Sujet: + too old to die young. (alvin) Dim 21 Juin 2015 - 21:03
★ who did that to you ?
hozier & alvin
« Du coup, ben j’lui ai cassé les dents et les rotules. Pas en même temps. Il était pas assez souple pour ça. »
Parce que dans la vie, tout passe toujours mieux avec une touche d’humour. Surtout avec Alvin. Surtout quand je n’ai pas à me forcer à être un gentleman avec une dame ou un haut dignitaire, et quand j’peux juste siroter mon whisky en paix, comme tout bon gentilhomme après une journée de dur labeur. Dur labeur signifiant dans le cas présent somnoler derrière un comptoir à attendre des clients qui ne sont même pas venus, par pur flemme de trouver autre chose à faire pour remplir ma journée.
Je vois le barman derrière le comptoir, et la manière qu’il a de rouler ses yeux dans leurs orbites, avant de fixer le plafond d’un air de dire : « les jeunes, d’aujourd’hui, ils jouent beaucoup trop aux jeux vidéos. » Parce qu’intérieurement ça m’plait d’me dire qu’on m’classe encore avec ces jeunes de vingt piges qui ont encore du temps à accorder à ces merdes. Intérieurement, j’aime imaginer qu’on m’voit encore plus jeune que je n’le suis. C’est flatteur. Et puis toujours intérieurement, j’aime aussi avoir l’impression que les gens ne pensent pas que j’aie réellement pu faire ça. J’aime qu’ils se trompent sur mon compte, ça fait plus de surprises à l’arrivée. Et puis, assis comme ça à son comptoir avec le nez qui commence à rougir, j’suis pas certain qu’Alvin et moi on ait l’air très méchants. Certes, on a peut-être les épaules un peu carrées — et encore, plus lui que moi. À côté de ça, on doit surtout avoir l’air de deux vieux cons qui s’racontent leurs souvenirs de guerre. Et c’est un peu le cas.
« Y en a qui n’apprennent jamais. Ça m’a toujours scié. »
J’ai toujours pensé qu’au bout de trois claques dans la gueule, une bonne humiliation et un doigt en miettes, tu commençais à piger le concept de la soumission et à en faire bon usage. Mais certains ont un sacré tempérament, c’est l’expérience qui me l’a appris, et ils résistent à bien plus que ça. Tu m’diras, à leur place, je suis pas sûr que j’aurais craqué. Mais à leur place, je ne me serais pas non plus fait prendre au piège aussi facilement. Merde, y a quand même des limites à la naïveté. Enfin, j’pensais.
Ça m’a jamais amusé de tuer des gens qui n’avaient rien à voir dans toutes ces histoires. J’ai jamais discuté de ce genre de politique avec Alvin, j’ai aucune foutue idée de s’il épargne les chiens et les civils qui n’ont rien à foutre là quand il est sur un contrat. Moi, j’aime pas ça. Et ce soir-là, il a fallu que je fasse taire une pipelette qui n’était pas prévue au programme, et qui n’a pas fermé sa gueule avant de passer l’arme à gauche. Ça m’a pas plu. Après, j’suis allé déposer des fleurs sur sa tombe pour m’excuser. J’étais le seul à avoir eu une pensée, apparemment. Personne n’a eu l’air de la pleurer. Mais ça ne m’a pas empêché de m’en vouloir.
Je crois que je commence à avoir un peu trop bu. Faudrait que j’arrête, j’ai pas envie d’avoir mal à la tête demain. J’suis pas encore bourré, bien loin de là. À peine un peu joyeux. La tolérance à l’alcool, c’est l’secret de ma vie. Enfin, un des secrets. Mais pour le coup, j’ai envie d’un autre verre. J’avance le mien vers le comptoir, et je hèle sympathiquement et poliment le barman.
« La même chose, s’il vous plait. »
Il ne prend même pas la peine de me répondre, et sur le coup, ça me donne de l’urticaire. J’ai envie de lui en coller une pour lui apprendre les bonnes manières, et lui expliquer que c’est pas d’ma faute si il a passé une mauvaise journée, et qu’au lieu de ça il pourrait faire son boulot correctement et être sympa avec ses clients, sinon son 15% de pourboire il pourra se le mettre là où j’pense. Mais j’respire un bon coup, et je jette plutôt un regard autour de moi. Autour de nous.
Et c’est là que j’le vois. Le drôle de gars qui nous observe avec un drôle d’air et un drôle de regard. Drôlement déterminé, le type. Il me fait penser à quelqu’un qui a prévu de sortir son flingue ou son couteau, et de v’nir nous chercher la merde. Mais j’ai pas de contrat en cours, à part retrouver une nana que j’ai déjà retrouvé et que je surveille depuis maintenant quelque temps. J’vois pas d’où ce type pourrait venir, ou qui pourrait m’avoir coupé l’herbe sous le pied, et retrouvé avant que je l’ai retrouvé.
Je relève les yeux, j’attrape mon verre. Je cale mon coude, j’approche le liquide ambré de mes lèvres, et j’parle d’une voix basse, pour Alvin.
« C’est toi qui as un pot-de-colle ? J’espère qu’il a pas prévu de nous menacer en public, c’est extrêmement malpoli. »
M’empêcher de finir mon verre. Et qui plus est, les soirées entre potes, c’est sacré.
(c) elephant song.
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Sujet: Re: + too old to die young. (alvin) Ven 3 Juil 2015 - 1:00
but you gotta keep your head up.
—hozier costello & alvin townshend —
I've been waiting on the sunset Bills on my mindset. I can get deny they're getting high Higher than my income Income's breadcrumbs I've been trying to survive. The glow that the sun gives Right around sunset Helps me realize This is just a journey Drop your worries You are gonna turn out fine Oh, you'll turn out fine. Fine, oh, you'll turn out fine. — keep your head up
Une soirée entre potes. C’était de ça dont Alvin avait besoin. Là au fond de ce bar avec Hozier, il était loin de la culpabilité débile qu’il pouvait ressentir quand il était avec Razen. Il se sentait coupable d’être incapable de se tenir au plan échafaudé par son aîné. Il se cassait le cul à pondre des plans fiables et Alvin n’en faisait qu’à sa tête et tout ce qu’il était capable de dire pour se défendre c’était que Tessa était différente des autres, qu’elle était gentille. Ce soir avec Hozier, peut-être qu’il aurait même la chance de pouvoir sortir Tessa de son esprit. Ce n’était pas gagné pourtant. Elle semblait être toujours là dans un coin de sa tête comme représentant sa conscience qu’il avait pourtant jeté aux ordures des années plus tôt. Il était un connard sans foi ni loi et pourtant sa rencontre avec Tessa remettait bien des choses en doutes. Elle n’était qu’une gamine innocente, tellement innocente qu’elle semblait ne rien connaitre de la vie, et c’était triste, même pour un type comme Alvin qui prétendait à tout va avoir un cœur de pierre. Tessa était une faiblesse pour lui et il avait beau crier sur tous les toits qu’il allait s’en débarrasser, il en était incapable. Il ne savait pas pourquoi. Ou peut-être qu’il le savait mais qu’il n’avait pas envie de l’admettre. Il avait travaillé avec des chasseurs, il n’avait pas eue de pitié pour d’autres filles peut-être plus innocentes que Tessa parce qu’ils ne les connaissaient pas. Il avait tout au plus partagé quelques verres et une nuit avec elles, ce n’était rien, rien qui l’empêchait de faire ce qu’il avait à faire. Mais Tessa c’était différent. Il avait passé des jours avec elle et leur relation ne s’arrêtait pas à quelques verres et une nuit passée ensemble, il ne s’était même rien passé entre eux deux. Il s’était attaché à elle. Il n’aurait pas dû. Il ne voulait pas admettre qu’il tenait à elle. Il se mentait à lui-même en prétendant qu’il pouvait se débarrasser d’elle n’importe où, n’importe quand. Le fait était qu’il en était incapable. Il l’avait déjà laissé s’enfuir tellement de fois et qu’est-ce qu’il pouvait dire à Razen maintenant ? Il était à court d’excuses. Pour la première fois de sa vie il aurait voulu que son aîné utilise son pouvoir sur lui, lui qui comprenait tout en un touché, est-ce qu’il ne pouvait pas l’éclairer sur ce qui ne tournait pas rond chez lui ? Sans doute que Razen refuserait de faire une telle chose. Il devait se débrouiller tout seul, mais les réponses, il n’avait pas envie de les chercher par lui-même. Alors il préférait s’enterrer au fond d’un bar avec un vieil ami. Ecouter Hozier lui raconter ses histoires, ça semblait rendre sa vie beaucoup plus simple. Ils n’étaient que deux types qui buvaient un coup au fond d’un bar et le reste n’avait plus d’importance. Il préférait écouter les histoires de son camarade plutôt que de raconter les siennes. Il ne voulait pas parler de ses derniers contrats car inéluctablement ça le ramènerait à l’échec de celui qu’il avait sur Tessa. Il ne voulait pas parler de Tessa et pourtant son nom était encore là dans un coin de sa tête et il lui était impossible de l’en sortir. Il allait boire ce soir. Boire au point d’être totalement saoul s’il le fallait mais il allait boire suffisamment pour oublier Tessa. L’avantage au moins, c’était qu’il n’allait pas picoler tout seul. C’était toujours plus agréable de se bourrer la gueule entre ami, du point de vue d’Alvin en tout cas, en vrai, on n’avait certainement pas besoin d’être deux pour se prendre une bonne cuite.
« Y comprennent pas c’qu’on fait de toute façon. » Répliqua-t-il pour répondre à son ami qui râlait sur le comportement de certaines personnes. Non, bien souvent, on ne comprenait pas ce qu’ils faisaient. Leur boulot c’était injuste, pire que ça même. C’était souvent échangé la vie d’une personne contre de l’argent. C’était dégueulasse. Et puis ? Jusqu’à présent, ça ne l’avait jamais empêché de dormir sur ses deux oreilles, ou presque, c’était un boulot qui engendrait souvent des envies de vengeances, mieux valait éviter de s’endormir trop serein. Ils faisaient ce qu’ils avaient à faire et ce serait sympa de ne pas les faire chier pendant qu’ils bossaient. « Ouais, pareil pour moi, s’vous plait. » Il tendit son verre vers le barman qui remplit les deux verres sans leur adresser le moindre mot. Un silence qui sembla faire tiquer Hozier. Alvin, lui il s’en fichait, tout ce qui l’intéressait c’était son verre, que le barman soit poli ou non, ce n’était pas son problème. « Merci hein. » Prononça-t-il tout de même à l’adresse du barman d’un air qui voulait dire que la politesse, ça ne coutait pas bien cher. Juste par principe, parce qu’il n’hésitait jamais à ouvrir sa gueule même quand on le lui demandait pas. Surtout, dans on ne le lui demandait pas sans doute. Ecoutant les paroles de son ami, il releva les yeux vers le type dont il parfait avant de laisser échapper un long soupire. « Ouais, sa gueule de con me dit vaguement quelque chose. Mais je serais bien incapable de te dire où est-ce que je l’ai croisé. » Il croisait trop de monde pour se souvenir de la tête de chaque type sur sa route. Puis les emmerdeurs, il préférait vite les oublier, et lui, il avait l’air d’un parfait emmerdeur. Il attrapa son verre pour en avaler une longue gorgée. « Laisse le venir, s’il veut régler ses comptes qu’il vienne. Au pire il se prendra une torgnolle, nous on s’éclatera un peu et on sera même pas en tort si c’est lui qui vient nous chercher des poux. » Alvin avait sans doute une façon bien à lui de voir les choses. Sans doute qu’ils auraient mieux fait d’ignorer le type en question, de faire profil bas et de se barrer avant de s’attirer des ennuis. Mais non, au lieu de ça, il attrapa son verre avant de le lever en direction du type en question, comme pour le saluer ou pour le narguer. Plus pour le narguer d’ailleurs. Il lui adressa un large sourire puis un clin d’œil avant d’avaler le reste de son verre cul-sec. « Quand j’te dis qu’ils comprennent que dalle ces enfoirés. » Qu’est-ce qu’il avait pu lui faire à ce type pour qu’il se pointe jusqu’ici ? Dans le fond il s’en fichait complètement. Il essayait juste de se souvenir pour pouvoir le resituer, mais il avait probablement déjà trop bu pour en être capable, ou bien, il avait juste une mémoire trop merdique pour s’en souvenir. Ce n’était pas pour rien qu’il n’avait même pas pris le temps de terminer le lycée. Alvin était du genre blaireau fier de l’être, pas complètement con, mais doté d’une mémoire particulièrement sélective alors les trucs chiants – comme les cours – ou les cons, il les oubliait vite.