Décrivez l'apparition de votre don et la façon dont vous le maitrisez à l'heure actuelle
« Je m'en souviens comme si c'était hier, cette sensation d'être ... un ... un monstre. C'était peu de temps après le dépistage, ce test là, il avait rien vu venir, non rien, comme moi à vrai dire, personne n'avait vu l'atrocité arriver au grand galop. C'était tôt le matin, cette sensation de se réveiller sur un iceberg, la sensation d'être sur le point de perdre tous ses membres parce qu'il fait trop froid, beaucoup trop fort, est-ce que j'étais malade ? J'aurai tellement aimé avoir une grosse grippe.
En ouvrant les yeux, constatant l'étrange fumé qui s'échappait de ma bouche à chacune de mes respirations, je fus forcée de me redresser plus vite que les autres matins, et qu'elle fut ma surprise de découvrir une chambre si froide que les meubles commençaient déjà à geler. Et je hurlai, encore et encore, à la mort, pour qu'on vienne me délivrer de ma prison de glace, tapant contre cette porte qui refusait de s'ouvrir, sans doute parce que j'étais trop paniquée pour me rendre compte qu'une pile de livres gelés bloquait celle-ci. Et dans ce miroir, je ne voyais rien d'autre que le reflet du monstre que j'étais, pitié, aidez-moi... »

avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?
« Je ne crois pas avoir eu affaire à ce genre de personne, peut être parce que je fais partie des personnes qui refusent d’avouer leur vraie nature ? Ou peut être parce que je serais une cible bien trop facile à éliminer ? Croyez-moi, si j’avais un jour eu affaire à un ou plusieurs hunters, je l’aurai supplié de m’achever, de me libérer de mon enveloppe monstrueuse, de détruire ce que je refusai d’être. »

utilisez-vous beaucoup votre don ?
« Le moins possible je dois dire, tout simplement parce qu’il m’effraie, je porte constamment ses gants parce que je vis avec la peur de blesser une personne, de la brûler ou la geler jusqu’à la mort, comment pourrais-je vivre avec tant de morts sur la conscience ? D’autant plus que mon métier me force à être en contact avec des personnes, des objets, c’est un pouvoir si difficile à maîtriser, si instable, je préfère encore le laisser de côté pour éviter tout risque. »

que pensez-vous de l’émergence du groupe de rebelles anti-hunters nommé Uprising ?
« Vous savez, pour moi, les … m … mutants ont besoin d’un groupe de soutient, un groupe capable de les aider à se rebeller contre les atrocités qu’ils subissent. Peut importe que les gênes soient différents ou non, ils restent des humains, non ? N’ont-ils pas aussi le droit d’exister ici, au même titre que les humains ? Toutefois, je pense que répondre à la violence par de la violence n’est pas envisageable, les mutants ne sont pas dangereux pour l’homme, loin de là, aujourd’hui, le seul danger pour l’homme, c’est lui-même.
Peut être que je devrais arrêter de dire mutant, et envisager d’utiliser le terme « nous », mais voyez-vous, j’ai encore du mal avec l’image que je reflète, je suis sans doute un mauvais exemple à prendre pour ce questionnaire … ? »

PAYS : Ô douce France. DISPONIBILITÉ : 5/7 environs.VOTRE AVIS SUR TH : que vous êtes beauuuuuuww. COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : Pub sur bazzart, mais ça fait un moment que je vous ai en Fav (a) PERSONNAGE : inventé VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : Qui suis-je pour juger ? UN DERNIER MOT ? : KAMEHAMEHA ?

Tout comme Blanche-neige est née par un hiver des plus glacials, Cassandra est née d'un été des plus ensoleillé, 08 août 1987, une des journées les plus chaudes de l'année, et c'est cette journée précise que Cassie a choisie pour pointer le bout de son nez, hurlant à la mort son désir de retourner d'où elle venait ... Mais que voulez-vous, on ne choisit pas de vivre, la vie nous est imposée.

Si vous vous attendiez à une enfance mouvementée, du sang, des larmes, des séparations, vous avez sonné à la mauvaise porte. L'enfance de Cassandra ressemble en tout point à n'importe quelle autre, barbant n'est-ce pas ? C'était une fille unique, la princesse de ses parents, leur soleil, qui fut pendant longtemps une référence au fait qu'elle soit née un jour de canicule. Vous savez, à cette époque, personne ne savait qu'elle allait devenir ce qu'aujourd'hui le monde craint : un mutant. A cette époque, on ne refusait rien à une bouille pareille, ces gros yeux globuleux qui vous fixaient jusqu'à ce que vous craquiez, et ça fonctionnait toujours, Cassie voulait quelque chose, Cassie l'obtenait, peut importe ce que c'était, joyeuse mais capricieuse. Fille de médecins, petite fille d'avocat, il fallait le dire, elle ne manquait de rien, et surtout pas d'argent, mais vous me direz ... Qu'est-ce qu'on fait à six ans avec de l'argent ? C'était sans aucun doute la compensation d'une absence répétitive, parce que quand on a des parents médecins, on passe le plus clair de son temps avec une nourrice, bien entendu.

Brillante, téméraire et casse-cou, elle ne s'arrêtait jamais, si vous saviez le nombre de fois où elle s'est cassée quelque chose en tombant de l'arbre qu'elle aimait tant escalader ... Cassie respirait la joie de vivre, "Vous avez de la chance d'avoir une enfant pareil" ne cessaient de répéter les personnes de leur entourage, et c'était vrai, ils se considéraient comme chanceux d'avoir une petite fille aussi merveilleuse.

Mais pensez-vous qu'un tel bonheur peut durer toute une vie ?


Elle avait bien grandi la petite Cassie, envolée son innocence, sa pudeur, sa pureté, l'adolescence ça change une vie, ça l'a détruit même. Non pas qu'elle ait une adolescence dès plus horribles, non, bien sûr, c'était une adolescence tout à fait normale, les conneries, les garçons, les heures de colle qui s'accumulent, les bagarres à tort et à travers, rien de plus normal, n'est-ce pas ? On n'échappe pas à la normalité, ou presque pas ... Et puis la nouvelle est tombée, la massification du gêne mutant, les cas surnaturels, l'effet d'une bombe, la cohabitation avec une nouvelle espèce, pour une passionnée de Science-fiction, c'était la nouvelle de l'année. Passionnée, oh oui Cassie l'était, plus que tout au monde, collection de DVD, de livres, de théories, si seulement elle n'avait pas eu de si mauvaises notes dans les matières scientifiques ...
Mais qu'importe puisqu'à l'époque elle luttait pour leur droit de vivre en société, de vivre au même titre que n'importe quel humain, elle voyait en eux l'occasion tant attendue d'avancée scientifiquement parlant, vous imaginez vous, un nouveau gêne ?! Pourtant, ses parents étaient totalement contre ce genre de penser, il n'y avait de place sur terre que pour une seule espèce, pas trente-six, vous comprenez ? Mais quand on est ado, c'est plus fort que nous, on est constamment à prendre comme exemple ses parents, encore plus lorsque ceux-ci sont réputés, et voilà comment on dérive totalement, comment on en vient à penser qu'ils sont de trop sur cette planète, et qu'un monstre n'a pas sa place ici ... Difficile de vivre avec des parents aussi bornés. L'adolescence, la période de la vie où on est incapable d'avoir sa propre opinion, non, on préfère avoir l'opinion de la masse, des parents, des professeurs, des animaux, tout et n'importe quoi tant que ça nous permet d'intégrer un groupe, je n'ai pas raison ? Cassie, c'était la petite fille influençable, celle qui faisait toujours tout pour ses amis, mais qui n'attendait rien en retour.

Cassie, c'était la petite fille influençable, celle qui faisait toujours tout pour ses amis, mais qui n'attendait rien en retour. Et ça, populaire, elle l'était. Grande Cassandra, naïve mais pourtant pas si sainte-ni-touche, adorable aux yeux de ses parents, trash aux yeux de ses amis ! Attends, tu fais quoi Cassandra ? T'enchaînes les soirées, l'alcool, la fumette, la dopette ? Tu t'penses intéressante, tu crois qu'en te donnant un genre t'auras plus d'amis, la solitude te fait flipper, alors tu t'laisses aller. Mais Cassie saches que t'es plus rien, plus rien que l'ombre de toi-même.

Quoi de plus dur que de devoir jouer un rôle ? Mais encore fallait-il qu'elle sache quelle partie de sa personnalité était vraie, laquelle était fausse, dilemme. Que disait-on encore à son propos ? Trouble de quoi ? Trouble de la personnalité ? Non, vraiment ?

C'est l'année de ses dix-huit ans qu'elle a commencé à voir un psychologue, parce que sa mère décrétait qu'elle avait besoin de l'aide de quelqu'un pour surmonter ses problèmes d'adolescente ... Qui a réellement besoin d'un psychologue pour ça ? Pas Cassandra en tout cas, mais si elle le faisait, c'était surtout pour faire plaisir à sa mère, après tout, elle était contente de voir une fille si coopérative. Mais coopérative de quoi ? Parce qu'il était hors de question pour elle de raconter sa vie à une parfaite inconnue, tenue par le secret professionnel mais pas si professionnel que ça puisque sa mère lui donnait un peu plus que prévu pour lui faire un compte-rendu. Et elle pensait qu'elle pouvait berner sa fille ? Elle n'était pas malade, loin de là, du moins ... pas encore.

Et puis arrive l'université, les grandes décisions de carrière ; "Et toi, tu veux faire quoi plus tard ?" "Infirmière."

J'ai besoin de toi comme d'une infirmière que tu me dises que je suis hors de danger que mon état va s'améliorer, Que tu passes ta main dans mes cheveux que tu prennes ma vie pour en faire quelque chose de mieux


Et tu sens au fond de toi que quelque chose de ne va pas, et tu te tords de douleur, tu hurles à la mort, qu'on vienne me chercher, pitié, pitié.

Entrer dans la vie d'adulte n'a jamais été quelque chose de très simple, surtout lorsqu'on ne sait pas encore où l'on va. Pour Cassandra, devenir infirmière signifiait devoir quitter sa ville natale pour pouvoir entrer dans une de ces grandes écoles qu'elle aimait tant. Ce fut à contre-cœur, mais ses parents finirent par la laisser voler de ses propres ailes, seulement et seulement si elle acceptait de vivre avec une colocataire soigneusement choisie par leur soin, évidemment. Un si petit compromis pour une si grande liberté, n'était-ce pas un sacrifice qui en valait le coup ?

Et puis finalement, elle ne fut pas si terrible cette colocataire, non, bien au contraire, elle finit même par devenir ce qu'on pouvait appeler une "Meilleure Amie". C'était devenu sa bonne étoile, sa bouffée d'air frais, sa bouée de sauvetage, cette petite demoiselle avait littéralement changé la vie de Cassandra, finit les soirées alcoolisées, les débauches, les problèmes, non, elle avait réussi à devenir celle qu'elle voulait être, L'infirmière. Mais voilà, vous n'êtes pas dupes vous, les fins heureuses, vous n'y croyez absolument pas ! Et bien, vous avez raison, l'histoire de Cassie n'est pas du genre à finir bien, malheureusement. Bien qu'elle ait réussi à intégrer un grand hôpital dans lequel elle exerçait son métier, la pression se faisait de plus en plus grande, difficile de suivre le rythme du métier, d'accepter la disparition de certains de patients, de supporter les médecins trop prétentieux. Et puis, au fur et à mesure, la dépression s'installe, le doute, la peur, l'incompréhension, mais on tient bon, il faut tenir bon. Cassandra prend sur elle tandis qu'à la maison les disputes se font de plus en plus violente, elle rechute, recommence à boire pour oublier, à boire pour se détendre, à boire pour boire. Et voilà qu'un jour, on se retrouve confronté à son monstre intérieur, son gêne, son problème, sans qu'on puisse y changer quoi que ce soit.

Demandez-lui la date et l'heure précise de la découverte de son gêne mutant et elle saura vous répondre à la minute près : 21 janvier 2014, aux alentours de dix-huit heures. C'est l'heure à laquelle Cassandra est rentrée du travail, fatiguée, exténuée, l'heure à laquelle la plus grosse dispute avec sa colocataire a eu lieu, l'heure qu'elle n'oubliera jamais. Ce matin-là, elle avait dû partir d'urgence suite à un appel reçu de l'hôpital, c'est ainsi qu'elle partit sans prendre le temps de ranger la vaisselle, faire le ménage ou encore ne serait-ce que son lit, après tout, quand il y a urgence, il y a urgence. Malheureusement, dans la tête de sa colocataire, urgence ou non, elle ne comptait pas laisser passer ça aussi facilement, tout ce qu'elle avait voulu faire, c'était lui faire comprendre qu'elle ne vivait pas toute seule ... Rien de plus. Le ton est monté, peut être un peu trop pour Cassie, elle avait l'impression que sa tête allait exploser, et elle hurlait, encore et encore, tais-toi, tais-toi, hurlait-elle dans l'appartement, mais jamais elle n'a arrêté de hurler, jusqu'à ce que les mains de Cassandra se posent sur ses épaules pour la secouer, et ce fut le drame.

La demoiselle hurlait de douleur tandis que ses organes se gelaient, Cassandra n'y voyait rien, trop aveuglée par sa haine, son envie de la faire taire. Elle se tordait de douleur tandis que les larmes commençaient à couler le long de ses joues, elle souffrait le martyr sans qu'elle soit capable de percevoir une once d'humanité dans les yeux de sa soi-disant meilleure amie ... Meilleure amie qui était à présent devenue un monstre, comment peut-on en arriver ainsi ? C'est lorsqu'elle se retrouva avec le corps littéralement gelé de sa colocataire que Cassandra reprit ses esprits, la laisser tomber et se briser au sol comme un stalactite se briserait après s'être décroché du plafond ... Qu'avait-elle fait ? À genoux au sol, elle hurlait d'effroi face à l'horreur à laquelle elle assistait, le meurtre de sa meilleure amie, le développement du gêne mutant, sa transformation en monstre.

Voilà comment Cassandra est finalement bel et bien tombée malade, psychologiquement, mentalement. Jamais, ô grand jamais, elle n'a réussi à surmonter ce crime, et jamais, ô grand jamais, elle ne réussira à s'accepter telle qu'elle est : l'humain amélioré qu'elle aimant tant il y a encore quelques années. Comment allait-elle l'annoncer à ses parents ? Eux qui détestaient tant ce qu'elle était à présent devenue, non, ils ne le sauront jamais.

Elle prit alors la décision de rejoindre sa tante à Radcliff, le seul membre de sa famille à ne pas vouer une haine profonde envers les mutants, seul membre de sa famille capable de l'aider à surmonter cette mauvaise période. Oh bien sûr, depuis son arrivée, elle se fait suivre par un psychologue à qui elle cache sa vraie nature, portant constamment ses gants qui l'empêche de refroidir ou de brûler un corps ... La thermokinésie, pourquoi fallait-elle qu'elle développe un pouvoir aussi dangereux ?

Mais combien de temps réussira-t-elle à se contrôler comme ça ? À cacher ce qu'elle est vraiment ? Combien de temps tiendra-t-elle avant de tuer à nouveau quelqu'un par erreur ? Elle admire tellement les autres qui arrivent à vivre normalement avec leur pouvoir, ceux pour lesquels il ne pose aucun problème, de son côté, elle donnerait absolument tout pour s'arracher ce gêne si destructeur. Soit maudit science infâme.