Sujet: ❝ nothing is as bad as it seems ❞ (ft.talisa) Jeu 20 Juin 2013 - 0:27
“ nothing is as bad as it seems ”
I'm sorry I don't understand Where all of this is coming from, I thought that we were fine. its all in your mind.
Talisa and Eremon -----------♪-----------♫-----------♪-----------
La journée touchait enfin à son terme. Longue journée. Trop longue aux yeux d’Eremon. Son frère était injoignable depuis qu’il avait décidé de le laisser en plan ici. Il avait pourtant essayé bien des fois de l’appeler, il avait envoyé un nombre incalculable de messages, mais il n’obtenait pas la moindre réponse. Soit il avait eu un problème, soit il en avait suffisamment marre de son aîné pour l’ignorer royalement. Bizarrement, aussi vexante soit-elle, la seconde option lui paraissait plus plausible. Il était parti agacé après tout. C’était peut-être leur ultime dispute, celle qui les avait guettés depuis un moment déjà et qui avait fini par éclater. La famille Borthwick n’existait définitivement plus, leurs parents étaient morts dans un accident de la route bien des années plus tôt. Lyanna avait été assassinée deux ans auparavant et maintenant eux deux semblaient incapables de renouer l’un avec l’autre. Lyanna serait bien déçue de les voir se comporter comme ça. Elle aurait été déçue de les voir renoncer à leurs origines, délaissant leur nom, leur pays, leur vie pour ça. Elle ne pouvait cependant pas les juger puisqu’elle avait été assassinée. Elle n’était plus de ce monde depuis longtemps déjà. Tout aurait été plus simple si sa fiancée n’avait parlait que de lui, tout aurait été tellement plus simple si c’était lui qui était mort ce jour là et non pas elle. Parce que tout était de sa faute. C’était du moins ce que semblait penser son frère, dans ces moments où, plus qu’à l’accoutumé il semblait ne pas réussir à se remettre de la mort de leur sœur cadette. Maintenant, lui non plus il ne pourrait plus rien lui reprocher puisqu’il avait décidé de quitter la ville, de partir seul dans ce vaste monde, parce que c’était plus prudent, moins débile que de rester ici dans le but d’obtenir justice, ou vengeance, à présent, Eremon ne savait plus trop. Son frère avait toujours été le plus raisonnable des deux, sans doute que ça suffisait à penser qu’il aurait du l’écouter et partir avec lui. Ils avaient beau se disputer tous les quatre matins, il aimait son frère et il était la dernière personne qui lui restait. Il était plus logique de partir avec quelqu’un plutôt que de rester pour personne. Ou pour une vengeance qui pourrait lui couter cher. Il le savait, c’était idiot. Désormais c’était bel et bien la seule chose qui lui restait cette vengeance. Son frère était parti et il n’avait pas beaucoup d’amis en ville. Ils n’avaient jamais pris l’habitude de se faire des amis lors de leurs nombreux voyages, cette longue fuite qui les avait menés jusque là. Ça n’avait pas d’importance parce qu’à chaque fois ils savaient qu’ils allaient partir bien vite. Ici pourtant, dans cette ville perdue au milieu de nulle part, cette ville détestable, il avait rencontré Talisa et à cette fille, il s’y était beaucoup trop attaché. Il l’avait compris bien vite et pourtant, il n’avait pas reculé. Elle par contre, elle n’avait pas hésité à prendre la fuite quand elle avait appris ce qu’il était. Un transmutant, un dégénéré, un monstre, il y avait tout de sorte d’appellation pour désigner ce qu’ils étaient, eux, les gens un peu hors normes qui avaient hérité d’une mutation génétique qui effrayait bien des gens. Comme s’ils étaient plus dangereux que des personnes aux gènes sains sachant manier les armes à feu et n’hésitant pas à s’en servir contre des innocents. Lyanna n’avait jamais rien fait de mal. Son don n’était même pas dangereux pour le reste de l’humanité, au contraire, elle pouvait sauver des vies et pourtant on l’avait tuée. C’était absurde. Jamais il ne comprendrait pourquoi certaines personnes, dont Talisa faisait apparemment partie, avaient une telle peur des gens comme lui. Au final, il était sans doute plus sage de sa part d’arrêter d’y réfléchir. Il ne trouverait jamais de réponse à sa question et au bout du compte au lieu de l’aider à comprendre, ça ne faisait que l’énerver. En ce moment, il n’avait pas besoin de ça. Son frère s’était barré Dieu seul savait où et n’était apparemment pas décidé à donner signe de vie et Talisa s’était enfuie comme une voleuse après qu’il renoncer à son secret pour lui sauver la vie. C’était déjà suffisamment énervant comme ça. Entre ça et les soulards qui squattaient le bar ce soir, il en avait sa claque, ainsi, il ne fit pas prier quand enfin, l’heure de la fin de son service sonna.
En un rien de temps, il avait récupérer ses affaires puis quitté le bar. Le soleil était à peine couché, il continuait d’éclairer légèrement la ville, mais bientôt, il ferait nuit et cette nuit au moins, il ne la passerait pas au bar, c’était une bonne chose. Il rentra rapidement chez lui, à pieds, il n’habitait pas bien loin du bar et un peu de marche ne faisait jamais de mal, d’autant plus que ça lui permettait de fumer sur le chemin. Ça en revanche, ça pouvait facilement faire du mal, cependant il s’en fichait et ce depuis bien des années. Au moins peut-être que le cancer le tuerait avant que ce ne soit un hunter qui s’en charge. Il préférait largement le cancer bizarrement, ça avait quelque chose de plus naturel, même si c’était causé par le tabac. De retour dans cet appartement il ouvrit le réfrigérateur pour constaté qu’il était vide. Il n’avait pas fait les courses depuis un moment et de toute évidence, son frère ne s’en était pas chargé non plus puisqu’il n’était plus là. Eremon avait trop souvent tendance à compter sur son frère cadet et ce depuis bien des années, avant même que Lyanna ne perde la vie, à cette époque où il s’était retrouvé tuteur de ses cadets, lui, il n’avait pas beaucoup assuré, beaucoup moins que son frère. Aujourd’hui cependant, il ne pouvait plus compter sur lui, mais il avait trop l’habitude pour réussir à se faire à cette idée. Face à son réfrigérateur complètement vide, il laissa échapper un long soupire. Le fixant pendant bien plus longtemps qu’il ne l’aurait du. Ça ne servait à rien de le regarder de la sorte, ça n’allait pas l’aider à se remplir, malheureusement. Il aurait bien aimé cependant, que ça puisse être le cas. Ça ne marchait pas comme ça. Peut-être qu’il existait quelque part dans le monde un mutant qui avait un pouvoir qui pourrait faire ça. Cette pensée lui arracha un sourire, si c’était le cas, ce type deviendrait rapidement son meilleur ami. Ça, ce serait un don particulièrement utile. Réalisant subitement sa soudaine stupidité, il referma son réfrigérateur d’un geste las. Peu motivé il reprit sa veste qu’il avait déposé en vrac sur le dossier du canapé en rentrant. Une fois qu’il l’eut de nouveau mise sur ses épaules, il quitta à nouveau son appartement pour s’aventurer dans les rues de la petite ville. Il jeta un rapide coup d’œil à sa montre, s’il avait de la chance, le centre commercial ne serait pas encore fermé. Quoi qu’ici c’était Radcliff la ville perdu du Kentucky, il ne serait pas surpris que les commerces ferment très tôt. Au moins à Aberdeen il y avait toujours moyen de trouver une petite superette encore ouverte, même au beau milieu de la nuit. Mais ce n’était pas Aberdeen. Il ne reverrait peut-être jamais Aberdeen et comparer toutes les villes dans lesquelles il s’arrêtait à sa ville natale, ça n’allait pas beaucoup l’aider. Rapidement, alors qu’il n’avait même pas terminé la cigarette qu’il avait entamé à mi-chemin, il arriva au centre commercial. C’était encore ouvert mais pas pour longtemps, il devait faire vite, de toute façon, faire les courses ça l’agaçait tellement qu’il n’était pas du genre à passer des heures dans les magasins. Ainsi, il ne pris que ce dont il avait besoin, quoi qu’on pouvait facilement considérer qu’il n’avait pas besoin d’un pack de bières, enfin de son point de vu c’était nécessaire. Ses courses en mains, il prit quand même le temps de monter dans les étages, s’arrêtant dans un bureau de tabac pour refaire de plein de cigarettes.
Quand il en sortit, tout était en train de fermer. Sans doute qu’il était le dernier client présent dans le centre commercial. Persuadé que ça irait plus vite, il décida de prendre l’ascenseur pour redescendre. Il glissa son bras à travers la porte sur le point de se refermer, pour se glisser in extremis dans la machine. Il posa son regard sur la personne déjà présente dans l’ascenseur, lui servant son aimable sourire de courtoisie. Sourire qui disparu bien vite quand il remarqua qu’il s’agissait de Talisa. Forcément. Il regrettait déjà d’être monté dans cet ascenseur. Il laissa échapper un soupire avant de détourner les yeux pour appuyer sur le bouton du rez-de-chaussée avant de fixer les portes avec insistance dans l’espoir qu’elles décident de rapidement s’ouvrir. Pourtant, l’ascenseur s’arrêta avant d’arriver à bon port. Il n’y avait pourtant pas beaucoup d’étage dans ce centre commercial. C’était même surprenant qu’il y ait des étages. Il avait l’impression que ce machin, c’était le truc le plus grand de la ville. Enfin sans doute que même avec le peu d’étage qu’ils avaient, ils avaient pensé aux ascenseurs pour les chariots, ça paraissait logique. Sans doute que ce n’était pas le moment de s’interroger sur les idées de l’architecte qui avait conçu ce bâtiment. Nerveusement, il appuya à nouveau sur le bouton du rez-de-chaussée, comme s’il espérait que la machine se remettre à descendre. Ils ne devaient pas en être bien loin de toute façon, il pouvait bien faire un petit effort supplémentaire. Il appuya à plusieurs reprises, s’agaçant légèrement, avant de finalement donner un coup sur le tableau d’affichage comme si ça allait changer quelque chose. Cet ascenseur était coincé, c’était déjà assez horrible comme situation, mais en plus il était avec Talisa Lancaster. De toute évidence, c’était elle que la situation devait particulièrement déranger. Seule dans une petite boite en fer avec un mec comme lui. Elle devait très certainement craindre pour sa vie en cet instant précis. C’est sûr, s’il l’avait sauvée l’autre fois, c’était uniquement pour pouvoir la tuer de ses mains, parce qu’il était dangereux. Comme s’il avait vraiment que ça à faire, sauver des nanas pour les tuer après. C’était peut-être le délire de certains types, mais leur problème ce n’était pas une histoire de gène muté mais un trouble psychologique appelé la psychopathie. Il était tant que certaines personnes apprennent à faire la différence entre psychopathe et transmutant. Bref. Lassé il appuya sur le bouton d’assistance qui semblait sonner dans le vide. « Génial. » Il soupira avant de reculer d’un pas pour s’appuyer contre la paroi de l’appareil. Il n’y avait pas grand-chose de plus à faire de toute façon. Il tira son portable de sa poche. Pas de réseau bien entendu. Au moins, ce n’était pas samedi. Si cette fichue assistance ne se décidait pas à répondre, au moins, ils ne passeraient qu’une nuit là dedans et non pas deux nuits et une journée complète, voyons les choses positivement. Il jeta un coup d’œil autour de lui, ce n’était que du métal cet engin ce machin, à bien y réfléchir, il pouvait peut-être faire quelque chose. Il se redressa légèrement, comme le mec ayant une soudaine idée. Cependant, bien vite il reprit sa position contre la paroi. C’était son frère qui aurait pu faire quelque chose contre cette boite métallique. Pas lui. Il n’avait pas vu son frère depuis un moment et il avait malheureusement trop souvent l’occasion de s’approprier les dons des autres. Il avait la poisse vraiment. Quand bien même il aurait pu faire quelque chose, aider Talisa de cette façon là, il n’en avait pas envie. En vérité, il n’avait pas envie de l’aider tout court. Vu comment elle l’avait remercié la dernière fois, ça ne valait même pas la peine d’essayer quoi que ce soit. Même tenter d’ouvrir les portes, ce qui n’était pas physiquement impossible, il n’avait pas envie de tenter. Juste parce que c’était elle. Au pire, il avait de la bière et des clopes, il pouvait bien passer la nuit là sans trop de soucis lui. Il avait déjà passé des nuits dans sa voiture alors il devait survivre à ça. Il n’était pas sûr de pouvoir en dire autant de la délicate Talisa.
Invité
Invité
Sujet: Re: ❝ nothing is as bad as it seems ❞ (ft.talisa) Dim 23 Juin 2013 - 21:24
all was bright when i met you
« A LITTLE BIT OF COLOR ON THE NEXT PAGE, THERE IS ALWAYS SOMETHING BETTER. »
Nébuleuses de songes, nuages suspendus au ciel bleu de son idéalisme, les préoccupations de Talisa l’envahissaient. Et tantôt, une tempête brûlante, aux vents violents, déchaînait toutes ses passions, chacun de ses ressentiments en un torrent d’impressions toutes plus désagréables les unes que les autres. Depuis quelques temps, il n’était pas compliqué de remarquer l’humeur exécrable de la jeune adolescente, ainsi que sa forte propension à s’énerver au premier prétexte. Curieusement, c’était sa façon de chasser ces vilains cumulus de sa tête, sa façon de trouver n’importe quel prétexte pour déverser autour d’elle une pluie de rage sans nom qui pourtant, ne représentait qu’une infime partie de ce qu’elle touchait à peine du doigt. Ils étaient, de toute manière, bien trop complexes pour elle, ces questionnements incessants – petite fille sans mère qu’elle avait grandi, celle-ci ne lui avait cependant jamais manqué plus qu’aujourd’hui ; c’était sans doute la première fois depuis ses quatre ans qu’elle remarquait enfin ce vide béant au fond de son cœur, cette partie atrophiée d’elle-même, qui ne s’épanouirait jamais vraiment. Ce n’était pourtant pas le visage de sa mère qu’elle voyait à chaque fois qu’elle fermait les yeux – le temps passant avait fini par polir cette image, l’user et à la faire disparaître – mais bel et bien cette scène inlassablement. Encore et encore. L’infime seconde où tout avait basculé se répétait à l’infini à son esprit, toujours avec les mêmes détails, la même théâtralité prononcée que celle qui avait plongé le cœur de la jeune Lancaster jusqu’aux tréfonds de sa poitrine. Elle se souvenait encore très nettement du bond que celui-ci avait fait, pressé contre sa cage thoracique dans une douleur lancinante, grisante. Déplaisante. Depuis sa naissance, Talisa avait rarement senti ce genre de chose, ces impressions à même de désarçonner le plus brave des personnages. La trahison. Prise dans le carcan soigneux d’une existence doucereuse, elle n’avait jamais appréhendé la réalité de la vie, ce n’était qu’à présent qu’elle se rendait compte – et la réalité de la vie, était on ne peut plus déplaisante, faite de ces instants où tout basculait, la réalité éclatait et le reste du monde poursuivait son cours. Qu’avait-elle bien pu faire pour tomber de de tels travers ? Qu’avait-elle fait pour mériter d’être traitée ainsi ? - par une tortionnaire de vie qui ne trouvait rien de mieux à faire que d’immiscer en elle cette petite graine de rébellion, l’arroser patiemment, la faire grandir sous le plus brillant des jours, et finalement, l’arracher jusqu’aux branchages de ses racines soigneusement enfoncées dans la terre. Et il y avait pourtant au fond d’elle un sentiment d’inachevé. Etait-ce de l’amertume ? Les humeurs changeantes de Talisa semblaient aller dans ce sens, rien que pour la persuader qu’elle n’avait pas totalement perdu toute prise sur sa vie. Il y avait autre chose, caché sous cette couche de véhémence et de rancœur ; quelque-chose de plus profond. Un vide, semblable à celui qu’avait laissé sa mère en disparaissant de sa vie du jour au lendemain. Ils n’avaient rien de semblables pourtant. Elle et lui. Charlotte et Eremon. Sa mère et… Chaque glissement de pensées de la jeune rousse jusque-là s’interrompait toujours brusquement, en un souffle bruyant de la part de la jeune femme, qui trouvait alors quelque chose d’autre à faire que ruminer ces songes. Mais toujours ils revenaient, comme des ennemis sans pitié qu’elle n’avait pas encore affrontés. Qu’elle n’était pas de taille à affronter. Et les regards obliques, emplis de méfiance des rares compagnies qu’elle avait au cours de la journée, ne l’aidaient pas à penser à autre chose. Car les gardes du corps que lui avait confiés – depuis toujours – son père, eux, étaient bel et bien au courant des derniers actes de rébellion (inédits, pour ainsi dire) qu’elle avait commis : ensemble, ils s’étaient accordés pour ne rien répéter à Thaddeus, et Talisa avait par la même occasion promis de ne jamais répéter de tels écarts de conduite. Simplement parce que ça pouvait à tous leur coûter beaucoup (à elle, moins qu’aux autres). Mais elle n’avait aucune raison, aucune envie de retenter sa chance – ça n’en valait plus la peine, mais malgré l’abattement mauvais qu’elle affichait aussitôt que son père quittait la maison, ses gardes du corps semblaient peu disposés à lui faire pleinement confiance à nouveau.
Au fond, peut-être n’en avait-elle rien à faire, de ce qu’ils pensaient d’elle, eux, les simples larbins qui n’avaient rien de mieux à faire que d’être sur son dos toute la journée – depuis quelques jours déjà, Talisa passait la majeure partie de son temps à les ignorer, ou à leur faire montre de son agacement aussitôt que l’un d’eux faisait un pas de travers. Généralement, elle était plus douce et disponible pour eux, plus sage, comme une enfant de dix ans à peine, trop contente de jouir du confort d’un foyer si grand pour en abuser un tant soit peu. Ils ne semblaient pas adaptés, ainsi, à tout changement venant de la jeune adulte qu’elle était devenue ; il arrivait des jours pourtant, où, lorsqu’elle avait le lourd sentiment d’avoir trois ombres à la place d’une seule et unique, elle s’évadait à s’imaginer défaite de toute cette dépendance. Libre, quelque part. C’était sur ça que Sade avait joué. Sur ça qu’Eremon avait joué lui aussi – et à chaque fois qu’elle pensait à ça, qu’elle se désirait libre d’une quelconque manière, affranchie des obsessions de son père, le jeune homme la rappelait à l’ordre. Elle était trop stupide, trop naïve pour être seule dans un monde pareil – le premier beau jeune prince qui lui souriait et lui parlait de ses exploits de vie parvenait aisément à lui retourner complètement l’esprit ; en définitive, elle ne ferait pas long feu dans un monde aussi hostile que celui qui s’étendait, là, dehors, à Radcliff. L’un comme l’autre, ils ne faisaient plus partie de sa vie. Et n’en feraient plus. Dans certaines classes de littérature, elle avait vu Sade lui lancer de longs regards emplis d’incompréhension face à sa nouvelle attitude, mais Talisa n’avait même aucune envie de s’expliquer avec elle : avant tout parce qu’elle savait (ou une part d’elle le savait et l’acceptait un tant soit peu) qu’elle abdiquerait à la première parole fausse de son amie. Ancienne amie. C’était à cause de Sade qu’elle avait commencé à vouloir aller voir ailleurs, bien loin de son carcan sauf et paisible d’existence que son père lui offrait, c’était à cause de Sade que la jeune rousse avait ouvertement défié tout ce que son père avait si ardemment construit. Et elle ne voulait pas recommencer – surtout pas – alors que toutes les circonstances du quotidien lui soulignaient ouvertement qu’il était bel et bien la seule personne à qui elle pouvait se fier. Lui n’avait jamais voulu que son bien, sa protection dans cette nouvelle société où des êtres aussi dangereux que celui qui avait tué sa mère pouvaient marcher librement – Sade et Eremon avaient représenté cette part de tentation à laquelle elle n’avait pas pu résister ; chose qu’elle regrettait amèrement à présent. La vérité avait au moins éclaté avant que tout ne soit trop tard, avant que son père ne découvre qu’elle l’avait ouvertement poignardé dans le dos pour aller batifoler dans une pseudo-liberté avec deux fous qui n’en avaient eu rien à faire d’elle – c’était bien le seul réconfort que pouvait trouver Talisa au milieu de ses incessantes obsessions et ses remords. Cette vérité pourtant, avait éclaté en plein visage de Talisa à l’instant où elle s’était trop approchée d’Eremon ; elle lui avait explosé en plein visage, en un lourd secret qu’il semblait avoir trop longuement caché à la jeune femme qu’elle était. Volontairement ? Elle n’en doutait pas ; quelque-part à présent, chaque instant passé avec lui sonnait faux et déplaisant, pourri par un doute s’immisçant de plus en plus dans sa tête. Pourquoi donc ? Avait-il eu l’intention de se jouer d’elle comme un ennemi insidieux et retord qui l’aurait trahie au moment où elle s’y attendait le moins ? Au fond, les desseins d’Eremon lui échappaient totalement, surtout parce qu’elle n’avait aucunement envie de se pencher sur ce qu’il avait bien pu penser en la voyant, ce qu’il avait pu penser en lui cachant cette si grande part de lui. C’était alors plus aisé de le détester ainsi, de nourrir pour lui la rage d’une personne trahie – à juste titre. Ou simplement parce qu’elle extrapolait ; c’était plus facile de vivre la situation ainsi, en rageant pour rien, ou pour des prétextes tous plus déraisonnés les uns que les autres. Elle ne voulait pas comprendre de toute manière, elle ne voulait pas ouvrir un tant soit peu sa générosité à… ça. A lui. Et à tous ceux qui lui ressemblaient un tant soit peu. Ceux qui lui avaient pris sa mère.
Et ce n’était qu’une mince occupation pour elle, que d’aller faire le tour du petit centre commercial de la ville pour y dépenser des fortunes. Bien entendu, rien ne ressemblait aux clichés des séries américaines, aucune grande marque ne s’alignait avec les autres magasins dans les galeries du petit centre commercial de Radcliff, mais il était au moins assez grand, assez bondé de boutiques, pour occuper l’esprit de Talisa. Restait qu’occuper était un bien grand mot : souvent, dans ses vingt-et-une années de vie, la jeune Lancaster avait arpenté les couloirs de cet endroit, se baignant dans cette ambiance si cocasse ; tant et si bien qu’elle portait lourdement sur ses épaules aujourd’hui, l’âpre sentiment de connaître les lieux par cœur. Et rien ne changeait à Radcliff, rien de nouveau ne se construisait, la ville n’était définitivement pas faite pour muer de manière régulière et spectaculaire. Tout était toujours pareil et depuis la semaine dernière, il semblait même à la patibulaire rousse que les rayons eux-mêmes n’avaient pas subi de transformation remarquable : elle remarqua sur les présentoirs les mêmes robes, les mêmes pantalons, les mêmes paires de chaussures que celles qu’elle avait déjà ouvertement ignorées la dernière fois qu’elle était venue ici. Si elle avait pu aller faire ses études ailleurs, sûrement qu’elle serait encore, à cette date, toute excitée par les nouveautés qu’elle aurait découvertes, si loin de chez elle – c’était en tout cas ce qu’elle pensait là, baignant dans l’amertume d’un ennui palpable, ce ne serait sans doute pas le cas la prochaine fois qu’elle croiserait le regard d’un type bizarre, ou aurait le sentiment que quelqu’un la suivait dans une ruelle un peu trop ignorée du reste du monde. « Je peux monter dans un ascenseur toute seule. » En vint-elle à marmonner, sous les regards suspicieux de ses accompagnateurs – son téléphone avait sonné, au fond de son sac, et il n’y avait pas à douter que c’était un énième message de Sade, qui continuait de tenter de la persuader de faire quelque chose d’un peu fou et nouveau ce soir encore. Jamais elle ne retomberait là-dedans. Mais elle n’avait pas non plus envie de subir les regards suspicieux des agents de son père dans un endroit aussi confiné qu’un ascenseur : non merci, elle préférait largement s’octroyer la liberté d’être seule pour quelques secondes à peine. Et ce n’était pas comme si elle pouvait disparaître entre deux étages, il n’y avait manifestement plus beaucoup de monde ici, et personne n’était disposé à prendre l’ascenseur avec elle : définitivement, aucun monstre ne sortirait d’où que ce soit pour lui faire quoique ce soit. Malheureusement pour elle, peu de gens s’intéressaient à elle – et quand elle s’intéressait à quelqu’un, il s’avérait que cette personne était mieux loin de sa vie. Elle se renfrogna légèrement, ses accompagnateurs finissant par capituler – elle se les imaginait cependant déjà courir dans les escaliers de peur qu’elle ne leur échappe à nouveau. Ils insistèrent cependant pour lui prendre ses affaires, comme s’ils s’imaginaient que ces quelques otages suffiraient à la persuader de bien se comporter ; franchement, ils voyaient le mal partout. Et franchement, ces derniers temps, elle n’avait pas eu le réflexe d’en faire de même et ça lui avait malheureusement porté défaut. Libérée de ses affaires et de ses habituelles compagnies, Talisa appuya sur le bouton de l’ascenseur, son assurance s’effaçant subitement des traits de son visage, ses préoccupations s’imprimant à nouveau à la surface de celui-ci. Il lui était difficile, au quotidien, d’effacer ses propres pensées, les souvenirs impérissables de cette nuit-là, ou ce désir incontrôlable de revenir sur ses pas, sur la fuite qui l’avait tant éloignée d’Eremon – devoir mentir à son père était déjà une chose difficile, mais faire comme si tout était loin derrière elle maintenant, était plus dur qu’elle ne l’imaginait. Il n’y avait cependant que dans ses très rares moments de vraie solitude que Talisa se laissait aller ainsi, ses épaules s’affaissant, ses bras retombant le long de son corps et ses azurs s’imprimant d’inquiétude. De regret. D’une sourde colère.
Un brusque fracas la rappela à l’ordre, manquant de sursauter, elle leva les yeux vers le nouvel arrivant qui bloquait tout juste les portes. Et en une fraction de seconde, le rose lui monta aux joues, des larmes embuèrent ses yeux. Etait-ce cette colère, justement, qui lui serrait maintenant les entrailles ? Ou autre chose ? Quelque chose comme… du regret ? De la gêne ? Un instant durant, elle croisa les bras, ses yeux accrochés à un point fixe, qui n’était ni Eremon, ni dans la région environnant le jeune homme – recroquevillée dans un coin de l’ascenseur, elle faisait piètre figure pour sembler totalement inébranlable. Puis elle décroisa les bras, se rendant compte que c’était un réflexe stupide, elle tira son téléphone, avant de se souvenir que Sade lui avait envoyé un message quelques instants plus tôt. Elle l’ignora ouvertement, avec la même aisance qu’elle semblait ignorer Eremon. Pourtant, sans doute ne le savait-il pas, mais chaque bouffée d’air glissant dans ses poumons maintenant était plus brûlante que la précédente, baignée d’amertume, de cette chose innommable qui la préoccupait tant. Mais cette illusoire trêve ne fut que de courte durée, puisqu’à nouveau Talisa fut happée par la réalité, la main d’Eremon s’écrasant brusquement contre le panneau de l’ascenseur. « Qu’est-ce que t’as fait ? » Parvint-elle à articuler, sur un ton qui pouvait sembler accusateur, alors qu’il traduisait simplement une vague inquiétude venant de la rousse. Elle venait tout juste de se rendre compte que l’ascenseur s’était arrêté, et que le jeune homme s’activait à trouver un miracle pour le remettre en marche. S’écartant de la paroi où elle était appuyée depuis quelques secondes déjà, Talisa en vint presque à oublier sa gêne pour se concentrer dans une observation soigneuse des lieux – l’espace était quand même restreint, et lui vinrent tout d’un coup en mémoire les nombreux films qu’elle avait déjà vus, ceux où par exemple il n’y avait pas d’air dans les ascenseurs et où les gens agonisaient lentement mais sûrement, soit à cause de la chaleur, soit à cause d’autre chose. Ou les reportages qu’elle avait vus sur le 11 septembre, où un incendie avait ravagé les cages d’escalier, brûlant les câbles et faisant s’écraser les ascenseurs au sol – ce qui, en soit n’était pas grave puisque les gens à l’intérieur étaient déjà morts brûlés depuis des lustres, asphyxiés par des gaz toxiques sans avoir la moindre chance de s’en sortir. Définitivement, elle n’avait aucune envie de rester ici, non seulement à cause de la compagnie qu’elle avait, mais également à cause d’une subite claustrophobie qui la prenait d’assaut. Jamais elle ne s’était retrouvée dans une situation pareille, et jamais elle n’aurait voulu l’être – alors pourquoi fallait-il que ça arrive, sérieusement ? Pourquoi maintenant et non pas lors d’une autre visite au centre commercial, lorsqu’elle aurait été plus encline à être accompagnée par ses gardes du corps ici-même ? Lèvres pincées, elle aurait bien voulu s’invectiver à haute voix, mais son regard clair ne pouvant trouver d’autre point d’attache, lui offrit Eremon à l’esprit à nouveau, et la rappela donc à l’ordre. « Pas d’inquiétude… je ne suis pas venue ici toute seule, quelqu’un viendra forcément nous aider. » Articula-t-elle, consciencieusement en remettant ses mèches de cheveux derrière son oreille : oui, oui, quelqu’un viendrait forcément les aider. L’aider elle, en tout cas. Mais alors qu’elle était à peine mal assurée, ses jambes tremblant sensiblement sans qu’elle ne puisse les contrôler, le jeune homme, lui, tournait comme une bête en cage, et Talisa n’y tint plus, jetant un regard réprobateur à son interlocuteur. « Est-ce que tu peux arrêter de faire ça ? Taper sur les trucs et t’appuyer contre les parois avec un air nonchalant ?! A moins que tu préfères qu’on s’écrase au fond de cette cage d’ascenseur, c’est sûr que ça règlerait le problème. » On pouvait presque croire qu’elle faisait preuve de plus de calme que lui, mais ce n’était sûrement absolument pas le cas, alors que son souffle se faisait court, que son cœur battait bien vite dans sa poitrine – à la peur qu’elle ressentait à l’idée de crever étouffée dans cet ascenseur ou écrasée sur le sol, s’ajoutait celle d’Eremon. Eremon tout entier, dans ses réactions possiblement agressives, à cette mine déplaisante qu’il traînait, ou au regard plein de véhémence qu’il pourrait lui lancer. C’était elle, qui était censée le détester pourtant, alors pourquoi fallait-il qu’elle ait si peur du jugement que ses yeux si verts pourraient apposer sur elle ?
Invité
Invité
Sujet: Re: ❝ nothing is as bad as it seems ❞ (ft.talisa) Mar 25 Juin 2013 - 12:10
“ nothing is as bad as it seems ”
I'm sorry I don't understand Where all of this is coming from, I thought that we were fine. its all in your mind.
Talisa and Eremon -----------♪-----------♫-----------♪-----------
Il n’aurait jamais du perdre son temps à venir jusqu’au centre commercial. Pourquoi est-ce qu’il n’avait pas simplement fait comme n’importe quel feignant dans son cas : commandé une pizza. Il avait subitement eu le besoin de faire quelques pas vers le centre commercial et pourtant il n’avait pas eu le courage de prendre les escaliers pour redescendre. Il détestait les ascenseurs. Après ça, il aurait bien du mal à se convaincre de prendre l’ascenseur pour rentrer chez lui. Il le ferait pourtant, les étages séparant son appartement du rez-de-chaussée étaient bien trop nombreux pour qu’il puisse avoir le courage de prendre les escaliers, surtout après cette éreintante journée de boulot à laquelle venait s’ajouter cette soudaine panne d’ascenseur. Il n’avait pas forcément envie de passer la nuit, bien qu’il n’avait pas l’intention de se mettre à pleurer ou a désespéré comme un gamin, il avait connu pire comme situation au cours de sa vie. Cependant se retrouver seul dans un si petit espace en compagnie de Talisa, ce n’était clairement pas quelque chose dont il avait envie. Elle non plus vu la façon dont elle l’avait fuit la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Il lui avait sauvé la vie et c’était comme si ça n’avait pas la moindre importance, à cause de ce qu’il était, peut-être parce qu’il ne lui avait pas tout de suite annoncé cette partie de lui. En même temps, il avait un gène muté, exactement comme quelqu’un atteint d’une maladie comme la drépanocytose. Il ne se présentait pas en disant ‘salut je m’appelle Paul et mes globules rouges sont mal formés’. C’était exactement pareil dans son cas. Il ne voyait pas pourquoi on le jugerait d’abord sur sa mutation et non pas sur l’homme qu’il était. C’était stupide. C’était pourtant ce que beaucoup faisaient. C’était ce que sa fiancée s’était mise à faire du jour au lendemain. Un dégénéré avait tué sa mère et soudainement, il devenait tous dangereux. Si ça avait été un Chinois qui avait tué sa mère, est-ce qu’elle aurait eu peur de tous les Chinois ? Encore une fois, c’était pareil à ses yeux, faire un cas une généralité c’était complètement absurde. C’était inévitable aussi, c’était comme ça que l’espèce humaine fonctionnait. Basée sur les préjugés et les stéréotypes. Et après, l’humain était censé être le plus intelligent des animaux. La bonne blague. C’était parce que les gens étaient suffisamment stupides pour penser comme ça que Lyanna était morte. Considérer Lyanna comme une personne dangereuse, c’était comme avoir peur d’une mouche. Elle n’avait jamais fait de mal à personne, elle étudiait la médecine dans le but de sauver des vies et même son don était parfaitement inoffensif, elle pouvait soigner les autres, elle pouvait les sauver sans avoir à passer par les cours de l’université, qu’elle suivait quand même avec beaucoup d’enthousiasme. Cette gamine, c’était presque la bonté incarnée et on l’avait tuée soit disant parce qu’elle était dangereuse. C’était de la folie. Les hunters ne cherchaient même pas à comprendre le pourquoi du comment, ils tuaient les dégénérés sans se poser de questions. L’un d’entre eux avait tué Lyanna, aidé par sa fiancé, cette femme qu’il aurait du épouser quelques mois après cet évènement. Il pouvait dès à présent conclure qu’il n’avait pas de chance avec les femmes. Sa fiancée l’avait trahit de la pire des façons qui soit. Il aurait préféré qu’elle le trompe plutôt qu’elle soit à l’origine du meurtre de sa sœur, à l’origine de la longue fuite dans laquelle il s’était lancé en compagnie de son frère, parce que, bien malgré eux, leurs vies se retrouvaient menacées. Maintenant que se fiançailles étaient brisées depuis longtemps, il avait fallu qu’il s’entiche de Talisa. Il l’aimait bien. Rien qu’à cette pensée il pouvait revoir le sourire moqueur de son frère. Peut-être qu’il avait raison, il l’aimait plus que bien. Enfin, elle, elle avait pris la fuite à la seconde où elle avait appris ce qu’il était. Comme si tout d’un coup il était devenu un dangereux psychopathe dont elle devait absolument se méfier si elle tenait à la vie. Ironique puisqu’il la lui avait sauvée sa vie. Ça n’avait apparemment pas d’importance pour elle. Même pas elle aurait été fichue de le remercier. Non, elle juste eu peur. Qu’est-ce qu’elle devait ressentir maintenant qu’elle se retrouvait coincée dans cet ascenseur avec lui ?
De son côté lui, tout ce qu’il voulait, c’était sortir de là. C’était sans doute ce que n’importe qui aurait voulu à sa place. Mais évidemment, ses tentatives désespérées pour relancer l’appareil ne furent que des échecs. Même l’assistance ne semblait pas à même de répondre. Personne ne devait s’en occuper de cette assistance. Les gens étaient déjà rentrés se coucher, ils étaient à Radcliff après tout. A cette heure-ci personne n’était censé se retrouver coincé dans un ascenseur. A cette heure là, plus de la moitié de la ville était déjà couché, le reste, bien souvent devait être au bar. C’était vraiment un coin paumé selon lui. Une ville bien différente de celle où il avait grandi et bien différente aussi de celles où il s’était arrêté jusqu’à présent. Il n’était pas dans le même délire que les habitants de la ville. La plupart d’entre eux ne juraient que par Dieu. Lui, il n’était presque jamais rentré dans une église. C’était une ville assez spéciale dans laquelle il n’aurait pas du avoir envie de s’éterniser. Il aurait vraiment du partir avec son frère au lieu de rester là comme un con à la recherche d’une vengeance qui, de toute évidence, ne ferait pas revenir Lyanna à la vie. Rien ne lui ramènerait sa sœur de toute façon, même s’il donnerait volontiers sa vie toute minable pour qu’elle puisse à nouveau profiter de la sienne qui valait tellement mieux. La question de Talisa lui fit froncer les sourcils. Qu’est-ce qu’il avait fait ? Et puis quoi encore ? Ce n’était pas son délire de bloquer les ascenseurs pour se retrouver coincé dedans, il avait mieux à faire de sa vie. Elle avait beau être nulle à chier, elle était quand même constituée de passe-temps un peu moins débile que ça. En plus comment est-ce qu’il aurait pu faire ça ? Certes, la dernière fois qu’ils s’étaient croisés, il pouvait contrôler le métal et l’ascenseur était en métal. Donc oui, s’il avait encore pu faire un truc pareil aujourd’hui il aurait très bien pu bloquer l’ascenseur, mais franchement, non il avait vraiment mieux à faire de sa soirée et puis si c’était lui qui l’avait bloqué, il n’aurait pas réagit comme s’il se sentait coincé là-dedans. « Est-ce que tu crois vraiment que j’aurais pu avoir l’idée débile de bloquer un ascenseur ? » Il voulait juste rentrer chez lui, manger et boire une bière devant la télé. Ça aurait été forcément plus intéressant que d’être bloqué dans un ascenseur avec Talisa Lancaster. Ni avec n’importe qui d’autre d’ailleurs. Il préférait juste faire autre chose que de rester coincé dans un ascenseur. Il arqua un sourcil alors qu’elle annonçait ne pas être venue ici toute seule. En attendait le centre commercial était fermé désormais alors ses potes ne devaient plus y être. Enfin, si quelqu’un devait venir l’aider, autant qu’il se dépêche. Ça leur éviterait de passer trop de temps dans cet ascenseur, tous les deux. Elle avec lui, s’il lui il n’était pas motivé par l’idée de passer des heures avec elle, il n’imaginait même pas ce que ça devait être de son côté. Il haussa simplement les épaules. Si quelqu’un devait venir alors ils étaient sauvés. Quoi qu’il soit trop pessimiste pour penser que quelqu’un viendrait vraiment. S’il avait pu, il aurait appelé son frère, lui il serait venu, à condition qu’il soit décidé à répondre à son téléphone. Mais il fallait croire qu’en s’éloignant de Radcliff il avait oublié comment cet engin fonctionnait. Ou qu’il ne voulait simplement plus parler à son frère aîné, ce qui était beaucoup plus plausible, mais légèrement plus vexant aux yeux d’Eremon. Il n’avait jamais été le grand frère de l’année, mais quand même. Enfin, ça ne servait à rien de retrouver ses problèmes familiaux dans sa tête, ça ne les résoudrait pas. Il avait l’impression que plus rien ne pouvait les résoudre ceux là. Tout autant qu’il ne réglerait jamais ses différents avec Talisa. Pas même s’ils restaient coincés ensemble dans ce petit espace pendant toute la nuit.
Il leva les yeux au ciel suite à la réplique de la jeune femme, avant de s’asseoir dans un coin de l’ascenseur. Logiquement, il faisait bien ce qu’il voulait, au moins il avait essayé de chercher une solution autre que de compter sur il ne savait trop qui censé venir les aider. « On t’as jamais dit que des fois, taper sur les trucs ça les aider à marcher ? » C’était prouvé scientifiquement par ses propres soins. C’était la solution selon Eremon, taper sur les choses pour qu’elles marchent et mine de rien, des fois, ça marchait vraiment. Là en l’occurrence, c’était un mauvais exemple parce que ça n’avait absolument pas marché, c’était d’ailleurs bien dommage. « Et je ne suis pas sûr que mon simple poids suffise à nous faire nous écraser au fond de la cage d’ascenseur. Sinon, ce serait vraiment l’ascenseur le plus pourris dans lequel je serais monté. » Un ascenseur bloqué ne menaçait pas de dégringolait au moindre mouvement. Ce n’était pas pour rien qu’on disait qu’il était bloqué. Dans un soupire il attrapa son paquet de bière qui trainait par terre, pour en attraper une. Il était coincé dans un ascenseur, ça ne voulait pas dire qu’il n’avait pas le droit de profiter de ses courses. Boire avec modération, puisque, de toute évidence, il n’avait pas de toilettes dans un ascenseur et que sa vessie ne serait pas en mesure de survivre à un pack complet de bières. « Et ils sont censés arriver bientôt tes supers-potes ? » Ce ne serait pas du luxe après tout. Il préférait passer la nuit dans sont lit plutôt qu’assis dans un coin d’ascenseur. Il avait presque cru pouvoir passer une soirée à peu près agréable ce soir. Il ne travaillait pas jusqu’au milieu de la nuit, comme il l’avait fait depuis le début de la semaine, il avait prévu de se reposer en évitant du mieux qu’il pouvait de ruminer tout ce qui faisait que sa vie craignait et finalement au lieu de ça, il se retrouvait avec l’une des personnes qui faisait que sa vie craignait. La nuit allait être longue s’ils devaient vraiment passer la nuit tous les deux là dedans. « Je suis presque sûr que tu espères que ce soit bientôt. Quelle horreur ça doit être de se retrouver coincé là-dedans avec un type comme moi. » Il laissa échapper un léger rire ironique avant d’avaler une gorgée de la bouteille qu’il venait d’attraper. Pauvre Talisa, coincé avec un dégénéré là-dedans. Si elle avait fuit la dernière fois, c’était sans doute qu’elle pensait que les gens comme lui était des psychopathes. Qu’est-ce qu’ils lui avaient fait à elle ? Tué sa mère ? Comme ils avaient tué celle d’Oswin ? Tout ce qu’il savait c’est que lui personnellement, il n’avait jamais tué qui que ce soit. Tout comme Lyanna n’avait jamais tué personne. Ceux qui prétendaient vouloir protéger le monde des gens comme lui ne pouvait pas en dire autant. De plus, ses parents à lui n’avaient pas eu besoin d’aucun mutant, d’aucun dégénéré ni d’aucun hunter pour mourir. Ils avaient juste été victimes d’un accident, comme quoi il était encore moins menaçant qu’une route et qu’une voiture. Il laissa échapper un léger soupire. Un jour il faudrait qu’il arrête de retourner ce problème dans sa tête, il se faisait plus de mal que de bien. Jamais il ne comprendrait. Ainsi, c’était plus sage qu’il laisse complètement tomber et qu’il se contente de vivre avec cette maudite histoire qui avait couté la vie de sa sœur, qui lui couterait sûrement la sienne et qui menaçait celle de son frère. La génétique était mal faite quand même, leurs parents leur avaient apparemment transmis les plus pourris de leurs gènes, des cheveux bouclés et indomptables jusqu’à cette maudite mutation qui leur pourrirait la vie jusqu’au bout.
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: ❝ nothing is as bad as it seems ❞ (ft.talisa)