Faith&Elijah

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Une autre soirée à tuer. D’un geste sec, ses mains tendirent le tissu jusqu’à ce qu’il colle la gorge tendue. Une autre soirée à dire une chose et en penser une autre. Il sera le nœud, et la peau commença à rougir. Depuis qu’il était arrivé à Radcliff, Elijah avait du mal à avancer dans ses projets, comme si tuer quelques hunters par mois dans différents Etats n’était pas suffisant. Ses jointures commençaient à blanchir à force de tirer sur le tissu. « Oh excusez-moi.. Je ne voulais pas vous déranger. » Dans le reflet du miroir, Elijah sourit au visage de la charmante intruse et relâcha son emprise sur sa cravate. Déglutissant avec difficulté, ce fut seulement à ce moment que le transmutant réalisa qu’il s’était à moitié étouffé. « Mon dieu, vous allez bien ? » La jeune rousse qui s’apprêtait à refermer la porte se précipita sur Elijah et desserra le nœud de cravate avant de commencer à le faire elle-même. « Un jour vous vous tuerez, et l’entreprise perdra l’un de ses plus précieux actionnaire. Remarquez, ce n’est pas contre vous, mon fiancé non plus n’arrive pas à faire le moindre nœud. » A son rire il répondit un sourire silencieux.
Oui, Elijah avait du mal à avancer dans ses projets. Tuer ceux qui cherchaient à tuer les siens était bien, mais le transmutant n’avait plus de siens. Entre les transmutants qui se cachaient et ceux qui se soumettaient, les seuls individus pouvant lui ressembler se rassemblaient sous le nom de « Uprising », un nom qui faisait autant sourire les hunters qu’Elijah lui-même. L’argent n’était pas un problème, ses connexions non plus. Seule sa solitaire croisade était un problème. Etait-ce possible qu’il prêche un idéal que tous rejettent ? Etait-il donc le seul à vouloir vivre dans un monde à la hauteur de ce que lui et les autres de son espèce étaient ? « Votre fiancé ne sera pas avec nous ce soir j’ose espérer ? » Les yeux noisette de la jeune femme croisèrent un instant les siens avant qu’ils ne se reportent sur le nœud Windsor qu’elle finissait avec succès. « Juste les plus grands pontes de l’entreprise ainsi que les clients majeurs habituels. Et.. Voilà ! » Se tournant de nouveau vers le miroir, Elijah regarda sans le voir le nœud de cravate. Oui, rien n’avançait. Ses pupilles glissèrent de la cravate à l’assistante qui se penchait légèrement pour récupérer le calepin qu’elle avait laissé tomber au sol dans sa précipitation. « Dites-moi Beesly.. » Du bout des doigts, il caressa la rougeur sur sa gorge qui commençait à s’estomper, le regard perdu dans le vide. « Que faites-vous lorsque vous avez l’impression que le monde vous tourne le dos ? » Pianotant quelques secondes sur son téléphone, elle le rangea rapidement avant de répondre. « Personne dans cette salle ne dira non à vos investissements Mr. Aisling, pas avec un charisme comme le vôtre. Il serait judicieux de les rejoindre, les invités commencent à arriver. »

Le temps de sortir de chez lui et d’arriver au lieu de la réception sembla passer en seulement quelques secondes. Beesly lui rappela les autres évènements à venir ainsi que les personnes qui étaient présentes ce soir-là, et l’homme lui souriait par intermittence. Oh, Elijah avait tant de fois rêvé de tuer la rousse de ses propres mains. De faire quelque chose. D’enfin avoir la sensation de participer à son propre destin au lieu de simplement appeler quelques numéros prépayés pour qu’ils se salissent les mains à sa place. Non seulement le transmutant n’avançait pas, mais surtout il refusait d’avancer. Sa main frotta sa gorge désormais intacte durant tout le trajet. Detroit et la mort des siens l’avait trop perturbé pour qu’il puisse s’autoriser de faire le boulot lui-même. Elijah devait garder profil bas et attendre. Son heure viendra, il le savait, puisque selon ses sources Skylar se trouvait ici. Où, il ne pouvait le savoir, mais quelque part.. Quelque part, un jour, elle reviendra à lui. Et tout recommencera. N’est-ce pas Elijah ? « N’est-ce pas ? » Le mutant tourna son regard vers son assistante qui, souriante et béate, attendait une réponse. « Taisez-vous Beesly. » Depuis le temps qu’elle la côtoyait, la gentille assistante se taisait sans poser la moindre question – et son fiancé n’était jamais au grand jamais là à chaque fois qu’il lui posait la question. C’était trop facile. Ce train de vie était trop facile.
Il serra des mains, fit des sourires, et s’éclipsa juste avant que quelques photographes de presse spécialisée ne veuille prendre son portrait à côté d’on ne savait quel client. Elijah savoura les toasts au foie gras, bu trois coupes de champagne pour se faire passer le goût ingrat de l’infâme spécialité française avant que Beesly ne vienne le chercher pour le mener dans une salle plus silencieuse et exclue du reste. Il serra des mais, fit des sourires. Le même manège s’exécutait de nouveau, mais avec le PDG et les autres plus gros actionnaires. Chacun demanda à l’autre comment allait être son discours et quel score avaient-ils fait au golf le week-end dernier.
Elijah n’avançait définitivement pas.

Puis on l’appela, ou plutôt, on prononça le nom d’emprunt qu’il avait choisi sans succès, et il rejoignit la petite estrade. Et il fit son petit speech. Le mutant l’improvisait totalement, comptant sur son pouvoir pour charmer tout son auditoire. Laissant les mots s’écouler d’eux-même dans le micro, ses yeux observèrent avec un imperceptible cynisme mêlé de mépris ceux qui l’écoutaient avec tellement de ferveur. Tous en smoking, cravates, nœud papes, robes, tailleurs, bijoux, maquillage, parfums, peaux, fourrures. Toutes ces belles personnes réunies pour la compagnie d’arme à feu la plus présente sur le sol américain. Ils se fichaient bien du nombre de tueries dans les écoles que leurs armes avaient causées, et probablement n’avaient aucune idée du nombre de fusils qui passaient entre les mains d’hunters pour chasser les siens. Au fur et à mesure que ces pensées commençaient à obscurcir son discours, créant quelques pauses et lapsus, Elijah commençait à sentir de nouveau sa cravate se nouer à son cou. Il sentait l’étouffement. Sa propre pendaison.
Réalisant l’énorme blanc qu’il venait de créer et les regards interloqués de l’audience, le mutant pris une grande respiration.
Et il la vit.
« En conclusion.. » Elle était magnifique. Parmi la foule et avec ses cheveux d’une autre couleur, Elijah l’avait probablement ratée la première fois que ses yeux avaient parcourus l’audience.  « J’aimerai vous dire que ce ne sont pas les armes qui tuent les hommes, mais les hommes qui s’entretuent. » Petits rires de circonstance à la blague noire bien au goût de Mr. Aisling. Le regard toujours fixé sur elle, certaines personnes commencèrent à se retourner vers la jeune femme avant que l’organisateur du gala ne reprenne le micro, remercie Elijah, et annonce le prochain actionnaire. Sans même prêter attention aux personnes qui le félicitèrent pour ce discours ou encore ceux qui lui tendirent la main une fois descendu de l’estrade, l’homme se dirigea directement vers elle. Il n’y avait plus qu’elle. Au milieu de ces gens qui gagnaient leur vie en vendant la mort sous forme de balles, il y avait sa madone autrefois prête à tuer cette race inutile. Elle était là.. « Skylar. » Pendant un instant, celui qui jouait le mieux avec les mots n’en trouva aucun, se contentant d’observer ce visage qui avait tant changé tout en restant le même. Le sien. Elijah leva une main indécise pour toucher ses cheveux qui avaient perdu de leur éclat, avant de se raviser. « Que fais-tu ici ? »

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Que fais-tu ici comme un reproche. Comme un salut, comme une étreinte. Que faisais-tu ici Skylar, cachée, loin de lui ? De ce tortionnaire, de celui qui t’as autant élevée que brisée. Que faisais-tu ici, toi qui avais choisi de fuir pour au final décider de le revoir. Car tu veux le revoir, n’est-ce pas.. Sinon tu ne serais pas ici. Sinon tu serais partie. « Je pourrais te retourner la question Elijah, même si ton petit discours était plutôt explicite et tellement poétique. » Tant de mots se pressaient aux lèvres du mutant, des mots qui perdirent leur sens en entendant cette réponse. Un instant, il se perdit dans ses yeux d’un bleu gris entêtant, avant qu’un homme en costume cravate ne s’immisce dans la conversation pour lui glisser des mots qu’il n’entendit pas, avant de repartir comme il était venu. « Il n’y a rien de poétique dans les parts de marché, dans le court des actions. Ce qui est surtout explicite pour une personne comme toi et moi, c’est ce que ce genre de langue de bois peut rapporter comme argent, comme fonds pour notre cause. » Et elle le regarda de haut en bas. Elijah ne comprenait pas. Ou du moins, il refusait de comprendre. Comprendre qu’elle n’était plus sienne. Que sa princesse qu’il avait sauvée avait perdu de sa grace, l’expression froide et neutre qu’elle arborait sur son visage faisant écho à ses cheveux désormais ternes. Elle était éteinte, Skylar. Oui, évidemment, sans lui elle n’était rien, et un sentiment de pitié qu’il ne ressentait que trop rarement s’empara de son esprit. La jeune femme pensait qu’il n’avait fait son petit speech pour l’argent uniquement, elle pensait qu’il avait refait sa vie, une vie d’humain avide d’argent, de pouvoir. La belle semblait avoir oublié que pour lui, le pouvoir ne résidait pas en quelques billets verts, mais en eux. En eux deux. Skylar et Elijah pourraient s’emparrer du pays, du monde s’il le fallait et si ils le voulaient. Leurs puissances étaient différentes mais tout aussi impressionantes. Complémentaires. Et pourtant, elle semblait avoir oublié cela. Oublié tout ce temps d’entrainement aussi bien physique que psychologique. Oublié les idées de celui qui l’avait forgé. Oui, l’homme avait pitié de la pauvre jeune fille qu’il avait en face de lui, et sur son visage pourtant imperturbable, son désarrois et sa peine purent s’exprimer silencieusement.  « Tu devrais retourner avec ces gens tu sais, ils buvaient tous tes paroles comme si c'était de l'or. Moi, pas. Alors je vais retourner à mes occupations. » Lui tournant le dos, Elijah vit la robe dos nu qu’elle portait et, l’espace d’un instant, le foulard qu’elle laissait pendre dans son dos se souleva pour révéler de douces cicatrices. Skylar avait changé, mais au fond, elle restait la même personne, et c’était la même personne qu’il allait retrouver.

Rattrapant la jeune femme en quelques pas rapides, il passa son bras par-dessus le sien pour éviter qu’elle ne lui fausse compagnie sans prévenir. « Quelles occupations Skylar ? Ou devrais-je t’appeler Faith ? » Le couple qu’ils formaient sans que cela ait été voulu attira de charmants sourires de la part des invités qui avaient probablement eu vent de la réputation plutôt volage de l’actionnaire. Marchant de manière à s’éloigner de la foule, voire même sortir de la salle, Elijah tentait de regarder le moins possible sa protégée malgré elle, mais sans parvenir à empêcher ses pupilles d’observer celle qu’il n’avait jamais cru revoir.  « Tu as raison, tout le monde boit mes paroles, tous les crédules m’observent et m’admire. Ce n’est pas pour rien qu’ils sont dépassés, ce n’est pas pour rien que nous allons instaurer un nouvel ordre – pour se débarrasser de ceux qui transforment le sang en billets de banque et qui se font charmer au moindre sourire, mais aussi de tous les crédules qui acceptent de vivre dans le même système que le leur. » Heureusement, grâce au brouhaha ambiant, leur discussion au combien étrange pour toute personne normale ne faisait que se noyer dans le bruit de l’intervenant, des coupes qui s’entrechoquaient et des rires qui s’égrenaient d’une manière parfaitement surfaite. Si Elijah ne faisait que se sentir mal à l’aise en temps normal, plongé dans un monde qui excècre tout cela pour avoir des fonds, au bras de Skylar, cette ambiance semblait à peine le frôler. Toutes ses pensées et moindres songes et idées étaient dirigés vers sa personne. « As-tu oublié tout ça ? Tout ce que je t’ai appris ? Ou peut-être est-ce qu’un hunter a volé ton cœur et ta nature pour que tu ai une réaction si stupide, si.. Humaine. » Le mutant serra les dents, regrettant à peine ce dernier mot. Tout ce qu’il voulait était la comprendre, lui parler. Savoir qui elle était à présent, afin de savoir quel travail l’attendait afin de la reformer comme à l’identique. Comme à Detroit.
Comment la regagner. Comment refaire d’elle ce qu’elle était. Pendant longtemps, Elijah pensait avoir échoué avec sa poupée. Il pensait avoir fait les choses trop vite, trop mal. Peut-être l’avait-il trop brisée, ou au contraire pas assez. Et à présent, là voilà, magnifique, resplendissante et pourtant bien trop étrangère à celle qu’elle était avant. Le mutant ne savait pas s’il pouvait être soulagé de l’avoir retrouvée ou simplement profondément attristé – mais tout ce qu’il savait était que cette Faith avait le don de lui faire douter de lui-même, et ça, c’était quelque chose qu’il n’appréciait pas.

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Un juron, mais pas d’explications. Si ses occupations avaient été réelles, Skylar les aurait exposées. Elle aurait probablement profité de la question pour montrer encore plus les crocs, pour prouver qu’elle était Faith à présent. Tout comme la cinglante remarque qu’elle lui adressa juste après. « Il n'y a pas de nous. Et toi Elijah ? Tu n'as donc pas transformé le sang de tes frères d'armes en billet de banque ?  » Si Elijah avait un pouvoir certain sur les mots, Skylar pourrait avoir les capacités de l’égaler. Son visage se tourna vers elle, délaissant un instant l’expression neutre voir aimable qu’il arborait pour la dévisager. Ses lèvres s’écartèrent sans qu’aucun son n’en sorte. Oui, la tuerie. Elijah avait oublié cela. Paradoxal, lui qui n’oubliait jamais rien et en faisait des raisons de plus pour exercer ses meurtres en ayant la conscience tranquille, oui, lui qui gardait encore les cicatrices du massacre de son organisation. Il avait oublié le fait que Skylar était la personne qui était la plus apte à avoir organisé tout cela. Oh, heureusement que le mutant pouvait manipuler les mots, car tous les traits tant de fois caressés de la belle semblaient avoir un certain contrôle sur ses pensées. Et on les appelait le sexe faible.. « Je veux la vérité, et c’est ce que tu vas me dire ce soir. » Il murmura : « Tu ne vas pas me mentir, et tu vas redevenir celle que tu étais Skylar. » La vérité. L’impératif ou l’affirmatif étaient les voies les plus rapides pour obtenir ce qu’il voulait d’une personne. Il ne servait à rien de répondre à sa basse provocation, et encore moins de lui demander si c’était elle qui était derrière tout cela. Les réponses viendront d’elles-mêmes d’ici peu de temps, et il le savait. Pour l’instant, mieux valait ne pas se laisser démonter par les paroles amères d’un chien triste d’avoir été abandonné si longtemps par son maître.
Qu’elle profite de ces moments ou elle pouvait le provoquer et remettre ses paroles en doute, car tout deux savaient bien que cela n’était plus qu’une question de temps avant que ses défenses ne s’afaiblissent, que sa garde ne tombe. Que Faith s’endorme lentement pour laisser place à son doux fantôme. « C’était le sang de tes frères aussi Skylar. As-tu oublié tout ça ? Tout ce que je t’ai appris ? Ou peut-être est-ce qu’un hunter a volé ton cœur et ta nature pour que tu ai une réaction si stupide, si.. Humaine. » Et sa réaction fut oh, tellement humaine.

Sous ses yeux, il pouvait voir celle qui n’avait pas hésité à lui tourner le dos chercher à présent du regard un quelconque point d’encrage. Quelque chose, quelqu’un, avant qu’elle ne s’arrête pour se rapprocher de lui. Non, avant de se plaquer littéralement contre lui. Les pupilles d’Elijah regardèrent rapidement autour d’eux pour voir si cette attitude attirait l’attention, mais tout le monde était bien trop occupé à écouter le discours du CEO de la compagnie. « Ça te rendrait malade. Ça te rendrait malade de savoir que j'ai donné mon âme à un hunter, que j'ai offert mon corps à un autre que toi. Que quelqu'un soit allé plus loin que tu ne sois jamais allé, que tu ne sois plus l'unique et le seul à avoir touché mon corps. Tu m'imagines ? Baiser et aimer un hunter ? » Bien que sa voix soit douce, par réflexe, Elijah posa sa main sur la joue de la belle dans un geste qui semblait tendre, mais dans l’unique but de mettre son pouce sur ses lèvres pour qu’elle parle moins fort. « Oui, je serais malade de savoir à quel point tu es tombé si bas.. Dis-moi la vérité. Dis-moi qui est Faith. » Un prénom qu’il avait choisi exprès. Si Skylar ne voulait pas revenir à la perfection qu’elle était avant, qu’au moins le personnage de gentille petite rebelle lui dise ce qu’elle était devenue. « Mutante et fière de l'être, mais sans toi. »
La main qu’il avait posé sur sa joue glissa alors lentement le long de son cou, caressa son épaule et descendit le long de son dos. « Pourquoi tant de proximité si tu n’as pas besoin de moi ? » Du bout de ses doigts, il effleura ce qui était et sera toujours sa marque sur la mutante. « Pourquoi tant de défiance envers ma cause si tu es si fière d’être ce que le monde s’évertue à abattre. » Sa voix était suffisamment basse pour qu’on ne discerne pas les mots qu’il disait à la belle, excepté elle. Quasiment à la sortie de la salle, personne ne leur prêtait attention, et c’était parfait. Raprochant sa bouche de son oreille, sa joue quasiment contre la sienne, il ajouta : « Dit moi la vérité Faith. » Son regard dans le sien, il insista : « Dit moi pourquoi j’ai de la peine en voyant la chose tremblante à la fierté mal placée que tu es devenue. » Sa main remonta du bas du dos de Skylar pour se placer délicatement derrière la nuque de la jeune femme. « Dit-le moi maintenant. »

Elijah sourit, et attendit patiemment de revoir la Skylar cachée sous cette assurance qui se craquelait. La mutante pouvait le blesser, le provoquer – mais lui, il pouvait la contrôler.

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« Toi et moi savons que tu ne veux pas entendre la vérité, que tu ne veux rien savoir de tout cela.  Tu ne ressens pas de la peine à mon égard, mais un sentiment nettement moins noble.  » Pourquoi ne voudrait-il rien savoir ? Pensait-elle vraiment que la personne qui s'était donnée le plus de mal pour entretenir et presque ré-éduquer la Skylar qu'elle était autrefois était heureux de ne plus rien savoir sur ce qu'elle était devenue ? Le temps passé loin de lui avait du rendre la jeune fille stupide si tel était le cas. Il n'y avait aucune vérité qu'il ne voulait savoir, car il n'y avait rien qui ne pouvait échaper à son contrôle. Si elle était en danger, il pourra la protéger. Si elle avait viré de bord, si elle pensait comme ces Uprising ou dieu savait quoi, il pourra la manipuler. Bien que les techniques changeront, Elijah arriverait à l'effet voulu, et tout redeviendra comme avant. Tout sera beau dans le meilleur des mondes, et le mutant arrêtera de regarder la belle avec cette once de mépris qu'il ne pouvait s'empêcher de ressentir. Le rire qui s'échappa d'entre ses lèvres sonna faux. « Tu demandes la vérité, mais tu ne l'auras pas. Je ne suis plus ta chose, je ne serais plus jamais ta chose. »  Elijah sourit faiblement, et la main qu'il avait placé derrière la nuque de la mutante se crispa juste assez pour lui faire sentir la poigne qu'il pouvait avoir. « Tu n'as pas vraiment le choix Skylar. » D'être sa chose, de dire la vérité. Les quelques mots prononcés en sous-entendirent beaucoup plus.

Elle avait beau jouer sa forte, le mutant savait qu'il n'avait qu'à poser les questions pour savoir ce qu'il voulait. Et puis, ensuite, il n'avait qu'à lui dire de rentrer avec lui, et elle le ferait. Non, Skylar n'aura pas le choix, et son petit jeu de femme seule contre tous n'était là que pour qu'elle se persuade du contraire. Mais ici, c'était Elijah qui persuadait, et non l'inverse. En quelques minutes, et à l'aide d'un discours creux et peu réfléchit, c'était tout un public qu'il avait charmé. Alors une brune qui avait décidé de changer de nom ? Sans s'en rendre compte, sa poigne s'était affirmée sur la nuque de la mutante, et il enleva sa main lorsqu'elle lui demanda de la lâcher. « Reste avec moi. Je ne vais pas te blesser. » Avait-elle le choix, du toute manière ? Non.  « Tu vas rentrer avec moi sans créer d'agitation, calmement. "Chose" ou pas, Faith ou Skylar. » Ses yeux plongés dans les siens ne laissaient pas à la jeune femme le droit de contester. Aussi gentleman et flegmatique qu'Elijah pouvait être, le numéro de la mutante avait ses limites. Sortant rapidement son téléphone, il envoya un message à son assistante pour qu'elle leur appelle un taxi dans les plus bref délais. « Mais avant cela, je veux savoir ce que tu fais. Ce que tu es devenue. Dis-moi la vérité sur toi, même celle que je ne veux "pas entendre". »
Son portable vibra lorsque Beesly lui envoya un message de confirmation. « Si tu veux, nous pouvons aller dans un endroit plus calme pour discuter. » Les discours venaient de se terminer, et la foule d'invité commençait de nouveau à discuter et chercher des pontes avec qui établir des liens. Elijah en faisait partie, et s'il pouvait s'éviter de refouler ceux qui voulaient lui parler, mais surtout, ceux qui se poseraient rapidement des questions quant à la jeune inconnue avec laquelle il parlait, ça l'arrangerait. « Mais arrête d'essayer de luter, cela ne fera que rendre ce moment désagréable pour nous deux et tu le sais. Tu sais, rattraper le temps perdu avec un vieil ami ne fait pas de toi sa chose. Alors parle, dis-moi ce que je t'ai demandé de dire Sky. » Bien que l'expression sur son visage puisse être amicale, le ton d'Elijah était sans appel.

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«  Ne m'appelle pas comme ça. » Mais elle n'avait pas le choix. Avec cette phrase, ses dernières défenses se craquelaient, et il le savait. A force, Elijah était capable de sentir lorsqu'une personne cessait de luter, lorsqu'elle baissait les bras. Lorsqu'elle admettait qu'il avait gagné. Ce furent les dernier mots de Faith, avant qu'elle ne laisse place à Skylar. Ou Sky. Oh, il pouvait ne pas l'appeller comme tel, mais la brune l'était de toute manière. Elle n'avait pas le choix. Suivant le pas lent de la mutante, il ne passa pas de nouveau son bras autour du sien. Faith ne cherchera pas à partir, plus maintenant. Ce qu'elle allait faire était lui dire la vérité, tout comme il l'avait si gentiment demandé et répeté. Tout comme le gentil chien savant qu'il avait autrefois si bien éduqué.

Et elle parla. Elle raconta ce qui s'était passé. Pour la première fois, Skylar n'avait pas d'animosité dans son ton, et il sembla à Elijah qu'il retrouvait là la personne qu'elle était. L'homme hocha la tête en signe d'approbation lorsqu'elle dit qu'elle ne pouvait pas oublier ce qu'elle était, ni les siens. Même sans contrôle de sa part, la jeune femme partageait les mêmes idées que son mentor - elle pouvait le nier tant qu'elle le voulait, mais tout deux partageaient cette même empathie pour les leurs. Comme touchés par la Raison, ou par un quelconque dieu qui s'était penché sur eux et leur misère afin qu'il établissent un nouvel ordre. « .. Puis finalement je me suis retrouvé dans cette ville, sa réputation d'anti-mutant m'attira comme un aimant. Mes méthodes étaient différentes de celle du groupe, et enfin cette cause devient la mienne, et non plus celle que tu me vendais. »  Elijah sourit intérieurement. Il brûlait d'envie de l'interrompre, de lui dire qu'ils voulaient la même chose. Qu'ils devaient agir dès ce soir, reformer ce qu'ils avaient bâtit ensembles, oui, là maintenant, tâchons nos mains de rouge ma belle pour l'une des causes les plus nobles qui soit. « Approcher les hunters était plutôt facile, mon corps servait de vitrine et généralement suffisait. » Mais il ne fallait pas l'arrêter alors que les mots, alors que la vérité qu'elle avait si sauvagement tenté de défendre sortait enfin de ses lèvres. Une vérité qu'il aimait aussi bien qu'il questionnait. Pourquoi ne pas l'avoir cherché lui, pourquoi avoir voulu se débrouiller seule ? Elijah avait du mal faire quelque chose. Elijah l'avait probablement tellement brisée qu'elle n'avait pas eu envie de se faire réparer encore et encore - mais au moins la mutante avait-elle continué ce pour quoi ils étaient sur cette terre.

« J'ai rejeté Uprising » Décidément, l'homme aimait la vérité de cette Faith restée fidèle à la Skylar d'avant. « sans pour autant faire la guerre à ces derniers, puis vint le vaccin. Ça m'a mise hors de moi, et j'ai foncé tête baissée dans un traquenard. Ils m'ont implanté le vaccin sans réellement me demander mon avis. »
Le pas mesuré du mutant s'arrêta.
Ils m'ont implanté le vaccin sans réellement me demander mon avis.
Si Skylar avait le regard rivé devant elle, lui scrutait son regard. Son regard scintillant, non pas de bonheur ni de joie. Un de ces regards mouillés que ceux qu'il manipulaient avaient parfois, juste avant de se tirer une balle dans la tempe. Ce n'était pas la vérité. Elle mentait, et les larmes qui semblaient lui monter aux yeux n'étaient que le symbole de sa lute pour s'empêcher de dire ce qui était réellement.  « J'aurais voulu mourir ce jour-là, mais un hunter est venue m'aider à cause des effets secondaires du vaccin. Des crises de paniques toutes liées à mes peurs les plus intimes, en clair, toi et mon père. » Elle avait continué d'avancer, et les pupilles du mutant observèrent un instant les quelques cicatrices qui n'étaient pas assez bien cachée par son foulard. Dans le creux de son dos, voilà tout ce qu'il lui avait inspiré. De la peur. Relégué au même rang que son père, que cet hunter de merde qui avait rejetté sa propre fille, qui l'avait faite interner. Elijah, lui qui lui avait tout donné était aussi mal considéré que celui qui avait tout enlevé de la vie de la jeune blonde. Ou brune. Skylar ou Faith. Mutante ou.. Humaine.
« Tu mens. » Revenant à son niveau, le mutant ne pu s'empêcher de saisir violament le bras de la jeune femme pour la forcer à se tourner vers lui. « La vérité Skylar, je veux la vérité. » Dans le hall d'entrée glacé, fait de marbre et de petits sièges rembourrés, ils étaient les seuls à entendre les éclats de colère dont la voix d'Elijah résonnait. « Tu ne peux.. » Les mots moururent sur ses lèvres. Il fallait qu'il pèse ses mots pour éviter de persuader la jeune femme de quoi que ce soit, pour éviter de lui faire oublier ce qui était réel de ce qu'il voulait entendre. « Montre moi ton pouvoir. Montre moi que tu as toujours ton pouvoir, maintenant »

Son téléphone vibra, et à travers les portes de verre du bâtiment, Elijah vit un taxi arriver. La main toujours solidement accrochée au bras de Sky, il l'emmena sans un mot à l'extérieur jusque dans le véhicule.

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Elle ne pouvait pas ne pas.. Pouvoir. Skylar, sa vie, son identité, tout cela avait toujours tourné autour de son don. Autour de ce qu'elle était capable de faire. Du rejet de sa famille à sa "rencontre" avec Elijah, tout cela n'avait été causé que par et pour les prodiges que la jeune femme pouvait accomplir. Quand dans le folklore collectif les télépathes pouvaient plier des cuillères, elle pouvait soulever des tonnes. « Je ne peux pas Elijah. » Sky mentait. Le mutant en était persuadé, alors c'est que ça devait être ça. Un mensonge, alors même qu'elle avait avoué tout aussi pire quelques instants auparavant, comme s'être fait aidée par un hunter. Mais il n'avait même pas relevé cela. Les doigts enfoncés dans sa peau, Elijah préféra simplement murmurer un juron en gaélique, avant de l'emmener sans rien ajouter au taxi qui venait d'arriver.
Ouvrant la porte tel le galant homme qu'il n'était pas, il pensa un instant à la tristesse qu'elle pouvait éprouver. Elle qui justemment avait vu son destin lié à son don n'en avait à présent plus. Comment le vivait-elle ? Se sentait-elle comme une fille sans destin ? Une gosse perdue qui se plaisait aux soirées mondaines alors qu'elle n'y avait pas sa place ? Bien qu'Elijah pouvait parfois être empathique et compréhensif envers les siens, il ne résultait de ces pensées que de la colère et pas la moindre pitié. Parce qu'elle n'était plus des siens. Parce qu'elle n'était plus sienne.

La berline démarra et il sortit une cigarette de son paquet. La vitre qui séparait le chauffeur des passagers se baissa, mais avant que le conducteur n'ai le temps de dire quoi que ce soit, Elijah dit qu'il avait le droit de fumer, et de nouveau la vitre remonta. La tête tournée à l'opposé de Sky, il ouvrit la fenêtre pour pouvoir cendrer sa clope qui, entre ses doigts, se consummait bien trop vite. « La moitié des personnes à l'origine de ma vaccination sont désormais mortes, l'autre moitié ne devrait pas tarder à suivre. » Vaccination. Quel horrible mot. Il tournait dans son esprit, encore et encore, avec la voix de celle qui avait été sa plus belle arme, sa plus belle menace. Elijah se pris une seconde cigarette et laissa le paquet sur le siège afin d'éviter de devoir le ressortir systématiquement de sa veste. Il allait en avoir besoin, il le savait. « On va où ? » Ce qu'il ne savait pas, c'était ce qu'il devait faire. En arrivant à Radcliff, Elijah avait l'intime conviction que tout ira pour le mieux une fois Sky de nouveau entre ses mains. Ses yeux d'un bleu froid jettèrent un coup d'oeil à la jeune femme. Non, décidément rien n'allait pour le mieux.

Alors le mutant se contenta de savourer la fumée qui détruisait avec joie ses poumons. « Tu sais, je connais une fille.. Diondra. » Le regard toujours déterminé à ne fixer rien d'autre que la rue, il marqua une pause le temps d'observer un groupe de jeune fille passer. « Elle pouvait copier le pouvoir des mutants. De n'importe quel mutant. Diondra pouvait avoir aussi bien ma puissance que la tienne. » Mais tout comme Skylar, elle habitait à Radcliff, une ville visiblement bien trop dure pour ceux qui avaient eu la mauvaise chance d'être né supérieur aux humains. « Vaccinée de force. Inutile. » Un sourire amer fendit son visage. « Elle avait tout perdu, et pourtant, elle voulait m'aider. Heureusement pour elle, c'est une tête, le genre de personne capable de te faire une bombe avec de la graisse d'humain, du savon.. » Elijah ralluma sa cigarette qui venait de s'éteindre à force de parler, avant de se rendre compte qu'il s'apprêtait à en fumer le filtre. Il en sortit une autre.
« Normalement, le taxi se dirige chez moi. Tu dormiras dans ma chambre d'ami le temps que.. » Que je réfléchisse sur ton sort. Que je choisisse entre ta vie ou ta mort. Que je fasse mon deuil. « .. Que tu trouves l'autre moitié que tu dois tuer. » De mémoire, sa maison n'était pas très loin du lieu de la réception, et ils devraient bientôt y être. « J'ai un réseau tu sais. Je peux faire le beau pour des gens aussi faux que ceux que tu as vu toute à l'heure, mais ce n'est que pour payer mes sources, mes tueurs et mes taupes. » Oh, il avait son réseau, mais il n'avait pas Skylar. Tournant finalement son visage vers la belle, Elijah l'observa sans vraiment la voir. « Le moins que je puisse faire est de te venger. » Quant au reste, il avisera.

Faith&Elijah

I know what I have to do. It's you or me

Ses cris provoquèrent une grimace sur le visage d'Elijah. Etaient-ils tous comme cela ? Extrêmes, allant de la neutralité la plus totale à la colère ou tristesse la plus exacerbée ? C'était fatigant. Diondra aussi avait joué les montagnes russes avec le mutant lorsque celui-ci l'avait considérée comme inutile une fois qu'il avait appris sa vaccination. L'homme pouvait comprendre que cette anihilation d'une part d'eux-même pouvait être éprouvante, mais au moins pouvaient-ils rester dignes pour le peu de respect qu'ils avaient encore pour eux. « .. Et puis je refuse d'être une humaine dont tu te sers. » On croirait presque qu'elle était en pleien crise d'adolescence, à exiger ceci et cela alors qu'elle savait pertinament qu'elle n'en aurait rien. « Une humaine dont je me sert ? Parce que tu penses qu'une gamine hurlante me serait bonne à quoi que ce soit ? » Sa voix basse contrastait avec le ton de la jeune femme. Là ou il régulait sa colère, et sa frustration, elle la laissait emplir le véhicule déjà bien chargé de fumée malgré la fenêtre ouverte. Mieux valait ne pas gâcher son énergie à hurler, et plutôt à réfléchir. Sky était-elle réellement si inutile ? Non, elle a son pouvoir. De la même manière qu'il avait persuadé la jeune femme de lui dire la vérité, lui s'était persuadé qu'elle lui mentait et lui cachait son don. C'est vrai, quelle meilleure échappatoire que de dire que l'on était plus rien, que l'on était méprisable à ses yeux. Et puis, même sans mutation, la jeune femme avait tout de même suivit un entrainement d'hunter, entrainement qu'Elijah avait par la suite perfectionné. Donc elle savait se battre, décocher des flèches.. Diondra elle, savait faire et poser des bombes.

« Elijah, je ne veux pas de ton aide. Ma mutation c'était toute ma vie, et aujourd'hui la seule chose qui me reste est ma vengeance. Je ne suis pas à vendre Elijah, je ne veux pas de tes sources ou même de tes tueurs. Et tu n'as pas le droit de me prendre la seule chose qui me reste et qui me fait avancer, je n'ai que ça dans ma vie. » Il aurait bien ajouté qu'elle avait lui aussi, mais cela aurait sûrement été déplacé - et puis, Elijah ne savait même pas si cela était toujours d'actualité. D'un signe de la main, il lui fit comprendre que tout cela lui importait peu. Vous savez, le genre de signe avec entre deux doigt une fin de clope fumante, tandis que la personne regarde ailleurs. Le genre de signe qui indique clairement que l'interlocuteur n'a pas envie de s'éterniser plus longtemps dans cette discussion qui lui déplaisait de plus en plus. « Comme tu veux. Fais ta petite vengeance, et crève d'une balle dans le crane si ça t'amuse. » Quelle vengeance, elle a toujours son don après tout. Le moteur se coupa. Ils étaient arrivés. « Tu ne me retiendras pas. » « Tu dormiras dans la chambre d'ami, rentrera ici dès dix heures du soir à partir de maintenant. Et crois-moi Sky, tu n'as pas envie d'être en retard. »
Le chauffeur descendit et ouvrit la porte pour la jeune femme puis pour lui. Acquièsçant quant au règlement qui sera directement débité sur son compte, Elijah passa devant la mutante, sortit ses clefs, et la fit pénétrer chez lui.

Qu'est-ce qu'il allait faire d'elle ? La forcer à retrouver son pouvoir. Parce qu'elle n'était pas vaccinée, n'est-ce pas ? A demi-mots, il lui indiqua ou étaient les différentes pièces de la maison, bien qu'elle s'en fichait probablement autant que lui-même. « Fait ce que tu veux. Venge-toi, mais ne demande d'aide à personne. Venge-toi, mais oublie tout de suite l'idée que tu puisses être plus maligne que moi.. Ah, si tu as des armes, je les met d'habitude dans le petit panier dans l'entrée, fais-en de même. » Il était peut être un tueur, mais au moins était-il ordonné. « Rentre ici dès dix heures du soir. » Sa voix était monocorde, glaciale. Elle avait toujours son don, tout cela n'était qu'un grand mensonge.. Elijah se tourna vers elle, lui faisait finalement face. Etudiant la mutante de haut en bas, il secoua faiblement la tête avant de monter à l'étage sans un mot.
« Et enlève-moi cette immonde teinture dès demain matin. » fut sa dernière phrase, lancée depuis sa chambre.