Sujet: (hot) but i'm only human ≈ PV ADRIAN Dim 8 Nov 2015 - 23:58
And I bleed when I fall down
— ADRIAN & EVELYN —
Un réveil difficile, la migraine féroce qui s'attaquait déjà à ses tempes au moment où elle ouvrait les yeux. Ce fut pourtant les gazouillis légers de sa fille qui la réveillèrent. Elle faisait ses nuits depuis longtemps déjà la petite, mais quand le matin venait, elle réclamait l'attention de la mère. Evelyn se leva donc lentement et enfila une robe de chambre avant d'aller prendre soin d'Aurora qui cessa aussitôt de l'appeler quand elle la prit dans ses bras. Changeant sa couche, coiffant ses cheveux dorés pour ensuite l'amener à la cuisine. Elle prépara le petit déjeuner pendant que la petite rampait, se redressait maladroitement sur le sol avant de retomber. Elle commençait à marcher et Evelyn devait toujours garder un oeil sur elle, la petite partant à l'exploration de la maison dès qu'elle le pouvait. Amusée, Evelyn la surveillait tout en tartinant son pain. Elle prit ensuite quelques fruits et un peu de pain qu'elle apporta à la table. Les deux filles Blackwood mangèrent ensemble, l'enfant faisant déjà son indépendante à vouloir manger sur sa propre chaise et non dans les bras de sa mère. Ça ne durait jamais bien longtemps puisqu'après un moment, elle réclama qu'Evelyn la prenne et l'assit sur ses genoux. Pendant qu'elle déjeunait, Evelyn jeta un coup d'oeil à ses messages. Un imprévu au boulot... Elle devait s'y rendre au plus vite. Apparemment une histoire avec le maire Lancaster qu'elle devait absolument couvrir. Il n'y avait donc pas d'autres photographes dans ce journal ? Un peu découragée mais résignée, la jeune femme termina son repas, celui de sa fille. Elles se préparaient ensemble. Brosses à dents, vêtements, elles ne se quittèrent pas d'une semelle. Le mal de tête de la mère avait légèrement disparu, à force d'être entièrement dévouée à prendre soin de sa fille. Une nouvelle fois dans la cuisine, Evelyn tenta d'appeler sa soeur qui n'était malheureusement pas disponible pour prendre soin de la petite. Alors, elle fouilla dans ses contacts et trouva celui d'Adrian bien facilement. Ce nom au dessus de toute la liste... Elle appuya et le numéro se composa tout seul. Elle tomba sur le répondeur, évidemment et essaya de nouveau. Rien. Peut-être qu'il dormait, après tout, il était encore tôt. Elle décida d'aller lui rendre visite, vérifier s'il était à la maison pour pouvoir prendre soin de leur fille. D'une certaine façon, elle avait aussi besoin de s'assurer qu'il allait bien, qu'il n'était pas mort. Elle ne savait pas ce qu'elle ferait si c'était le cas... elle avait beau l'avoir mis dehors, elle tenait beaucoup trop à lui pour le perdre. Cette simple idée lui était insupportable.
Lorsque l'heure du dîner arriva et qu'elle n'avait plus le choix d'aller travailler, elle enfila son manteau, puis celui à la petite. Sans prendre le carrosse, elle préféra garder Aurora dans ses bras et la traîner avec elle à la voiture. Une fois tout en place, elle prit le volant et se dirigea à l'appartement d'Adrian. Une fois sur place, elle trouva rapidement l'étage et le numéro de sa nouvelle demeure forcée, Aurora dans les bras, elle leva le poing pour cogner et hésita une seconde. Elle ne comprenait pas ce qui lui prenait, pourquoi elle n'arrivait pas à se tenir loin de lui. Elle ignorait pourquoi elle n'avait même pas considéré une seule seconde le divorce alors qu'elle l'a foutu à la porte. Pourquoi elle revenait comme une idiote sur le pas de sa porte. Oh, elle se disait que c'était pour prendre soin d'Aurora, la dépanner un peu mais c'était plus que cela. Elle le savait et elle se haïssait pour ça. Mais elle y était, pourquoi reculer maintenant. Elle ne pouvait pas traîner sa fille à la mairie non plus, dans ce repère de vipères à la botte de Lancaster. Alors, elle frappa, quelques coups pour s'assurer de se faire entendre. Quelques secondes, une minute... Elle cogna de nouveau, tenant fermement la petite blonde avec son autre bras. Elle avait à peine fini de claquer ses jointures sur le bois qu'elle éleva la voix au même moment où la porte s'ouvrait enfin. « Adrian, t'es là ? Ouvre, j'-- » Elle marqua une pause alors qu'elle posait ses yeux sur le visage de son mari. Il avait une mine affreuse, son coeur se comprimant lentement. Elle détestait le voir comme cela, encore plus devant leur fille. Evelyn entra aussitôt sans même attendre qu'il ne l'invite à l'intérieur. Les conversations de cadre de porte, ce n'était pas son fort. Et Aurora commençait à se faire lourde alors, elle pénétra dans le salon, déposa Aurora par terre où elle lui sortit quelques jouets pour détourner son attention, l'occuper un peu pendant qu'elle relevait les yeux vers Adrian. « Qu'est-ce qui t'es arrivé ? » Elle voudrait avoir une voix dure, maternelle même, mais tout ce qui s'échappa de ses lèvres furent des paroles pleines d'inquiétude.
Dernière édition par Evelyn Blackwood le Lun 16 Nov 2015 - 5:33, édité 2 fois
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Sujet: Re: (hot) but i'm only human ≈ PV ADRIAN Lun 9 Nov 2015 - 6:45
but I'm only human
I DIDN'T FALL IN LOVE WITH YOU. I WALKED INTO LOVE WITH YOU, WITH MY EYES WIDE OPEN, CHOOSING TO TAKE EVERY STEP ALONG THE WAY. I DO BELIEVE IN FATE AND DESTINY, BUT I ALSO BELIEVE WE ARE ONLY FATED TO DO THE THINGS THAT WE'D CHOOSE ANYWAY. AND I'D CHOOSE YOU; IN A HUNDRED LIFETIMES, IN A HUNDRED WORLDS, IN ANY VERSION OF REALITY, I'D FIND YOU AND I'D CHOOSE YOU.
Il en avait pris plein la gueule. Ça n'aurait pas dû se passer comme ça, mais en matière de traque, les choses se passaient rarement comme il l'aurait voulu. C'était de sa faute, il avait été trop imprudent, trop arrogant, trop con. Il avait voulu s'attaquer à plus gros que lui, et cette erreur de jugement aurait pu lui coûter la peau si ses réflexes ne lui avaient pas permis d'éviter le pire. Cela faisait des jours – des semaines – qu'il était sur les traces d'un mutant qui se servait de ses dons pour s'en prendre aux femmes vulnérables de Radcliff. Un dégénéré doublé d'un pervers psychopathe, il n'avait pas fallu qu'il en sache plus pour décider de lui faire la peau avant qu'on ne finisse par retrouver le cadavre d'une gamine dans une ruelle miteuse de la ville. Alors quand le type au question s'était pointé au bar une heure avant la fin de son service, il avait jugé l'opportunité trop belle pour qu'il la laisse filer. Adrian avait attendu, patiemment, que le mutant ait fini de boire comme un trou, et l'avait suivi une fois qu'il avait quitté le bar en titubant comme un bel ivrogne. Naïvement, il s'était dit que ce serait facile. Parce qu'il était ivre mort, parce qu'il ne le verrait pas venir... Sauf que cette ordure avait décidé d'agresser une pauvre adolescente qui rentrait de soirée et bravait le couvre-feu. Il aurait pu le laisser faire ce qu'il voulait avec elle, profiter de la distraction qu'elle représentait pour s'assurer de remporter la bataille... Mais il n'avait pas pu. La fille avait commencé à hurler, horrifiée, alors que le mutant la plaquait contre un mur en tentant de lui arracher ses vêtements, et Adrian n'avait pas pu le supporter. Il y avait des choses avec lesquelles on ne déconnait pas, il ne pouvait tout simplement pas rester là à rien faire tandis qu'une gamine innocente se faisait violer par un malade. Sans réfléchir, il avait foncé, son poing s'était écrasé dans la tempe du mutant. Ses phalanges avaient craqué, et il s'était rappelé avec une minute de retard que les capacités du type lui conféraient une force phénoménale et une densité bien supérieure à la normale. Autrement dit, l'enfoiré était quasiment invulnérable, et il venait de l'énerver. Tant mieux pour la gosse qui put profiter de la diversion pour filer, tant pis pour lui qui allait passer un mauvais quart d'heure. Il en avait bavé, et pas qu'un peu. Le mutant l'avait balancé à travers un échafaudage, contre une benne à ordure, et lorsqu'il l'avait balancé en l'air comme s'il ne pesait rien, il était passé à travers la devanture d'une boutique à louer. Paradoxalement, ce n'était que lorsque l'enflure avait décidé d'arrêter de le balancer à travers la ruelle comme un sac de sable pour en venir aux poings que sa chance avait tourné. Le mutant avait beau être fort, il ne savait pas se battre, il se contentait de frapper sans réfléchir, ce qui le rendait prévisible. Suffisamment pour qu'Adrian ait l'opportunité de le poignarder dans la cuisse entre deux coups. Densité supérieure ou pas, sa lame crantée était parvenue à percer et traverser les chairs, le type avait gémi comme un gosse avant de se barrer, et Adrian s'était dit qu'avec un peu de chance, il avait touché l'artère et le mutant crèverait comme la pourriture qu'il était en se vidant de son sang et en pleurnichant comme une lavette.
Le plus drôle dans l'histoire, c'était qu'Adrian avait retrouvé l'adolescente qu'il avait sauvée un peu plus loin, assise sur les marches d'un immeuble et pleurant toutes les larmes de son corps, certainement traumatisée à vie par cette agression gratuite. En bon samaritain qui l'était il l'avait raccompagnée chez elle, avant de rentrer chez lui en bien piteux état. Direction la salle de bain, il avait retiré ses vêtements, examiné l'étendue des dégâts dans le miroir, et lâché un juron. Il avait la lèvre inférieure fendue, la pommette gauche écorchée et enflée, son épaule droite arborait de vilaines teintes rougeâtres et violacées, une vilaine et profonde entaille barrait son torse, ses ses phalanges étaient à vif et être passé à travers une baie vitrée l'avait laissé couvert de coupures. Autrement dit, il n'en menait pas large, il avait l'impression d'être passé sous un poids-lourd... Mais il avait l'habitude. Il avait l'habitude, ce n'était pas la première fois que cela lui arrivait, et ce ne serait certainement pas la dernière. Il ne regrettait pas, il avait sans doute évité à cette fille de vivre l'expérience la plus atroce qui soit pour une femme, mais sa bonne action allait se rappeler à lui pendant une bonne paire de semaines. À court d'antiseptique, Adrian s'était saisi de la bouteille à moitié vide de vodka qui trônait sur sa table de nuit, et en avait avalé une bonne gorgée avant d'en verser sur une compresse, qu'il avait ensuite appliquée sur sur la plaie de son torse. Toutes les injures norvégiennes et anglaises qu'il connaissait y étaient passées, mais il avait serré les dents. Puis il avait vidé le reste de la bouteille cul-sec et avait recousu la plaie à vif, comme il savait si bien le faire. Contre les écorchures et autres hématomes, il n'y avait rien qu'il puisse faire, à part peut-être prendre son mal en patience et éviter de rouvrir toutes ses meurtrissures en faisant l'imbécile. Ce qui, il le savait très bien, promettait d'être plus compliqué que la théorie ne le suggérait. Quoi qu'il en soit, il en avait eu assez pour une nuit, à la vodka avait succédé le rhum et il s'était écroulé de façon bien peu héroïque sur le divan du salon.
Ce furent de brefs coups frappés à sa porte qui le firent ouvrir l’œil et grommeler comme un ours sorti d'hibernation trop tôt. Il se redressa, lentement, grimaçant tant à cause de ses plaies fraîches et douloureuses qu'à cause de la migraine carabinée qui semblait faire battre ses tempes. Qui que ce soit, ils pouvaient bien aller se faire foutre. Il n'était là pour personne, et n'était pas d'humeur à recevoir de la visite. Mais lorsque des gazouillis d'enfant résonnèrent dans le hall, il sursauta tant et si bien qu'il manqua de choir du canapé. La petite voix d'Aurora, il l'aurait reconnue entre mille. Il se leva et attrapa un tee-shirt qui traînait sur une chaise et l'enfila en vitesse, avec le maigre espoir de couvrir le plus gros des dégâts. Il savait que sa femme n'était pas dupe, Evie se douterait rien qu'en le voyant qu'il devait être dans un état lamentable sous ses vêtements. Non sans avoir pris une profonde inspiration, Adrian ouvrit la porte, l'esprit encore trop embrumé pour se demander ce que sa femme – celle-là même qui l'avait foutu à la porte de chez eux deux mois plus tôt – venait faire chez lui à... Merde, il n'avait pas la moindre idée de l'heure qu'il pouvait être. Il s'en voulut lorsqu'il vit la mine d'Evie se décomposer alors qu'elle posait les yeux sur lui, car il portait sur son visage les preuves que son comportement n'avait pas changé, alors que c'était justement tout le problème. Une grimace déforma ses lèvres tandis qu'il s'écartait pour laisser femme et fille entrer, et après avoir jugé de l'état général de son appartement, il étouffa un juron. Quand il savait qu'Evie allait se pointer, surtout avec la petite, il faisait en sorte que l'endroit soit un minimum présentable, ce qui n'était pas le cas cette fois-ci. Tandis qu'Evie déposait Aurora par terre pour qu'elle puisse jouer, Adrian fit disparaître la bouteille de rhum vide sous le canapé d'un petit coup de talon, avant de croiser les bras en grimaçant lorsque sa femme s'adressa enfin à lui. « Je me suis dit que ça faisait un moment que j'étais pas passé sous un camion », répondit-il sèchement, l'amertume de son ton trahissant son incapacité à réagir autrement qu'en adoptant un comportement défensive. Cependant, devant l'air sincèrement inquiet de la jeune femme, il ne put s'empêcher de soupirer longuement, ses épaules s'affaissèrent et il secoua la tête. « Pose pas de question si tu sais que t'aimeras pas la réponse. » Elle devait bien se douter de ce qui lui était arrivé. Il ne s'était pas retrouvé dans un tel état à cause d'un bête accident de voiture, ou le genre de mésaventures qui arrivaient aux gens normaux. Il aurait bien voulu lui dire que dans cette histoire, c'était lui le type bien, mais elle ne voudrait certainement pas en entendre parler, et il n'avait franchement pas envie de se lancer dans une conversation vouée à virer en querelle.
Ce qu'il voulait, ce dont il avait réellement envie, c'était de prendre Evie dans ses bras, l'embrasser à en perdre haleine, respirer le délicat parfum de ses cheveux, la faire basculer sur son lit et se perdre en elle... Il n'aurait rien de tout ça, il se contenta de se pencher pour déposer un baiser sur son front, avant dé détourner le regard pour aller s'accroupir auprès d'Aurora, qu'il prit dans ses bras avant de retomber sur le canapé. Dieu merci, la petite ne se formalisa pas de la figure abîmée de son père et préféra s'accrocher aux mèches de cheveux à sa portée. Adrian la laissa faire sans la quitter du regard, comme s'il craignait de croiser celui de sa femme. À chaque fois qu'il voyait Evie, il se demandait s'il était finalement allé trop loin, si elle s'était décidée à lui balancer les papiers du divorce à la gueule, s'il allait perdre la seule chose qui comptait encore à ses yeux – sa famille. C'était la jeune femme qui détenait les pleins pouvoirs, raison pour laquelle il avait tendance à s'écraser en sa présence. Tout était de sa faute, et il le savait. « Je savais pas que tu devais passer. Je pensais pas vous voir avant samedi. » Samedi, parce qu'il avait réclamé la petite pour la journée, et qu'Evie avait au moins la décence de ne jamais lui interdire de voir leur fille. Généralement, elle l'appelait quand... Putain. Son regard fit l'aller-retour entre son téléphone, abandonné sur la table basse du salon, et Evie. « Quelque chose ne va pas ? Y a un problème ? » Un problème qui n'était pas lui, cela tombait sous le sens. Une plainte à moitié étouffée lui échappa quand Aurora s'appuya malgré elle sur sa blessure, le forçant à la bouger un peu. « C'est rien », se sentit-il obligé de mentir, avec autant évident manque de conviction, le regard perdu sur le mur derrière Evie plutôt que sur son doux visage.
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Sujet: Re: (hot) but i'm only human ≈ PV ADRIAN Mar 10 Nov 2015 - 4:55
And I bleed when I fall down
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L'appartement, elle n'avait même pas pris le temps d'y jeter un coup d'oeil. Dès qu'elle avait remarqué les plaies sur le visage d'Adrian, elle en avait oublié tout le reste. Si elle ne tenait pas autant à Aurora qu'elle tenait dans ses bras, elle aurait pu l'échapper comme on échappe un verre sous le choc et la surprise. Plutôt, elle s'était contentée de la déposer, ce qui était beaucoup plus approprié. Une seconde, elle avait oublié son mari qui la laissa entrer sans trop avoir le choix pour installer la petite fille par terre et dès qu'elle avait reposé les yeux sur le grand blond, la vision de son état amoché la frappa une nouvelle fois. Comme un train, une voiture fonçant vers elle à cent miles à l'heure. Lèvre fendue, quelques plaies ci et là. Des bleus sur la peau de ses bras cent fois plus gros que sa propre tête à elle. Et malgré la stature carrée, imposante, de son mari, ce corps formé par la rudesse de combats livrés lors de la guerre ou livrés à des gens comme elle - l'ancienne elle - Evelyn ne voyait que les blessures. Ne voyait qu'un Adrian abattu, qu'elle avait envie de serrer dans ses bras, protéger contre le reste du monde ou de tout ceux qui voulaient l'entraîner encore plus dans une vie de violence qui semblait ne vouloir que lui coller à la peau. Littéralement. « Je me suis dit que ça faisait un moment que j'étais pas passé sous un camion. » Elle ne put s'empêcher de froncer les sourcils, exaspérée par cette réponse digne du plus grand des gamins. Faisait-il exprès de lui pincer le coeur comme cela. Ne comprenait-il pas qu'à se faire du mal comme cela, à courrir les rues et manquer de se tuer à chaque fois, ne comprenait-il pas qu'elle en souffrait plus que chaque coup de poing ou plaies qui perçaient sa peau à lui ? « Pose pas de question si tu sais que t'aimeras pas la réponse. » Bien sûr qu'elle connaissait la réponse, bien sûr qu'elle savait très bien comment il s'était fait toutes ses blessures. Et bien sûr que ça ne lui plairait pas. Savoir que l'homme qu'elle aimait, qu'elle aime et aimera toujours pourchasse et tue des transmutants pour assouvir un deuil impossible à guérir et qu'elle se sentait impuissante à soulager, elle, sa femme, ça faisait un mal de chien. Pourtant, cela ne voulait pas dire qu'elle s'en fichait. Quoi, il préfèrait peut-être qu'elle parte là, maintenant, sans chercher à savoir ce qu'il a fait de ses dernières vingt-quatre heures, ce qu'il a bien pu manger pour souper la veille. Elle pourrait jouer l'indifférente si c'était ce qu'il voulait... mais elle savait qu'au fond, ce n'était pas le cas et elle ferma les yeux, vaincue mais apaisée quand il vint déposer un baiser sur son front pour ensuite aller auprès de leur fille.
Il pouvait être vraiment con parfois, elle aurait voulu lui gueuler à pleins poumons à quel point ça lui faisait mal de le voir comme ça mais le contact de ses lèvres sur son front eut raison de ses premières protestations et de le voir s'accroupir près d'Aurora termina de vaincre ses dernières exaspérations. Elle ne le quitta pas des yeux alors qu'il attrapait la petite dans ses bras et l'attirait avec lui sur le divan. Comment des mains aussi meurtrières, marquées sur les jointures par les combats récents, pouvaient-elles lui paraître pourtant si douce alors qu'il enlaçait Aurora entre ses doigts. Le minuscule corps de l'enfant qui pourrait briser si facilement... mais ne pourrait jamais être plus en sécurité auprès de son père. Ça l'attendrissait la brunette - qui resta un moment silencieuse - le temps suspendu.
Elle revint lentement à la réalité quand elle laissa voguer son regard autour pour constater que comme le visage de son mari, son appartement n'avait pas meilleure mine. Elle-même n'était pas la plus ordonnée au monde, mais elle n'avait jamais atteint le point de laisser bouteilles et mégots de cigarettes partout, sans parler d'un caleçon par ci, d'un jeans par là. Elle était venue ici pour lui demander de prendre soin d'Aurora et maintenant, c'était elle qui allait devoir prendre soin de lui. C'était plus fort qu'elle, déjà, elle se penchait pour ramasser des bouteilles de bière vides et les ranger dans le carton qui traînait à côté du divan où il était assis avec la petite. « Tu sais que c'est un vrai bordel ici ? » Petite remontrance qu'elle ne put retenir, continuant de mettre la main sur les boissons vides qui gisaient sur la table basse. Le regard qu'elle lui lançait l'intimant clairement de ne pas répliquer ou protester. Elle allait ranger un peu avant de partir. Et de toute façon, il était occupé avec Aurora dans les bras qui jouait apparemment à la coiffeuse maladroitement. « Je savais pas que tu devais passer. Je pensais pas vous voir avant samedi. » En effet... Il avait pas oublié. Ça la rassurait. Malgré les coups qu'il avait dû recevoir sur la tête pour finir dans cet état, il semblait encore avoir la notion du temps, des responsabilités. Puis, son air soudain affolé, inquiet se propagea à la jeune femme qui se stoppa dans son mouvement alors qu'elle posait les yeux sur le grand blond qui jetait un coup d'oeil à son cellulaire pour revenait sur elle. Et évidemment, cela eut pour effet de ramener les quelques effets secondaires du vaccin qu'elle ressentait depuis le dernier mois. Se mettant soudain à trembler faiblement, elle manqua d'échapper la bouteille qu'elle venait d'attraper. Une migraine à l'arrière de la tête pointant aussi le bout de son nez, elle essaya de se calmer et se redressa dans l'espoir qu'Adrian n'ait rien remarqué. Au final, ils étaient aussi amochés l'un que l'autre, la brune ne voulait simplement pas se l'avouer. « Quelque chose ne va pas ? Y a un problème ? -- C'est rien. » Elle ne manqua pas de remarquer la légère expression de douleur d'Adrian quand la gamine sembla s'appuyer sur son torse au mauvais endroit - apparemment. Les tempes d'Evelyn commençaient à lui faire mal, cadeau du vaccin, mais elle n'y fit pas attention, de nouveau préoccupée par l'état de son mari même s'il essayait de lui cacher. « Oui, y'a un problème. J'avais besoin que tu prennes soin d'Aurora mais tu n'es clairement pas en état. Laisse-moi voir. » Alors qu'elle terminait sa phrase, elle s'était déjà approchée et vint s'asseoir aux côtés de son époux. Mains tendues vers Aurora, elle lui arracha pratiquement des mains, n'ayant pas la patience de le voir protester. Il était piètre menteur, en tout cas avec elle, et elle voyait bien qu'elle n'avait eu qu'un aperçu de l'étendue des dégâts.
Elle prit donc Aurora, lui montra un de ses jouets alors qu'elle la déposait par terre et la petite déambula maladroitement, mais joyeuse à un pas d'eux seulement... une distance énorme pour une minuscule fillette d'un an comme elle. Elle sentait ses propres membres trembler légèrement et se maudissait de l'intérieur. Maudissait ce corps sur lequel elle perdait le contrôle depuis le vaccin qu'elle avait dérobé à Adrian sous son nez. Elle n'avait pas prévu que les effets secondaires allaient empirer ainsi. Car si autrefois, elle vivait avec un vrombissement omniprésent autour d'elle - ressentait flux et piques d'énergie dans l'air ambiant - comme un nid d'abeilles invisibles, maintenant que ses pouvoirs avaient disparus, l'espace autour d'elle était infiniment vide et s'était son corps à elle qui se mettait à vibrer d'une énergie malade. Rôles inversés.
Tout de même, elle se tourna vers Adrian et chercha à croiser son regard. Bienveillante, calme. Elle ne le sermonnait pas. Elle était seulement inquiète pour lui, elle voulait seulement s'occuper un peu de lui, pour oublier à quel point - elle - elle avait besoin de lui. Doucement, elle porta ses mains un peu trop tremblantes à son goût au bas de son chandail et le souleva, dévoilant une importante plaie. D'une mine qui semblait ne pas vouloir imaginer à quel point ça devait faire mal, elle planta de nouveau ses prunelles claires dans les siennes. « Adrian... » Un peu horrifiée, elle passait ses doigts à la surface de sa peau blessée dans des sursauts qu'elle s'efforçait de contrôler. Foutu vaccin, ne pouvait-elle pas prendre soin de son mari sans que ces effets maudits ne viennent faire des siennes ? Elle attrapa un linge, destiné pour bébés en fait, dans le sac qu'elle traînait avec elle contenant les affaires d'Aurora et se mit à éponger les quelques filons vermeilles qui s'échappaient de l'importante entaillade. « Je dois me rendre à la mairie tout à l'heure, tu es certain que tu vas pouvoir prendre soin d'Aurora ? J'peux pas vous laisser comme ça. » Si elle pouvait, elle resterait là toute la journée, toute la nuit, à panser ses plaies, accrocher ses lèvres aux siennes pour lui faire oublier la douleur des blessures - pour ne penser qu'à ce doux contact, qu'à ses doux baisers. Mais, elle savait que c'était impossible si elle ne voulait pas perdre son boulot. À un moment ou un autre, elle allait devoir passer par la porte.. et elle savait que même à l'autre bout de la ville, elle ne penserait qu'à lui...
Dernière édition par Evelyn Blackwood le Mer 11 Nov 2015 - 22:44, édité 1 fois
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Sujet: Re: (hot) but i'm only human ≈ PV ADRIAN Mer 11 Nov 2015 - 20:37
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Un petit ricanement, un brin moqueur, lui échappa alors que la jeune femme lui faisait remarquer que son appartement était un véritable foutoir. Il se retint de justesse de répliquer qu'il ferait plus attention à ce qu'il laissait traîner derrière lui si elle ne l'avait pas foutu à la porte de chez eux. Mais Adrian sentait bien qu'Evie était déjà suffisamment tendue comme cela, et qu'il ne servait à rien d'en rajouter une couche. Il savait que sa mutation avait tendance à se manifester quand elle était nerveuse ou ne parvenait pas à contenir ses émotions, et la dernière chose qu'il voulait c'était se rendre responsable d'une crise de ce genre. Cependant, il ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel et soupirer avec une certaine exaspération lorsque Evie commença à mettre de l'ordre dans la pièce. Depuis que la petite était née, elle était devenue un brin maniaque, c'était à croire que le moindre objet n'étant pas à sa place représentait un danger mortel pour Aurora. D'une certaine façon, il pouvait la comprendre, ils avaient attendu tellement longtemps avant de devenir parents... Mais tout de même, son comportement lui semblait être un brin exagéré, et il devinait que c'était pire depuis qu'elle vivait seule avec leur fille. Une situation qui lui posait problème, non pas uniquement parce qu'il ne pouvait plus les voir quand bon lui semblait, mais parce qu'il s'inquiétait pour elles. Il savait pertinemment que les pourritures du Gunpowder Squad de Lancaster avaient tous les droits, et notamment celui de s'introduire dans n'importe quelle habitation... Rien que de songer à ce qu'ils pourraient faire à Evie s'ils apprenaient qu'elle était mutante lui donnait de furieuses envies de meurtre. Il aurait tellement aimé qu'elle comprenne que tout ce qu'il voulait, c'était les protéger toutes les deux, faire en sorte qu'il ne leur arrive rien... Il avait échoué à protéger Amelia et ne s'était jamais tout à fait remis de sa disparition, mais s'il devait lui arriver quoi que ce soit à elle... Il deviendrait complètement dingue et serait foutu de se lancer dans une vendetta contre Lancaster et ses clébards, quitte à en crever. De son point de vue à lui, il était brutal par nécessité, parce qu'il n'y avait pas de prix assez élevé pour leur protection. Ses méthodes ne plaisaient peut-être pas à la jeune femme, mais elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'il se passait réellement en ville. Elle en avait peut-être une vague idée, mais lui, en tant que Hunter, avait une vision bien plus précise des choses, une vision horrifiante qu'il préférait épargner à son épouse.
Adrian fronça les sourcils lorsqu'il remarqua qu'Evie tremblait. Ça lui arrivait de temps en temps, lorsqu'elle faisait des efforts pour se contenir, et s'il savait depuis longtemps qu'il valait mieux qu'il fasse comme s'il n'avait rien remarqué pour ne pas l'affoler davantage, il s'en inquiétait toujours. C'était dans ces moments là qu'il se disait qu'il était con, con d'être devenu Hunter alors que l'amour de sa vie faisait partie de cette même catégorie de la population qu'il était censé traquer et éliminer sans distinction entre les personnes. Mais comme beaucoup d'autres, Adrian chassait selon ses propres règles, et si Evie pensait qu'il état allé trop loin, que penserait-elle de ces autres types qui tuaient sans se poser de questions ? Lui possédait encore un semblant de conscience... Il essayait du moins de s'en persuader, de se convaincre qu'il n'avait pas perdu la raison, qu'il était un type bien. Autant de choses qu'il avait du mal à croire quand Evie le dévisageait comme s'il était la dernière des pourritures. Il savait qu'il aurait dû s'estimer heureux qu'elle ne l'ait pas encore plaqué, après toutes ces années à supporter ses humeurs et ses conneries... Et pourtant il lui en voulait presque de ne pas voir qu'il faisait ce qu'il faisait pour elle. Elle était la seule constante de son existence, la seule personne qui était restée à ses côtés en dépit de tout... Il ne pouvait pas la perdre, il en crèverait. Et pourtant, c'était ses actions, sa volonté de la préserver de la laideur du monde qui l'avaient éloignée de lui. Il soupira de nouveau, les paupières closes cette fois-ci, lorsqu'elle lui répondit sèchement que oui, il y avait un problème et que c'était évidemment lui – et son état. S'entendre dire qu'il n'était pas en mesure de prendre soin d'Aurora lui arracha un claquement de langue agacé et cette fois, il ne put s'empêcher de répliquer. « Pas la peine d'en faire un drame. J'ai vu pire et tu le sais très bien. » Il avait peut-être une sale gueule selon ses critères à elle, mais ce n'était rien comparé à ce qu'il avait vécu en Irak et en Afghanistan. Elle ne l'avait pas vu pisser le sang à tel point qu'il en avait eu des vertiges, ses chairs déchirées à lui en donner la nausée, des éclats de tirs fichés dans tous ses membres... Ça ? Ce n'était pas rien, mais ce n'était pas grand chose. Il y survivrait, comme il avait survécu à tout le reste. Adrian était un survivant, la vie avait tenté de le bouffer à des dizaines de reprises, mais il était toujours là. Vivant et debout.
Il protesta vainement en grognant comme un ours mal léché lorsque Evie lui prit Aurora des bras pour la déposer au sol, et la petite entreprit de faire quelques pas, sous le regard attendri de son père qui se maudissait de manquer tous les moments du genre. Adrian n'avait pas franchement envie que la jeune femme voie ce qu'il dissimulait sous son vêtement, pas plus qu'il ne voulait la repousser brusquement alors il la laissa faire, regardant volontairement ailleurs tandis qu'elle relevait son t-shirt. Il eut un léger sursaut lorsqu'elle passa ses doigts tremblants sur la plaie, avant de serrer les dents lorsqu'elle entreprit de nettoyer le sang qui s'en était échappé sans qu'il y prenne garde. Au moins, aucun des points n'avait sauté pendant qu'il noyait sa peine dans le rhum. « Je te le répète, c'est rien. J'ai vu pire, c'est pas si profond que ça, faut juste que j'évite de faire sauter les points. C'est pas de devoir veiller sur ma fille qui risque de m'achever, si c'est ce qui t'inquiète. Je suis capable de m'occuper d'elle une poignée d'heures. » Ça le tuait qu'elle puisse penser le contraire. Aurora n'était pas difficile, il était parfaitement capable de la garder pendant qu'elle se rendait à la mairie pour... Une minute. Il fronça les sourcils et secoua la tête. « Pourquoi tu dois aller à la mairie ? » Sans quitter Evie des yeux, il se redressa pour attraper son téléphone, et jeta un bref coup d’œil à l'heure en faisant mine de ne pas remarquer les appels manqués de la jeune femme. « Et à cette heure ci ? » Il était presque l'heure de dîner – il réalise d'ailleurs avec culpabilité qu'il avait dormi une bonne partie de la journée – et la perspective de voir sa femme traîner si près du nid de vipères de Lancaster ne l'enchantait pas le moins du monde. Il savait qu'Evie était du genre téméraire, mais même pour lui c'était un brin exagéré. Il eut un claquement de langue agacé avant de se laisser retomber lourdement contre le dossier du divan, le sang battant de plus en violemment à ses tempes. « Ils peuvent pas y envoyer quelqu'un d'autre ? » Certainement que si, mais il n'avait pas besoin de lui demander pour savoir qu'elle tenait à y aller. Et lui, sa tendance à imaginer uniquement le pire l'empêchait de voir ça autrement que comme Evie balancée dans la fosse aux lions. Une image bien peu rassurante pour lui et sa paranoïa avancée.
Un peu brusquement, il se releva, entraînant Evie avec lui. Il passa un bras autour de sa taille pour l'attirer et la serrer contre lui, et sa main vint épouser la courbe de sa mâchoire. « T'es pas obligée d'y aller. T'as qu'à dire que t'es malade... Ils peuvent pas te refuser un jour de congé, tu bosses comme une dingue. » C'était à croire qu'ils essayaient tous les deux de se noyer dans quelque chose de différent depuis qu'elle l'avait mis à la porte. Elle dans son boulot, lui dans l'alcool. Il s'étonnait presque d'avoir les idées – relativement – claires après avoir passé sa soirée en compagnie d'une bouteille de vodka et d'une autre de rhum, mais il fallait croire qu'il commençait à avoir l'habitude. « Tu pourrais rester avec moi... Merde, Evie, ça fait deux mois... » Il se pencha, enfouit son visage dans son cou, ses mains allant se perdre dans les cheveux dont il respira le parfum à fond. Il se sentait comme un drogué en manque, avec sa prochaine dose à portée de mains. Et en ce qui le concernait, c'était littéralement le cas. « Vous me manquez... Tu me manques. » Rien n'était plus vrai... Et pourtant c'était aussi une véritable stratégie, une technique qu'il avait presque honte d'adopter pour la convaincre de rester avec lui et d'éviter de se retrouver à la mairie. « J'ai rien fait de mal la nuit dernière, je te le promets... » Il allait essayer de l'amadouer, de la faire céder comme il savait si bien le faire, n'importe quoi pour qu'elle reste avec lui. « Ce type... Ce type s'en prenait à une gamine, je pouvais pas rester à regarder... Ce qu'il allait lui faire, c'est dégueulasse et aucune femme ne devrait avoir à subir ça. J'ai juste réalisé trop tard que cet enfoiré avait une force colossale... Je te le jure, tout ce que je voulais, c'était l'empêcher de faire du mal à cette fille. » Il omettait volontairement quelques détails, détails qu'Evie n'avait pas à savoir et qui de toute façon joueraient en sa défaveur. Mais le gros de l'histoire était vrai, alors il ne mentait pas vraiment... n'est-ce pas ? Adrian finit par se redresser, et encadra le visage de la jeune femme de ses mains, avec une tendresse qui n'avait rien à voir avec la violence dont il était capable d'user, une douceur qui lui était réservée. « Reste. S'il te plaît. Me force pas à te supplier... »
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Sujet: Re: (hot) but i'm only human ≈ PV ADRIAN Mer 11 Nov 2015 - 23:27
And I bleed when I fall down
— ADRIAN & EVELYN —
Elle avait toujours été d'une nature calme et douce car dès qu'elle laissait les émotions prendre le dessus c'était dans ces moments-là qu'elle perdait le contrôle de ses pouvoirs. Heureusement, c'était très rare et même lorsqu'elle était en colère ou apeurée ça ne lui était pas arrivé depuis longtemps. La dernière fois étant, lorsqu'elle avait été aggressée par ses types qui l'avaient prise pour une chasseuse alors qu'elle était encore enceinte d'Aurora. Non, les seules fois où c'était réellement arrivé, c'était récemment, quand elle avait tenté de supprimer ses pouvoirs avec le vaccin NH24. Plutôt que cela, elle s'était retrouvée à fracasser son appreil photo pour une vibration de son pouvoir qu'elle avait cru anéanti en elle. Son appareil... elle eut envie de se frapper tellement elle se sentait idiote. Elle venait de réaliser qu'elle avait oublié d'aller s'en procurer un autre. Oh, elle pouvait très bien utiliser ceux du journal pour quelques temps mais encore une fois, elle avait oublié ce détail. Si elle voulait se rendre à la mairie et prendre des clichés, elle allait devoir passer par le bureau avant et elle n'en avait pas envie. Elle s'était déjà pas mal attardée en venant ici et son patron allait certainement lui tomber dessus s'il ne la voyait pas déjà à la mairie. Pourtant, elle était trop concentrée sur son époux amoché pour vraiment s'inquiéter des remontrances de son supérieur « Pas la peine d'en faire un drame. J'ai vu pire et tu le sais très bien. » Avait-il besoin de lui rappeler toutes ses nuits où elle s'était réveillée en sursaut alors qu'il gueulait et se débattait à ses côtés ? Toutes les permissions dont il avait eu droit, revenant de terres arides détruites par la guerre avec quelques cicatrices de plus que la dernière fois. Elle ne s'habituait toujours pas de le voir sombrer toujours plus dans cette spirale de violence et ne s'habituerait jamais, il allait devoir s'y faire. Parce qu'elle l'aimait toujours un peu plus chaque jour - si cela était possible - et qu'à chaque fois, elle se ferait du soucis pour lui. Peu importe la raison. La guerre, les chasseurs, les mutants, lui-même. S'il croyait être le seul dans ce couple à vouloir protéger l'autre, il se trompait royalement. Il avait beau être un grand garçon, plus grand et costaud même que la majorité des gens, elle allait toujours chercher à le protéger, prendre soin de lui, le consoler, le sermonner lorsqu'il le fallait. Bref toutes ses choses que l'on faisait lorsque l'on tenait à quelqu'un.
Elle s'était contentée de froncer les sourcils à cette remarque sans le quitter des yeux. Doucement, elle était venue ensuite cueillir les gouttes qui s'échappaient de la plaie avec le linge qui se teintait lentement de rouge. Le petit bout de tissu allait directement finir à la poubelle ensuite, elle n'avait pas envie de passer une éternité à la nettoyer, tenter d'en diluer le sang et avoir sous les yeux ce rappel douloureux de ce que son mari faisait de ses nuits. Elle n'allait certainement pas nettoyer la nourriture autour de la petite bouche d'Aurora de ce même linge après cela. Et elle se fichait bien qu'il fasse son orgueilleux à détourner le regard, elle continua son travail d'infirmière du dimanche sans broncher. « Je te le répète, c'est rien. J'ai vu pire, c'est pas si profond que ça, faut juste que j'évite de faire sauter les points. C'est pas de devoir veiller sur ma fille qui risque de m'achever, si c'est ce qui t'inquiète. Je suis capable de m'occuper d'elle une poignée d'heures.. » Elle le savait bien... Au final, ce n'était pas vraiment pour cela qu'elle protestait. La brune avait conscience que même à moitié mort, Aurora ne serait jamais plus en sécurité auprès de son père. C'était égoïste mais c'était Evelyn qui avait besoin de lui au fond.
Elle faisait juste semblant, une belle comédie alors que ses doigts continuaient à trembler légèrement - hors de son contrôle. Le jeune homme sembla réaliser ce qu'elle venait de dire alors qu'il adoptait un air perplexe. « Pourquoi tu dois aller à la mairie ? » S'étirant ensuite pour prendre son cellulaire abandonné depuis bien longtemps déjà, elle le laissa faire, posant ses mains sur ses genoux pour ne pas être dans le chemin ou accrocher sa blessure. « Et à cette heure-ci ? » Évidemment qu'il détournait l'attention vers elle. C'était ce qu'il faisait toujours, comme si elle était cette chose sans défenses qu'il devait préserver du monde. Et elle l'aimait pour cela, mais aujourd'hui, elle avait juste envie de s'oublier - elle - de ne penser qu'à lui. Oublier ses tremblements qui la rendent folle, les maux de tête de plus en plus violents à chaque jour, le boulot, cette ville cinglée. Elle soupira, sachant très bien que ça ne servait à rien d'espérer cela, à la place de son mari, elle réagirait exactement de la même façon. « Le maire est censé donner des directives ou je sais pas trop. Ils veulent que je prenne des photos toute la journée pour suivre les développements. » Passer la journée entourée de chasseurs dissimulés sous de beaux sourires ne lui plaisait pas vraiment, mais cela n'allait pas l'empêcher de faire son travail. De capturer l'histoire qui se crée sous leurs yeux, à chaque secondes, à chaque instants. Maintenant débarassée de son pouvoir - du moins, en partie - elle ne craignait plus de faire de faux pas en leur compagnie. De toute façon, elle s'était montrée prudente depuis les dernières années, du moins, elle le croyait. Qui allait bien penser que la douce Evelyn avait pu cacher une nature de mutante ? Adrian ne semblait pas de son avis, protestant tout de suite à l'idée de la savoir lancée dans la gueule du loup. « Ils peuvent pas y envoyer quelqu'un d'autre ? » Apparemment non... ou bien elle était la seule photographe potable. Elle ignorait pourquoi ils avaient exigés que ce soit elle et personne d'autre. De toute façon, elle n'avait pas trop posé de questions. Elle adorait son boulot, ça lui permettait de se changer les idées. Une fois qu'elle regardait à travers l'objectif de l'appareil, elle oublait tout et avait sous les yeux un tout autre univers. Elle oublait états d'âmes, effets secondaires du vaccin et même son coeur, emportée dans un nouveau monde de couleurs et d'essences à capturer. Et puis un côté d'elle voulait y aller. Travailler. Ne pas laisser la peur des Hunters l'empêcher de vivre.
Cependant, ayant son mot à dire, son mari l'entraîna vivement sur leurs deux jambes et l'attira à lui comme si elle venait de lui annoncer qu'elle allait mourir dans les vingt-quatre prochaines heures. « T'es pas obligée d'y aller. T'as qu'à dire que t'es malade... Ils peuvent pas te refuser un jour de congé, tu bosses comme une dingue. Tu pourrais rester avec moi... Merde, Evie, ça fait deux mois... » Elle allait répliquer lui rappelant qu'il savait très bien pourquoi il l'avait fichu à la porte et pourquoi elle refusait toujours de le voir revenir. Et l'état dans lequel il était aujourd'hui était la preuve que rien n'avait changé, que rien ne changerait non plus. Qu'il préférait se défouler sur des mutants plutôt que de passer chaque seconde de sa vie avec elle. Il avait choisi la violence plutôt que la tendresse, il avait juste à assumer. Elle allait lui dire tout cela, lui rappeler les douloureux faits mais alors qu'elle entreouvrait les lèvres, les mots ne voulurent pas s'évader du refuge de sa gorge, le visage du jeune homme venu s'enfouir au creux de son cou, ses bras puissants autour d'elle à venir s'emmêler dans sa chevelure chocolat. La tête levée au ciel, le regard rivé sur le plafond, elle resta un instant paralysée alors que son coeur s'affolait dans sa poitrine. C'était injuste, elle ne pouvait se défaire, elle n'en avait pas envie même si elle aurait dû au fond. Ne pas céder, et pourtant, ce fut plus fort qu'elle quand il ajouta... « Vous me manquez... Tu me manques. » Ses mains à elle s'enroulèrent finalement autour de lui pour venir s'accrocher à son chandail dans son dos. Et elle resta plantée là, comme une idiote à le serrer elle aussi appuyant sa tête sur sa large épaule. Bordel qu'il lui manquait...
« J'ai rien fait de mal la nuit dernière, je te le promets... Ce type... Ce type s'en prenait à une gamine, je pouvais pas rester à regarder... Ce qu'il allait lui faire, c'est dégueulasse et aucune femme ne devrait avoir à subir ça. J'ai juste réalisé trop tard que cet enfoiré avait une force colossale... Je te le jure, tout ce que je voulais, c'était l'empêcher de faire du mal à cette fille. » Elle écouta à moitié ses explications, trop préoccupée à se contrôler, sa respiration qui accélérait sous l'émotion qu'elle essayait de contenir. Elle ne devait pas le laisser gagner. Elle ne devait pas laisser les effets secondaires du vaccin refaire surface. Elle préféra s'accrocher, savourer cette étreinte qui lui donnait l'impression que le sol se dérobait à ses pieds. « Reste. S'il te plaît. Me force pas à te supplier... » Elle ne s'attendait pas en venant ici, qu'il arriverait autant à briser toutes ses résistances aussi facilement. Elle resta pourtant un instant silencieuse alors qu'il encadrait son visage de ses larges mains. Doucement, comme si elle était une poupée. Tendrement comme il l'avait toujours été avec elle. Il savait comment la faire craquer, et elle détestait cela, autant qu'elle en savourait chaque seconde. « Je ne devrais pas... » Elle vint enrouler ses doigts sur les poignets d'Adrian comme pour essayer de se convaincre qu'elle devait se défiler pour ne pas le laisser gagner mais à la place, elle se surprit à caresser de son pouce la naissance de sa main à lui. Elle soupira, il avait gagné... pour le moment. « D'accord, j'vais essayer de les appeler et les convaincre de me remplacer. Garde un oeil sur Aurora, s'il te plaît. » Elle se défit à contrecoeur et s'éloigna un peu pour empoigner son téléphone. Elle appela au bureau et après une conversation brève, elle avait réussi à se défiler de ses devoirs de journaliste pour se consacrer à ceux de mère, et pour une fois en deux mois, d'épouse. Elle revint vers le salon pour retrouver Adrian qui s'occupait de la petite. Un sourire prit naissance sur le coin de ses lèvres sans qu'elle en ait conscience.
Entre temps, elle était allée chercher un verre d'eau pour elle, et par habitude, un autre pour lui. Ça lui ferait du bien. À eux deux. Elle s'approcha d'Aurora qui jouait et regarda l'heure. C'était bientôt le moment de sa sieste et ça se voyait, la petite se frottait les yeux. « Va bientôt falloir aller la coucher pour une sieste. Tu crois que ton lit ferait l'affaire ? » Car bon, l'appartement où il vivait aujourd'hui n'avait rien d'un endroit pour y élever un enfant mais ils allaient s'arranger, ils l'avaient toujours fait. Elle posa le verre pour Adrian sur la table basse pour ensuite avaler quelques gorgés dans le sien. Evelyn fit quelques pas et s'étala sur le divan avant de tourner les yeux vers son mari. « Oh et c'est bon, j'ai réussi à me faire remplacer. Mais je ne compte pas rester longtemps, juste le temps de la sieste de la petite. » Le temps de se reposer, elle lui lançait un regard lourd de sens. Il avait beau avoir gagné cette bataille, elle était encore atterrée de le voir dans un tel état, de le savoir se perdre encore et toujours dans des activités qu'elle n'approuvait pas. Et comme si la petite l'avait entendue, elle s'étira vers Evelyn pour venir jouer dans ses cheveux. Sa manière de protester peut-être, ce qui arracha plutôt un sourire à la mère qui vint déposer un baiser sur son front. La pauvre enfant, elle avait peut-être succombé aux protestations de son mari, cette dernière n'allait pas s'en sortir. Et pour une fois, elle ne tremblait pas, elle n'avait plus mal à la tête.
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Sujet: Re: (hot) but i'm only human ≈ PV ADRIAN Jeu 12 Nov 2015 - 9:13
but I'm only human
I DIDN'T FALL IN LOVE WITH YOU. I WALKED INTO LOVE WITH YOU, WITH MY EYES WIDE OPEN, CHOOSING TO TAKE EVERY STEP ALONG THE WAY. I DO BELIEVE IN FATE AND DESTINY, BUT I ALSO BELIEVE WE ARE ONLY FATED TO DO THE THINGS THAT WE'D CHOOSE ANYWAY. AND I'D CHOOSE YOU; IN A HUNDRED LIFETIMES, IN A HUNDRED WORLDS, IN ANY VERSION OF REALITY, I'D FIND YOU AND I'D CHOOSE YOU.
De son point de vue de soldat, deux mois ne représentaient pas grand chose. À une époque, il aurait donné n'importe quoi pour n'être séparé d'elle que si peu de temps au lieu des longs, éprouvants et interminables mois passés en Irak, en Afghanistan ou dans une autre zone du monde où la survie était une lutte de tous les instants. Mais ces huit dernières semaines semblaient être un tout autre genre d'enfer, parce qu'il aurait pu les passer auprès d'Evie et d'Aurora, au lieu de cela il les avait passées comme un imbécile dans son appartement, une bouteille dans une main et une clope dans l'autre, avec pour seule compagnie celle du chat aussi amoché que lui qu'il avait pris en pitié et adopté. Il en avait assez de tourner en rond comme un fauve en cage, assez de se chercher des excuses chaque soir pour ne pas rentrer chez lui après son service. Assez de se retenir d'aller frapper à la porte d'Evie – la porte de chez eux – à chaque fois qu'il avait un peu trop forcé sur l'alcool... Il se sentait basculer dans un milieu qui ne lui ressemblait pas, et ce que la jeune femme ne comprenait pas, c'est qu'elle était la seule chose qui lui permettait de ne pas complètement perdre la raison. Loin d'elle, il perdait pied et ça l'inquiétait plus qu'il ne voulait bien se l'avouer, ou le lui avouer. Il avait besoin d'elle comme un drogué de sa dose, à la différence que pour lui il n'existait aucune cure de désintoxication, le sevrage n'était pas une option. Ce n'était sans doute pas très sain de dépendre à ce point de quelqu'un, mais Adrian n'en avait pas grand chose à foutre. Evie était la seule personne qui ne lui avait jamais tourné le dos, la seule à être restée avec lui en dépit de tout... Jusqu'à présent. Il était allé trop loin, même pour elle. Il peinait à comprendre qu'elle puisse avoir peur de lui, peur de ce qu'il était devenu et peur de ce qu'il pourrait lui faire. Des angoisses ridicules selon lui, comment pouvait-elle croire un seul instant qu'il puisse un jour vouloir lui faire du mal... ? Il avait déjà tué pour elle, il le referait sans l'ombre d'une hésitation s'il le fallait et il préférerait se faire sauter la cervelle plutôt que de lever un doigt sur elle. Des défauts, Adrian en avait beaucoup, mais faire preuve de violence envers sa femme ne faisait pas partie de la liste. Il était plutôt du genre à retourner sa veste pour la protéger, quitte à se mettre sur le dos tous les Hunters de la ville. C'était Evie qui réveillait chez lui le meilleur comme le pire, Evie qui à elle seule qui représentait le paradoxe de la vie qu'il menait... Evie, Evie, Evie.
Il n'avait pas envie de la laisser partir, que ce soit pour lui éviter de se retrouver dans un nid de vipères, ou par envie – égoïste – de les garder toutes les deux avec lui, elle et la petite. Son attitude était traître, mais il savait exactement comment la faire plier, comment faire en sorte qu'elle ne lui résiste pas. Parce qu'il la connaissait aussi bien qu'elle le connaissait, ils savaient exploiter leurs faiblesses mutuelles et cela depuis des années. Il sut qu'il avait remporté la bataille, à défaut de la guerre, lorsqu'elle l'enlaça à son tour tandis qu'il s'expliquait quant à ce qui lui était arrivé, et ne manquait pas de lui rappeler à quel point elle lui manquait, à quel point il avait besoin d'elle. Adrian n'avait pas franchement envie de la supplier, mais il se savait capable d'en arriver à de telles extrémités s'il le fallait. Mais elle avait cédé ; elle avait cédé et si une partie de lui s'en voulait de la manipuler émotionnellement pour arriver à ses fins, la satisfaction de savoir qu'il l'aurait rien qu'à lui pour une poignée d'heures éclipsait la culpabilité. Il se retint tout juste d'afficher un petit sourire victorieux lorsqu'elle lui demanda de veiller sur Aurora pendant qu'elle appelait ses patrons et se contenta de hocher bien sagement la tête, trop heureux pour oser dire un mot de plus. Il la lâcha à contrecœur, mais le malaise fut bref, à peine avait-il récupéré leur petite poupée entre ses bras qu'il se sentit plus léger. Devenir père n'avait jamais été une priorité ni un rêve pour lui, cependant à chaque fois qu'il posait les yeux sur Aurora, il sentait son cœur se tordre de fierté dans sa poitrine. Elle avait beau avoir fêté sa première année, il avait encore du mal à imaginer que c'était lui, eux, qui avaient créé cette petite merveille, qu'elle était littéralement le fruit de l'amour qu'ils se portaient. À bien y réfléchir, il aurait bien voulu un ou deux bambins de plus pour agrandir leur famille... Mieux valait toutefois qu'il évite de s'emballer. Il ignorait ce que lui apporterait le jour suivant, alors quelque chose d'aussi vague que l'avenir... Pour le moment, Adrian allait se contenter de savourer l'instant présent avant qu'Evie ne lui file entre les doigts comme elle le faisait depuis des semaines. Il ignorait ce qui était réellement temporaire, leur séparation ou la présence de la jeune femme chez lui, et c'était ce qui l'empêchait de fermer l’œil sans l'aide d'une bouteille.
Trop absorbé par la contemplation béate de sa fille, Adrian ne releva les yeux vers Evie qu'au moment où elle s'adressa à lui pour lui signaler qu'il serait bientôt l'heure pour Aurora de faire la sieste. La petite se frottait les yeux et bâillait à s'en décrocher la mâchoire, pas le moindre doute, elle fatiguait. « J'ai un lit pour elle. Mon appart est peut-être un foutoir sans nom, mais j'ai tout ce qu'il faut pour m'occuper d'elle. Je suis pas encore un père indigne. » Il avait pris les devants quand elle l'avait mis dehors, sachant très bien qu'il lui faudrait avoir de quoi s'occuper correctement de leur fille quand Evie la lui laisserait. Pas question pour Aurora de se retrouver à dormir entre deux oreillers, elle ferait sa sieste dans un lit aussi confortable que l'était le sien. Sur le point de se pencher pour attraper le verre d'eau que la jeune femme avait posé devant lui, Adrian se figea en l'entendant dire qu'elle ne resterait que le temps que la petite passerait à dormir. C'était plutôt vague comme notion temporelle, Aurora pouvait bien décider de roupiller une petite heure comme quatre ou cinq. Silencieusement, il pria pour que ce soit la seconde option qui l'emporte, quand bien même il ne pourrait rien y faire si elle n'avait pas sommeil à ce point. Les dents serrés, il attrapa finalement le verre devant lui et le vida d'un trait – bon sang, après la vodka et le rhum, l'eau semblait avoir toutes les qualités thérapeutiques de la planète. Soupirant longuement, il passa une main dans sa tignasse emmêlée, et Aurora décida qu'il était temps pour elle de regagner les bras de sa mère. « Je ferais peut-être mieux d'aller la coucher avant qu'elle se mette à pleurer », reprit-il en tendant les bras à Aurora, qui hésita une seconde avant d'aller s'y blottir. Tel père, telle fille, quand elle était fatiguée, mademoiselle avait tendance à ronchonner. Il accorda un petit sourire rassurant à Evie avant de disparaître dans sa chambre – la seule pièce de l'appartement dans un état convenable – et coucha Aurora dans le lit pour bébé qui trônait à côté du sien. Elle ne protesta pas et eut vite fait d'attraper une peluche qu'elle serra contre elle en babillant doucement. Attendri, Adrian caressa les boucles blondes de sa fille avant de remonter une petite couverture sur elle, et il dut bien passer cinq bonnes minutes à la contempler comme un crétin avant de se souvenir que sa mère était toujours sur le canapé du salon. La boule de poils qui lui servait de chat sous le bras, il quitta la pièce dont il tira la porte derrière lui, afin que les échos de conversation ne perturbent pas son repos.
Un instant, il ne bougea pas, adossé à la porte de la chambre, le regard perdu sur la silhouette de la jeune femme étendue sur le divan, et il eut un petit ricanement. « Toi aussi t'as l'air d'avoir besoin d'une bonne sieste. » Puis son rire se fana, il grimaça. Si Evie ne dormait pas, il était sans aucun doute à blâmer. Le remord lui serra la gorge, et c'est la tête basse qu'il la rejoignit sur le canapé, se sentant une fois de plus honteux et minable. Une seconde, il crut pouvoir rester sagement assis à côté d'elle, mais dut rapidement se rendre à l'évidence : il en était absolument incapable. Comme s'ils ne s'étaient jamais quittés, il alla l'enlacer étroitement et posa sa tête contre sa poitrine. Les battements de son cœur étaient toujours parvenus à le calmer, c'était même le seul remède qu'il avait trouvé contre les cauchemars incessants qui perturbaient ses nuits, ceux où il se retrouvait malgré lui plongé dans l'enfer de la guerre. Depuis qu'il dormait seul, il n'y avait personne pour le tirer de ses mauvais rêves, personne pour le calmer après ses crises de panique. Bordel... Sa petite croisade anti-mutants valait-elle réellement le sacrifice ? Serré contre Evie, la réponse lui paraissait évidente. « J'aime pas vous savoir seules à la maison. Pas avec tout ce qui se trame en ville... » Il ne craignait qu'une chose, qu'on s'en prenne à elle et à la petite et qu'il ne soit pas là pour les protéger. « S'il devait vous arriver quoi que ce soit... S'il devait vous arriver quoi que ce soit, ça me rendrait dingue. Complètement dingue. » Elle trouverait sans doute ça minable, mais c'était ainsi qu'il justifiait ses actions. Il était persuadé que rendre les rues plus sûrs aiderait Radcliff à retomber sur ses pattes, persuadé que si tout le monde faisait comme lui, le climat de violence qui régnait finirait par s'apaiser avant de disparaître. L'idiot, il était bien incapable de voir qu'il contribuait aux maux de la ville en agissant comme il le faisait. Il se redressa et glissa une main dans la nuque d'Evie avant de poser son front contre le sien. Lentement, il soupira. Sa main libre remonta le long du bras de la jeune femme, s'attarda sur son cou et vint finalement caresser sa joue. Il savait qu'il jouait avec le feu, savait qu'elle pouvait décider de le laisser faire comme de le repousser. Il avait un millier de choses à lui dire, des confessions amères comme des déclarations enflammées... Mais aucun mot ne fut prononcé, au lieu de ça il posa ses lèvres à la commissure des siennes, hésitant presque à l'embrasser. Après vingt ans, c'était ridicule... Ou non. Pas une seule fois il n'était allé à l'encontre de ses désirs, il la respectait bien trop pour cela, et s'il l'avait sentie réticente, il se serait écarté aussitôt. Mais puisque Evie ne protestait pas, après un instant il l'embrassa à pleine bouche, et au Diable la retenue. Cela faisait longtemps, trop longtemps qu'il ne l'avait plus touchée, même aussi simplement, et il n'en pouvait tout simplement plus. Elle finirait par causer sa perte, c'était certain. Mais il s'en foutait, parce que sa damnation à lui avait un goût de paradis.
Dernière édition par Adrian Blackwood le Jeu 26 Nov 2015 - 4:54, édité 1 fois
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Sujet: Re: (hot) but i'm only human ≈ PV ADRIAN Ven 13 Nov 2015 - 4:55
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— ADRIAN & EVELYN —
Au fond, elle n'était pas étonnée que le grand blonde s'accroche à elle ainsi. Elle-même, s'y accrochait, n'osait pas lâcher prise. Sur lui, leur mariage, leur nouvelle famille. L'empêcher d'aller à la mairie était un exemple de plus. Elle-même ne supporterait pas l'idée de savoir que son mari allait se pointer dans un repère de mutants assoiffés de son sang. Comme lui, elle se serait attachée à son corps, aurait fait ses doigts dans ses boucles dorées, jusque sur ses bras. Elle aurait été aussi vile que lui, si ce n'était plus peut-être. Pendant des mois, des semaines, elle l'avait perdu à la guerre. Puis, elle l'avait perdu à la prison. Elle l'avait perdu de si nombreuses fois et pourtant, il était toujours là. Dans sa vie. Dans ses pensées. Dans son coeur, surtout. Ça ne servait à rien de résister, c'était une bataille perdue d'avance comme elle avait pu, à de nombreuses reprises, le constater. Quand elle était revenue au salon après s'être libérée de ses patrons, elle ne pouvait en être plus convaincue... jamais elle n'aurait pu lui dire non. Revenant vers eux, elle trouva le divan bien rapidement. D'une certaine manière, elle devait presque remercier Adrian de l'avoir convaincue. Seulement maintenant qu'elle réalisait à quel point elle était érintée. Par le boulot, son rôle de mère, son foutu vaccin qui laissait des traces ennuyantes dans ses veines, par cette inquiétude qui la prenait à chaque fois qu'elle pensait à Adrian et que son coeur se serrait.
Pourtant, à ce moment, elle avait l'impression qu'elle pouvait se laisser aller... pour un temps, avant que la réalité ne reprenne ses droits. Quand ? Elle l'ignorait mais à ce moment, elle ne pensait à rien, seulement que la petite allait bientôt avoir besoin d'une bonne sieste. « J'ai un lit pour elle. Mon appart est peut-être un foutoir sans nom, mais j'ai tout ce qu'il faut pour m'occuper d'elle. Je suis pas encore un père indigne. » Elle lui jeta un regard tendre... elle savait bien qu'il n'était pas un père indifne. Il ne le serait jamais. Avec elle, il avait toujours été cet ange gardien à veiller sur elle, quand ce n'était pas elle qui veillait sur ses nuits de panique, de rêves hantés de violence, alors elle savait très bien qu'il traiterait toujours Aurora de la même façon. Les deux parents beaucoup trop protecteurs de leur fille en fait. Mais pouvait-on les blâmer dans cette ville où tout partait à la dérive sur un fleuve qui se gorgeait de plus en plus de sang. Mutant, hunter, humain, l'hémoglobine qui au fond, arborait la même couleur. Le rouge de la violence, de la passion. Au fond, ils étaient tous pareils mais la peur avait préféré les diviser, venant irrémidiablement déchirer des familles, des amitié... des couples. Adrian et Evelyn... et malgré tout, ils étaient encore ensemble, la belle incapable de penser au divorce. Et à cet instant, elle succombait à quelques moments passés avec cet homme qui lui manquait trop. Elle se faisait mal elle-même mais elle ressentait que c'était nécessaire... elle ne pouvait pas supporter tous ses scénarios qu'elle imaginait ; de lui, entouré de chasseurs, tâché du sang de ses semblables. Ça la tuait à petit feu et pourtant, là, elle revivait malgré toute la fatigue qui engourdissait ses muscles. « Je ferais peut-être mieux d'aller la coucher avant qu'elle se mette à pleurer. » Elle le remerciait du regard car maintenant qu'elle avait atteint le divan, elle ne savait pas si elle aurait la force d'en sortir. Il réussit à lui dérober l'enfant des bras et elle le laissa faire, soulagée de pouvoir simplement rester couchée, une souffle s'échappant de ses lèvres.
Adrian s'absenta alors pour aller coucher leur fille et Evelyn profita d'un instant seule pour essayer de se remettre les idées en place. Mais qu'est-ce qu'elle faisait au juste ? Pourquoi elle n'était pas déjà sortie par la fenêtre pour fuir ? Elle jouait avec le feu, elle ne devrait pas le laisser gagner aussi facilement. Elle essayait de s'en convaincre. Elle voulait retrouver ses airs de femme indignée par les actions de son mari qu'il venait si facilement de briser. Deux mois qu'elle avait l'impression de jeter à la poubelle en restant là, à succomber un peu plus à chaque fois qu'il était dans la pièce. Elle avait l'impression que ce n'était qu'une fois qu'il était parti à la chambre avec Aurora qu'elle pouvait penser clairement... du moins si c'était possible de d'avoir les idées claires dans ce monde de fous. Elle avait fermé les yeux, sa migraine commençant lentement à reprendre ses droits au creux de ses tempes et même ses membres se mettaient à trembler quand la voix d'Adrian lui parvint, la tirant de sa léthargie. « Toi aussi t'as l'air d'avoir besoin d'une bonne sieste. » Elle ouvrit les yeux de nouveau et les planta sur son mari qui se tenait debout devant la porte. Son ricanement tira un sourire sur le coin de la lippe de la brune, qui s'effaça lentement à mesure qu'il se rapprochait pour venir la rejoindre sur le divan. Elle était fatiguée et le voir approcher, pas par pas, la préparait au pire. Le pire étant qu'elle n'arriverait pas à le repousser encore. Vidée de ses forces... elle se demandait même comment elle aurait fait pour travailler convenablement au milieu de la mairie, pleine d'ennemis de toutes sortes. Au final, elle préférait de loin être confronter à cette bataille intérieure qu'elle se livrait pour garder la tête hors de l'eau face à Adrian que les monstres qui travaillaient pour le maire.
Monstre dont faisait partie son époux et pourtant, alors qu'il vint s'étendre là, tout contre elle, il lui était impossible de le voir comme ça. Comme un meurtrier, comme un tueur. Comme un Hunter. Sa tête venue se poser sur sa poitrine, elle laissa ses poumons se vider de toute son air. Il venait seulement de s'installer auprès d'elle que toutes ses résolutions qu'elle s'était faites alors qu'il bordait Aurora à sa sieste s'envolaient comme si elles n'avaient jamais existé. Elle porta ses doigts aux cheveux blonds d'Adrian et les laissa y glisser un peu, perdue dans ses pensées, savourant le court silence, réalisant seulement que sa migraine et ses tremblements avaient disparus de nouveau. C'était à croire qu'Adrian agissait en véritable calmant, une cure au poison qu'elle s'était injecté dans les veines alors même que c'était pour ne pas le perdre lui. « J'aime pas vous savoir seules à la maison. Pas avec tout ce qui se trame en ville... S'il devait vous arriver quoi que ce soit... S'il devait vous arriver quoi que ce soit, ça me rendrait dingue. Complètement dingue. » S'il voulait vraiment entrer à la maison, il n'avait qu'à abandonner les Hunters. Rejoindre le seul partie qui valait la peine. Celui de sa famille. La joindre elle, qui l'aimait à en perdre toutes notions, toute raison. Car il fallait être folle pour se mutiler d'un vaccin qui lui arrachait aujourd'hui sa plus profonde nature dans le seul but de vouloir être entièrement parfaite à ses yeux. Et Evelyn, elle était folle amoureuse d'Adrian. Depuis les premiers pas maladroits d'enfants, à la passion tendre de l'adolescence. Et elle avait été prête à faire le sacrifice de ses pouvoirs pour être avec lui... alors qu'elle l'a elle-même obligé à quitter la maison. Adrian et Evelyn, le plus grand des paradoxes. Le grand blond se détacha légèrement pour se redresser et elle l'imita, posant son regard dans le sien. « Et tu penses que ça me fait quoi de débarquer ici et te voir dans un tel état. T'imaginer dans les rues de la ville à te mettre en danger avec tes... » Tes chasses à mes semblables, mutants comme moi. Par contre, les mots s'entassèrent à la frontière de ses lèvres pour ne jamais les franchir.
Après ses années de service militaire, les trois ans de prison, on aurait pu croire qu'elle se serait habituée de le savoir en danger. Mais non... car maintenant, elle n'était pas la seule qui avait besoin de lui. Il y avait Aurora aussi. Elle aurait pu continuer ses réprimandes pendant des heures encore si Adrian ne vint pas alors lui tirer quelques frissons quand sa main vint caresser son bras pour venir se loger tendrement au creux de son cou et épouser sa joue. Elle se tut, ne sachant plus trop quoi dire pour lui faire comprendre à quel point ça n'avait pas de sens toute cette situation. Et parce qu'elle n'avait plus envie de protester. Une part d'elle voulait simplement se laisser aller. À ses bras, ses étreintes. Arrêter de penser pour quelques instants même si, apparemment, c'était déjà le cas lorsqu'Adrian était dans les parages. La seule réplique qu'il trouva à tout cela, fut de venir l'embrasser d'abord timidement au risque qu'elle se défile. Il lui manquait tellement, il n'avait pas le droit de faire cela, mais elle ne le repoussa pas, et ce fut le seul signal qu'il eut besoin pour s'accaparer ses lèvres, fougueusement comme pour rattraper tout le temps perdu de ses deux derniers mois. Elle répondit à ses baisers, envoyant sa langue dans la danse et passant ses deux bras autour de son cou. Elle se laissa un peu trop allée à la frénésie, finissant par le surplomber légèrement alors qu'elle s'était redressée elle aussi. Après quelques instants à se perdre un peu plus, son coeur accélérant dans sa poitrine, elle se stoppa et écarta son visage du sien.
Non, il ne gagnerait pas la guerre. Elle n'était pas venue ici pour rendre toutes les armes. « Non. Tu vas te faire mal. » Ce fut la seule chose qu'elle trouva à dire car au fond, elle manquait grandement de convictions en ce moment pour le repousser réellement. Elle n'aurait jamais dû le laisser l'embrasser car maintenant, c'était impossible de faire ce qu'elle devait faire si elle ne voulait pas se perdre entièrement. Elle délia ses mains d'autour de ses imposantes épaules mais se trouva incapable de s'éloigner, incapable de quitter le divan et cette douce proximité. Elle lui en voulait, ça se voyait dans ce regard qu'elle planta dans le sien ; toutes ses plaies sur son corps qui rappelaient ses activités de la nuit. Elle lui en voulait aussi car elle se sentait si faible à cause de lui, de l'effet qu'il produisait au creux de ses entrailles à simplement la regarder comme ça. Il lui manquait tellement et elle lui en voulait de la forcer à devoir résister, mettre de la distance entre eux pour qu'il se rentre enfin dans la tête que ce qu'il faisait ; c'était mal. Pourtant, ce n'était qu'un dernier soubresaut de résistance bien maladroit... une idiote tentative de l'éloigner alors qu'elle savait très bien - sans vouloir se l'avouer - que c'était un combat perdu d'avance. Peu importe ce qu'elle faisait, elle se retrouvait toujours à revenir vers lui.
Ni la guerre, ni la prison n'avaient réussi à les séparer, cette foutue ville et sa violence ne ferait pas exception... elle le savait.
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Sujet: Re: (hot) but i'm only human ≈ PV ADRIAN Ven 13 Nov 2015 - 10:58
but I'm only human
I DIDN'T FALL IN LOVE WITH YOU. I WALKED INTO LOVE WITH YOU, WITH MY EYES WIDE OPEN, CHOOSING TO TAKE EVERY STEP ALONG THE WAY. I DO BELIEVE IN FATE AND DESTINY, BUT I ALSO BELIEVE WE ARE ONLY FATED TO DO THE THINGS THAT WE'D CHOOSE ANYWAY. AND I'D CHOOSE YOU; IN A HUNDRED LIFETIMES, IN A HUNDRED WORLDS, IN ANY VERSION OF REALITY, I'D FIND YOU AND I'D CHOOSE YOU.
Son parfum, sa saveur, la douceur de sa peau et la chaleur de leur étreinte... Autant de choses qui contribuaient à lui faire perdre pied, autant de sensations qui engourdissaient sa raison et réveillaient en lui des pulsions animales qu'il ne tenait en laisse que pour ne pas effrayer la jeune femme entre ses bras. Elle était fragile, Evie, comme une poupée de porcelaine entre ses mains de colosse ; une poupée pourtant toujours manipulée avec le plus grand égard et la plus grande prudence, parce qu'elle était ce qu'il possédait de plus précieux. On lui avait dit et répété à quel point il était ridicule d'épouser la seule femme qu'il ait jamais connue et aimée, comme si c'était de la folie, comme s'il aurait dû goûter à mille autres pour être sûr de son choix... Tous des idiots, ils ne savaient pas, ne pouvaient pas comprendre... Adrian, lui, avait toujours su que c'était Evie et qu'il n'y aurait qu'Evie. Il se foutait de ce qu'on pouvait en dire et en penser, il l'aimait à en perdre la raison et l'assumait parfaitement. Ça les étonnait toujours les gens, quand il répondait « vingt ans » après qu'ils lui aient demandé depuis combien de temps il était amoureux de sa femme. Parce que personne ne s'attendait à ce qu'un homme entamant à peine la trentaine ait déjà une histoire de vingt ans derrière lui, ils le regardaient comme une bête curieuse, un individu hors-normes dans une société de plus en plus volage. Il n'avait jamais été capable d'en désirer ni même d'en vouloir une autre, pas même alors que les semaines de séparation s'étalaient... L'amour qu'il lui vouait était aussi beau qu'il était mortel, parce qu'il ne savait pas ce qu'il ferait sans elle, si elle décidait qu'elle ne voulait plus de lui. C'était une éventualité qui pendait au dessus de sa tête coupe la lame d'une guillotine, il se savait capable de se foutre en l'air si elle le quittait. À première vue, Adrian n'était pas le genre d'homme que l'on imaginait totalement dépendant d'une femme, et pourtant c'était le cas, et l'alliance qu'il portait à son doigt n'était que la partie émergée de l'iceberg.
Embrasser Evie, c'était comme inspirer à fond, comme retrouver l'oxygène après avoir gardé la tête sous l'eau trop longtemps. Elle n'avait pas idée de l'effet qu'elle lui faisait... Adrian étouffa un soupir de contentement lorsqu'elle lui rendit son baiser et passa ses bras autour de son cou, il glissa les siens dans son dos et s'abandonna complètement à leur échange langoureux ; il se sentait comme une bête sauvage affamée. Il ne songea pas une seule seconde à protester lorsqu'elle se redressa à son tour et se retrouva à moitié étendue sur lui, il en profita pour faire courir ses mains le long de ses hanches, pour ensuite remonter lentement sur la courbe de ses reins, sans jamais cesser de l'embrasser. Il aurait pu commencer à manquer d'air qu'il ne l'aurait pas remarqué, trop occupé à savourer ce premier baiser depuis... depuis trop longtemps, peu importait que cela fasse des semaines ou une journée. Et ça lui donnait envie de plus, de tellement plus... Si bien qu'il se retrouva bien con quand Evie s'écarta brusquement, le laissant là à la contempler la bouche ouverte et les doigts accrochés à ses frêles épaules. Qu'il se fasse mal... ? Adrian afficha un petit sourire narquois tandis qu'il prenait le menton de la jeune femme entre son pouce et son index. « Bah voyons. Mes blessures avaient pas l'air de te déranger tant que ça quand je rentrais de mission. » Il haussa un sourcil sans se départir de son petit air faussement moqueur – et un brin accusateur. Il savait très bien qu'elle essayait simplement de se défiler, de lui échapper. Et il ne pouvait pas lui en vouloir, pas vraiment... Pour autant, il ne s'avouait pas vaincu aussi vite, par alors qu'il la tenait à sa merci et qu'il était parvenu à détendre l'atmosphère suffisamment pour qu'elle échoue dans ses bras. Un instant, il fit mine d'abandonner la partie, avant de brusquement la faire basculer sous lui, et la belle se retrouva coincée sous l'imposante masse musculaire qu'était son mari. « Je te tiens », lui susurra-t-il à l'oreille d'un ton plein d'une fierté exagérée. À les voir ainsi se jouer l'un de l'autre comme des adolescents, il aurait été aisé de se méprendre sur la réalité de leur situation, une situation qu'Adrian était pourtant incapable d'oublier. C'était un moment volé, il le savait. Il comptait bien en profiter, se gorger de sa présence avant qu'elle ne lui échappe à nouveau.
Il aurait pu se jeter sur ses lèvres à nouveau et sans plus de cérémonie, au lieu de cela il resta à la contempler ; ses traits il les connaissait par cœur et pourtant il ne se lassait pas de les étudier. Constater à quel point elle était fatiguée et inquiète lui arracha un soupir triste, puis il se pencha pour déposer un baiser sur le front d'Evie, avec une tendresse presque religieuse. « Tu sais que je t'aime, pas vrai ? Ça changera pas, quoi qu'il arrive et quoi que je fasse, ça changera pas. » Il se mordit la lèvre, enfouit une fois encore son visage dans le cou de la jeune femme. Je t'aime, tu me manques, je te veux... Il garda le silence, inspira à fond le parfum sucré d'Evie, sa main remontant lentement jusqu'à sa poitrine. « Jeg elsker deg. » Sa langue maternelle, Adrian l'utilisait rarement autrement qu'avec son frère, ou Aurora à laquelle il voulait la transmettre. Alors quand il disait à Evie qu'il l'aimait en l'employant, il y ajouta un poids que leur anglais ne possédait pas, une passion que le norvégien ajoutait. Il n'avait plus besoin de lui traduire ces quelques mots depuis longtemps, Evie les comprenait très bien. Elle trouverait peut-être ça sournois de sa part, il voulait simplement s'assurer – encore – qu'ils ne se querelleraient pas. Pas après tout ce temps, pas alors qu'ils pouvaient profiter d'un moment de paix. C'était le calme avant la tempête, avant qu'ils ne se sautent à la gorge et se heurtent à leur mutuelle incompréhension. Il expira son souffle brûlant sur sa peau, l'émoi lui arrachant quelques tremblements, et comme un explorateur malchanceux repartit à la conquête de ses lèvres, incapable d'en être complètement rassasié.
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Sujet: Re: (hot) but i'm only human ≈ PV ADRIAN Lun 16 Nov 2015 - 0:04
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Elle aurait dû se douter que venir chez Adrian n'était pas une bonne idée, qu'elle n'arrivait pas à penser clairement en sa présence. Elle avait beau lui en vouloir, être horrifiée que la nuit, il revêtit le masque d'un chasseur, elle continuait de l'aimer. Ça la détruisait à petit feu, ça l'avait menée à prendre une décision complètement stupide... parce que l'amour, ça rend con et le couple Blackwood n'en faisait pas exception. Ils défiaient toute logique, s'aimaient, se rejetaient, revenaient l'un vers l'autre comme de parfaits idiots qui n'arrivaient pas à s'enlever l'autre de la tête. Elle l'avait dans la peau et s'était réciproque, le norvégien maintenant partiellement sous elle, avait glissé ses larges mains jusqu'à la naissance de ses hanches... ravivant chez la belle de douces sensations dont elle s'était trop longtemps privée. Torture qu'elle croyait nécessaire, le seul moyen qu'elle voyait pour ne pas laisser les activités officieuses de son époux se rappeler sans cesse à elle. Et pourtant, il était là, dans un état pathétique, plaies et echymoses couvrant son corps et toute résistance s'envolait quand même... parce qu'elle s'était trop longtemps noyée sans lui, et maintenant, elle avait l'impression de rejoindre la berge. Pour un temps, avant qu'une autre vague de la triste réalité ne vienne se fracasser sur le couple. Cependant, alors qu'elle gouttait ses lèvres après ses deux mois de séparation qu'elle s'était imposée, elle était chamboulée par un océan de tendresse, de passion qui faisait battre son coeur plus vite. Trop vite. Bientôt, elle détacha ses lèvres et resta là, à le fixer alors qu'il en redemandait clairement plus - ses lèvres suspendues dans le vide - avant qu'un sourire empli de moquerie ne prenne lentement place sur ses traits abîmés, ce qui ne lui enlevait pourtant rien de sa beauté aux yeux de la jeune femme. Car même vieux, couple rabougri et armés de cannes, elle ne cesserait jamais de trouver qu'il était le plus bel homme de cette terre, voir même du paradis et de l'enfer réunis. Elle avait beau avoir essayé de fréquenter un autre homme. Connaître d'autres bras, d'autres draps, jamais elle n'avait réussi. Ni à aller voir ailleurs, ni à se départir de son amour pour lui, et craquer devant ce sourire marqué d'une vilaine coupure, plonger son regard dans ses yeux décorés d'une joue entaillée était preuve suffisante. « Bah voyons. Mes blessures avaient pas l'air de te déranger tant que ça quand je rentrais de mission. » À cette époque, ils venaient de se marier. À cette époque, elle voulait profiter de chaque moments volés entre ses permissions et jamais elle n'avait laissé ses blessures et cicatrices l'arrêter de cueillir quelques baisers et étreintes passionnelles. Est-ce que tout cela avait changé ?
Elle le maudissait de l'intérieur, lui jeta un regard noir car elle ne pouvait se mentir... Non. Ça n'avait pas changé et ça ne changerait probablement jamais. Même si autrefois ses blessures venaient d'une guerre dont il avait été imposé et qu'aujourd'hui, il se laissait plutôt consumer par une guerre dont elle approuvait encore moins. Malgré tout, elle revenait sans cesse vers lui. Elle voulait le haïr pour cela. Lui faire regretter ses paroles et pendant un instant, elle crut que ce ne serait pas nécessaire, Adrian adoptant un air résolu, comme s'il se résignait aux volontés apparentes de la belle. Mais bientôt, ils pivotèrent... le jeune homme la faisant prisonnière sous lui et que son dos était acceuilli par le divan et quelques coussins. « Je te tiens. » Les mains d'Evelyn accrochées aux épaules de son mari se crispèrent sur son chandail alors qu'il soufflait ses quelques mots à son oreille. Triomphant, joueur. Orgueilleuse, elle lui réserva une moue exaspérée - se mutilant intérieurement pour cacher son léger amusement - quand il planta de nouveau ses yeux dans les siens pour détailler chacun de ses traits. Pendant un instant, elle en oublia même la situation dans laquelle ils étaient elle aussi. Il ressemblait soudain tellement plus au Adrian qu'elle avait marié dix ans plus tôt. Comme un sentiment de déjà vu, un retour en arrière tellement doux, un soulagement sur son coeur devenu trop lourd à force de fuir, l'obliger à garder ses distances. « Ça c'est ce que tu crois. » Elle aussi pouvait être joueuse, le provoquer. Elle pourrait facilement se défaire, si l'envie lui prenait mais ce n'était pas le cas. Elle pourrait lui envoyer l'un de ses regards sérieux dont elle seule avait le secret et elle savait qu'Adrian n'insisterait pas. Il avait toujours répondu présent au moindre de ses volontés et désirs, comme elle avait toujours été là pour soulager son sommeil agité ou ses moments de panique que lui rappelait la guerre. Ils avaient toujours été là, l'un pour l'autre et c'était bien pour cela qu'au fond, elle ne désirait pas se défiler cette fois.
Deux mois, c'était trop long sans lui et cette dure réalité pressait dangereusement autour du couple entrelacés sur le divan. Elle ferma les yeux quand il vint poser un baiser sur son front, tous deux rappelés à l'ordre par les traits tirés par ; elle, la fatigue et lui, les blessures. « Tu sais que je t'aime, pas vrai ? Ça changera pas, quoi qu'il arrive et quoi que je fasse, ça changera pas. » Pincement au coeur, Evelyn ancra son regard dans le sien, y cherchant une quelconque promesse. Elle avait déjà franchi le pas, elle avait déjà abandonné sa nature de mutante pour lui même s'il l'ignorait encore. Elle voulait le croire mais elle avait peur aussi. Peur que ses activités de la nuit ne le retourne contre elle... mais elle avait aussi peur de lui dire ce qu'elle avait fait. Recourir au vaccin pour ne pas le perdre. Elle ne regrettait pas sa décision - pas encore - mais l'acceptait-elle vraiment peut importe quoi ? Ou bien avait-elle bien fait de se vacciner ? Tant de questions qui ne trouvèrent pas de réponse, tirée de telles réflexions par Adrian qui enfouit alors son visage dans son cou. « Jeg elsker deg. » Nouveau pincement au coeur, mais cette fois de légèreté, de soulagement, d'une félicité qu'elle n'avait pas connu depuis un moment. Ces mots... elle ne se lassait jamais de les entendre. Droit au coeur, qui en manqua quelques battements. Pour elle, les mots étaient inutiles, elle se contenta d'enfouir l'une de ses mains dans sa nuque comme si elle avait peur qu'il se disparaisse soudain, son autre main venant enlacer sa large épaule. Étreinte qui voulait dire plus que des paroles, plus que des moi aussi, plus des tu me manques tellement, plus que des tu me fais perdre la raison.
Elle le sentait fiévreux, comme ce souffle qu'il relâcha sur la peau de son cou et inévitablement, il la propageait à la brune qui ne se défila aucunement quand ses lèvres retrouvèrent leur juste place sur les siennes. Elle avait la tête qui tourne, le souffle coupé même si cela ne faisait que quelques secondes à peine qu'elle suffoquait sous ses baisers. Mains accrochées à lui, sur son épaule et dans ses boucles blondes, Evelyn ne pensait plus à rien. Plus à son boulot, plus à cette guerre, plus à la raison pour laquelle elle en voulait au jeune homme, impérieux sur elle. Elle en oubliait même les blessures d'Adrian pendant un instant, sa main plaquée à son épaule depuis un moment déjà faisant lentement un trajet le long de son bras couverts de cicatrices puis, remonta jusqu'à son torse où trônait la plus importante des plaies, l'accrochant par inadvertance quand elle serra son t-shirt entre ses doigts fins.Mais elle n'était pas désolée quand il tressaillit, trop préoccupée par ses baisers auxquels elle répondait de nouveau, enfin libérée de tout le poids du monde... Deux mois, c'était trop long - une éternité - quand deux âmes ne peuvent vivre pleinement sans l'autre et elle se sentait vivre, et non survivre juste là, enlacée à cet homme qu'elle aimait tant qu'elle ne savait pas comment gérer toutes les sensations qui pulsaient dans ses entrailles. Elle succombait lentement sous les mains du blond qui décrivaient encore et encore son corps. Il serait sa perte, ça, personne ne pouvait en douter...
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Sujet: Re: (hot) but i'm only human ≈ PV ADRIAN Lun 16 Nov 2015 - 11:47
but I'm only human
I DIDN'T FALL IN LOVE WITH YOU. I WALKED INTO LOVE WITH YOU, WITH MY EYES WIDE OPEN, CHOOSING TO TAKE EVERY STEP ALONG THE WAY. I DO BELIEVE IN FATE AND DESTINY, BUT I ALSO BELIEVE WE ARE ONLY FATED TO DO THE THINGS THAT WE'D CHOOSE ANYWAY. AND I'D CHOOSE YOU; IN A HUNDRED LIFETIMES, IN A HUNDRED WORLDS, IN ANY VERSION OF REALITY, I'D FIND YOU AND I'D CHOOSE YOU.
Oublier, rien que pour quelques instants, les atrocités qui tachaient son quotidien depuis déjà des années. Oublier la peine qui le rongeait de l'intérieur comme de l'acide, oublier que l'océan de violence dans lequel il s'était volontairement plongé et menaçait de se noyer n'était qu'un substitut à sa douleur, une façon bien peu saine d'en nier l'existence... Avec Evie, il était facile de faire fi de tout, d'ignorer le reste du monde, de prétendre qu'elle était la seule chose qui existait, la seule chose ayant de l'importance. Elle était comme une véritable bouffée d'air frais, l'oxygène qui lui avait tant manqué. Il détestait s'endormir sans elle, et pire encore, détestait ces quelques secondes lorsqu'il s'éveillait, oubliait qu'elle n'était pas à ses côtés et la cherchait instinctivement avant de se souvenir qu'il était seul dans son lit, seul dans cet appartement sans âme ni vie. Il fallait qu'il change, qu'il redevienne l'homme dont elle était amoureuse et dont elle ne craignait ni les décisions, ni le comportement... Et pourtant Adrian s'en sentait encore incapable, il lui restait encore bien trop de démons à exorciser, et du sang à faire couler... La mort d'Amelia était une plaie encore à vif, une plaie qu'il ne cessait de malmener, d'ouvrir et d'écorcher davantage, comme s'il craignait de déshonorer la mémoire de la défunte en laissant sa colère mourir. Au fond, il savait pertinemment que sa jumelle aurait détesté le voir agir ainsi, le voir se tuer à petit feu et foutre son mariage en l'air. Amelia l'aurait secoué et lui aurait remis les idées en place... Sauf qu'elle n'était pas là, et c'était bien là le problème, c'était de son nom qu'il avait baptisé sa vendetta, elle qui le hantait. Adrian avait de la rage à revendre et à évacuer, les mutants avaient été transformés en coupables idéaux, et il se trouvait bien incapable de voir à quel point son raisonnement était tordu et malsain. Faire souffrir pour ne plus souffrir, c'était retourner l'arme contre lui-même lentement, sans qu'il en ait conscience. Un jour, il finirait par presser la détente et s'étonnerait d'être celui dont le sang coulerait. La vie de Hunter le tuait à petit feu, comme un cancer vicieux... Ne tenait qu'à lui d'en être guéri, mais encore fallait-il qu'il ouvre les yeux et cesse de nier l'existence du mal.
Entre les bras d'Evie, il n'avait tout simplement pas envie d'y songer. La réalité le rattraperait bien assez vite – trop vite – alors il n'allait pas se faire priver pour l'oublier, et certainement pas maintenant qu'il était parvenu à faire tomber les défenses de la jeune femme. Sans doute n'avait-elle pas envisagé de se retrouver dans une telle position en venant déposer leur fille chez lui, mais il se félicitait qu'ils en soient arrivés là au lieu de se quereller davantage. Evie avait cédé cette fois-ci, peut-être parce qu'elle n'avait pas l'énergie de lui résister, la prochaine fois serait probablement différente. L'un comme l'autre, ils marchaient sur des œufs, un faux pas et tout volait en éclats... Ces sinistres pensées, Adrian les repoussa dans un coin de son esprit, préférant concentrer son attention sur sa compagne retrouvée et complètement à sa merci. Des années qu'il goûtait aux mêmes lèvres, savourait la douceur sucrée de la même peau, explorait les cambrures de la belle ; il ne s'en lassait pas. Elle était la seule, l'unique, son âme-sœur comme les grands romantiques appelaient ça. Perdition à la saveur de salut, un poison avalé bien volontiers – et réclamé. Un grognement à moitié étouffé lui échappa tandis que la belle s'accrochait à lui, il rompit leur baiser un instant pour reprendre son souffle avant de l'embrasser à nouveau, lentement, langoureusement, avec passion et tendresse mêlées, car aussi sulfureux que soit l'échange, il n'était pas question de la traiter comme si elle n'était qu'un moyen d'assouvir ses désirs. Jamais Adrian n'aurait songé à la réduire à si peu, elle était Elle, et elle était tout. À moitié étendu sur elle, il laissait ses mains courir le long de ses courbes, descendre doucement de sa poitrine jusqu'à ses hanches, de ses hanches à ses cuisses, ses lèvres quittèrent les siennes pour s'aventurer sur sa mâchoire, son cou. Il se raidit légèrement et grimaça lorsque les doigts de la jeune femme s'accrochèrent à sa plaie par inadvertance, mais sa grimace se transforma rapidement en un un petit rictus. « Hm, aoutch. » En appui sur ses coudes, il admira une fois de plus la belle offerte avec un air béat, le même air qu'il affichait déjà adolescent, alors qu'il prenait tout juste conscience de l'ampleur de ses sentiments pour elle.
Il se redressa finalement et retira son t-shirt – non sans serrer les dents – avant de s'attaquer au chemisier qu'Evie portait. Adrian aurait aisément pu s'en défaire en se contentant d'en faire sauter les boutons, mais tout aussi empressé qu'il soit, il savait faire preuve de délicatesse, qu'il avait de toute façon toujours préférée à la brusquerie. Avec une dextérité conférée par l'habitude, il défit les les attaches les unes après les autres, et un petit soupir de contentement lui échappa lorsqu'il dévoila enfin la peau de porcelaine de la jeune femme. Il l'avait toujours trouvée sublime, mais jamais autant que depuis qu'elle avait portée et mise au monde Aurora. Adrian n'était pas de ces idiots qui pensaient que la féminité de leur femme était entachée par la maternité, bien au contraire. Sa grossesse l'avait sublimée, et il avait adoré voir son corps changer à mesure que la vie grandissait en elle. Il n'avait jamais été aussi fier d'elle que le jour où elle avait donné naissance à leur fille, et l'adoration toute particulière dans sa façon de la regarder à partir de ce moment n'avait pas disparu. Il la regardait, il la voyait. Et son sourire se fana lentement à mesure qu'il découvrait ses traits tirés, les cernes sous ses yeux, sa silhouette légèrement plus fine que deux mois plus tôt – à croire qu'elle ne s'alimentait plus correctement. La culpabilité frappa Adrian de plein fouet, il se figea un instant, n'osant plus bouger, ni réellement la toucher. Je suis désolé, aurait-il dû dire, mais les mots restèrent coincés dans sa gorge et une fois de plus. Les élans de culpabilité étaient rapidement refoulés par l'illusion de la justesse du chemin qu'il avait décidé d'emprunter – c'était elle qui ne comprenait pas... Cela sonnait faux, comme un mensonge doucereux qu'il ne pouvait s'empêcher de croire parce qu'il lui faisait du bien que et que la réalité était aussi tranchante que du verre cassé. Adrian avait mal, Evie souffrait, c'était un cercle vicieux dont ni l'un ni l'autre ne parvenait à se sortir. Peut-être qu'ils feraient mieux de tout plaquer, de tout abandonner et de tout recommencer ailleurs, là où le spectre d'Amelia ne planerait pas, là où la violence ne serait pas maîtresse du quotidien... Adrian s'était toujours dit qu'un jour, ils iraient vivre en Norvège, dans un coin glacé et reculé du pays scandinave. Un rêve de gosse, peut-être pas si dingue que ça en fin de compte... Ils auraient pu... Ils pourraient... Mais pour mille et une raisons, ils ne le feraient pas.
Avec une bonne minute de retard, Adrian réalisa qu'il avait cessé de bouger, son regard s'était perdu dans le vide. Il secoua légèrement la tête, battit des paupières, força un petit rire. « Désolé. Faut croire que même après vingt ans, je suis encore totalement subjugué par ta beauté. » Il savait que ça allait la faire rougir, parce que Evie était aussi belle qu'elle était modeste, et voir le rouge lui monter aux joues raviva l'incendie qui avait pris au creux de ses reins. S'il ne voulait pas continuer à ruiner le moment, il fallait qu'il cesse de penser, ce qu'il n'avait d'ordinaire aucun mal à faire lorsqu'ils se retrouvaient dans une telle situation, mais bon sang, cette fois-ci son cerveau refusait de lui foutre la paix. Un soupir las s'échappa d'entre ses lèvres pincées, avant qu'il ne retourne couvrir la peau d'Evie de baisers fiévreux. Son cou, son épaule débarrassée de la bretelle de son soutien-gorge, puis finalement la naissance de sa poitrine tandis qu'il glissait une main dans son dos pour défaire l'attache du vêtement, qui résista un moment avant qu'il n'arrive à ses fins. L'hésitation fut brève, et le soutien-gorge ne tarda pas à rejoindre son propre t-shirt au sol. Sa peau enfin contre la sienne, il retrouva ses lèvres, contre lesquelles il sourit comme un idiot, se remémorant leurs premières étreintes timides d'adolescents, la fois où Cecily avait prétendu ne pas les avoir trouvés un peu trop serrés sur le divan de la demeure familiale, l'autre où ses parents étaient rentrés chez eux un peu plus tôt que prévu... Adrian avait presque l'impression de se retrouver quinze ans plus tôt, comme si leur étreinte était à moitié clandestine. Presque, car à l'époque ils craignaient simplement de se faire prendre, et pas de se perdre. Ses mains glissèrent dans le bas de son dos, il trouva la fermeture éclair de sa jupe, qu'il fit ensuite glisser sur ses cuisses et un vêtement de plus s'ajouta à la pile naissante. Evie n'était pas censée rester si longtemps, pas censée lui tomber des les bras si facilement. Pas plus qu'il n'était supposé la garder pour lui aussi égoïstement qu'il le faisait, mais dès lors qu'il s'agissait de l'un et l'autre, la volonté des Blackwood disparaissait dans un abysse mortel engendré par la passion et l'addiction.
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Sujet: Re: (hot) but i'm only human ≈ PV ADRIAN Mer 18 Nov 2015 - 5:25
And I bleed when I fall down
— ADRIAN & EVELYN —
Elle n'osait pas penser à ce qui se tramait dans la vie de son époux quand elle tournait le dos. D'une part car quand il était avec elle, Adrian n'avait rien de ce qu'elle pouvait imaginer chez un Hunter, de l'autre, car elle savait qu'elle ne cesserait de se faire un sang d'encre pour lui mais aussi pour ceux qu'il prenait en chasse. Elle se fichait bien de savoir que c'était des monstres, des ordures qui méritaient probablement leur sort. Le savoir dehors, en train de tuer des gens - même de la pire espèce - ça la dérangeait. Comme un vilain mal de tête qui ne veut jamais s'apaiser. Un frisson qui colle à la peau. Ce n'était pas ce qu'elle voulait pour elle, pour Aurora non plus. Au départ, elle avait fait la sourde oreille, avait fait semblant de ne pas se douter de ses activités officieuses mais il y avait des limites à ce que la belle pouvait tolérer même si elle adorait Adrian plus que tout au monde. Et c'était bien pour cela qu'elle n'arrivait pas à garder ses distances aujourd'hui, qu'elle se retrouvait coincée sous lui sans aucune envie de se défaire de ses douces étreintes. Elle savait bien que dans quelques heures, ils reviendraient à leurs vieilles habitudes querelleuses, que leur incompréhension recreuserait le faussé entre le hunter et sa dégénérée de femme. Même quand elle avait devant les yeux la violence qui marquait le corps de son compagnon de toujours, elle n'arrivait pas à se rebuter. Il lui manquait trop, c'en devenait douloureux et les baisers qu'ils s'échangeaient là, entrelacés sur le divan agissait comme un délicat baume sur son coeur trop fatigué.
Coeur, esprit, corps, Evelyn était fatiguée. Que ce soit à cause du boulot, de la situation de leur mariage ou le vaccin, elle avait besoin de lâcher prise et c'était ce qu'elle faisait maintenant, accrochée à son t-shirt, de peur de basculer dans de nouvelles pensées sombres. L'accrochage arracha un grognement au grand blond. « Hm, aoutch. » Baisers rompus, Evelyn ne le quitta pas des yeux mais relâcha sa prise sur son chandail pour ne pas plus lui imposer d'inconfort. Elle en avait oublié ses blessures tellement il était parfait à ses yeux. Comme s'il pouvait supporter toutes les pires choses que la vie lançait de son côté et sans broncher, les balayer d'une main. Un Dieu aux yeux de la brune, que parfois, elle en oubliait qu'il était simplement humain. Comme elle. Contrairement au mutant qu'il semblait avoir croisé la veille, il saignait et pouvait mourir à tout moment. Lui être arraché du jour au lendemain à cause de cette vie qu'il avait choisi. Et pendant un instant, à admirer ses traits entaillés, elle eut peur. Peur de l'avenir. Peur que - peut-être - cette étreinte pourrait être leur dernière. Comme quoi, elle avait bien fait de ne pas résister... qu'elle voulait profiter de chaque moments offerts avec lui. Peu importe les histoires d'horreur à l'extérieur, peu importe leurs chemins qui semblaient s'éloigner de plus en plus... car à ce moment précis, ils s'étaient retrouvés. Un moment éphémère qui risquait de leur glisser entre les doigts à tout moment. Ils ignoraient ce que le lendemain apporterait. De nouvelles engueulades. De nouvelles plaies pour le chasseur. De nouveaux effets secondaires pour la douce vaccinée... Aucun mots n'arrivaient à franchir la frontière de sa gorge alors qu'elle continuait de glisser ses doigts dans ses cheveux dorés d'une main, et caresser son épaule de l'autre qui venait de quitter l'emplacement de sa plaie dissimulée sous le bout de tissu.
Bout de tissu qu'il retira bientôt, la laissant de nouveau voir l'étendue des dégâts, et cette fois, elle fit courir ses doigts fins le long de ses muscles en s'assurant de ne pas accrocher une blessure. Avec minutie et tendresse, alors qu'elle gardait le regard ancré sur son visage pendant qu'il s'attaquait déjà au vêtement de l'ancienne mutante. Une fébrilité de plus en plus ravivée à mesure que les boutons cédaient, comme suspendue dans le temps quand son chemisier vola pour aller atterrir par terre alors qu'Adrian resta immobile un instant. Les traits de l'homme changèrent sous ses yeux pour adopter un air triste, coupable même. Sa main toujours dans sa chevelure passa à tracer la carrure de sa mâchoire pour ensuite effleurer la peau de son front du bout des doigts, y chassant une mèche de cheveux blonds qui y tombait. Evelyn l'examina un instant pendant qu'ils se perdaient à des réflexions nostalgiques. Ça lui faisait mal à la brune, de le voir couvert de plaies mais même couvert de boue, de sang, des pires débris, il serait toujours le plus bel homme qu'elle n'ait jamais vu. Le seul qui ait touché, le seul contre qui elle avait sentit la peau et les mains sur ses courbes féminines. Parfois, elle n'arrivait pas elle-même à croire qu'après tout ce temps, toutes les épreuves, ils continuaient de s'aimer autant. Leurs corps fatigués, témoins silencieux de leurs vies qui partaient dans tous les sens. Elle ne le brusqua pas, garda le silence, préférant admirer ses traits - même amochés - jusqu'à ce qu'il sorte enfin de sa torpeur, un léger rire raclant sa gorge. « Désolé. Faut croire que même après vingt ans, je suis encore totalement subjugué par ta beauté. » Un feu ardent s'attaqua à ses pommettes. Oui, même après vingt ans, elle ne s'habituait pas à l'entendre dire à quel point elle était magnifique à ses yeux et ce, même s'il lui disait si souvent.
Et pour elle, il serait toujours envoûtée par ses bras puissants, ses baisers doux, ses cheveux blonds qu'il partageait aujourd'hui avec leur fille. Les lèvres d'Evelyn s'étirèrent dans un sourire flatté avant de laisser place à une souffle rempli de désir quand il vint couvrir sa peau douce et laiteuse de baisers. Longeant son cou jusqu'à la naissance de son soutien-gorge qu'il entreprit tout de suite à défaire, ses mains à elle recommencèrent aussitôt leur périlleux voyage rempli de passion - mais délicat - des contours de son torse jusqu'à se planter dans ses cheveux de blé quand il revint l'embrasser une fois le bout de lingerie par terre lui aussi. Sa peau contre la sienne, la chaleur enivrante du contact de son torse sur le sien maintenant dénudé, lui enflammait plus encore les entrailles. Et même si ça faisait deux mois que de tels contacts lui manquaient, elle ne se jetait pas tête première. Au contraire, elle répondait à ses baisers. Langoureuse, prenant tout son temps et savourant chaque valses de leurs langues comme si ce serait la dernière. Sa jupe fut alors la nouvelle victime de son mari qui s'en débarrassa assez aisément.
Hypnotisés, dans une transe des plus délicieuses, Evelyn continuait à se perdre dans leurs baisers, ses mains glissant soigneusement jusqu'à son pantalon à lui. Dans un automatisme, comme si elle savait déjà exactement où chacune des plaies se trouvaient, elle n'eut aucun mal à caresser les collines de son corps jusqu'à son bassin sans rencontrer de blessures qui auraient pu lui tirer une soudaine douleur. Passion dans les baisers mais tendresse au bout des doigts, elle réussit bientôt - avec son aide - à le défaire de son pantalon également, puis du dernier tissu qui le recouvrait. Elle le tira à elle tendrement, passant ses mains dans son large dos, comme si elle avait peur de lâcher prise et de réaliser que tout cela n'était qu'un rêve. Un cruel songe pour lui rappeler qu'en se réveillant, l'espace dans son lit, à ses côtés, était en réalité vide. Mais non, le couple était bien là, enlacés, brûlants d'une tendresse affamée, enfoncés dans le divan de son appartement. Parce qu'elle était à bout de force la jolie brune. Elle avait besoin de lui, de la chaleur de sa peau contre la sienne, et ses caresses rassurantes mais surtout, ses baisers qui lui font de plus en plus perdre la tête. Oui, elle s'accrochait comme si sa vie en dépendait, offerte aux mains de cet homme qu'elle aimait tant. Mains meurtrières mais pourtant si rassurantes sur elle. Deux mondes qui s'entrechoquaient alors que leurs corps ne demandaient qu'à faire qu'un... séparés depuis trop longtemps déjà...
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Sujet: Re: (hot) but i'm only human ≈ PV ADRIAN Mer 18 Nov 2015 - 11:46
but I'm only human
I DIDN'T FALL IN LOVE WITH YOU. I WALKED INTO LOVE WITH YOU, WITH MY EYES WIDE OPEN, CHOOSING TO TAKE EVERY STEP ALONG THE WAY. I DO BELIEVE IN FATE AND DESTINY, BUT I ALSO BELIEVE WE ARE ONLY FATED TO DO THE THINGS THAT WE'D CHOOSE ANYWAY. AND I'D CHOOSE YOU; IN A HUNDRED LIFETIMES, IN A HUNDRED WORLDS, IN ANY VERSION OF REALITY, I'D FIND YOU AND I'D CHOOSE YOU.
Vivant. Il se sentait enfin vivant, là, penché au dessus d'elle, à la couvrir de baisers, à parcourir ses courbes délicates comme un affamé. Son cœur battait comme un tambour furieux dans sa poitrine, le sang pulsait dans ses tempes au même rythme, et le brasier qui lui étreignait les tripes se propageait comme un incendie sur lequel on aurait lâché une tonne d'huile. Adrian respirait tout autant qu'il suffoquait, déjà son souffle était court, le désir l'étranglait au moins autant qu'il l'animait et les tremblements fébriles de la jeune femme sous lui ne l'aidaient pas à se vider l'esprit – et c'était parfait, car il n'en avait pas la moindre envie. Tout ce qu'il voulait c'était elle, que ce soit la première ou la millième fois ne faisait aucune différence, et il se contrefoutait de ceux qui auraient pu penser le contraire. Il aimait Evie à en crever, à en perdre la raison, il le savait et l'assumait, aujourd'hui plus que tout autre jour. Elle aurait pu lui demander de retourner l'univers qu'il l'aurait fait sans sourciller, parce qu'avec elle il était faible, elle le mettait à genoux d'un regard, d'un sourire, d'une caresse. Quand on aime on ne compte pas, on ne pense pas. Avec Evie, Adrian n'avait jamais essayé de se raisonner, sa faiblesse il la connaissait et il l'acceptait – à quoi bon en nier l'existence ? Elle était sa perdition et son salut, la malédiction et la bénédiction, le poison et l'antidote. Lui ? Lui il s'estimait simplement heureux et chanceux qu'elle l'aime autant qu'il l'aimait ; ça lui évitait de penser à ce qu'aurait été sa vie s'il avait dû se passer d'elle. Il n'aurait jamais à le savoir – c'était ce dont il se persuadait chaque jour – parce qu'ils allaient de paire. Ils traversaient une mauvaise passe, c'était le lot de tous les couples, le leur avait survécu à tout le reste, et il surmonterait cette épreuve comme les autres. Leur étreinte précipitée et inattendue en était la preuve, ils auraient pu se déchirer, se renvoyer les fautes comme une balle de tennis, au lieu de cela ils se tombaient dans les bras à peine laissés seuls plus de quelques minutes. Ils étaient accros l'un à l'autre et quiconque affirmerait le contraire était soit idiot, soit aveugle.
Les doigts d'Evie courant sur sa peau lui arrachaient frissons et soupirs à moitié étouffés, il décrocha ses lèvres des siennes et fit mine de croquer sa mâchoire un instant, une main perdue dans ses boucles sombres, l'autre glissant sur sur son corps brûlant, s'attardant sur sa poitrine, son ventre puis finalement sa cuisse à laquelle il s'agrippa finalement, pesant toujours un peu sur peu sur la jeune femme, impatient d'unir enfin son corps au sien. Il la relâcha un instant pour l'aider à le débarrasser des vêtements qu'il portait encore, la hâte les ayant gagné tous les deux. Il ne songea guère à protester lorsqu'elle l'attira de nouveau contre elle et il l'embrassa à nouveau, de plus en plus impétueux, comme il l'aurait fait si on lui avait annoncé qu'il n'avait plus qu'une minute à vivre et qu'il voulait passer cette minute à se gorger d'elle – sa saveur, son parfum, sa chaleur. Leur étreinte avait un arrière goût amer de désespoir et d'affliction, chacune de ses caresses hurlait je suis désolé, il la tenait et il ne voulait pas la lâcher ; ni maintenant ni jamais. Si l'on pouvait crever de trop aimer, Evie serait à coup sûr la lame qui le transpercerait, mais tant pis, tant pis, c'était de sa main et entre ses bras qu'il voulait rendre l'âme. Ses bras passés autour de lui l'électrisaient, sa patience était arrivée aux limites du supportable, il avait tellement envie d'elle que c'en était presque douloureux. Il fallait qu'il la possède, là, maintenant, tout de suite. Presque brusquement, il se redressa, ses doigts s'accrochèrent à la dentelle de son dernier vêtement dont il la débarrassa avec un empressement non dissimulé. D'un petit coup de pied, il balança au sol les coussins qui prenaient inutilement de la place sur le divan, ses mains accrochèrent les hanches d'Evie et il alla couvrir de baisers sa chair brûlante, remontant de son nombril à sa poitrine, sur laquelle il s'attarda un instant avant de retrouver ses lèvres. Sa place entre les cuisses d'Evie, Adrian la trouva – retrouva – avec aisance, leur union fut ponctuée d'un râle rauque qui lui échappa alors que ses sens étaient submergés par des sensations qui manquèrent de lui donner le vertige.
En appui sur un coude, les doigts crispés sur le tissu du canapé, sa main libre descendit le long de la jambe d'Evie pour l'empoigner juste sous le genou et l'inciter à les nouer toutes les deux autour de sa taille. À les voir s'aimer ainsi, difficile de les imaginer au bord du précipice, l'harmonie de leurs corps avait plus de sens que le reste du monde, c'était autant l'union des chairs que celles des âmes et il l'aimait et il en voulait davantage et bordel... Un long soupir de contentement plus tard, Adrian noua ses doigts à ceux d'Evie avant de céder à l'envie de l'enfoncer davantage dans le canapé, son front posé contre le sien. Il aurait pu céder aux désirs barbares qui le suppliaient d'entraîner la jeune femme dans une danse sauvage ; mais il refusait de précipiter l'instant si durement acquis, à défaut d'être maître de son cœur, il était maître des passions qui le dévoraient, le consumaient lentement – au moins pour un instant. Le temps de caresser les cheveux d'Evie, de l'embrasser encore, et encore, et encore, jusqu'à ne plus avoir d'autre choix que celui de reprendre son souffle, et il enfouit son visage dans le creux de son épaule comme pour s'y perdre. Quelques secondes lui échappèrent encore, puis une décharge électrique le parcourut lorsqu'il sentit les mains d'Evie glisser sur lui, s'accrocher à ses épaules et à ses reins, il ne lui en fallut guère davantage pour lancer la danse ; son bassin ondoyant au même rythme que ses pulsations cardiaques désordonnées, sa respiration erratique, ses mains se promenant sur le corps offert de sa femme.. Elle n'avait pas idée de l'effet qu'elle lui faisait, les apparences étaient trompeuses, c'était lui qui était entièrement à sa merci, ça faisait des années, vingt ans qu'elle le rendait dingue. Il ne s'en rendait jamais aussi bien compte que dans ces moments là, ces moments où la raison était supposée disparaître au profit des instincts primaires mais qu'il se retrouvait encore complètement et irrémédiablement focalisé sur elle. Amoureux comme au premier jour, pieds et poings liés, et bague au doigt pour l'éternité.
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Sujet: Re: (hot) but i'm only human ≈ PV ADRIAN Dim 22 Nov 2015 - 19:24
And I bleed when I fall down
— ADRIAN & EVELYN —
Ses baisers, elle avait l'impression de les goûter pour la première fois. Elle ne se lassait jamais de ses étreintes, amoureuse jusqu'au bout des ongles et faible devant ses regards, ses paroles qui l'atteignaient en plein coeur. Ça avait toujours été ainsi, et elle avait l'impression d'être quelques années en arrière quand la prison le lui avait arraché. Aussitôt qu'ils s'étaient retrouvés, ils avaient brûlés de tendresse, de désir, de baisers à en perdre le souffle alors qu'elle aurait dû passer à autre chose plutôt que l'attendre. Mais elle en avait été incapable, l'emprise du jeune homme trop forte sur elle. Comment pouvait-elle se sentir aussi bien, aussi vibrante entre ses bras alors qu'elle le connaissait être un meurtrier. Elle devrait le détester, elle devrait lui avoir tourné le dos depuis longtemps mais chaque tentative c'était soldée par une flagrante défaite, tout comme elle se perdait là, maintenant sous l'assaut de ses lèvres sur les siennes, sous son corps de dieu qui avait peuplé si souvent ses rêves sulfureux. Son souffle se mêlait au sien, aussi brûlant que le creux de ses entrailles qui se consumaient alors que les mains d'Adrian lui tirait quelques émois à chaque caresse sur son corps fébrile. Le chasseur avait le don de lui faire perdre la tête, que ce soit en la convaincant de ne pas se pointer au boulot, ou en réussissant ainsi à l'entraîner dans cette perdition de leurs sens.
Elle lança quelques regards envieux sur son époux alors qu'il lui retira son dernier sous-vêtement à une vitesse étourdissante, détaillant son corps à lui qui n'avait pas perdu de sa force, de ses sculpturaux attraits malgré les plaies qui le tailladaient. Muscles saillants, larges épaules, barbe naissante, bordel, était-ce possible de résister plus longtemps ? Elle le détaillait amoureusement, le désir qui montait en elle plus encore. Et encore, quand il vint aggriper ses hanches entre ses larges mains pour couvrir son corps, du nombril à son buste, de langoureux baisers lui arrachant du même coup quelques gémissements plus bruyants qu'elle ne l'aurait voulu. Elle se mordant la lèvre inférieure pour ne pas réveiller la petite. Dans un tel cas, ce serait la torture qui aurait raison d'elle, pire que n'importe quelle armée de hunters qui aurait pu se lancer à ses trousses un jour. Pour une rare fois depuis les derniers mois, elle tremblait... pas à cause des effets du vaccin mais à cause des sensations exquises que son mari savait si bien imposer sur chaque centimètre de sa poitrine qu'il ravageait de ses lèvres, de sa langue. La jeune femme peinait à rester silencieuse et Adrian sembla s'en rendre compte car bien vite, leurs bouches se retrouvèrent une nouvelle fois, tout comme leurs corps qui s'unirent enfin alors qu'il avait pris place entre ses cuisses. Le souffle coupé, suspendue aux lèvres de son époux, elle crispa les doigts dans sa chair sous le coup du délicieux tourbillon qui lui ravagea les entrailles. Un moment de flottement pendant lequel le couple resta ainsi soudé, enlacé alors qu'elle venait croiser ses jambes autour des reins de son époux qui glissait sa main sur sa cuisse doucement. Un mouvement en harmonie sans mots ou regards pour comprendre exactement ce qu'il pensait. La respiration de la brune se calma un peu, envoûtée par les caresses d'Adrian dans ses longs cheveux chocolat alors qu'elle-même, elle venait glisser ses doigts sur sa mâchoire, son coup, son torse. D'abord tendre... elle ne pensait plus rien mais à quel point elle aimait cet homme, à quel point elle le voulait aussi. De délicatesse à envie, ses caresses devinrent de plus en plus avides alors que ses lèvres retournaient s'accrocher à celles d'Adrian. Ce fut la goutte de trop, le jeune homme se mit à se déhancher et Evelyn s'étouffa de quelques gémissements alors que sa tête basculait vers l'arrière un instant avant de recommencer à l'embrasser langoureusement.
Elle resserra l'étreinte de ses cuisses autour des hanches de son mari. Elle était désespérée, elle appelait à l'aide, appeler à plus. Chaque coup de bassin du jeune homme l'éloignant encore plus des résistances qu'elle avait vainement essayé de se construire depuis les deux derniers mois. Elle l'aimait, le voulait, et ça faisait mal car cet instant envoûtant était voué à s'évaporer inévitablement pour les rebalancer dans un monde où il n'y avait que déchirures et douleurs. Les barrières de ses pensées s'effondraient toujours plus, lâchant par ci et par là quelques râles remplis de désir brûlant. L'une de ses mains trouva celle de son mari et elle vint nouer ses doigts aux siens une nouvelle fois pour ne pas perdre trop vite le fil de la réalité, ne pas s'enfoncer davantage dans les abysses de ses folles sensations qu'il lui arrachait à chaque poussée. Elle se trouvait ridicule de ne pas arriver à résister, elle se trouvait pathétique à ne pas avoir réussi à garder ses barrières intacts face aux attaques tendres de cet homme qui écorchait tendrement son coeur, mais à cet instant, ce n'était pas des spasmes de résistance qui la traversait mais plutôt d'extase toujours plus forte, toujours plus insoutenable. Son coeur était prêt à exploser, sa respiration désordonnée n'arrivant pas à la sustenter d'assez d'air pou survivre à la brûlure qu'elle ressentait au fond de ses reins. Le reste, tout ce qui lui entourait, la ville, ça n'avait plus d'importance. Elle n'avait plus besoin d'oxygène pour respirer, elle avait juste besoin de lui. Ne pouvait-il pas voir à quel point elle s'automutilait à le forcer si loin d'elle ? Ne voyait-il pas qu'ainsi enlacés, il était le baume sur sa vie qui partait dans tous les sens. Leurs vies qui se consumaient, tout comme leurs corps enfoncés dans le divan. Elle s'accrochait avidement au chasseur, le chasseur s'accrochait avidement à elle et Evelyn se remit bientôt à parcourir le corps du blond de ses doigts affamés, sans plus faire attention aux blessures du jeune homme.
Elle ne pensait plus à rien car c'était aussi douloureux que délicieux... Et tout ce qui importait, c'était eux. À profiter de chaque seconde que la faiblesse de l'ancienne mutante leur permettait de partager ensemble. Elle était sienne. Maintenant et à jamais.
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Sujet: Re: (hot) but i'm only human ≈ PV ADRIAN Mar 24 Nov 2015 - 2:02
but I'm only human
I DIDN'T FALL IN LOVE WITH YOU. I WALKED INTO LOVE WITH YOU, WITH MY EYES WIDE OPEN, CHOOSING TO TAKE EVERY STEP ALONG THE WAY. I DO BELIEVE IN FATE AND DESTINY, BUT I ALSO BELIEVE WE ARE ONLY FATED TO DO THE THINGS THAT WE'D CHOOSE ANYWAY. AND I'D CHOOSE YOU; IN A HUNDRED LIFETIMES, IN A HUNDRED WORLDS, IN ANY VERSION OF REALITY, I'D FIND YOU AND I'D CHOOSE YOU.
Adrian avait beau être une montagne de muscles, un roc impossible à déplacer s'il avait décidé de ne pas bouger, en présence d'Evie il était simplement faible. Une faiblesse connue et assumée, une faiblesse que n'importe qui aurait été dingue d'exploiter. Il se savait capable de commettre les pires atrocités pour elle, capable de tuer sans sourciller ni même éveiller remords et culpabilité. Elle le rendait meilleur de la même façon qu'elle réveillait ses pires instincts, pour elle il savait être amant délicat comme bête sauvage sanguinaire. Il s'estimait heureux qu'elle n'ait jamais été – réellement – le témoin de ses actions sanglantes, parce qu'il savait qu'elle ne l'aurait pas supporté. Elle savait, mais elle n'avait pas vu, et cela faisait toute la différence. Une différence pour le moment oubliée alors qu'il se perdait littéralement en elle, les reins en feu, les sens en ébullition et le cœur battant furieusement dans sa poitrine. Pendant deux mois, il n'avait fait qu'en rêver, frustré de trouver ses draps vides chaque matin ou chaque soir. La cigarette avait remplacé les lèvres d'Evie, la bouteille ses bras ; il avait perdu au change et comme si ça n'était pas suffisant, il se ruinait la santé en tentant de remplir le vide qu'elle avait laissé derrière elle. Il savait qu'en plus de ses traques de Hunter, elle détestait tout ça, mais sans elle il fallait qu'il compense, qu'il trouve un moyen de s'occuper l'esprit – ou plutôt de l'engourdir complètement, de faire taire les voix qui l'empêchaient parfois de dormir pendant des jours et des jours, ces maudites voix qui le hantaient, ces démons qui le tiraient vers le fond et refusaient de lui foutre la paix. Evie, elle, lui permettait de tout oublier, même si ce n'était que pour une poignée d'heures, même si le retour à la réalité serait violent et douloureux. Une poignée d'heures, cela ne compensait pas son absence de tous les jours, cela ne comblait pas le vide dans son lit, mais c'était mieux que rien, plus que ce à quoi il avait eu droit au cours des deux derniers mois écoulés.
C'était très probablement ridicule, et il le savait, mais ça le gonflait d'une fierté toute masculine et égoïste de sentir Evie s'accrocher à lui comme une désespérée, que ce soit en nouant ses jambes autour de son bassin ou en agrippant ses larges épaules, ça lui donnait l'impression d'être tout ce qui comptait, et Dieu savait à quel point il en avait besoin. Un petit rire à moitié étranglé lui échappa lorsqu'il vit la jeune femme basculer la tête en arrière et tenter vainement de ne pas exprimer son contentement trop bruyamment. Ça avait quelque chose de grisant de savoir qu'il était le seul à lui avoir jamais arraché une telle mélodie, exaltant de savoir que nul autre que lui n'avait posé les mains sur elle. Adrian était jaloux et possessif, et s'il ne lui viendrait pas à l'idée de considérer Evie comme une banale possession, elle était à lui, elle lui appartenait, c'était ainsi depuis vingt ans et lui vivant, ça ne changerait pas. Ils pouvaient se déchirer encore et encore, se renvoyer les fautes autant de fois qu'ils le voulaient, le résultat était toujours le même. Ils ne pouvaient pas se passer l'un de l'autre, ils étaient comme deux aimants irrémédiablement et éternellement attirés l'un à l'autre, l'un par l'autre. Evie revint l'embrasser et Adrian lui rendit son baiser sans aucune retenue, incapable de se contenir davantage ; il l'embrassa à pleine bouche comme s'il avait l'intention de la dévorer, avec une avidité et une fébrilité débordantes qu'il ne tentait même plus de dompter. Un grognement étouffé lui échappa tandis que la jeune femme resserrait l'étreinte de ses cuisses sur ses hanches, et elle n'eut pas besoin de dire quoi que ce soit pour qu'il devine ce qu'elle voulait, il le savait instinctivement. Il la laissa nouer ses doigts aux siens et profita de l'instant pour reprendre son souffle avant de l'entraîner à nouveau dans une danse passionnée, leurs bassins s'accordant sur le même rythme, Adrian se perdant toujours plus en elle. Aux soupirs lascifs succédaient les gémissements exaltés, les râles de contentements ; les doigts du chasseur se défirent de ceux de la mutante pour aller saisir sa cuisse avec fermeté, un soubresaut douloureux le traversant lorsque les ongles de la belle écorchèrent une plaie, avant qu'il n'affiche un sourire carnassier et n'aille mordiller ses lèvres en guise de revanche délicieuse.
Emporté par un élan fougueux, Adrian se redressa à genoux sur le divan, entraînant avec lui la jeune femme dont les jambes l’enserrèrent étroitement. Comme une minute de calme avant la tempête, il releva la tête vers elle, admira la douceur de ses traits, puis saisit tendrement son visage entre ses mains, caressa sa joue de son pouce. Elle avait l'air épuisée, mais elle était tellement belle... L'ombre de la culpabilité passa sur son visage, son expression désenchanta radicalement avant qu'il ne scelle à nouveau leurs lèvres d'un baiser passionné. Il entoura Evie de ses bras pour l'attirer contre lui, le contact orgastique de sa poitrine contre son torse lui arracha un râle satisfait, ses doigts s'emmêlèrent un instant à la chevelure de son amazone, dont il se félicitait d'être à la merci. « Tu me rends dingue... complètement dingue... » Quelques paroles enfiévrées et énamourées murmurées à l'oreille de la jeune femme avant qu'il n'enfouisse son visage dans le creux de son épaule dont il couvrit la peau brûlante de ses lèvres, jouant de sa langue et de ses dents pour l'électriser davantage encore. Bientôt, ses mains abandonnèrent les boucles brunes de la belle pour glisser le long de son dos, apprécier la courbe de ses reins, la cambrure de ses hanches... Il s'accrocha d'ailleurs à ces dernières, le souffle court, ses doigts agrippant la chair avec fermeté, avant de laisser l'ardeur de leur union reprendre le dessus sur toute raison. Mais cette fois ci c'était à elle de mener la danse, ce qu'il la laissa faire avec une satisfaction non dissimulée, les paupières closes, visage à demi dissimulé contre son épaule et par ses cheveux. L'étreinte était douce, l'étreinte était amère, il ne le savait que trop bien et c'était la raison pour laquelle il était décidé à en savourer chaque seconde.
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Sujet: Re: (hot) but i'm only human ≈ PV ADRIAN Ven 27 Nov 2015 - 0:59
And I bleed when I fall down
— ADRIAN & EVELYN —
Le couple maudit, les amants destinés à se déchirer après de tendres ébats auxquels elle n'avait pu résister. Elle ne le pourrait jamais, l'ancienne mutante. Avoir réussi à garder ses distances deux mois était déjà un exploit en soi et elle aurait dû se douter, en venant déposer leur fille, qu'elle ne pourrait pas rester insensible à l'attraction magnétique qui l'a toujours ramené vers son époux. Le seul homme dans sa vie malgré les vaines tentatives de se le sortir de la tête. Aucune science, aucune logique ou raisonnement, absolument rien ne pouvait expliquer l'effet qu'il lui faisait. Plus que les exquises sensations qu'il savait si bien lui arracher, là, enfoncée dans le divan sous la masse de ses muscles qu'elle ne s'épuisait pas de redécouvrir, elle aimait le son de sa voix, le doré de ses cheveux, la tendresse de ses regards, ses sourires en toute simplicité. Tout cela, qu'elle n'avait jamais réussi à trouver ailleurs, son champ de vision se rétrécissant toujours pour focuser sur lui. Toujours lui. Et seulement lui. À ce moment, elle le voulait. Lui, son corps.
Elle savait qu'ils étaient liés à jamais, gonflée d'orgueuil à l'idée d'être la seule à provoquer ce désir brûlant chez son mari, tout comme c'était le cas pour elle. Adrian et Evelyn, inséparables sur tous les plans, même leur date de naissance étant pratiquement la même. Puis, voisins et jumeau de sa meilleure amie. Il avait toujours gravité autour d'elle, depuis aussi longtemps qu'elle se souvenait comme s'il faisait littéralement partie d'elle. Et l'ancienne mutante avait beau essayer de lui montrer qu'il avait foiré en le jetant hors de la maison, ce n'était qu'illusion d'imaginer qu'elle arriverait à lui tenir tête plus longtemps. Une faiblesse délicieuse qu'elle ne regrette pas au final, revigorée à chaque déhanchement de son époux. La respiration de la belle erratique, épousant parfaitement les râles qu'il laissait tomber dans ce tourbillon de sensations partagées. Elle en voulait plus et le jeune homme ne se fit pas prier, lisant le langage de son corps enfiévré sous lui. Perdue dans une transe dont elle n'arrivait pas à se tirer - ne le voulait pas - elle en oubliait les cris et les pleurs. L'incompréhension brutale qui les déchirait depuis deux mois. Elle ne voulait pas penser à hier, ni à demain. Elle savourait plutôt l'extase de leurs corps enfin réunient après trop longtemps. Elle s'accrochait furieusement à chaque parcelle de ses muscles, leur sensation la perdant encore plus à la luxure à laquelle ils s'abandonnaient pour échapper aux froides mains de la réalité. Si fébrile, si avide qu'elle ne remarqua qu'à peine le tresaillement de son mari sous ses doigts accrochant une des plaies. La caresse langoureuse de sa main longeant sa cuisse pour la relever vint lui donner le vertige, se mordillant la lèvre pour ne pas chanter bruyamment le plaisir qui l'envahissait toujours plus, violemment même. Mordillement qu'Adrian vint aposer à son tour sur sa lippe. Provocateur, une façon de lui rendre l'appareil sous l'assaut de ses doigts imprudents sur ses blessures. Un rictus amusé se dessinant sur ses traits délicats. Un jeu, pour le couple qui se connaissait depuis les couches culottes. Comme deux adolescents qui redécouvraient à chaque jour, chaque baiser, chaque parole à quel point ils s'aimaient. Une danse qu'ils connaissaient bien mais qui lui donnait à chaque fois l'impression d'être la première fois.
Bordel qu'elle l'aimait, bordel qu'il lui manquait, bordel qu'elle le voulait... son coeur manqua un bond dans sa poitrine quand Adrian se redressa, l'attirant avec lui dans son mouvement. Elle passa ses bras de chaque côté de son visage, caressant ses imposantes épaules jusqu'à ses omoplates tendues alors qu'il attrapait le visage de la brune dans ses larges mains. Le doux toucher de son pouce contre sa joue lui tira un sourire envoûté. Une courte pause avant la reprise des hostilités concupiscentes.
Un moment suspendu dans le temps alors qu'elle plantait son regard brûlant dans le sien. Si elle avait l'air fatiguée, elle n'était jamais aussi vivante, aussi vibrante qu'à ce moment, là quand il cueillit de nouveau ses lèvres dans un baiser empli de passion, chassant du même coup le poids du monde qui menaçait de s'écraser de nouveau sur eux. Evelyn n'avait que faire de la fatigue, que faire du vaccin, de la ville et de tout ce qui les entouraient. L'étreinte amoureuse du jeune homme la tira à lui plus encore et elle se blottit contre lui, les courbes de son buste, le creux de ses hanches s’emboîtant parfaitement au corps d'Adonis de son mari. Parfois, elle ne croyait pas la chance qu'elle avait de l'avoir trouvé. Qu'il soit à elle et elle seule, gonflée de fierté, d'orgueil en voyant le regard des autres femmes sur Adrian. Mais c'était elle qu'il avait choisi, qu'il allait toujours choisir. « Tu me rends dingue... complètement dingue... » L'unique... tout comme il était le seul dont elle adorait entendre de tels mots échapper de ses lèvres dans un souffle incandescent tombé au creux de son cou et lui tirant par le fait même des frissons insupportables. Un feu au creux de ses entrailles qui ne demandait plus qu'à danser de nouveau. « Et j'ne peux pas me passer de toi, Adrian. » Son prénom qu'elle prononçait pratiquement comme un appel à l'aide. Entre amour, désir, nostalgie. Était-ce possible de ressentir autant de choses - et toutes en même temps - pour un seul homme ? Elle l'ignorait, ne se posait pas la question, emportée dans quelques soubresauts sous les baisers langoureux d'Adrian sur la chair sensible de son épaule, de la naissance de son cou, en profitant pour glisser l'une de ses mains dans sa chevelure dorée et s'y accrocher désespérément. Son coeur battait violemment dans ses côtes alors qu'il glissait ses mains le long de son corps pour devenir fermement maître de ses hanches. Pour ne pas perdre pied davantage, elle planta l'une de ses mains sur son biceps tendu, l'autre toujours emmêlée dans son cou, ses cheveux se permettant seulement ensuite de balancer sa tête vers l'arrière, yeux fermés pour ne pas avoir la tête qui tourne alors que les amants reprenaient leur déhanchement brûlant.
Prisonnier sous elle, plaqué à elle, elle se mit à se mouvoir agilement, langoureusement puisque déterminée à le rendre dingue plus encore. Lentement, elle accélérait le pas, portée par une musique que seuls eux semblaient être capables d'entendre. Elle se sentait envahie de nouvelles sensations toujours plus exquises les unes que les autres et bientôt, le chant de ses gémissements repris sa place au creux de sa gorge, ses doigts se crispant sur le bras du jeune homme. Si elle avait eu des ongles aiguisés, elle y aurait probablement ajouté de nouvelles plaies. Cinq et définies tellement elle peinait à se contenir. Reins ravagés pour de nouvelles poussées, elle restait plaquée à son amant, son mari, incapable de le laisser aller, que ce soit dans la vie tout court, ou bien maintenant, dans leur ébat toujours plus désespéré. Et même si cela faisait deux mois qu'il n'avait pas posé ses mains sur elle, elle prenait son temps, savourait chaque frisson qu'il déclenchait chez elle, en elle.
S'il croyait perdre la tête pour elle, rien n'était plus vrai que pour l'ancienne mutante. Une vérité qu'elle avait beau renier en se voilant la face, rien ne valait plus que lui à ses yeux. Elle le savait, il le savait. L'anneau à leurs doigts depuis dix ans en était la preuve. La naissance d'Aurora aussi. S'il fumait, et buvait pour combler l'absence d'Evelyn, la belle était une vraie droguée qui sortait d'une cure de désintoxe et incapable de garder ses résolutions bien longtemps. Et elle le prouvait alors qu'elle venir chercher habilement les lèvres d'Adrian une nouvelle fois, incapable de se rassasier. Lèvres déjà sèches de leur absence. Elle tremblait d'en avoir plus... toujours plus et elle pouvait le sentir tout aussi fébrile. Deux addicts que rien ni personne ne pourra jamais purifier.