i. comment êtes-vous entré parmi les hunters?
  A vrai dire, je n'ai pas réellement eu le choix, lorsque le nouveau maire est arrivé à la tête de la ville, mon père m'a poussé à devenir un Hunter. Il est extrêmement proche du maire et par conséquent suit ses idées avec conviction, ce n'est pas réellement mon cas, mais étant le seul enfant Sanders, le choix n'était pas vraiment permis.

   ii. avez-vous déjà effectué votre devoir de chasseur ?
   Sérieusement ? Tu me demandes si j'ai déjà tué quelqu'un ? Je veux dire en temps normal personne poserais une telle question, à part la police ou bien les services secrets. Non je n'ai jamais tué personne et pour tout dire plus j'attendrais ce moment, mieux je me porterais. On est tous humains, non ?! Alors non je n'ai pas encore effectué mon devoir de chasseur.

   iii. les mesures du traité de protection des mutants vous font-elles peur ?
  Peur ? Non en aucun cas. Déjà en temps normal je n'ai pas peur, jamais, de rien. Ah si Rose et ses crises de colère, ça, ça me fait peur. Parce qu'elle crie beaucoup et je suis presque sur qu'elle peut tuer quelqu'un d'un seul regard. Non je n'ai pas peur de ce traité et entre-nous, j'espère que les Hunters vont mettre fin à cette pseudo guerre.

   iv. que pensez-vous de l'élection récente de thaddeus lancaster à la tête du comté ?
   Devant mon père, pendant les réunions de famille, dans les grandes soirées caritatives, la réponse est simple : oui. Oui c'est une très bonne chose, oui parce que c'est un grand ami de ma famille, enfin de mon père. Ils sont associés et il veut simplement faire le bien autour de lui. En réalité pour moi ce n'est qu'un connard fini. J'espère qu'un jour on lui rendra la monnaie de sa pièce, mais en tant que Sanders le silence est de mise, je n'ai pas le choix, je dois garder secret mes idées et faire face à la réalité. Lancaster est l'avenir de Radcliff.

Ce soir Jackson est en mode pingouin. Enfin c'était selon les mots de Rose. En effet quand la jolie brune avait trouvée son meilleur ami en costume avec nœud papillon, forcément il avait eu droit à quelques taquineries. Oui mais voilà, Jackson détestait ça, surtout ce genre de soirée où tout le monde devait bien se tenir, c'était un peu le concours de la plus belle robe ou qui remportera le plus beau contrat. Enfin pas tellement à Radcliff. Jackson appelait ça la soirée des terroristes parce que c'était le rendez-vous de la plupart des Hunters. Hunters, les chasseurs, c'étaient ceux qui persécutaient les transmutants ou plutôt les tuaient comme des animaux. Son père en était un, la plupart de ses collaborateurs aussi et bien sur le plus proche ami de son père : le maire. Officiellement ce genre de soirée n'était là que pour récolter des fonds pour des associations afin d'aider les orphelins d'Afrique subsaharienne, c'était une belle couverture qui permettait aussi au maire d'avoir droit à une belle image. En réalité ils étaient tous là pour parler des dernières attaques contre les transmutants ou bien pour planifier l'assassinat des êtres dit "anormaux". Oui Jackson n'avait pas sa place dans cette soirée, mais qu'il le souhaite ou non, il était sur le point de devenir l'un d'entre eux. En effet depuis quelques semaines, il suivait l'entraînement pour devenir hunter avec l'un des plus psychopathes qui soient, enfin il était extrêmement doué dans son domaine. Il s'agissait d'un ancien militaire qui avait été renvoyé pour manquement à l'honneur en assassinant une famille afghane alors que cette dernière ne représentait en aucun une menace pour son régiment.

Assit au bar, toujours en gardant un œil sur sa mère, Jackson attendait simplement le moment où il pourrait quitter la soirée, néanmoins cela allait devenir plus énervant que cela ne l'était déjà. « Jackson. » Se retournant, le jeune homme eut envie de se jeter sur son père pour lui arracher se sourire bienveillant qui ornait son visage, néanmoins sans un mot, le garçon se leva pour rejoindre son père qui était accompagné du pire hypocrite qui soit. « Jackson laisse moi te présenter le sauveur du pays, monsieur le maire Thaddeus Lancaster, Thaddeus voici mon fils, Jackson. » Serrant la main du maire avec un sourire aussi faux que les seins de Kim Kardashian, Jackson tenta tout de même de faire bonne impression. « Jackson Sanders, oui je souviens de toi. J'étais venu voir la finale du championnat inter-lycée. Tu étais le quaterback et capitaine si je me souviens bien. Wow six touchdown, trois plaquages et une passe décisive, on peut dire que je dois te remercier, Radcliff n'avait plus remporté un championnat depuis des années. » Surpris d'être une connaissance du maire, Jack hocha la tête. « Bien merci monsieur, c'est un honneur que de vous rencontrer et encore plus de savoir que vous m'avez vu jouer. C'est plutôt à moi de vous remerciez, merci d'avoir choisi de sauver Radcliff. » Voilà, il venait de réciter parfaitement le texte que papa avait demandé et il avait envie de vomir. Tandis que les deux hommes commençaient à parler football, une question interpella le jeune Sanders. « Dis moi Jackson, ton père m'a avoué que tu étais un garçon brillant, néanmoins j'ai une question, vas-tu à l'église avec tes parents. » « Oui bien-sûr tous les dimanches monsieur. » Voilà par une simple réponse à une simple question, Jackson venait de rassurer le maire. En effet le recrutement des jeunes Hunters se faisait par l'église de la ville, par conséquent en avouant qu'il allait régulièrement à l'église, Jackson venait de confirmer qu'il venait d'intégrer le programme des chasseurs de mutants. D'un autre côté, impossible pour le fils de Rodd Sanders d'y échapper.

Souffle court, mal de tête, lèvre ouverte et douleur insoutenable tout le long des côtés, Jackson tenait de reprendre un brin d'air frais, néanmoins un énième coup le long de sa colonne vertébral termina de l'achever. Cela faisait presque trois heures qu'il mordait la poussière, littéralement. Son formateur l'avait emmené dans une sorte de QG où plusieurs jeunes hommes de son âge, voir plus jeunes, s’entraînait. Jackson était un garçon plein de muscles, qui possédait une certaine force, mais il refusait d'entrer dans la bagarre, car plus il accepterait l’entraînement, plus il serait temps pour lui d'aller chasser le mutant. Alors même s'il devait souffrir, il préférait ça à rentrer dans le jeu. Se relevant avec douleur, Jackson réussit enfin à se mettre sur pied, non sans grimacer une ou deux fois. Il savait qu'il décevait tout le monde, surtout son père, mais vu la haine qu'il pouvait posséder envers ce dernier, grand bien lui face, il continuait. Il savait aussi que sa mère détestait le voir rentrer dans un état pitoyable, qu'un jour il arriverait à la délivrer de l'emprise de son père et qu'elle était contre les Hunters, mais elle ne pouvait rien dire, parce qu'elle était mariée à un monstre qui était l'un des cerveaux de ce programme destructeur aussi bien pour les mutants que pour les hunters, il savait que sa mère était contre l'idée qu'il devienne un assassin, mais il n'avait pas le choix.

Faisant face à son instructeur, Jackson savait qu'il allait morfler encore une fois. « Ecoute Sanders, il est temps que tu ouvres les yeux. Imagine que ses mutants s'en prenne à ton père, à ta mère ou bien à ta copine là .. Rose ! Bah ils vont en faire qu'une bouchée » Relevant le regard vers l'ex militaire face à lui, Jackson serra les poings et la mâchoire. Jamais il ne laisserait quelqu'un s'en prendre à sa meilleure amie. Rose et lui c'était une histoire qui durait depuis près de dix ans. Elle était son pilier, son bol d'air dans une monde intoxiqué par la xénophobie et la peur. Elle était la seule personne capable de le faire sourire après avoir assisté à des vidéos où il voyait des jeunes de son âge se faire assassiner sauvagement par d'autres adolescents. Rose était aussi une fervente défenseur de la cause mutante et elle n'avait absolument pas idée que son meilleur ami était sur le point de devenir l'un de ses barbares assoiffés de sang et de violence. Même s'il l'était contre son gré, jamais elle ne l'accepterait et c'est pourquoi il gardait ce secret, un secret qui commençait à peser lourd sur sa conscience.

Sortant de ses pensées, il asséna un violent crochet du droit à son instructeur avant de s'en aller, personne n'avait le droit de parler de Rose ainsi. Personne. Levant son regard vers son père qui semblait surveiller tout depuis son balcon, il put lire dans ses yeux de la déception, de la méfiance, mais surtout une promesse : il n'allait pas échapper longtemps à ses responsabilités.