite sèche, tranchante. Méprisante. Il aurait pu lui cracher dessus en même temps qu’il l’aurait fait, probablement. Il avait déjà plier un peu les jambes, en position défensive : il n’était pas encore totalement sur de l’étendue des capacités de la monstruosité en face de lui, aussi il devait se montrer plus prudent que d’habitude : l’agilité de la jeune femme était peut être une histoire de densité corporelle, ou d’élasticité, ou de dieu savait quoi encore. Il devait tater le terrain avait de prendre le moindre risque. Il était évidemment plus grand et plus musclé que son adversaire, mais sa petite taille la rendait plus agile, et probablement plus rapide que lui aussi. Il avait toujours eu une poigne destructrice, mais pour cela, il devait pouvoir atteindre sa cible, et cela serait probablement sa plus grande difficulté ce soir …
Aussi, il lui laissa prendre l’initiative de la première attaque, afin de décoder au mieux les techniques de combat de la jeune femme, et surtout son niveau. Il ne serait pas suffisant, et ne sous estimerait pas la mutante. Ces satanées bestioles pouvaient prendre les formes les plus fragiles et se révéler être de vrais dragons. Elle l’attaqua d’abord d’un revers de main, comme pour lui asséner une gifle, mais une gifle destinée à lui sectionner la jugulaire avec les ongles. Il la para sans trop de difficulté de la main droite, la gauche frappant la jeune femme au plexus sans ménagement, la faisant reculer de plusieurs pas. Il l’avait fait du plat de la main, pas avec son poing américain de laiton. Il voulait savoir à quelle moment elle se mettrait à sortir les griffes et les crocs. Logiquement, c’est lui qui lança le second assaut, faisant voler son pied pour tenter de lui déboiter la mâchoire. Evidemment, elle saisit son pied entre ses deux mains pour le tordre violemment, le forçant à se rattraper sur ses mains pour ne pas finir la tête contre le bitume, ce qu’il fit bien sur : c’était un agent sur entrainé, il n’allait pas se casser la gueule comme un débutant. Les pas s’enchainaient dans la ruelle sombre avec une certaine fluidité, comme si les deux adversaires se connaissaient déjà bien, et esquivaient le moindre coup de l’autre sans aucune difficulté. Alors que Kingsley bandait son bras pour tenter de décocher une droite à la jeune femme, celle-ci bondit en arrière, bien trop long pour que la longe de l’homme lui permette de l’atteindre. Campée sur ses jambes, comme une bête prête à bondir, elle lui demanda quand est ce qu’il allait se mettre à la cogner pour de bon. Un sourire inquiétant plaqué aux lèvres, il fit glisser la langue sur ses dernières, attrapant au passage une des toutes premières gouttes de sueur qui étaient apparues sur son visage :
- Si tu demandes si poliment, monstruosité …
Il attrapa la poubelle ronde et métallique qui gisait à coté de lui, et la lança en direction des jambes de la jeune femme : si tout se déroulait logiquement, elle sauterait au dessus de l’obstacle sans difficulté. Mais en sautant, elle ne serait pas en position pour esquiver ses prochains coups. Kingsley fonça alors en direction de la jeune femme tête baissée, comme un taureau furieux, et la plaqua contre le mur comme un rugbyman , bloquant la gorge de la jeune femme de son avant bras gauche, le poing droit déjà en l’air pour la frapper :
- Et bien alors petite souris, tu ne te défileras pas cette fois ci …
Invité
Invité
Sujet: Re: You make us bleed, it'll prove there's life somewhere ▲ Kingsley Mer 27 Mai 2015 - 4:29
Je devais bien lui accorder qu’il avait un entraînement redoutable. Il était dévoué à la haine et à la mort, et il cachait ces vices sous des grands idéaux. Les mutants et chasseurs auraient beau se faire une guerre illustre et acharnée, il n’empêchait qu’ils se ressemblaient. Ils s’identifiaient dans la violence et dans la haine de l’autre. Au fond, mutants et chasseurs gardent un point commun indéniable, leur nature humaine méprisable. J’avais échappé à ces travers pendant si longtemps que je n’arrivais même pas à me positionner d’un côté ou de l’autre. Si ma nature mutante me prédisposait très certainement à leur cause, je ne pouvais m’aveugler au point d’oublier qu’ils comptaient dans leurs rangs des escrocs, des meurtriers et d’autres pourritures. Je ne voulais pas booster leur statistique en m’y ajoutant. Comme me l’avait glissé une petite tête blonde aux détours d’une rencontre sur les toits, j’avais la capacité de reconnaître un salaud, qu’il soit humain, chasseur ou mutant.
Et cet avocat en était un, un sacré salaud. Mais nous nous étions engoncés dans une longue phase de test, est-ce qu’il tâtait son adversaire ou alors est-ce qu’il donnait tout ce qu’il avait ? Honnêtement, je commençais à me lasser. J’avais proposé un combat à la loyale, mais maintenant que je l’avais quasiment sous la main, rien ne m’empêchait de sortir mon flingue et de l’abattre sans sommation. L’issue de cette rencontre serait dans tous les cas le même, il allait crever. Mais finalement les choses prirent un tournant plus intéressant. Comme si, tempêté par mes provocations il avait eu un éclair d’illumination sur une manière de me désarmer. Je m’attendais à ce qu’il retente une parade classique, plus technique, mais il fallait croire qu’il était aussi capable de tactiques de fous furieux. C’est ainsi que j’avais eu droit à un violent placage contre le mur. D’abord désarçonnée, mon corps encaissa finalement le choc et l’adrénaline étouffa la douleur. Je sentirais les effets le lendemain. Et si je n’allais pas me défiler ? Il me prenait pour qui ? « J’ai eu des parties de jambe en l’air plus agitées que ça. » La provocation s’était faite une seconde nature lors de moments critiques.
Après quelques ondulations, j’avais réussi à dégager plus ou moins mes bras, juste à temps pour caler son bras dont l’extrémité fermée en un poing vengeur allait me refaire la face en moins de deux. Des poings américains ? Pas du jeu ! Dans un effort, je réussis à dévier son bras et profitai du laps de temps pour abattre le plat de mes deux mains sur ses tempes, créant l’espace d’un instant un déséquilibre. Ce n’était pas assez pour le mettre K.O, mais juste assez pour me dégager un espace suffisant pour remonter mon genou vers son estomac. Il eut le réflexe de parer mon attaque sournoise, libérant finalement ma gorge et donc la dernière entrave. Il n’en fallait pas plus à un chat, juste un espace pour se mouvoir hors de portée. Nous étions maintenant juste en dessous de la cage d’escalier et je savais que j’avais ainsi une porte de sortie ou d’attaque comme ça. D’un bond, je pourrais très bien agripper la structure et prendre l’élan pour lui foutre un méchant coup de lattes. J’avais en fait de si nombreuses possibilités de poursuivre que le laps de temps qu’il me restait se trouvait être bien trop court pour toutes les répertorier. Je me foutais souvent de la gueule des tutos pour apprendre à se battre sur internet, car ce n’était que des démonstrations avec un adversaire inoffensif. Là j’avais en face de moi un type plus déchaîné qu’un chien avec la rage.
« Il y a un truc que je comprends pas. Si tu suis la Bible, les préceptes religieux et dogmatiques, tu dois savoir quand même qu’il y a un passage méga important où on parle de tuer. Je crois même que ça dit un truc assez simple : Tu ne tueras point. » Pour éviter qu’il ne s’acharne encore avant de me donner une réponse, je mis en place ma stratégie de secours et remontai me perdre dans les structures métalliques, au-dessus de lui. La facilité d’escalade procurée par ma mutation ne devait cependant pas plaire à monsieur tuons-les-tous qui non content de ne plus pouvoir abattre son point américain sur mon visage était témoin de l’étalage de ce qu’il détestait le plus au monde. « Peut-être que t’as pas lu la Bible en fait. Spoiler : Jésus meurt. » Un rictus s’accrocha à mon visage. « Peut-être qu’en fait tu t’en fous de la religion au fond. Peut-être que tu cherches juste un prétexte pour pas admettre que t’es un malade mental. Ça doit être pratique pour les tueurs en série de pouvoir se cacher chez les chasseurs quand même. »
Je ne savais pas vraiment ce que je cherchais. Comme si un type comme lui pouvait vraiment s’attarder à des remises en question ou des conneries du genre. Il devait cracher sur chaque mot qui sortait de ma bouche.
Invité
Invité
Sujet: Re: You make us bleed, it'll prove there's life somewhere ▲ Kingsley Mer 3 Juin 2015 - 23:33
Il avait failli s’exclamer de satisfaction en coinçant la mutante contre le mur humide et sale, mais sa réplique lui tira plutôt une grimace de dégout : une partie de jambes en l’air, avait elle vraiment dit ça ? Rien que le fait d’imaginer une chose pareille le remplissait non pas d’excitation, mais de dégout. Ces animaux là n’auraient jamais du conserver le droit de se reproduire, ou même d’agir de telle sorte qu’un risque de procréation existe. Il était un fervent partisan de la théorie « pro vie », mais pour les enfants de Dieu, pas pour ces monstruosités. On stérilisait bien les nuisibles, pourquoi pas ceux là ? Parce qu’ils ont une langue pour s’exprimer, quelle connerie … Il grinça entre ses dents, furieux :
- Je ne veux pas savoir ce que tu fais de tes jambes, et de tout le reste de ton anatomie d’ailleurs, tu me dégoutes.
Tellement d’ailleurs qu’il avait relaché légèrement sa prise sur la gorge de la jeune femme, qui en avait profité pour s’en extraire avec la souplesse d’un félin diabolique. Alors son poing frappa dans le vide, effleurant le mur du bout des phalanges : à quelques millimètres près, il se serait brisé les os de la main.
- Espèce de petite…
Il ne termina pas sa phrase, à nouveau, légèrement sonné par le coup de la mutante sur ses tempes. Elle avait du sauter pour atteindre ses tempes, qui battaient maintenant furieusement, le déséquilibrant à demi. Ce n’était cependant pas suffisant pour le rendre totalement vulnérable, aussi il para avec une apparente facilité le coup de genou de la jeune femme. Cependant, sa main sur la gorge de la jeune femme se desserra, juste assez pour que cette dernière se libère de son entrave, et se recule d’un bond, sous une cage d’escalier. C’était un lieu stratégique intéressant : selon toute vraisemblance, elle essayerait de s’y pendre pour tenter de le frapper au visage avec un bon coup de sandale. S’il arrivait à lui attraper le pied en vol, il pourrait lui briser la jambe : en voilà une agréable perspective, tellement agréable qu’il s’en lécha les babines, comme un loup affamé.
Finalement, la mutante préféra grimper à l’escalier, plus rapidement qu’il ne l’avait espéré, elle continuait à lui cracher des inepties, à peine essoufflée par son ascension, alors qu’il la talonnait de très près. Elle lui parlait de la bible, des saintes écritures, comme si elle y connaissait quelque chose. C’était juste risible, alors que sa main frôlait la cheville de la jeune femme sans parvenir à l’atteindre. Et merde.
- Ce commandement ne concerne que les humains, pas les créatures de Satan comme vous.
Sa réponse avait claqué comme un coup de tonnerre dans un ciel d’été. Il la haissait, oh oui, il l’abhorrait de toute son âme pourtant si pure. Elle était un péché capital par sa simple existence, et elle exacerbait ses bas instincts, ses propres maux. Pas la luxure non, il ne ressentait rien de charnel pour la chatte de gouttière, mais la colère, la colère le submergeait, et son orgueil lui hurlait de prouver sa supériorité sur cette race infâme.
- Parle autant que tu veux, tu ne me connais pas. Moi je te connais. Je connais vos âmes salies, votre apparence cherchant à se rapprocher de celle des humains. Mais à l’intérieur, à l’intérieur vous êtes noirs. Rassis. Pourris jusqu’à la moelle. Tu sais comment je le sais ? * il sourit d’un air malsain* Parce que des comme toi, j’en ai ouvert plus d’un pour aller vérifier.
Alyah venait de passer au dessus de la balustrade du toit, et il n’allait pas tarder à faire pareil. Ils allaient se battre en hauteur, et le toit serait leur ring. Le premier qui en sort tombe. Meurt.
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: You make us bleed, it'll prove there's life somewhere ▲ Kingsley
You make us bleed, it'll prove there's life somewhere ▲ Kingsley