Australie, 2011
Tes cheveux battent au rythme du vent, tes yeux sont voilés par une paire de lunettes du soleil masquant ton désespoir qui commence à te hanter, voir ce paysage défiler sous tes yeux te rend nostalgique. Tu sais que tu le reverras plus.  Tes genoux son plié contre le tableau de bord, un instant tes prunelles se posent sur le conducteur du véhicule, sombre inconnu qui vient d’avoir la délicatesse de t'emmener  le plus lion possible. Tu dois t’en aller, quitter ton île, mais tu n’as pas encore le courage alors tu t’en vas le plus loin où tu as grandis, vécu. Sydney est derrière toi, tu ne peux plus faire machine à arrière. Mayssa Phyloée Irvine n’existe plus, elle est morte dans cet incendie.

Tu es là, perdue, consumée par ton envie d’avoir une autre vie. Dévastée de n’avoir pu être celle que tu voulais. Tu dois désormais fuir, à t’en crever les poumons et t’en faire faire exploser ton cœur. Tu n’es pas faite pour cette vie, tu étais tellement une enfant fragile et sensible à l’époque. Comment cela fait-il que tu sois en arrivée là ? Que tu sois tellement différente, c’est se désastre qui t’as changé ? Cet incident où tu as compris que tu étais différente. Tu t’en es toujours doutée. Ta mère l’a bien compris quand elle t’avait retrouvée la main sur les flammes. Elle s’était jetée sur toi, tu n’avais pas compris la raison de sa peur. Non, pour toi le feu ne te brûlait pas. Elle a regardé ta main intacte, et a à compris que tu ne serais jamais la petite fille qu’elle rêverait d’avoir. C’est peut-être la raison pour laquelle elle s’est retrouvée enceinte, en ayant l’espoir que son prochain enfant ne sera pas une abomination comme toi. Tu ne comprenais pas à l’époque pourquoi ta mère te regardait avec tant de frayeur et de désespoir, elle t’aimait tellement malgré ça mais elle souhaitait avoir une vie normale. Tu ne faisais pas partie de ces gens-là, mais ça tu l’ignorais jusqu’au jour où… tout à brûlé.

Tes doigts se serrent contre le tissus de ton t-shirt, tu n’arrives pas à oublier. Le bruit du bois hurlant au contact des flammes qui l’assiègent, le feu qui dansait sur ton corps, une douce caresse.

Tu t’étais endormie ce soir-là, sans éteindre cette bougie que tu avais posé sur ta table de chevet. Tes yeux s'étaient ré-ouvert, sous ces jets de flammes qui envahissaient ta chambre. Tes yeux s'étaient posé sur cette bougie, qui n’est jamais tombée de ta table de chevet,  elle était posée là où tu l’avais laissé. Sa flamme était partie pour commencer à envahir ta maison.
Une décharge électrique et tu avais sauté de ton lit. Tu courais, les flammes avaient commencés doucement leurs courses dévastatrice. Il y avait de la fumée, tu entendais ton frère hurler ton nom. Tu l'attrapais par les épaules et il avait commencé à hurlé quand tu l’avais touché, si fort « Tu me brûles, tu me fais mal Mayssa. » Tu étais aussi brûlante que les flammes. Tu ne pouvais pas le sauver. Tu t’étais tétanisée, tes larmes perlaient sur tes joues, tu perdais le contrôle. Une déflagration, les flammes battantes dévoraient le bois, les murs, et tu étais incapable de les arrêter, les cries de ta mère bloquée par les flammes, ton frère s'était écroulé.  Tu suffoquais, paniquais. Tu souhaitais que tout cela cessent, tu prenais ta tête entre tes mains et le pensait si fort, avant que tout ne soit trop tard.
Tout s’était éteint, d’un seul coup tout était partie, la flamme de la bougie dansait de nouveau sur ta table de chevet.  Tu étais débout dans ce désastre, ton frère avait les yeux clos tu ignorais si tu l’avais… Tu ne pouvais pas le toucher, tu avais l’impression de brûler de l’intérieur. Tes mains tremblaient tellement, tes jambes peinaient à te soulever, et à la sirène des pompiers tu avais puisés toute te forces pour t’enfuir, courir aussi loin que tu pouvais. Tu savais que tu ne devais pas resté là, tu étais partie en ignorant si tu avais tué toute ta famille. "Une adolescente périt dans l'incendie de sa maison." tu étais morte.
« Hé love ça ne vas pas ? » la voix du conducteur raisonne dans ta tête, doucement te faisant ressortir de ce que tu avais fait. Tu le regardes avec un léger sourire et affirme que oui. Tes yeux pleurent, crient à l’aide, à la mélancolie tandis que tes lèvres  camouflent cette peine d’un sourire et de mots rassurant. Tu ne plus être celle que tu as été.


« Papier s’il vous plait » tu tenais ton billet d’avion dans tes mains, et tu sors de ton sac ta nouvelle identité. Tu es devenu une fugitive désormais, tu n’es plus humaines aux yeux de tous. « Merci et bon voyage. » Tu t’es assise côté hublot, tu dois partir loin d’ici. Tu ne dois plus vivre avec les fantômes du passés, tu n’as tués personnes, tu es la seule victime de ton incendie. Tu es morte pour tout le monde, pour toute ta famille. Tu t’es envolée loin d’ici, adieu Mayssa Irvine, bonne chance pour ta nouvelle vie Rony-Zahra Enright.

Radcliff, 2013
Tu t’es inventée une vie, une famille tu as été obligée. Un prétexte pourquoi une gamine de ton âge arpente les rues de Radcliff seule, sans famille. Ton existence entière est un mensonge, personne ne te connait vraiment. Tu es cette jolie petite blonde bien coiffée, souriante et aimable travaillant dans la petit supérette du coin. Personne ne sait qui tu es vraiment, tu parles si peu alors que tu parlais tant, tu hurles intérieurement, tu ne dois pas vivre seule, jamais non, tu n’es pas faite pour vivre seule.  Et pourtant tu l’es tellement, tu n’as plus personne qui peut te tendre la main et te la tenir pour te rassurer. Tu es trop jeune pour vivre esseulé,  trop fragile pour rester avec toi-même. Ton innocence s’est consumée sous tes flammes. Un trou béant s’est créer en toi, il ne doit pas se remplir d’haine et de colère sinon tu finiras par perdre la raison. Et faire partie de ceux qui tuent pour ne pas être tué. Oh Rony tu n’es vraiment pas faite pour cette vie que tu mènes, cette solitude que tu t’infliges. Tu n'as personne.