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 pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel.

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Ezekiel Blackwell
Ezekiel Blackwell

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SUR TH DEPUIS : 23/05/2014
MessageSujet: pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel.   pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel. Icon_minitimeDim 15 Fév 2015 - 14:38


Pied au plancher, amour au poing attrape le tonnerre à pleines mains
" Faith & Zeke"
Les urgences ne désemplissaient pas. Un flux continu de patients se bousculait à l'accueil, la sécurité sur le qui-vive face à la véhémence de certains. Une vague de folie semblait s'être emparée de Radcliff, de nombreux individus présentant les mêmes symptômes, des accès de colère aux crises maniaco-dépressives, se soldant parfois dans des épisodes violents envers le personnel. Ezekiel était en train de terminer les sutures d'une infirmière, dont le front avait percuté de plein fouet le coin d'une étagère en s'ouvrant dans le choc, alors qu'un patient en proie à de virulentes hallucinations l'y avait poussée de toutes ses forces. Jetant son aiguille et tout le nécessaire à la poubelle, l'homme se lava rapidement les mains avant de repartir à l'assaut des box bondés. Cela faisait vingt-quatre heures qu'il parcourait ces mêmes couloirs, à tenter de rassembler toute sa concentration malgré la fatigue mordante accumulée tout au long de la semaine. Adressant un signe de la tête aux deux médecins qui pénétraient dans le bâtiment, prêts à prendre la relève après cette journée éprouvante, Zeke acheva ses prescriptions tout en détaillant à nouveau le planning de ses patients. « Tu t'en vas, Ezekiel ? » La voix féminine  fut accompagnée de l'apparition dans son champ de vision de l'une des infirmières, et il haussa un sourcil. « Bientôt, oui. » L'air désespéré de son interlocutrice lui arracha un soupir tandis qu'il se passait nonchalamment la main dans les cheveux, hochant la tête après quelques secondes. « Mais vas-y, montre moi. » La rouquine esquissa un sourire contrit en lui tendant le formulaire qu'il parcourut rapidement des yeux. « Une demande de sortie contre avis médical. Elle est intenable. Impossible à raisonner. Moi, j'abandonne. » La femme haussa les mains pour appuyer ses mots, tandis que le médecin fronçait les sourcils, s'emparant de son stylo. Jusqu'à ce que ses yeux ne tombent sur le nom de la patiente en question.

Cela faisait désormais quoi, trois semaines ? Près d'un mois ? Son chemin n'avait plus croisé celui de la mutante depuis quelques temps, bien plus que d'ordinaire. Leur dernière rencontre s'était soldée dans une surprise sans nom, achevée dans des mots aussi durs que doux, pour se terminer entre un baiser et une nouvelle vague de violence qui avaient ébranlé le médecin. Les pensées d'Ezekiel avaient par la suite été très occupée par ce don de guérison dont il avait été doté par il ne savait quelle force supérieure, lui permettant d'augmenter ses performances à l'hôpital autant que de les diminuer. La pseudo-mutation filait hors de son contrôle, le laissant souvent écoper des blessures qu'il soignait, et vice versa. Pour finalement disparaître aussi rapidement qu'elle était apparue, événement destiné à demeurer de l'ordre du mystère non résolu. Et puis, les chasses avaient repris, les hunters gagnant en armes de choix avec leur nouvelle acquisition fraîchement arrivée sur le marché. Un sérum pour tous les contrôler. Encore plus puissant que l'anneau de Sauron, et tout aussi dévastateur de l'avis du geek de médecin.  Sans feindre l'approbation, ce qui lui valut raillerie et injures de la part des brutes qu'il accompagnait, le médecin s'était également révélé mitigé à ce sujet lorsque le leader de leur groupe lui avait demandé son avis à ce propos. Bien que peu soucieux des pensées d'Ezekiel, il ne s'agissait là que d'une manière de s'assurer que son éthique ne leur mettrait aucun bâton dans les roues, l'homme avait semblé acquiescer face à ses réticences. Ce qui ne  les avait pas empêché d'employer l'arme chimique à son insu. Et puis, Ezekiel avait trouvé la liste. Et tout avait commencé à prendre une toute autre dimension.

Y reconnaissant de nombreux noms de patients ayant séjourné à l'hôpital au cours des derniers jours, le lien s'était petit à petit tissé dans l'esprit du fils Blackwell. Ce qui ressemblait à des décompensations psychiatriques relevaient finalement davantage des effets secondaires. Le médecin était allé jusqu'à se fournir en sérum à l'insu des pharmaciens, détaillant le produit sous toutes les coutures, cherchant un semblant de notice qui se résumait à quelques lignes vides de sens, sans la moindre notion d'effets indésirables. Aucuns articles scientifiques publiés à ce sujet, aucune règle de bonne pratique, aucune trace finalement des études ayant conduit à la création et à la commercialisation de ce produit miraculeux. Et l'homme avait commencé à ressentir une sensation odieuse résonner au fond de ses tripes, face à toutes ces zones d'ombres qu'il n'était pas certain de vouloir éclaircir. L'homme avait interdit à Skylar de se fournir en sérum, et avait renforcé sa surveillance à l'égard de la louve qui le lui rendait férocement. Et s'il avait pu être soulagé de ne trouver trace du nom de Selwyn parmi tous les patronymes inscrits sur la liste, l'un d'entre eux avait cependant coupé son souffle un instant. Cunningham. Les syllabes avaient résonné dans sa boîte crânienne comme trois coups de canon, laissant l'inquiétude croître en lui sans qu'il ne soit capable de la maîtriser. Lui prouvant à nouveau qu'il ne pourrait se détacher de la blondinette malgré toute sa rancoeur à son égard.

Ce furent ces mêmes mots, griffonnés au stylo bille bleu qui apparurent sous ses yeux. Faith était donc ici. Faith, aux urgences. Là où jamais elle n'accepta d'être conduite, préférant crever au bord de la route que  de poser ne serait-ce qu'un orteil dans un hôpital. Les doigts du médecin se crispèrent légèrement sur la feuille. « D'accord, je m'en occupe. » Sans prendre la peine d'écouter les remerciements de l'infirmière, il parcourut le couloir en jetant un oeil dans chaque chambre, sans ne distinguer aucune tête blonde dans le tableau. Relisant une nouvelle fois le nom sur le formulaire tout en fronçant les sourcils, l'homme reprit son chemin en s'attardant davantage sur chaque chambre. Avant de brutalement reconnaître les traits fins de la mutante sous une chevelure sombre, le laissant surpris sur le pas de la porte. « Faith ? Qu'est-ce que tu fous là ? » Pénétrant dans la petite salle, tout en repoussant la porte dans son dos, Ezekiel garda ses distances tout en la contemplant. « Je signe tes papiers si tu m'expliques ce qui t'arrive. »


Dernière édition par Ezekiel Blackwell le Mer 18 Fév 2015 - 0:44, édité 1 fois
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Faith Cunningham
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SUR TH DEPUIS : 26/04/2014
MessageSujet: Re: pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel.   pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel. Icon_minitimeDim 15 Fév 2015 - 16:01





pied au plancher, amour au poing

You poor sweet innocent thing dry your eyes and testify you know you live to break me - don't deny. sweet sacrifice




Une erreur, un seul malheur et tout s'écroulait. La demoiselle avait pourtant tout fait pour passer à autre chose, pour faire mieux, mais elle fut incapable de rester silencieuse face au drame de la cure. Guérir ? Guérir de quoi ? La demoiselle n'avait pas compris le principe même de cette idée, et bien évidemment, elle décida d'accuser le mouvement hunter. Une épuration, mais à travers la génétique. La théorie du complot fut toujours dans les possibilités de la demoiselle, mais en aucun cas elle aurait cru devoir faire la guerre à la science. Son gêne était une évolution, et clairement pas une régression. Même les intellectuels tournaient le dos à la résistante, parce qu'ils avaient tous peur de se faire éliminer. En effet, l'ordre naturel des choses destinait l'être humain à disparaître, mais c'était lui et lui seul qui choisissait d'effectuer cela dans la guerre. Faith n'avait jamais demandé à faire la guerre des races, c'était l'humain qui réclamait cette dernière. La mutante n'avait fait que répondre, cela n'était en aucun cas intelligent, mais elle refusait de se faire tabasser pour le plaisir de quelques connards. Elle avait tout fait, depuis des années, pour se racheter. Des années, pour oublier tout le mal qu'elle avait causé, toutes les déceptions dont elle fut la cause. Son père, sa famille, son mentor, ses frères d'armes, tous connurent la déception au doux nom de Skylar à l'époque. La demoiselle pensait pouvoir se racheter, devenir quelqu'un d'autre, une personne qui vivait en son nom, et non pas pour les autres. Trop tard. À trop vouloir jouer les déesses, la demoiselle était tombée. Venir raconter ce drame dans les détails serait futile. Il suffisait d'une seule dose pour venir retirer toute particularité chez un mutant. Probablement qu'elle aurait préféré mourir ce soir-là. Probablement que cela aurait été trop facile, et qu'elle devait souffrir pour comprendre le prix qu'elle venait de payer. La souffrance se vivant dans le temps. Elle était vide, la demoiselle n'avait plus rien. Son cœur pour se briser, et ses yeux pour crever. Se faire vomir ou même se faire saigner. La demoiselle avait tout essayé pour évacuer le remède de son sang. Impossible, alors la blonde devint brune, la mutante devint une humaine. Comment supporter son reflet dans la glace ? Comment vivre sans une raison ? Les passions de la demoiselle semblaient s'envoler. On lui avait tout volé, mais elle vivait, et c'était cela le grand drame de cette histoire. Qu'importaient les raisons, la demoiselle voulait mourir, mais elle avait trop d'estime pour elle-même, trop d'amour pour sa personne pour aller jusqu'au bout. C'était pathétique. Et le pire dans tout ça ? La brune se retrouvait dans un endroit qu'elle détestait cordialement : hôpital. La demoiselle était donc fichée. Malchance ? Y avait-il une raison de sa venue ici ? Peut-être, peut-être plus que tout le monde le croyait. En tout cas, la brune était fichée. Faith Cunningham était donc officiellement dans un dossier ? Pas si sûr.


L'infirmière quitta alors la chambre de la demoiselle l'air exaspérée. La demoiselle, elle se contenta de continuer à se rhabiller. L'ancienne mutante détacha ses cheveux pour laisser paraître ses cheveux bruns. Cette folle dingue d'infirmière allait revenir. Probablement que la blague « je pourrais vous tuer avec une perfusion » ne faisait pas rire tout le monde. La demoiselle allait se barrer de cet endroit, avec ou sans l'accord d'un médecin. Faith observa sa chambre un petit moment, elle attrapa ses affaires pour se glisser dans un jean, enfiler un débardeur et finalement enfila un pull dénudant une épaule. Faith ne tentait même plus de donner l'illusion qu'elle était belle, elle ne le voulait même pas dans le fond. Elle resterait toujours Faith, mais l'idée de se ramener avec une robe de marque et des talons ne fut en aucun cas dans les projets de la demoiselle. Elle avait l'impression de pouvoir se cacher, comme avant, car qui n'était pas regardé, n'était pas jugé. La brune voulait se fondre dans la masse, qu'on la laisse se démerder. La résistante se dirigea vers la salle de bain pour s'observer un moment. Le miroir laissait paraître tout ce qu'elle avait fui : elle-même. Cette gamine qu'elle détestait tellement. Faible, misérable et seule. Elle plaça ses mains sur le lavabo en respirant une dernière fois. La brune releva le regard, pour s'observer. Ce n'était pas elle dans la glace, mais c'était cette gamine de 16 ans, blonde et qui venait de se faire enfermer. Cela faisait plus de huit ans que l'ancienne mutante n'avait pas côtoyée le monde médical. La demoiselle se voyait, le visage blanc, usé et le regard shooté. Une main vint se déposer sur l'épaule du reflet. Son père. La demoiselle revoyait son père venir lui souffler des mots, des mots durs qu'elle était incapable de se remémorer. Cette même main sembla finalement traverser le miroir pour venir saisir la brune dans un cri strident. Elle recula violemment avant de laisser échapper un hurlement. Puis plus rien, absolument rien. Un rêve ? Bonne question. La brune se releva alors lentement pour retourner dans sa chambre. Bordel qu'elle détestait les hôpitaux.  

La gamine se dirigea vers le lit, se posant quelques instants, le regard ailleurs et une voix vint finalement briser ces quelques minutes de repos. La demoiselle entendit le son de la voix. Elle se releva en se détournant dans sa direction. La brune repensait à tout ce qu'elle lui avait dit – et fait subir – la dernière fois qu'ils s'étaient croisée. La demoiselle lui avait pourtant accordé un adieu tout à fait honorable : une vie pour une vie. Bon le baiser c'était impulsif, mais logiquement, il ne devait pas recroiser la demoiselle. La gamine restait passivement devant lui, il avait une certaine allure lorsqu'il était à son travail il fallait bien le reconnaître. Néanmoins, Faith et les blouses blanches c'était une vieille histoire de haine, alors bon, elle n'allait pas trop fantasmer sur ça. Elle ne dit pas un mot, et le laissa entrer en lui proposant un accord, enfin c'était plutôt du chantage. Il savait qu'elle détestait cet endroit. La brune pourrait quitter cet endroit en créant un carnage derrière elle. Il n'était pas difficile d'allumer une alarme incendie, de voler quelques câbles et d'étouffer tous ceux qui se trouvaient sur son chemin. La gamine n'avait – à l'heure actuelle – plus du tout envie de faire dans la dentelle. Tout était brisé chez elle, alors elle écrasait n'importe qui se trouvant entre elle et la sortie. En tout cas lui, il n'arrêtant pas de la fixer. Mon Dieu qu'elle détestait ça : Faith au naturel qui cachait tout son corps derrière un pull. Super, vraiment super. « Je venais pour... » Un défilé de mode. Voilà la fin de sa phrase, toujours pleine de sarcasme et d'ironie, mais Faith voulait partir et si cela pouvait se faire grâce à l'aide de quelqu'un et dans les règles... alors elle allait répondre. « Ezekiel, si tu es là, c'est que tu as lu le dossier. À moins que la cruche d'infirmière soit tombée par hasard sur toi, et que tu étais le seul médecin disponible. »  Elle respira alors en baissant la tête. « Visiblement la boucle n'est pas bouclée... » Elle esquissa un léger sourire en relevant la tête. Tout sonnait faux, elle n'avait jamais été aussi simple et pourtant elle mentait encore plus qu'avant. « Je suis parfaite maintenant, aux yeux de tous ces salauds du gouvernement je suis saine. C'est sympa, maintenant les hunters peuvent me baiser sans pour autant culpabiliser car je suis une pute de dégénérée.  Alors si ta question est de savoir si c'était mon choix... tu connais déjà la réponse.  » Ezekiel était la seule personne qu'elle voulait sauver, elle l'avait dit, et c'était toujours vrai.


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Ezekiel Blackwell
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MessageSujet: Re: pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel.   pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel. Icon_minitimeVen 20 Fév 2015 - 22:15


Pied au plancher, amour au poing attrape le tonnerre à pleines mains
" Faith & Zeke"
Son regard s'était fixé sur elle dès lors qu'il l'avait aperçue, l'observant quitter le lit pour se tourner dans sa direction et lui faire face. Il s'était stoppé à une distance raisonnable, pour lui laisser le temps de s'accoutumer à sa présence sans lui sauter à la gorge, mais également pris par la surprise de la trouver si... changée, physiquement. Même son regard semblait éteint, et il se fit violence pour soutenir ses iris bleutés qui avaient ternis. C'était plutôt simple. Faith semblait molle, vidée, ne cherchant même pas à le rejeter comme elle se plaisait à le faire en règle générale. Mais il ne se détournait pas, Zeke, car à défaut d'avoir des comptes à lui rendre à lui, elle devait en rendre à l'hôpital. Question de responsabilité, de paperasse obligatoire. Il n'avait pas spécialement tenu à la revoir, et à la simple évocation de son souvenir son esprit avait tendance à s'enflammer. Réveillant de vieilles douleurs fantômes le long de sa colonne vertébrale, sur la voûte de son crâne, et dans le moindre de ses os en général. Une certaine rancune que le médecin avait nourri depuis leur dernière rencontre, au cours de laquelle la mutante avait manqué de le tuer, aussi simplement que ça. Il conservait un sentiment vivace de cette nuit-là, et à cette simple réminiscence ses sourcils se froncèrent légèrement, assombrissant ses prunelles.  Déjà, la brune prenait la parole tandis qu'il se mordait l'intérieur de la joue pour la laisser terminer sans l'interrompre. Pas de pique, pas de mordant, pas de hargne familière. Comme s'il ne s'agissait que du fantôme de ce qu'elle avait été. S'évertuant à conserver un faciès de marbre, qui ne trahirait guère les émotions qui pouvaient le traverser à cet instant précis, ses lèvres scellées ne pipèrent mot. Il l'avait deviné, quelque part. S'il aurait davantage parié sur une perte de contrôle de la part de la mutante, une crise de nerf volcanique engloutissant tout sur son passage, le fait qu'elle n'ait rien tenté pour sortir sans permission l'avait interpellé. Ce n'était clairement pas le genre de Faith d'attendre sagement dans un lieu haï l'aval de personnes qu'elle ne respectait guère. Alors il s'était précipité, sans même prendre la peine de lire les quelques lignes inscrites sur les feuilles volantes de son dossier. Sans avoir la moindre connaissance des raisons l'ayant amené aux urgences. Malgré la colère, la rancoeur et l'indifférence recherchée, il y courrait encore et encore, et cette rancune qu'il entretenait et qui ne lui ressemblait pas s'envolait malgré ses efforts pour la retenir.

Ses yeux ne la quittèrent pas une seconde, il la vit prononcer ces mots qui ne lui en apprenaient pas davantage, baisser la tête pour finalement relever le front en replongeant ses iris dans les siens. Le sourire sonnait faux, évidemment, et il l'accueillit sans aucune réaction, ses traits sidérés frémissant à peine. Jamais il n'aurait songé voir Faith Cunningham dans ce costume de vulnérabilité, jamais. Et c'en était dérangeant. Sa manière de lui exposer les choses était faussement légère, comme s'il s'agissait d'une heureuse évidence, comme si ces mots ne lui écorchaient pas la gueule à mesure qu'elle les prononçait. Ce n'était pas elle. Il resserra une nouvelle fois sa poigne sur le formulaire qui se froissa violemment entre ses doigts tandis que la colère s'engouffrait dans tous ses pores. Celle qu'il avait songé ressentir envers elle, s'il venait à la croiser, et qui se mêlait dangereusement à une rage envers ceux qui lui avaient injecté le sérum de force. D'un pas ferme, l'homme s'approcha de la jeune femme, posant dans un claquement la feuille sur la tablette du lit, bientôt rejointe par son stylo. Se redressant pour lui faire face, le médecin baissa ses yeux vers elle, la contemplant un instant, tiraillé entre diverses émotions qui tournoyaient dans son esprit. Entre l'envie de tourner les talons, celle de l'attraper contre lui, ou encore celle de gueuler, vraiment, il ne savait que choisir. Son regard était sans doute plus dur qu'il ne l'aurait voulu, ses mâchoires crispées tendaient les muscles sur ses joues et la fatigue ne le laissait pas réfléchir correctement. Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'il ne reprenne la parole. « J'ai pas eu le temps de lire ton dossier, non, j'imagine que c'était pas glorieux pour que t'arrives là. » Désignant d'un doigt le formulaire à signer tout en soutenant son regard, Ezekiel réprima un soupir agacé. « Mais ça, ça c'est de la connerie Faith. » Sa voix était légèrement enrouée par la fatigue de la journée, et il se racla la gorge rapidement. « Si tu sors, c'est pas sans surveillance, c'est hors de question. » L'image de la mutante agonisant en pleine rue fit immersion dans son crâne, mélange de plusieurs patients examinés au cours de la journée et ayant tous reçu le sérum d'après la liste à laquelle il avait pu avoir accès. Il n'était pas près à la voir crever par la faute de ceux qu'elle haïssait tant, et ne pouvait pas ignorer la possibilité selon laquelle dans cet état, Faith pourrait être susceptible de se nuire à elle même, sans avoir besoin de l'aide de personne. Le temps avait appris au médecin à quel point la mutation de la jeune femme était importante pour elle, ne pouvant que l'imaginer en n'étant lui même qu'un simple humain. Une seule solution se dessinait alors devant ses yeux. « Je vais rester avec toi. Si tu tiens réellement à prendre ce risque, signe, mais je ne te laisserai pas toute seule. »

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Faith Cunningham
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MessageSujet: Re: pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel.   pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel. Icon_minitimeVen 20 Fév 2015 - 23:19





pied au plancher, amour au poing

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Pourquoi lui ? Sur toutes les personnes que Faith détestait du fond de son cœur : elle tombait sur le celle qu'elle ne pouvait pas haïr. Le hasard avait véritablement un humour de bâtard et ce crevard y prenait un malin plaisir.  La brune n'avait aucune envie, et encore moins la force, de se pavaner et de jouer la comédie juste pour lui faire plaisir et tenter de lui tenir tête. La situation était trop tordue, il redevenait le médecin et elle la patiente, mais cette fois-ci, il était sur son terrain. Faith ne connaissait pas l’hôpital, alors la brune était d'avance la perdante si elle commençait à jouer avec lui. Et puis, en avait-elle envie ? Elle ne le supportait plus, elle en avait marre de tout et même de défendre son propre corps. La demoiselle n'avait plus rien à vendre, elle n'avait plus rien à protéger et elle voulait en finir. Ezekiel se présentait comme un obstacle de plus vers la sortie, mais il se présentait aussi comme un sauveur. Un sauveur, que la demoiselle ne voulait pas. Il semblait froid, et il avait bien raison. Il allait mieux visiblement, il marchait, il respirait et son corps semblait toujours le même. Quelle triste vie, la dernière fois qu'il avait vu la demoiselle, elle se promenait avec des talons et des cheveux blonds avec des vêtements de marque, et c'était lui l'homme à terre. Désormais, elle était celle qui rampait tandis que lui, il brillait. Il avait gagné, Faith était la grande perdante dans cette histoire et s'il venait pour se pavaner, alors elle se contenterait de baisser la tête. Mais pourtant, il restait là à l'observer, froid, mais pas pour autant moqueur. C'était encore plus insupportable de supporter son regard sur la demoiselle. La brune ressentait toute la honte, et se remémorait la dernière soirée passée avec lui. Il avait frôlé le mort, à cause d'elle. La brune ne s'était jamais dite vertueuse, mais elle n'était pas là pour créer des dommages collatéraux. Il n'était pas que ça et il ne se résumerait pas à cela. Ne pas savoir ce qu'il pensait était pire que tout. Colère, mépris ou peut-être de la satisfaction ?  Après tout, Faith Cunningham n'était plus rien, et cela sautait aux yeux. N'importe quel chasseur reconnaissant la demoiselle, prendrait un malin plaisir à la réduire à l'état de misérable créature fragile. Lui, c'était pire, il ne faisait rien.

La demoiselle déballa son discours, et elle observa alors l'homme froisser la feuille qu'il tenait. Ce stupide formulaire qui devait symboliser la liberté de la brune. Elle l'observa se rapprocher alors qu'il déposait la plaquette sur le lit. Il s'approcha et il ne cessait de la jauger du regard. La brune détestait cette sensation, mais après tout, c'était une punition des plus honorables. La demoiselle baissa la tête un instant en fermant les yeux quelques secondes, elle aurait voulu le supplier de ne pas la regarder de cette façon. L'ancienne mutante sentait toute la rage dans le regard d'Ezekiel, pourtant ce même regard était soft et tellement délicat en même temps. En réalité, ce regard ne reflétait rien. Faith interprétait, mais sans le moindre argument. La demoiselle releva finalement la tête pour continuer de le fixer. C'était donc si jouissif de la regarder en chier ? Visiblement c'était le cas. La gamine ne savait pas quoi faire de ses mains, alors elles pendouillaient mollement le long de son corps, mais ses poings se serraient. Elle voulait partir, rien de plus. La gamine laissa échapper un léger souffle de soulagement lorsqu'il décida finalement de prendre la parole. Il n'avait pas lu le dossier ? Bonne nouvelle. La gamine laissa échapper un rire nerveux, en effet, rien n'était glorieux. La demoiselle semblait-elle avide de gloire et de pouvoir ? Absolument pas, alors elle s'en fichait d'être glorieuse à l'heure actuelle. La demoiselle s'attendait à une remarque sur les papiers, et bien évidemment il lui fit une remarque. La brune déplaça alors son regard vers le document pour sortir. Ezekiel s'y opposait, évidemment, cela serait trop facile sinon. La brune esquissa un sourire lorsqu'il évoqua le fait de devoir la surveiller. Ezekiel savait très bien que personne ne pourrait surveiller l'ancienne mutante et qu'elle avait suffisamment de ressources pour brouiller les pistes. La gamine laissa un silence, imaginant ce qu'elle aurait répondu il y a encore trois semaines : qu'elle n'avait pas peur de lui et qu'elle sortirait et cela même si elle devait exterminer chaque membre de cet hôpital. La brune l'aurait menacée avec ardeur et il aurait fini dans le mur, et elle aurait fait claquer ses talons pour sortir par la grande porte. Oui, Faith aurait probablement répondu avec force et motivation, mais Faith était morte, ce n'était qu'un corps et l'âme semblait absente. « Si tu me laisse faire, je peux finir sur un brancard, comme ça au moins tu me surveilleras depuis la morgue. » Elle ne le regardait pas. Elle était sérieuse. Faith était incapable de mettre fin à ses jours, mais se faire tuer était totalement différent.

La rebelle l'écouta alors, annoncer sa proposition, qui était encore une fois non négociable. La brune tapa alors du pied à l'annonce d'Ezekiel, comme un poing dans le cœur en plus. Elle secoua négativement la tête en sentant les larmes monter. Bordel Faith pleurait pour rien depuis qu'elle était sans sa mutation.  « Pitié Ezekiel laisse tomber okay ? Je veux juste m'en aller, je veux pas continuer, car à cause de moi, tu.... »  L'ancienne blonde était incapable de trouver ses mots tellement elle avait envie de le tuer. Elle passa une main ses cheveux avant de finalement se retourner pour reprendre son souffle. C'était ridicule comme situation, elle prit alors une grande inspiration en sentant une larme de plus couler sur son visage. Ce mec avait le chic pour la foutre mal. La demoiselle ne supportait pas les médecins, les hôpitaux et l'odeur des morts et elle détestait encore plus la pitié dans le regard des infirmières. Elle devait partir.  « Okay, on fait comme ça.  » La brune se mordait la peau en retenant chacune de ses larmes. Faith se revoyait gamine, lorsqu'elle se soumettait sans broncher.  « Dans le Hall dans 10 minutes, car si tu me demandes de te faire confiance, je veux que cela marche dans l'autre sens.  » Elle lui demandait de quitter cette pièce, de la laisser signer les papiers pour finalement la retourner dans le hall. Il allait devoir marcher sous cette unique condition. La demoiselle ne voulait pas de compassion, elle voulait simplement sortir d'ici.


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Ezekiel Blackwell
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MessageSujet: Re: pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel.   pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel. Icon_minitimeMer 25 Fév 2015 - 21:59


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" Faith & Zeke"
L'aile de son nez frémit imperceptiblement aux mots de la jeune femme, tandis que ses doigts se crispaient. Ne sachant guère s'il s'agissait d'une simple provocation, le médecin la sonda d'un regard impénétrable, notant dans son expression qu'elle se révélait être on ne peut plus sérieuse. La voir morte n'était pas une option. La phrase lui brûla les lèvres sans qu'il ne la prononce, ne tenant guère à donner par le biais de son inquiétude une raison de plus à Faith pour passer à l'acte. Après cette menace proférée comme une prévision, il était d'autant plus hors de question qu'il la laisse filer sans surveillance. Ce qu'il lui annonça sans détour. Si ses traits étaient restés de marbre durant les dernières minutes, la réaction de la mutante ne manqua guère de le faire légèrement tressaillir. Son coup de pied au sol haussa les sourcils du fils Blackwell qui s'apprêta à prononcer un mot avant de noter ses cils humidifiés ainsi que la marée montante qui voilait ses prunelles. Restant bouche bée, il l'écouta parler sans réellement savoir vers quelle émotion se réfugier. Il aurait dû sourire, se sentir un tant soit peu satisfait de la voir souffrir comme elle s'était évertuée à le faire souffrir lui. Laisser les larmes de Faith étancher sa rancune et assouvir les noires pensées qu'il avait pu avoir à son souvenir. Le médecin avait envie de se frapper le crâne contre un mur, à se laisser attendrir, ou tout du moins, à compatir avec cette femme qui n'avait jamais rien fait d'autre que de le culpabiliser. Sa raison tentait de le convaincre de la laisser s'en aller, et de ne plus chercher à la retenir. Et c'était la voix de la mutante qu'il entendait résonner dans sa boîte crânienne, s'écoulant le long de ses méninges et imprégnant tout son cortex cérébral. Celle qui lui ordonnait de ne plus chercher à la sauver. Tenace, le cerveau ordonnait au coeur tendre de se détacher, de cesser de pulser au rythme des affres de la vie de la brunette, de cette relation sans doute destinée à les perdre tous les deux. Comme des signaux d'alertes tout droit sortis des profondeurs de son subconscient, des images de leur dernière soirée en tête à tête parcourait sa mémoire par flashs. Mais à la voir là, démunie désormais que sa mutation s'était éteinte, à le supplier, lui, ce monstre de hunter, non, ce n'était plus la même personne. Et en cela Zeke ne pouvait lui reprocher les actes semblant désormais appartenir à une autre vie.

Ce fut sans doute la raison pour laquelle il n'émit aucun commentaire, la laissant se retourner en lui exposant son dos tandis qu'il parcourait d'une main ses cheveux courts à contre sens, sans savoir s'il devait réellement attendre ou insister jusqu'à ce qu'elle accepte. La blondinette reprit la parole avant qu'il n'ait eu le temps de se décider, et un sifflement sarcastique s'échappa entre les dents du médecin. Lui faire confiance ? Était-ce une blague ? Après tous ces épisodes où jamais il n'avait su quelle réaction anticiper de sa part, la confiance était un terme qu'il n'était pas en mesure d'envisager. « Te faire confiance. » Répétant comme si cela allait donner plus de corps aux mots, comme si subitement ceux ci allaient gagner en pertinence et qu'il s'y soumettrait sans y réfléchir. Il bouillonnait intérieurement. « T'as intérêt à y être Faith, j'déconne pas. » Ses mâchoires serrées crispaient ses muscles à lui en donner des crampes, et son corps entier semblait s'être tendu sous ses nerfs écorchés. « T'avises plus de te foutre de ma gueule. » Les mots avaient été prononcé autant pour elle que pour lui-même, crachés dans une voix grave qui n'attendait aucune réponse. Comme un reproche qu'il s'adressait également, à se trouver trop crédule de nouveau, en acceptant sa part du marché. Sans un mot de plus, le brun prit la direction de la porte qu'il ouvrit à la volée avant de la claquer derrière lui. S'arrêtant une seconde dans le couloir en venant pincer fortement son front tout en fermant les yeux si fort qu'il en vit quelques étoiles rougeâtres, il prit une inspiration avant de contempler l'agitation qui régnait toujours aux alentours. Un bref regard à sa montre, son rythme cardiaque résonnant à ses oreilles au rythme de la trotteuse, il reprit un pas décidé vers le fond du corridor menant à son bureau. Déboutonnant sa blouse à mesure qu'il s'en approchait, il la retira rapidement en entrant à l'intérieur, la jetant rapidement sur un cintre tout en en vidant les poches avec frénésie. Fourrant son stéthoscope dans la vieille mallette en cuir qu'il traînait depuis son internat, jetant un bref regard au courrier qui l'attendrait pour le lendemain soir sur son bureau, Ezekiel ne s'était sans doute jamais autant pressé de quitter son lieu de travail. Attrapant d'une main sa veste en cuir tout en éteignant déjà la lumière derrière lui, il ne manqua pas de jeter un regard au cadran de l'horloge qui trônait près de la porte. Trois minutes chrono. Tournant deux fois la clé dans la serrure, il prit le chemin de la sortie des urgences tout en saluant rapidement ses collègues.

Ils étaient nombreux à s'être endormis sur les bancs de l'hôpital, entassés les uns à côté des autres sur les sièges en plastiques de la vieille structure. L'accueil fourmillait de moins en moins de monde, et Zeke ne mit pas plus de dix secondes à constater que Faith ne s'y trouvait pas. Sans réellement savoir si elle allait arriver dans les minutes qui suivraient et qu'il avait été trop rapide, ou si elle s'était contentée de se tirer directement sans même prendre la peine de signer les papiers. Poussant un soupir tout en se passant une main sur le visage, sans manquer de jeter quelques coups d'oeil à sa montre, le médecin sentait l'impatience l'envahir. Fixant avec ténacité la porte par laquelle elle était susceptible de faire immersion d'ici les deux minutes restantes pour être dans les termes de leur accord.

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MessageSujet: Re: pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel.   pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel. Icon_minitimeJeu 26 Fév 2015 - 22:01





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Pathétique et perdue. Faith ne savait même plus ce qu'elle devait faire ou quel était le comportement à adopter en société... alors comment connaître le comportement à adopter avec Ezekiel ? La demoiselle voulait mourir, se laisser sombrer et cela était d'autant plus vrai face à cet homme. La brune se contenta d'accepter son marché en tentant de se protéger autant qu'elle le pouvait. C'était pathétique de continuer à lutter pour garder sa dignité, la brune voulait crever, mourir et ne plus jamais se relever... ou du moins elle le croyait dur comme fer. Un suicidaire ne prévenait jamais, et la demoiselle passait son temps à dire qu'elle en avait marre, mais le suicide supposerait un lâcher prise dont la demoiselle ne serait jamais capable. Alors oui, se faire tuer fut toujours son choix préféré, mais aussi le plus con. La demoiselle n'avait personne pour lui barrer la route, personne pour l'empêcher de se foutre en l'air en entraînait des dizaines de mort avec elle si cela l'amusait. Diana était la seule personne qui avait un lien de sang avec la brune, mais la rebelle n'avait plus aucune affection pour son sang, pour ses racines ou même pour ses batailles. Faith éprouvait de l'attachement pour sa demi-soeur, mais rien de comparable. Une seule personne comptait dans sa vie, et il était dans cette pièce. La brune avait perdue la guerre et elle était simplement faite prisonnière, mais elle restait une guerrière. Une guerrière sans arme, une guerrière qui finirait dans la poussière.


Il répéta alors les mots de la demoiselle comme un poing. La demoiselle retint son souffle comme si celui-ci était mauvais pour elle. Ezekiel pouvait dire ce qu'il voulait : il ne valait pas mieux qu'elle. Depuis le début, ils se renvoyaient la balle pour accuser l'autre, mais la brune se rendait seulement compte aujourd'hui que ce n'était que pour masquer le véritable problème. Ce problème qu'elle refuserait toujours d'admettre et cela même dans cet état de faiblesse extrême. Ezekiel avait du pouvoir, et au fond la demoiselle avait espéré qu'il n'en abuserait pas. Elle se trompait, et finalement, comme tous les autres Il prononça des menaces, sans daigner mettre un voile par-dessus pour atténuer ses propos. Il voulait se montrer sous un autre jour, mais si ce n'est briser Faith en profondeur, il ne faisait rien. Il quitta alors la porte dans un mouvement de colère, claquant la porte tel le tonnerre, alors que Faith lentement, sentait son ventre se tordre sous la douleur. Son visage s'écroula alors sous les larmes, plus nombreuses à mesure que les secondes défilaient. La brune s'accrocha finalement au rebord du lit pour glisser à genoux sur le sol de sa chambre. Une main sur sa bouche pour camoufler ses pleures et son mal-être, alors que l'autre s'agrippait au lit comme un dernier espoir de pouvoir se relever. La gamine se revoyait dans un temps qu'elle avait jadis méprisée. Skylar s'était écroulée dans sa chambre d'adolescente, quand pour la première fois son père l'avait frappé malgré ses excuses. Il recommença deux semaines plus tard et les larmes ne coulèrent plus. Faith se souvenait s'être laissé tomber à terre dans sa chambre de terroriste, quand pour la première fois elle avait tiré sur un chasseur. Deux heures plus tard, son mentor se glissa dans la chambre pour baiser la blondinette une toute première fois en lui jurant de toujours la protéger. Et désormais, cette inconnue s'écroulait sur le sol de l’hôpital en ayant la sensation d'avoir pour la première fois aimé. La brune sentait son corps se briser, sa chair brûler et son dernier espoir s'envoler. Jamais deux sans trois. Aimer avait encore ce goût amer, et cette douleur était sans couleur.


Faith se releva finalement, en séchant ses larmes pour glisser une de ses mains dans son gilet, saisir le stylo avec ce même pull et signer le document en laissant une dernière larme couler sur le papier. La demoiselle quitta alors la pièce, le porte-document en main. L'ancienne mutante observa le couloir alors qu'elle se glissait dans ce dernier en laissant la chambre ouverte. Plus personne dans ce couloir, où la lumière semblait encore plus faible qu'avant, où chaque mur se retrouvait recouvert de messages d'un rouge sang écarlate. Tous les secrets de la demoiselle étaient écrits sur les murs, comme un mur de la honte alors que les larmes commençaient déjà à remonter d'un seul œil. Une main vint alors se glisser dans son dos, cette même main que dans la salle de bain et la brune hurla bien malgré elle en fermant les yeux. Une fois les yeux rouvert, elle était en plein milieu du couloir, avec la connasse d’infirmière rousse qui se trouvait derrière elle. La demoiselle calma sa respiration alors, sentant les regards de tous les gens présents dans le couloir. Tous la regardaient comme un monstre, mais certains laissaient paraître de la pitié et c'était pire que tout. La brune se retourna alors violemment pour finalement se diriger vers le hall le pas rapide. Alors que son visage était humide et qu'elle tenait toujours fermement le formulaire, presque trop, la pression paraissait inutile. La gamine arriva finalement dans le hall, plus aucune larme ne coulait, elle avait simplement les yeux explosés et vitreux tandis que ses joues brillaient sous la lumière dégueulasse de cet endroit. La brune pénétra dans le hall le plus naturellement possible, au fond la connasse de rousse pouvait très bien avoir notifiée la crise de la brune par texto au médecin. Ezeckiel était au centre et visiblement il avait toujours ce même visage insipide et vide. Elle arriva finalement face à lui en lui collant son putain de formulaire sur le torse sans la moindre délicatesse. « Voilà ton putain de formulaire. » Elle le fixa, hors de question de rester. « Alors on s'en va, maintenant... Mais tu as encore le choix de te barrer Ezekiel, alors barres-toi putain. Tu n'as aucun devoir vis-à-vis de moi, et tu sais très bien c'est une cause perdue. D'autres gens demandent de l'aide, alors tu devrais aider ceux-là. Pas moi. » Colère. Cela sonnait tellement plus Faith que l'idée d'amour. Dommage, parce que la colère n'était qu'un masque. Et ce masque était contradictoire: elle avait besoin d'aide, elle le reconnaissait, mais elle n'en voulait pas. Pathétique.


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MessageSujet: Re: pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel.   pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel. Icon_minitimeMar 3 Mar 2015 - 21:53


Pied au plancher, amour au poing attrape le tonnerre à pleines mains
" Faith & Zeke"
Le médecin était en train de sentir sa patience s'amenuiser de seconde en seconde, en témoignaient ses regards incessants à sa montre, à la porte, et à la gigantesque horloge ronde qui trônait au dessus des bureaux des admissions. Il commençait tout juste à se demander si la brune n'avait pas mal pris le ton qu'il avait employé précédemment - le temps lui ayant appris que l'on ne savait jamais être trop prudent, avec elle - lorsqu'il la vit enfin déboucher dans l'embrasure de la porte, tandis qu'il sentait ses traits se crisper davantage. S'il était soulagé de la voir respecter son engagement, cela signifiait également qu'ils allaient véritablement passer la soirée ensemble, quelques soient les effets secondaires dont elle pouvait souffrir. Certes, dans un élan de compassion et de responsabilité maladive, c'était bien lui qui s'était proposé en tant que chaperon de la demoiselle. Mais ces dernières minutes lui avaient clairement laissé le temps de réfléchir, et de sentir la rancoeur gonfler en son sein. En venant presque à regretter ce qu'il lui imposait tout autant qu'à lui même. En à peine dix secondes, Faith l'avait rejoint, lui claquant le formulaire contre le torse en lui signifiant grandement son mécontentement, ce à quoi il répondit en levant les yeux au ciel avant de les reposer dans les siens. Rougis et les cils encore légèrement humides, lui rappelant brutalement quelle scène s'était déroulée dans la chambre d'hôpital, et à quel point la jeune femme se trouvait dans un état vulnérable. Incapable de ressentir de la pitié envers elle, l'estimant sans doute encore un peu trop pour cela, Zeke ne put s'empêcher de reconnaître qu'il était impensable de la laisser se promener toute seule dans les rues de Radcliff. Il n'avait certainement pas envie de lire un fait divers sinistre la concernant au petit matin dans le journal. S'emparant du formulaire sans prendre la peine de la remercier, l'homme récupéra un stylo dans son sac et acheva de remplir le papier en y apposant sa signature, en parfait parallélisme de celle de l'ancienne mutante.

« Si j'ai signé ça, c'est pas pour que tu t'en ailles toute seule avec tes idées noires. » Lui adressant à peine un regard tout en se dirigeant vers le bureau central du hall, il déposa les feuilles auprès de la secrétaire tout en lui indiquant la conduite à tenir, avant de faire demi tour pour rejoindre Faith. Ne cessant d'entendre les derniers mots de la brune se répéter dans son esprit, cette manière de l'encourager à se barrer et à la laisser se débrouiller par elle même, toujours ces mêmes paroles qui commençaient à faire bouillonner son sang dans ses veines à mesure qu'il revenait à sa hauteur. « Maintenant, on peut partir. Et non, personne n'a besoin de mon aide, pas ce soir. T'es la seule à te casser sans surveillance médicale. Une patiente trop têtue, et un médecin consciencieux. T'as qu'à voir les choses comme ça, si ça t'aide à l'accepter. » Un léger rictus accompagna ses paroles, essentiellement nerveux et finalement bien peu moqueur, fruit de l'exaspération que lui amenait ce même débat qui revenait sans cesse. Son ton était bas, suffisamment pour que les quelques personnes encore présentes ne profitent pas de leur discussion. « Et crois moi, j'ai pas besoin de ta bénédiction pour m'en aller. C'est pas par nostalgie du bon vieux temps que je reste. » Allusion venimeuse à leur dernière confrontation, et peut être même bien à toutes ces autres rencontres des derniers mois qui n'avaient été que souffrance morale pour l'un comme pour l'autre. S'il avait été un parfait goujat, Zeke aurait peut être même fait allusion au baiser, précisant qu'il était là le seul souvenir presque agréable au nom duquel sa bienveillance de ce soir pouvait se justifier. Mais Ezekiel était bien loin d'être un goujat. A vrai dire, il ne trouvait la force de lui répondre que dans le fond de rancune qu'il nourrissait à son égard. Et si la mutante avait pu avoir de l'importance par le passé, alors qu'il n'était que le médecin et non le chasseur, il aurait été de mauvaise foi que de ne pas reconnaître que tout ce qu'il avait vécu auprès d'elle dans les suites des révélations n'avait qu'accrut son attachement envers elle. C'était étrangement dans la difficulté que le lien semblait avoir gagné en profondeur, du point de vue du Blackwell, bien qu'il ne le reconnut en aucune façon.

Désignant la sortie d'un geste du menton, le brun ne tard pas à reprendre la parole. « J'ai pas de voiture, va falloir marcher. » Froid, net, concis. Glissant les mains nonchalamment dans les potes de son jean tout en prenant les devants vers les portes coulissantes, l'air de la nuit ne tarda guère à venir mordre son épiderme, le réveillant légèrement. C'était soudainement difficile, de trouver les mots, de savoir quel ton employer. Tout restait bloqué dans sa gorge et il ne savait plus quelle conduite adopter. Pivotant légèrement vers la jeune femme après quelques pas dans le silence, Zeke haussa légèrement les épaules. « J'imagine que le plus galant serait de te raccompagner à ton appartement. » Il fallait l'admettre, il se voyait tout de même mal la ramener chez lui sans que cela ne semble de mauvais goût, comme si la nuit ne s'annonçait déjà pas assez  gênante. « Sauf si tu avais d'autres plans. » Ce dont il doutait, reconnaissons le. Après des heures aux urgences, à souffrir d'il ne savait quels maux, la brune n'avait sans doute pas prévu d'aller faire un footing ou d'aller danser. Par politesse, et par non choix,  l'homme s'en enquerrait tout de même. De toute manière coincé à ses côtés pour les heures qui suivraient. Merci à sa grandeur d'âme.

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MessageSujet: Re: pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel.   pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel. Icon_minitimeMer 4 Mar 2015 - 17:46





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Ses idées noires ? était-il assez con pour croire que ses émotions étaient le miroir de sa vie ? Faith avait joué un rôle, toute sa vie ne fut qu'une vulgaire comédie, et il croyait qu'il suffisait de la voir en dépression pour juger ses actions . La brune aimerait lui dire qu'il n'était qu'un bel enfoiré et qu'elle devrait le tuer rien que se faire tirer dessus par la sécurité. Son regard était oppressant, tout ce qu'il dégageait donnait envie à la brune une sensation étouffante dans la gorge. Il s'acharnait et cela ne faisait que détruire encore plus l'ancienne mutante. Tout le monde, mais pas lui. Il était l'incarnation même de ce qu'elle détestait et pourtant elle s'attachait. Pauvre conne. Elle le regarda alors se diriger vers l'accueil, ou l'espèce de bureau central. D'un air hagard elle déplaça son regard dans le hall. Faith voyait des passants pour quelques moments, des patients en train de patienter et du personnel médical. Tous semblaient souffrir. Faith voyait le malheur partout dans cet endroit, elle n'arrivait jamais réussie à supporter les pleures et les larmes chez les autres. Mais pour une fois, elle daigna fixer quelques personnes, même si l'endroit semblait vide. Vide d'âme, de passion ou même de colère. Cet endroit était aussi creux que le corps de Faith. Malheureusement, le nouveau pot de colle fit son apparition. Il revint toujours avec ce même visage, ces même yeux et ce même ton. Il inventa une excuse bidon pour tenter de soulager la conscience de la demoiselle et probablement la sienne, en venant saupoudrer le tout d'un sourire. Accusateur ? Non. Moqueur. Et alors il vint lui balancer une pique de plus. Une de plus, probablement celle de trop. La brune était épuisée, moralement, et elle en avait marre de se battre. Elle sentait sa colère devenir trop forte, mais finalement, c'est la peine qui l'emporta sur tout le reste. « Et c'est par nostalgie que j’espérais te voir vivre.  » Aujourd'hui, il pouvait crever avec les autres. Ezekiel avait décidé de s'avancer sur un chemin glissant, de reparler de cette soirée fut un craquement de trop dans le cœur. Il était vivant, il devrait être mort, et elle le savait autant que lui. Elle était la seule responsable de cela, et elle payait le prix de ses faiblesses. Ezekiel n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle avait fait pour lui : ne pas achever un chasseur. La brune se foutait de la controverse de son appartenance au groupe, mais il sauvait ces derniers sans s'interroger. Faith n'avait jamais fait preuve de clémence face à un chasseur, et puis ce salaud avait débarqué. Il n'avait pas idée de ce qu'il avait brisé en elle, au final, c'était le pire de tous.


Marcher ? Merveilleux. La demoiselle préféra ne rien dire et se contenta de le suivre sans sourire, sans daigner tenter de résister ni même de soupirer. La gamine marchait à côté de lui en fixant droit devant, les mains croisées sur sa poitrine en laissant venir le froid de la nuit lentement venir l’embaumer. Ezekiel décida de briser ce silence avec une phrase de merde qui ne fit pas sortir la brune de son état de réflexion. Elle sentait le regard du médecin, mais elle ne voulait pas croiser encore ses yeux. L'ancienne mutante trouvait cela terrible comme réflexion et la seconde fut comme un second pincement, mais s'il voulait réellement venir parler, alors la brune se ferait un plaisir de venir lui répondre et de l'envoyer chier. « Galant n'existe pas, car si tu étais galant, tu me laisserais me foutre en l'air. » Double réponse. Faith continuait de fixer droit devant, parce que c'était la meilleure chose à faire. Ce pauvre mec espérait entendre quoi ? Il voulait entendre l'ancienne mutante dire qu'elle allait passer une soirée de merde, qu'il soit là ou pas ? Faith ne lui ferait pas ce plaisir et elle préférait le supporter plutôt que de se morfondre devant lui. La brune avança alors à vive allure, envisageant plusieurs fois de s'enfuir en courant ou même de se jeter sous une voiture. Cela aurait été tellement facile et jouissif de voir les larmes du médecin couler sous le poids de la culpabilité. Il méritait tellement mieux que la souffrance que la résistante dégageait. Il pouvait rêver de mieux, aspirer à mieux, et pourtant il était là. Cela expliquait sans doute pourquoi elle ne voulait pas se suicider en pleine rue – en dehors de ses vocations - : elle voulait le voir s'envoler, loin d'elle, et sans devoir supporter un poids.


Arrivant finalement devant son appartement, elle poussa alors la porte du hall en soupirant. Il était toujours là et il ne lâcherait pas. Elle se dirigea alors vers l'ascenseur en appuyant sur le bouton, même si dans le fond, se retrouver seule dans un ascenseur avec lui ne donnait pas envie à la brune. Elle se glissa à l'intérieur en appuyant sur le bouton vers le dernier étage. La brune colla finalement son dos à l'ascenseur pour pencher la tête vers celui qui allait la coller toute la soirée. « Tu coupes ton téléphone avant de rentrer et tu ne l'allumes pas avant de repartir. Tu as interdiction de monter à l'étage du duplex parce que tu as de quoi survivre en bas. Et je crois que je vais me passer de parler des armes que je cache chez moi. » Faith fixait des règles, elles étaient toutes simples et non négociables : il dormirait dans le canapé qui pouvait se déplier de toute façon, il avait de quoi manger et la seule raison de monter était la salle de bain. La plus ridicule des règles pourrait être le téléphone, mais la brune était prête à parier que les hunters s'espionnaient entre eux, et que donc, le téléphone de ce pauvre médecin était sur écoute... ou alors c'était tout simplement de la paranoïa. L'ascenseur ouvrit brusquement ses portes alors qu'elle achevait son discours et qu'elle s'en extirpa rapidement la première. « Et ce n'est pas une proposition. » la brune s'avança alors jusqu'à la porte de son appartement pour venir sortir ses clés, les mains tremblantes, incapables d'insérer une clé dans la serrure pour finalement y parvenir après quelques fausses paniques. Ouvrant brusquement la porte en lui faisant signe de rentrer en premier. Cet appartement était toujours le même, toujours beau, mais vide d'émotions et d'une impersonnalité bluffante.

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MessageSujet: Re: pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel.   pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel. Icon_minitimeVen 6 Mar 2015 - 0:08


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Les dernières paroles que lui adressa Faith dans l'enceinte de l'hôpital étaient destinées à résonner dans son crâne au rythme de ses pas durant tout le trajet menant à son quartier. Il les accueillit en silence, son visage restant de marbre comme si dans le fond, cela ne venait pas le piquer en pleine poitrine, là, entre les côtes. Un léger tressaillement dans le regard et voilà que le médecin prenait la direction de la sortie. L'échange qui s'ensuivit martela une nouvelle fois sa cage thoracique, tandis qu'il se mordit l'intérieur de la joue à pleine dent pour retenir une quelconque réplique. Le chemin serait suffisamment long pour la voir filer, inutile de surenchérir pour lui donner une raison supplémentaire de se défaire de sa compagnie. Glissant ses mains dans les poches de son pantalon, le médecin s'employa donc à reporter son regard devant lui, gardant tout de même son champ de vision suffisamment ouvert pour éviter de se laisser surprendre par une impulsion de la brune. Son pas était rapide, facilement soutenu par l'endurance du médecin forgée au cours de ces nombreuses années de course à pied, le laissant cependant légèrement inquiet. Elle était trop imprévisible, et si elle l'avait toujours été, elle semblait désormais ne plus rien avoir à perdre. Sans baisser sa garde un seul instant, ce fut en silence que tous deux cheminèrent dans la nuit jusqu'au bâtiment de Faith. Le soupir qu'elle lâcha en pénétrant à l'intérieur du hall fatigua un peu plus encore le médecin qui prit sa suite en direction de l'ascenseur. Quelques brefs coups d'oeil dans sa direction pour tenter de jauger son état d'esprit, et les voilà qui entraient déjà à l'intérieur. Gênant. Voilà le terme qui vint à l'esprit de l'homme en s'y retrouvant posté comme une potiche aux côtés de la brune, sans qu'un mot ne soit échangé, ni un regard adressé. C'était encore pire que lorsqu'ils se gueulaient dessus. Jusqu'à ce que finalement, Ezekiel ne sente ses yeux clairs braqués vers lui, détournant alors les siens vers elle.

Une chose était certaine, il ne s'était pas attendu à ce genre de règles de bonne conduite en la voyant ouvrir la bouche. Arquant les sourcils sans chercher à se contenir davantage, Zeke l'écouta lui énoncer chaque point à respecter, et se contenta de hocher la tête lorsqu'elle eut terminé. Décidément, l'ambiance était de plus en plus chaleureuse à mesure qu'ils parcouraient les étages. Sortant son portable pour jeter un coup d'oeil à l'écran - même si mis à part de la part de Viktor et Merry, le médecin ne s'attendait guère à avoir reçu quoi que ce soit - il éteignit le téléphone en le montrant clairement à Faith, avec un zeste d'exagération. La suivant ensuite jusqu'à son appartement, il la détailla se battre avec ses clés tout en tentant de ne pas laisser son faciès  trahir sa perplexité. Non, vraiment, il ne l'avait jamais vue ainsi. Leur dernière rencontre en ces lieux datait de plusieurs mois déjà, et s'était soldée dans un au revoir sonnant davantage comme un adieu. Zeke passa le seuil de la porte non sans émotion, le murmure de leurs conversations passées bourdonnant à ses oreilles et le laissant légèrement étourdi. C'était drôle, comme un simple appartement pouvait subitement le décontenancer, lui rappelant la ténacité de la colère, cette émotion ressentie pour la première fois à l'égard de la blondinette alors encore mutante. Mais lui ramenant également en salve cette volonté de la convaincre, de faire ses preuves auprès d'elle, de lui démontrer que non, il n'était pas comme eux. Dans quel but, précisément ? Il se revoyait là, alors encore vêtu de son costume d'enterrement, à se déchirer face à la jeune femme qui ne daignait lui laisser la moindre chance d'avancer davantage d'arguments. N'avait-il pas été pitoyable ? N'aurait-il donc pas dû l'écouter, et arrêter de se débattre dans les mailles indestructibles de ce filet qui se resserrait un peu plus à chaque mot ? Il avait fallut attendre cette nuit, ce retour impromptu en cette demeure interdite pour que les questions justes lui viennent en tête. Pourquoi tant de hargne à se défendre, pourquoi un si grand creux dans le bide lorsqu'elle l'enfonçait un peu plus encore ? Ses prunelles se perdirent un instant sous les assauts de ces interrogations, sans qu'aucune réponse ne s'impose au médecin. Comme toujours. Alors, le regard regagna de sa profondeur, arraché aux griffes de ces réminiscences tandis qu'il se posait sur la brune.

Ne doutant pas un seul instant de l'effort qu'elle devait fournir pour l'accepter dans son logis, l'homme déposa sa mallette à l'entrée, ne souhaitant guère prendre ses aises là où il n'était finalement que gêne. Retirant sa veste et la déposant sur le dossier d'une chaise, Ezekiel défit machinalement le premier bouton du col de sa chemise blanche, lequel semblait lui comprimer la trachée depuis qu'ils s'étaient engouffrés dans le bâtiment. L'image des mains tremblantes de Faith lui revint à l'esprit, et tout en se grattant légèrement la nuque, l'homme se laissa aller à l'observer un instant. Quoiqu'elle puisse en dire, peu importe le ton qu'elle employait, elle n'était clairement pas bien. Sans réellement savoir comment s'y prendre pour tenter de détendre légèrement l'atmosphère, le brun prit soudainement la parole. « Tes cheveux c'est... C'est bien, comme ça. » Pouvait-on faire plus merdique comme entrée en matière ? Le pire dans tout cela était sans doute qu'il était sincère, bien que peu adroit pour complimenter la gent féminine en général, sauf bien entendu lorsqu'il s'agissait de Merry et qu'aucune ambiguïté n'était susceptible d'entrer en jeu dans ses propos. Restant un instant interdit suite à ses propres paroles, Zeke se racla la gorge tout en faisant mine de s'intéresser à la décoration. Inexistante, comme la fois précédente, et le tour en fut vite fait avant que ses yeux ne terminent leur course sur son hôte. Comme si, une fois les cris et les altercations révolues, il était soudainement bien plus compliqué de dialoguer. A y réfléchir, il n'était pas une fois depuis la soirée au sein du château de Maire où ils aient conversé comme deux individus civilisés. Décidant d'aborder un sujet plus aisé, et dont le questionnement le démangeait furieusement, c'est d'un ton plus assuré que le médecin reprit la parole. « Vu que j'vais essayer de t'éviter trop de désagrément avec ces effets secondaires...  Tu pourrais peut être m'expliquer ce qu'il en est ? » Calmement, pour ne pas risquer de la voir lui exploser à la gueule, Zeke l'interrogea. S'il devait passer la soirée prêt à intervenir si elle pétait un plomb, il était toujours utile de savoir à quel genre de problème il allait devoir faire face.
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MessageSujet: Re: pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel.   pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel. Icon_minitimeVen 6 Mar 2015 - 19:05





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L'amour n'était jamais à vendre, mais la haine, se vendait comme des petits pains. La demoiselle savait qu'elle détestait plus facilement qu'elle n'appréciât, rentrer dans les bonnes grâces de la brune semblait impossible. Non pas parce qu'elle était sélective, mais parce qu'elle était difficilement supportable et qu'elle fixait des limites au-delà du raisonnable. Il était presque impossible d'approcher le cœur de Faith sans risquer de se faire piquer, comme une rose. Cette rose était fanée, mais les épines devenaient des ronces et sans une once de bons sentiments, elle se fermait aux gens. C'était facile de se fermer dans une bulle, de s'enfermer derrière une porte ou de s'exiler dans une pièce sans fenêtre, alors, la brune avait fait ce choix. Ce choix de repousser les êtres humains, ou même les mutants. Pas une seule fois la demoiselle s'était liée aux mutants qu'elle tentait de sauver, tuer un hunter ne voulait pas dire devenir l'ami de la victime. La brune n'était pas là pour jouer la policière, mais pour endosser le rôle de meurtrière. Elle était cette anonyme que tout le monde pouvait détester, cette femme que tout le monde pouvait accuser dans cette chasse aux sorcières. Désormais, la brune n'était qu'une petite humaine, se promenant dans les rues en hurlant par moments, pour finalement continuer d'avancer. L'humanité refusait d'admettre que la perfection était dans la diversité, et certainement pas dans l'unification d'une seule et même race. Un humain restait un humain, pathétique et sans particularité, un mutant, lui, était différent de celui qu'il croisait dans la rue. C'était cela la force de ce groupe : la différence. Faith avait toujours vécu sa guerre de cette façon, qu'importaient ses envies de vengeance et son besoin de faire saigner la branche des hunters. La blonde fut longtemps l'arme d'une destinée qui la dépassait et dont tout le monde avait joué, mais désormais, elle était la brune qui marchait en silence sur son propre cadavre.

Ezekiel n'était qu'un souvenir du passé, un homme de plus, cela pourrait presque sonner comme un tableau de chasse, mais ce dernier s'effaçait à mesure qu'elle avançait. Elle lui expliqua trois petites règles, rien de bien méchant et cela coulait de source ou presque. Ezekiel savait que la brune était une grande amatrice d'armes, il savait qu'elle maniait les armes à feu, mais les couteaux étaient aussi une arme que la demoiselle affectionnait, et son arc qui semblait décorer son « bureau » depuis des mois sans pour autant bouger. Cela lui rappelait son douloureux passé, ses erreurs et tous ses malheurs. L'histoire de l'étage était simple à expliquer : elle voulait préserver son intimité. Faith Cunningham voulait préserver un dernier endroit ou personne n'était jamais entré : sa chambre et son bureau. Personne n'était monté à l'étage, et pourtant la demoiselle continuait de verrouiller son bureau à double tour et de cacher une arme dans toutes les pièces de ce sordide endroit impersonnel. La seule pièce personnelle était ce stupide bureau, recouvert de noms, de photos, comme si une carte des morts de Faith se trouvait au mur avec les futures victimes. C'était son mur de la honte et elle refusait de le voir tomber sous le poids d'un médecin. Et finalement, l'inexplicable demande : couper le téléphone. L'ancienne mutante avait l'habitude de se cacher et il était presque impossible de la localiser : téléphone jetable, pas d'abonnements en dehors de la télévision et d'internet sous un faux nom. Ezekiel était peut-être quelqu'un qui se croyait bon, mais il ne pouvait en aucun cas affirmer que ses collègues étaient tous délicats et tendres. Il avait soigné la rebelle, alors il savait ce qu'il en était et que les cicatrices qui refusaient de partir dans son dos n'étaient pas là que pour augmenter sa sexe-attitude.

Elle était de nouveau dans cet appartement, elle claqua sa porte pour le laisser entrer. Ne relevant même pas la subtile moquerie avec le téléphone. La brune faisait cela pour lui, et certainement pas pour elle. La résistante était devenue une vulgaire humaine qui ne valait plus rien, qui n'était qu'une ancienne résistante, mais Faith redeviendra la cible numéro un, et cette fois, elle mourrait. La gamine s'avança finalement dans son propre appartement en laissant ses bras tomber le long de son corps. La gamine avança vers son canapé pour y déposer son sac, avant de se détourner vers la table du salon. Toujours ces mêmes roses blanches – cinq exactement - qui semblaient régner sur cet endroit, la demoiselle soupira avant de saisir violemment le vase pour se diriger vers la cuisine. Elle ne faisait même plus attention au médecin, et alors qu'elle se dirigea le pas rapide vers la poubelle de sa cuisine, elle entendit la remarque du médecin et alors que sa main sûre semblait prête à jeter les fleurs, elle s'arrêta un moment. Elle lui tournait le dos, et sentait son souffle trembler, se mordant les lèvres, bordel elle avait l'impression de passer son temps à chialer. C'était pathétique, il essayait d'être gentil, et au lieu de l'envoyer chier – comme elle adorait le faire -, ou tout simplement de le remercier... elle resta silencieuse. Détournant finalement légèrement le visage dans sa direction, son visage était visible, mais la brune continuait d'avoir le regard perdu. « Le sang se voit moins que dans des cheveux blonds. » Elle était sérieuse, elle ne l'envoyait pas chier, elle pensait sincèrement ce qu'elle venait de dire. Pourtant, elle ne sembla saisir l'horreur de ses propos seulement après coup. Elle laissa alors violemment le vase s'écraser au fond de la poubelle, le verre se brisant dans la chute et elle referma alors la boite en plastique. Pouffant finalement toute seule en passant une main sur ses cheveux. « Mais merci, personne m'avait dit ça, enfin sans regarder mon décolleté après on va dire. » C'était triste, mais c'était vrai.

La brune se dirigea machinalement contre son plan de travail pour y croiser les bras et continuer de fixer le médecin. Il parlait et venait poser une question, pas totalement conne, et de toute manière elle n'avait rien à perdre. Elle esquissa un sourire, gêné, presque gentil en fait tellement elle avait l'impression d'être conne. « C'est rien Ezekiel... c'est banal ça passe tout seul et c'est jamais rien de grave. » Elle savait pas quoi lui dire sans passer pour une petite chose faible et elle ne supportait pas cette sensation, mais plus vite il avait ce qu'il voulait, plus vite elle irait dormir. « C'est des crises passagères, des hallucinations le plus souvent, ça représente toujours une réalité, des souvenirs le plus souvent... des peurs généralement. Tout le temps, en fait. On va éviter les blagues de merde comme quoi finalement certains trucs me font peur. » Simplement une précision, car après tout, il pourrait en rire.

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Ezekiel Blackwell
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MessageSujet: Re: pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel.   pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel. Icon_minitimeMer 11 Mar 2015 - 22:38


Pied au plancher, amour au poing attrape le tonnerre à pleines mains
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Il avait contemplé Faith s'emparer du vase de roses blanches qui trônait toujours en maître sur la table de son salon, captant le regard dès l'entrée dans la pièce. Demeurant immobile en la voyant partir dans la direction de la cuisine, le médecin pris au dépourvu avait tenté une approche en la complimentant maladroitement, s'attendant instantanément à récolter un ricanement de sa part ou une crise de colère. Qui pouvait savoir la manière dont réagirait la brune, après tout ? Sans lâcher son dos du regard, il vit ses épaules s'affaisser légèrement, alors qu'elle se tenait à plusieurs mètres de lui, postée dans sa cuisine. Se tournant très légèrement vers lui, et lui laissant le loisir d'apercevoir son visage, un certain malaise s'empara du médecin en distinguant ses traits. Non, ce n'était clairement pas une réaction à laquelle il s'était attendu. Et encore moins aux mots qui suivirent de près. Ce fut au tour de l'homme, de détourner légèrement les yeux, les baissant imperceptiblement tout en restant interdit. Ses propos étaient glauques, son ton ne faisant qu'amplifier le côté sordide de sa réponse. L'éclat du vase au fond de la poubelle lui hérissa l'échine, violentant encore un peu plus ses pensées embrouillées. Et plus les secondes s'écoulaient, plus le bordel de la situation s'amplifiait de son point de vue. Le remerciement que lui adressa Faith accompagné d'un léger rire le conduisit à reporter un regard perplexe sur elle, tant cela contrastait avec l'horreur de ses précédents propos. « Y'a un début à tout, j'imagine. » La fixant un instant sans ciller, tentant de cerner son véritable état d'esprit, qui vacillait des larmes au rire en une minute. A se demander si le vaccin ne l'avait pas rendue maniaco-dépressive.

Remontant d'un geste machinal les manches de sa chemise sur ses avants bras, Zeke finit par s'approcher du plan de travail sur lequel l'ancienne mutante se tenait appuyée, lui demandant plus d'informations sur les effets secondaires dont elle souffrait. S'arrêtant à une distance raisonnable de son hôte, le médecin fronça les sourcils en entendant le début de sa réponse. Évidemment, que ce n'était rien de grave. Comme s'il s'était attendu à ce qu'elle s'épanche à ce sujet. C'était déjà un miracle qu'elle ne se soit pas contentée de l'envoyer bouler. Mais le brun ne comptait pas lâcher le morceau si facilement. « T'es sûre, Faith ? Parce qu'on dirait que c'est tout sauf banal. » Sans relâcher ses iris clairs des siens, le médecin continua à soutenir son regard en sentant ses mâchoires se serrer. Il regrettait subitement de ne pas avoir pris le temps de lire son dossier, peu certain d'obtenir de véritables réponses de la part de jeune femme. Comment était-elle arrivée à l'hôpital ? Si elle n'y était certainement pas venu de son plein gré, c'était bien que quelqu'un avait dû prendre l'initiative de l'y conduire ou d'appeler une ambulance. Ce n'était certainement pas "rien", ni "banal". Cette manière de minimiser ses symptômes laissa un goût amer au médecin, dont le regard perdit en éclat un peu plus encore. « Tu crois que j'reconnaîtrais pas une patiente qui ment, après toutes ces années ? » Le ton était légèrement ironique, laissant revenir à la surface le fait qu'il était là en tant que médecin et qu'elle n'était que sa patiente, qu'il la considérait comme telle ce soir et qu'il l'analysait de cette manière également. C'était sans doute plus simple. Prendre du recul, ne pas se laisser trop atteindre par le mal-être tout en ayant tout de même une certaine empathie. Pourquoi, au juste, plaçait il soudainement cette barrière, alors qu'il la complimentait encore sur ses cheveux quelques minutes plus tôt ? Une sorte de mécanisme de défense, sans doute, dont il n'avait pas conscience. Un réflexe destiné à faire taire cette sensibilité qui le poussait à la protéger malgré elle, à s'inquiéter pour elle plus que de raison. Et certainement pas de manière uniquement professionnelle. Ces pensées emportèrent son regard loin de celui de la brune, partant un instant s'évader dans le vague.

Des hallucinations. Non, ce n'était définitivement pas qu'un symptôme négligeable. Zeke l'écouta lui expliquer, le coin de sa bouche s'élevant imperceptiblement à ses derniers mots, bien que rien en cet instant ne lui donna envie de sourire. Parce que les putains d'hallucinations, ça le connaissait, et ce n'était clairement pas de bons moments à passer. Surtout lorsque cela commençait à toucher aux peurs les plus viscérales, ou encore à la culpabilité. Son stress post-traumatique lui en apportait son lot hebdomadaire, et sans doute son psychiatre aurait il jugé utile qu'il avale quelques médicaments pour les voir s'amenuiser avec le temps. Ce qu'il ne faisait pas. Un médecin était sans doute le plus têtu des patients, le plus chiant à vrai dire, c'était une évidence. Il était ainsi mal placé pour faire des remontrances à son interlocutrice, ce qui ne l'empêchait pas de penser pouvoir l'aider en cas de besoin. Pour ce qui était de ce genre de syndrome, rien ne valait de l'avoir vécu pour savoir comment agir en cas de crise. Cela s'était notamment prouvé lors d'un de ces jours où il avait dû amener un de ses chiens chez le vétérinaire, tombant alors sur un Viktor en pleine crise lui apportant son lot de réminiscence irréelles. Si Ezekiel avait été en mesure de l'aider face à ses souvenirs de guerre, il pourrait sûrement gérer les démons virtuels de Faith. C'était tout du moins ce qu'il espérait. Et voilà que finalement, un point de similitude s'imposait entre le chasseur et la mutante, parmi leurs nombreux points de rupture accumulés au fil des mois. « Et bien, on dirait qu'on a un point en commun, finalement. » Malgré le sarcasme de sa phrase, Zeke ne riait pas. Pas du tout. Son regard toujours absent finit par se porter à nouveau sur elle. « J'sais pas ce qu'ils ont foutu dans leur produit, pour que ça merde autant.  Peut être que ça diminuera avec le temps. Peut être que.. » Ses mots restèrent en suspens. Peut être qu'elle retrouverait sa télékinésie. Laissant le fantôme de ses paroles s'évanouirent dans les airs sans les prononcer, le médecin la contempla, totalement impuissant. Lorsqu'il reprit la parole, aucune émotion ne sembla percer dans son ton, se faisant violence pour n'en laisser filtrer aucune en sachant pertinemment que toutes s'évaderaient dans le cas contraire. « T'es pas toute seule, en tout cas, face à tout ça. T'es pas toute seule et peu importe ce que tu crois, des gens tiennent à toi. » Fermant les yeux une seconde en se doutant qu'il ne servait à rien d'employer le pluriel lorsqu'ils savaient tous deux qu'il parlait de lui même, Zeke se mordit la joue en relevant ses paupières, observant la belle. Sans qu'il ne sache bien pourquoi - la fatigue altérant fortement son temps de réaction, le conduisant à agir avant de réfléchir - le médecin leva légèrement le bras dans sa direction, tout en gardant les yeux baissés vers elle. Ses doigts écartèrent doucement une mèche brune de son visage, le temps pour lui de détailler ses traits. Et de se rendre subitement compte de ce qu'il était en train de faire, écartant rapidement sa main de son visage.
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MessageSujet: Re: pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel.   pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel. Icon_minitimeJeu 12 Mar 2015 - 18:48





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« Et une fin a tout. » Elle n'y arrivait même pas. L'envoyer chier dignement, lui dire de se la fermer, qu'il était con et qu'elle avait mieux à faire que de l'écouter parler et essayer de l'aider. Elle n'arrivait pas à élever sa voix. La brune ne parvenait même pas à hausser la voix pour se faire entendre, pour se faire respecter dans son appartement. La gamine avait envie de se foutre des claques, de se bouger le cul et de ne surtout pas laisser tomber sa guerre. Elle en crevait d'envie, peut-être même qu'elle en rêvait. Ezekiel ne pouvait pas comprendre, il ne pourrait jamais parvenir à l'aider et cela pour la simple et bonne raison que la demoiselle ne voulait pas de son aide. Elle ne voulait pas d'un début, mais simplement la fin. La fin de tout. La fin de sa guerre qui entraînerait la fin de sa propre vie. Il ne réalisait pas l'ampleur que la mutation de l'ancienne mutante, il ne comprenait pas la puissance que cela fut pour la brune, il ne comprenait pas. Elle ne voulait pas le voir comprendre, elle préférait le laisser jouer au bel étalon qui voulait sauver la veuve et l'orphelin. Comment était-il tombé si bas ? Comment était-il devenu cet homme jouant sur les deux tableaux ? Faith ne comprenait pas, il fricotait avec les hunters, mais en protégeant les humains. La blonde faisait le schéma inverse : elle tuait les hunters et ne fricotait que très rarement avec les mutants. Ils étaient seuls, mais d'une façon totalement différente, mais tout aussi absurde. L'un ne pouvait pas rattraper l'autre tellement les histoires semblaient ridicules. Faith choisissait une solitude, Ezekiel en prenait une autre comme si cela allait changer quoi que ce soit au sort de ces tristes individus. Ezekiel avait un avenir devant lui, Faith avait perdu le sien, c'était la seule différence entre les deux.


La banalité ? Faith n'y connaissait rien. Sa vie ne fut que très rarement banale et anodine à son plus grand regret, la demoiselle ne fut pas de ceux et celles qui connaissaient un destin classique dans la prison de la société où le capitalisme était roi. Ezekiel était médecin, il devait comprendre que rien n'était jamais simple. « Ma banalité est juste différente de la tienne. » Elle se souvenait des rues de Détroit, cette ville meurtrie par le vice depuis des années et des hommes tous corrompu jusqu'au cœur. Croiser une femme violée n'avait rien de surprenant, c'était banal. Un massacre entre deux gang n'était pas rare, c'était banal. Tuer un mutant n'avait rien de dramatique, c'était banal une fois de plus. La gamine vécue dans une bulle, un monde unique ou le bien et le mal n'existaient pas et où la survie était la seule dictature. Faith relativisa toute sa vie sur son triste destin, ne laissant ressortir que la rage et la colère d'une enfance merdique. Désormais, elle se laissait dévorer par la peur, la crainte et l'absence de conviction. La brune se laissait sombrer dans son triste destin, sans tenter de fuir ce naufrage, sans tenter de nager pour s'en sortir. La demoiselle voulait mourir, elle voulait en finir et pourtant il était toujours là. Lui, encore, et encore. Elle esquissa néanmoins un sourire à l'idée qu'il était capable de voir si elle mentait. Elle mentait, mais ce dernier ne voyait que la souffrance. Il ne pouvait pas l'expliquer, il ne pouvait pas la guérir ou même la faire oublier. Ezekiel n'était pas un passe temps, et elle refusait de l'associer à un vulgaire moment de plaisir, une simple cible pour défouler ses nombreuses peines. Elle n'était pas une flèche, et il n'était pas la cible. Cupidon était un avorton. Il voulait probablement une réponse, elle se contenta d'un sourire et de baisser le regard. Il pouvait l’interpréter comme il le voulait.


Hallucinations et peurs. Tout cela était devenu un lot quotidien. Ezekiel balança une bombe comme si de rien n'était, une sorte de confession qui venait faire sortir la demoiselle de son égocentrisme naturel et de son égoïsme prononcé. Elle le fixa alors, l'imaginait au plus bas, plus bas que terre, aussi pathétique qu'elle l'était actuellement. La brune tenta d'ouvrir la bouche, mais il préféra continuer en changeant habilement de sujet pour en revenir sur la mutation. La brune était ailleurs, elle en oubliait son malheur pour se concentrer uniquement sur celui qui souffrait autant que la brune. Ils se fixaient, tandis qu'il évoquait un rêve illusoire, mais Faith ne vivait pas dans l'illusion.« Peut-être. Je referais le monde avec ce mot, je pourrais gagner des batailles et je pourrais gagner cette guerre. Je pourrais perdre la vie, je pourrais te perdre, je pourrais. Peut-être. » Faith aimait la douceur des mots, la douceur des phrases poétiques. Elle appréciait la franchise, mais à cet instant, elle voulait se croire face à un recueil de poèmes, comme si la réalité n'existait pas. La demoiselle ne faisait même plus attention à la distance, elle le regardait alors que son regard l'implorait de partir tout en le suppliant de rester. Elle écouta sa dernière déclaration, il n'avait pas idée de ce qu'il disait : ils étaient morts. Tous morts, les cadavres empilés de son douloureux passé. Il déplaça lentement sa main, et cela sonna comme une abomination. Nombreux furent ceux à la toucher, mais son visage était généralement épargné, seul son père bien-aimé pouvait se vanter de l'avoir cogné suffisamment pour avoir frôlé ce visage plus souvent qu'il n'était possible d'en compter. Elle ferma les yeux, c'était une torture, mais il se contenta de saisir une mèche, pour furtivement repartir.

La demoiselle sentit la mèche se reposer comme un coup de poing sur son visage. Et elle l'observa alors. Silencieusement elle se rapprocha à son tour pour venir déposer une main tremblante sur son visage, délicatement sans la moindre agression. Elle esquissa néanmoins un petit sourire. C'était idiot, mais tant pi, elle serait idiote pour un soir. « Tu crois que j'reconnaîtrais pas un homme qui ment, après toutes ces années ? » Et elle se redressa sur la pointe de ses orteils pour venir déposer un baiser sur sa joue. Ce n'était pas comme dans la ferme, il fut délicat, une simple bise qui la brisait. Elle ferma les yeux alors qu'elle sentait une larme couler sur sa joue. Ce n'était pas un reproche, simplement une confession. Elle haïssait les hommes, sauf lui. Elle haïssait le monde, sauf lui. Elle brûlerait sous la haine, sans lui. Elle se détacha instinctivement de lui pour venir se diriger vers son escalier et répartir en soufflant et en s’efforçant de ne pas s'écrouler sous l'afflux de larmes qui semblaient monter. Probablement qu'elle aurait dû lui dire. Lui dire que si elle hurlait, il ne devait pas bouger. Que si elle implorait, il fallait la délaisser. Probablement que tout lui expliquer aurait été mieux, que de s'écrouler au bout de deux marches de l'escalier en hurlant de douleur. Elle aurait lui dire. Elle ne voulait plus mourir.

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MessageSujet: Re: pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel.   pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel. Icon_minitimeDim 29 Mar 2015 - 22:50


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Faith lui répondait, sans grande conviction, de simples mots qui aux oreilles d'Ezekiel souffraient d'un cruel manque de son panache habituel, et qui s'évaporaient doucement dans l'air après avoir passé le seuil de ses lèvres. Sa banalité était différente de la sienne ? Le médecin savait sa vie plutôt rangée, jusqu'à l'année précédente. Si son enfance avait pu être malheureuse au cours de ces huit premières années entre les mains d'une mère psychotique, l'orphelinat n'aidant guère à adoucir les angles, son arrivée chez les Quinn et son cheminement jusqu'au décès de Constance s'était révélé relativement stable, si on laissait les hunters de côté quelques minutes. Une femme, quatre chiens, l'envie d'avoir un enfant et des projets plein la tête, un métier plus que convenable, de bons amis. La mort de son épouse avait semblait-il secoué un quotidien devenu plutôt routinier avec les années. Les mots que lui avaient adressé Faith dans la pénombre de la grange, près d'un mois plus tôt, lui revinrent à l'esprit. Elle les lui avait exposées, ces horreurs, ces actes dégueulasses dont elle avait pu être la victime à l'époque. Cela avait été bref, la souffrance physique du médecin se mêlant à ses paroles et ne lui laissant pas l'esprit assez clair pour réellement comprendre. Jusqu'à ce qu'il ne rentre chez lui. Son regard s'était à nouveau ancré dans celui de la mutante, qui s'était fixé sur lui lors des quelques mots volés du médecin. Cela semblait la surprendre, qu'il puisse partager ces tares psychiatriques avec elle. Ces hallucinations malsaines qui peuplaient son quotidien. Déviant le sujet sans tenir à s'épancher sur le sujet, Faith avait répondu, chaque mot tordant un peu plus les tripes du médecin.

Il avait songé qu'elle repousserait sa main, mais elle n'en fit rien. Fermant les yeux tandis que les doigts du médecin quittait déjà la proximité de son visage. L'instant ne pouvait être qu'éphémère, comme chacun de leur rapprochement, de leurs rencontres. Sans qu'il n'ait le temps d'en apprécier la saveur, ni d'en regretter l'instant. Il l'observa s'approcher, un sourcil menaçant de s'arquer au dessus de ses yeux dans la stupeur. Il sentit son dos se raidir légèrement et ses muscles se contracter en sentant sa paume épouser sa joue, et le contact le laissa interdit. Le sourire qu'elle lui adressa et la phrase qui l'accompagna ne lui laissèrent d'autre choix que d'y répondre d'une légère esquisse de sourire, sincère. S'élevant légèrement à sa hauteur, Faith déposa un baiser sur sa joue, fugace bise qui sembla brûler la chair sous ses lèvres. L'incandescence se propagea à tout son être, embrasant son esprit tandis qu'elle s'éloignait déjà. L'éclat d'une larme scintilla à la lumière sur sa joue tandis qu'elle prenait la direction de son escalier, sans doute. Zeke resta immobile, incapable d'effectuer le moindre geste pour la retenir. Il entendit ses pas effleurer les marches alors qu'il se frottait le front en fermant fortement les yeux, la gorge nouée.

Et un hurlement vint se planter entre ses deux omoplates, tranchant son échine en disséquant ses nerfs à vif, tandis qu'en une fraction de seconde le médecin pivotait sur ses talons, son regard perçant suivant la chute de la mutante dans l'escalier. Il la vit s'écrouler sur les marches, comme dans un ralenti de cinéma, comme si ses neurones avaient du mal à se reconnecter et à fonctionner correctement. C'était donc ça, sa douleur, sa vraie douleur. Un hurlement et voilà que ça le percutait de plein fouet, comme une droite dans la mâchoire. Encore un peu et il en aurait détourné la tête sous le choc. Sous la vision insupportable de celle qu'il avait connu forte, et que ceux qu'il aurait dû appeler les siens avaient détruite. Il n'avait pas voulu le voir, pas voulu y croire. Il avait entendu ses mots, cette manière de parler bien moins tenace qu'auparavant. Les larmes dansant devant ses prunelles claires, de manière bien plus intense et bien plus cruelle aussi que d'autres jours. Ses traits tirés, ces iris ternis par ces journées passées sans sa mutation. Zeke avait cru voir, comprendre. C'était dans cet instant que tout prenait seulement son sens. En quelques pas, foulant rapidement le sol, il parvenait à sa hauteur, posant son cul à côté d'elle et l'attirant à lui. De ces bras qui devraient être aussi solides qu'autrefois, sans une once d'hésitation, sans le moindre mouvement de recul, il l'enveloppa sans daigner la lâcher. Elle aurait beau se débattre, tenter de le frapper, lui aboyer dessus qu'il ne la lâcherait pas. Il ne desserrerait pas son étreinte, pas une seconde, et ne relâcherait pas la mutante de ce qu'elle considérerait comme une entrave à sa liberté, se révélant en réalité n'être qu'une protection envers elle même. Il était prêt, Zeke. A affronter sa peine, sa colère, la folie de cet instant et de ce vaccin qui la rendait vulnérable, la maintenant captive dans les affres de son esprit et dans les assauts douloureux de son corps. Resserrant sa poigne autour d'elle, luttant férocement pour ne pas la lâcher, le médecin capta son regard, laissant le sien s'y noyer un instant, s'y ancrer pour lui laisser l'opportunité de s'y raccrocher, si le besoin s'en faisait ressentir. Aucun mot ne s'échappa durant ces longues minutes, le temps semblant s'être suspendu. Il ne sentirait pas la douleur, si elle le repoussait trop violemment, quand bien même les ecchymoses se dessineraient elles sur son torse. Et il ne reculerait pas sous la menace d'un regard tempétueux. Il resterait là, à la tenir fortement pour l'empêcher de filer se briser à la rencontre d'elle même, d'un dessein morbide qu'il ne souffrirait pas de voir s'accomplir.
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Faith Cunningham
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MessageSujet: Re: pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel.   pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel. Icon_minitimeLun 30 Mar 2015 - 22:40





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Faith, la foi, des fois elle se disait qu'elle aurait mieux Faith de se nommer d'une tout autre façon tellement ce prénom sonnait faux. La demoiselle se souvenait de son ancien, des raisons du changement et de l'espoir qui avait résonné dans son corps lorsqu'elle s'était faite la promesse de changer, de devenir meilleure, de devenir celle qui pourrait faire sourire quelqu'un. La brune changeait, se métamorphosait constamment pour fuir son triste reflet dans la glace, mais jamais elle ne parvenait à un autre reflet que le sien : c'était risible. L'image changeait, mais elle crèverait en était toujours cette gamine perdue qui voulait vivre. Mais pour le monde entier : elle ne serait que la garce qui voulait faire la chasse aux humains parce qu'elle était douée pour tuer. Personne ne viendrait pleurer sa tombe, personne ne viendrait pleurer sa personne, non. Tout le monde viendrait l'enterrer comme une martyre de la « cause » dans le pire des cas, et dans le meilleur, elle finirait sous terre sans la moindre trace de pierre tombale. Faith ne voulait pas marquer le marbre : elle voulait graver le monde à sa façon. Ezekiel n'était qu'un élément perturbateur dans ses projets, qu'une personne dont la vie était inutile risquée. La gamine pensait l'éloigner en allant se coucher, mais dans le fond, le destin n'était-il pas le plus bel enfoiré de cette terre ? En s'écroulant, une seule question venait à l'esprit : pourquoi ?

Deux pas, et son monde s'écroula. Deux marches, et sa réalité fondit pour ne laisser place qu'à l'escalier de sa maison de famille. En haut, sa mère, son père et son frère. Tous l'observaient, elle en train de gravir les escaliers. C'était la réplique d'un portrait de famille, la mère était assise, la blonde trônait sur la droite, son aîné de frère occupait l'espace de gauche alors que son père surplombait. La blonde était absente du tableau. Son visage n'était pas là, son corps était absent et son âme était bannie de cette famille qu'elle avait détestée – excepté sa mère. Ils avaient le visage froid, l'allure grande et le visage hautain alors que la décoration était chaude et chaleureuse. Faith ne détournait pas le regard, avant de finalement, lentement observer le sang couler sur le visage des siens, tous assassinés parce qu'elle était incapable de cacher sa mutation. Sa mère s'était battue pour protéger son enfant, mais incapable de tuer un mutant: Faith paya le prix de ses valeurs. Alors que la blonde voyait sa famille se noyer dans le sang, les mains de la blonde se tachaient de ce sang. Elle était la seule responsable, et elle s'écroula brutalement sur le sol en éprouvant la douleur des siens, de ces gens que la blonde haïssait du fond de son âme, mais le film allait se rembobiner alors qu'elle hurlait de douleur, qu'elle fondait déjà en larmes, incapable de demander pardon, incapable de supplier sa mère de lui pardonner. Et brutalement, ce furent les mains d'Ezekiel qui encerclèrent la demoiselle. Ezekiel ? Il n'existait pas dans ce monde, il n'existait pas, il n'était pas réel. Rien n'était réel. Réel ou pas réel ? Il ne l'était pas. Elle en était persuadée. Alors, sa réalité s'inversa brutalement.


Adieu la maison, mais bonjour les murs blancs de l’hôpital, de l'asile, des fous, des enfoirés, des dégénérés ou des monstres. La gamine sentait la pression des médecins, ayant la sensation brûlante de toujours se faire brûler la peau sous les piqûres. La brune se débattait, ouvrant grand les yeux, elle n'était pas traînée dans les couloirs, mais c'était les couloirs qui défilaient face à son regard égaré, à ses bras désespérément et à ses jambes désemparées. Ezekiel n'existait pas, plus rien n'existait. « pitié... je te jure... ce n'est pas moi... pitié je n'ai pas décidé... lâchez-moi, je n'ai rien demandé... je veux rentrer chez moi... je ne suis pas malade... je vais bien... Je ne suis pas malade... je ne suis pas une putain de dégénérée... je suis ta fille...  je refuse d'avaler vos cachets... reviens me chercher... pitié... » Ce discours fut tenu par la demoiselle les 27 premiers jours de son internement, durant 27 jours, elle ne cessa de supplier son père de venir la chercher alors qu'il l'avait foutu ici pour la voir mourir à petit feu l'enfant de l'erreur. Skylar n'était qu'une erreur, Skylar n'était qu'une faute dans la vie de cet homme. Et alors, la haine naquit dans la gamine de seulement 16 ans. Elle allait haïr son père, renier son frère et abandonner sa mère. Personne ne daigna venir rendre visite à la blonde. Shootée, désespérée, incapable de vivre sa jeunesse, incapable de réaliser qu'elle était un monstre pour eux, et pourtant son don lui suffit à avancer. Elle n'avait ni cœur ni but, mais elle avait sa mutation. Et Skylar survécut uniquement grâce à l'espoir de devenir la meilleure : une déesse chez les hommes.  L'enfant était morte, La révoltée était née.

Basta l’hôpital, bonjour les bras de son premier amour, de celui qui viendrait lui arracher sa virginité, sa famille et qui porterait la demoiselle bien plus haut qu'elle ne pouvait l'imaginer. Son premier meurtre, il serait causé par la haine de cet amant, de cet amour, de sa rage et de sa haine. Dans ce bar, celui où il passait son temps pour motiver ses troupes, la blonde était au bar, elle était encore jeune, bien trop pour boire de l'alcool, mais tout le monde s'en foutait. Elle pleurait ses parents, morts dans la journée. Les larmes coulaient lentement, mais pas une once de compassion sur son visage. En totale contradiction entre sa foi et son corps, la blonde fut brisée. Elle sentit alors son mentor se glisser dans son dos. Elle ne hurlait plus, elle ne se débattait plus, dans les bras de celui qu'elle prenait pour son bourreau. Ezekiel endossait des rôles multiples, jamais le même, jamais le sien, jamais celui qu'il occupait dans le cœur de la gosse. « ils sont morts... ma famille... je ne voulais pas que tu tues pour moi... je ne veux pas briser des vies... pitié Elijah je veux juste aller mieux... je ne suis pas faite pour ça... pitié aide-moi... pitié j'en ai marre d'avoir mal... » Ses larmes se calmèrent alors, et elle bien qu'elle continuait de gigoter, c'était son souffle qui semblait devenir instable. Comme si un cœur s'arrêtait, repartait, comme si son corps se brisait. Elle était à bout. La révoltée venait de s'embrassait, la machine de guerre se lançait dans une guerre dont elle ignorait tout.


Bon vent Skylar. Dans un bar, morbide des quartiers sordides. Cela était deux jours après le drame qui avait embrasé sa cause, ses proches, son mentor et ses peurs. La blonde avait toujours compté sur Elijah pour venir terminer le boulot si elle merdait, mais cette fois, c'était seule qu'elle devait avancer. Un premier hunter dans la poche, collant à souhait. Ezekiel était ce premier hunter qu'elle avait assassiné en lui plantant un couteau dans la trachée... et la réalité revint à elle. Ses hallucinants venaient de s'envoler, son appartement, Ezekiel la tenant fermement. La brune était de retour, le souffle court, la peur au ventre. Le corps tremblant de haut en bas, son corps brisé sous la pression des peurs glauques. La brune ne réalisa que trop tard qu'elle était dans les bras de celui qu'elle voulait protéger. Et alors, elle se recroquevilla sur elle-même encore plus sur elle-même, tremblante et le cœur en peine. Elle effectuait un mouvement répétitif, comme en venant frapper sa tête sans la moindre violence sur le torse de l'homme. « Pas toi, je ne veux pas te perdre toi Ezekiel. » Elle savait ce qu'elle disait cette fois-ci. « Je ne supporterais pas ça... pas encore... pas cette fois. Dégage... c'est mieux pour toi... » Elle se nicha alors contre lui, laissant le sommeil venir la récupérer.

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Ezekiel Blackwell
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MessageSujet: Re: pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel.   pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel. Icon_minitimeMar 31 Mar 2015 - 13:19


Pied au plancher, amour au poing attrape le tonnerre à pleines mains
" Faith & Zeke"
Que se passe-t'il dans ta tête, Faith ? Il l'observait, aux premières loges d'un spectacle à crever le coeur, à la voir se débattre en proie à ces chimères invisibles contre lesquelles il ne pouvait rien. Il ne tenterait pas de la raisonner, pas lorsqu'il savait parfaitement qu'elle n'entendrait pas sa voix, qu'elle ne comprendrait pas ses mots. Les paroles s'évadaient des lèvres affolées de l'ancienne mutante, le médecin n'en perdant pas une miette, les gravant dans sa mémoire sans pourtant chercher à le faire. Mais elles étaient trop lourdes de sens pour qu'il n'y réchappe. Instinctivement, il l'avait serrée plus fort contre lui, dans un mélange de compassion et d'inquiétude. Faith pensait parler à son père, et dans son ton, une supplication. Une dégénérée ? Son père avait-il était hunter, lui aussi ? Avait-il traqué sa propre fille ? Était-ce là la source viscérale de la haine portée par la brunette à l'égard de cette organisation ? Les questions resteraient sans réponse, évidemment. Laissant à Ezekiel le goût amer d'une vérité à demi-découverte, et qui ne se vérifierait jamais. La suite ne s'avérait pas plus réjouissante, croulant sous les sous entendus à travers ce dialogue entretenu par elle seule, et dont l'interlocuteur demeurerait fantomatique pour le médecin. Des cachets ? Malade ? Il ne parvenait pas à assembler deux hypothèses cohérentes que déjà de nouvelles données s'y ajoutaient. Et si cela semblait n'avoir ni queue ni tête, l'émotion de la jeune femme le portait à croire qu'il ne s'agissait pas là de simples élucubrations portées par le seul NH24. Les scénarios s'imposant à lui le répugnaient un peu plus à chaque nouvelle information inconsciemment délivrée par Faith, elle qui pourtant ne parlait jamais d'elle, de sa vie d'avant. C'était presque une intrusion de la part du médecin, auditeur malgré lui d'une vie destinée à rester secrète, bien cachée dans la mémoire de sa propriétaire.

Et puis, tandis que ses côtes commençaient à le brûler sous les gesticulations féroces de son hôte, voilà qu'elle s'immobilisait, brutalement. Zeke pensa un instant qu'elle était de retour avec lui, mais déchanta très rapidement en voyant ses yeux s'assombrir sous les larmes et en l'entendant l'appeler par le prénom d'un autre. Des supplications pour la demoiselle, un supplice pour l'homme. Perdu, happé malgré lui par l'esprit torturé de la brune, les révélations assénées une à une ré-ouvraient de vieilles plaies chez le médecin. Lui non plus, n'avait plus voulu avoir mal. Perdant sa famille en la seule personne de sa femme, pour lui l'orphelin dont la seule soeur à ce jour était partie au loin, sur un autre continent, inaccessible. Il n'avait pas voulu briser de vie, mais y avait participé, la sienne en première ligne détruite par ses soins. Il avait demandé de l'aide, et il l'avait trouvée. On lui avait signifié qu'il s'agirait là d'un feu de hargne qui apaiserait sa souffrance. Abandonner un vice pour un autre. Un cycle sans fin. Il regardait Faith tenter de s'extirper de son étreinte, son regard à lui menaçant de s'embuer à son tour, avant qu'elle ne termine par se calmer. Un simple regard et il comprit qu'elle était revenue. Elle tremblait de tout son corps dans les bras du médecin, et il la laissa un peu plus libre de ses mouvements, pour la voir se balancer légèrement d'avant en arrière, sa tête quittant et retrouvant le torse de l'homme par intermittence.  La bouche du brun s'entrouvrit, prêt à prendre la parole, rapidement devancé par des mots qui le laissèrent interdit. Baissant les yeux vers la brunette, ses mots le touchèrent en plein coeur, et ceux qui suivirent ne tardèrent pas à resserrer un peu plus l'étau autour de son muscle cardiaque. « J'vais nulle part. » Dans ses bras, plus de résistance, la mutante s'était endormie. Sans qu'il ne sache réellement si elle avait pu entendre cette réponse formulée à demi mot, quelques syllabes pour mille significations.

Assis sur les marches de l'escalier, Zeke demeura longuement immobile, Faith endormie dans ses bras, semblant enfin avoir retrouver un semblant de paix dans son sommeil. La berçant légèrement, dans un mouvement imperceptible, inconscient, ses dernières paroles ne cessaient d'aller et de venir dans l'esprit du médecin. La fatigue qui avait menacé d'avoir raison de lui quelques heures plus tôt ne daignait plus resurgir, ou peut être la bridait-il assez de ses multiples réflexions. Le temps s'écoulait sans qu'il ne cherche à l'intercepter, une main doucement déposée sur les cheveux bruns de la jeune femme les caressant par intermittence, machinalement. Il vit la nuit décliner légèrement, prête à laisser la place au jour, de premiers rayons traversant les vitres dans une lueur rougeâtre lui indiquant l'heure matinale et son prochain service à reprendre aux urgences. Jetant un coup d'oeil aux traits ensommeillés de la belle, Ezekiel se releva doucement, passant un second bras sous ses jambes pour la soulever contre lui. Ses muscles fatigués le tirèrent légèrement malgré son poids plume, avant qu'il ne jette un regard à l'escalier. Les ordres de Faith étaient clairs, et il prit donc la direction du salon. La déposant doucement sur ce canapé qui devait accueillir le médecin en premier lieu, celui ci passa une couverture au dessus d'elle avant d'aller se poster en face des baies vitrées. Le regard perdu dans le vague, à contempler le soleil se lever, l'homme frotta machinalement la barbe naissante sur l'angle de ses mâchoires. Une quinzaine de minutes avant que sa montre ne se mette à sonner à son poignet, lui arrachant un juron tandis qu'il en désactivait le mécanisme. Sept heures et demi. Il était temps pour lui de partir. Récupérant sa veste et la passant rapidement, avant de ramasser sa mallette, l'homme hésita une seconde avant de revenir sur ses pas, s'approchant du canapé. « J'dois y aller. » S'abaissant à la hauteur de la mutante, ses mots murmurés pour ne pas la réveiller en cas de sommeil trop profond, Ezekiel l'observa une dernière fois. « Prends soin de toi, Faith. » Une hésitation, une main hasardeuse remontant la couverture sur son épaule, et sa paume en épousant la forme une fraction de seconde supplémentaire. Et la silhouette du médecin prenant le pas de la porte.
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