it's not just your body, gotta keep it up with me

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Il n'était si tard que cela. Il faisait encore jour quand j'arrivais enfin dans ma rue. J'avais marché pendant des heures à la recherche d'une galerie qui voudrait bien de mes œuvres. Portfolio en main, j'avais écumé toutes mes réserves. J'étais fatigué de cette longue et pénible puisque aucun de ces foutus galeristes ne voulaient de mon travail. J'étais un artiste peintre incompris et dont le travail ne réveillait pas les foules. Je les emmerdais tous. Un par un. Et je leur montrerais que mes toiles pouvaient plaire à certains adeptes de l'art qui ne jugent pas uniquement sur l'anonymat de son créateur. Je me battais depuis toujours pour percer mais je restais encore dans les bas-fonds du métier. C'est pourquoi ma vie professionnelle ne s'arrêtait pas uniquement à cela et que j'étais également stripteaseur et escort dans un des clubs de la ville. Je gagnais extrêmement bien ma vie grâce à ce monde et je n'en avais pas honte. Je me trémoussais devant des inconnus pour vivre et je traînais des hanches. Ces phrases, je les garderais toujours en tête. Colt m'avait blessé en commentant ainsi mon 'deuxième métier'. A croire que je n'étais qu'un cul qui assouvissait les fantasmes de ses clients. Je valais mieux que ça. Il avait touché ma dignité et ma fierté pour l'anéantir en quelques mots bien placés. Je le détestais pour ça et, pourtant, je n'arrivais pas à l'oublier. Je pensais à lui quasiment tous les jours et cette semaine de vacances que j'avais prise n'arrangeait rien. Il me hantait l'esprit, quitte à venir s'immiscer dans mes rêves. J'en devenais fou. L'embrasser lors de notre dernière rencontre était la pire des absurdités. J'aurais dû me retenir, résister et m'enfuir au lieu de lui prouver qu'il n'existait pas qu'une relation stripteaseur/client entre nous. Je n'étais qu'un abrutis, voilà tout ! Encore heureux, j'avais évité de le recroiser. Je n'avais pas mis les pieds au club pour cette raison. Ces soudaines vacances n'avaient été prises que pour lui échapper et lui montrer que je pouvais ne pas être là pour lui à tout moment. J'espérais juste que mon stratagème de secours fonctionnerait et j'étais encore loin d'en être certain.

J'arrivais devant ma maison. J'empruntais la petite allée menant à ma porte d'entrée sans prendre la peine de vérifier le courrier. J'étais lasse, fatigué et je n'avais pas envie de me prendre la tête avec de nouvelles factures à payer. Je m'apprêtais donc à sortir mes clefs quand je remarquais que ma porte était entrouverte. Je me stoppais d'un coup. Un hunter m'aurait-il repéré ? Quelqu'un savait-il qui j'étais et qu'elle était ma véritable nature ? La peur m'envahit soudainement. Je poussais ma porte en silence et entrais aussi silencieusement dans ma demeure. Je ne percevais aucune bruit comme si personne n'était là. Pourtant, le vêtement que je trouvais quelques mètres plus sur le sol n'était pas le mien. Mon cœur battait la chamade et je continuais d'avancer, découvrant des chaussures puis un tee-shirt. Je restais sur mes gardes et sursautais comme un fou quand un plongeon réveilla tous mes sens. Je m'approchais alors de la baie vitrée, suivant à la trace cet inconnu avec ces chaussettes, son jean et son boxer que je ramassais contrairement au reste. Je le gardais entre mes mains, avançant sur la terrasse. J'étais prêt à attaquer, à envoyer une éclair quand je le reconnus. « Colt ?! » Lui. Ici. Chez moi et dans ma piscine. Il nageait tranquillement pendant mon absence. « Sors de là et dégages de chez moi ! » J'étais énervé et en colère. Il m'avait fais peur le connard et je le détestais d'autant plus. Je m'approchais du bord de la piscine et l'observais un instant. « Mais... » Il était nu. Je détournais les yeux de son corps, jetant son boxer que je tenais toujours entre mes mains derrière moi. Mais la tentation étant trop grande, mon regard se faufila jusqu'à sa musculature. Je le contemplais, le détaillant de la tête aux pieds et m'arrêtant plus longtemps sur ses fesses que je voyais pour la première fois. J'en étais presque déstabilisé. « Allez, sors de ma piscine ! Je ne t'ai pas autorisé à rentrer par effraction chez moi alors reprends tes affaire et tires-toi avant que... Avant que je... » Je ne réussis pas à terminer ma phrase, la vue qu'il m'offrait me faisant perdre mes moyens.

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Colt. Il était la dernière personne que je pensais trouver chez moi. Un ami, peut-être (bien que j'en avais très peu). Un autre mutant, probablement. Un hunter, pourquoi pas. Mais pas lui. Je ne savais même pas comment il avait eu mon adresse. Je restais discret à ce sujet mais il était là. Et nu. Dans ma piscine. Nageant comme si c'était la sienne. Je ne l'acceptais pas. Sa présence m'insupportait et, pourtant, je ne peux détacher mon regard de son corps si parfaitement sculpté. Il était beau. Il était attirant. Mais son caractère de cochon faisait de Colt un homme impossible à vivre. Autrement dit, un vrai connard. Et les cons, je ne les supportais pas car j'étais pareil qu'eux. Et se voir dans le visage d'un autre était plus que dérangeant pour moi. « Tss pourquoi tant de haine ? Je veux juste profiter de ta piscine Romanov, tu peux garder tes vêtements pour cette fois ne t’en fais pas... » Je serrais les poings et grimaçais. Cependant, sa nudité me déstabilisait. Je n'avais pas l'habitude d'être celui qui regardait. A l'accoutumée, j'étais celui qu'on regardait et qu'on payait pour se dénuder. En cet instant, j'avais tout pour moi. Colt que j'observais et sa nudité. Je restais étonnement silencieux malgré tout, même si ma colère finit par surgir. Je lui criais dessus encore une fois, lui ordonnant de quitter cette piscine qui n'était pas sienne. Mon audace fut pourtant arrêté. Mon courage et ma fierté en prirent un coup car je ne pus terminer ma menace. Je bafouillais. J'hésitais. J'étais plus que déstabilisé. Il s'avança contre le rebord de l'étendu d'eau et je le regardais faire de haut. Je ne voulais plus lui parler. Je ne désirais plus le voir mais je n'arrivais pas à jeter mon regard autre part. J'étais comme hypnotiser par son corps, sa prestance et sa présence. Le trentenaire était un homme séduisant, sous tous les points de vue. Je levais les yeux au ciel quand mon cœur se mit à battre plus fort. Je ne devais pas craquer. Je ne pouvais pas lui tomber dans les bras, même après ce baiser que je lui avais donné au bar. C'était tout bonnement impossible.

« Avant que tu quoi Romanov ? Arrêtes de jouer au rabat joie et joins toi à moi, elle est bonne. » Non, l'heure n'était pas à la baignade. « Sors de là, Colt ! » Lançais-je une nouvelle fois. Ce dernier semblait réagir. Il me tendait sa main et, comme un abrutis, je lui donnais la mienne pour le faire sortir de là afin qu'il dégage de ma maison. J'étais con et mon impatience allait se payer cher. En effet, alors que nos mains se liaient, ce dernier tira dessus et m'envoya dans l'eau par surprise. Je plongeais ainsi tête la première et en costume dans ma piscine. Sous l'eau, je réalisais la duperie et remontais rapidement à la surface pour lui gueuler dessus. Encore une fois. « Mais t'es vraiment con ou tu le fais exprès ?! » Je replaçais mes cheveux et essuyais mes yeux. « Putain, Colt !! C'est un costard à plus de 500 dollars ! Et mon portable... T'es trop con ! » Enragé, je retirais alors ma veste et la balançais sur la terrasse. Je retirais mes chaussures, mes chaussettes et déboutonnais ma chemise. J'étais énervé mais ça, Colt s'en foutait. Je le voyais bien en train de rire dans son coin à me regarder me déshabiller avec difficulté. Je terminais même par arracher les derniers boutons de ma chemise que je jetais comme une malpropre sur la terrasse également. Je jetais un regard noir au garde du corps tandis que le ciel s'assombrissait. Mes émotions influençaient mon pouvoir et le jeune Andersen, bien malgré lui, réussissait à tous les coups à le faire se manifester à mon insu.

Je soupirais, me retournant dans un instant de pudeur, et retirais ma ceinture. Mon pantalon glissa le long de mes jambes dans la seconde qui suivit. Je le balançais avec le reste et me retrouvais maintenant en simple boxer. Je m'arrêterais ici pour ce soir. Je levais alors la main sans même tourner mes yeux vers Colt. « Et ne dis rien ! Je ne veux rien entendre de ta bouche ! Tout ça, c'est de ta faute ! » Je soupirais encore une fois, nageant quelques mètre pour rejoindre le rebord opposé à celui de Colt. Je me retournais et le fixais méchamment. Les éclairs grondaient au-dessus de nous et j'en étais le seul responsable. Nous n'avions plus qu'à attendre la pluie afin de pouvoir échapper à cette situation impossible. « Pourquoi t'es là, Andersen ? » Comme lui, je jouais sur son nom de famille. Il n'était pas le seul à pouvoir le faire.

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« Ne t’en fais pas Romanov, je sais que t’en as une petite, pas besoin de te cacher. » Je l'emmerdais royalement. Il ne s'était jamais plains jusque là. Colt n'avait jamais émis la moindre déception concernant le contenu de mon string quand il était lui-même client au club de striptease. Je prenais donc sa remarque pour une vulgaire tentative d'essayer m'énerver. Ça ne marcherait pas. Notre passé commun me confirmait, au contraire, qu'il était attisé par tout ce que j'étais et par tout ce que j'avais pu lui montrer à travers ces différentes soirées où il m'avait payé pour me déshabiller. Je lui ordonnais alors de ne rien dire, de se taire parce que je ne voulais pas entendre le son de sa voix. Il s'exécuta et j'en étais ravi. Pourtant, ce silence d'or ne resta pas longtemps et des mots sortirent alors de sa bouche. Je le regardais, outré de son comportement. « Putain, mais c’est juste de l’eau, remets-toi Loukàs, elle va pas te bouffer ! » Oui, ce n'était que de l'eau. Mais là n'était pas le problème, c'était lui mais le garde du corps ne le comprenait pas. Le problème s'était sa présence, son comportement et cette attirance physique que je ressentais à son égard. Ainsi, je m'écartais, nageant quelques mètres pour me retrouver à l'opposé de sa position.

Question posée, je le regardais réfléchir. Il semblait confus, perdu tandis qu'au-dessus de nos têtes les éclairs jouaient selon mes humeurs. « Tu me manquais… » Finit-il par m'avouer. Je m'esclaffais de rire sans pouvoir me retenir. C'était là la pire connerie que j'avais entendu de ma vie. « Oui, biensur. C'est mon cul qui te manque tant. » Lui lançais-je au visage tandis que je le voyais se rapprocher. Je n'émettais aucune objection. « Une semaine de vacances et monsieur Andersen est dans tous ses états. Dois-je le prendre comme un compliment ? » C'était une question rhétorique qui n'attendait aucune réponse. Je m'amusais, jouant de ses aveux pour le rendre faible et insignifiant à mes yeux. Pour une fois que j'avais de quoi le rabaisser, j'en profitais. Je remarquais alors qu'il était bien plus près que je ne l'aurais imaginé. Colt se collait à moi. Son torse était contre le mien. Je sentais la chaleur de son corps sur le mien. J'en frissonnais. Cependant, le plus insupportable restait sans nulle doute l'appui de son entre-jambe contre le mien. Je ne savais plus où donner de la tête. S'il m'avait laissé l'opportunité de le dominer, je me retrouvai actuellement six pieds sous terre. Il m'avait entre ses mains et me coinçais entre lui et le rebord de la piscine. Il jouait également de ses lèvres sur ma joue et je ne tardais pas à réagir comme tout l'aurait fais en cette situation. « Enfin, pour être parfaitement honnête avec toi, j’étais passé te voir, tu sais pour te rendre ton baiser, mais ta piscine m’a fait de l’œil, je n’ai pas su résister. » La foudre tomba non loin de nous. J'étais émotionnellement troublé et mon pouvoir s'en ressentait.

« STOP ! ARRÊTES ! » Criais-je soudainement Je le regardais, fixant ces sublimes yeux bleus. Me dégageant de son emprise en poussant son torse de mes deux mains, je terminais par plonger tête la première dans l'eau clair de la piscine pour ne plus avoir à le voir ni à l'entendre. Sous l'eau, j'étais seul et j'avais grand besoin de solitude pour penser à tout autre chose qu'au corps nu de Colt. Je remontais à la surface et une éclair de plus retentit. Elle était plus loin mais je sursautais quand même. Je me retournais alors vers le trentenaire, me demandant pourquoi j'étais dans tous mes états. Je soupirais, observant à nouveau la parfaite musculature de mon client préféré. L'orage semblait se calmer. « Bon écoutes... On va pas se mentir. Ca ne sert à rien. » J'attendais qu'il pose ses yeux sur moi pour continuer. « Oui, je t'ai embrassé. Oui, ça s'est passé, t'es tout content, ça t'a excité et ça t'excite toujours... Mais sache que ça n'arrivera plus ! Tu peux te déshabiller, t'exhiber devant moi et chez moi, ça ne se produira plus. C'était une grosse erreur et je me dégoute encore de l'avoir fais comme ça sur un coup de tête. Alors, s'il te plaît, va-t-en. »