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 Take me home [Iseult]

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MessageSujet: Take me home [Iseult]   Take me home [Iseult] Icon_minitimeJeu 19 Juin 2014 - 1:23

Cinquième bâillement en trois minutes, Isaac cligna même des yeux à plusieurs reprises avec cette irrésistible envie de se garer et de roupiller aussi sec. Ce serait un peu stupide en fin de journée alors qu’il comptait effectuer sa dernière livraison. Dernier petit boulot du moment qui ne devait techniquement durer que quelques jours. Et pour cause, événement inattendu qui pénalisait la région depuis quelques temps, pénurie au niveau du stock de la pharmacie. Cela faisait un petit moment que les clients s’étaient retrouvés sans leur remède. Assez longtemps pour que la firme décide d’expédier les commandes par un livreur. C’était donc là qu’il intervenait à bord d’une sublime bagnole qui portait de grandes inscriptions rouges criardes à destination de tout témoin potentiel – piétons, conducteurs. La publicité gratuite qu’il trimballait, n’attirait pas spécialement les regards et c’était tant mieux. L’ancien flic freina brusquement à un croisement quand un chauffard lui coupa la route. C’était dans ce genre de moment  qu’il regrettait de ne plus avoir son insigne, il aurait filé un procès à cet abruti.  L’énervement passager dissipa au moins un peu la fatigue. Son regard dévia une fraction de seconde sur la liste qu’il avait collée au tableau de bord. La dernière adresse, le dernier drogué – si on voulait. Les rues semblaient toutes se ressembler à Radcliff et pourtant, il fût plus d’une fois surpris des changements que le temps avait opérés sur sa ville natale. En la traversant toute la journée, plusieurs souvenirs avaient fini par rejaillir naturellement. L’endroit où il traînait ado, celui où il était tombé enfant de son vélo. Si il avait pensé que ça lui ferait du bien de revenir à la source, il réalisait depuis quelques temps que ce n’était pas forcément le cas. Tout le ramenait bien trop souvent à Jimmy et amplifiait son malaise. Quand quelqu’un décède d’une maladie, c’est justifiable – excusable même, mais quand on décide de se retirer la vie tout seul… Ce n’était même pas de l’injustice, c’était pire que ça. Il l’avait vu se décomposer, il l’avait vu sombrer sans rien pouvoir faire. Il avait tout plaqué pour lui, il avait tout perdu, son job, sa femme, ses amis. Le résultat l’anéantissait et sa colère restait intacte. Il ne blâmait pas son cadet. Il se blâmait de ne pas avoir pu le sauver de ce qu’il était.

Cette simple pensée fût suffisante pour que cette oppression familière revienne. Il se passa une paume sur la poitrine comme pour chasser ce qui l’encombrait sans y parvenir bien entendu. Il avait l’impression que quelque chose le tirait toujours plus vers le bas depuis que son frère s’était parti, deux mois plus tôt. C’était sûrement normal. Sûrement. C’était lui qui avait découvert le corps en plus. Il ne voulait pas y penser. Il ouvrit un peu la vitre pour se donner l’impression de mieux respirer avec de l’air frais et se focalisa sur la route. La nuit commençait déjà à s’étendre mais il s’en fichait complétement. De toute façon, il atteignait la bonne rue. Les phares déjà allumés, il s’engouffra dans le bon quartier. Les yeux du mutant s’égarèrent sur les façades du lieu convoité jusqu’à tomber sur le bon immeuble. Il gara son véhicule prudemment et en sortit avec le colis. Son regard fouilla ensuite le numéro et le nom du destinataire tandis qu’il avançait d’un pas pesant. Holloway. Son cœur sembla se figer quand il relut à nouveau. Bien sûr, ce n’était pas celle qu’il connaissait mais … Quelle coïncidence ! Son pouce joua machinalement avec l’alliance qu’il portait encore.  Jamais réussi à l’enlever, c’était une habitude de l’avoir là de toute façon. Avant d’entrer, il s’autorisa une pause nicotine pour faire passer la découverte du nom et le reste d’ailleurs. Il soupira à plusieurs reprises en regardant sa montre et finit par écraser le mégot au sol avant de grimper par les escaliers au bon étage.

Une fois face à la porte, il se contenta de frapper quelques fois et en attendant l’arrivée du locataire, relut le nom du médicament qu’il délivrait. Un antidépresseur – il le savait parce que sa mère en avait déjà consommé par le passé. Peut-être qu’ils auraient dû aller voir un psy avec Jimmy, peut-être qu’il aurait dû aussi avoir ça. Peut-être que ça aurait fait toute la différence. Il s’adossa au mur à côté de la porte et ferma légèrement les yeux. Holloway… Il se demandait comment elle allait. Tous les jours, il se posait cette question et tous les jours, il se butait à son ignorance. Elle était sûrement plus heureuse sans lui maintenant. Quelque part, dans une campagne, entourée de bestioles en tout genre et partageant peut-être même la vie d’un mec. Il préférait ne rien savoir. Il rouvrit les yeux quand l’entrée dévoila son interlocutrice mais son début de bonsoir resta calé dans sa gorge quand il fit face à Holloway. Sa Holloway. Blanc intersidérale, il ne parvenait plus ni à réfléchir, ni à réagir. Blanc complet.
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MessageSujet: Re: Take me home [Iseult]   Take me home [Iseult] Icon_minitimeJeu 19 Juin 2014 - 9:02

Il fallait bien l'avouer, j'avais chuté. Pour la première fois de ma vie, j'avais laissé les événements me submerger. Et je détestais ça. Et surtout, en plus de cela, j'avais bien conscience que j'étais trop faible pour lutter seule. J'avais donc été voir un médecin qui, alerté par le poids perdu depuis ces dernières semaines et mes cernes bien marquées, me prescrit des anti-dépresseurs. Si au début, l'idée m'avait fait rire, je finis par prendre ça très au sérieux, et ce fut une grande déception lorsque la pharmacie d'à côté m'avoua être en rupture de stock. Ok, on me propose de l'aide, tel un jouet pour chat que l'on agite sous son nez, et puis finalement, désillusion, le jouet disparait. Elle me proposa alors une alternative: ils attendaient une livraison et, afin que je n'ai pas à attendre plus longtemps ni à me déplacer, elle me demanda mon adresse et mon nom afin qu'on me livre tout ça chez moi. Je retrouvais espoir, mais me sachant déterminé, je n'attendis pas les anti-dépresseurs pour essayer de guérir de moi-même. Je me remis donc à manger à des heures régulières, et assez pour ne plus ressembler à un cadavre. Pour le sommeil, en revanche, on repassera.

Ce soir, c'était le grand soir. J'enchainais les cauchemars, les insomnies, il fallait que tout cela cesse. Au moins pour mon travail. Surtout pour mon travail, en fait. N'ayant plus aucune vie sociale depuis mon déménagement, j'avais l'impression que tout ce qui pouvait m'arriver n'aurait de conséquence que sur ma profession, et seulement ma profession. Ma famille ne prenait pas de nouvelles -et je n'en avais pas plus envie que cela, en fait, bien que j'aurai aimé entendre la voix de mon frère-, mes amis les plus jeunes étaient en période d'examen, les autres rencontraient déjà assez de difficultés dans leur vie. Seule restait ma meilleure amie qui m'avait promis de me rendre une petite visite prochainement. Je crois que c'est surtout pour elle que j'avais accepté l'aide du médecin. Pour qu'elle ne voit pas ma détresse lorsqu'elle passerait quelques jours à Radcliff. Et d'ailleurs c'était ce soir que je recevais ma livraison. J'aurai pensé qu'ils passent plus tôt, vis à vis du couvre feu, mais l'on toqua à ma porte aux alentours des 22h30.

-Et bien, vous vous êtes perd...en...chem...

Ma voix se perdit dans le silence qui s'installa brutalement. Quelqu'un devait me détester, ces derniers temps. Moi qui n'étais pas croyante, je commençais à douter d'une force supérieure qui dû se dire que celle-là, si elle ne croyait pas en Dieu, il allait falloir lui rappeler sa supériorité en lui faisant vivre un calvaire. Merci bien.
Mon regard ne croisa le sien que quelques secondes car j'eus le réflexe de baisser les yeux immédiatement. Grosse erreur. Une alliance. J'eus soudain très chaud, puis très froid. Il s'était remarié. Mon grand amour était passé à autre chose. Connard. N'ayant déjà plus envie d'avoir affaire à sa sale tête et à son parfum qui n'avait pas changé et qui me ramenait des années en arrière, je lui arrachais le colis des mains et, sans un mot, refermais la porte aussitôt.

Ce n'est qu'une fois mes anti-dépresseurs en main que je lu, sur le carton, que je devais signer sur un bon qu'il rendrait ensuite à son patron. Et le papier, c'était moi qui l'avais. Je fulminais. J'allais devoir lui rendre ce foutu truc. Merde. Je tremblais d'émotions, l'esprit en ébullition. Je finis par réouvrir la porte, les yeux rivés vers le sol.

-T'aurais pas un stylo sous la main par hasard ? grognais-je entre mes dents.

Depuis quand était-il remarié ? Quelques jours après notre divorce ? Notre divorce... Bon sang ! Je commençais à croire que c'était fait exprès. Nous étions exactement à 365 jours de notre rupture sur les papiers. Je me souvins alors que ce motif faisait parti de ceux qui me causaient cette déprime naissante. Je me souvins alors de mon état, de mes joues encore quelque peu creusées, et surtout, de mes cernes noires. La vie est mal faite. J'aurai aimé me montrer intouchable, forte, tel un Phoenix qui renaît de ses cendres. Et non. Bim. Je ne ressemblais à rien, j'étais en position de faiblesse. J'comprends mieux pourquoi je ne crois pas en Dieu. Je fixais toujours le sol, si bien que je n'avais aucune idée de quelle expression il pouvait arborer. S'il était surpris, en colère, ou autre. Mon labrador fit irruption dans la scène qui se déroulait sur le pallier et alors que j'étais heureuse d'avoir son soutien, le seul sur lequel je puisse compter, il me fit des infidélités et se rua sur Isaac. Je ne pu retenir un soupir. Je vivais encore avec Isaac lorsque l'on prit mon bébé à notre charge. Il n'était as étonnant qu'il soit content de revoir son ancien maître. Mais tout de même.
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MessageSujet: Re: Take me home [Iseult]   Take me home [Iseult] Icon_minitimeJeu 19 Juin 2014 - 19:14

L’espace entre sa position et la mienne me semble ridiculement court. Je la fixe avec toujours autant d’incrédulité. Combien de chances pour… ? Je crois que j’hallucine – sincèrement. Ca y est, moi aussi je pète les plombs. Megan, ici, à Radcliff. C’est stupide. Stupide et impossible. A moins que le Destin ne tente de me passer un message subtil. Ça tombe bien je ne crois pas à ces conneries. Je me refuse de croire à sa présence ici alors qu’elle n’achève même pas sa phrase. Sa porte entrouverte me laisse le loisir de cueillir un peu de son arôme. Bon sang un mirage olfactif, ça me semble plus chaud encore qu’une illusion visuelle. Mon regard chercha forcément le sien en quête de réponses mais elle se défila ce qui me fit cligner des yeux d’une façon tout à fait nerveuse. J’avais oublié qu’elle me fuyait comme la peste – et je n’apprécie toujours pas d’ailleurs. Je n’ai pas le temps d’accuser réellement ce qu’il se passe qu’elle m’arrache ce que j’ai entre les mains pour mieux me claquer la porte au nez. C’est comme si je venais de me perdre une gifle. Mon dernier instant de confusion se mue soudainement en hilarité. Je rigole nerveusement, mes nerfs lâchent complétement. Cette réaction lui ressemble tellement bien que je ne peux pas m’empêcher d’en rire de toute façon. Ça me sidère tout de même. Elle, ici… Mon hilarité s’arrête rapidement néanmoins quand je constate qu’en effet, elle ne changera plus jamais d’attitude. Pourtant, je n’arrive pas à me résoudre à tourner les talons et à faire comme si rien ne s’était produit. Je m’apprête à re-frapper contre sa porte quand elle la rouvre quasi directement.  Un moment d’espoir. Un faible moment d’espoir dans lequel je crois qu’elle ne peut pas non plus me laisser filer comme ça, sans même un mot. Sauf que non. Si elle me retient, ce n’est pas pour causer. Et toujours ce regard fuyant… Ça commence à me taper un peu sur le système mais je suis encore trop perturbé de la voir là que je dis rien.

Sa question me désarçonne et sans réfléchir, je m’active déjà en tapotant les poches de ma veste. « Un stylo ? Pour quoi faire ? » Mes yeux tombent sur ce qu’elle m’a dérobé un peu plus tôt. Ah oui… Bon sang… Les médicaments. Je les avais oubliés ceux-là. J’aurais eu l’air malin de rentrer sans le bon qui atteste de la livraison. Que s’est attentionné de sa part de revenir pour ça alors qu’elle ne parvient même pas à m’offrir le moindre regard… Je soupire avant d’arrêter ma fouille frénétique. « J’ai dû l’oublier… » Ça, c’est quand on n’exerce pas deux fois le même boulot. Je suis complétement à l’ouest et quand son chien débarque, c’est pire. Parce qu’à un moment, c’était un peu notre chien à tous les deux. Quand il me saute dessus, je ne peux que le réceptionner.  « Houlà… T’as  bien grandi toi… » Je m’accroupis pour être à sa hauteur et le gratouille derrière les oreilles avant de relever la tête vers elle.  « T’en as un à portée de mains ou tu préfères que je redescende chercher le mien ? » Cette situation est surréaliste. Complétement. Elle n’a pas l’air choquée de me voir jouer les livreurs d’ailleurs, je pense qu’on en nage tous les deux en plein délire en fait. Je marche encore sur les œufs avec elle et la tension entre nous me dit qu’elle risque de me re-claquer la porte au nez alors je me redresse pour mieux l’appréhender avant qu’elle m’arrache le chien des pieds. Elle n’a pas l’air d’avoir bonne mine maintenant que je réalise et je me souviens alors de la nature du paquet. Des antidépresseurs ? Je blêmis. Pas elle aussi…

Je fais un pas en avant avant de m’arrêter quand je réalise qu’elle ne va jamais laisser faire. Ça m’énerve vraiment qu’elle me regarde pas en face. « Tu comptes garder la tête baissée longtemps ? » Mon manque de tact me désespère mais je n’arrive pas à gérer ma panique de la savoir potentiellement au plus bas et ma colère liée à son comportement. A ce que je sache, c’est elle qui m’a largué et je ne l’ai pas trompé alors pourquoi elle doit être celle qui est la plus énervée des deux ?  « C’est le destinataire des médics qui doit signer ça  au fait… Pas quelqu’un d’autre. » C’est une façon détournée de savoir si ça lui ait destiné particulièrement ou non. Holloway, ça peut être sa mère ou sa sœur. C’est vague. Assez pour que je puisse espérer que ce n’est pas à elle. J’ai du mal d’imaginer Megan allant mal en fait. Elle n’est pas du genre à se laisser abattre. Ce qui est donc encore plus inquiétant… Mais qu’est-ce qu’elle fiche à Radcliff ?
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MessageSujet: Re: Take me home [Iseult]   Take me home [Iseult] Icon_minitimeJeu 19 Juin 2014 - 20:20

Je retiens un nouveau soupire. Respirer son parfum est une torture. Je ne sais pas pourquoi je suis comme ça. Pourquoi je suis toujours dans les extrêmes. Je crois qu'en fait, chez moi, un extrême en appelle un autre. Je l'ai aimé si fort, que je le déteste presque autant aujourd'hui. Pourtant c'est vrai, il n'a rien fait. Je le savais fidèle, je n'avais aucun doute là dessus. Mais j'ai fini par douter de son amour. Si aujourd'hui, on pouvait me reprocher de ne plus avoir aucune vie sociale à cause de mon travail, c'était pour son frère qu'Isaac avait totalement délaissé le reste. Je peux le comprendre, en un sens. Moi aussi j'ai un frère malade, et ça me touche terriblement. Mais je l'aimais trop fort. Et la passion que j'éprouvais pour Isaac n'a pas supporté son détachement. Je me sentais parfois inhumaine de l'avoir quitté pour cette raison. Mais j'étais comme ça. Et aujourd'hui j'en payais le prix.

C'est sa voix rauque qui me ramena à la réalité. Bien que je fixe le sol, je comprenais qu'il fouillait ses poches, mais sans succès. Je ne pu cette fois, retenir mon soupire tandis que j'allais chercher un stylo dans ma cuisine.

-Bouge pas.

Je refermais la porte quelques secondes, le laissant avec mon bébé. Quelque part, je suis contente qu'ils se retrouvent. Oui, vous allez me dire, c'est un chien, on s'en fou. Pour moi, c'est bien plus que ça, et les savoir tous les deux derrière la porte me ramène quelques temps en arrière, où nous formions une famille. Oui, ce chien, c'est mon enfant, vous l'aurez compris. Quand je réapparais à la porte, Isaac est debout, me surplombant d'une tête au moins alors qu'il s'avance d'un pas. Aïe. J'ai déjà envie de l'étrangler, faut-il encore qu'il tente le diable ?

-Tu comptes garder la tête baissée longtemps ?

Toujours la tête baissée comme il dit, je signe son fichu papier avant de moi aussi, avancer d'un pas vers lui. Pourquoi avait-il fallu qu'il me cherche ? Il le sait que je suis impulsive, non ? Que je suis une tête brûlée. Une enfant. Et alors que nos pieds se touchent -c'est pour vous dire à quel point je me suis rapprochée- je relève soudainement la tête, plantant mon regard dans le sien. Ça me fait terriblement mal, mais je ne le montre pas. Je suis trop têtue pour ça.

-ça te va là, comme ça ?

Je sentais son souffle, et ça me perturbait. Pire encore, je pouvais voir qu'il tirait une mine affreuse. C'était pas la grande forme pour lui non plus, visiblement. J'avais soudainement envie de prendre soin de lui, de le faire entrer, qu'on prenne le temps de parler de tout ça.. j'avais envie de l'aimer. Merde. Et lui, qui était déjà remarié. Cette pensée me permit de me remettre de mes émotions et je retrouvais ma détermination à lui en faire baver.

-Du coup j'vais profiter du fait de te regarder droit dans les yeux pour te dire au revoir. C'est mieux qu'avec la tête baissée. T'as raison.

Adieu. Ciao. Bon vent ! Je n'avais même plus envie de me poser de question, de savoir ce pourquoi il avait emménagé ici, si Jimmy allait bien (et pourtant malgré tout, je l'appréciais, ce gamin), si... bref, une tête brûlée.

-Allez viens mon coeur, tentais-je de rappeler à l'ordre ma chienne tandis que je reculais pour me retrouver dans l’encadreur de la porte avec l'intention de la fermer.

Sauf qu'elle ne venait pas. C'est bien simple, j'avais envie de tuer quelqu'un.
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MessageSujet: Re: Take me home [Iseult]   Take me home [Iseult] Icon_minitimeJeu 19 Juin 2014 - 21:25

Cette porte qui se referme une  seconde fois. Moins j’en vois, mieux c’est je suppose. Je ne sais pas cela dit lequel serait le plus douloureux, avoir de ses nouvelles, savoir que je ferai plus partie de sa vie ou bien continuer à agir comme ça, comme des étrangers. Je ne trouve pas avoir mérité ça. Je comprends pourquoi elle s’est tiré mais pas pourquoi elle agit comme si je lui avais menti ou je ne sais pas quoi. Enfin après c’est Megan, elle vit à du deux cent à l’heure tout le temps. Elle ne ressent jamais les choses à moitié. Cette pensée m’arrache un rictus triste alors que je me relève avant qu’elle ne revienne. Elle passe complétement outre mes mots autant ma provocation, autant ma mise en garde. Elle le signe comme si tout ça était parfaitement normal. Mais bordel dans aucun Univers ça sera normal que Megan Holloway se bourre d’antidépresseurs. Mes paupières recommencent à s’agiter, c’est nerveux et insupportable. Heureusement qu’il n’y a aucune onde à bousiller dans le coin parce que je crois que je contrôle plus rien actuellement. Je suis trop choqué de l’avoir retrouvée comme ça. C’est pour ça que je n’arrive pas à réagir de façon réfléchie. Tout me met hors de moi, sa façon de m’éviter du regard, de faire comme si j’étais personne ou presque et puis, ces médicaments… Elle s’amuse à me déstabiliser en se rapprochant d’un seul coup et je manque de défaire le pas que j’ai fait. Elle est tellement proche, il suffirait de tendre une main pour l’attraper. Ce n’est pas l’envie qui manque. Mais voilà, son regard me rappelle pourquoi je ne peux pas. Elle n’est plus ma femme – même si je porte encore ma maudite alliance, j’espère qu’elle ne l’a pas vu, ma fierté en prendrait un coup - et je ne suis plus qu’un livreur. Je grommelle un « On va dire que oui… » en récupérant le papier.

La situation est déjà chaotique comme ça, faut en plus qu’elle en rajoute. J’ai bien compris qu’elle m’a rayé de son existence, j’ai l’impression qu’elle remue le couteau dans la plaie. Ça m’agace mais que ça m’agace. J’aurais préféré pouvoir … Je ne sais pas discuter avec elle. Et m’assurer que ça allait au moins. Mais elle ne m’offre aucune opportunité pour ça et je n’ai vraiment pas l’énergie pour enfoncer des portes fermées. Je la dévisage en ne répondant même pas à son énième provocation, je ne vois pas à quoi ça sert. Elle rappelle son chien qui ne semble pas décidée à me quitter. Je ricane un peu malgré moi  « Y en a au moins une de vous deux qui est contente de me revoir comme ça. » Ca y est, je commence à plus savoir réfléchir avant de parler. Ça craint. Je m’abaisse pour caresser le labrador et lui parle calmement  « Allez, retourne près de ta mère. » Elle ne semble pas particulièrement prête à me lâcher. Ça donne la désagréable impression d’avoir un gosse qu’on a dû se partager. Garde exclusive à la mère. Je soupire en me redressant à nouveau pour fixer mon ex-épouse aux cernes prononcés et à la hargne plutôt palpable. Je décide que j’en ai ma claque de cette guerre froide surtout que le chien ne semble pas décidé à me laisser filer. J’aurai sûrement plus l’occasion de lui parler et j’ai tellement retenu de trucs à son sujet. Je suis tellement sur un point d’équilibre que je me sens capable de tout. Enfin ça fait deux mois que c’est comme ça mais la revoir comme ça, c’est un peu la goutte d'eau. Je me passe rapidement une main sur le visage avant de réussir à articuler  « Putain Megan, tu comptes vraiment continuer à me faire la gueule comme ça longtemps ? Qu’est-ce que je t’ai fait à la fin ? Je l’ai accepté ton divorce à l’amiable. T’as eu zéro souci, je te rappelle ! » Encore une fois, mon tact manque à l’appel. Elle le prendra mal même si j’enrobe le tout d’édulcorant de toute façon. Vaut mieux être franc avec elle, je la connais. Je serre la mâchoire en tentant de contrôler un peu le clignement de mes yeux. Si j’avais su que j’allais tomber sur elle, je me serais enfiler un verre ou deux avant. Ça aurait aidé. La sobriété ne me réussit pas ces jours-ci.


Dernière édition par Isaac Mason le Jeu 19 Juin 2014 - 22:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Take me home [Iseult]   Take me home [Iseult] Icon_minitimeJeu 19 Juin 2014 - 22:00

Je sais ma chérie. Je sais qu'il nous manque à toutes les deux. Que maman n'est pas en forme parce qu'il lui manque. Que c'est quelqu'un de bien. Et qu'il ne mérite pas la crise de colère que se tape maman. Je ne peux plus lâcher le regard désespéré de ma chienne qui sait très bien se faire comprendre. Oui, je sais tout ça. Moi aussi j'aimerai le revoir sur notre canapé. Mais comment veux-tu que je fasse ? Mon chien était plus sociable que moi. La blague.

- Y en a au moins une de vous deux qui est contente de me revoir comme ça.

J'ai envie de rire, mais je me mord la joue. Et puis quand il invite la chienne à retourner "auprès de sa mère", ça me noue les tripes. Il sait l'attachement que j'ai auprès des animaux, il fait parti des seuls qui l'accepte, d'ailleurs. J'ai envie de mourir, tellement cette situation est chaotique. Tout ça c'est ma faute. J'ai tout brisé.

- Putain Megan, tu comptes vraiment continuer à me faire la gueule comme ça longtemps ? Qu’est-ce que je t’ai fait à la fin ? Je l’ai accepté ton divorce à l’amiable. T’as eu zéro souci, je te rappelle !

Et d'un seul coup, il s'énerve. Je le comprends bien entendu, mais j'ai autant de caractère de lui, parfois même plus, il se doute bien que je vais piquer à mon tour. Sauf que je ne sais pas quoi dire. Il a raison. Il ne mérite pas ça. Là, tout de suite, j'ai envie d'avaler la boite d'anti dépresseurs. Je sais que j'en suis capable, en plus, je suis trop sanguine, impulsive, je réfléchis pas. J'ai les jambes qui tremblent, comme ça arrive souvent lorsque je vis une forte émotion -ce qui arrive régulièrement, me connaissant-. Je souffre de voir cette putain d'alliance à son doigt. J'ai raté ma vie. J'avais au moins réussi à aimer comme une folle après le Russe qui m'avait fait tourner la tête, mais après lui...

J'enrage intérieurement. A nos traits tirés, on devine qu'on est crevés, frustrés, qu'on a souffert et qu'on souffre encore. Mais s'il a retrouvé l'amour, pourquoi est-ce qu'il semble si mal ? Et puis, je prends enfin conscience qu'il est livreur. Livreur ? Isaac Mason ? Où est passée sa passion pour la justice, l'adrénaline que lui procurait son métier, où est-elle ? Je suis incapable de dire un mot. Le labrador tranche pour moi, passant entre mes jambes et ouvrant bien grand la porte. Elle s'arrête, nous regarde, puis s'engouffre dans l'appartement. Un silence s'installe. Long, très long. Puis quelques sonneries retentissent, afin de rappeler que ça y est, le couvre feu est tombé. Quoi, déjà ? Et il se passe quoi, maintenant ? Qu'est-ce qu'on fait ? J'y crois pas. Légalement, je crois que je devrai l'héberger. Impossible. Mais je le connais, il est bien loin d'être effrayé par les lois. Et puis, puis-je inviter à rester un homme marié ? Marié bon sang. Marié. C'est la fin du monde dans ma tête.

Et puis, mon regard croise le sien. Et j'y lis une profonde douleur, et de l'incompréhension. Sans réfléchir, je finis par reculer dans mon appartement, en levant une main vers l'intérieur. Oui, viens. Viens chez moi. C'est mal je sais, mais j'en ai terriblement envie.

- Est-ce que... tu veux boire quelque chose ?

J'espère qu'il va rentrer, je me demande d'ailleurs si j'ai vraiment quelque chose à boire à la maison, et puis finalement je m'en fiche. L'appartement en désordre retransmet bien mon état d'esprit du moment, mais ça aussi, je m'en fiche. J'espère juste l'avoir auprès de moi cette nuit.
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MessageSujet: Re: Take me home [Iseult]   Take me home [Iseult] Icon_minitimeJeu 19 Juin 2014 - 23:19

Je m’attends à tout, qu’elle gueule, qu’elle reparte, me claque la porte au nez et même me gifle mais à la place, elle ne dit rien. Megan Holloway reste muette ce qui me déstabilise encore plus. J’enfouis mes paumes dans mes poches en me forçant à garder les paupières ouvertes – saleté de tic nerveux, à cligner des yeux comme un taré dès que je suis sous pression. Je me foutrais des gifles, sérieusement. On se toise longtemps, elle et moi. Je crois toujours qu’elle va exploser d’une seconde à l’autre mais non, elle se contente de me fixer comme je la fixe. Mon regard finit par s’adoucir malgré moi parce que je vois qu’elle n’a pas l’air bien et surtout… Qu’elle m’a manqué. Terriblement manqué et je n’ai pas envie de me mentir là-dessus. Je n’ai jamais voulu qu’elle parte de toute manière alors forcément... Moi, je n’ai pas envie de la planter là et rentrer dans mon appart’ vide pour penser au fait qu’elle est ici, à proximité et que nos échanges se sont limités à ça. C’est comme si sa chienne cape mes pensées car elle se met à filer, comme offrant une invitation à entrer. Ou alors elle me donne le feu vert pour me tirer. J’ignore comment interpréter ça  alors je plante un peu plus mes yeux dans ceux de sa maîtresse en espérant qu’elle ait la réponse à cette question. Mes doigts jouent machinalement avec mon alliance en attendant. Je devrais la retirer au moins le temps que ça dure ici, non ? Je n’arrive même pas à m’y résoudre. Les signaux familiers m’annoncent que j’ai trop tardé à débarquer ici et que techniquement, je suis dans la merde pour rentrer chez moi. Manquait plus que ça. Enfin, ça ne serait pas la première fois que je file en douce à la nuit tombée. Je m’en fiche même si je dois rentrer à pieds. Au moment, où j’ouvre la bouche pour commencer un «  Ecoute, je… » Elle débute également une phrase qui me stoppe net. Je la regarde, incrédule.

Je lève même un sourcil interrogateur. Elle passe de je ne veux pas te regarder à viens boire un verre chez moi ? Normal. Je n’ai pas oublié à quel point elle peut être imprévisible mais dans ces conditions, c’est difficile de réellement suivre le chemin de ses pensées. Je n’ai jamais vu venir notre divorce, j’ai l’impression qu’on ne se comprend plus depuis que Jimmy a fait irruption alors je ne sais pas si j’arriverai à nouveau à vraiment tout saisir chez elle. Peu importe. Elle m’a posé une question et je n’ai pas envie de la quitter comme ça alors je m’entends lui répondre «  Euuuh… Oui. Merci… » Je vais pouvoir tirer au clair cette histoire d’antidépresseurs peut-être. Je fais un pas en avant avant de me figer. Et si… « Enfin… Si je te dérange pas au milieu d’un truc… » Ouais, je ne sais pas comment lui demander clairement si y a quelqu’un chez elle. Enfin je verrais bien, je suppose. Mais je n’ai pas envie de me faire mal inutilement. C’est déjà assez le bazar dans ma tête depuis qu’elle m’a quitté. J’ai l’impression que tout mon univers s’est écroulé et je ne désire pas constater que quelqu’un d’autre a pris ma place à ses côtés. Cela dit vu sa mine, il ne doit pas assurer s’il existe. Je finis par la suivre et rentre à l’intérieur. Son odeur est partout, ici. C’est douloureusement familier. Je ne reconnais pas forcément tout mais c’est comme si j’étais déjà venu ici parce que ça ressemble bien à Megan. Je n’ai pas ce sentiment facile de me sentir… A ma place ici. Parce que je ne l’ai pas, je ne l’ai plus. Je continue à faire tourner mon alliance nerveusement en attendant qu’elle me dise où on va s’installer pour ce fameux verre.
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MessageSujet: Re: Take me home [Iseult]   Take me home [Iseult] Icon_minitimeJeu 19 Juin 2014 - 23:35

Jamais je n'avais touché le fond à ce point. J'en suis venue à prendre des anti-dépresseurs et même, à inviter mon ex-mari re-marié chez moi pour une nuit. Quel bazar... J'ai vraiment mal fait les choses. Nous avons tous les deux ce sentiment d'avoir bâclé la fin. On se sentirait peut-être mieux l'un envers l'autre si j'avais pris le temps de lui parler, de lui expliquer. Fallait-il que je me rattrape ? Il fallait que je garde à l'esprit qu'une autre femme occupait ses pensées. Donc finalement, que j'essaie de sauver les meubles, à quoi bon ?

- Enfin… Si je te dérange pas au milieu d’un truc…

J'ai de nouveau envie de rire. Je le trouve drôle sans qu'il le fasse exprès. Bon sang, je suis crevée. La chienne a l'air contente, elle retrouve paisiblement le chemin vers sa chambre. Oui, sa chambre. A la base, j'avais choisi un appartement avec deux chambres pour que l'une d'elle soit 'la chambre d'amis'. Mais en fait, je n'ai plus d'amis. Donc, c'est petit à petit devenu la chambre de la chienne. Triste vie.

-Assieds-toi, je vais chercher... de l'eau ?

Je lui présente le canapé du salon. La pièce n'est pas très grande, mais elle reste chaleureuse. Et j'adore ce sofa. Très confortable, doux, et que j'ai habillé d'une multitude de coussins moelleux pour m'y sentir comme dans mon lit. Je m'engage dans la cuisine en me demandant ce que je pourrai bien lui servir. Je n'ai jamais bu. J'y connais rien à l'alcool, vraiment. Alors en trouver ici serait vraiment inattendu. En revanche, j'ai du jus d'orange. Pitoyable, je sais. Je me risque tout de même à lui en servir un verre, et j'en fais de même pour moi. Je m'installe à côté de lui, mais je dois finalement changer de place: voir cette alliance à sa main gauche est une torture. Je me dirige donc vers la fenêtre, il fait nuit, et plus un chat ne circule dehors. Ne sachant pas trop comment débuter la conversation, je finis par dire:

- Ils le sauront, que tu as eu du retard dans ta livraison ? Ça risque de te poser problème ?

Questions tellement futiles alors que j'aimerai lui en poser un millier d'autres: que fais-tu ici ? Comment va Jimmy ? Est-il avec toi ? Comment se fait-il que tu ais changé de métier ? Et puis... comment ça se passe, pour lui, est-ce qu'il va bien ?
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MessageSujet: Re: Take me home [Iseult]   Take me home [Iseult] Icon_minitimeVen 20 Juin 2014 - 0:40

Je lui obéis donc et m’installe dans le canapé. Mon regard balaie la pièce quand elle prépare le dit verre. Pas de présence masculine à première vue. A cette heure-ci, il aurait dû être rentré, je suppose – techniquement en tout cas. A moins qu’ils ne vivent pas ensemble et donc… Je pense que je vais mettre mon cerveau en veille, je suis trop claqué pour commencer à imaginer des scénarios. Je dois prendre le présent comme il est et tant pis pour le reste. Elle a accepté de me laisser entrer chez elle et même mieux, elle m’a invité à boire en sa compagnie. Si je m’attendais à ça… J’évite de trop penser à l’aspect confortable des coussins qui m’entourent parce que je suis tellement crevé que je pourrais réellement m’endormir ici, comme ça. C’est facile d’être apaisé quand tout cet endroit me rappelle qui en est la propriétaire. Elle revient avec jus d’orange et je regrette que ça ne soit pas quelque chose de disons… Plus alcoolisé ? Mais venant d’elle, ça ne me surprend pas le moins du monde. Si elle m’avait servi autre chose, ça m’aurait vraiment surpris, voir définitivement paniqué. J’accuse le récipient d’un « Merci. » Elle s’installe près de moi et repart aussitôt. Je ne sais pas comment je dois le prendre mais c’est peut-être un peu tôt pour qu’on s’inflige la moindre proximité ? Je n’en sais rien. Je bois une gorgée du breuvage en la détaillant. Je ne sais pas par où commencer, ni ce que je peux lui dire sans qu’elle se mette dans l’idée de me foutre à la porte – oui, je m’attends vraiment à tout avec elle. Je ne suis pas fâché que ça soit elle qui débute la conversation.

Je hausse immédiatement des épaules. Ma nonchalance n’est pas spécialement feinte. J’essaie de faire du bon boulot mais après… Il n’y a pas grand-chose qui m’atteint réellement. « Je ne crois pas… On verra bien. Ce n’est qu’un job temporaire de toute façon. » Je reprends un peu du jus avant de laisser mes doigts tapoter le récipient. Je réalise bien que c’est à mon tour de briser un peu la glace mais ce n’est pas facile. Alors je tente prudemment d’un « C’est surprenant de te voir à Radcliff. Je ne pensais pas que des personnes extérieures pouvaient encore venir se perdre ici ! » Je tente d’articuler un léger sourire pour détendre notre tension mais il a plus des allures de grimace qu’autre chose. Je me sens un peu forcé d’ajouter « J’ai grandi ici, je ne pense pas te l’avoir déjà dit… » Oui, ce n’est pas forcément le truc que tu racontes même à ta femme. Je n’ai jamais eu l’occasion de le mentionner. Je me demande si elle serait là en l’ayant su ? Je préfère ne pas connaître cette réponse, tiens. Je me passe une main sur la nuque en ne sachant plus trop quel sujet neutre je peux aborder. « Tu … es ici depuis longtemps ? C’est dingue qu’on ne se soit jamais croisés… » Je ne sais pas si c’est tellement neutre mais au moins, on ne touche pas à des choses trop douloureuses pour le moment que ça soit vis-à-vis d’elle, de nous ou de moi – ou pire de Jimmy. J’espère qu’elle ne va rien me demander à son sujet. Je n’ai vraiment pas envie d’en parler. D’ailleurs, je n’en ai parlé à personne en dehors de mes parents, pour les prévenir. Je n’ai pas assisté à l’enterrement parce que je n’ai pas eu le cran et parce que je refusais de l’accepter. Alors le dire à Megan…
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MessageSujet: Re: Take me home [Iseult]   Take me home [Iseult] Icon_minitimeVen 20 Juin 2014 - 8:48

Mon canapé semble lui convenir, et ça me fait sourire intérieurement. Avec la tête qu'il tire, j'ai l'impression qu'il peut s'endormir d'un moment à l'autre. Et tout serait plus simple si ça se passait ainsi ! S'il s'endormait là, comme ça, qu'on ait pas le temps de parler du passé, de se faire du mal... et il aurait passé la nuit chez moi sans même que je le lui demande, et je ne passerai donc pas pour l'ex-femme qui essaie de récupérer le mari d'une autre. Aïe.

Il répond à ma question tandis que je scrute l'extérieur à la recherche d'âme qui vive, mais tous semblent respecter le couvre feu. J'ai toujours peur lorsque je regarde à travers ma fenêtre le soir. Peur de voir une nouvelle chasse à l'homme sous mes yeux. Je n'ai aucune idée de ce qui se passe ici, mais j'ai l'impression que tant de choses se font dans l'ombre, c'est déroutant. La voix d'Isaac me ramène au moment présent, et je finis par réorienter mon regard vers lui. Si un jour on m'avait dit que cet homme s'installerait un jour sur ce canapé, dans cet appartement, dans cette ville, après tout ce temps... Il me dit alors avoir grandi ici. Je suis assez surprise, c'est vrai qu'il ne me l'avait jamais dit. En réalité, on parlait très peu de sa famille, sauf en ce qui concernait Jimmy. En ce qui me concerne, c'était à peu près la même, il savait que je détestais les Holloway, mais savait aussi mon attachement pour mon frère. Tant de points communs...

-Tu … es ici depuis longtemps ? C’est dingue qu’on ne se soit jamais croisés…

Il semble mal à l'aise, comme s'il craignait de dire ou faire une bétise. Je comprends bien sa réaction, après la scène que je lui ai faite il y a à peine dix minutes. Je suis vraiment tarée comme fille. Il me sourit, et ... je le trouve incroyablement beau. Malgré que l'on puisse lire sur son visage qu'il n'est pas au meilleur de sa forme ces derniers temps. Ce qui me ramène à ses paroles: c'est dingue que l'on ne se soit jamais croisés, mais surtout: préférable. Là, j'avais repris quelques kilos. Imaginez s'il m'avait croisé il y a une ou deux semaines, ça aurait été le drame.

- Je crois que je ne sors pas beaucoup, mis à part pour aller au travail, du coup, ça limite les chances de se croiser... D'ailleurs, c'est pour le travail que j'ai emménagé ici...

Et le pire dans tout ça, c'est que je sais qu'il me croira. Parce qu'il me connait, et qu'il sait que j'adore ce que je fait. Mais lui alors, où en est-il dans sa vie professionnelle ? Comment ce fait-il que l'homme intrépide que j'ai connu en soit arrivé à enchainer les petits boulots ?

- Et toi alors ? Longtemps que tu es revenu ici ? Comment se fait-il... comment se fait-il que tu ais quitté les forces de l'ordre ?

On sent dans ma voix que moi aussi, j'ai peur de dire quelque chose de déplacé. La situation a totalement changé depuis tout à l'heure. Je suis passée de la crise de nerf à une fille plutôt hésitante. Ça ne me ressemble pas. Je suis plutôt du genre à mettre les pieds dans le plat, justement. Mais c'est Isaac. Et je lui ai déjà crée assez de sueurs froides comme ça pour la soirée. A force, il devrait me prendre pour une bipolaire, non ? Quand tu vois mon appartement qui respire la joie de vivre -par ses couleurs, les tissus doux, les photos etc- et mon caractère tranchant de tout à l'heure, je pourrai passer pour une folle s'il ne me connaissait pas mieux. Pas mieux que quiconque, en fait. Les gens qui ne me connaissent pas pourraient penser après ma crise de nerf de tout à l'heure que cet appartement n'est pas le mien, parce qu'il ne ressemble pas à la furie d'il y a quelques instants. Mais c'est là que ça se complique avec moi. J'ai autant la capacité de faire peur, que d'être la plus chaleureuse et la plus aimante du monde. Comment Isaac avait-il réussi à passer ces quelques années auprès d'une femme aussi changeante ? Et lorsque mon regard croise à nouveau son alliance, je me dis que sa nouvelle femme doit être à l'opposé de moi. Calme. Constamment calme. Et surtout: dont tu peux prévoir les réactions. Quelque chose qui est difficile à faire avec moi...
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MessageSujet: Re: Take me home [Iseult]   Take me home [Iseult] Icon_minitimeVen 20 Juin 2014 - 11:47

Il est vrai que Megan a toujours mis un point d’honneur à sa carrière et c’est quelque chose que j’ai toujours respecté étant moi-même plutôt impliqué dans ma vie professionnelle. Un autre point sur lequel on s’est toujours compris. Mais de là à ce qu’elle ne se braque que sur ça… Peut-être qu’elle ne s’acclimate pas à Radcliff ou peut-être aussi qu’elle ne cherche pas à s’acclimater à cette ville. Je ne sais pas trop quoi en penser avec sa petite mine et sa commande express de médicaments. Je me mords l’intérieur de la joue en contrôlant un peu mieux mon clignement des yeux. Au moins, je sais ce qu’elle fiche ici maintenant. Ce n’est pas évident d’être muté ailleurs, c’est peut-être simplement ça qui la rend si fatiguée et déprimée ? Simplement… Rien n’est simple avec Megan et je doute qu’un seul changement puisse la mettre K.O. comme ça. Que s’est-il donc passé dans sa vie cette dernière année ? « Ah d’accord… Drôle d’endroit pour être muté, faut avouer. » Je lui souris légèrement mais néanmoins de façon plus franche. C’est facile de redevenir soi-même quand elle est là. Ça me déroute moi-même. Je dois avouer que sa présence est la chose la plus rassurante qu’il m’ait été donné de côtoyer depuis le décès de Jimmy. C’est sûrement une mauvaise idée parce que je peux m’y habituer mais tant pis.

Elle me retourne naturellement la question et je n’ai pas encore décidé sur comment présenter la chose. Je me vois mal lui expliquer que Jimmy a pété les plombs, qu’il a tué quelqu’un avec son don qu’elle ne soupçonnait pas et que j’ai tout plaqué pour partir avec lui avant qu’on ne le découvre. Je ne peux pas dire la vérité à Megan mais je ne peux pas lui mentir. De un parce qu’elle a toujours réussi à deviner quand je lui cachais quelque chose et de deux parce que je déteste mentir surtout aux gens qui sont ou ont été important pour moi. Je réajuste ma position dans le canapé mais j’ai conscience qu’aussi décontracté que je pourrais avoir l’air, elle sait que je suis loin d’être à l’aise ici avec cette conversation. C’est vrai qu’il n’y a pas beaucoup qui m’atteignent depuis que mon frère s’est suicidé mais là il s’agit de mon ex-femme. Je n’ai pas eu beaucoup de relations sérieuses dans ma vie, Megan a été la première avec qui je me sentais de m’impliquer à deux cent pour cent. Elle est et restera toujours la seule à mes yeux. Ça ne m’intéresse plus maintenant, le mariage et la vie tranquille. C’était elle ou personne donc voilà. Mais peu importe. « Ça ne fait que…Deux mois à vrai dire. » Deux mois. Déjà. Je reprends une gorgée du jus d’orange et soupire ensuite. Comment lui expliquer sans trop en dire… Je suis tellement éreinté en plus mais heureusement, sobre. Ma mine s'est un peu assombri malgré moi quand j'articule « Longue histoire. Les circonstances ont fait que je… Qu’on a dû partir et j’ai préféré faire… Une pause. » En quelque sorte. Si on veut… Je n’ai surtout pas réfléchi à la suite. Je hausse des épaules afin de ne pas paraître trop dramatique, je me force à ajouter « Ça me laisse le loisir de tester d’autres domaines comme ça. » Comme si ça m’intéressait… Je termine mon verre et le dépose sur le meuble le plus proche. « Et toi ? Combien de temps ? T’es un peu loin de tout le monde ici pour le coup… Ça ne doit pas être évident. » Je hisse mon regard jusqu’au sien assez prudemment. Je m’inquiète pour sa santé mais je tente de ne pas trop le montrer. Pas facile de garder les bonnes limites quand tout ce que j’ai envie de faire, c’est la prendre dans mes bras et lui promettre que je suis là maintenant.
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MessageSujet: Re: Take me home [Iseult]   Take me home [Iseult] Icon_minitimeVen 20 Juin 2014 - 16:12

Cette ville était étrange, en effet. Et je n'arrivais pas à m'y faire. Parce que tout se faisait en douce, ici, je le sentais. Alors que moi, j'étais une femme de front. Moi les mensonges, les coups derrière le dos, ça me rend folle. J'ai besoin de vérité, de franchise, et s'il le faut, remettre les points sur les i. Je n'ai pas peur de mettre les pieds dans le plat s'il le faut. Mais ici.. ici, c'est pas comme ça que ça marche et ça me dérange.

-Je confirme. J'ai du mal avec le maire. Avec les habitants. Avec ces règles et ces secrets.

J'espère qu'il ne m'en voudra pas de détester sa ville natale. Quoi que de le savoir ici, ça change la donne. Ça veut dire qu'il ne sera plus 'quelque part dans le monde' il sera 'à quelques mètres, voire kilomètres de moi'. Ça change tout. Mais, n'oublions pas qu'il est marié.

Il parut alors perplexe suite à mes questions. Visiblement, ça confirmait ce que je pensais. C'était pas la grande joie pour lui non plus. Il semblait perdu, en quelque sorte. Et cette période de petits boulots... ça ne lui ressemble pas.

-Ça me laisse le loisir de tester d’autres domaines comme ça.

Malgré moi, je souris. N'importe quoi. Quand tu vis à fond quelque chose, qui aurait envie de tester d'autres domaines ? C'est comme si pendant qu'on était ensemble, j'avais testé d'autres hommes. JAMAIS. Une passion, on ne lui tourne pas le dos. C'est comme ça. Il me retourna alors la question.

-Moi ? Ca doit faire... environ trois semaines, je dirai. J'ai encore des cartons à défaire dans la chambre d'amis, d'ailleurs.

Des cartons que je ne voulais pas défaire, parce que j'avais secrètement l'espoir de quitter cet endroit, de repartir très bientôt. Même si je savais que ça ne serait sûrement pas le cas tout de suite... Je finis par abandonner mon post de surveillance pour rejoindre discrètement le carton de médicaments que j'avais laissé sur la table de la cuisine.

-Je vais nous resservir un verre, dis-je comme prétexte.

Une fois éloignée de son regard de flic, je commence à regarder la notice. Ça fait peur. Il y a pas mal d'effets indésirables ou de contre indications. Je finis par hausser les épaules. J'en ai besoin. Quelle tristesse ! Iseult Megan Holloway, ayant besoin d'anti dépresseurs. Pouah. Je sors les comprimés, et en avale un sans attendre. Une fraction de seconde, je pense à en proposer un à Isaac et à son teint terne et ses traits marqués. Et puis je rigole de ma bétise. J'allais pas me mettre à faire du trafic de médocs, non plus !
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MessageSujet: Re: Take me home [Iseult]   Take me home [Iseult] Icon_minitimeVen 20 Juin 2014 - 17:09

Pas surprenant qu’elle ne s’accorde pas à Radcliff d’aujourd’hui. Même moi, je n’y pige rien depuis que je suis revenu. Il y a une telle tension dans l’air, c’est limite si tout le monde n’attend le prochain coup d’éclat. C’est une guerre tacite qui est pesante à vivre au quotidien. Si j’avais su, je ne serais certainement pas venu mais peu importe puisque je suis là et que Megan aussi désormais. Je me contente d’acquiescer à sa réponse en soupirant pour appuyer un peu ses propos. Je n’ai pas loupé son sourire à la suite, elle me connait. Elle sait que je dis n’importe quoi pour meubler ce que je ne veux pas dire. Heureusement, j’enchaîne pour ne pas qu’on rebondisse là-dessus et elle accepte cette diversion. Trois semaines… Ça reste plutôt récent. Pas bon signe si elle n’a pas défait tous les cartons d’ailleurs… Elle est encore étrangère à l’endroit, ce n’est jamais simple un déménagement. Mais après, il s’agit de Megan. J’ai du mal de ne pas la voir s’adapter ici. Quelque chose cloche forcément et elle me le rappelle en reprenant les médicaments que je lui ai apporté. Je hoche vaguement de la tête quand elle me dit qu’elle va nous resservir. Sauf qu’elle n’a pas pris mon verre. C’est plus fort que moi, je me relève prudemment et la suis dans sa cuisine sans faire de bruit. Je la vois sortir la notice et prendre un cachet ce qui me fait froncer les sourcils. Je ne devrais pas m’emmêler. Je ne devrais pas mais… Mais voilà. C’est trop tard, je sais, j’ai vu. C’est Megan, merde. Je fais exprès de m’annoncer en entrant officiellement dans cette partie, tapant un peu plus fort des pieds avant de m’adosser au mur le plus proche. Mon index et mon pouce reviennent machinalement tourner mon alliance tandis que je m’entends lui dire « Je sais que je ne suis pas la personne la mieux placée pour te dire ça mais… » Je me mords la lèvre inférieure avant de continuer. « … Mais tu es sûre que ça va ? » Je finis par me détacher de la paroi pour faire quelques pas dans sa direction.

Elle va finir par me gifler si je continue – c’est un risque, mais ça n’a pas d’importance. Rien n’en a à part elle. « Ca ne te ressemble pas, Megan. Je suis désolé, j’avais accès au nom des médicaments et je sais ce que c’est… » Mes yeux glissent sur la boîte et reviennent se poser sur elle. « Je comprends que tu ne veuilles pas m’en parler mais… » J’avance une main, effleure la sienne et m’arrête là pour la retirer ensuite sans pour autant lâcher ses yeux, des miens. Je vais sûrement trop loin. Et elle va me le faire remarquer. J’ajoute pour qu’elle comprenne que je suis sincère « … Mais ça m’inquiète… C’est à cause de ce déménagement ? » Je fronce les sourcils ensuite. « Jamais, je n’aurais cru te voir prendre ce genre de trucs… Tu sais que ma mère a déjà fait une dépression… Et tu sais ce que je pense de ce genre de médication. Ce n’est pas une vraie solution. » Je me mords l’intérieur de la joue en réalisant que je recommence à refaire ma morale – c’est plus fort que moi, l’esprit du flic enfoui, assurément. « Excuse… Je ne devrais pas me mêler de tes affaires. Mais je ne pouvais pas faire comme si je n’avais rien vu. » Parce que je me sentirai toujours concerné parce qu’il lui arrive. C’est comme ça.
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MessageSujet: Re: Take me home [Iseult]   Take me home [Iseult] Icon_minitimeVen 20 Juin 2014 - 18:01

Alors que je viens de prendre l'un de mes nouveau copain, je me rends compte que je n'ai pas pris le verre d'Isaac, ni le mien. Alors que je suis censée nous resservir. Catastrophe. J'ai à peine le temps de me retourner que je l'entends arriver. Si je pouvais encore avoir l'espoir qu'il ne sache pas ce que je viens de prendre, il y met fin en m'avouant avoir lu le descriptif de ce qu'il y avait dans ce fameux carton. Et il parle... il parle... il explique qu'il sait pour les anti dépresseurs, que ça ne me ressemble pas, qu'il est inquiet même s'il comprends que je veuille ne pas en parler patati patata, sa mère, ce n'est pas une solution, il s'excuse et... il joint ses mouvements à ses paroles, s'approchant, tendant une main vers moi... Cette main même qui porte cette foutue alliance. Je suis en train de craquer, de devenir folle. Il me rend folle. Jamais je n'avais autant souffert de toute ma vie. Jamais je n'aurai pensé pouvoir un jour souffrir ainsi, d'ailleurs. J'avais toujours été une battante. Là, tout de suite, je n'étais plus rien. Et je n'avais plus envie de ne rien être. Et pour que moi, je pense ça, c'est que vraiment ça n'allait pas fort. Pas fort du tout.

-Excuse… Je ne devrais pas me mêler de tes affaires. Mais je ne pouvais pas faire comme si je n’avais rien vu.

Il est bien connu que j'ai beaucoup de mal à retenir mes émotions, parce qu'elles sont toujours trop fortes pour le petit bout de femme que je suis. Que je sois en colère, heureuse, dévouée ou dégoutée, tout y passe, et à chaque fois mes interlocuteurs n'ont aucune peine à deviner mes ressentis tellement ils sont visibles chez moi. Et ce soir ne déroge pas à la règle. Après avoir laissé parler ma rancœur, j'avais fini par tenter de m'adoucir, de rester calme. Calme est un mot qui ne me convient définitivement pas. Mais là, alors qu'il se montre si attentionné envers moi, prêt à me tendre la main. Lui qui m'a tellement manqué. Tellement. Tellement. Je fond en larmes. C'est plus fort que moi, je ne retiens plus rien. Mes nerfs lâchent une seconde fois pour la soirée, et c'est toujours Isaac qui en est le premier spectateur. Je me sens si faible que mes jambes plient sous moi et je me retrouve accroupie dans ma cuisine, la tête entre les mains, incapable de contrôler ce qui se passe.

Pourquoi fallait-il que je donne autant d'importance aux choses ? Aux gens ? Pourquoi fallait-il que je l'ai aimé si fort pour finir par le quitter par doute, par solitude, par manque de tendresse ? Pourquoi fallait-il qu'aujourd'hui encore, je sois capable de me mettre dans des états pas possibles par sa seule présence ? Et lui, qu'allait-il penser ? Lui qui s'est remarié, et qui est pourtant prêt à m'aider. Cette situation me rend folle, je crois que je l'ai déjà dit, non ?
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MessageSujet: Re: Take me home [Iseult]   Take me home [Iseult] Icon_minitimeSam 21 Juin 2014 - 11:34

Je crois qu’elle va s’énerver. Vraiment. Je crois qu’elle va me hurler de me mêler de mes oignons, d’aller voir ailleurs si j’y suis. Qu’elle me gifle, me fiche à la porte, je ne sais pas. Je crois que quelque part, j’aurais préféré ça. Parce que même si je l’ai déjà vu pleurer plus d’une fois, je ne m’y habitue pas et surtout pas à ce qu’elle craque aussi facilement. Je la vois se décomposer sous mes yeux et ma culpabilité me foudroie. J’aurais peut-être dû la fermer pour une fois, elle n’a peut-être pas besoin qu’on pointe du doigt son instabilité. Elle glisse vers le sol et se recroqueville alors en pleurant. J’ai l’impression de voir Jimmy quand il avait ses crises. Pas Megan, comment Megan peut-elle en arriver à ça ? C’est à cause de quoi ? De qui ? Je panique complétement et pendant quelques secondes, je ne sais vraiment pas quoi faire. J’en perds mon souffle, c’est comme si quelque chose cherchait à m’engloutir. Cette vision est insoutenable et je n’hésite pas finalement un instant à combler la distance qui nous sépare en m’agenouillant près d’elle pour l’entourer de mes bras. Je suis fébrile, ça me fait peur de la retrouver dans cet état. Bon sang… Pas elle aussi. Je la cale contre moi d’un bras et glisse en un geste naturel, instinctif, une main dans ses cheveux. « Je suis là… Je suis là Megan. » Je ne sais pas si elle m’entend mais je ne fais que répéter ça comme si ça allait la soulager. Ma présence est peut-être le déclencheur pour ce que j’en sais. Peut-être que j’ai fait pire que mieux en m’immisçant comme ça ce soir ? Je resserre ma prise autour d’elle. Si je ne m’inquiétais pas autant de sa réaction, je profiterais de cette étreinte, du fait de pouvoir humer à loisir son odeur au moins une dernière fois. Pendant un long moment, je ne dis rien. Je me contente de la serrer contre moi comme si c’était la chose qui me restait au monde. En vérité, c’est sûrement le cas. J’ai tout perdu. Tout.

Je décide d’annihiler le silence entre nous après quelques minutes. Je recule légèrement et pose une main prudemment sur sa joue. « Qu’est-ce qu’il se passe vraiment ? » Je glisse mon pouce sur sa pommette, cherchant à supprimer les traces de ses larmes. « Il s’est passé quelque chose ? » Mon regard fouille le sien en quête d’un élément de réponse. C’est fou qu’en si peu de temps, on soit si « proches ». Enfin pour ma part du moins… Je n’hésiterais pas à sauter d’un pont pour elle encore. Mais ce n’est sûrement pas réciproque. C’est elle qui a voulu le divorce après tout… Tout ça est trop compliqué. Je ne pensais pas la retrouver dans cet état, je ne pourrais pas supporter de la savoir comme ça. Je finis par la prendre par les épaules pour la relever alors calmement. « Je peux faire quelque … Chose ? » Je suis vraiment sincère encore une fois. Je n’ai pas pu sauver Jimmy, je n’arrive pas à me sauver non plus mais je peux peut-être l’aider elle, du moins essayer…
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