i. êtes-vous originaire de radcliff ?
Absolument pas, depuis toujours Allistair vivait en Ecosse avec son frère Emeron et sa soeur cadette Lyanna dans la ville d'Aberdeen. De toute façon, suffit de lui parler pour entendre son accent. Fuyant l'Ecosse après la mort de leur soeur, les deux frères firent un peu le tour de l'Europe pour ensuite partir aux USA. C'est lorsqu'Emeron sût que son ex farfelue était à Radcliff qu'ils s'y retrouvèrent. C'est lorsqu'ils furent dans cette ville que son frère eut la bonne idée de lui dire pourquoi ils étaient là: la vengeance.

ii. avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?
Personnellement, non. Loeven a toujours su éviter les ennuis ce qui n'est apparemment pas le cas de son frère. La seule fois qu'il fut confronter à une situation de ce genre fut lors de la mort de Lyanna. La rage pris part de lui, mais son visage lui resta toujours de marbre. C'est l'un des défauts de Loeven, personne ne sait jamais ce qu'il se passe dans son esprit, il garde tout pour lui quitte à lui faire du mal. Il sait très bien qu'un jour, il sera confronter à ses hommes délirants qui se prennent pour dieu, alors petit à petit, il se prépare pour la bataille.

iii. utilisez-vous beaucoup votre don ?
Le don de Loeven s'est déclaré bien avant celui de sa soeur et de son frère. C'est en jouant à pile ou face qu'il s'est rendu compte que quelque chose clochait. Sérieusement, vous avez déjà vu une pièce s'arrêtait nette sur sa lancée et repartir dans la main du lanceur? Et bien, jusqu'à ce jour, lui non plus. Effrayé, mais surtout amusé par ce qu'il venait de se passer, il partit directement voir sa soeur et son frère afin de leur montrer l'exploit qu'il avait commis. Cependant, il ne l'utilise que pour des petits objets tels que des pièces, des couverts, ce genre de chose. Autant dire qu'il ne peut pas soulever une voiture ou détruire une porte blindée.

iv. pensez-vous que les mesures mise en place par le gouvernement sont suffisante ?
C'est beau mais c'est du flan. Même s'il y a des lois et des hommes présents pour les  faire appliquer les hunters sont sans limites. Ils feraient n'importe quoi pour nous voir morts. La plupart d'entre nous, transmutants, n'avons jamais rien fait de mal. Alors que certains humains qui eux n'ont pas eu ce gêne sont bien plus vils et cruels que nous.

Au départ, ils avaient une vie totalement normale, leurs parents étaient aimants, ils avaient d’assez bonnes notes à l’école et ils se fichaient un peu de tout le reste. Pour Allistair, il n’avait pas besoin de plus ou de moins, c’était comme ça qu’il avait été élevé. Chez eux, il faisait bon vivre et puis il faut dire qu’il n’y avait jamais de conflits, ou sinon des petites chamailleries. Allistair et sa famille parlaient tout le temps le gaélique ensemble, histoire de faire perdurer cette belle langue, dialecte peu connu. Cette culture est bien ancrée dans l’esprit d’Allistair, il aime l’Ecosse et pour lui c’est l’un des plus beaux pays au monde.

Ce n’est que lorsqu’il entra à l’université que son petit monde changea. Le téléphone sonna, alors instinctivement l’un des trois enfants Borthwick parti répondre au téléphone, pas de chance pour cette fois. « Allo ? » La voix enrouée et rauque d’Allistair se fit entendre. « Excusez-moi, je suis bien chez les Borthwick ? » Une voix masculine retentit, inconnue, ne sachant pas quoi pensez, il répondit ; « Oui, c’est bien ça. » « Monsieur, nous devons vous demander de passer au commissariat de police d’Aberdeen le plus rapidement que possible. Je ne peux vous donner les raisons par téléphone mobile. Demandez l’agent Rosbury. Je vous y attends. » Le sol se déroba sous ses pieds, son regard alla droit vers son frère. Un regard distant, perdu, ailleurs. Et c’est à ce moment-là qu’ils comprirent que leurs parents étaient décédés en rentrant de leur soirée.

Ce soir-là, Allistair rentrait de la faculté des lettres d’Aberdeen. Le trajet avait été long et d’autant plus qu’il n’aimait pas ces soirs froids où personne n’étaient dehors. L’appartement était dans la pénombre, il posa donc ses clés sur le bahut, là où étaient déjà les clés de ses frères et sœurs. « Lyanna ? Ciàran ? » Aucune réponse. D’habitude sa sœur était toujours là quand il rentrait, elle adorait venir lui faire un bisou, faire semblant qu’il restait de l’amour dans cette famille triste et désuète. « C’est pas mon anniversaire alors montrez-vous ! J’ai quelque chose à vous raconter ! » Allumant la lumière du couloir, il était presque excité de dire à sa sœur sa rencontre d’aujourd’hui. Une belle rouquine s’était malencontreusement retrouver dans le mauvais amphithéâtre et avait passé l’heure à parler à Allistair. C’était un peu incroyable, mais il était heureux de connaître quelqu’un à la fac maintenant. Mais il vit sans même le voir que quelque chose n’allait pas. Il y avait des choses qui n’étaient pas au bon endroit. S’avançant sans trop le vouloir, il arriva dans le salon, où la silhouette de son frère s’agrippait éperdument à quelque chose. Il ne voulait pas y croire, son cerveau se forçait à ne pas analyser cette situation. Ce n’est que lorsqu’il ouvrit la lumière qu’il vit le sang, son frère et le corps sans vie de sa moitié, de sa sœur chérie, de l’unique femme qu’il aimait. Une boule se forma au fin fond de sa gorge et il regarda son frère. Il s’approcha, posant une main sur l’épaule de son frère. « Laisse-la, Ciàran… » Son frère n’avait pas l’intention de laisser sa petite sœur seul, il n’arrivait pas à bouger. En regardant la scène, Allistair ne put savoir si son frère était présent lors du meurtre ou l’avait-il simplement trouver.

Après quelques longues minutes, il pris son téléphone avant de partir dans la cuisine et de téléphoner quelqu’un qu’il connaissait depuis longtemps. « Officier Rosbury… C’est Allistair.... C'est pour Lyanna. »

Sachant que leurs vies en dépendaient à présent, les deux fils Borthwick prirent la fuite. Au début, ils partirent en Europe, changeant de noms, d’identités sans arrêt. Ce n’était pas une vie, mais ils ne pouvaient faire autrement. Puis ils arrivèrent à Radcliff. Ville paumée du Kentucky, quelle classe. Une nouvelle ville, une nouvelle identité. Pour le coup, les garçons s’étaient mis d’accord afin de prendre leurs deuxièmes prénoms et de changer leur nom de famille pour Moriarty. Tout changea lorsque Ciàran devint Emeron et qu’Allistair devint Loeven. Leur ancienne vie disparaissait un peu plus encore.

La seule phrase que Loeven se souvint de la dernière conversation qu’il eût avec son frère était : « Ils ne nous ont pas retrouvés, je les ai retrouvés. » Loeven ne pouvait pas pensé plus d’une seconde avant de prendre la fuite. Il ne voulait pas que tout recommence, qu’il perde le dernier membre de sa famille encore en vie. Malgré tout, il resta à Radcliff, il trouva un travail et une chambre d’hôtel pas trop cher.