I pity you as much as I pity a wounded dog - Diondra
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Sujet: I pity you as much as I pity a wounded dog - Diondra Jeu 5 Mar 2015 - 19:53
Diondra&Elijah
I pity you as much as I pity a wounded dog
Skylar était à Radcliff. Il venait de l'apprendre. Tout cela s'était déroulé très rapidement. Comme un filet qui d'un seul coup se refermait sur la proie traquée depuis bien trop longtemps, toutes ses sources lui avaient envoyé la nouvelle - et quelques heures plus tard, Elijah prennait un avion depuis la Californie pour rejoindre la ville. Pour lui qui n'avait que voyagé dans tout le pays pour s'engager financièrement dans une entreprise tout en augmentant son nombre d'assassins ou de taupes, l'idée de rester dans un endroit pour une longue période était encore étrange. Oh, peut-être qu'elle n'était pas là. Peut-être que Radcliff allait être un détour ne menant à rien. Avant d'être sûr de quoi que ce soit, Elijah devait s'assurer donc de la présence de la mutante dans les environ, et ce auprès d'une certaine.. Alyah. Si le traçage de l'adresse IP avait été bonne, celle qui avait recherché une certaine Skylar Cunningham allait bientôt recevoir la visite de l'homme. Une visite qu'il attendait autant qu'il la redoutait. Elijah ne voulait pas fonder ses espérances sur ce qui pouvait au final n'être rien. Mais le mutant ne voulait tout de même pas se rendre dans ce coin du Kentucky sans en tirer des avantages. Bien qu'il soit seul dans sa quête pro-mutante, son réseau mis à part, il comptait bien commencer à se faire de nouveaux aliés mutants. Connaître des tueurs à gages ou des infiltrés chez les hunter était bien, mais Elijah savait à quel point former une communauté mutante autour de lui était aussi important qu'avoir un réseau aussi étendu que le sien. Il le savait. Depuis sa naissance, il n'avait fait qu'être entouré de ceux comme lui, et bien qu'il n'était pas une personne des plus sociables, ne pas être au contact des siens pesait à force sur son propre équilibre. D'une certaine manière, en être proche lui rappellait pour quoi et pour qui il se battait. Il n'y avait aucune raison de rêver de batir son utopie s'il n'y avait personne à ses côté pour l'apprécier. Elijah souhaitait un monde sans humains non pas pour lui, mais pour tous les autres. Dans un sens, il était philanthropique.
On lui avait donc remis une liste. Encore estampillée du sceau officiel de la ville de Radcliff, la photocopie du document officiel comportait également quelques notes. Ce n'étaient pas les siennes, probablement celles d'un quelconque hunter mort, où du moins, bientôt refroidit. Bien qu'il ne comprennait pas comment certaines personnes pouvait accepter de se faire rescencer comme l'on rescenserait un troupeau de vaches, Elijah espérait trouver au moins dans la liste exhaustive des humains de la ville quelque chose d'intérêt. Sans surprise, la majorité d'entre eux avaient des dons voyants, les obligeant à se rendre à la mairie, mais pour la plupart peu efficaces. Seule une certaine rousse avait le pouvoir de modifier son apparence à l'infini, mais selon les annotations, elle était désormais morte. Le reste relevait plus du gadget, tel que la mutation permettant de détecter les mensonges ou encore celle de tout retenir. Une personne avait pourtant retenu son attention. Une personne qui à première vue pourrait être inutile, mais qui à bien y réfléchir pourrait se réveler être un véritable atout dans le futur. Bien que les agissements du mutant ne soient connu ni du grand public, ni des médias, au bout d'un moment son mouvement gagnera suffisemment en importance pour être connu - et il doutait fortemment de l'adhérence de tous les mutants à ses idées. Que voulez-vous, il y a des idiots partout. Des idéalistes, des hippies qui pourraient attaquer tout simplement ce qu'Elijah a batit. Mais avec cette mutante.. Cette Diondra aurait le pouvoir d'être invincible contre ses pairs. Après de multiples efforts et tentatives, le mutant ne pu comprendre les patés illisibles et écrasés écrit à côté du nom de la mutante - quelques précisions quant à son pouvoir sans doute. Elijah aurait été curieux de pouvoir les lire, mais le pouvoir écrit noir sur blanc lui suffisait amplemment. Copie des pouvoirs. Miroir. La seule difficulté était que face à elle, il ne pourrait user du sien pour la persuader, et Elijah devait croiser les doigts pour espérer pouvoir la convaincre de passer le reste de sa vie à ôter des vies pour "une grande cause". Après tout, pouvoir ou non, on lui avait toujours dit qu'il était doté d'un charisme inégalable.
Fin du vol, début de la route en taxi. Le trajet sembla passer rapidement tant son esprit lui rammenait des souvenirs du passé. De ses cheveux, de son regard, et surtout, de son pouvoir. A elle, Skylar. Si il ne la trouvait pas, au moins pourrait-il repartir avec cette femme au don de miroir. Avec un peu de chance, il fera d'elle une aussi bonne petite soldate que Sky, et lorsqu'ils se retrouveront enfin, la blonde regrettera d'être partie en voyant cette.. Diondra. De nouveau, il sortit la liste de la poche intérieure de sa veste. Un instant, il se demanda comment prononcer correctement ce prénom avant de se souvenir d'une fille rencontrée dans un bar. C'était en Irlande, et elle était ivre. Elijah soupira. Le temps d'arriver à Radcliff il serait déjà huit heures. Ne voulant perdre de temps, il allait forcément voir soit celle qui savait pour Skylar, soit celle au drôle de don. Le souvenir de la brunette ivre une pinte à la main le rassurait plus que l'odeur de la poudre et du sang qu'il y avait dans l'air à Detroit, lorsque Sky s'était enfuie. Diondra. Le prénom roulait parfaitement sur sa langue. Mieux valait rendre visite à cette demoiselle, une visite de courtoisie, une visite qui allait le préparer à affronter son passer le lendemain. Mieux valait se ménager. Arrivé à Radcliff, il indiqua l'adresse de la jeune mutante au chauffeur et y descendit. Trouvant rapidement l'étage ou elle habitait, Elijah n'eu qu'à monter au troisième étage, laissant la fatigue lui faire baisser les épaules le temps que la musique plate de l'ascenseur lui vide un minimum l'esprit.
Après avoir sonné à la porte, il attendit. Se répèta quelques fois les phrases qu'il avait préparés, les mots sur lesquels il allait appuyer pour pouvoir persuader la belle avant qu'elle ne se rende compte de ce qu'il était en train de faire pour mieux retourner son propre don contre lui-même. « Bonsoir, Elijah Aisling. » était sa phrase d'accroche, une phrase dite tellement de fois devant tant de PDG d'entreprises qu'il avait su moduler sa voix pour donner la meilleure première impression possible - et face à la magnifique jeune femme qui lui ouvrait la porte, il espérait que cela avait fait son petit effet. ça, et la bouteille de vin qu'il lui tendit. « Vous ne me connaissez pas, mais moi je vous connais. » ça, et la liste de mutants rescencés qu'il lui tendit. « Puis-je entrer ? Je n'ai aucune arme. » Elijah avait juste un sourire, et le regard le plus aimable qu'il pouvait avoir planté dans les yeux noisette de la jeune femme.
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Sujet: Re: I pity you as much as I pity a wounded dog - Diondra Lun 16 Mar 2015 - 19:27
Eve and the snake
Now the serpent was more crafty than any of the wild animals the Lord God had made. He said to the woman, “Did God really say, ‘You must not eat from any tree in the garden’?” [...] “You will not certainly die,” the serpent said to the woman. “For God knows that when you eat from it your eyes will be opened, and you will be like God, knowing good and evil.”
Je ne reçois jamais de visite. Ce n’est pas juste une remarque, c’est un constat, c’est un combat durant de nombreuses années pour éloigner les regards indiscrets de ma vie intime. Mon adresse, à part quelques ploucs de l’administration, Octavia, ma famille évidemment et moi-même, personne ne la connait. C’est une mesure de précaution, nécessaire pour la protection de ma famille mais aussi pour la protection de ma crédibilité. Bon certes, ce n’est un secret pour personne que ma mère n’est pas Rothschild, mais ce n’est pas une raison pour que j’autorise toute la populace à venir observer la vétusté de ma vie. Oui, je me cache par honte aussi, parce que j’aurais voulu qu’on me considère dans cette société, qu’on me respecte. Cette société régie par les patronymes et par les comptes en banque garnis me débecte. J’ai mon repas de midi qui me remonte dans la trachée rien qu’à penser au capitalisme prégnant qui fait que les gamines des rues comme moi n’ont pas droit à une place de choix. Je ne suis pas née entre deux cuisses nanties, est-ce que ça réduit pourtant ma valeur entant qu’être humain ? C’est donc pour ne pas avoir à faire face à ces regards méprisants que je n’ai jamais invité qui que ce soit chez moi. C’est pour ça que le bruit de la sonnette est une grande surprise. Quelqu’un est à la porte, et quelqu’un cherche à entrer donc. Il y a trois options possibles : soit c’est la voisine retraitée pour apporter une quiche ou une tarte parce qu’elle trouve que je suis considérablement amaigrie, soit c’est une amie de ma mère qui n’est visiblement pas au courant que ma mère est en service à l’hôpital, soit c’est une des nombreuses poufiasses cherchant à mettre le grappin sur un de mes frères. Non sans un soupir, je m’efforce de me lever de mon lit où j’étais dans une de ces nombreuses méditations dépressives à regarder une série. Merci Netflix, merci le Coca Cherry, vous êtes les partenaires de mes soirées les plus folles en ce moment.
Je me permets un arrêt très bref devant le miroir pour m’assurer que je suis quand même plus ou moins présentable. Bon, si on oublie les cernes qui se creusent sous mes yeux et le désordre de mes cheveux, je ressemble à quelque chose. La sonnerie retentit encore et je grommèle – surtout pour moi-même – que ça va, j’allais ouvrir quand même ! Par pure méfiance, je glisse mon œil sur le judas pour voir ce qui m’attend, et je me rends compte que j’avais complètement tort. Derrière la porte, il y a un type tiré à quatre épingles qui attend. Je me dis que c’est soit un vendeur de porte à porte, soit c’est un témoin de Jéhovah, et j’hésite deux secondes à ouvrir. Ces gens-là sont prêts à vous bouffer l’âme pour vous vendre un aspirateur ou alors pour vous rallier à leurs délires sectaires. Finalement je me dis qu’il a déjà dû entendre de l’activité, et qu’il insistera si je fais la sourde oreille. Alors j’ouvre la porte, et avant de répliquer sèchement que je ne suis pas intéressée, je me retrouve avec une bouteille de vin sous le nez et monsieur costume se présente en même temps. J’ose lever les yeux, et ma septicité fond comme neige à soleil. Je suis forcée à un constat intérieur féminin et affolant : Mon Dieu, ce qu’il est bel homme quand même ! Et sa voix sonne délicieusement bien à l’oreille, s’insinue en moi, poison dans les veines. J’ai l’impression de toucher du cashmere tellement son ton me paraît doux et riche. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai d’un coup le fol espoir que c’est un représentant de Kentucky Space et que mes compétences en ingénierie ont été repérées ou vantées par mon maître de stage. Presque certaine du coup, j’attrape la liste avec entrain et je ne tique même pas sur l’aspect vachement stalker de sa phrase. Puis mon enthousiasme retombe d’un coup, et je peine presque à le cacher. Eh non, ce n’est pas pour mes connaissances qu’il est là, c’est pour ma mutation. Ou plutôt, feu ma mutation.
Tout en fixant la liste des mutants recensés, je m’efface du pas de la porte pour le laisser entrer. « Allez-y. » Il y a des indications près de mon nom, et j’ai beau plisser des yeux, je n’y comprends rien. Sûrement que c’est un médecin qui l’a écrit tellement c’est illisible. Je guide alors Elijah jusqu’à la cuisine-salle à manger et l’invite à s’asseoir à la table ronde qui autrefois accueillait une famille de cinq personnes et qui maintenant était le soutien de dîners en solitaire. J’attrape maladroitement la bouteille et tente de déchiffrer ce qui est écrit, mais j’abandonne bien rapidement. Si je peux disserter sur les moteurs à ergol des fusées, je suis incapable de lire un mot de français. Je reporte de nouveau mon attention sur l’inconnu et je me prends à vouloir entendre sa voix encore une fois. Quelque chose dans sa voix était vraiment apaisant, il avait le ton de ceux sur qui on pouvait se reposer, ceux qui pouvait tout gérer. « Vous avez pas l’air d’être un chasseur, j’ose vous faire confiance là-dessus. Du coup ça amène d’autres questions, vous êtes venus pour quoi ? Vous travaillez pour qui ? Vous cherchez quelque chose en particuliers ? » J’agite la liste des noms. Je me sens d’un coup comme dans une série policière, à charge d’interroger un suspect, sans vraiment me rendre compte que les rôles sont en fait à l’inverse.
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Sujet: Re: I pity you as much as I pity a wounded dog - Diondra Lun 16 Mar 2015 - 23:29
Diondra&Elijah
I pity you as much as I pity a wounded dog
Sans surprise, Elijah observa la jeune femme avoir une expression presque béate devant lui à la seule prononciation de son identité. Et sans surprise, la liste qu’il lui montra fit également son petit effet. Il s’était néanmoins préparé à une réaction violente, ce qui aurait été son cas si une personne se pointait un jour chez lui avec son pouvoir écrit sur un quelconque document officiel. La bouteille de vin était là autant pour éviter tout malentendu que pour se mettre plus facilement la mutante dans sa poche. « Allez-y. » Mais il fallait croire que c’était une dépense inutile, au vu de l’intérêt plutôt poussé qu’elle avait vis-à-vis de la liste sur laquelle elle figurait. C’était à peine si son nez ne touchait pas la feuille lorsqu’elle s’écarta pour le laisser entrer.
Sans rien dire, il la suivit à travers le petit appartement jusqu’à ce qui était visiblement autant une table à manger qu’une table de réception. L’homme observa autour de lui ce qui ce salon mêlé à la cuisine et à la salle à manger, où le canapé déjà bien abîmé ne faisait face non pas à une table basse t quelques fauteuils mais juste une TV qui grésillait doucement dans son coin. Il ne manquait plus qu’une croix au mur, et Elijah se serait retrouvé dans une maison digne de celles où il a passé son enfance. Etrangement, la table imposante autour de laquelle on l’avait invité à s’assoir semblait démunie des membres d’une famille importante. Il y avait juste lui, et Diondra. Et les cernes de Diondra. Et la difficulté étrange qu’elle avait en lisant la bouteille, la même attitude qu’elle avait en observant la liste des mutants. « Vous avez pas l’air d’être un chasseur, j’ose vous faire confiance là-dessus. Du coup ça amène d’autres questions, vous êtes venus pour quoi ? Vous travaillez pour qui ? Vous cherchez quelque chose en particuliers ? » De nouveau, elle tint la liste et l’agita devant lui comme si elle s’attendait à en voir tomber quelque chose. Pour lui, ça lui semblait évident. C’était une menace. Un sourire naquit sur ses lèvres, et il se releva. « Tout d’abord, je suis venu pour vous aider avec cette bouteille. » La prenant dans une main, il se dirigea dans le coin cuisine comme s’il avait toujours vécu là et chercha dans plusieurs tiroirs avant de trouver un tire-bouchon. Si cette certaine Diondra ne voyait pas le problème que pouvait poser une liste ayant son prénom accolé au terme de transmutant, elle ne verrait probablement pas d’inconvénient à ce qu’il prenne son temps pour répondre à ses questions. « En espérant que ce Bordeaux » Déjà que dans son anglais natal on pouvait sentir du gaélique, inutile de dire que son français n’était pas des plus beaux « te prouve ma bonne fois. » Enlevant d’un geste d’habitué le bouchon, il se retourna vers elle. « Je peux te tutoyer n’est-ce pas ? Je suis comme toi après tout.. » Prenant deux verres proches du lavabo, il posa la bouteille sur la table avant de s’assoir à moitié dessus. Au bout de cette table format familial, il n’avait pas la proximité qu’il fallait avec la jeune femme et à présent, c’était beaucoup mieux. Il commença à servir les deux verres, trinqua légèrement, avant de boire une gorgée du vin. Il n’y connaissait rien mais supposa tout de même qu’il était bon.
« Je travaille pour moi-même. Ou pour les transmutants plus généralement, les gens comme toi et moi qui peuvent se faire abattre parce qu’ils sont nés comme ça. » Ce n’était pas le premier mutant qu’il tentait de persuader de rejoindre sa cause, et les personnes comme Diondra qu’il visitait à l’improviste étaient de loin les plus faciles à convaincres. Les plus difficiles étant ceux qui avaient déjà leur avis sur la question de la place des mutants dans la société – et d’ici peu de temps, il devait en voir l’un d’entre eux, M. Porter, membre d’Uprising et avec un pouvoir aussi intéressant que celui de la jeune femme. Elijah souffla du nez, chose qu’il faisait systématiquement après avoir exposé des faits concernant leur race. C’était soit la carte du ‘on est né comme cela’, soit celle du ‘parce qu’ils ont peur de ce qu’ils ne comprennent pas’, suivie dans tous les cas de celle : « Si j’osais, je dirais même que ça me rappelle l’apartheid ou la ségrégation, mais il parait que rabâcher les erreurs de l’Humanité à l’Humanité ne lui fait pas comprendre sa stupidité et ne fait que l’énerver. » Nouveau sourire. Nouvelle gorgée de vin. « Je ne vais pas y aller par quatre chemins Diondra. Je suis venu pour toi et pour ta mutation. Je suis venu pour qu’ensemble, nous assurons un futur à ce que nous sommes. Uprising peut te dire qu’il faut s’intégrer à la société car c’est de là que nous venons, mais il faut regarder la vérité en face : nos enfants seront mutants, nés de mutants et rejetés par les non-mutants. A New-York comme à Detroit, des ghettos se sont déjà formés d’eux-mêmes où ces rebuts d’une société qui soi-disant aimerait travailler avec eux tentent de survivre quand ce ne sont pas des hunters qui décident de mettre fin à leur souffrance. » Il planta son regard dans le sien. En général, ce petit discours secouait plus d’un, même ceux qui n’avaient jusque là pas réellement pris partis en tant que mutant. « Alors je sais que voir une personne inconnue arriver chez toi pour te dire tout cela peut paraître étrange, mais je sais que tu vas m’écouter jusqu’au bout parce qu’au fond de toi, tu sais que ce que je dis est la vérité. » Après ces quelques paroles, personnes ne pouvait jamais le faire sortir de chez lui. Ils n’avaient pas le choix. Piégés entre ses mots, entre ses ordres cachés, ils ne pouvaient que l’écouter et se faire lentement lobotomiser. Il n’y avait plus qu’à espérer que cela serait rapide avec Diondra.
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Dernière édition par Elijah Aisling le Dim 22 Mar 2015 - 21:53, édité 1 fois
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Sujet: Re: I pity you as much as I pity a wounded dog - Diondra Sam 21 Mar 2015 - 22:34
Pourquoi tout le monde s’évertuait à se comparer à moi ? Je suis comme toi. Je te comprends. Je sais ce que tu vis. Comment pouvait-il vraiment connaitre ce que je vivais ? Il se pavanait dans des costumes qui devaient coûter plus cher que deux salaires, s’achetait du vin français et avait un nom et une prestance d’acteur bon à jouer dans un James Bond. Rien qu’à voir le regard avec lequel il avait détaillé mon appart, j’en ai vite conclu qu’il avait sûrement des salles de bains plus grandes. Il croit vraiment pouvoir être comme moi ? J’en doute. Dans sa voix, j’entends la plénitude et le sentiment d’être accompli. Que des notions qui me sont inconnues. Je ne suis pas accomplie et je ne l’ai jamais été. Je suis née la rage au ventre, et c’est comme ça que j’ai bouffé la vie, avec l’entrain des condamnés à mort. La seule récompense que j’en avais tiré, c’était de m’être faite manipuler jusqu’à ce qu’on m’enlève une part de moi. Génial. Lui, il ne devait pas se faire manipuler, il devait être de la trempe contraire. Quand il parle, il laisse clairement entendre qu’il peut tout avoir d’un claquement de doigt, les gens doivent se trainer à ses pieds en permanence.
Le plus triste, c’est que j’en ai envie aussi. J’écoute ses mots, je bois ses paroles, et acculée au comptoir, je me mets à espérer qu’il m’achève à sa façon. Parle-moi, mens-moi, prends-moi. Je porte le verre à ma bouche et trempe mes lippes dans le liquide pourpre. Vu le ramdam qu’on fait autour du vin, je me dis que ça ne peut être que bon, mais la boisson a un goût âpre et je réprime mon envie de tout recracher. A part une légère grimace, mon visage ne laisse pas transparaître mon dégoût, mais au moins ce petit épisode a le don de me distraire. Pendant quelques secondes, je me mets à réfléchir, mais vraiment réfléchir, et un sentiment d’effroi me glace le sang. Un frisson d’inquiétude parcourt mon corps, et je sens plus que je ne vois les poils sur mon bras s’hérisser. Le vin laisse plus qu’un goût âpre, il laisse un goût de réalisme. Qu’est-ce que je fais ? Pourquoi j’ai ouvert la porte à cet inconnu et qu’est-ce qu’il me veut ? Mon nom sur cette liste indique très clairement qu’il en a après ma mutation, ou ce qu’il en était, et moi je me suis pas posée de question, juste parce que monsieur a une voix de tombeur. Je n’apprends donc jamais la leçon ? Il faut que j’arrête de faire confiance à n’importe qui. Il faut que je riposte, que je le jette dehors. Il doit arrêter avec ses mots, avec son ton envoûtant.
Mais mes résolutions sont aussitôt avortées, il reprend la parole et de nouveau je m’abandonne dans son timbre suave. Je sens le vertige. Le sol se dérobe sous mes pieds, et tout se met à tourner autour de moi Encore cette fièvre qui me colle depuis le vaccin Ou alors c’est simplement moi qui coule dans la toile de mensonges que tisse savamment Elijah. Mes mains s’accrochent au rebord du plan de travail avec l’énergie du désespoir, et finalement mon corps retrouve l’équilibre. J’espère qu’il n’a rien noté de mon petit dérapage. On dirait que nom puisqu’il continue son discours. Personne ne doit pouvoir lui résister, pas alors qu’il incarne la tentateur et qu’il vous tire aussi vilement dans son illusion de paradis. Je plante mes yeux dans les siens, et je laisse tomber toute idée de rébellion. La reddition est complète. Il dit venir pour moi, juste pour moi, parce que je peux l’aider. Et je me sens exister dans ses mots, je me sens regardée, aimée et je le crois. Prends mon âme Elijah.
Il y a un moment de flottement entre le moment où il finit son discours et le moment où je décide de répondre. Mais pour dire quoi ? Je signe où ? « Comment ? » Ma voix est d’abord timide, un ton que je ne me connais pas pourtant. « Comment je peux aider ? » Et c’est presque un cri du cœur, ça me prend aux tripes et j’en ai presque la nausée. Je veux être celle qu’il cherche mais j’ai plus de pouvoir. Je ne suis plus rien. Le constat me tord le ventre et je sens les larmes perler au coin de l’œil. Non je vais pas chialer, faut pas que je chiale, j’aurais l’air de quoi putain ? Je suis déjà plus bas que terre. Je me retourne et je lui offre mon dos, le temps d’essuyer discrètement les larmes, mais il ne manquera certainement pas de remarquer les yeux qui gonflent et le tremblement irrépressible de la lèvre inférieure. Qu’est-ce que je fais ? Tout ce qu’il me dit, c’est tellement tentant… Et puis il y a la haine qui parle, il y a le désir brûlant de justice, même s’il faut passer par la justice sauvage… Est-ce que ce serait lui ? Le chemin vers le retour à la raison ? « J’ai tellement de rage en moi. Contre eux. Si je vous suis, est ce qu’on les fera tomber ? » La boule au ventre, la rage au cœur, je rêve secrètement du déclin des chasseurs. Lui me le promet, il promet de réaliser ce rêve.
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Sujet: Re: I pity you as much as I pity a wounded dog - Diondra Dim 22 Mar 2015 - 22:34
Diondra&Elijah
With the briefcase empty and the holes in my shoes, I try to stay friendly for the sugary abuse. Oh please save me, save me from myself.. I can't be the only one stuck on the shelf.
Il y eu un silence. Elijah ne savait pas réellement comment interpréter cela, seulement le fait qu’après ce qu’il venait de lui déballer, mieux valait lui laisser le temps de parler. Si en définitive, qu’elle le veuille ou non, la jeune mutante allait forcément devoir obtempérer et se ranger de son côté, il voulait au moins la connaître. Non pas par sympathie, mais pour savoir à qui il avait affaire. Diondra était une fille qui ne semblait pas réaliser les enjeux qui se passaient autour d’elle, tout comme elle n’avait pas compris que la liste qu’il avait était un danger pour elle. Diondra c’était cette fille pas vraiment méfiante, qui avait supposé d’office qu’il n’était pas un hunter – et heureusement pour elle, c’était le cas. Elle pouvait être puissante, oui, mais elle pouvait tout aussi bien être un boulet attaché à son pied. Dans le pire des cas, il la forcera à se trancher les veines s’il se rend compte qu’à cette mutation impressionnante est rattachée une nana bien trop déconnectée de la réalité pour qu’il se permette de la laisser dire qu’un certain Elijah est venu la voir avec comme idée de tuer la race humaine, rien que ça. Evidemment l’homme ne l’avait pas dit tel quel, mais il avait cependant remarqué l’attitude étrange qu’elle avait eu lorsqu’il parlait. Etait-ce la réalité qui lui faisait cet effet, le genre de vérité qui arrive avec une bouteille de vin pour ne pas laisser un goût trop amer en bouche – ou alors l’autre genre, celui qui glace sur place et empêche quiconque de faire quoi que ce soit ? Le regard étrangement brillant de la jeune femme, comme animé d’une fièvre intérieure, et la manière dont elle avait serré ses mains sur le plan de travail pouvaient autant témoigner d’une peur viscérale que d’une rage contenue. Mais il n’avait pas l’impression que ce qui se passait dans l’esprit de la belle était ce qu’il pensait. « Comment ? » Au moins avait-elle l’intelligence d’accepter ce qu’il venait de lui dire, chose que peu faisaient sans s’empêtrer dans le politiquement correct et une pseudo bonne conscience qui n’avait rien à faire ici. S’il n’arrivait pas à mettre le doigt sur ce qu’elle ressentait, au moins partageaient-ils les mêmes idées. Ses pupilles croisèrent celle de la jeune femme, comme pour l’inciter à développer. « Comment je peux aider ? » Oh, elle apprenait vite le chant qu’Elijah voulait entendre, bien que sa question tenait plus du glapissement que d’une mélodie. Un franc mais discret sourire se glissa sur ses lèvres. « Tout dépend de toi Diondra. » Par-là, comprenez : ai deux neurones, et je fais le reste. Par-là comprenez : ta mutation suffit, je fais le reste.
La jeune femme lui tourna le dos, et Elijah s’interrogea de nouveau. Lorsque les mutants qu’il abordait avaient besoin d’un temps de réflexion, ils parlaient en règle générale, débâtait avec lui, ou posaient des questions à intervalles réguliers afin de leur laisser le temps de réfléchir. Comme s’ils avaient jamais eu besoin de réfléchir avec moi. Du moins, le mutant leur donnait cette illusion tandis qu’à chaque opportunité qui lui était donnée de parler, son pouvoir forgeait les esprits même les plus récalcitrants. Avec elle.. C’était silencieux. Diondra semblait accepter, mais refuser en même temps. Le regard de l’irlandais parcouru de nouveau le petit appartement et la grande table, les quelques photos de familles qui parsemaient le salon-cuisine, la bouteille de Coca à moitié entamée posée par terre à côté du canapé. Un appartement de célibataire, avec cette grande, grande table – et puis, le silence. « Y a-t-il un problème ? » demanda-t-il au dos qui lui faisait face, un brin déconcerté par l’attitude de la jeune femme sans le laisser paraitre. « J’ai tellement de rage en moi. Contre eux. Si je vous suis, est ce qu’on les fera tomber ? » Même lui, dans ses moments de plus grand mépris, n’avait jamais osé parler à une personne sans la regarder. Peut-être était-ce parce que les contacts visuels aidaient sa mutation à mieux fonctionner.. Et ce fut pour cette raison qu’il se leva et se mis en face de son interlocutrice. « Bien sûr, nous et bien d’autres les- » Oh. Elijah réprima un soupir en faisant une mimique qui aurait pu passer pour de la compassion. La fatigue qu’il avait cru voir sur son visage en la voyant pour la première fois était peut-être tout autre chose. Une chose qu’il appréciait nettement moins – mais qui d’un côté était tellement féminin qu’il pouvait l’excuser. « Que s’est-il passé Diondra ? » Par là comprenez : je n’aime pas les larmes, trouve une bonne excuse. Par là comprenez : tu as déjà un passé avec les hunter, et si c’est le cas, je dois le connaître avant que je ne m’aperçoive que j’ai recruté une pomme pourrie.
Sans se fatiguer à mimer une émotion qu’il ne ressentait pas, Elijah pris cependant une mince feuille de sopalin à côté de lui pour essuyer légèrement les joues encore brillantes de la mutante. Oui, il pouvait ne pas être empathique à la peine inconnue qu’elle avait, mais un irlandais ne se refait jamais : s’il peut paraitre gentleman ou attentionné, il le fait.
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Sujet: Re: I pity you as much as I pity a wounded dog - Diondra Lun 30 Mar 2015 - 5:08
Il n’entend pas les deux échos entre lesquels je suis partagée. Il n’entend que le silence. Il ne voit pas la dichotomie entre les entités qui se sont appropriées mon corps, celle qui a été et celle qui sera peut-être un jour. Il ne voit que les larmes qui rongent la peau mate. J’ai perdu toute l’essence de moi-même, et il ne peut pas le voir. Comment pourrait-il m’aider ? Des batteries de psychologues tentent de m’alimenter, des dizaines de sourires bienveillants essayent de me réanimer, mais je suis trop loin. Évaporée. De la poudre entre les doigts, de la poussière. Car tu es poussière, et tu retourneras poussière. Qu’est-ce que je suis entre ses mains ? Un mécanisme brisé entre les doigts du grand horloger. Et il manipule, et manipule encore, aussi régulier que le tic-tac des horloges. Et j’écoute, je bois ses paroles, je me laisse couler entre ses mots. Il parasite le rationnel, il fait front à la raison et du coup je ne vois pas la fourberie, je n’entends pas l’inquiétante mélodie de fond. Plus tard, bien plus tard, je me rendrai compte que je m’étais complètement abandonnée à lui parce que je le voulais, parce que j’avais besoin de trouver quelqu’un pour me dire quoi faire et comment. Et c’est ce qu’il me promet, il promet de me guider. Qu’il soit le plus gros mégalomane que la Terre ait porté m’est égal, tant que je peux m’abandonner à ses directives.
Je veux arrêter de penser, je ne veux plus revoir les flashbacks se répéter dans mon esprit. La réminiscence est cruelle, me laisse faible et indécise. Je suis perdue, et il dit pouvoir m’aider à trouver mon chemin, son chemin. Tout dépend de moi. Mais je ne sais pas non plus comment ça fonctionne de s’engager dans le terrorisme. Est-ce qu’il va me sortir un contrat que je vais devoir signer ? Est-ce qu’un simple hochement vaut comme accord ? Je ne sais pas, je ne sais rien et ça me rend malade, littéralement. Je sens en moi la nausée qui monte, encore, j’ai le cœur au bord des lèvres, j’ai envie de dégueuler ce surplus de sentiments. Je suis à fleur de peau depuis le vaccin, mes émotions sont trois fois plus fortes que la normale, et je me fraie un passage difficile entre migraines et vomissements, entre hallucinations et blackouts. Je ne connais plus mon corps, je ne connais plus mes réactions, je suis une étrangère face à moi-même, et tout ça à cause du vide. Le vide m’a aspiré. Maintenant je ne sais plus ce que je vaux, je ne sais plus ce que je fais, je me relève et je colle des morceaux qui ne vont plus ensemble, je force la main aux pièces du puzzle mais ça ne suffit plus. Je suis un animal blessé.
Je n’aime pas pleurer. Avant je ne pleurais pas souvent. Mais maintenant c’est comme une seconde peau, une nouvelle mutation. Je déteste ce tourbillon de sentiments qui fait que je ne réagis plus du tout de la bonne manière. C’est pour ça qu’alors qu’il est en face de moi, doucement en train d’essuyer mes larmes, je suis au bord de la panique. Je sens ce malaise, ce même malaise et en même temps, je me dis que je ne mérite pas sa compassion. Je me sens comme Marie-Madeleine, aux pieds d’un homme qui lui promet la repentance. Mais il y a quand même le malaise, le foutu pincement à l’âme. Quelque chose qui ressemble à s’y méprendre à l’instinct de survie me hurle de reculer, de mettre de la distance entre Elijah et moi. L’espace d’une fraction de seconde, son visage se déforme et prend des proportions infinies. Le sourire se tord jusqu’à ce qu’il en devienne démoniaque. Comme si son vrai visage voulait s’échapper de cet ersatz faussement bienveillant. Un vertige encore, et le monde se dérobe sous moi une deuxième fois. Saloperie de vaccin, saloperies de chasseurs, saloperie de monde. « Je suis désolée je… » Je ne finis pas ma phrase et je le pousse légèrement pour me précipiter vers les toilettes où je finis par y dégueuler tout ce qui me pesait sur l’estomac. Je me laisse aller contre le carreau froid, et j’attends de retrouver de la lucidité. Le monde, pourquoi est-ce qu’il tourne autant ?
J’attends le calme, mais en même temps, le sentiment de malaise revient me ronger. Le brouillard se disperse légèrement et les questions reviennent, par centaines, une infinité. Qui est-il ? Il débarque avec son délire à la Magnéto, à clamer la suprématie mutante, mais il en oublie quelque chose. Les mutants ont une part d’humanité, et l’humanité est pourrie. Aussi pourrie que les délires psychopathes des chasseurs, aussi pourrie que les remakes de vieux films et que les comédies romantiques dans lesquelles Ryan Gosling ne joue pas. Aussi bien qu’il existe des enfoirés humains, il en existe des chasseurs et il en existe des mutants. Proclamer la suprématie des mutants n’apportera pas forcément le meilleur des mondes. Alors est-ce que je veux vraiment le suivre ? Est-ce qu’il pourra vraiment m’aider à aller mieux ? Il apporte plus de questions qu’il n’apporte de réponses.
Quand j’ose finalement faire face à l’extérieur, l’air plus impassible et stable, il est toujours là. Il erre un peu dans cet appartement qui doit être aux antipodes de ses demeures luxueuses. « Je suis vraiment désolée, je souffre d’effets secondaires à cause de medocs visiblement pas adaptés. » Je retourne dans la cuisine récupérer cette fameuse liste, et avec les idées un peu plus claires, je commence à avoir ma petite idée sur les notes gribouillées près de mon nom. Je la lui tends avant de croiser les bras. « Vous avez l’air de vous y connaître pas mal sur le sujet mutant. Peut-être bien que vous pouvez m’aider, peut-être bien que je peux vous aider, mais je veux savoir d’abord. Qu’est-ce que vous savez du NH24 ? » J’ai l’air un peu plus fraîche, un peu plus stoïque aussi. Comme si dégobiller complètement m’avait libéré momentanément. Cette fois j’essaie de rester concentré sur mes flux de pensées, je ne veux plus me laisser attirer par son ton hypnotique, je ne veux plus me laisser avoir par les mots du serpent, je ne veux pas commettre le péché originel.
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I pity you as much as I pity a wounded dog - Diondra