Autour d'elle, les rues prenaient vies alors que la nuit tombait doucement sur la ville. Les activités de la journée s'étaient achevée en beauté et la clameurs des habitants s'élevaient déjà, prémices des festivités à venir. La belle était étonnée, ayant craint que la guerre qui divisait la ville viennent gâcher cette fête populaire ; pourtant, les habitants de Radcliff ne manquaient jamais l'occasion de faire la fête, conflit ou non. Anthea marchait d'un pas énergique, en route pour retrouver Bellamy dans un bar en centre ville ; son corps encore endoloris par l'accident peinait à avancer. La journée qu'elle venait de vivre avait été épuisante ; physiquement, mais surtout mentalement. Jour de son grand retour, elle avait dû expliquer, encore et encore, inlassablement, la raison de sa présence. Non, elle n'était pas morte. Oui, elle avait survécu. Non, elle ne pouvait pas dire comment. Oui, elle allait bien. Ces deux derniers étaient des mensonges, qui sonnaient étrangement comme la vérité tant elles les avaient répété. En ce début de soirée, la belle n'avait qu'une envie : rentrer chez elle, et s'endormir devant un soap opera. Pourtant, quand Bellamy lui avait proposé de prendre un verre dans la soirée, elle n'avait pas pu refuser ; elle se sentait certes extrêmement redevable, mais il y avait autre chose. Autre chose auquel elle ne voulait pas penser, qu'elle évitait depuis son réveil. Sa robe d'époque volait, victime du vent automnal qui caressait Radcliff. L'air était frai, aussi ell avait enfilé sa veste habituelle au dessus de son déguisement, qui contrastait avec la finesse de sa robe. Anthea tourna à droit, déboucha dans l'une des artères principales de la ville : de part et d'autre, les restaurants et autres bars qui bordaient la rues étaient pris d’assaut par les fêtard éméchés. Du coin de l'oeil, la jeune Martell reconnu un visage familier : Diondra. Un sourire au visage, la belle s'avança vers la brune, se prêtant volontiers au jeu des retrouvailles une dernière fois pour son amie de longue date.

"Tu as dit que c'était qui pour ton costume déjà ?" Je soupire et grince des dents une énième fois. "Frances Ellen Watkins Harper." En vérité, ce n'est qu'une robe tout simple, du style que portaient les domestiques dans la deuxième moitié du XIXème. Mais j'avais décidé de lui donner une autre symbolique, parce que e trouvais ça plus classe de dire que j'étais fringuée comme une activiste pour l'abolition de l'esclavage qu'en bonne. Mon collègue hoche de nouveau la tête mais oublie aussitôt le nom. Encore une preuve que les femmes noires n'ont pas plus que ça marqué sa vision de l'histoire à ce pervers narcissique misogyne. J'avale une gorgée de bière, mais je me dis qu'il va me falloir quelque chose de plus fort pour tenir le coup, de la Tequila. Ouais je vais m'enfiler un shot de Tequila après ma clope, histoire de tenir le coup avant de retrouver Octavia. Je me soustrais donc à la compagnie de mes collègues ingénieurs et je me fraye un passage vers l'extérieur, guettant la libération de l'air frais.
Passée la porte, j'ai l'impression d'avoir tout juste pénétré le nirvana et j'inspire à plein poumons, je les purifie avant de les infecter de tabac. Je me tortille un peu pour retrouver le briquet coincé dans mon soutien gorge, la cachette ultime et j'allume ma roulée avec avidité. Une tox en manque de sa nicotine. Un dernier coup d'oeil à mon téléphone m'indique qu'Octa n'a toujours pas répondu, et je ne sais donc toujours pas si elle vient ou pas. J'aurais bien eu besoin d'une alliée...

Et quand je relève la tête, mon regard capte une cascade de boucles qui s'avance d'un pas déterminé vers moi. Je plisse les yeux et mon coeur rate un battement. L'espace d'une seconde, je me dis que ça y est, je suis trop bourrée pour voir clairement et que j'hallucine, mais ce visage c'est clairement celui... d'Anthea ?  Impossible non. Pas quand un mois plus tôt j'avais appris sa mort, pas quand j'avais entendu de la bouche de ses frères et soeurs que c'était fini... Alors quand le visage angélique arrive à ma hauteur, je ne cache pas la fureur, ni même la douleur provoquée par un deuil encore trop récent. "Putain mais qu'est-ce qui va pas chez vous ? Ça vous amuse de faire ça ? De cracher sur la mémoire des gens ?" J'ai un geste de recul et je sors mon téléphone de la poche de ma veste. "Arrêtez ça immédiatement ou j'appelle la police." Une résolution ferme qui me creuse l'estomac, mais en même temps je sens le noeud dans ma gorge. Parce que putain, j'ai envie d'y croire.

Le cœur d'Anthea battait à l'idée de retrouver son amie d'enfance, trop heureuse de retrouver un visage familier dans sa vie à présente chaotique. Depuis son réveil, tout ce qu'elle avait fait avait été dans l'espoir de se rapprocher de la vie normale ; elle ignorait ses blessures, sa jambe encore fragile et ses bleus un peu partout, elle ne se souciait pas de sa gorge encore endolorie par la fumée. La où beaucoup aurait souffert de dépression post traumatique, Thea semblait tout aussi heureuse qu'avant, ne manquant jamais de répondre avec le sourire. On s’inquiétait pour elle, soucieux qu'elle ne prenne pas l’événement avec assez de sérieux ; pourtant, Anthea n'était qu'une bonne actrice, car au fond, elle souffrait vraiment. Malgré tout, elle pouvait compter sur ses proches pour se reconstruire petit à petit. Et Dina faisait parti des personnes avec qu'elle voulait retrouver, dans l'espoir de renouer avec la vie normale. De mettre derrière elle ce drame et aller de l'avant. Elle s'approcha, grand sourire au visage, prêt à faire face à tous les scénario possible -au cours de la journée, elle avait dû consoler plusieurs crises de larme et se laisser câliner sans broncher. Pourtant, alors qu'elle arrivait prêt de la brune, Anthea ne s'attendait pas au regard noir que lui lançait la jeune Alvarez. « Putain mais qu'est-ce qui va pas chez vous ? Ça vous amuse de faire ça ? De cracher sur la mémoire des gens ? » Une reaction qui étonna la belle Martell, mais à laquelle elle aurait dû s'attendre de la part de on amie d'enfance. Après tout, sa présence aurait très bien pu être la mauvaise d'un mutant métamorphe. « Non, Dina, c'est m- » Mais elle n'eut pas le temps de finir sa phrase ; Diondra fit un mouvement de recul et entama d’appeler la police. « Arrêtez ça immédiatement ou j'appelle la police. » Anthea s'approcha doucement de la brune, ses deux mains bien en évidence, comme si elle s'apprêtait à approcher un animal sauvage. « Diondra. C'est moi. C'est Anthea, j'ai survécu. Appelle la police si tu veux, Isolde pourra te le confirmer ! » souffla-t-elle calmement, dans l'espoir que son amie revienne à la raison.

Rien dans tout cela n'était normal. C'était la soirée - la semaine ? le mois ? l'année ? - la plus étrange de toute ma vie. Encore une fois je me dis que c'est une de ces foutus hallucinations, qu'il n'y a personne en fait que je m'escrime à hurler dans le vide. Mais si je suis suffisamment consciente pour me dire que c'est une hallucination c'est que ce n'en est pas une. Je sens mon estomac se tordre davantage, et l'hallucination se met à parler. "Non, Dina, c'est m-"  Non putain, non. C'est pas toi. Tu n'es pas elle, elle est morte. Elle est partie. Tu n'es qu'une copie parfaite, nourrie par mes désirs profond et la rage de l'avoir perdue. Et pourtant, c'est la même voix, c'est la même douceur, les mêmes expressions... se pourrait-il que ?
Il me faut un moment avant de comprendre que mes mains tremblent, que la cigarette était allée mourir à nos pieds. Et le tremblement se fait intérieur, mes entrailles vibrent à l'idée qu'elle puisse être là ? "Comment ?"  Et ma voix se brise avant de s'éteindre. C'est insensé putain. Les morts ne se relèvent pas du jour au lendemain pour se pavaner dans des costumes d'époque. Les morts doivent rester dans leur sépulture, leur dernière demeure.

Dans un accès d'espoir, ma main encore tremblante s'élève, et du bout des doigts j'ose effleurer la douceur veloutée de sa joue. Sa voix n'est plus la même mélodie d'antan, mais c'est bien la sienne. C'est bien elle. "C'est bien toi, mon Dieu c'est toi." Et j'ai envie de me jeter sur elle, de la serrer contre moi mais elle a l'air si fragile, j'ai peur de la briser en deux.

Si Anthea avait prévenu les personnes qui lui était le plus proche -ses frères et soeurs, isolde-, elle avait préféré attendre son rétablissement complet pour faire son grand retour. Un mois qu'elle s'appliquait à guérir du mieux qu'elle pouvait, se réhabituant doucement à marcher malgré sa jambe encore fragile, soignant les dernières coupures, et tâchant au mieux de faire revenir sa voix. Ce dernier aspect était le plus problématique ; morte étouffée par la fumée qui avait inondé le bâtiment, sa gorge en avait pris un sacré coup. Elle espérait retrouver un jour la voix cristalline qu'elle possédait avant l'accident, mais à ce jour, un filtre l'empêchait de parler proprement, comme si sa gorge était constamment sèche, peu importe le nombre de bouteilles d'eau qu'elle avalait pour faire disparaitre cette désagréable impression. Mais aujourd'hui elle allait mieux ; assez pour sortir sans provoquer la pitié dans le regard des gens. Car c'était ce qu'elle avait voulu éviter, peu désireuse de refléter l'image d'un animal blessé, que l'on devait protéger. Elle n'avait jamais eu besoin de personne, et n'aurait besoin de personne ; elle avait déjà affronter le pire à vrai dire. « Comment ? » Un sourire chaleureux s'étira sur les lèvres de la brune. Cette question, elle l'avait entendu des dizaines de fois aujourd'hui ; pour toute réponse, remis l'une des mèches de ses cheveux derrière son oreille, presque gênée. La main de Diondra vient effleurer sa joue et Anthea ne résiste pas ; pas avec son amie de longue date. « C'est bien toi, mon Dieu c'est toi. » La belle acceuille cette caresse bienvenue avec un sourire enjoué, heureuse de retrouver les traits de Dina. « C'est moi, oui, pour de vrai. J'ai réussi à m'en sortir ... » Anthea marqua une pause. Après une journée de mensonge elle ne savait toujours pas quoi raconter pour justifier son retour ; elle se contentait souvent d'être simplement heureuse de revoir tous ces gens qu'elle aimait. « Je ne peux pas réellement te dire comment, mais le principale, c'est que je sois là, non ? » Avec un sourire malin, Anthea répéta ce qu'on lui avait dit plus tôt dans la journée. Car en réalité, c'était souvent la seule chose dont les gens se souciaient, à quelques exceptions près.

Elle avait réussi à s'en sortir, tels sont ses mots. Mais ils soulèvent un autre mystère : était-elle vraiment morte ou non ? Où s'était-elle cachée tout le mois dernier ? Pourquoi ne m'avoir rien dit ? Mais à bien y réfléchir, est-ce que j'avais vraiment cherché à le savoir ? J'avais accueilli la nouvelle de sa mort avec tristesse, mais j'avais greffé cette douleur à tout le noyau de désespoir qui s'était formé depuis l'injection du vaccin. Je n'avais pas vraiment mesuré cette perte, j'avais mélangé le deuil d'Anthea au deuil de ma mutation. J'avais souffert, mais égoïstement, mes prières s'étaient adressées aux mauvais saints.  Est-ce que j'aurais mérité de savoir pour Thea ? Peut-être que non, dans mon infini égoïsme je l'aurais accablé de ma propre peine en occultant la sienne. Elle ne m'en aurait pas tenu rigueur, mais ça n'aurait pas été juste.

Anthea est de ce genre là, les personnes qu'on apprécie au premier regard. Elle est empreinte de douceur, de compassion, elle reflète ce qu'il reste de bon dans l'humanité. C'est comme ça du moins que je l'ai toujours vue. Maternelle, aimable, enjouée et toute en sagesse, elle a hérité du bon côté de la réalité.
Cette fois je ne me retiens pas, j'ose la tirer vers moi dans une étreinte amicale et légère. "On s'en fout de comment c'est arrivé, mais t'es là ouais." Ouais au final, je m'en foutais pas mal des mystères, maintenant je veux prendre le temps d'apprécier sa présence. Je veux prendre le temps de faire éclore un sourire sur son visage, de me comporter comme l'amie que j'ai échoué à être quand elle n'était plus là.

Je jette un coup d'oeil derrière moi, le bar où festoient encore mes collègues a instantanément perdu tout son intérêt. J'attrape alors le bras de mon amie avec entrain et je l'entraîne au détour de rues plus tranquilles, pour l'éloigner de toute la folie de la fête. "Putain, j'ai failli croire que j'avais encore une hallucination. Je peine toujours à croire que t'es réelle, mais si après un autre shot de Tequila t'es toujours là, c'est que je n'ai pas perdu la tête au final." J'ai envie de m'étaler dans un babillage incessant, mais je me rends bien vite compte que je ne sais pas trop de quoi on parle aux personnes qui sont supposées être mortes mais qui sont revenues.

Autour d'elles, la fête battaient son plein. Les habitants, chancelant, évoluaient maladroitement dans les rues de Radcliff. Elles étaient loin les émeutes, loin les exécutions publique. La fête des fondateurs avait réussi à rassembler ce peuple si divisé par les évènements actuels, à réduire le fossé qui séparait les pro-hunters et les pro-mutants, au moins le temps d'une nuit. Car la belle n'était pas dupe ; Anthea se doutait bien que les tensions ne s'apaiseraient pas en une soirée. Le lendemain matin, l'affreux Thaddeus reprendrait probablement la parole et un simple discours suffirait à mettre la ville à feu et à sang. Ou peut-être serait-ce une nouvelle attaque des terroristes mutants ? Au point où Radcliff était, il n'y avait plus de différence, elle y avait assisté de ses yeux en suivant aveuglement sa précieuse Isolde dans sa croisade vengeresse. Pourtant, ce soir, Anthea ne voulait plus pensé à ça ; elle avait décidé, à l'instar de tous les habitants de la ville, d'oublier les soucis quotidien le temps de cette fête communale. La belle se reconcentra sur son amie d'enfance, tentant d'ignorer la bande d'adolescent en costume d'époque qui lorgnaient sur les deux jeunes femmes. Dans une étreinte chaleureuse, Dina ballait ses soucis de la main : la belle ne sera pas de celle à tenter de percer le secret de ce retour miraculeux. Et heureusement, après cette éprouvante journée, elle voulait seulement se détendre et profiter de la complicité qu'elle partageait la jeune Alvarez. Anthea enroula ses bras fin autour du corps de la mutante, profitant de l'apaisante étreinte de son amie. Diondra lui attrape le bras, avec un enthousiasme qui lui avait manqué. « Putain, j'ai failli croire que j'avais encore une hallucination. Je peine toujours à croire que t'es réelle, mais si après un autre shot de Tequila t'es toujours là, c'est que je n'ai pas perdu la tête au final. » Un sourire s'étala sur son visage poupin, trop heureuse de retrouver son amie d'enfance et son caractère bien trempé. Pourtant, quelque chose dans sa phrase ne tournait pas rond. « Encore une hallucination ? Parce que ça t'arrive souvent ? » L'instinct maternel de la jeune femme avait repris le dessus ; après tout, elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour celle qu'elle considérait presque comme membre de sa fratrie.

Tout est bien qui finit bien. Ça ressemble limite à un conte de fée. Est-ce qu'on y a vraiment droit dans ce paradis déchu ? Radcliff. J'y ai toujours vécu dans un semblant de quiétude. Ce n'était pas toujours facile, mais j'avais tenu bon. Et d'un coup... d'un coup tout était parti en vrille. Le vaccin, l'attentat, Anthea soit disant morte, mes foutues symptômes qui me pourrissaient la vie... est-ce que j'allais voir le bout du conte ? Connaître la fin heureuse ? Il paraît que les princesses se marient au prince, font de beaux enfants dans des grands châteaux brillants. Je ne suis pas une princesse. Les roturières, est-ce qu'elles épousent le prince ? Je ne crois pas. Elles épousent toujours un mec de seconde zone, je vais finir ma vie dans des cités de béton encore.

Et là, blocage. A la question d'Anthea, je me rends compte que j'en ai trop dit. Merde. Je veux pas lui parler du vaccin, pas tout de suite. Je viens à peine de la retrouver, et c'est pas pour chouiner dans ses jupes sur mon sort de merde. Alors j'essaie d'improviser une excuse : "Nan mais j'étais malade dernièrement, avec... la fièvre et tout. Enfin, une grosse fièvre et voilà quoi." Et à la seconde où je sors ça, je me dis que j'aurais mieux fait de me taire. Je suis une terrible menteuse. Vite, faut que je détourne sur quelque chose. 'Han t'as vu son costume ? Il est trop beau. Mais elle doit respirer par le cul si sa poitrine est aussi compressée." Je rigole bêtement pour essayer de faire passer la pilule. "Alors, une Tequila ça te va ?" C'est dingue ce que je suis flagrante en fait...

Après des années passées aux côté de la jeune Alvarez, Anthea savait pertinemment quand quelque chose ne tournait pas rond. Elle savait que la jeune femme faisait de son mieux, mais Dina n'était qu'une piètre menteuse. Et son expérience à la tête de la fratrie Martell l'avait préparé au pire, quand sa sœur cadette revenait chaque soir après le couvre-feu, une nouvelle excuse apportée sur un plateau d'argent. Distinguer les mensonges d'Alma n'était pas une mince affaire, pas comme avec Diondra, la brune était une comédienne hors paire ; de plus, elle apportait un soin tout particulier à ces mensonges et autres alibis, si seulement la belle pouvait mettre autant de soin dans ses devoirs. Pourtant, comme elle l'avait fait bien souvent avec Alma, Anthea fit mine d'avaler son mensonge sans broncher. Après tout, si il lui était arrivé quelque chose, elle lui annoncerait quand elle le souhaiterait, ce serait sa décision. L'aînée Martell n'était pas du genre à forcer pour obtenir des réponses, elle avait bien souvent vu les dommages que cette technique pouvait affliger sur ses élèves. Au lieu de se rattraper, la mutante décida de détourner l'attention de son amie en pointant un costume particulièrement réussi. Un rire léger s'échappa de sa gorge endolorie, attendrie par l'humour de son amie d'enfance - cela lui avait tellement manqué. Peu importait ce qu'elle essayait de lui dissimuler, pour cette soirée de retrouvailles, Anthea ne voulait que profiter de la présence de la belle Diondra. Cette dernière lui proposa une tequila, proposition auquel Anthea répondit avec un grand sourire. « J'ai cru que tu ne me proposerais jamais ! » lança la psychologue, un large sourire malin sur le visage. Elle passa un bras sous celui de son amie, et l'attira gaiement vers le bar le plus proche.

Pourtant, les deux femmes furent stoppées dans leur course ; au bout de la grande avenue qui traversait Radcliff, une explosion secoua tous les fêtards alcoolisés. L'hôtel de ville. Anthea ferma les yeux paniquée ; autour d'elle, le chaos, les cris, la course folles des habitants qui tâchaient de se mettre à l’abri. Pourtant, elle était figée. Les souvenirs de l’accident l’assaillirent alors que la fumée commençait à pénétrer ses narines. Une odeur familière, terrible. Tétanisée, la belle ne réussissait plus à bouger.

Je la surveille du coin de l'oeil et elle semble accepter mon mensonge tel qu'il est. Elle a ses secrets, j'ai les miens, on ne se pose pas de questions et tout va bien. Elle réagit à ma distraction avec un léger rire, et même s'il ne sonne pas comme d'habitude, même s'il manque la douceur cristalline de sa voix, je reconnais bien là son rire qui m'avait aussi manqué pendant ce long mois. Alors je suis fière de moi, même s'il a fallu au passage se moquer d'une nana qui n'a rien demandé et donc la seule erreur était de marcher bizarrement comme si elle avait un balai à chiottes coincé dans le rectum.
Bras dessus, bras dessous, nous nous élançons vers le bar le plus proche pour rendre honneur à notre sang mexicain en descendant quelques verres de Tequila et en chantant la Coucaracha juste pour rire.

Je bombe la poitrine et je prends une voix pompeuse toujours dans l'idée de l'amuser. "Venez donc ma dame, allons nous mêler à ces gourgandines et   mirliflores pour festoyer en l'honneur de nos aïeux" Je m'apprête à lui préciser que j'avais appris du vocabulaire ancien spécialement pour l'occasion, mais un bruit assourdissant nous interrompt. Tout au bout de l'avenue, je vois un immense nuage de fumée noire qui s'élève, prend possession du ciel et un ouragan de poussière se soulève aussi. En quelques secondes, c'est la panique, tout le monde hurle, crie et court et moi je ne sais pas quoi faire. Je suis tétanisée au milieu d'un monde qui part en vrille... et à mes côtés, Thea. Mon cerveau faut le tour de la situation plus rapidement que d'habitude et je me dis qu'il faut que j'éloigne mon amie d'ici. Je tousse encore et encore pour me débarrasser de la poussière qui s'est infiltrée dans ma gorge et dans un élan de lucidité, je prends la main d'Anthea. "On se tire d'ici !" Le tout est articulé avec peine, car l'air est lourd et respirer est difficile. Et je tente de l'entraîner loin avec le reste de la foule quand un message commence à s'élever. Les speakers qui diffusaient de la musique pour la fête grésillaient cette fois au son d'une voix...

Je m'arrête de nouveau et je serre la main de Thea plus fort. Cette voix, je la connais, mais je ne suis pas sûre. Mais mon amie elle pourra déterminer si ou non il s'agit bien d'elle. "Thea ! Ecoute ! On dirait pas ..." Je m'arrête, je vais quand éviter de gueuler son nom en pleine rue quand même, car si c'est bien elle, alors c'est aussi elle qui a provoqué cette catastrophe. Je me retourne pour regarder de nouveau l'hôtel de ville qui s'affaisse et disparaît encore sous les flammes. Isolde, c'est toi qui as fait ça ?

Les jambes solidement plantées sur le sol vibrant, le coeur d'Anthea s'emballa alors qu'une vague de poussière recouvrait doucement la ville entière. Le corps de la belle ne répondait plus, à l'instar de son cerveau, stoppé par la panique. Tout cela était familier, bien trop familier. Les cris de terreurs autour d'elle n'arrangèrent rien ; la brune était incapable de faire le moindre mouvement. Autour d'elle, le chaos semblait se développer sous ses yeux grands ouvert, au ralentit. Les habitants qui couraient se mettre à l’abri valsaient sous ses yeux, presque calmement ; tout semblait lent, ressentant le monde autour d'elle comme si elle était sous anesthésie. Le balai qui se déroulait sous ses yeux semblait lointain, la jeune Martell assistait à la scène sans vraiment y être. Pourtant, la fumée qui s'insinua dans sa gorge encore sensible la ramena doucement à la réalité. La douleur lui déchira l’œsophage, alors que la psychologue se plia en deux pour tousser. Les yeux grands ouverts, emplis de larmes à cause de la poussière qui pleuvait sur les rues voisines, Anthea n'arrivait pas à réagir, désemparée face à ce cauchemar qu'elle semblait revivre. C'est la main de son amie qui la sortie de sa transe, alors que les doigts de Diondra vinrent se lier aux siens. « On se tire d'ici ! » souffla la brune en l'attirant loin des ruines fumantes de l'hôtel de ville. Les jambes d'Anthea ne répondaient toujours pas aux appels désespérés de son cerveau amorphe. Pourtant, ses pieds trouvèrent leur chemin, suivant les traces de ceux de Dina.


Pourtant, la mexicaine s'arrêta quelques mètre plus loin, alors qu'une voix déformée s'éleva dans la lourd de Radcliff, couvrant les quintes de toux et les cris lointains. Les doigts de Diondra se serrèrent un peu plus à ceux de la jeune femme et le coeur d'Anthea s'arrêta quelques secondes. Le regard hagard, la belle savait pertinemment ce que son amie était sur le point de dire. « Thea ! Ecoute ! On dirait pas ... » Thea acquiesça vivement. Cette réalisation lui fit l'effet d'une claque en plein visage, la belle retrouva rapidement ses esprit. Isolde. Sa Isolde. Sa voix avait beau être déformée -elle n'était pas folle, ne suicidaire à ce point- Anthea aurait pu la reconnaître entre mile. Cette manière de s'exprimer, cette intonation. « Oui, c'est elle ... » souffla difficilement Anthea, la voix endolorie par les cendres qui rongeait la blessure dans sa gorge. « Oh mon dieu, c'est elle ! » répéta-t-elle, piétinant sur place. Son cœur s'emballa. Si Isolde était à l'origine de l'explosion, il fallait qu'elle la trouve ; peut-être était-elle encore dans les débris fumant ? Peut-être avait-elle été surprise par des hunters, elle pouvait être en danger, blessée. D'un pas pressant, plaçant un bout de sa robe d'époque contre son visage, Anthea s'enfonça dans le nuage de cendres en direction de l'hôtel de vile. « Il faut que j'aille la chercher, elle a peut-être besoin de moi ! » lança Anthea au dessus de son épaule, à l'intention de son amie. Peu importait le danger des débris encore fumants ; si Isolde était quelque part dans ce chaos, elle allait la retrouver. Il était hors de question qu'elle connaisse le même sort qu'elle.

La confirmation était donc bien là. Isolde avait frappé, et elle avait frappé fort. Mais elle était complètement tarée cette nana ! Puis la pensée que j'y avais peut-être participé à ma façon commença à faire son chemin jusqu'à mon cerveau. A la supposée mort d'Anthea, nous nous étions rencontrés autrement que comme deux connaissances, autrement que comme l'amie d'une amie. Isolde, ça fait des années que je la connais, mais je la connais à travers Anthea. On ne se parlait pas, on se livrait une guerre silencieuse, et véritablement puérile. J'en avais marre que tout le monde parle d'elle comme si c'était une héroïne, et à chaque fois en ma présence, elle se comportait comme telle. C'était agaçant quand on tenait général le rôle de l'anti-héros. J'avais écouté tous les tourments amoureux qu'elle avait provoqués, d'abord avec Anthea et ensuite avec Cesare, et même si je me faisais l'amie la plus fidèle possible, j'en avais ras le bol d'entendre parler d'elle.
Et finalement on avait fait un pas, comme si nos deuils nous avaient mises face à face, et on avait discuté. J'étais dans la fièvre du vaccin, et elle dans les tourments d'après l'explosion. Ma haine avait côtoyé sa culpabilité, et nous n'avions d'autres choix finalement que de nous voir telles que nous l'étions, des humaines prises dans les aléas cruels de l'existence.

Je me souviens qu'elle avait refusé de m'embarquer dans sa vendetta, qu'elle faisait son combat seule, et cet argument, j'en avais eu ras le cul. Je voulais me venger moi aussi, je voulais détruire. Tout détruire. Et qu'elle me refuse ce plaisir, juste après qu'Elijah m'ait aussi rejeté, ça m'avait mise hors de moi. Alors j'avais insisté, et insisté encore et maintenant, sous mes yeux, le monde part en live. Est-ce que je regrette ?
Les yeux rivées sur les flammes, je m'imagine le corps de Lancaster rôtir sous les décombres. Des innocents avaient-ils été touchés ? Aucune idée, mais voilà ce que je regretterais. Des innocents blessés... Mais que les enfoirés crèvent, ça apaise quelque chose en moi, le trou aride de ma mutation enlevée. Crevez tous.

La pression se fait plus forte sur le poignet de Thea. "Non ! On va nulle part où on risque de se prendre des débris dans la gueule. Les pompiers et les secours seront bientôt là, on peut rien faire Thea." Mais je connais la flamme qui brûle en elle, quelque chose qu'on ne peut pas éteindre. J'aurais beau supplier, je sais qu'elle ne m'écouterait pas. "Je viens de te retrouver, je te laisserai pas te mettre en danger à nouveau, alors..." Je prends une profonde inspiration, celle qu'on a avant de dire quelque chose qui signe un acte stupide et désespéré. "... si tu y vas, je viens aussi." Voilà comment on courait à la mort en fait.

Nous voilà donc, deux jeunes femmes qui remontent le courant de la marais humaine pour retrouver quelqu'un qui n'est peut-être plus qu'un fantôme...

Toute sa vie, Isolde avait été là pour Anthea, chaque fois qu'elle avait besoin de quelqu'un sur qui se reposer. Elle savait qu'elle pouvait compter sur elle, quoi qu'il arrive. Et inversement, la belle avait toujours été présente pour sa meilleure amie, chaque fois qu'elle en avait besoin. Elle avait été celle qui l'avait aidé  surmonter la mort de son père, celle qui l'avait relevé de plusieurs histoires de cœurs. C'est pour cela qu'Anthea s'était engagé à ses côté lorsqu'elle avait décidé de créer un groupe rebelle ; pour la soutenir et la conseiller. Elle n'adhérait pas aux idées soutenues par Isolde, pacifiste dans l'âme, pourtant elle avait voulu le faire pour son amie. Et c'était pour cela qu'à ce moment précis,  Anthea devait retrouver la blonde, malgré le danger entraîné par cette quête. Après un coup comme celui-ci, Isolde aurait forcément besoin d'elle. Si la psychologue avait été là avant, la mutante n'aurait peut-être pas mis en œuvre ce plan totalement suicidaire. Non, elle avait besoin d'être là pour Isolde, peut-importait le danger. « Non ! On va nulle part où on risque de se prendre des débris dans la gueule. Les pompiers et les secours seront bientôt là, on peut rien faire Thea. » L'emprise de Dina autour de son poignet si fit plus forte. Pourtant Anthea avait déjà pris sa décision ; elle se débrouillerait toute seule.

La jeune Martell se dégagea de la pression de son amie, libérant son poignet d'un geste brusque. « C'était pas une question Dina, j'y vais. Elle est peut-être blessée, ou pire, elle a peut-être été attrapée ! » Anthea baissa le regard, se souvenant du récit qu'on lui avait fait lors de son accident à elle. « C'est ce qu'elle avait fait pour moi. » Anthea lança un dernier regard enflammé vers Diondra avant de tourner le dos, et de se diriger vers l'hôtel de ville. Sans grande surprise, elle entendit les pas de la jeune Alvarez faire écho aux siens. « Je viens de te retrouver, je te laisserai pas te mettre en danger à nouveau, alors ... si tu y vas, je viens aussi.   » Anthea n'était pas séduite par l'idée ; elle avait conscience du danger dans lequel elle s'engouffrait, et aurait préféré que son amie reste en sécurité. Malgré tout, elle connaissait Dina. Elle avait peut de chance de lui ôter une idée qu'elle avait en tête. Anthea fit la moue, acceptant son ide à contrecœur. « Dès que les choses commencent à mal tourner, tu fais demi-tour, compris ? Contre moi ils ne peuvent rien faire, mais il ne manquerait plus que tu te fasses attraper par les chasseurs toi aussi ! »

J'ai l'impression que durant ces dernières semaines, j'ai passé mon temps à me foutre dans la merde, et ça va crescendo. Dans quelle série je joue ? Parce que là c'est un scénario qui dépasse toute entente. Je m'apprête à me jeter au coeur d'un bâtiment qui vient d'exploser pour essayer de retrouver une mutante, tout ça en compagnie de mon amie d'enfance que je pensais morte depuis un mois. Ajoutons à cela que j'avais un super pouvoir et que je l'ai perdu. J'ai l'impression d'être Superman à qui on a greffé un coeur en kryptonite. Est-ce que ma vie va ressembler à ça encore longtemps ? Je risque pas d'en sortir vivante.

Comme je m'y attendais, Thea avait vivement protesté. Je me dis que si ça avait été Octavia qui était possiblement coincée sous des tonnes de béton, j'aurais pas cherché plus loin non plus. Et si j'avais pu être là aussi lorsqu'Anthea s'est retrouvée coincée, je n'aurais pas attendu les secours ou les pompiers pour me jeter comme une désespérée dans les blocs de pierre. C'était notre part d'inconscience féminine, le même genre d'instinct qui décuplait les forces d'une mère pour secourir leurs gamins.
Et à la remarque de mon amie, un rire cynique se coince dans ma gorge. "Eh bien, on peut pas m'attraper deux fois je suppose..." Les mots sont à moitié marmonnés et à moitié sifflés. Je ne suis même pas sûre qu'elle ait compris, et je ne lui laisse pas le temps de réagir, je soulève les pans de ma robe pour avoir plus de liberté de mouvement. Plus on avance et plus la fumée se fait épaisse. Je respire à travers la manche de ma veste et je dois plisser les yeux pour ne pas me prendre le vent poussiéreux. Isolde n'a vraiment pas raté son coup, il ne reste de l'hôtel de ville qu'un tas sombre et fumant de pierres. Les secours sont déjà sur place et commencent à établir un périmètre de sécurité vers l'entrée. "On va devoir passer par le côté." Là où la structure tient encore maladroitement debout, menaçant à tout moment de s'effondrer.
J'analyse lentement les débris, puis j'essaie de me figurer la mairie dans son état normal. J'essaie de trouver l'endroit où elle a posé la bombe. En fait, elle a dû en poser plusieurs, surtout si elles sont artisanales. Ah si j'avais les plans de la mairie sous les yeux, j'aurais pu déterminer plus facilement. Je n'avais aucune idée du nombre de salles, de la hauteur des pièces, des sous sols et des fondations. Même le plus expert des ingénieurs pourrait dire d'un coup d'oeil. "Si y a des sous sols, elle a dû en poser là. Des conduits d'aération aussi. Là où l'énergie passe mais où on la voit pas. Elle a dû entrer par le point d'accès le moins accessible ou alors le moins visible." Là, c'est l'apprentie d'Octavia qui parle. Je me dis qu'à ce niveau, moi aussi je pourrais être une terroriste facilement. Mais honnêtement, je ne sais pas par où commencer et j'ai dû mal à me concentrer avec les cris qui persistent autour.

On parvient à trouver un point pas encore couvert par les urgentistes et je regarde Anthea droit dans les yeux. Est-ce qu'elle était sûre d'être prête à revivre ça ?

La peur au ventre, Anthea ne savait plus où donner de la tête. Le souci qu'elle se faisait pour sa meilleure amie terrassait la terreur qui l'habitait, revivant l'enfer qu'elle avait vécu un mois plus tôt. Les débris fumant, l'odeur de l'explosion, les cris autour d'elle et les plaintes au loin. Un paysage chaotique, qui lui était atrocement familier. Elle se rappelait très mal de l'accident, malgré tout, de temps à autre dans ses rêves, des flashs lui revenaient. Poignant. Terrifiant. Elle se réveillait le souffle cours, se sentant transpercé par le regard apeuré de ses anciens camarades, ceux qui avaient péri dans l'explosion. Ceux qui n’avaient pas eu sa chance. Malgré tout -malgré ses genoux tremblants et son souffle court-, Anthea s'élança à travers le champ de ruine. La simple idée d'Isolde, blessée, lui suffisait à braver sa peur. La belle tâcha de convaincre son amie de rester à l’abri, mais sans grande surprise, elle protesta. La jeune Martell ne put s'empêcher de la mettre en garde cependant ; la réponse de la mutante la surprise pourtant.

« Eh bien, on peut pas m'attraper deux fois je suppose... » Des mots presque incompréhensibles, pourtant, Dina n'arriva pas à tromper la belle. Anthea s'arrêta vivement, sous le choc, mais la latina continua sa route comme si de rien était. « Dina ! » lâcha-t-elle au-dessus du bruit des ambulances et autres cris. La longue robe d'Anthea se bloqua entre deux débris, se déchirant sur quelques centimètres. La belle soupira, avant d'enlever l'imposante jupe qui constituait son déguisement ; elle avait glissé un legging en dessous, elle serait bien plus confortable ainsi pour déambuler dans les ruines de l'hôtel de ville. Elle se dépêcha de rattraper son amie au pas de course. « On va devoir passer par le côté. » Le bras de la brune était plaquée contre son visage pour éviter la fumée, et Anthea ne tarda pas à faire de même ; la fumée lui brûlait la gorge, encore fragile. C'était de la folie d'être ici dans son état, pourtant, cela ne l'arrêta pas. « Diondra, qu'est-ce que tu voulais dire par là ? » insista-t-elle finalement. Mais la brune ne répond pas -ce n'était certes pas le bon moment pour parler de ça- préférant observant attentivement la scène apocalyptique devant ses yeux. Anthea s'arrêta à ses côtés, à quelques mètres de l'hôtel de ville. Dina commença à analyser la situation, sous le regard ébahit d'Anthea qui ne pouvait plus penser proprement. Tout dans les ruines qui lui faisait face lui rappelait son accident à elle. La brune se dirigea vivement une entrée dégagée parmi ce labyrinthe de débris fumants, lançant un dernier regard vers son amie. Une invitation vers une mort certaine, pensa immédiatement Anthea. Le regard apeuré, la belle hésita. Mais si Isolde était là-dessous, Anthea devait s'y rendre. Elle devait la sauver. Finalement, les jambes tremblantes de la psychologue la portèrent jusqu'à son amie, et toutes deux elle s’engouffrèrent dans l'étroit chemin à travers les blocs de béton. « Fait attention. » souffla Anthea, autant pour Diondra que pour elle. « Qu'est ce qu'on devrait faire ? Tu crois qu'elle peut nous entendre ? » Crier son nom n'était peut-être pas une bonne idée, surtout si des chasseurs rodaient dans le coin. Pourtant, elles ne pourraient pas soulever chaque bout de béton pour regarder si leur amie se trouvait en dessous.