i. que pensez-vous du mouvement terroriste des hunters ?
Franchement, ça la dégoûte. Elle ne sait pas comment le dire autrement. Une preuve flagrante que tout ce qui est nouveau et a priori supérieur fait peur et certains ne savent tellement pas comment contrôler celle-ci qu'ils cherchent à détruire la source pour retrouver leur calme d'esprit. Leur sécurité comme ils aiment si bien dire. Elle sait parfaitement bien que l'argument typique, aussi bien par elle-même que les autres que « Tous les mutants ne sont pas des monstres » n'est pas infaillible. Elle sait que comme tout être humain, certains sont plus sombres que d'autres, avec des intentions mauvaises, mais elle ne comprend pas pourquoi les transmutants devraient tous souffrir pour les crimes et affronts de quelques-uns, qui auraient tout aussi bien être simplement humains et les commettre quand même. Les hommes chercheront toujours une différence à persécuter au travers des âges et c'est ce qui la désole le plus.

ii. êtes-vous effrayée par l'apparition des transmutants dans la société ?
Non, pas vraiment, puisqu'elle connaissait déjà l'existence de sa sœur en tant que tel et que dans son esprit, il était tout simplement impossible, ou du moins elle l'espérait sincèrement, que cette dernière soit seule. Malgré tout, ce serait mentir de dire qu'elle s'y attendait, qu'elle n'avait aucune difficulté à y croire. Franchement, c'est gros à avaler sans broncher, mais elle ne demanderait pas mieux comme situation. Pour elle c'est une avancée grandiose, une sensation de voir les héros qu'elle suivait sur papier bien en chaire et en os devant elle, à quelque part. Elle les envie sans gêne, les admire et les respecte. Peut-être que c'est son côté amatrice de BD qui parle un peu trop fort, avec sa petite gamine intérieure qui tape du pied sans gêne à côté, mais elle est déçue de ne pas faire partie de ce monde extraordinaire, de ressortir du lot si on veut, ni de partager le privilège de sa sœur malgré les nombreux dangers présents.

iii. avez-vous déjà fréquenté des mutants ?
Quotidiennement depuis quelques années, puisque sa propre sœur en est une. Et franchement, rien que pour ça, sa chère Rowan est une source d'émerveillement sans fin, même si son tour de magie reste toujours le même. Ses propres parents ont prit la chose avec du temps, mais sans grande difficulté au final et s'engage un peu plus dans la cause pour les transmutants chaque jour. En même temps, elle imagine qu'avec le pouvoir de sa sœur, ce fut un plus pour accepter la nouvelle. Elle est loin d'être ceux du genre qui explose sur commande, par exemple. Bref, Deirdre se trouve très chanceuse, mais pas autant que si elle-même posséderait un don, chose que sa sœur a bien de la difficulté à comprendre avec tout ce qui se passe, à commencer par les chasseurs. N'empêche, elle est très ouverte à toute rencontre avec les transmutants, ils doivent seulement se préparer à être bombardé de questions concernant leur pouvoir, avec peut-être même une demande de démonstration si ce dernier pique singulièrement son intérêt.

iv. que pensez-vous de l'élection récente de thaddeus lancaster à la tête du comté ?
Rien de bon, ça c'est certain. Ce type lui donne littéralement froid dans le dos, rien qu'à le regarder et sans raison précise. Elle éprouve juste ce malaise quotidien dès qu'il apparaît quelque part, que ce soit à la télévision ou sur papier. Deirdre n'est peut-être pas la candidate idéale pour lui dire qu'elle possède une bonne tête sur les épaules, mais elle est loin d'être stupide ou naïve. Rien de positif ne ressortira de cette histoire à ses yeux, elle en est convaincue. Elle s'inquiète un peu plus chaque jour pour sa sœur et les mesures drastiques qui seront prises contre les transmutants. Les changements s'annoncent, mais rien de pacifique ne les suivra on dirait.

On entend vaguement le chiffonnement du papier dans la pièce, encore et encore jusqu'à ce qu'un soupire résonne par la suite et qu'une masse de boucle se dérobe pour dévoiler le visage crisper d'agacement de sa sœur qui la fixe. Son regard pèse sur elle et même si Deirdre en est bien consciente, elle prend tout son temps avant de lever son regard vert sur elle, un sourire étirant ses lèvres alors qu'elle presse une dernière fois la feuille « Quoi ? »  qu'elle demande, l'air tout à fait innocent alors qu'elle pose sa boulette près de ses autres munitions. Rowan pose alors ses mains sur ses hanches, signe qu'elle va lui faire la leçon, comme bien souvent alors qu'elle fronce un eu plus les sourcil. « Rien, je me demande juste pourquoi tu t'amuse à chiffonner tout mon papier... Et pourquoi tu manges ici plutôt que d'être installée à la table comme une personne normale. » Son sourire s'élargit quelque peu et la blonde hausse tout simplement les épaules, déchirant un bout la pâte moelleuse du muffin pour la mettre en bouche, installée plus que confortablement dans le fauteuil qu'elle s'est fait sien dans l'appartement de sa sœur. La raison, elle la connaît, Deirdre n'a plus besoin de se justifier à ce stade, mais elle le fait quand même « et être toute seule dans mon coin ? Non, je préfère être assise ici et te regarder faire tes bagages en courant un peu partout, c'est toujours drôle. Bon muffin, en passant » qu'elle termine en enfournant un autre morceau, ses dernières syllabes presque incompréhensibles à cause de celui-ci. Elle ne reçoit qu'un soupire qu'elle s'empresse alors d'ignorer, détournant même le regard pour peaufiner son attitude indifférente, tout comme elle ignore le commentaire de sa sœur sur son inaptitude culinaire. Si Rowan sait cuisiner, elle, c'est parfait comme ça, Deirdre aime bien lui dire qu'elle ne fait que l'aider à s'améliorer en goûtant à ses petits plats. Même chose avec ses parents, même si tout le monde sait très bien que c'est seulement la paresse de la petite blonde qui garde sa propre batterie de chaudrons intactes jusqu'ici. Histoire de se venger, elle attrape ses boulettes, les balançant dans la direction de sa soeur, son regard devenant émerveillé en voyant la barrière apparaître le bref instant que ses projectiles touchent celle-ci, alors que celui de sa soeur devient de plus en plus agacé. Elle arrête seulement après la troisième fois que Rowan lui demande, faisant une moue gamine en voyant son amusement prendre fin. Ce n'était pas sa faute si ça la fascinait tant et ce depuis le tout début, le soir où Rowan l'a poussé pour se prendre une voiture de plein fouet et en ressortir indemne.

Le silence s'installe tranquillement, cette fois le bruissement des tissus remplace celui du papier alors que Rowan ajoute chemisier et autre vêtement dans sa valise. Deirdre l'observe, ses geste méticuleux et son rangement soigné, alors que ses doigts courent un instant sur le cuir du fauteuil. « tu pars combien de jours cette fois ? » est son éventuelle question, presque timide alors que sa voix prend une note mélancolique. Le regard que Rowan lui porte en se retournant est presque maternel « Juste quelques jours, une semaine tout au plus, tu connais le boulot » et elle hoche la tête distraitement alors que sa sœur poursuit « je te laisse un double des clés comme d'habitude, alors n'hésite pas à venir si quoique ce soit ne va pas » En gros, si tu n'as plus de nourriture, n'hésite pas à voler la mienne, voilà ce que sa sœur lui dictait. C'est vrai que ce qui se trouvait dans son frigo était toujours meilleur que ce qu'il y avait dans le sien. « t'as fait ton plat de nouilles ? » déjà plus enjouée à la perspective de le savourer les prochains jours « entre autres » est la confirmation floue de sa sœur qui s'active de nouveau à ramasser ses affaires. Deirdre sourit, observe sa sœur, celle qui a toujours été la plus travaillante, la plus sérieuse mais aussi la plus décontractée d'entre les deux, la parfaite meneuse en sommes et elle se dit que leur parent ont bien de la chance qu'elle soit là. Sinon, Deirdre aurait bien finit par leur donner envie de s'arracher les cheveux avec ses conneries en tout genre, sa paresse et son manque de détermination. Il y a toujours ce désir et cette déception de ne pas voir son enfant réussir et elle pourrait comprendre, mais franchement elle avait toujours trouvé que ses parents avaient l'air parfaitement comblé avec leurs simples carrières. Non, Rowan était franchement la mieux placée des deux pour 'élever' leur famille côté carrière et famille. Deirdre n'était tout simplement pas à ce stade dans sa vie. « Au fait, le brun dont tu me parlais, ça se passe comment ? » La blonde lève les yeux de son téléphone qu'elle avait saisit pour passer le temps vers sa sœur, surprise. Tiens, elle ne s'attendait pas à ce qu'elle lui pose ce genre de questions. Pas qu'elles ne parlaient pas de ce genre choses, mais elle n'avait pas compris que la situation présente se prêtait à une telle discussion. Tout de même, elle hausse les épaules et prend un air blasé, tirant même la langue une seconde « Desmond tu veux dire ? Tu sais que t'as le droit de retenir son prénom, c'est pas comme s'il n'était pas resté longtemps dans les parages.. » Rowan lui peint une mine sympathique, l'encouragement à continuer « Il t'a rappelé ? » et Deirdre se renfrogne, posant le téléphone sur sa poitrine pour le protéger en imaginant déjà Rowan l'empoigner pour consulter ses messages « Non et c'est pas plus grave que ça. Depuis le temps, tu sais que ça fonctionne pas.. » surtout qu'il est chasseur et Rowan transmutante, dur de partir sur de bonnes bases, mais ça, elle n'a pas besoin de le savoir. Et pourtant cette dernière continue de la regarder comme si elle n'avait pas tout cracher. Alors Deirdre hausse les épaules sèchement et répond d'un faible « c'est compliqué » l'air un peu perdu.

Cette fois, elle ne pousse pas d'avantage, affichant une moue un instant pour ensuite se tourner une dernière fois vers sa valise, plus par intimité pour Deirdre que pour vérifier si elle avait tout ce dont elle avait besoin. La blonde soupire tout bas, passe une main sur son visage et écarte la moindre pensée s'adressant au dernier mentionné avant de reprendre la parole, le ton faussement enjoué « Alors, t'as tout ? » et Rowan hoche lentement la tête, ses yeux passant une dernière fois sur le contenu pour finalement fermer la valise et la saisir. « Oui, on dirait bien que je suis prête à y aller. » Elle saisit alors sa valise ainsi qu'une veste, s'approchant de sa petite sœur pour se pencher et l'embrasser « N'oublie pas de verrouiller avant de sortir et je t'en prie, ne me laisse pas trop de vaisselle » Deirdre entoure un instant ses bras autour de sa nuque et lui murmure un « Promis... et oui, je serai sage avec papa et maman » qu'elle ajoute en sentant sa sœur vouloir reprendre la parole. Celle-ci rigole plutôt et se redresse, lui offrant un dernier sourire tendre avant de se diriger vers la porte « Prends soin de toi surtout » et Deirdre secoue la tête, l'observant quitter l'appartement pour lui lancer à la dernière minute « Et toi n'écarte pas trop les jambes devant les beaux mâles que tu rencontreras » entendant son prénom lancé avec un ton scandalisé derrière la porte maintenant refermée. Elle laisse échapper un éclat de rire alors et se laisse de nouveau couler contre le fauteuil, terminant son muffin tranquillement.