✤ 01. C’est la TV qui l’a élevé. Son père bossait tout le temps, sa mère était aux abonnés absents. Et ils étaient trop fauchés pour se payer une nourrice. Alors Lewis a fait comme il a pu. Et s’il apparait aux yeux de certains comme un raté, il faut tout de même souligner qu’il ne s’est pas si mal débrouillé que cela.   ✤ 02. Il n’a rien d’un intellectuel. Sans être un demeuré pour autant, il s’est toujours senti embarrassé devant les premiers de la classe, tandis que lui ramait pour avoir des notes correctes. Lui, il préfère les activités physiques. D’ailleurs, ça se devine à ses muscles savamment dessinés.  ✤ 03. Sanguin, il ne sait pas ne pas réagir lorsqu’on s’en prend à lui. Il faut qu’il frappe, qu’il hurle, qu’il sorte de ses gonds. Son père était comme ça, à ne jamais rien laisser passer. Ce qui parait étrange pour quiconque ne connait pas l’énergumène. Car la plupart du temps, Lewis est un garçon charmant, prévenant, le genre qui aide les vieilles dames à traverser la rue. Le contraste est renversant.  ✤ 04. Anxieux, souvent pour pas grand-chose, il a la sale manie de se ronger les ongles jusqu’au sang. Et quand il ne reste plus assez d’ongle, il s’attaque à la peau. Lewis est une boule de nerfs, et on peut aisément deviner son niveau de stress selon l’état du bout de ses doigts. ✤ 05. Enfant, son père ne se fatiguait pas à lui faire des repas particuliers. Il mangeait comme son père, ou il ne mangeait rien. C’était souvent la seconde solution, les repas de son père consistant en un paquet de chips et une bière devant la télé. Sa première bière, justement, Lewis avait à peine huit ans lorsqu’il se l’est enfilé. Son père avait oublié de lui racheter du lait.  ✤ 06. Il a un casier judiciaire. Le genre de casier dont on hérite à quinze ans, pour une connerie dont on se dit qu’elle sera sans conséquences. Sauf que le casier vous poursuit encore dix ans plus tard. Et son crime, ce fut tout simplement de voler la voiture du voisin pour partir en excursion avec les copains. ✤ 07 Peut-être est-ce dû à la génétique, ou au fait de vivre si près de son père pendant tant d’années, et de n’avoir que lui comme modèle. Mais Lewis a un problème avec l’alcool. Il ne peut passer une journée sans boire un verre. Il ne semble même pas conscient de son addiction, trouvant presque normal de boire un verre seul devant son écran de télé sitôt la nuit tombée. Sans pour autant être ivre tous les soirs, il faut admettre que son foi ne tiendra pas sur la durée à ce rythme-là. ✤ 08. Il rêverait d’avoir une vie simple, loin du tracas des hunters et des transmutants. Ce rêve-là ne date pas d’hier, il se l’imaginait déjà bien longtemps avant de quitter les hunters. Pour Lewis, le bonheur reste banal : une femme, des enfants, une petite maison au calme. Il n’a jamais eu grand-chose qui soit vraiment à lui, et avoir sa propre famille serait un beau début. Et puis, quand on n’a jamais rien eu, on finit par se contenter de peu. ✤ 09. En autodidacte, il a appris à jouer de la guitare. Il en fut le premier surpris, de se découvrir si talentueux pour une activité artistique, lui qui en était resté au stade où, pour dessiner un bonhomme, il lui faisait un corps de grosse patate. Non, la guitare fut étonnement un instrument qu’il sut dompter très rapidement. A tel point que même son père se décida à lui en offrir une pour ses douze ans. ✤ 10. A la mort de son père, il hérita de tous ses biens. Maison, cave à vins, voiture délabrée et dettes à rembourser. Tout, ou presque. Il dû se séparer d’une boite qui contenait un bijou qui devait valoir une petite fortune. Certainement fauché à quelqu’un qui avait les moyens de se l’offrir. Lewis dû le confier à une rousse dont il n’avait jamais fait connaissance. Découvrant ainsi que son père, homme de nombreux mystères, entretenait une liaison secrète avec une femme mariée depuis plus de vingt ans.