✤ 01. La vie de Sebastian a commencé à Londres. Il y est né, mais tout ce qu'il a gardé de ce pays, c'est le goût pour le thé et un accent assez prononcé. ✤ 02. Parce que très vite, Sebastian s'est retrouvé dans ce parc à côté de ce petit garçon un peu étrange, au nom tout aussi étrange. Si il avait su tout l'impact que cette rencontre aurait sur sa vie, il aurait certainement trouvé une autre  place dans la bac à sable. ✤ 03. Mais il ne l'a pas fait. Et il a grandi avec ce garçon un peu étrange, qu'il a appris à protéger, contre qui il s'est protégé et qu'il a aimé, désiré, haï.  ✤ 04. Et bien évidemment comme toutes les histoires comme la leur, elle s'est mal terminée.  ✤ 05.  Sebastian s'est engagé dans l'armée à 19 ans. Trop jeune, trop tôt... Probablement. Mais il y a toujours eu sa place. Même quand les forces spéciales lui ont ouvertes les portes. Même quand elles lui ont demandé de faire des choses terribles....✤ 06. Il y a passé 20 ans à oublier qui il était vraiment pour se conformer à leur règle et à leur volonté. Ils l'ont fait plié comme une branche, sans jamais le briser. Il leur a tout donné. Jusqu'au moment où ils n'ont plus eu besoin de lui.  ✤ 07 Encore aujourd'hui, il ignore si ce n'est pas eux qui ont senti que c'est lui qui n'avait plus besoin d'eux ou le contraire.... Quoi qu'il en soit, il s'est retrouvé dans cette salle sombre, attaché à cette chaise comme un vulgère prisonnier de guerre. Mais il ne lui a pas fallu longtemps pour comprendre ce qui se passait et ce qui allait se passer surtout. Tout simplement, parce que bien souvent, cette scène s'est déroulée devant ses yeux. Sauf qu'il n'était jamais prisonnier de cette chaise... Non, lui, il était toujours à la place de l'homme qui rentrait, qui frappait, qui torturait, qui tuait...  ✤ 08. Est-qu'il a accepté son sort ? Peut-être qu'il aurait du. Peut-être qu'il n'aurait pas du se débattre et accepter qu'on est plus besoin de lui. Mais Sebastian est fier et on ne se débarrasse pas de lui comme ça. On ne l'accuse pas d'infamie, de trahison ou de viol. Non si on veut se débarrasser de Sebastien Silvercrastre, on le tue dans son sommeil. Avec une balle entre les deux yeux. Juste pour être certain qu'il ne se débatte pas comme un tigre. ✤ 09. Ou que la porte s'ouvre soudain et que tout le monde meurt d'une balle dans la tête. Tout le monde sauf lui bien évidemment. ✤ 10.Est-ce-que Sebastian a eu peur à cet instant ? Pas vraiment. A vrai dire, il n'en a pas eu le temps. La peur n'a pas de place dans les moments comme celui-ci. Alors à partir du moment où on lui a permis de s'échapper, Sebastian n'a fait que penser à une chose : Qu'à-t-il fait et surtout à qui a-t-il rendu service pour que sa vie vaille le coup d'être sauvée de cette façon ?  ✤ 11. C'est certainement à partir du moment où on l'a jeté à ses pieds que tout a commencé... Ou du moins recommencé.