i. êtes-vous originaire de radcliff ?
Non, pas du tout. Il est né dans le Minnesota, à Saint-Cloud. Il est arrivé dans le Kentucky lorsqu'il avait quatre ans, suite à la mort de son père et de sa mère, il a été envoyé chez ses grands-parents maternels. Son grand-père était un ancien militaire qui l'a éduqué à la dure, résultat, Blake a mal tourné, il a été envoyé en Boot Camps et à dix-huit ans il a pris le large, ne voulant plus revoir sa famille il est parti sans un sous en poche, sans aucune idée de ce qui l'attendait et s'est retrouvé à Radcliff où il a accepté le premier taff venu (en l'occurrence éboueur) afin de se poser. Cela fait maintenant sept ans qu'il vit dans un appartement moisi de cette petite ville.

  ii. avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?
Non, il n'a découvert son don que tardivement, le gène est resté un moment en sommeil, sans doute à cause de sa période enfermé en Boot Camp où il n'avait pas le temps de vraiment être un ado. En gros, cela fait six ans qu'il a découvert ce dont il était capable. Et vu que ce n'est pas un pouvoir très visible et qu'il ne s'en sert pas à tort et travers, il est difficile de le soupçonner d'être un mutant. En revanche, il est bien dépisté, pas le choix quoi. Il craint de nouvelles fuites, sa vie est déjà assez pénible comme ça, il se passerait bien d'avoir des hunters au cul !

  iii. utilisez-vous beaucoup votre don ?
Pas vraiment, seulement lorsque c'est impératif sur les humains. Sur les animaux, il le fait un peu plus, parce qu'il a beaucoup plus de compassion pour ses amis les bêtes que pour le genre humain... après tout, les animaux ne chassent pas leur semblable juste parce qu'ils sont différents, ils ne se comportent pas de façon cruelle pour le plaisir (bon d'accord, les chats sont parfois des cons, mais toujours moins que les humains). Enfin bref, vu le mal que lui fait son pouvoir, il évite, mais si une personne est mourante sous ses yeux, il ne reste pas de marbre... il sert les dents, la sauve et supporte la douleur en attendant de guérir. Du coup, on comprendra qu'il ne peut pas soigner dix mourants en une semaine, sinon, c'est lui qui meurt.

  iv. pensez-vous que les mesures mise en place par le gouvernement sont suffisante ?
À quoi bon répondre ? Si c'était le cas, il n'y aurait plus d'incidents. Hélas, ça continue encore et toujours. Il préfère ignorer le problème tant qu'il le peut. De toute façon, il a bien d'autres préoccupation que suivre les infos, il se lève à quatre heures du mat et ramasse les merdes des gens, la politique c'est le domaine des gens cultivés, pas celui des abrutis tout en bas de l'échelle sociale. Du coup, ce n'est pas une question à lui poser, il changera toujours de sujet, le gouvernement, les boot camps, tout ça, ce sont des trucs dont il ne veut pas penser.

« Ne vous inquiétez pas, l'enfant sera entre de bonnes mains chez ses grands-parents. » En effet, avec une grand-mère qui avait passé sa vie à être femme au foyer et un grand-père retraité d'un haut poste dans l'armé, on s'attendait à ce qu'il devienne un homme droit et digne de ce nom. Blake était âgé de quatre ans quand son père s'était fait tuer. Du coup, il a grandi en entendant que c'était un monstre mutant qui avait détruit son bonheur. S'il n'avait pas été autant en opposition avec l'éducation que lui donnait son grand-père, le garçon aurait pu devenir de ceux qui haïssent les mutants. Mais l'éducation à la dure ne fit que le rendre insolent, toujours en contradiction avec l'autorité. Si bien qu'en middle school il traînait avec des racailles comme on dit si bien. Il commença à toucher à la drogue, suivant bêtement ce que faisaient les grands de dix-sept, lui aussi voulait essayer les acides et autres exta ou héroïne... Il atteint le point de non retour lorsqu'à quelques mois de ses quinze ans il fut envoyé à l'hôpital pour une overdose. Au lieu de chercher à l'aider, son grand-père lui jeta à la gueule qu'il était la honte de la famille, un bon à rien nul à l'école et le dernier des abrutis, sa solution fut de l'envoyer en boot camps.

Là, l'enfer commença vraiment. Blake en venait à regretter l'éducation de son grand-père. Quoi qu'au final, levé à cinq heures, faire le lit au carré, il était déjà habitué à ça. Mais pour le reste, c'était une autre paire de manche. Si le but était de l'affaiblir moralement et physiquement, c'était réussit. Blake se lia d'amitié avec un garçon légèrement plus vieux que lui et avec bien plus de caractère. Son grand-père l'aurait traité de tarlouze s'il avait su qu'il se faisait protéger par un autre. Caleb, c'était le nom de ce garçon, c'était visiblement attaché à l'ancien drogué, c'était un soutien vital pour Blake. Enfin bon, contrairement au plus vieux, il était trop faiblard pour tenir tête aux autorités. Il préférait être le plus sage possible, prendre son mal en patience, encaisser sans broncher (chose qu'il a dû apprendre sur le tas, mais bon, les matérialistes diraient qu'il n'y a pas meilleur moyen d'apprendre). Résultat, à dix-huit ans, Blake put sortir pour bonne conduite.

« Bon alors Blake, j'espère que tu as compris comment se comporter en société maintenant. » Lâcha son grand-père lorsqu'il monta dans la voiture. Il était censé le ramener chez eux. Le ténébreux, qui à l'époque était loin d'avoir la tignasse qu'il culture désormais (coupe militaire oblige) observa le vieux avec un certain mépris. « Ho oui ça bien et toi ? Merci de t'être inquiété pour moi pendant ces quatre ans, je sais pas comment j'aurais fait sans ton soutien moral. » Il s'apprêtait à descendre de la voiture, mais son grand-père lui attrapa le bras. « Si tu descends de cette voiture comme un ingrat, ne revient jamais. » Blake récupéra son bras l'air dégoûté par le comportement de l'homme. « Et bah c'est pas les preuves d'amour qui vont m'étouffer, mais okay, pas de problème. » Il récupéra son sac et commença à marcher en direction de Radcliff, c'était là que Caleb et lui s'étaient donnés rendez-vous lorsqu'ils sortiraient de l'enfer. Le pouce levé vers le ciel, Blake dû se contenter de faire du stop à défaut d'avoir du fric.

Une fois arrivé à Radcliff, il décida que la première chose à faire était de se trouver du boulot, avec son avis de réhabilitation pour bonne conduite, tout ce qu'on put lui proposait c'était un boulot d'éboueur. Franchement, il n'allait pas cracher dessus. Les premiers mois, il logea dans un centre d'aide pour les pauvres types dans son cas. Mais dès qu'il en eut l'occasion il loua le premier appartement dans son budget qu'il trouva. Autant dire que c'était une vraie misère. Mais au moins il avait un chez lui, même si ce n'était pas Versailles, pour la première fois de sa vie, il n'avait pas l'impression d'être un boulet et il pouvait faire ce qu'il voulait. Les habitudes maniaques du boot camp, il les oublia très vite pour finalement devenir un vrai cochon. Mais bon, tant qu'il n'avait pas de visite (ce qui ne risquait pas d'arriver étant donné le fait qu'il n'avait plus de famille) ce n'était pas grave. Il n'y avait que Caleb qui venait le voir. D'ailleurs, à ce propos, un mois après la sortie de Blake, Caleb l'avait rejoint à Radcliff. Sur le coup, le plus jeune ne s'était pas vraiment posé de question. Caleb ne restait jamais très longtemps et tenait à lui filer de l'argent, bien évidemment l'autre refusait.

Enfin bref, alors qu'il avait dix-neuf ans, Blake fut confronté à une situation horrible, il y avait un chat qui avait été percuté en bas de son immeuble, la pauvre bête avait l'arrière-train totalement endommagé... en voulant l'emmener d'urgence chez le vétérinaire, le jeune homme attrapa l'animal et se retrouva momentanément paralysé des jambes tandis que le chat lui, n'avait plus rien du tout. Son premier réflexe : appeler Caleb qui ne tarda pas à rappliquer. D'ailleurs, même s'il fallut du temps à Blake pour comprendre qu'en fait il était un mutant, ce fut encore une fois, Caleb le premier au courant. Suite à quoi il apprit que son ami était lui aussi "un monstre"... Au final, Blake ce fichait pas mal de ce statut. Évidemment, il ne pouvait pas faire comme si de rien était, mais disons que ça ne l'a pas vraiment traumatisé. Il n'était pas assez important pour qui que ce soit pour qu'il craigne de lui nuire à ses proches ou qu'il craigne d'être rejeté... Ainsi, depuis six ans, sa vie est toujours aussi pourrie, mais il s'estime heureux d'avoir un taff et à manger...