i. êtes-vous originaire de radcliff ?
Radcliff fut à la fois le berceau et le tombeau de la famille Reynolds, jadis, il étaient une famille respectée de tous, ils étaient salués lorsqu'ils arrivaient en ville, ils étaient riches et honnêtes, et puis la Grande Dépression a tout balayé, leur belle vie, leur fortune, leur gloire, tout à disparu sous la tempête. Joan Reynolds, le grand père ne l'a pas supporté et il a fait disparaitre l'honnêteté qui avait toujours été de mise dans la famille et la descente aux enfers à continué. Le père d'Angie, attaché à sa patrie, à décidé de rester en ville et ce, malgré la mauvaise image que sa famille avait désormais, et, de ce fait, Angie est née à Radcliff.

 ii. avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?
Malheureusement pour elle, a fait les frais de la haine d'un groupe de hunters il y a peu, elle en a d'ailleurs encore quelques ecchymoses. Si, avant cela elle n'avait jamais été vraiment inquiétée par ce groupe de fous, vu que, grâce à son don, elle pouvait les manipuler et les pousser à se détourner d'elle, elle fait désormais attention à son comportement et aux personnes qui l'entoure. Elle hait du plus profond de son être ces personnes mais n'attend que l'occasion de pouvoir leur montrer qui est réellement le maitre entre eux et les mutants.

 iii. utilisez-vous beaucoup votre don ?
Depuis sa plus tendre enfance, Angie use de son don dans toutes les situations, au début elle ne comprenait pas qu'elle était différente, elle pensait juste que ses parents cédaient à ses caprices et qu'elle n'y était pour rien là dedans. Mais, à l'adolescence, elle a compris que ce n'était pas qu'une persuasion banale, elle s'y est essayé de nombreuses fois, même sur des inconnus, avec des actions de plus en plus importantes, de plus en plus folles, elle insinuait ses désirs dans leur esprit pour les pousser à y répondre et désormais elle use de son don pour voler, ce n'est pas très catholique direz vous mais, au moins, elle n'a pas à être violente, et elle se protège, elle adore son don, elle le considère comme une œuvre de Dieu et peut-être la meilleure.

 iv. pensez-vous que les mesures mise en place par le gouvernement sont suffisante ?
Le gouvernement? Elle le porte encore moins dans son cœur que les hunters, elle estime qu'ils ne font strictement rien pour sa cause, pour la cause de tous les mutants et qu'ils se contentent de se donner bonne conscience sans aller plus loin. Et puis, ce dépistage, c'est pour elle un moyen détourner de tous les surveiller, de leur arracher petit à petit leur liberté. Non, elle ne considère pas les mesures prises par le gouvernement suffisante, encore pire, elle les considèrent prises à l'encontre de leur intérêt à tous.

Un grognement sourd s’échappe des lèvres du jeune homme tandis qu’il te repousse fermement. « Angie ! Tu as recommencé ! Putain je l’ai senti ! J’ai vu tes yeux !» S’exclame-t-il en serrant les poings, évitant ton regard et te tournant le dos te laissant pantelante au bord du lit. Tombant en arrière sur celui-ci tu laisses échapper un léger soupir et demande doucement t’appuyant sur tes coudes pour pouvoir l’observer d’un œil : « Recommencé quoi bébé ? » susurres tu innocemment. Tu ne comptes pas avouer ses torts, et ce, même si tu sais très bien ce qu’il te reproche. Il devait comprendre que s’il te voulait c’était avec ton don, sinon, il pourrait aller trouver une petite humaine lambda bien sage… « Arrête de jouer l’innocente tu sais très bien de quoi je parle ! » Reprit-il, en colère en se retournant vers toi. Faisant la moue tu te redresses, charmeuse et entoures le cou de son amant avec tes bras déposant de légers baisers sur sa mâchoire, mordillant doucement son oreille. Tu savais bien qu’il adorait ça, tu arrivais toujours à le faire fondre. Mais cette fois ci, cela n’eut pas l’effet escompté, se glaçant il se recula, te fuyant et détachant tes bras : « Tu m’avais promis d’arrêter ! » Recommença-t-il à scander en te poussant à nouveau. Grognant en tombant sur le sol tu baissas les yeux, prenant un air désolé et murmura doucement : « Jarod… » Tu comprenais bien, que parfois, avec lui, il fallait juste apprendre à mettre sa fierté de côté, et ce, même si c’était particulièrement difficile pour toi. Tu ne faisais même pas exprès de le manipuler, c’était un réflexe bien trop ancré en toi à chaque fois que tu demandais quelque chose… Depuis ta plus tendre enfance, tu avais utilisé cette capacité pour vivre comme une princesse, menant à la ruine tes parents qui faisaient tout pour répondre à n’importe lequel de tes caprices. Tu avais vécu dans l’opulence tout en étant presque à la rue, étrange paradoxe qui t’as marqué depuis ta plus tendre enfance. Tu voyais tes parents ramer pour pouvoir t’offrir la poupée dont tu rêvais, tu les voyais, les yeux fatigués à force de passer de longues journées à s’acharner au travail, à se crever à la tâche pour pouvoir rendre leur petite fille heureuse. Tu t’étais promis de ne jamais avoir à vivre tout cela, de ne jamais avoir à trimer pour finir le mois, tu avais besoin de luxe, de belles choses, de restaurer les apparences et tu avais compris que ce n’était pas le travail qui payait, c’était la ruse.  Tu avais un don, tu devais t’en servir, sinon, à quoi bon ? « Tu ne peux pas manipuler ton petit monde à ta guise Angie, tu dois te sentir bien mal dans ta peau si tu te sens obligée de manipuler toutes les personnes qui t’entourent pour les forcer à t’aimer… » Cela résonne comme une claque dans tes oreilles et tu baisses les yeux, réellement honteuse cette fois ci. Il restait froid et sourd à tes plaintes, il ne comprenait pas, ou justement comprenait-il peut être trop bien les raisons qui te poussaient à te comporter ainsi… « Tu n’as pas le droit de faire ça, comment pourrais-tu me croire quand je te dis que je t’aime si tu passes ton temps à me pousser à te le dire ? A me pousser à t’aimer ? » Continua-t-il en évitant toujours ton regard. Tu as envie de lui hurler d’arrêter, de te relever et de te jeter sur lui pour le faire taire par n’importe quel moyen, tu ne supportais pas qu’il arrive à s’infiltrer dans ton esprit comme ça pour y retrouver tout ce que tu désirais le plus au monde cacher. Doucement redressant la tête tu murmures : « Tu as recommencé Jarod, je l’ai senti… Tu m’avais promis d’arrêter… »





Bang, un coup de feu résonne dans tes oreilles et tu le vois s’effondrer, comme au ralenti. Tu as le temps de voir sa bouche se muer en un rictus de douleur et son rire se muer en cri. Tu as envie de te jeter sur lui, sur celui qui avait osé le toucher mais tu ne voyais plus que lui. Lâchant la liasse de billets que tu tiens à la main tu te précipites vers lui, oubliant tout ce qu’il y a autour de vous… La supérette, les témoins, cet homme qui avait tiré et l’arme qu’il tenait toujours à la main.  « Bébé ! » T’écris-tu en t’agenouillant près de lui. Les mains tremblantes tu déchires son tee-shirt et découvres avec horreur la plaie sanguinolente qui prend place sur son ventre. « Oh mon dieu ! » Murmures-tu. Tu n’avais jamais pensé que cela puisse aller si loin, d’habitude, tout se passait bien, personne n’opposait aucune résistance, vous n’aviez jamais usé d’arme ou de violence, quelques mots de ta part suffisaient à calmer tout le monde mais, cette fois ci, cela avait été différent. Tu ne comprenais pas pourquoi cet homme ne t’avait pas obéis. Tu avais peur, tu refusais de l’abandonner ici et pourtant si tu ne le faisais pas vous finiriez tous les deux en prison, ou pire… « Jarod ! » T’exclames-tu en appuyant avec force tes mains sur la plaie pour en ralentir le saignement. Tu le vois qui s’éloigne lentement de toi, son regard commence à se brouiller et le sourire quitte peu à peu son visage : « Putain Jarod je t’interdis de claquer maintenant ! Tu m’entends ? Je t’interdis ! » Lui ordonne tu, sentant des larmes couler sur tes joues. Mais rien n’y fait, il s’éloigne encore, ta persuasion n’a aucun effet contre la mort qui s’immisce peu à peu dans ses veine.  « Jarod je t’en prie reste avec moi, regarde-moi, Jarod ! » Reprends-tu en plongeant ton regard dans le sien… Tu espères y trouver cette lueur de malice qui y tenait toujours une place prépondérante. Tu espérais le voir se relever comme si de rien n’était et le serrer contre toi en le frappant de toutes ses forces alors qu’il te dirait quelque chose comme Je t’ai bien eu princesse, tu aurais dû voir la tête que tu faisais ! Mais cela n’arriva pas, dans son regard tu ne trouves que le reflet de ta propre peur, peut-être est-il déjà parti mais tu continues à appuyer sur la plaie, tu continues à le secouer frénétiquement : « T’as pas le droit de m’abandonner ! Tu m’entends… Tu n’as pas le droit ! » Tu espères le faire rester, comme tu as toujours réussis à faire depuis quatre ans, malgré toutes les engueulades, malgré tous les drames, les disputes et les prises de consciences tu veux qu’il reste… Mais, c’est trop tard… « Jarod ! » Tentes-tu une dernière fois avant qu’une dure poigne te prenne par les bras pour te relever et t’entraîner loin de lui : « Non ! Lâche-moi ! Lâche-moi espèce de sale… » Tu es prise d’une quinte de toux à cause des sanglots qui se bloquent dans ta gorge et tu te laisses éloigner en criant son nom. Tu sais très bien que tu ne peux pas rester, tu sais aussi que c’est trop tard et que tu l’as perdu. Tu passes des larmes à la colère en quelques secondes, tu as envie de tous les tuer, y compris l’homme qui te maintiens assise à l’arrière de la camionnette. « Ton frère est mort putain ! Il est mort ! MORT ! Et tu ne fais rien ! » T’écris tu en le frappant de toute la force que tu possédais, sans grand succès.




Retour aux sources, retour à l’endroit où tout avait commencé. Si tu avais presque fais le tour du globe entrainée par tes aventures, le seul endroit où tu te sentais vraiment chez toi, c’était Radcliff. Tu y étais née, et avant ça, tes parents, tes grands parents et arrières grands parents y étaient nés, tous tes ancêtres avaient passés leur vie dans cette ville et toi tu ne pouvais t’empêcher d’y retourner dès que tu en avais l’occasion… Et, cette fois-ci, c’était plus qu’une occasion, c’était une nécessité pour toi. Depuis le décès de Jarod, depuis que son propre frère avait perdu la tête, refusant de relever la tête, prenant le partie des autorités pour blanchir son nom, tu avais besoin de retrouver un équilibre, près des tiens, et ce, même si tes parents ne t’adressaient la parole depuis des années, depuis que tu avais préféré choisir le partie de ton grand père, le grand Joan Reynolds, connu pour le braquage de dizaines de banques et qui fut, depuis le moment où tu as appris qui il était, ton modèle. Ils ne voulaient plus jamais entendre parler de cet homme qui avait jeté la honte sur le nom des Reynolds alors que toi, tu étais émerveillée à chaque nouvelle chose que tu apprenais sur lui.  C’était ton inspiration, il avait eu la force et le courage de braver les interdits pour s’offrir une vie meilleure, pour récupérer ce qu’on lui avait volé et tu comptais bien poursuivre son effort, retrouver la vie que tu mérites d’avoir et non vivre dans l’ombre de tous ces voleurs. Tout en rangeant tes dernières affaires dans ton nouveau chez toi tu pensais à ta vengeance, bientôt toutes ces années de galère ne seraient qu’un mauvais souvenir…