Sujet: Be true, just for today. (Malachi) Dim 21 Déc 2014 - 19:08
Be true, just for today. Roxanne & Malachi
Une voiture. Des cris. Du sang. Des bruits de freinages. Une scène qui se répétait encore et encore. Voilà à quoi s'était résumée la nuit de la jeune anglaise, revivant la nuit de l'accident jusqu'au petit matin. Elle s'était débattue, avait tenté de repousser au loin la dernière image de Zephyr qu'elle avait en tête. Une image emplit de rouge, de sang, de douleur. Un an c'était écoulé depuis qu'elle l'avait perdu et elle n'avait toujours pas réussis à tourner la page, à comprendre pourquoi elle seule s'en était sortie. Pourtant, elle continuait à sourire, repoussant tout cela au fond d'elle pour ne plus entendre une fois encore que tout irait bien, qu'elle s'en remettrait. Des mots, juste des mots voilà ce que cela représentait pour elle. Peut-être n'avait-elle tout simplement pas envie de tourner la page, de passer à autre chose, d'oublier. Même si elle en souffrait, Roxanne voulait continuer à se souvenir de la personne qu'elle avait aimée depuis le lycée et même avant. Elle voulait se souvenir de lui, mais pas comme ça. Pas la tête ensanglantée, à deux pas de la mort et c'est pourtant le souvenir le plus clair qu'elle est de lui. C'était ainsi qu'elle le voyait encore, en sueur, halentante au centre de son lit après une nuit sombre, une nuit d'anniversaire.
Extirpée à toutes ses pensées par le son d'un réveil strident, elle essuyait les larmes qu'elle n'avait pas pu retenir et jeta ses draps pour s'enfuir d'un cocon dans lequel elle ne se sentait plus si en sécurité. Elle ouvra les volets d'un geste vif, respira à fond la douce brise d'une journée qui commence et tenta de ravaler les larmes qui avaient attendu si longtemps de se manifester. Le soleil se levait tout juste, aucun nuage à l'horizon et pourtant Roxanne savait que sa journée serait des plus sombres. L'une de celle durant laquelle son sourire ne serait que mensonge. L'une de ses journées où les émotions qu'elle avait enfouies en elle depuis si longtemps explosait tout simplement. Ce fut sans la moindre énergie que la brunette se retira lentement à l'intérieur, refermant la fenêtre avant de se rendre dans sa cuisine. Elle ne mangea pas, se contenta d'un simple thé aux fruits rouges qu'elle dégusta en envoyant un message à la personne qu'elle semblait connaître le mieux ici. Cette personne devant qui elle semblait pouvoir se laisser aller dans ces moments de blues. L'anglaise ne parla aucunement du fait qu'elle était en pleure, qu'elle avait un teint terrible et qu'elle ne voulait pas être seule aujourd'hui... Non, tout cela elle savait très bien qu'il le devinerait seul. Elle se contenta de lui demander s'il était disponible pour parler musique ou juste traîner. Pour ne pas rester à fixer son téléphone en attente d'une réponse, Roxanne termina son thé, sortit de la cuisine pour se préparer à une toute nouvelle journée.
Lorsqu'elle se planta devant le miroir de la salle de bain, elle avait envie de rire d'elle-même. Son sourire enfantin et sa joie de vivre avait laissé place à un teint de zombie. Le seul point positif était que les larmes avaient cessés et qu'avec un peu d'espoir la suite allait attendre le soir pour se manifester. Un soupire plus tard et elle était sous la douche, les yeux clos en tentant d'afficher un semblant de sourire aussi sauf soit-il. Sans grand résultat concluant, elle termina sa douche et se vêtit d'un jean des plus ordinaires, un t-shirt et de son gilet favoris avant de mettre une paire de bottines. Elle sécha ses cheveux courts, arrangea un peu son teint et termina avec une petite touche de maquillage résistant aux larmes qui risqueraient de l'assaillir tôt ou tard.
Plus ou moins prête pour affronter la journée, Roxanne alluma sa chaîne Hifi pour mettre un peu de musique et retrouver un semblant d'énergie. Attrapant son portable en manquant de le faire tomber sur le sol, Roxy lâcha un soupire de soulagement en regardant la réponse de son aîné. Il semblait être disponible pour une journée à ne rien faire de bien productif en compagnie de la jeune anglaise. A présent, elle devait juste attendre en respirant profondément pour éviter d'exploser encore en sanglot et à sourire comme elle le ferait d'ordinaire. Que des choses fausses qu'il était presque certain qu'elle laisse tomber une fois en compagnie de son aîné.
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Sujet: Re: Be true, just for today. (Malachi) Dim 21 Déc 2014 - 22:21
Be true, just for today. Roxanne & Malachi
Malachi avait mal dormi, lui aussi. Il s’était réveillé avec une douleur fantôme particulièrement récalcitrante au prolongement de son moignon. Il chercha dans le vide la jambe qu’il aurait du avoir, avant de se redresser et de se hisser hors de son lit en soupirant. Peut être que ses médicaments étaient mal dosés, il allait devoir retourner à l’hopital en faire part au médecin du service concerné. Il s’étira, avant d’attacher sa prothèse en soupirant, éteignant son réveil matin avant même que celui-ci ne sonne. Il était encore tôt, mais il savait qu’il ne pourrait pas se rendormir. Alors autant commencer sa journée plutôt, mais en douceur. Il mit son portable à charger, puis se traina jusqu’à la salle de bain, puis sous la douche. Il profita de l’eau brûlante sur sa peau pour se remémorer les dernières semaines : tellement de questions restées sans réponse, de début de piste sur les étranges évènements qui avaient pu intervenir… Il se demandait si il ne vaudrait pas mieux pour lui de retourner au Royaume Uni, loin de la folie de Thaddéus et de ses hunters. Plus les jours avançaient, plus il sentait son secret en danger. Combien de temps avant qu’un chasseur toque à sa porte pour écourter son existence, ou l’enfermer dans une cellule scientifique pour se faire disséquer ? Il se sécha les cheveux en soupirant : personne n’aurait à avoir à penser à ce genre de chose.
Il fut tiré de ses réflexions morbides par la petite sonnerie de son téléphone dans sa chambre : il avait un message. La brosse à dent encore dans la bouche, il s’assit sur le lit pour ouvrir le message d’un geste du pouce : Roxanne. Qui lui demandait si il était libre. Evidemment qu’il était libre, on était au mois d’aout, il était prof. Techniquement, on ne pouvait pas faire plus disponible que lui. Mais il savait bien que ce n’était pas ça qu’elle voulait savoir. Elle ne lui envoyait de messages que dans deux situations : soit elle s’était engueulée avec ses parents, soit elle avait le cafard. Dans tous les cas, il ne pouvait que répondre que positivement à son invitation. Roxanne faisait partie des rares personnes pour qui il pouvait sortir de sa maison sans trop ronchonner. Il la connaissait depuis longtemps, très longtemps, et pour cause : elle était la fille d’une excellente amie, une amie qui venait d’une autre époque, du temps où il était un jeune homme timide, mais sociable, loin de son image de prof un peu ours et solitaire actuel. Aussi, il lui envoya un texto court, mais explicite : « ok, j’arrive ». Il chercha un tshirt et un jean noir dans ses tiroirs, partit cracher son dentifrice, se coiffa d’une main dans les cheveux et claqua la porte sans un regard en arrière. Tant pis pour le petit dèj, il achèterait des donuts sur le chemin.
Il gara sa moto en bas de l’immeuble où vivait la jeune femme, rangeant le casque dans le topcase, sortant les patisseries par la même occasion. Il était à peu près sur que la jeune femme n’aurait pas pris le temps de manger. Il la connaissait, à force. Il tapa le digicode de tête, puis pénétra dans le hall menant jusqu’à la porte de Roxanne, et toqua. Il était venu assez souvent chez elle, et rarement les mains vides. Il avait l’impression que si il ne lui mettait pas la fourchette dans la bouche, la demoiselle vivait de livres et de musique. Il cautionnait son bon gout, mais biologiquement, ce n’était pas tenable très longtemps… Quand la porte s’ouvrit, il lui offrit son sourire le plus éclatant qu’il était possible d’avoir à une heure aussi matinale, secouant le sac papier un peu gras qui contenait les donuts :
- J’ai chocolat, myrtille et, euh … fourré à la crème patissière … J’ai le droit de rentrer ?
Bien sur qu’il avait le droit de rentrer. Il attendait juste qu’elle se jette à son cou en riant ou en pleurant. En général c’était soit l’un soit l’autre.
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Sujet: Re: Be true, just for today. (Malachi) Dim 21 Déc 2014 - 23:16
Be true, just for today Roxanne & Malachi
Une mauvaise nuit s'ajoutait à tant d'autres. Une nuit de cauchemar hantée par un souvenir qu'elle souhaitait derrière elle à présent et qui fut une fois encore liée à l'une de ses petites crises émotionels. Véritable bombe à retardement, amplifié depuis près d'un an, Roxanne repoussait tous ses sentiments négatifs jusqu'à ce qu'il explose un jour où l'autre. Et aujourd'hui était l'un de ses jours. Réveillée en larmes, sa première crise ne s'était calmée qu'au moment de la douche après qu'elle eue envoyé un message à Malachi pour qu'elle ne passe pas la journée en solitaire. Ami de la famille, elle l'avait connue toute sa vie et étrangement, il était le seul devant qui elle s'autorisait à ne pas uniquement sourire, à montrer ce qu'elle ressentait réellement. Lorsqu'elle avait vu la réponse de ce dernier en sortant de la salle de bain, un soupire de soulagement lui échappa. Lui envoyant un simple "ok", elle arrêta la chaîne hifi qu'elle avait allumé peu de temps auparavant pour attraper sa guitare. Ses doigts glissaient avec une extrême aisance sur les cordes de son instrument tandis qu'elle tentait de canaliser ses sentiments dans la mélodie qui s'élevait. L'une des rares techniques qui avaient le don de l'apaiser un instant, aussi bref soit-il, dans ce genre de situations. Solution uniquement temporaire, elle savait qu'elle tomberait de nouveau en sanglot, sans savoir quand ou pourquoi... Roxanne savait juste qu'aujourd'hui, la journée serait sombre et qu'un rien la ferait craquer aussi facilement qu'une allumette. Tout cela à cause d'un cauchemar, un souvenir.
La musique se fit lentement plus triste, un peu trop au goût de la belle qui s'arrêtait d'un seul coup. Déposant son instrument avec la plus grande délicatesse, elle tentait une fois encore de retenir le sanglot qu'elle sentait monter en elle. L'anglaise ne voulait pas pleurer, plus maintenant alors qu'elle avait passé presque toute la nuit et son réveil en larme sans réussir à s'arrêter. Contenant tout cela au mieux, elle commença à faire les cent pas, fredonnant tendrement une musique qu'elle avait en tête. Une mélodie étrangement joyeuse qui lui donnait envie de regarder Shrek ou du moins le passage avec la sorte de fanfare miniature. D'ailleurs, elle se demandait comment elle pouvait bien avoir une telle musique dans la tête alors qu'il s'agissait là d'un film qui date... Au moins cette pensée permis à Roxy de se calmer jusqu'à ce quelqu'un frappa à la porte de son appartement résonne dans la cuisine américaine de ce dernier. Un maigre sourire s'esquissa sur les lèvres de la jeune Roxanne qui alla ouvrir la porte avec une étrange hâte.
Malachi se tenait dans l'encadrement de la porte, un sac qui dégageait une odeur appétissante à la main et un resplendissant sourire aux lèvres. Et dire que d'ordinaire Roxy aurait naturellement imité un tel sourire et ce même de si bonne heure, mais là elle semblait plus lente à la détente. Finalement, elle sauta au cou de son aîné, partager entre l'envie de pleurer ou celle de le vénérer, de façon peu exagéré, pour lui avoir apporté autant de sucre. Une fois encore, il lui montrait qu'il la connaissait vraiment bien et qu'il savait parfaitement comment lui remonter un peu le moral. Il avait fallu la présence de Malachi pour que l'anglaise se rappelle que le petit-déjeuner est le repas le plus important de la journée, qu'il ne fallait au grand jamais le louper et que plus que tout, sa gourmandise allait la perdre un jour. « Est-ce là une véritable question?! Je ne pourrais jamais refuser lorsque tu me soudoies avec autant de sucre. » Répondit-elle une fois qu'elle se décolla de son aîné, recula pour le laisser entrer et referma derrière lui avant de le succéder dans la cuisine. « Du thé, je suppose... » Enchaîna la brunette avec un faible sourire et le coeur serré tandis qu'elle faisait chauffer l'eau.
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Sujet: Re: Be true, just for today. (Malachi) Mar 23 Déc 2014 - 11:55
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En passant la porte de la jeune femme, Malachi eut l’impression quasi instantanée d’être revenu sur les terres de sa île natale. Non pas que Roxanne eut les gouts d’une vieille anglaise en matière de déco, mais le simple fait d’entendre quelqu’un parler sans un accent « patate dans la bouche » lui faisait du bien. Ne dites pas ça à ses amis américains, mais il trouvait le phrasé britannique bien plus doux et mélodieux à l’oreille, et les sujets de sa majesté n’étaient pas nombreux dans la petite ville. Il serra la jeune femme d’une main, évitant de la tacher de gras avec l’autre. Elle sentait le savon, et les larmes aussi. Enfin, ça n’avait pas d’odeur, les larmes, mais l’aura émotionnelle de Roxanne était suffisamment instable pour qu’il s’en doute fortement. Il la relâcha après quelques minutes, avançant d’un pas dans la demeure de la jeune femme :
- Non, pas vraiment. En fait si tu m’avais refusé une telle offrande, là, je me serais vraiment inquiété.
Il pénétra dans la cuisine, rapidement suivit de sa cadette, qui lui proposa naturellement du thé. A croire qu’ils n’étaient tous deux qu’une succession de clichés anglo saxon. Ce qui n’était pas tout à fait faux en réalité.
- Je veux bien, s’il te plait. Si tu as un peu de jus d’orange, je suis preneur aussi, je n’ai pas déjeuné non plus ce matin.
Il se doutait que la jeune femme devait avoir quelque chose de ce genre boisson dans son frigo : elle était accro au sucre depuis toute petite, c’était une des caractéristiques première de la demoiselle : ses parents avaient beau faire attention à ce qu’elle mangeait, elle ne pouvait s’empêcher de se ruer sur les sucreries dès qu’elle en avait à portée de regard. Et forcément, Mal n’aidait pas, se faisant un malin plaisir de ramener un paquet de bonbecs à chaque passage chez les Winter. Ça rendait fou la mère de Roxanne, mais lui s’en fichait un peu. Et depuis, c’était resté un petit truc entre eux. Quand ils se voyaient, il se débrouillait toujours pour lui rapporter quelque chose à base de sucre, de crème ou de glaçage. Et si il y avait du chocolat, c’était encore mieux. Il la remercia pour le thé, profitant qu’elle soit de dos pour détailler la boule d’énergie qu’il voyait à la place de son cœur : c’était la façon dont son don s’exprimait, il voyait l’état émotionnel des gens à travers cette espèce d’orbe d’énergie, qui battait à rythme de leur cœur. Elle était naturellement blanche ou presque, quand la personne était dans un état neutre, puis se colorait légèrement quand celle-ci ressentait une émotion plus ou moins vive. Avec le temps, il avait appris à deviner, avec une certaine précision, quelle émotion ressentait la personne selon son aura. Ce n’était pas une science exacte, mais avec le temps, il se trompait de moins en moins. Et l’aura de la jeune femme était sans appel : elle était perturbée, très triste aussi. Et pour l’instant, il ne savait pas pourquoi.
Il aurait pu éteindre les émotions de la jeune femme comme un interrupteur, mais il rechignait à faire ce genre de choses de manière brutale : si il ne savait pas « quoi éteindre », il allait tout simplement tout censurer, ce qui rendait les gens apathiques, ce qui n’étaient pas toujours très agréable pour eux. Il avait besoin de savoir précisément ce qui la chagrinait précisément, pour pouvoir la soulager un peu.
- Alors, que me vaut l’honneur de ce texto ma douce ? Et ne me dit pas que tu étais d’humeur à bruncher, parce que je ne te croirais pas.
Il haussa un sourcil en la fixant de ses yeux clairs, prenant une gorge de thé au passage. A présent, c’était à elle de voir si elle avait envie d’en parler, ou non …
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Sujet: Re: Be true, just for today. (Malachi) Mar 23 Déc 2014 - 15:50
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A l'arrivée de son aîné, Roxanne n'avait pas tardé à lui ouvrir et à lui sauter dans les bras. Une habitude qu'elle avait prise depuis sa tendre enfance, souriante ou en larmes, mais en cette journée, Roxy semblait déchirer entre ses deux émotions. Se laisser aller dans une nouvelle crise de larmes dont elle n'en verrait pas le bout avant un long moment ou vénérer Malachi qui lui avait apporté, comme d'ordinaire, une bonne dose de sucre. L'une des plus grandes faiblesses de la jeune demoiselle et ce depuis qu'elle avait mangé son premier carré de chocolat. Une faiblesse que son ami anglais connaissait plus que trop bien pour lui avoir rapporté de son pêcher mignon à chacune de leur rencontre et ce depuis toujours. Elle se souvenait toujours des petits sermons de sa mère à cause de cela et des éclats de rire de son père qui au contraire s'amusait relativement de ces situations qui se répétaient encore et encore. De plus, même si ce n'était pas d'une manière des plus équilibrés, Malachi avait le don de rappeler à la belle que son métabolisme avait besoin de manger de temps en temps. La musique, c'était bien, mais manger pouvait l'être tout autant. Une fois de plus, Roxanne se trouvait dans cette situation. Elle avait sauté le petit-déjeuner à cause de son coup de blues, croyant qu'elle n'avait pas la moindre envie de manger, mais réalisait qu'elle se trompait royalement lorsque l'odeur sucrée lui parvenait du sac de son aîné.
Assurant à Malachi qu'elle pourrait jamais ne pas le laisser entrer s'il la soudoyait avec une telle dose de sucre, elle le laissa entrer et le succéda dans la cuisine. « Je ne suis pas sûr qu'une telle situation soit possible. » Lança la cadette à la réplique de son aîné avant de lui proposer un thé. Une nouvelle habitude, si bien qu'elle n'attendit même pas la réponse de Mal' pour faire chauffer l'eau et préparer deux tasses. « Bien sûr. » Répondit-elle en ouvrant la porte de son frigo. Frigo relativement vide, lui rappelant que les courses devaient être pour très bientôt. Heureusement, il lui restait du jus d'orange. Elle en servit aussitôt à son aîné, déposa le verre devant lui sur le comptoir de la cuisine américaine et s'arrêta un instant. L'anglaise se demandait comment Malachi pouvait bien faire pour toujours deviner lorsqu'elle avait sauté un repas, elle voulait lui poser la question, pousser par sa curiosité. Mais, elle se ravisa, réalisant qu'avec elle, deviner une telle chose devait être relativement simple. Aussi retourna-t-elle s'occuper du thé avant de s'installer en face de Mal'.
Buvant tranquillement une gorgée de sa boisson chaude, il n'avait pas fallu bien longtemps pour Roxanne ne se jette sur le premier donuts, révélant une fois encore sa grande gourmandise. Il ne fit d'ailleurs pas long feu dans les mains de la jeune anglaise dont l'estomac réclamait sa dose de sucre matinal. Puis, elle retourna un instant à son thé avant d'être surprise par l'interrogation de son aîné. Devait-elle avoir une raison? « Je suis toujours d'humeur à bruncher. » Répondit-elle avec un faible sourire peu convainquant. Elle ne mentait pas totalement, car qui disait brunch disait sucre pour la belle. Cela dit, il est vrai qu'elle avait surtout ressentit l'envie de parler ou peut-être d'oublier tout simplement ce qui la hantait tant. Et pour une raison qu'elle ne pouvait expliquer, Malachi semblait être le seul avec qui elle osait réellement perdre un sourire qu'il n'était pas toujours honnête lorsque le passé la hantait comme cette nuit. « J'avais juste envie de parler, de voir un visage familier peut-être... » Ajouta-t-elle le coeur serré et dénué de sourire avant de boire une nouvelle gorgée de thé pour finalement se perdre dans la boisson. Une demie vérité dans laquelle elle cherchait le courage dont elle avait besoin pour dire qu'une fois encore elle avait rêvé de l'accident et que son moral était au plus bas. Le tout sans pleurer de nouveau. « Ou tout simplement d'oublier. » Ajouta-t-elle dans un souffle tremblant sans relever la tête.
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Sujet: Re: Be true, just for today. (Malachi) Mar 23 Déc 2014 - 21:35
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Le professeur sourit en voyant l’entrain avec lequel Roxanne enfournait son premier beignet dans sa bouche. Elle était peut être malheureuse, mais au moins elle ne se laissait pas mourir de faim. Il cassa une des autres pâtisseries pour en manger un morceau, essuyant la crème pâtissière du pouce sur le coin de sa bouche. C’est vrai que ça faisait du bien de manger un peu, il ne s’était pas rendu compte qu’il avait l’estomac aussi vide. Le sourire de Roxanne était faible, étirant à peine les lèvres de la jeune femme. Malgré tout, Mal ‘ apprécia qu’elle ne se force pas en sa compagnie : avec lui, elle avait appris à ne pas être la demoiselle souriante et pleine d’énergie qu’elle affichait devant ses parents. Elle savait qu’elle avait le droit d’être triste, ronchon ou de mauvaise humeur en sa présence, sans qu’il lui tienne rigueur. Il hocha la tête en prenant une gorgée de thé à son tour, un peu pensif :
- Ça arrive parfois. Une chance que je ne sois pas partie faire un jogging ce matin.
De l’humour typiquement anglais, là aussi. Roxanne savait pertinemment qu’il lui était presque impossible de courir avec sa prothèse de jambe. Faute d’entrainement et de motivation aussi, il n’avait jamais repris significativement le sport, comme il avait pu en faire avant … « L’accident ». Il avait déjà du mal à marcher sur de longues distances, alors galoper était juste impensable. Il sourit à demi, levant la tête vers la jeune fille à nouveau. Il découvrit ses yeux un peu rouges, ses traits tirés et sa gorge qui se contractait dans une déglutition douloureuse. De toute évidence, elle était au bord des larmes, et elle se retenait encore. Il comprit qu’il ne devait pas censurer les émotions de Roxanne : il devait au contraire la laisser les extérioriser autant que possible. S’il devait être son exutoire, il serait. Il se pencha légèrement au dessus de la table, pour relever le menton de son amie doucement, avec un sourire velouté, compréhensif :
- Oublier, ce serait trop facile. Je pense plutôt que tu avais envie de te souvenir, mais pas toute seule.
Il se rassit, croisant les doigts sous son propre menton, plissant légèrement les yeux sous une frange de cils longs et épais, avant de reprendre :
- J’ai mal dormi cette nuit. J’ai rêvé de ma jambe. De la nuit où je l’ai perdu. Ça a beau être ancien, je ne me fais jamais totalement à l’idée que c’est … parti, pour toujours. Le même soir qu’Evangeline.
Roxanne n’avait pas connu très longtemps la femme de Malachi. Après tout, elle n’avait que quatorze ans quand celle-ci avait été assassinée par des hunters dans les rues de la capitale galloise. Pourtant, elles s’entendaient bien, toutes les deux, dans son souvenir. Il l’avait vu pleurer lors de son enterrement, par une froide matinée de novembre, pluvieuse et sombre : il n’avait, ce jour là, pas eu la force d’apaiser les pleurs de qui que ce soit, son cœur brisé ne répondant plus à l’appel de ceux des autres. Il avait perdu son pouvoir pendant plusieurs mois après la mort de sa femme, le deuil étreignant son esprit et ses capacités dans une chape de dépression lourde et profonde. Inextricable. Au final, seule sa fuite d’Angleterre et son nouveau départ ici, à Radcliff, lui avait permis de sortir, difficilement la tête de l’eau. Alors il ne pouvait que comprendre le profond traumatisme de la jeune femme, traumatisme encore frais et à vif. Combien de nuits avait elle passer à cauchemarder depuis ? Des dizaines, des centaines, peut être même toutes les nuits depuis l’accident, pour ce qu’il en savait. Il reprit d’une voix douce :
- … Toi aussi, tu as mal dormi, c’est ça ?
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Sujet: Re: Be true, just for today. (Malachi) Mar 23 Déc 2014 - 22:35
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Installée en face de Malachi, il n'avait guère fallu longtemps avant que la demoiselle se jette sur l'un des donuts apportés par ce dernier. Il ne fit pas long feu tandis que la belle se rappelait qu'elle n'avait pas mangé le matin même et qu'elle commençait à avoir faim. Elle se disait qu'elle pouvait toujours apprécier davantage le second, puis bu une gorgée de son thé avant que la discussion ne soit lancée entre les deux jeunes gens. Malachi l'interrogea sur la raison qui avait bien pu la pousser à l'appeler de si bon matin, ne croyant que moyennement l'idée d'un petit brunch entre ami. Elle aurait aimé lui dire qu'il n'y avait pas de raison précise comme elle aurait pu le dire à d'autre, mais elle n'avait très bien qu'elle pouvait être plus honnête avec Malachi et envers elle-même à cet instant-là. Elle avait ressentit l'envie de parler à un visage familier, de parler, d'oublier et tant d'autres raisons pouvaient expliquer pourquoi elle avait pu appeler Malachi et non pas un autre ami. Certes, elle devait être plus proche de Malachi de part les années qui se sont écoulées depuis qu'elle a fait sa connaissance, mais parce qu'il était l'un des rares si ce n'était pas le seul devant lequel Roxanne osait enfin laisser son sourire s'effriter. Un fait dont la raison lui échappait même après tout ce temps, si bien qu'elle lui répondit plus honnêtement qu'avec d'autre. Retenant des larmes qu'elle sentait montée une nouvelle fois depuis son réveil tout en se plongeant dans sa tasse comme si des images pouvaient s'y refléter. Un sourire tout aussi faible que le précédent se forma sur les lèvres de l'anglaise à la réplique de son aîné qui avait sans doute un but humoristique.
Hélas, comme à chaque fois, Malachi ne semblait pas se laisser berner par les tentatives de Roxanne d'afficher un sourire aussi faux soit-il ou bien d'en dire aussi peu que possible sur ce qui pouvait tant l'affecter. Son coeur se serrait, ses yeux la piquaient et elle se retenait. Malgré tout, elle n'opposa aucune résistance lorsque son aîné souleva légèrement son menton pour qu'elle ne puisse plus fuir. Il avait raison, oublier serait tellement plus simple et prendre les chemins les plus aisés n'étaient pas ce qui pouvait l'aider le plus. Il avait raison, elle ne voulait pas complètement oublier. C'était évident qu'elle ne voulait pas oublier la personne qu'elle avait aimée pendant tant d'année, mais le revoir la tête ensanglantée était si douloureux qu'elle préférait sans convaincre. Elle ne voulait plus revoir cet accident en boucle dans ses rêves, préférant de loin les éclats de rire qu'ils avaient partagé. Mais, cela ne serait que facilité, chose que Malachi n'avait pas connu également et c'était sans doute la raison qui la poussait à pouvoir être vraie avec lui.
L'anglaise n'était pas la seule à avoir tant perdu lors d'un accident, Malachi avait sans doute perdu plus et encore aujourd'hui il n'avait pas oublié non-plus. Elle se souvenait vaguement d'Evangeline. Elle n'avait pas eu le temps de la connaître plus que cela, mais elle se souvenait d'avoir apprécié les moments qu'elles avaient partagés. Il n'en fallait guère plus pour que Roxanne explose une fois encore dans une succession de sanglots silencieux. Elle n'arrivait plus à contenir tout ce qu'elle voulait enfouir, toute cette tristesse qui la hantait, une fois encore, depuis l'instant même où elle avait commencé à rêver.
Elle hocha en réponse à la question de Mal'. Oui, elle avait eu du mal à dormir, une fois de plus. Elle avait fait le même rêve en boucle. Un rêve qui à lui seul réussissait à faire exploser aisément la bombe à retardement émotionnel que représentait la brune. « Humm... Toujours à cause du même cauchemar... » Ajouta-t-elle une fois légèrement calmer et ses larmes essuyées. Un geste inutile, car elles coulèrent de nouveau à l'instant même où elle essuya ses yeux, rouges. « La douleur est-elle moins forte avec le temps? » Demanda-t-elle d'une voix faible et brisée. Elle s'était toujours posée cette question. Elle s'était toujours demandée si son coeur serait apaisé avec le temps, si ses cauchemars ne lui donneraient pas sans cesse l'impression de revire le pire moment de sa vie.
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Sujet: Re: Be true, just for today. (Malachi) Mer 24 Déc 2014 - 0:25
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Ce n’était pas facile pour lui de voir la jeune fille pleurer. Il connaissait ces larmes, ces sanglots silencieux qui nouent la gorge et secouent la poitrine pendant des minutes, des heures, des nuits entières pour ne s’arrêter que lorsque, épuisé, on s’endort enfin. Il les avait côtoyé si longtemps qu’elles avaient fini par se lasser de lui, ne laissant place qu’à un douloureux vide au creux de son estomac, et un autre dans son cœur. Il savait ce que la jeune femme ressentait, pourquoi aucun son ne sortait de sa bouche alors que ses yeux expulsaient plus d’eau qu’ils n’étaient censés en contenir. Il attrapa sa chaise pour la poser à côté de celle de Roxanne et, sans un moment, se contenta de masser la nuque de la jeune femme de sa grande main chaude, qui enveloppait sa peau tremblante d’une friction qu’il espérait réconfortante. Il la laissa pleurer un moment, en silence. Elle en avait besoin, il n’était pas toujours facile de se laisser aller à pleurer, surtout en présence de quelqu’un. Mais parfois, il arrivait aussi que l’on ait besoin de cette présence pour lâcher les vannes. Quel drôle d’émotion que la tristesse, avec ses degrés subtils d’intensité, allant de la simple contrariété d’avoir oublié son parapluie dans l’entrée à la folie engendrée par la perte d’un être cher. Il attendit encore un moment avant de la voir se frotter les yeux, et lui répondre d’une toute petite voix. Elle avait refait un cauchemar, toujours le même. Il lui demanda doucement :
- Raconte-le-moi. Qu’est ce qu’il s’y passe ?
Pas besoin de lui dire qu’elle avait besoin de verbaliser ses démons pour les exorciser. C’était un truc de psy à la con, mais force était de constater qu’il en avait eu besoin, lui aussi, à une époque. Qu’il en avait toujours besoin d’ailleurs, à certaines dates clés : son anniversaire, Noël, la date de leur mariage… alors elle aussi devait mettre des mots sur ses terreurs nocturnes, pour qu’elles ne s’installent pas dans son esprit nuit et jour, qu’elles ne vampirisent pas son présent d’images du passé. C’était important, vraiment.
- Tu le revois lui ? une scène du passé ? ou quelque chose de complétement inventé ?
Ses doigts massaient toujours doucement la nuque de la jeune femme. Il n’y avait rien de sensuel dans ce geste, plus maternel qu’autre chose. Il avait l’habitude de faire ça à sa propre petite sœur quand elle était enfant, avant même qu’il sache contrôler ses pouvoirs. Et Roxanne lui rappelait beaucoup cette dernière. Peut être était ce pour cela qu’il s’autorisait ce contact physique avec autant de liberté, parce qu’il n’y avait pas de séduction entre Roxanne et lui. Juste de l’amitié, presque filiale. Avant qu’elle ne puisse répondre à ses questions, il répondit à la sienne, d’une voix calme, bien qu’un peu triste. Il refusait de lui cacher la vérité :
- Non Rox’. Elle ne s’atténue pas. Simplement, on s’y habitue. C’est comme un membre qui nous est arraché. On apprend à vivre sans, plus ou moins bien, avec plus ou moins de facilité. Mais il ne revient jamais. On trouve des prothèses, des substituts parfois très efficaces. Mais ça n’ôte pas la douleur. On l’intègre juste en soi, et on vit avec. Je suis désolé.
Il aurait aimé lui dire qu’elle arrêterait un jour de pleurer en pensant à lui. Qu’un jour, elle pourrait revoir une photo d’eux deux, ensemble, souriants et vivants, sans avoir la gorge nouée et l’envie de se frapper la tête contre un mur. Mais ce n’était pas le cas pour lui, malgré les sept années qui avaient pu s’écouler depuis le meurtre. Toujours autant de questions l’assaillaient pendant ses nuits d’insomnie. Si peu de réponses apportées par des recherches incessantes, obsessionnelles. Parfois même, il ne savait pas pourquoi il vivait encore. Pourtant, c’était le cas. Il lui arrivait même d’être heureux. Oui, voilà, c’était ça qu’il fallait lui dire. Que malgré tout, il lui arriverait d’être heureuse, même sans lui.
- Il ne voudrait pas que tu t’arrêtes de vivre pour lui. Je suis sur qu’il serait le premier à te secouer pour que tu avances, pour lui, mais surtout pour toi …
electric bird.
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Sujet: Re: Be true, just for today. (Malachi) Jeu 25 Déc 2014 - 0:13
Be true, just for today Roxanne & Malachi
Après l'arrivée de Malachi, il n'avait pas fallu fort longtemps avant que la jeune Roxanne n'éclate de nouveau en sanglot en présence de son aîné. Il avait suffi d'une interrogation de son aîné, d'un coup de pouce dans cette direction pour qu'elle se laisse de nouveau aller à ses sentiments. Bien sûr, elle n'aurait pas osé effacer son sourire et se relâcher ainsi devant n'importe qui, mais auprès de Malachi elle se sentait comme chez elle. Elle voyait en lui une personne qui la comprenait, à qui elle pouvait se confier et ce comme s'il s'agissait d'un membre de sa famille. On ne pouvait pas en attendre moins avec une personne qu'elle avait connue toute sa vie et de qui elle avait été quelque peu proche au cours de cette dernière. Étrangement, il lui avait toujours semblé plus aisé de discuter avec lui qu'en compagnie de ses parents, un peu comme si elle ne craignait pas d'être jugée avec Mal'. C'était sans doute pourquoi elle arrivait à lui parler de l'accident alors qu'elle ne pouvait en parler à aucun de ses parents. Et une fois encore, elle exposa le sujet de son chagrin, de sa tristesse sans fin. Celui-ci n'était autre qu'une nuit mouvementée à cause d'un cauchemar qui la hantait encore et encore. Depuis l'accident, elle n'avait cessé de le revoir presque toutes les nuits, de manière aléatoire, précise ou légèrement moins. Dans les deux cas, le résultat était le même. Dans les deux cas, ses émotions explosaient et elle passait la journée qui suivait en larmes.
Malachi s'était rapproché de la demoiselle, pour lui masser la nuque dans un geste réconfortant et presque paternel. Elle se frotta les yeux, tentant de calmer les sanglots qui la secouaient lentement et en silence. Puis, elle se ficha à la requête et les interrogations de Malachi. Roxanne ne savait pas si elle avait la force de raconter, de revivre une fois de plus cette nuit-là à travers des mots. Elle ne savait même pas si elle allait trouver les mots, trouver comment décrire cette scène qui la hantait nuit après nuit. Se frottant les yeux pour la seconde fois, elle rassembla son courage pendant que son aîné répondit à sa question. Une question qui lui trottait dans l'esprit. Elle s'était longuement demandée si la douleur, le poids sur son coeur serrait un jour apaisé. Hélas, les mots de Malachi ne la rassurèrent aucunement, bien au contraire. A présent, elle savait que ce sentiment la poursuivrait jusqu'à la fin et que même si elle apprendrait à le supporter, elle serait encore et toujours là. Finalement, elle se contenta d'acquiescer la remarque de son aîné, comprenant qu'il était mieux pour elle d'entendre la vérité de toute manière. Lui donner de faux espoir ne serait pas un cadeau pour elle, au contraire.
Buvant une nouvelle gorgée de thé, Roxanne repoussait l'instant de sa réponse que pourtant elle ne pourrait éviter. « Je le revois lui, pendant l'accident. Un peu comme si je le revivais encore et encore, en boucle. Je me souviens mettre réveiller un bref instant après le choc, l'image de Zephyr inconscient et le visage en sang avant que je ne sombre de nouveau. » En prononçant ses mots, elle ne pouvait s'empêcher de revoir cette scène une fois de plus, déclenchant de nouveau sanglot et le flot de questions habituelles. Pourquoi se souvenir de cette scène avec autant de précision sans être capable de la décrire en plus de deux phrases? Pourquoi avait-elle été la seule à survivre ? Pourquoi ce chauffeur avait-il pris le volant alors qu'il avait trop bu? Pourquoi étaient-ils sortit cette nuit-là? Que des questions qui sont pourtant stupides et sans la moindre importance à présent, car rien ne changera malgré tout.
electric bird.
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Sujet: Re: Be true, just for today. (Malachi) Mer 18 Fév 2015 - 11:06
Be true, just for today Roxanne & Malachi
Pour la première fois depuis longtemps, Malachi se sentait totalement désemparé face à la détresse de la jeune femme. Elle n’avait pu articuler que difficilement quelques phrases avant de se remettre à pleurer, les sanglots secouant ses épaules frénétiquement. Il continuait de caresser sa nuque sans discontinuer, la laissant lacher les vannes aussi longtemps qu’elle le souhaitait. Il n’y avait pas grand-chose à dire sur son rêve, il parlait de lui-même de toute façon : elle n’avait pas fait le deuil de Zéphyr, malgré le temps qui avait passé. La mort brutale de son compagnon était gravée en elle, et ça l’empêchait de passer à autre chose.
- Laisse toi aller va, ça fait du bien de pleurer…
Il la laissa ruminer encore un petit peu, lui-même plongé dans ses pensées : devait il utiliser ses dons sur la jeune femme ? Si oui, de quelle manière ? Il ne pouvait pas la rendre euphorique, la contradiction des émotions serait trop compliquée à gérer pour sa psyché. Il voulait la soulager, pas la rendre folle… Mais il ne savait pas si il pouvait taire sa tristesse trop brutalement non plus : la rendre temporairement apathique n’allait rien arrangé non plus. Cela fonctionnait sur les patients en phase terminale à l’hôpital, pas pour une jeune femme qui avait toute la vie devant soi. Mais…. La laisser comme ça était hors de question. Il fallait qu’il dose son effet sur elle avec beaucoup, beaucoup de soin. Faire en sorte qu’elle aille un peu mieux, sans que cela ne soit trop violent pour elle. Il allait falloir la jouer finement, en douceur.
- Rox’, regarde moi s’il te plait …
Il laissa la jeune femme tourner la tête vers lui, et prit son visage entre ses deux grandes mains chaudes. Il lui offrit un sourire rassurant, avant de murmurer d’une voix calme et douce :
- C’est normal d’être triste, c’est normal de se poser des questions… Tu es une survivante, et les survivants se demandent toujours pourquoi eux. Il n’y a pas de réponse à ça. Il n’y a pas de logique, il n’y a pas de justice. Tout ce que l’on peut faire, c’est vivre. Vivre en leur rendant hommage.
Ses yeux s’étaient éclaircis alors qu’il utilisait son pouvoir, accentué par le contact de ses doigts sur les joues mouillés de Rox. Il n’ota pas véritablement la tristesse de la jeune femme, mais il tenta plutôt de l’adoucir, pour la rendre plus … Langoureuse, et moins amère. Ce n’était pas facile, et il craignait malgré tout que la jeune femme puisse un jour comprendre ce qu’il était en train de faire. Après tout elle faisait partie des personnes qui lui étaient le plus proche, et pourtant il n’avait jamais osé lui dire la vérité sur ses capacités. Il attendit que les sanglots s’apaisent, avant d’enlever doucement ses doigts : normalement tant qu’il serait là, la jeune femme devrait ressentir une sensation d’apaisement réconfortante.
- Ça va un peu mieux … ?
Question rhétorique. Mais il ne voulait pas éveiller le moindre soupçon…