La nuit venait de tomber sur Radcliff, Oskar était de retour chez lui depuis que les dernières lueurs du soleil c'était évaporer à l'horizon. Il avait comme toujours ôté cette illusion permanente sur lui-même à peine la seille se de porte franchit. Troquant son allure simple et cheveux à plutôt court contre son véritable look, plus sombre, cheveux gras et mi-longs, lui tombant sur le nez. Ah qu'il préférait être ainsi plus naturel, mais son look dérangeait et pour ses affaires ce n'était pas le top, un look de rockeur, cela donnait par envie au Hunter comme aux autres d'ailleurs de lui faire confiance. Mais qu'importe depuis ses 15 ans c'était une habitude maintenant de se cacher derrière une illusion. Voilà des mois qu'il n'avait pas touché à ses instruments, un manque de temps, d'inspiration également, mais ce soir-là assit sur son vieux canapé ocre, guitare sèche lui servant de compagnie dans sa solitude il avait quelques envies de lui faire des chatouilles. Il la prit contre lui, commença à jouer quelques notes comme ça, qui n'avait aucun réel sens, puis avec les minutes une mélodie se forma sous ses doigts, puis une envie, l'envie de composer de nouveau. Il se leva alluma divers de ses instruments de musique et autres matos dont il se servait. La plupart étaient des machines bidouiller qui n'avait plus leur fonction initiale. Oui Oskar avait un don pour bidouiller des choses pour sa musique. Mais c'était une vraie quiche en informatique, limite capable d'envoyer un mail...


Les heures passèrent alors les unes après les autres, le noir de la nuit pénétrait dans les habitations. La maison du musicien était un peu à l'écart, sombre presque tout le temps comme son âme, certains gamins de la ville la pensaient hantée. Une vieille bicoque, souvent fermé, le jardin en friche, pas entretenue, une voiture des années 70-80 garait devant. Parfois un peu de lumière transperce les épais rideaux comme ce soir. Une mélodie résonne dans les murs épais, sans réellement en sortir... Wesley, de son premier prénom et de ses signatures est en plein travail, en pleine inspiration, les yeux clos, son casque rétro qui lui bouffe la moitié de la tête sur le crâne. Chemise noir ouvert, il est dans un autre monde dans un autre univers depuis déjà bien longtemps. Cette sensation il l'avait presque oublié. Il pouvait rester la nuit ainsi, sans manger et presque sans boire, juste à jouer, encore et encore. Gratter ses guitares d'un autre temps, taper sa batterie, faire grincer les cordes de son violon, ou encore jouer avec d'instruments, voire même de plusieurs en même temps. Oui Oskar harrington n'avait un don, un vrai, autre que celui qui lui permettait de créé des illusions.

S’il y avait une chose pour laquelle Seth était doué, c’était bien de convaincre les gens de le suivre. Certes, il était particulièrement insistant lorsqu’il avait une idée en tête, mais cela ne changeait rien au fait qu’il finissait toujours par arriver à ses fins.
Depuis qu’il s’était retrouvé exilé aux Etats-Unis contre son gré, il avait baroudé dans pas mal de coins ; petit à petit, il s’était construit un réseau qui, doucement, prenait de l’ampleur. Il avait une liste impressionnante de numéros dans son téléphone, et il savait exactement qui appeler dans une situation donnée. Et il savait aussi qui chercher lorsqu’il avait besoin de nouvelles recrues. C’était l’un des côtés positifs qu’il trouvait à Radcliff : entre la criminalité dormante et les mutants qui cherchaient un bon moyen de se défouler, il pouvait tranquillement faire son choix et étoffer un peu plus son équipe.

C’était d’ailleurs un mutant qui l’intéressait ce soir ; le Calédonien avait eu vent de ses pouvoirs d’illusionniste et il comptait bien se les mettre dans la poche d’une manière ou d’une autre. Il s’était renseigné sur l’homme, l’avait discrètement suivi lorsqu’il allait travaillé et repéré l’endroit où il vivait – par chance, dans une vieille baraque que les gens pensaient abandonnée ou occupée par quelqu’un qu’ils ne jugeaient pas très fréquentable. Tant mieux : il n’y aurait aucune oreille indiscrète pour épier leur conversation.
Le trafiquant avait attendu que la nuit tombe et que le grand ténébreux rentre enfin dans ses pénates pour passer à l’action.
S’assurant que personne ne trainait dans les environs ni ne pouvait le voir, Seth se changea en un nuage de sable fin qui s’envola dans les airs, jusqu’à la seule fenêtre ouverte et par laquelle filtrait un peu de lumière. Il se laissa glisser dans la maison, silencieux, reprenant corps physique petit à petit. De l’extérieur, il n’avait pas entendu la mélodie qui emplissait la pièce, lente et sombre, un son de guitare sèche qui résonnait entre les quatre murs. Le Calédonien haussa un sourcil ; il était persuadé d’avoir déjà entendu ça quelque part, mais impossible de mettre le doigt dessus.
Repérant le drôle de musicien au visage à moitié caché par un énorme casque obsolète depuis déjà un moment, Seth s’assit sur le dossier du fauteuil usé se trouvant face à lui, les pieds sur les coussins.
Ce ne fut qu’après avoir jeté un coup d’œil autour de lui et remarqué la multitude d’instruments qu’il reconnut la musique. L’homme de sable haussa les sourcils et se mit à sourire, sincèrement ravi, heureux comme un enfant en face de son idole.
Le mutant chez qui il venait de s’inviter était un compositeur dont il adorait les morceaux. Il avait plus d’une fois danser sur ses compositions, et le voir là devant lui lui donnait l’impression d’avoir cinq ans de nouveau.
Ce fut donc avec un grand sourire accroché aux lèvres que Seth l’écouta jouer, et il aurait presque sautillé sur son fauteuil s’il n’avait pas eu peur de faire du bruit ou de tomber de son perchoir.

Guitare en main, faisant vibrer les cordes, unes à une, lentement, laissant leurs bruits s'éteindre gentiment, comme une douce musique funeste et triste. Oskar était un musicien mélancolique, mais sa musique pouvait devenir joyeuse si on la pimentait un peu. Son casque d'un autre temps sur son crâne ses cheveux écrasés entourant son visage, les yeux clos, il n'avait pas besoin de les ouvrirs pour trouver ses accords. Non ses mains, ses doigts se guidaient seuls sur le manche de l'instrument. Comme une seconde peau, comme une habitude trop ancrée en lui. Absorbé dans son monde dans les notes qui se répercutaient dans son casque en plus des quelques basses l'entourant, il ne vit pas qu'un homme avait prit place sur son fauteuil. Il jouait de longues minutes ainsi, sans avoir conscience qu'on l'observait, l'écoutait. Mais comme toutes les bonnes choses Wesley du taire sa musique. Un peu à contre coeur, mais satisfait du son qu'il avait sorti de tout cela aujourd'hui. Il ouvrit alors les yeux, doucement comme dans un film, apaiser par sa propre musique, mais alors que sa vision lui montrait son salon il croisa sur la route une silhouette. Que faisait t-elle là... Il eut une seconde de temps de réaction avant de faire limite un bond en arrière, laissant son casque tomber lourdement sur ses épaules. Les yeux écarquillés. Incrédule. C'était un homme assit de façon assez grotesque sur son fauteuil. Les yeux d'Oskar toujours accroché à son casque et sa guitare ne cessaient de faire un aller-retour sur l'homme qui n'avait rien dit qui l'observait tout autant, les yeux brillants, presque admiratif. Ok... Bon.


Le musicien se racla la gorge « bonsoir, que puis-je faire pour vous ?! » Demanda simplement le ténébreux mutant. Alors qu'il ôta finalement son attirail. Certains auraient cherché à appeler la police, ou se seraient mis à hurler ou encore aurait fait usage de la force, mais Oskar savait quelque part que si cet homme était ici assis si tranquillement sur son fauteuil, enfin le dossier de son fauteuil c'était surement pour une raison. Beaucoup pensaient cette maison inhabitée et les quelque rares à y être entrés y étaient souvent ressorti tout aussi rapidement avec un coup de pied au derrière, mais une étrange sensation s'était imprégné à Miser Harrington alors qu'il avait posé ses yeux sur cet étrange phénomène. Oskar faisait celui qui n'était pas inquiet d'ailleurs il prit le temps de rangée sa guitare précieusement dans l'étui qui traînait non loin du fauteuil et de la table base. Mais l'homme restait quand même sur ses gardes, prêt à user de son don s'il en sentait venir la nécessité.

Seth était un homme dont l’avis sur les surprises était mitigé. D’un côté, il aimait beaucoup tomber sur des perles rares, rencontrer de nouveaux associés ou recevoir des choses auxquelles il ne s’attendait pas, et de l’autre, se faire surprendre la main dans le sac ou dans une position gênante n’était pas forcément des situations qu’il appréciait outre mesure. Ceci étant dit, il n’était pas contre une petite poussée d’adrénaline de temps à autres.
Se retrouver face à un musicien dont il aimait sincèrement l’œuvre ne le faisait pas réagir différemment du fan moyen. Savoir qu’en plus cet homme-là était un mutant dont les dons pourraient lui être fort utiles ne faisaient que renforcer son euphorie. Aussi lui adressa-t-il son sourire le plus éclatant lorsque l’artiste ouvrit enfin les yeux, sursautant en voyant cet intrus assis face à lui au beau milieu de son salon ; c’était une réaction tout à fait logique et normale, mais le Calédonien en avait tellement l’habitude que ça le faisait moins rire qu’au début – il était toujours amusé de voir la surprise saisir ceux et celles chez qui il s’invitait, mais après un moment et quelques coups dans la mâchoire, le plaisir finissait par s’estomper quelque peu.
Lorsque le grand ténébreux face à lui finit enfin par parler, Seth le détailla rapidement. Il était un peu différent de ce qu’il s’était imaginé ; en écoutant ses compositions, l’homme de sable imaginait plutôt un quarantenaire à l’allure imposante, à la barbe bien taillée et au corps bardé de modifications diverses. Il s’était attendu à un homme au regard perçant et au visage marqué ; à la place, il se trouvait face à un individu relativement sombre, certes, mais bien plus jeune et – quelque part – délicat que prévu. Cela dit, il était le premier à savoir qu’il ne fallait pas juger un livre sur sa couverture, d’autant plus lorsqu’on se trouvait face à quelqu’un capable de manier des illusions plus vraies que nature.
Cette observation n’enleva rien à la bonne humeur du trafiquant qui répondit :

- Waow. J’suis super fan de ta musique, ça fait bizarre de te voir en vrai.

Il sourit de plus belle et regarda la pièce jonchée d’instruments en tous genres.

- C’est con, je serais venu plus tôt si j’avais su !

Il poursuivit alors :

- Puis le côté mutant, ça rend le tout encore plus fun !

Il ne savait pas du tout comment l’homme allait réagir. Il était assez curieux de voir ça, se demandant si cette remarque allait le faire passer pour un ami ou, au contraire, pour un indésirable invité qui allait se faire expulser fissa.

Accroupi devant l’étui de sa guitare, qu'il déposa avec le plus grand soin à l'iAccroupi devant l'étui de sa guitare, qu'il déposa avec le plus grand soin à l'intérieur. Oskar gardait quand même ses sens en alerte et un oeil sur l'étrangeté qui avait prisprit place sur le fauteuil derrière lui. Levant les yeux au ciel lorsqu'il parla de sa musique. Désespérer... Oui c'était le mot. Oskar était le genre d'homme très discret qui n'aimait pas du tout être sous les feux de la rampe et il écrivait composait et jouait en tout anonymat et cela lui allait bien ainsi. Un soupir traversa ses fines lèvres alors que l'autre lui indiquait qu'il serait venu plus tôt s'il avait su. Secouant la tête agacer Oskar pourtant ne dit rien, ne broncha pas, préférant fermer avec soin l'étui de cuir. Mais alors qu'il appuya sur la seconde fermeture l'autre parla de mutant. Oskar releva sa tête légèrement, il se contrôla pour ne pas lui jeter un regard étonné, préfèrent se contenter de masquer son étonnement. Méfiance. Peut-être était-ce un hunter qui cherchait à le coincer. Se relevant tranquillement en mode Poker face, il fit enfin vraiment face à l'homme. De tout son long et fin corps légèrement rachitique il fronça les sourcils. « Mutant ? Qui vous dit que je suis l'un d'eux. » Se contenta le rockeur. Alors qu'il prit place sur la table base derrière lui, s'y asseyant les mains sur ses cuisses ne lâchant à présent plus l'homme du regard.

Ah l'observer il se demanda comment il était entré, sa porte était fermée et hormis ce bout de fenêtre qui ne fermait jamais réellement à l'étage. Coincé par le temps et l'usure. Mais même la main d'un homme n'y passerait pas. Se relevant de la table base, quelques pas pour retrouver ses équipements qui pendaient encore aux bouts de dizaines de fils qu'il débrancha. Oskar n'était pas des plus rassuré mais, il le cachait plutôt bien, enfin essayait du moins. « Vous n'avez pas défoncé une de mes fenêtres j'espère sinon vous la payez. » tenta-t-il avec humour de savoir comment l'autre avait atterri ici. Oui Oskar n'avait pas vraiment pris en compte ses remarques sur sa musique, préfèrent ignorer ses yeux de chat pétillant. C'était agréable en un sens de savoir que son travail plaît, mais quelque part il n'était pas d'humeurs depuis deux ans à avoir des fans. Sa musique s'en ressentait d'ailleurs. Même s'il continuait à produire et donner ses maquettes pour faire plaisir à ses moutons de l'industrie du disque, mais il se fichait totalement que ses maquettes soient appréciées ou non. D'ailleurs il n'avait même pas d'agent, le dernier l'avait quitté désespérer par son comportement totalement je m'enfoutisme de première. L'argent était surtout toutes les bouches en ce qui concernait son travail, mais il semblait bien être le seul à totalement n'en avoir rien à faire. Pour preuve cette vieille bicoque délabrée où il vivait.

Seth faisait mine de s’intéresser à son environnement et pas à l’homme qui se tenait face à lui, en train de ranger sa guitare dans son étui. Cependant, il ne put empêcher un fin sourire de chat d’étirer ses lèvres lorsqu’il l’entendit se relever et le questionner sur ce qu’il venait de dire.
Parfait. C’était exactement la réaction qu’il attendait. Maintenant qu’il savait qu’il avait piqué sa curiosité, les choses seraient bien plus simples. Et puis, de mutant à mutant, aucun risque que l’un n’aille dénoncer l’autre aux hunters ; mieux valait pour le musicien qu’il ne se risque pas à ce petit jeu, le dernier ayant tenté de le vendre aux chasseurs de Radcliff ayant fini au fond d’un ravin.
Il tourna la tête pour observer le ténébreux mutant assis face à lui. Il était grand – plus grand que lui, Seth n’étant pas un géant même s’il était loin d’être petit.

- Oh, je sais pas, c’est une idée comme ça. Jolies illusions au fait. Tu t’en sers pour autre chose que pour amuser les gamins ou c’est juste un passe-temps ?

Oui, il l’avait suivi jusqu’au magasin où il travaillait. Seth faisait très souvent ça : suivre les gens à leur insu. Ca lui avait valu quelques coups dans la mâchoire, mais il n’avait jamais voulu retenir la leçon. Cela dit, il avait eu un certain nombre d’informations de cette façon, et il avait également pu recruter quelques recrues au fort potentiel.
Il espérait pouvoir en faire de même ce soir.
Il rit et secoua la tête.

- J’casse pas les fenêtres. C’est pas assez discret. Y a d’autres moyens d’entrer de toute façon. On peut toujours crocheter une serrure, ou passer par une porte qu’on a oublié de verrouiller … Ou on peut faire ça aussi.

Il se changea en un nuage de sable fin et se faufila sous le pas de la porte. Il se matérialisa dans le couloir et retourna tranquillement dans la pièce où se tenait le musicien.

- C’est vachement pratique, on peut faire plein de trucs avec ça. Et avec ton pouvoir aussi d’ailleurs.

Il sourit.

- D’ailleurs, c’est pour ça que je viens te voir, à la base.

Il retourna s’asseoir dans le canapé miteux. Un illusionniste dans son groupe, voilà qui pourrait se montrer incroyablement pratique. Et il voyait déjà toutes les nouvelles possibilités qui s’offraient à lui si le grand homme sombre chez qui il venait de s’inviter acceptait son offre.

Piqué au vif, c'était peu dire et les paroles de l'homme face à lui ne le rassuraient guère. Elles commençaient même à agacer sérieusement Oskar. Était-ce un hunter venue le titiller un peu ? Il n'en savait encore rien et dans le doute il se devait de faire très attention à ses dires et ses gestes. Appartement l'homme l'avait suivi jusqu'aux comics shop et avait remarqué ses petits tours. Fronçant légèrement le visage Oskar resta cependant silencieux préfèrent écouter l'autre jusqu'aux bouts. Harrington euh un geste de recul alors que l'autre se volatilisa en un nuage de sable... Surpris mais en un sens rassurer. C'était un mutant comme lui, c'était une bonne chose, du moins il l'espérait. Car oui certain mutant était bien du côté des hunters, même si cela était rare mais ce dernier ne lui donnait pas cette impression. S'approchant de l'homme-sable redevenu homme Oskar le visage grave l’interroge. « Mon pouvoir ? Que sais-tu ? » Le rockeur alors commença les cent pas dans son salon, les mains dans le dos. Que lui voulait l'homme ?

Finalement il s'assit sur le canapé proche de l'intrus, il prit comme pour se rassurer et s'occuper les mains une des guitares qui trainait sur le divan. « Que veux-tu clairement ? Je suis un mutant solitaire, je ne sers personne si ce n'est mes propres intérêts. Alors si tu fais partie des chasseurs, je te conseille de partir de suite avant que je ne m'agace et sinon. Alors expliques-toi. Je n'aime pas qu'on me dérange lorsque je compose. » Fit assez sèchement Oskar. Il ne savait pas ce que cherchait l'autre et il n'aimait qu'à moitié l'idée que quelqu'un soit si sereinement entrée chez lui. Dans son avre de paix et petit monde. Son sentiment de sécurité venait d'en prendre un coup et il avait bien peur que du coup a cause de cet énergumène d'autres s'amuse à suivre son exemple. Si tel était le cas il déménagerait loin, ce n'était pas un souci. Mais il avouait bien aimer cet endroit.

L'un des inconvénients à la technique d'approche de Seth, c'est qu'elle était quitte ou double. Soit il parvenait à capter l'attention des gens et il pouvait ensuite leur proposer son offre du moment en fonction de ce dont il avait besoin, soit il se faisait mettre à la porte - quoiqu'il avait plutôt tendance, vu les personnes qu'il fréquentait, à se retrouver avec le canon d'un pistolet glissé sous le nez. Ca le décourageait rarement, cela dit, et il fallait plus qu'une décharge de chevrotine pour l'empêcher de revenir à l'assaut. Néanmoins, il échappait à la tentative d'assassinat ou à la défenestration - du moins pour le moment - et maintenant qu'il avait réussit à rassurer un peu le musicien sur ses intentions, il pouvait se détendre. Et assis dans son fauteuil, il souriait tranquillement en voyant le grand mutant ténébreux faire les cent pas dans son salon en le fixant avec suspicion.
Le trafiquant haussa les épaules.

- Je sais que t'es un fana des illusions et que t'arrives à en générer quand tu veux. J'ai pas encore eu vent de toutes les subtilités de ton pouvoir, mais je doute pas que tu m'en feras part.

Il le regarda s'asseoir face à lui et attraper sa guitare avant de lui faire part de son mécontentement. Réaction tout à fait normale à la présence de l'espèce de gêne ambulante que pouvait être l'homme de sable, qui ne se laissa pas démonter le moins du monde par la sécheresse employée par le sieur. Il rit de bon coeur.

- J'ai la gueule d'un chasseur ? Nan nan, j'ai rien à voir avec eux.

Sauf quand ils venaient lui acheter des armes sans connaître sa véritable nature, mais ça, Seth se garda bien d'en parler. Pas la peine de se le mettre à dos tout de suite. Aussi continua-t-il, lui expliquant la raison pour laquelle il était venu le déranger.

- C'que je te propose, c'est d'utiliser ton pouvoir pour, disons, arrondir tes fins de mois. Ou faire chier les chasseur, vu qu'on fait ça aussi régulièrement. En gros, tu bosserais pour moi maaaais pour toi aussi. Et comme je sais que tu es quelqu'un de très occupé, je ne ferais appel à toi que pour les coups où ta présence serait un atout indispensable à la réussite des opérations.

Il sourit.

- Sachant que ton prix sera le mien dans la limite des stocks disponibles.

Oskar leva un sourcil, c'est vrai que l'autre n'avait pas la tête d'un chasseur, mais il savait aussi très bien qu'il ne fallait pas se fier aux apparences. Encore plus que quiconque, Sapphire pour preuve. Cette femme, c'était un visage d'ange cachant un véritable démon et Oskar savait bien qu'elle avait pris dans ses filets bons nombres de mutants. Alors même si la tête de cet homme-sable était loin des clichés des hunters, il gardait quand même un peu de méfiance. Mais Oskar canalisa le léger rire que l'autre fit monter en lire, écoutant ses autres paroles, très intéressantes et enfin qui lui indiquaient la raison de son effraction. Wesley baissa les yeux sur son instrument alors écoutant chaque mot avec attention, grattant les cordes, sans vraiment les faire vibrés afin de ne pas couvrir d'une mélodie quelconques les propositions de l'autre mutant. Mais Oskar ne tarda pas à pouffer d'un rire cynique et vrai. L'argent, toujours l'argent... Ah quel malheur cette chose. Se foutant littéralement de la gueule de l'autre, secouant la tête, il aurait voulut se lever et le foutre dehors sans un mot de plus. Mais la carrure de l'homme l'en empêcherait surement et puis Oskar se doutait qu'il n'en reste surement pas là.

Un coup sec sur les cordes de la guitare, il releva enfin son visage, toujours aussi amuser. « Tu crois vraiment que l'argent m'intéresse ? Non mais sérieusement. Tu connais ma musique, je te pensais plus intelligent. » Déposant l'instrument sur le canapé l'artiste se releva, faisant un petit tour de la pièce. « Je sais qu'on ne dirait pas comme ça. Mais crois-moi, je ne manque pas d'argent. Je pourrais vivre sur ma propre ile dans une villa des plus somptueuses avec des serviteurs qui seraient même ravis de me torcher le cul. Et pourtant je vis dans cette baraque qui tombe en ruine. » Il secoua la tête. « Non vraiment, j'apprécie, mais je ne suis pas intéressée, pas du tout. Je te l'ai dit, je ne sers que mes propres intérêts et si tout ce que tu me proposes c'est de l'argent, tu peux partir. Je pourrais même t'en donner tellement je n'en ai rien à faire. » Fit-il amuser et provocateur. Mais Oskar se reposa sur la table juste aux côtés d'où était posé l'homme, soudain plus sérieux et menaçant. « Je me doute que tu n'es pas du genre à partir comme ça. Mais crois-moi, si tu n'as que de l'argent comme arguments, tu peux partir. Maintenant si tu as d'atouts sous ta crête et ta tête de tueur, je t'écoute. Mais sinon sort de chez moi. » La patience du rockeur commençait à s'épuiser petit à petit. L'homme semblait sympathique, mais Oskar avait une sainte horreur qu'on empiète sur son territoire.

Seth était un très bon négociateur et un excellent vendeur. Il savait très bien présenter ses produits ainsi que les avantages à travailler pour lui. Certes, il y avait bien quelques réticences parfois, mais en insistant un peu, il parvenait toujours à obtenir ce qu’il voulait et à embaucher les perles rares qu’il repérait – sauf lorsqu’elles s’appelaient Lyudmila Kovalenko, mais ça, c’était une autre histoire.
Néanmoins, sa proposition n’eut pas l’air d’enchanter le musicien face à lui. Le ténébreux et visiblement très solitaire personnage le dévisageait avec colère et une certaine déception que le trafiquant ne comprenait pas. Ce ne fut que lorsqu’Oskar commença à lui parler d’argent qu’il haussa un sourcil, un peu perplexe et quelque peu déçu lui aussi. Il pensait pourtant avoir formulé son offre de manière claire ; visiblement, ce n’était pas le cas.
Il attendit donc que l’illusionniste ait fini de le menacer à demi-mot et de lui rappeler qu’il n’avait pas besoin d’argent. Vu le succès de sa musique, Seth ne doutait pas de ce point. Lui-même avait amassé un joli petit pécule auquel il ne touchait que rarement, préférant le laisser fructifier jusqu’à ce qu’il décide qu’il était temps de mettre les voiles loin de Radcliff. Mais ce plan-là ne se ferait pas tout de suite.
Une fois qu’Oskar en eut terminé, il le regarda, pas du tout inquiété par ses menaces.

- Tu m’as entendu quand j’ai parlé ? J’ai jamais prononcé le mot « argent ». J’ai dit « prix ». C’est pas du tout la même chose.

Il haussa les épaules et se redressa légèrement dans le canapé avant de reprendre.

- Je proposerais pas de l’argent à un mec comme toi, qui en a déjà par-dessus la tête et qui en fait pas sa préoccupation première – t’aurais déjà retapé ta baraque sinon.

Il ne doutait pas que l’homme roulait sur l’or, pas plus qu’il ne doutait que s’il avait été plus vénal, il aurait étalé sa richesse au grand jour. Mais ce n’était pas le cas. Seth devrait donc trouver autre chose pour l’attirer. Il finirait bien par trouver quoi.
Sans attendre d’être interrompu une nouvelle fois, il poursuivit.

- Ton prix, ça peut être des objets que tu cherches, des infos, des billets d’avion pour je ne sais où. Tout le monde a un prix, et moi je suis prêt à te donner le tien si tu acceptes de bosser pour moi.

Et il ajouta en souriant, une pointe de malice dans son regard :

- Si ça peut te motiver, sache que je peux trouver tout et n’importe quoi, de l’arme lourde au dernier smartphone à la mode, ou l’adresse de ton pote de collège avec lequel tu as perdu contact et que tu aimerais bien retrouver.

Une situation comique... Vu de l'extérieur cela devait bien être quelque chose comme cela. Car entre un homme à demi-dépressif qui n'avait pas eu l'air plus surprit que cela qu'un étranger soit chez lui. Ou du moins pas vraiment inquiet. L'autre lui faisait une proposition de boulot pas vraiment intéressante. Oui si un petit être les voyaient il devait bien rire de la situation, en tout cas Oskar trouvait ça assez amusant quelque part, même s'il ne riait pas, non loin de là. Référent aborde son visage de mélancolique habituel. Ok il ne semblait pas avoir vraiment compris exactement e que l'autre lui proposait. Mais il n'en était pas forcément plus intéressé. Mais le ton se faisait plus sérieux soudainement et la posture moins avachie de l'invité en était la preuve. Oskar voulu une nouvelle fois faire savoir son non-intéressement mais l'autre ré-enchérit de suite son offre et ses propositions. La tête baisser sur ses premiers mots, désespérer quelques peut de le voir sortir un jour de chez lui. Pourtant l'homme attisa sa curiosité sur ses dernières phrases. Retrouver un pot de collège ? Intéressant. Non pas vraiment pot. Mais Oskar cherchait bel et bien quelqu'un. Il avait surement changé de nom et généralement le rockeur préférait agir seul. mais mettre fin à l'existence de celui qui avait tué sa soeur était un objectif dans sa vie. Certes pas forcément pressé, mais plus vite il aurait cette ordure face à lui plus vite il se satisfera de sa souffrance. Car oui une morte lent pour un homme comme ça, n'était pas permis.

C'est le nez relevé, un air se voulant in-intéressé mais les yeux quelques peu brillants d'intérêt que le ténébreux mutant regarda son "invité". « Je ne sais pas. » Fit-il alors en se relevant de sa table base. Retournant faire les cent pas dans son salon. Les mains dans ses poches il réfléchissait. Cette offre elle ne l'intéressait pas, c'était un solitaire et il n'aimait pas devoir des comptes à qui que ce soit. Mais en un sens il pouvait peut-être retrouver cette ordure plus facilement... Dilemme. « Et tu as besoin de moi pourquoi exactement ? Qu'attends-tu de moi ? » Se contenta le mutant. Ne pas faire mine d'être trop intéressé par l'offre pourrait lui valoir quelques avantages. Se rapprochant de l'homme-sable il reprit d'un ton sérieux et d'un visage menaçant. « Je n'aime pas devoirs des comptes à des gens, surtout comme toi ! Alors soit franc et rapide ! »