Décrivez l'apparition de votre don et la façon dont vous le maitrisez à l'heure actuelle
Viktoria devait avoir six, sept ans, quand son don est apparu. Enervée après des petites filles de son école, elle s’était retenue jusqu’à son retour chez elle. On lui avait toujours dit de bien se tenir, sa famille avec une image à maintenir. Quand elle est arrivée chez elle, elle a crié. Et les objets se sont mis à voler. Son frère n’a rien compris. Sa mère, si. Elle-même étant télépathe, elle a su ce qui arrivait à sa fille, comme cela était arrivé à nombre de personnes dans sa propre famille. Le père de Viktoria était déjà au courant, Damjan l’a appris ce soir-là. Et Viktoria a compris que tout allait changer.
Au départ, elle ne pouvait manipuler son don qu’avec ses mains, et avait bien plus de facilité avec les objets légers. C’est en grandissant qu’elle a appris à déplacer des objets plus lourds, voire des corps humains. Puis, peu à peu, elle a également appris à maîtriser son don non seulement d’une seule main, mais également par les yeux. Aujourd’hui, elle peut manipuler les objets légers d’un seul regard. Puis l’objet devient lourd, plus elle peine et doit alors remettre une main, ou deux. Pour les corps humains, cela se fait toujours à deux mains. Et si elle fait un trop grand effort, elle s’épuise rapidement, quitte à se trouver à court d’énergie.

avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?
Viktoria n’a jamais rencontré d’hunters. Ou plutôt, elle n’a jamais été confrontée à un. Elle n’est pas assez naïve pour croire que parmi ceux qu’elle fréquente à Radcliff, aucun n’en est un. Mais elle n’est pas du genre à s’y attarder, et elle ne veut pas vraiment y penser. Si elle se retrouve face à un, armé et dangereux, elle avisera. Elle n’est pas non plus assez stupide pour croire qu’elle peut en battre un avec facilité. Elle maîtrise, certes, quelques arts martiaux et possède son don, mais de ce qu’elle a entendu, ce sont des hommes très dangereux, et elle n’a aucune envie de se retrouver dans une telle situation de danger. Mieux elle s’en tient loin, mieux elle s’en porte. Elle n’a jamais apprécié les malades.

utilisez-vous beaucoup votre don ?
Viktoria est très fière de son don, elle n’hésite donc pas à l’utiliser lorsqu’elle est chez elle ou en présence d’amis au courant. Cependant, en public, elle se restreint un maximum. Elle a eu une très mauvaise expérience en révélant ainsi son don, avant d’en parler, et ne veut pas revivre ça sur la place publique. Ainsi, elle l’utilise, mais de manière subtile et discrète (au possible). Elle ne veut pas non plus se sentir comme un monstre, ce n’est qu’elle absolument pas, et se forcer à s’en cacher. Malgré tout, elle connaît l’ambiance de la ville dans laquelle elle vit et préfère faire trop attention que pas assez.

que pensez-vous de l’émergence du groupe de rebelles anti-hunters nommé Uprising ?
Viktoria les trouve extrêmement courageux. Elle sait qu’elle-même, pour le moment en tout cas, ne serait pas capable de le faire. Mais elle apprécie de savoir que des gens, pas uniquement des mutants visiblement, essayent de les protéger et de faire cesser cette ridicule discrimination envers eux. Elle les reconnaît à leur juste valeur et sait ce qu’ils risquent à faire ainsi. Si elle peut leur apporter son soutien, elle n’hésitera pas, mais pas de manière active pour l’instant. Elle leur souhaite de tout son cœur de réussir, de chasser les Hunters de la ville.

PAYS : France. DISPONIBILITÉ : Tous les jours normalement, tout dépend de mon travail ensuite. VOTRE AVIS SUR TH : Pour le peu que j’en connais, il a l’air intéressant !    COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : Par (Winni)fred. PERSONNAGE : Inventé. VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : Pour le moment, non.  UN DERNIER MOT ? :

Allongée paresseusement sur son grand lit double, Viktoria lisait attentivement un livre qu’elle trouvait tout simplement passionnant. Seuls ses yeux bougeaient alors qu’elle était absorbée dans sa lecture, son souffle presque retenu alors que l’intrigue se dénouait lentement. Une musique retentit alors soudainement dans la chambre, la faisant sursauter violemment. Revenant dans le monde réel, elle chercha d’un regard perdu la source du bruit, avant de constater qu’il s’agissait de son portable, posé à l’autre bout de la pièce. Pas motivée à l’idée de bouger, Viktoria agita rapidement le regard et l’objet s’éleva dans les airs, se dirigeant rapidement vers elle, atterrissant en douceur dans sa main. Satisfaite, elle sourit, puis décrocha sans perdre un instant.

« Anya Halló ? /Allô maman ?/ Comment tu vas ? » Elle entendit le rire de sa mère à l’autre bout de la ligne et sourit inconsciemment, sa mère avait toujours cet effet sur elle. « Ce serait plutôt à moi de te poser cette question chérie, c’est toi qui a déménagé ! Tu es bien installée ? » Refermant son livre, Viktoria se leva tout en continuant de parler avec sa mère au téléphone. Elle aimait bouger quand elle appelait quelqu’un, c’était comme une manie. « Cela fait déjà deux semaines maman, je suis installée depuis un moment ! Et tu le sais puisque tu n’as cessé de me harceler de sms ! Son ton était taquin et elle ne reprochait évidemment rien à sa mère, elle appréciait son ton concerné au contraire.

Viktoria ne le dirait jamais à voix haute, mais parfois sa mère lui manquait depuis qu’elle vivait seule. Son esprit clair et tranquille, ses attentions douces et chaleureuses, et ses bons petits plats. Mais cela ne faisait que deux semaines, elle était sûre qu’elle s’habituerait rapidement à être plus souvent seule. Venir à Radcliff avait été comme faire un grand saut dans le vide, et encore parfois Viktoria se demandait pourquoi elle avait fait ce choix. Elle avait dit à tout le monde que c’était pour changer d’air et pour voir son grand frère plus souvent, mais elle-même n’était pas si sûre du pourquoi du comment de ce choix au final. En tout cas, elle y était, et elle comptait y rester.

Elle avait tout juste commencé sa vie ainsi, et avait d’en découvrir bien plus avant de repartir ailleurs. Elle avait l’habitude de changer de paysage et de ville couramment avec ses parents, la seule différence était qu’elle était désormais seule. Une nouvelle part de son histoire s’ouvrait à elle. « Je n’en reviens pas que ma petite fille soit désormais loin de moi… et ait grandi si vite ! Tu t’es bien débrouillée pour Radcliff, tu avais l’air décidée. » Viktoria acquiesça inconsciemment. Une fois qu’elle s’était décidée à venir à Radcliff, elle avait rapidement trouvé une petite maison à louer. Il y avait tout ce dont elle avait besoin, dont cet immense lit moelleux. Quand elle voulait quelque chose, elle était plutôt bornée jusqu’à l’obtenir. Cela avait ses bons et mauvais côtés. « J’adore New York, mais j’avais besoin de changer de paysage, tu me connais ! Besoin de nouveautés. »

Sa mère rit une nouvelle fois à l’autre bout du téléphone, et Viktoria l’imagina bien secouer la tête, ses cheveux châtains dont elle avait hérité volant doucement. « Ah ça pour de la nouveauté ! Tu nous as bien surprise cette fois ! » Viktoria grimaça, sachant de quoi elle parlait. « Papa m’en veut toujours ? »

« Il ne t’en a jamais voulue chérie, mais a plutôt été surpris ! … très surpris, tu aurais vu sa tête hahahaha ! » En entendant sa mère repartir dans un fou rire comme plusieurs fois en ces deux semaines, Viktoria la suivit rapidement. Il y avait une part de soulagement aussi dedans. Elle avait beau faire ce qu’elle voulait, elle ne tenait pas vraiment à ce que son père lui en veuille. Elle n’avait déjà assez à faire avec son grand frère bien trop protecteur. « Et puis je te connais Viktoria, je sais que cette nouveauté ne durera pas éternellement, tu finiras par te lasser et à vouloir autre chose ! Il n’y a bien que les livres auxquels tu restes attachée depuis que tu es petite. »

Elle ne put qu’être d’accord sur ce point. Viktoria avait toujours été fascinée par les livres, par la lecture comme l’écriture. Cette tendance à s’évader, à pouvoir s’inventer un nouvel univers, cela l’émerveillait. Elle se savait spéciale par rapport au commun des mortels, en raison de son don de télékinésie, mais la littérature était différente. C’était une multitude encore plus grande, des univers encore plus magiques, mais surtout des mondes où peu importe ce que son personnage faisait, cela n’avait pas d’impact aussi important sur elle-même que ses actes dans la réalité.

Viktoria assumait toujours ce qu’elle faisait. Mais elle aurait apprécié que, parfois, la société ne la juge pas pour cela. Si elle se moquait des jugements, et que cela ne changeait en rien son mode d’action, il n’en restait pas moins qu’elle ne supportait pas qu’on lui en veuille pour quelque chose qui ne regardait qu’elle et qui ne faisait du mal à personne d’autres. Comme sa décision de devenir stripteaseuse. Arrivée à Radcliff, elle avait postulé à un poste d’assistante bibliothécaire et avait été acceptée, en raison de ses quatre ans d’études et de son diplôme dans « les métiers du livre et du patrimoine ».  Mais incapable de rester en place, elle avait fait le tour de la ville dès le deuxième soir. Prise d’une pulsion subite en voyant le club de strip-tease, elle avait proposé ses services, et grâce à son expérience de danseuse, elle avait été également prise. Dire que la décision n’avait pas été très bien acceptée par toutes ses anciennes connaissances et sa famille serait un euphémisme. Seule sa mère avait ri en l’apprenant, comme toujours.

« J’aimerais que Damjan pense comme vous parfois… » Sa mère soupira légèrement, tout en riant, encore. Elle aimait bien se moquer de ses enfants. « Tu connais ton frère, toujours trop protecteur ! Mais cela lui passera ! » « J’espère… sinon j’irais lui faire accepter moi-même ! » « Et sinon, en parlant de lui, comment ils vont avec Fred ? » Ah. Fred. Ou Winifred de son vrai nom. Winifred Chadwick. La femme de son frère. Et une longue histoire. Très longue.

Pour faire simple, alors qu’elle avait dix-huit ans et se trouvait à Clarksville dans le Tennessee avec ses parents, Viktoria était sortie avec Winifred. Elle avait craqué face au caractère de feu, aux yeux bleus si différents des siens, à la chevelure blonde fascinante. La différence d’âge, cinq ans, avait été excitante. Mais Viktoria était Viktoria. Six mois après le début de leur relation, leurs parents faisaient leurs bagages pour aller à Seattle et Viktoria les avait suivis, sans un regard en arrière… ni même un au revoir.

C’était plus fort qu’elle. Elle avait peur de s’attacher. Non, elle était terrifiée. Aucune de ses relations n’avait duré plus de six mois depuis qu’elle avait seize ans. Depuis qu’elle était tombée amoureuse de ce garçon qui l’avait violemment battu en apprenant par surprise qu’elle était une mutante. Elle en avait été détruite. Elle s’était promise de ne plus jamais tomber dans les filets de quelqu’un, de ne plus jamais aimer en-dehors de sa famille et de l’amour amical qu’elle portait à ses amis. Au contraire, elle avait appris à en jouer. Elle se savait irrésistible, alors elle en profitait. Parfois ce n’était qu’une histoire d’une nuit, parfois ils, ou elles, devenaient des sexfriends. Parfois ils lui plaisaient tellement qu’elle restait avec eux, profitait, se détendait. Puis quand elle sentait qu’elle commençait à s’attacher, elle pliait bagages et partait sans se retourner. Tout plutôt que souffrir à nouveau.

Elle savait que Winifred avait hurlé. Qu’elle lui en avait voulu. Viktoria s’en était voulue aussi. Au départ, elle s’en voulait toujours. C’était sa punition pour son comportement se disait-elle. Puis elle sortait, s’amusait, se changeait les idées. Et elle les rangeait dans un coin éloigné de son esprit. Combien en avait-elle eu depuis ses seize ans ? Elle ne comptait plus. Mais Winifred, cela avait été différent. Fred avait épousé son frère aîné, Damjan. Fred était rentrée dans la famille. Viktoria avait présente pour le mariage, on l’avait même placée en tant que demoiselle d’honneur. Délicieuse ironie. Mais elle ne s’était pas sentie mal, tout cela était derrière elle désormais. Elle en était persuadée, elle le savait. Le soir même, elle s’était retrouvée dans les bras d’une autre et elle avait tout oublié, encore une fois.

« Chérie ? » La voix de sa mère la ramena dans la réalité. « Hmm, oui, pardon, je rêvassais. Damjan et elle vont bien, c’est la ville de Wnnifred après tout. » En vérité, elle ne les avait vus qu’une seule fois en deux semaines, pour que Damjan lui hurle dessus pour son nouveau métier de stripteaseuse. Mais franchement, elle n’avait pas envie de reparler ce moment d’idiotie de son grand frère trop protecteur, et sa mère dû le sentir. « Et ta télékinésie, comment ça va ? Tu continues de t’entraîner ? » « Evidemment maman ! Tu sais que j’adore ça ! Et puis je n’ai pas vraiment envie de recommencer à faire voler des objets en public. » Surtout ici, rajouta-t-elle en pensée, mais elle ne le précisa pas à sa mère. Elle savait que celle-ci paniquerait.

Viktoria avait rapidement appris que le père de Radcliff était anti-mutants, et qu’un groupe d’Hunters sévissait dans la région. Malgré tout, elle avait refusé de partir, elle ne voulait pas laisser ces éléments, et surtout la peur, contrôler sa vie. Mais c’était sûr que le cadre la changeait de l’habitude. Sa famille française, celle du côté maternel, était transmutante elle aussi. Sa mère, Helene, en avait hérité, télépathe qu’elle était. Viktoria avait suivi alors qu’elle n’était qu’une enfant, et même sa sœur Kornelia, actuellement âgée de seize ans, était cryokinésiste. Seul son frère était passé à travers la mutation, ressemblant plus à leur père sur ce point-là, et Viktoria n’avait été capable de dire s’il en possédait un ressentiment ou non. Si c’était le cas, il le cachait bien en tout cas. Sa relation avec Damjan avait toujours été conflictuelle de toute manière, lui cherchant à la couver, elle voulant voler de ses propres ailes. Elle était bien plus proche de Kornelia, celle-ci lui ressemblant plus, le cynisme et le côté joueur en moins.

« Viktoria… j’espère que tout ira bien où tu es, vraiment. Et tu sais que si tu as le moindre problème, nous serons toujours là pour toi. Même pour toi. » Viktoria se mordit la lèvre en acquiesçant silencieusement. « Je sais maman, je sais. Mais tu sais bien qu’on ne m’effraye pas facilement ! » Petit rire, puis silence au bout de la ligne. Viktoria laissa son regard dériver sur le paysage qui s’offrait à elle à travers sa fenêtre. « Maman… je t’aime. » « Je t’aime aussi chérie, fais attention à toi. »