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 [Mattelander] Please, just leave me alone

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Matthias Callahan
Matthias Callahan

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SUR TH DEPUIS : 10/12/2016
MessageSujet: [Mattelander] Please, just leave me alone   [Mattelander] Please, just leave me alone Icon_minitimeSam 26 Aoû 2017 - 1:03

Please, just leave me alone
Emotions are trapped set on lock. Got my brain stuck goin through the motions. Only I know what's up. I'm filled up with pain. Tryin' to gain my sanity. Everywhere I turn its a dead end infront of me. With nowhere to go gotta shake this anxiety. Got me feelin' strange paranoia took over me. And its weighin' me down. And I can't run any longer, yo. Knees to the ground.


Deux semaines et quatre jours, qui avaient été compté, tel le bagnard inscrivant dans la chaux les jours révolus de sa peine. Dix-huit journées, rayées soigneusement dans son calendrier mental, le séparant de l'instant T de sa sortie. A l'entendre, on aurait put croire qu'il était en prison. Aux yeux de Matthias ça y ressemblait quelque peu. Rester cloitré dans une chambre à tourner en rond, sans but ni occupation, ça avait de quoi le rendre un peu dingue. Rien qui puisse le détourner de la douleur qui lui rongeait toujours les chairs. Mis à part cette crainte qui c'était instillé en lui. Bien qu'il employait tous les efforts du monde, pour mettre un mouchoir dessus. L'homme n'appréciait guère encore le contact, acceptant à peine la présence proche de quelqu'un dans la même pièce que lui. C'était encore là, et ça ne voulait pas le lâcher. Mais restant égal à lui même, il se dit que ça finirait bien par passer tout seul. Comme un peu tout d'ailleurs.
Même si la bombe qu'un imposteur lui avait lâchée, occupait encore ses esprits. Charlie Kesler… Une informatrice redoutable, une opératrice incroyable, ainsi qu'une sacrée chasseuse. Néanmoins elle n'en restait pas moins une effroyable menteuse. Cette femme l'avait si bien menée en bateau, qu'il commençait à douter de ses capacités de déduction. Se faisait-il déjà si vieux et rouillé ?
Il était rancunier le Callahan, sa propre sœur ne le savait que trop bien. Et il ne pourrait pas lui pardonner si facilement de lui avoir mentit. Seulement elle se trouvait être un des derniers vestiges d'une famille, qu'on lui avait certifié être morte. Disparue… Et elle prouvait le contraire, cette cousine qui portait le nom de sa défunte mère. Charlie ne lui ressemblait en rien, elle ne portait que son nom. Seulement elle état de son sang. Ce sang qu'il n'avait pas put venger. Alors ça lui prendrait du temps, mais il finira par l'accepter comme un membre plein et entier de sa famille. Pour l'heure, il garderait un œil sur elle. Sa confiance il ne l'accordait pas si facilement. Et pas à n'importe qui.

Ses doigts refermèrent d'un coup sec la fermeture éclair de son sac, et sa main se posa quelque instant dessus. C'était assez frappant de constater à quel point elle contrastait avec le tissu. Lui qui n'avait jamais eut beaucoup d'accointance avec le soleil, trouvant que c'était une belle perte de temps, que de se faire bronzer sous ses rayons. Son teint ne se trouvait pas non plus être cadavérique, seulement là, le brun se rendait compte à quel point sa peau était aussi blanche que les draps. Maladive…
Après dix huit jours sans mettre le nez dehors, ça n'avait rien d'étonnant. Son poing se serra, puis attrapant les hanses, le bagage finit par terre. Lui également manqua bien y terminer. Un gémissement s'étouffa derrière sa mâchoire crispée, tandis que sa main se porta à sa cuisse. Bon sang… La douleur était toujours aussi vive. Guère étonnant…
- « Vous avez un trou dans la jambe…
La voix venait de son dos, émergeant du couloir. Le chasseur se crispa instantanément, comme à chaque fois que quelqu'un rentrait dans la pièce où il se trouvait. S'armant de son regard le plus noir, il fit face au médecin.
- Vous m'en direz tant. Râla-t-il en consentant à s'asseoir sur le bord du lit.
- Vous êtes sûr de ne pas vouloir rester jusqu'à la fin de la semaine ? Ce serait mieux p… »
Face à l'éclair qui passa dans ses iris, les derniers mots de l’homme moururent au fond de sa gorge. Rester plus longtemps ? Et puis quoi encore ? Tout ce qu’il souhaitait c’était pouvoir enfin rentrer chez lui. Et peut être espérer reprendre le travail. Mais ça, c’était moins sûr. Au moins s’assurer que sa sœur n’avait pas tué Camas. Ça, il ne pourrait pas lui pardonner. Et puis il avait surtout envie de retrouver ses vrais vêtements, pas cet ersatz de chemise de nuit qui laissait voir tout son dos, ainsi que… peu importe… Des vêtements oui. Ses vêtements, tous ses vêtements.
Alors non, il ne restera pas là une seconde de plus. Son bon de sortie le hunter allait l’obtenir, et il savait être très persuasif.

Les derniers soins lui furent apportés avec rapidité, compte tenu du peu de patience dont Matthias se trouvait enclin à lui offrir.  
Il n'avait jamais fait un bon patient le Callahan. Et les indications du personnel soignant, il ne comptait pas les tenir. Du moins, pas comme ils l'entendaient. Revenir pour ses soins ? Même pas en rêve. Il n'était peut être qu'un chimiste, cependant il savait encore soigner des plaies. De ce type également. Et avec un peu de chance, le chasseur pourrait tomber sur un mutant, qui lui permettrait de faire de ces blessures qu'un lointain souvenir. En attendant, il devrait faire avec et, serrer les dents.
L'homme ne fut pas mécontent de retrouver le confort de ses affaires, un simple jean, un t-shirt, ainsi qu'une veste. Ce n'était pas souvent que le brun s'habillait de façon si décontracté, mais ça lui suffisait pour sortir d'ici. Le seul contact de son pantalon suffisait, d'ailleurs, à lui arracher une légère grimace.
La vision de la béquille, qu'on lui avait laissé à côté du lit lui arracha un rictus. Ça avait le chic pour lui rappeler le demi crétin. Une image qu'il conservera jusqu'à ce qu'il soit guérit. Raison de plus pour trouver un moyen rapide d'aller mieux. L'homme l'aurait bien laissé là, cependant il avait bien trop mal à la jambe pour ne pas s'en servir. Attrapant son sac, il sortit la poignée, trainant la valise derrière lui. Il n'y avait quasiment rien dedans, néanmoins elle paraissait peser des tonnes. Devant l'ascenseur, il lui sembla attendre une éternité avant de pouvoir y trouver personne. Il lui sembla entendre quelqu'un, lui demandant de retenir l'élévateur. Ce qui ne l'empêcha d'appuyer sur le bouton de fermeture des portes.

L'homme passa par la pharmacie, son ordonnance à la main. Jetant un rapide coup d'œil au listing, il se demanda pourquoi cette blouse blanche lui avait prescrit d'autres antidouleurs, étant donné que la morphine se trouvait en tête de liste. Haussant les épaules, il se contenta de prendre ce qu'on lui donna, sans se poser trop de question. De toute manière, il se soignerait bien tout seul. Ou alors, le hunter fera appel à Ezekiel. Ou peut être pas… Le brun était toujours fâché contre lui, et il lui sera difficile de réellement lui pardonner. En tout cas, pas tout de suite.
Déboulant dans le hall d'accueil, aussi rapidement que lui permettait son pas boiteux et douloureux, cette fichue béquille, ainsi que ce maudit sac à roulette - remplit de chose qui lui avait été, et contre toute attente, parfaitement inutile - que ne fut sa surprise de trouver un comité d'accueil. Une infirmière l'attenait avec un fauteuil, ainsi qu’un autre homme, qui semblait vouloir le déposséder de ses effets. Le Callahan les toisa de ses yeux clairs, avant de faire mine de ne pas les avoir vu.
- « Monsieur Callahan, l'interpella la jeune femme, s'il vous plait. C'est la procédure.
- J'en ai rien à faire de votre procédure. Grinça l'intéressé, en se tournant à moitié vers eux. Je me suis fait ballotter, comme une poupée de son, durant une vingtaine de jour. Maintenant… basta ! »
Il s'était retenu d'employer un autre langage qu'il n'utilisait jamais : allez vous faire foutre ! Cependant, il l'avait pensé assez fort pour que ça puisse se lire dans son regard. Tournant les talons, la tête de mule qu'il était se dirigea vers la porte, mais la silhouette qui se détacha sur la baie vitré le fit s'arrêter dans son élan. Cette silhouette qu'il ne connaissait que trop bien… C'était une mauvaise blague ?
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Alexander Callahan
Alexander Callahan

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MessageSujet: Re: [Mattelander] Please, just leave me alone   [Mattelander] Please, just leave me alone Icon_minitimeJeu 31 Aoû 2017 - 11:14

Depuis quelques temps maintenant, Alexander jouissait de nouveau de sa liberté. Il n’était plus contraint de rester cloitré à l’intérieur du manoir Callahan. On aurait facilement pu dire qu’il avait de la chance, après tout, à l’intérieur du manoir, il n’était pas enfermé dans une cellule de dix mètres carrés. Mais, évidemment, la liberté conditionnelle n’avait pas été suffisante pour lui et finalement, sa liberté, il l’avait obtenue grâce à la mort de son avocate. Un fait dont il ne se réjouissait pas, bien au contraire. Il ne savait pas ce qui était arrivé à la jeune femme, mais il était déterminé à le découvrir. Jessalyn n’avait pas été quelqu’un de mauvais, elle n’avait été ni un hunter, ni une transmutante et peu importait qu’il ait parfois eu du mal à la considérer comme une véritable avocate, il lui avait semblé qu’au moins, elle était quelqu’un de bien. Il ne savait pas alors, si elle n’avait été qu’un ‘dommage collatéral’ dans une guerre qui dépassait un peu tout le monde ou si elle était morte parce que quelqu’un avait décidé de lui mettre des bâtons dans les roues. Une chose était certaine, il ne pouvait pas laisser la mort de la jeune femme impunie, il savait qu’il devait se faire discret s’il ne voulait pas retourner tout droit en prison, mais il n’allait quand même pas rester les bras croisés à rien faire.

Il n’avait certainement pas envie de retourner en prison, il avait bien assez donné pour le temps que ça avait duré, tout comme il avait souvent été frustré de ne pouvoir par sortir de sa maison. Maintenant, l’enquête s’était compliquée, la mort de l’avocate soulevait de nouvelles questions et au moins, y avait personne qui l’accusait d’avoir assassiné la Byers. Ou alors, on ne le disait pas à haute voix. Quel aurait été son intérêt de toute façon dans le meurtre de la blonde ? L’hypothèse qu’il ait pu la tuer était complètement stupide, d’autant plus que s’il avait quitté le manoir Callahan, ça se serait su à cause du bracelet électronique qu’il avait eu noué à sa cheville. Il n’avait pas tué Jessalyn. Il en avait du sang sur les mains, le patriarche Callahan, c’était le fardeau que devait porter tout bon hunter, mais il n’avait pas celui de son avocate. Il était même prêt à dire qu’il était énervé qu’on ait pu ôter la vie à une fille comme elle. Il semblait que malgré le poste qu’elle occupait, ça avait été le genre de femme qui ne ferait pas de mal à une mouche et elle n’était pas une transmutante. Alors pourquoi hein ? Le Callahan soupira pour la énième fois en face du dossier qu’il avait en face de lui un rapport d’autopsie qu’il avait lu et relu sans arriver à mettre le doigt sur les éléments qu’il lui manquait. A croire que les mois passés à ne rien faire l’avait complètement rouillé et qu’il avait besoin d’un certain temps pour se remettre vraiment dans le bain.

Pour l’heure, il se leva de sa chaise pour quitter son, bureau. Il voulait aller à l’hôpital voir son fils aîné. Décidemment ces derniers temps, ses enfants avaient le chic pour lui faire frôler la crise cardiaque. Il pouvait s’estimer heureux d’avoir toujours bien fait attention à son corps et à son alimentation, au moins, à l’âge où commençaient les maladies cardiaques, lui, il semblait bien partie pour les éviter, tant mieux, ça lui ferait un problème de moins dans sa vie. Il avait pris sa voiture, plutôt soulagé de pouvoir passer le portail de la résidence Callahan sans que ça n’ait la moindre conséquence. Arrivé à l’hôpital, on ne tarda pas à lui indiquer que son fils avait déjà pris la décision de quitter les lieux, contre avis médical. Il ne pouvait même pas prétendre être surpris qu’on lui apprenne une telle chose, non, ce qui le surprenait le plus, c’était surtout qu’il ait attendu si longtemps avant de n’en faire qu’à sa tête. Il aurait fait pareil lui sans doute, supportant mal l’ambiance des hôpitaux. Tel père tel fils, comme on disait. Il suivit quand même l’infirmière qui lui disait qu’il devrait essayer de le convaincre de rester et lui, ce qu’il se disait au fond de son crâne, c’est qu’il aurait plus vite fait d’apprendre à une otarie à faire du vélo, niveau difficulté, l’otarie ce serait plus simple à gérer que Matthias. A l’infirmière, il se contentait de répondre des ‘oui bien-sûr’ auxquels il ne croyait même pas. Finalement, quelques couloirs plus loin il se retrouva en face de son aîné. « Alors, comme ça tu veux fausser compagnie à cette charmante infirmière ? » Qu’il balança à son fils, un sourcil arqué et les bras croisés sur la poitrine. Matthias avait passé l’âge d’écouter les infirmières, aussi charmantes soient-elles et il avait aussi passé l’âge d’écouter son père, m’enfin, qui ne tente rien n’a rien comme on dit.

Spoiler:

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Matthias Callahan
Matthias Callahan

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MessageSujet: Re: [Mattelander] Please, just leave me alone   [Mattelander] Please, just leave me alone Icon_minitimeJeu 14 Sep 2017 - 14:13

Please, just leave me alone
Emotions are trapped set on lock. Got my brain stuck goin through the motions. Only I know what's up. I'm filled up with pain. Tryin' to gain my sanity. Everywhere I turn its a dead end infront of me. With nowhere to go gotta shake this anxiety. Got me feelin' strange paranoia took over me. And its weighin' me down. And I can't run any longer, yo. Knees to the ground.


Aussi loin que remontaient ses souvenirs, les hôpitaux n’ont jamais fait partit de ses endroits de prédilections. Remarque, il ne connaissait que peut de personne qui affectionnait cet endroit. Mis à part ceux qui y travail. Et même si tout un chacun passait par là au moins deux fois dans son existence, pour l’entre deux, moins on y venait, mieux on se portait.
Matthias y avait mit les pieds à la mort de sa mère. Ce souvenir, encore ancré dans un coin de sa mémoire, ne l’aidait pas à vouloir faire de vieux os ici. Cependant, en embrassant la cause des hunters, il savait qu’il signait un abonnement à vie avec ce lieu. Par miracle, lui avait rencontré Ezekiel. Mais cet imbécile était médecin, pas chirurgien, et encore moins magicien. Alors pour ce qui lui était arrivé, il n’aurait rien put y faire. Hélas…
Mais le chasseur n’avait qu’une envie, retrouver ce dégénéré, cette sale engeance qui l’avait cloué à ce lit, et contraint à une longue rééducation. Le débusquer et lui faire regretter de l’avoir louper. Lorsque l’on veut tuer un Callahan, mieux vaut le faire bien et surtout le faire jusqu’au bout. S’assurer qu’il soit mort. Vraiment mort, et non à ses portes. Auquel cas le feu de la vengeance serait d’une rare violence. Et le hunter n’était pas sûr de pouvoir attendre d’être pleinement sur pied pour le trouver. Quitte à le massacrer à coup de béquille. Il s’en fichait pas mal. Il pourrait le tuer avec un couteau à beurre, ou avec une petite cuillère. Tant qu’il souffrait au point que ses cris puissent composer une symphonie macabre. Dont le lyrisme pourrait rivaliser avec la symphonie fantastique de Berlioz. Evoquant à merveille le quatrième mouvement, sur sa fin tragique. Bien que la mort brutale d’un mutant ne pourrait en rien égaler cette œuvre. Les hurlements douloureux, avaient beaux avoir une certaine grâce à ses oreilles, la musique elle lui paraissait bien plus belle, et son souvenir bien plus impérissable. La disparation de cette tâche, quant à elle, ne lui laisserait rien d’autre qu’une pleine et entière satisfaction. Le temps que ça durera.

La colère lui rongeait les tripes, aussi surement que ses blessures lui rongeaient les chairs. Cette colère c’est ce qui lui permettait d’avancer depuis toutes ces années. C’est ce qui lui permettait de tenir debout, au milieu de ce couloir d’hôpital, renvoyant sur les roses l’infirmière et son fauteuil. Elle, son sourire gêné, sa compassion qui le rebutait, et tout le reste. Il n’en voulait pas de ses paroles douce, des ses gestes attentionnés. Ni d’elle ni de personne d’autre. Le brun c’était arrangé, depuis bien longtemps de creuser un faussé entre sa conscience et ses sentiments. Puis entre lui et son entourage. A présent il s’efforçait de l’agrandir un peu plus encore, quitte à y aller avec de la nitroglycérine. Il pouvait bien y avoir un univers entre lui et le reste du monde, il s’en fichait pas. Sa haine sera toujours plus forte que tout, plus forte qu’un désir fugace de compagnie.
Si son ressentit semblait être dirigé contre le personnel soignant, une petite voix au fond de sa tête semblait vouloir lui chuchoter que cette projection ne venait que de deux personnes. Voir une… bien sûr Matthias voyait très de qui il s’agissait. L’une lui avait bien fait comprendre, en deux ans d’acharnement, qu’elle n’avait plus besoin de lui dans sa vie. Quant à l’autre, elle, il se refusait à toute forme de sentiment la concernant. Et puis maintenant c’était trop tard. D’ailleurs où étaient-elles lorsqu’il s’était prit cette balle ? D’accord, l’homme ne s’en rappelait pas, seulement le résultat était le même. Sa solitude il l’avait voulu, et il l’assumait. D’ailleurs, l’homme comptait la retrouver, dans son apparentement. Et nulle part ailleurs…

Alors lorsqu’il se retrouva nez à nez avec son père, ce père qu’il avait renvoyé, comme on vire un laquait, ou reçoit un chien dans un jeu de quille, la confrontation Callahan père et Callahan fils n’allait pas être des plus calme. Entre sale caractère… La pomme ne tombe jamais bien loin de l’arbre, d’après ce qu’on dit.
- « Alors comme ça on t’as retiré ta laisse ? Qu’il répondit du tac au tac, affichant clairement dans son ton, ainsi que sa posture, qu’il n’avait pas envie de discuter.
Bien sûr que Matthias avait été mis au courant de la pleine libération de son père, ainsi que de la mort de sa gamine d’avocate. Bien sûr qu’il en était également ravis pour lui. Néanmoins, question démonstration des sentiments, on repassera. Retenant un rictus douloureux, entre ses lèvres pincées, le patient s’appuya un peu plus sur sa béquille, tentant vainement de soulager sa jambe. Cependant, cela ne déchargea pas plus son dos.
- Cet état de fait t’étonne-t-il vraiment ? Sans doute aurait-il put être plus aimable, en présence de son paternel. Seulement, le faite qu’il ne se soit pas le moins du monde empresser de compléter sa pique, par une phrase un peu plus polie, démontrait là qu’il n’en avait pas l’intention. Mais toi, qu’est ce que tu fiche ici ? Mon médecin t’a mandaté, pour me faire rester ici une semaine de plus, c’est ça ? La béquille claqua sur le sol d’impatience. Tu pourras lui dire d’aller au diable. A moins de m’attacher à ce lit, encore…, je m’en vais… »
Ses mots étaient sans appel. Il pouvait bien dire ce qu’il voulait. De toute façon il le connaissait, son géniteur, tous deux se trouvaient être du même bois. La même tête de mule. Et si Matthias avait décidé de partir, il partira.
Ses doigts se serrèrent autour de l’anse de son sac, puis d’une secousse nerveuse, il le fit avancer, amorçant un pas en direction de son père. Puis deux, regardant droit devant lui, les yeux rivés sur la porte comme un point d’ancrage. Non il ne comptait pas s’arrêter. Pas d’accolade, pas de bonjours, pas d’échange supplémentaire. La seule halte qu’il comptait faire était à l’accueil, pour signer son bon de sortie. Pour le reste, ses fesses finiraient dans un taxi, et retour au bercail. Rien de plus, rien de moins.

Se stoppant à la guérite, Matthias posa ses mains sur le comptoir, puis réclama son bon de sortie de prison. Sans passage par la case départ. La jeune femme le lui remit, sans vraiment lui adresser un regard. Il ne la regardait pas vraiment non plus, se comportant comme un véritable rustre. Ce qui ne changeait pas réellement de ces derniers jours. Signant rapidement le bout de papier, son regard se porta sur le patriarche dans un soupir.
- « Si t’as fait tout ce chemin pour me dire quelque chose de précis, je te conseil de le faire maintenant. Auquel cas, tu connais mon numéro. »
Ses doigts reposèrent le stylo assez bruyamment, tandis que sa main repoussait le tout vers l’hôtesse. Ses yeux bleus ne quittaient pas le regard sombre de son père. En réalité, il ne lui accordait que quelques secondes pour s’exprimer. Après ça, c’est son dos qu’il allait avoir tout le loisir d’observer.
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