Sujet: Re: pied au plancher, amour au poing ▼ faithzekiel. Mar 31 Mar 2015 - 20:39
pied au plancher, amour au poing
You poor sweet innocent thing dry your eyes and testify you know you live to break me - don't deny. sweet sacrifice
Mélodie. Méli-mélo. Mélancolie. Mélodrame. Faith se fichait du reflet de sa vie, de la douleur qui s'extirpait amèrement de ses lèvres ou même de son cœur qui se mourrait sous la noirceur des mœurs. La brune mélangeait ses peurs, ses chagrins, ses idées et ses convictions. Ceux qui disaient qu'elle était égoïste disaient probablement la vérité superficielle que la résistante tentait tant bien que mal de préserver pour effrayer les âmes généreuses : cela ne suffisait pas. Ezekiel s'était accroché, alors qu'elle ne laissait paraître rien d'autre que l'image d'une garce, toujours avec garce, mais en préservant la garce. Il était resté à s'accrocher, alors qu'elle voulait le voir décrocher, couper le fil pour se libérer. Ezekiel était resté. Elle pourrait le détester, mais elle n'arrivait pas à forcer la haine. Se forcer à aimer, ça ne marchait pas, mais se forcer à haïr n'était pas non plus pour elle. Faith n'était pas un monstre, elle ne l'avait jamais été. Faith était ce renouveau, cette partie infime de son cœur qu'elle cachait, cette infime partie de joie et d'amour. La brune pouvait dire ce qu'elle voulait, mais elle ne serait jamais autre chose qu'une enfant fragile. Il avait fallu devenir humaine pour comprendre que son humanité était ancrée en elle. Une leçon ? Une morale ? Cela ne changerait rien. La brune voulait survivre, elle voulait vivre et pour cela, elle devait écraser ceux et celles qui voulaient sa mort : les hunters. Sa rage semblait pourtant lointaine, mais elle reviendrait.
Elle ouvrit brutalement les yeux alors qu'elle venait de sentir la chaleur humaine du chasseur s'évaporer dans l'espace. La brune était sur le canapé, redressant lentement sa tête pour la tourner dans l'espace, amorphe et incapable de réaliser ce qu'elle venait de lui faire subir, mais la culpabilité viendrait la dévorer plus tard. La brune se laissa brutalement retomber sur le canapé en fermant les yeux. La résistante allait étrangement bien, elle se sentait sereine, pourtant elle ne supportait pas des bras inconnus de manière générale. Elle le laissa s'approcher, simulant un sommeil – et elle venait tout juste d'en sortir dans le fond. L'ancienne mutante l'écouta, le laissant agir avec la couette sans un mot. Elle se contentait de simuler des respirations, l'écoutant parler calmement comme si rien ne se passait dans l'esprit de la brune. Faith resta de marbre alors que la remarque du chasseur lui donnait envie de rire, de pleurer et de le remercier. Elle ouvrit les yeux en écoutant l'homme emprunter la porte, qu'elle écouta se refermer. La brune resta dans un silence de marbre, la porte se refermant délicatement pour laisser la brune seule avec ses démons. Dans un mouvement brusque elle s'extirpa du canapé en envoyant valser la couette, s'appuyant difficilement sur ses jambes engourdis, elle attrapa violemment la poignée de la porte pour venir ouvrir cette dernière. Il était toujours dans le couloir. Dans un mouvement rapide, elle vint s'agripper à lui, les pieds au sol, ses mains encerclant sa taille et venant se déposer sur son torse, une en bas, une en haut. Elle se contenta alors de chuchoter : « Merci pour ce brin d'humanité. » Et elle rebroussa chemin à la même vitesse pour brutalement claquer la porte, la verrouillée. Elle pensait le revoir, mais finalement, le destin jouerait avec elle, une fois de plus.