Décrivez l'apparition de votre don et la façon dont vous le maitrisez à l'heure actuelle
   Mon don est plutôt simple à proprement parler. Je maitrise l'eau. Sous toutes ses formes. Liquide d'un lac, solide d'un glaçon mais également celle qu'on n'imagine pas. Votre corps. Composé à 60% d'eau, il m'en est d'une facilité extrême d'en modifier la consistance. On pourrait dire, avec un certain humour ironique, que je peux glacer le sang de mes victimes. Heureusement pour certaines personnes, je sais me contrôler. Il m'a fallu plusieurs années, notamment d'emprisonnement et de mises à l'écart, pour comprendre comment mon métabolisme, mes pensées agissait sur la structure de l'eau. Pour autant, même si être derrière les barreaux m'a canalisé, humour encore, je n'en reste pas moins vulnérable à mes émotions qui dicte ce pouvoir, cette malédiction, comme vous souhaitez la nommer.

   avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?
   La question serait plutôt dans l'autre sens. Oui, les hunters ont déjà eu affaire à moi. Pour le malheur de celui-ci. Guerre à son âme. Cependant, malheureusement presque, il n'était pas seul et ceux-ci sont la raison de mon passage en prison. Toutefois, ils sont également le motif de mon retour dans le monde réel. Je peux apparaitre pour certains comme un paria qui a vendu son âme au diable en acceptant la proposition des hunters plutôt que la mort. Ils ont raison. Je suis une lopette qui a préféré avoir la chance de respirer l'air frais à nouveau plutôt que de finir électrifier devant deux ou trois personnes pour qui je comptais. Néanmoins, il faut se méfier de l'eau qui dort si les hunters pensent m'avoir sous leur joug comme un petit animal domestiqué.

   utilisez-vous beaucoup votre don ?
   Très peu. Même pour les choses futiles du quotidien comme tirer la chasse ou me faire couler une douche, je préfère utiliser mes mains. Je ne veux pas être remarqué, encore moins être cette curiosité qui utilise sans cesse son pouvoir pour tout et n'importe quoi. Je ne suis pas une bête de cirque. D'autant plus, si j'avais voulu mettre mon don à profit, la prison aurait été un terrain d'expérience bien plus agréable. Un laboratoire dans lequel taper sur les nerfs des autres prisonniers aurait été jubilatoire. Autant que de s'échapper.

   que pensez-vous de l’émergence du groupe de rebelles anti-hunters nommé Uprising ?
   Alléluia. Qu'ils soient humains ou des mutants, ces personnes-là ont compris qu'il n'y a ni bon, ni mauvais, que nous sommes tous des mutants à notre façon. Si certains mutants ont fait couler le sang, que dire de ces hunters qui disent protéger en tuant des innocents sans aucune once de remord. Il ne faut pas croire que nous vivons dans un monde manichéen. Personne n'est tout noir et encore moins tout blanc. Mutant comme hunter. A vrai dire, ma position me permet de l'affirmer avec une certaine conviction. Tout de même, j'espère ne pas être pris pour un hunter si je devais rencontrer un groupe de rebelles à la croisée d'une embuscade.  

PAYS : france. DISPONIBILITÉ : regulière.VOTRE AVIS SUR TH : il envoie franchement du lourd, que ce soit le design qui est d'un sobre ultra-classe ou bien le contexte qui change et est très agréable. Et le coup de coeur pour le scénario a fini de me conquérir. COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : bazzart. PERSONNAGE : scénario d'octavia. VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : pour le moment, non. UN DERNIER MOT ? : mot(us).

« Allez connard, rends-moi ma gomme s’il te plait. » lança un gamin d’une dizaine d’années à son cadet qui en possédait bien quatre de moins. Muet, le dos appuyé contre un mur ébréché tapissé de graffitis artistiques mais également violent, le plus jeune des deux observait le visage de son interlocuteur, rougeaud, les yeux brillants. Le s’il te plait en bout de phrase aurait presque suffit pour que Garrett, main sur le cœur, décide d’abandonner l’objet. Cependant, si tout le monde résonnait de cette manière, il n’irait pas loin dans la vie. Il se ferait avoir comme un perdreau de l’année à chaque fois et pas sûr que le paternel apprécie que son fils unique agisse comme un bleu. Ainsi, visage ferme, sans laisser transparaitre aucune émotion, le blondinet répondit d’une voix aigu mais pourtant sûre d’elle. « Dix dollars. » lui affirma le Mikaelson, mimant d’un geste de la main de se dépêcher de lui donner l’argent avant qu’il perde patience. Être intransigeant, voilà une règle que lui avait appris son père. Celle-ci, il l’avait bien retenu. Combien de fois, malgré son regard d’animal battu, son père avait finit par lui envoyer une bonne gifle du revers de la main en plein visage parce que l’enfant lui avait réclamé quelques piécettes pour s’acheter la dernière parution de Batman. Sa réponse était toujours non, et ce malgré les différentes formes qu’elle prenait. Coups, rire gras, insultes ou tout simplement le silence, la plus blessante des réponses. A présent, Garrett pensait maitriser les principales ficelles de ce travail d’arnaqueur et il en faisait preuve en ce moment-même. « Mais ... Je l’ai acheté deux dollars ! » gémit le préadolescent, à quelques palabres de s’effondrer en larmes comme une fillette. Malgré sa tentative de garder un visage impassible, le gosse de la rue ne put s’empêcher de laisser échapper un léger sourire de satisfaction. Il allait réussir une nouvelle escroquerie, une sacré carotte. « Et moi je la vends à dix. C’est à prendre ou à laisser. » lâcha le fils unique alors qu’il s’approchait de son acquéreur. Celui-ci semblait apeurer, comme un lapin pris dans les phares d’une voiture. Il n’osait même pas tourner la tête de tous les côtés comme ils le font habituellement. Le collégien trembla comme une feuille, de tout son corps. Soudain, à deux pas de lui, Garrett s’immobilisa net. Ce dernier jeta un regard surpris au pantalon couleur crème du jeune homme qui s’éteint teinté partiellement, au niveau des couilles pour être cru, d’une couleur bien pus sombre. Pas de doute sur le liquide. L’intimidation. La deuxième règle d’or d’une bonne escroquerie. Toujours faire en sorte d’être le grand méchant loup qui vient de manger l’adorée mère-grand. Ici, le petit chaperon rouge incontinent se sentait plus bas que terre et aurait certainement voulu s’enfuir en courant si ses jambes n’étaient pas paralysées par la peur que lui infligeait le gosse du quartier. Avec un regard approbateur, Garrett prit des mains de son repreneur le billet de dix dollars qui lui était tendu. Se retournant, l’enfant put enfin sourire. Il lança la gomme au collégien et au son, le fils Mikaelson comprit qu’il n’avait même pas été capable de rattraper l’objet volé. Et il avait fait de même avec toutes les gommes des collégiens qui allaient peut-être venir rechercher leur dû à la vue du petit mot que le blondinet avait laissé trainer dans les trousses. Calme, satisfait surtout de sa truanderie, le bonhomme se dirigea vers North Street. Il allait enfin savoir si Batman allait botter les fesses du Joker.


Assis péniblement sur le sol rude et désagréable en béton du trottoir au pied des squats, Garrett tenait entre ses mains usées, malgré son jeune âge, presque dix-huit ans, un comic collector. La première apparition de Flash dans le monde des super-héros. Aux enchères, il partirait pour un bon petit paquet de flouze. Néanmoins, l’adolescent ne souhaitait pas s’en séparer, loin de là. Et ce, même si cela sortirait sa famille de ce ghetto. Il se plaisait en quelques sortes ici, avec Octavia, à magouiller pour alimenter leur quotidien en danger et sursauts. D’autant plus que ce comic, il l’avait volé. Et si un gosse de la rue se ramenait chez un revendeur avec une telle pièce de collection, il se ferait à coup sûr gauler. Alors, en attendant, il cachait Flash entre les magazines pornographiques et gluants de son paternel. Une sacrée cachette pour une édition rarissime. Alors que Garrett parcourait les pages avec attention, il sursauta. Un cri, strident. Il l’aurait reconnu entre milles. Même sourd. Octavia. D’un geste s’approchant du réflexe, le Mikaelson lança sa bande dessinée à la va-vite sur le bitume froid, ne manquant pas d’écorner quelques pages. Foutue, un bon million parti en fumée. Cependant, le cri de la brunette était plus important, éveillant tous ses instincts primaires et animaliers. Montant quatre à quatre la volée de marches à une vitesse surprenante, le blondinet se stoppa net devant l‘ouverture du micro-appartement. Devant lui, dans la pénombre de la pièce principale, se tenait un homme, massif, bien plus vieux que lui, d’une quarantaine d’années environ, surplombant Octavia. Cette dernière, sur la défensive, couteau coincé entre ses doigts frêles,  grognait comme une bête à l’encontre de son agresseur. Il ne fallut pas de temps de réflexion à Garrett pour agir, ses émotions prenant le dessus. D’une pulsion protectrice, l’adolescent sentit qu’il ne se contrôlait plus. Les yeux grands ouverts, il observa le corps du rouquin se tétaniser puis tomber à la renverse soudainement, sans aucune raison apparente. Le regard du natif de Lexington croisa celui de sa voisine, surprise. Mais saine et sauve. Le fils unique des Mikaelson posa légèrement son index sur le bout de ses lèvres tremblantes. Il n’avait aucune idée de ce qui venait de se passer, pourquoi, comment ? Cependant, il savait pertinemment que qu'il en était la raison, la source. Et Octavia devait garder ça pour elle. Et si possible, ne plus lui en parler. Alors qu’il s’approcha du corps inerte, sans vie, le blondinet posa une main sur les yeux de sa victime et closant ses paupières, remarqua la fraicheur glaciale du corps. Bleuté, le visage semblait comme avoir gonflé et solidifié. Surpris, l’adolescent souleva le corps, bien plus lourd certainement de ce qu’il devait peser à l’origine, et le porta sur ses épaules à la manière d’un vulgaire sac. Alors qu’Octavia observait la scène dans son coin, tétanisé, par la peur du désormais défunt ou par ce à quoi elle venait d’assister, Garrett ne put que lui envoyer un clin d’œil avant de disparaitre avec la dépouille empestant l'eau de Cologne que personne ne réclamerait. Et que personne ne retrouverait non plus.


« Arrête voir, ma grande. T'as vu ces types, on n'irait pas loin. C'est la seule solution, au moins le temps qu'ils se lassent. » avait-il annoncé à sa comparse de toujours, à présent sa veste sur son dos. Au pied de l’immeuble, un groupe de hunters sécurisait leur zone d’action. Veni, vidi, vici. Voilà ce qu’ils pourraient raconter à leurs comparses. Mais le jeune homme n’était pas homme à abandonner, encore moins à propos de sa vie. Ses cordes vocales avaient vibrés d’une manière différente qu’à l’habituelle, sa voix grave se brisant à la fin de sa phrase. Le blondinet déposa un léger baiser sur le front de son amie de toujours, sa seule amie même. Le souffle court, il tourna le dos à la petite brunette et s’enfuit par la fenêtre de la cuisine familiale. Atterrissant dans un conteneur empli de sacs poubelles, le désormais fugitif s’en extirpa rapidement, sachant parfaitement que sous peu les cinq hunters seraient à ses trousses. Encore une fois, son pouvoir lui a causé du tord. Cette fois-ci, malgré une disparition habituelle du côté de Lexington, ses collègues avaient du être intrigués par l’absence de nouvelles. Normal, il était mort. Garrett avait à nouveau utilisé son pouvoir létal. Habillé en flic, le désormais feu-policier était apparu dans les bas-fonds du quartier, du jour au lendemain. Inquiet, le blondinet avait prévenu sa partenaire, celle-ci le rejoignant, montant un à un la volée de marches dans l’escalier puant de leur immeuble. Il l’avait suivi, sa moustache frétillante, prêt à les coincer la main dans le sac. Cependant, malheureusement pour lui, Garrett s’était encore interposé. Ne contrôlant pas à ses émotions pour la seconde fois, il donna la mort à cet homme dont les habits indiquaient vraisemblablement qu’il faisait partie des forces de police de la ville. Néanmoins, le fils unique des Mikaelson apprendra plus tard qu’il s’agissait d’un hunter, venu pour s’occuper de lui. Et à présent, il avait le reste des acolytes du disparu qui le poursuivaient. Il ne pouvait que fuir.

Les alternatives étaient limitées. Très. Trop. Alors qu’il força l’ouverture d’une vieille Buick, le désormais adulte vit ses pisteurs courir pour le rattraper avant qu’il ne soit trop tard. Heureusement pour Garrett, l’engin grogna méchamment avant de ronronner lui permettant de déguerpir. Déguerpir pour quelques minutes, certes, mais déguerpir. Pour échapper à la grande faucheuse. Il n’avait plus le choix, il devait se dénoncer pour le meurtre que certainement la police n’avait jamais entendu parler. Néanmoins, Garrett préférait  pourrir au fond d’un trou à rat pas forcément pire que celui dans lequel il vivait, dans son quartier. D’un grand coup de volant suivant d’un crissement de pneus strident,  le blondinet se gara d’une manière très peu conventionnelle sur le parking du commissariat local. Ce serait la dernière fois qu’il verrait autre chose que les murs gris de sa prison et le visage narquois des gardes.


Prenant le papier entre ses longs doigts masculins, Garrett lut une seconde fois les mots que son ancienne compère, Octavia, lui avait fait parvenir : dans le langage qu’il avait inventé pour échanger sans qu’il se fasse prendre. Des symboles correspondant à des lettres, il les connaissait sur le bout des doigts. A la seconde relecture, le papier se froissa légèrement sous les tremblements des phalanges du jeune homme. Cela ne dura que quelques secondes, suffisantes pour reprendre ses esprits. D’un geste serein, le fils unique des Mikaelson déchira le bout de papier en plusieurs lambeaux où l’encre décrivait le décès de son paternel. C’était Octavia qui lui apprenait la nouvelle. Il n’était pas en colère, ni triste. Simplement embêté par ce retournement de situation.  Sa mère n’avait plus personne pour s’occuper d’elle à présent, et encore moins de revenus.  Incarcéré entre ces trois murs grisâtres déprimants et ces barreaux, il ne pouvait pas grand chose pour aider sa génitrice. Et sortir d’ici ne l’aiderait pas forcément. Au sein de la prison, il avait réussi à faire son trou. Enfin, façon de parler. Le détenu avait mis les points sur les i dès son arrivée parmi les autres prisonniers. Il ne serait pas la salope, loin de là. Après quelques coups et réprimandes, plus personne ne souhaitait lui faire le coup de la savonnette. La prison fut aussi un moyen pour que Garrett maitrise à présent sa capacité si spéciale, sa malédiction. Une sorte de salvation pour lui, pour son futur. S’il en aurait un. Néanmoins, le temps passait. Lentement. Beaucoup trop. Comme la procédure. Même s’il doutait de la manière dans laquelle cela se terminerait. Sa mort.


Une main sur son épaule, une petite tape derrière le dos pour lui signifier qu’il n’était plus le bienvenue dans les bas-fonds de la prison locale. Passé en quelques semaines d’une exécution imminente dans le couloir de la mort à une sortie inespérée, il y avait quelque chose de louche là-dedans. Et en effet. Une fois le père de Garrett parti vers d’autres cieux, soudainement, le dossier avait été remis en premier plan, condamnant le détenu à passer sur la chaise électrique Tout s’était accéléré, proche, trop proche de l’échec et mat. Néanmoins, le blondinet avait encore de la ressource. Ou plutôt, une alternative. Pas la plus agréable ni celle qui redorerait son blason. Un hunter. Il deviendrait leur atout maitre. Il serait en quelque sorte leur employé. Ou plutôt, sa mutation, son pouvoir, sa malédiction. Clairement, comme un toutou au pied de son maitre. Et pour cela, il allait devoir rejoindre Radcliff. Garrett et Radcliff. Ou Plutôt, Garrett, Octavia et Radcliff.