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 Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna)

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MessageSujet: Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna)   Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna) Icon_minitimeMar 7 Mar 2017 - 0:22

9 mars 2016


14h30. Je vais mourir. Pas d'une mort glorieuse ou épique, ni même encore d'un long combat contre une maladie. Je vais crever d'ennui parce que cette ville est à chier et qu'un poisson rouge dans son bocal a sans doute plus à faire que moi dans cet endroit. Sans compter qu'évidemment, Benjamin bosse, et que, malgré notre conversation, je ne sais toujours pas quoi faire de moi ni comment m'y prendre. Jusque là, tout était allé très vite ces derniers mois. Ça a eu le mérite de m'empêcher de trop réfléchir à mon sort. Maintenant, je suis contrainte et forcée de le faire. Et ça, ça craint.

Alors plutôt que de me mettre à faire le tri des petites annonces du Radcliff Daily, sagement étalé à côté de moi, je préfère écrire sur mon bloc note. J'établis scrupuleusement un liste parfaitement objective de pourquoi cette ville est un trou à rat. Raison n°1 : le Kentucky. Je ne me sens pas le devoir de donner des précisions. Raison n°2 : leur affreuse architecture. Raison n°3 : c'est un village, cet endroit. Pas une ville. Je ne m'y sens pas en sécurité. Raison n°4 : tout le monde connaît tout le monde depuis mathusalem et s'amuse probablement depuis des générations à former des mariages consanguins. Raison n°5 : J'ai déjà fais le tour de la ville, et je ne suis là que depuis deux jours. Raison n°6 : Les laboratoires Holgersen. Pas besoin non plus d'en dire davantage à ce sujet. Raison n°7 : Faut pas rêver, je ne m’intégrerai jamais. Je ne compte pas non plus vraiment faire l'effort. Je pose mon crayon et passe la main dans mes cheveux, pensive. Est-ce que tout ça suffira à convaincre Benjamin de se barrer avec moi ? Pas sûr... Comme il n'est pas question non plus que je parte sans lui, je me retrouve dans une impasse.

Fais chier.

À défaut d'avoir une solution à sortir de mon chapeau magique, je peux me réchauffer avec mon café. Raison n°8 : Même leur café a le goût immonde de la cambrousse qui se prend pour la ville. De toute façon je n'aime que les grands espaces vides ou la ville. J'en suis là de mes considérations, quand la petite serveuse s'approche de moi avec un grand sourire. Je fronce les sourcils, sceptique.

"Tenez, c'est pour vous." me lance-t-elle avec un sourire énigmatique.

Elle dépose son offrande à ma table et s'en va sans demander son reste. Quoi ? C'est quoi, ce délire ? Intriguée, je lâche le genou que je tenais contre ma poitrine et inspecte le gobelet en carton. Mon nez s'imprègne des odeurs sucrées d'un de mes breuvage fétiche. Latte Macchiato. Je jette un coup d'œil autour de moi, en quête d'un indice sur l'origine de ce cadeau. Rien. Sans doute parce que la réponse ne se trouve pas autour de moi, mais sous ma main. Sur la serviette en papier est inscrit à l'encre noir : SBEDMJGG ? Il me faut trente putain de secondes pour que mon cerveau réussir à faire un simple calcul. Je n'ai pas besoin de signature. Y'a un sourire idiot que se peint sur mon visage. Mon corps vient de se prendre une décharge électrique. Réflexe de gamine malicieuse. Par acquis de conscience, j'observe chacune des personnes présentes tout en sachant, au fond de moi, que j'le trouverai pas. Parce que ce mec est foutu un courant d'air.

Au troisième visage débordant d'une joie de vivre trop bien dissimulée, je laisse tomber. Moi, je secoue la tête et lève les yeux au ciel. C'est débile et ça fait du bien. Jouons, alors.

Je m'étire comme un chat avant de me pointer au comptoir. D'un geste de la main, je demande à la serveuse de se rapprocher. J'en profite pour griffonner à la suite sur la serviette. " Qu'est ce que j'irais foutre dans un endroit pareil, dis moi ? " Mon écriture est fine, serrée, un peu penchée.

"Un café, serré, s'il vous plaît." Elle plisse les yeux, curieuse. Je ne lâcherai pas le morceau. Aussi discrètement que possible, j'attrape dans ma main la salière et la sucrière. C'est la substance iodé qui se retrouve à parsemer la boisson sombre. Je me mords la lèvre pour ne pas rire. "En remerciement, pour le latte. Accompagnez ça d'un clin d'oeil. " Ça flattera son ego. Je paie avant de retourner m'installer sur la banquette où je me trouvais.

Mon café dégueulasse vient de se faire détrôner par un latte macchiato bien plus tentant. Je regarde la pluie tomber derrière les vitres en me disant que Lawrence vient d'éclairer mon ennui. À aucun moment, je ne me demande comment ça se fait qu'il soit là? J'ai arrêter de me poser ce genre de questions, il y a déjà longtemps.
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MessageSujet: Re: Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna)   Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna) Icon_minitimeJeu 9 Mar 2017 - 21:53

“Un Latte Macchiato s’il vous plait. Vous pouvez le porter à la table là ?” Je glissai la serviette sur laquelle j’avais griffonné mon message codé sur le plateau de la serveuse. “Donnez lui ça aussi!” Je payai d’avance en déposant la monnaie sur son plateau accompagné d’un généreux pourboire tout en lui adressant un clin d’oeil charmeur. “Ne lui dites pas que ça vient de moi s’il vous plait. Merci.”

Je la regardai s’éloigner, savourant non sans un certain amusement le moment où elle déposait la tasse devant Maïna. Comme je m’y attendais, la serveuse manqua de faire foirer mon petit effet en regardant dans ma direction. Classique ! J’avais anticipé cette éventualité et m’étais levé pour aller aux toilettes, si bien que ma place était vide quand Maïna me chercha du regard. Je comptais bien rester encore un peu fidèle à ma réputation de courant d’air et laisser planer le doute encore quelques minutes. Et puis… j’avais une réelle envie d’aller me soulager aux latrines. Cela faisait un moment que j’étais là à geeker à cette table et j’avais enchaîné les cafés. Je n’étais pas prêt de fermer l’œil ce soir !

Quand je fus de retour dans la grande salle, la jeune femme était au comptoir. Je restai un moment dissimulé dans le couloir menant aux toilettes, dos au mur, le temps qu’elle regagne sa place pour pouvoir rejoindre la mienne en toute discrétion. Je me replongeais distraitement dans les recherches que je menais sur mon smartphone avant de m’apercevoir de la présence de cette femme aux traits atypiques et plus que familiers, que je n’avais pas revue depuis un bon bout de temps maintenant. Notre dernière entrevue remontait à plus d’un an si je ne m’abuse. Il s’en était passé des choses en un an !
Cependant, bien qu’elle eusse les traits tirés et l’air soucieux, son visage n’avait pas perdu de son éclat et je l’aurais reconnu entre mille. J’étais agréablement surpris de la trouver ici. Moi qui pensait m’ennuyer à mourir loin de tout, c’était plus qu'inattendu.

J’avais hésité à aller la voir à New York quelques mois plus tôt, mais les sombres affaires pour lesquelles je m’y étais rendu m’avaient fait bouder mon plaisir et mon temps libre. Il aurait été trop risqué de la contacter lorsque j’étais sur la piste de ce Hunter. Je préférais tenir Maïna à l’écart de tout ça. J’étais consciencieux lorsqu’il s’agissait de ne pas mélanger ma vie professionnelle et ma vie privée. Surtout dans ce genre de cas. Même si pour Maïna, j’avais plusieurs fois fait exception, car elle avait le don d’enquêter sur les mêmes lieux que moi.

Présentement, je balayai l’écran tactile de mon mobile en survolant le contenu qui défilait trop vite pour que j’ai le temps de le lire, j’étais bien trop dissipé pour parvenir à rester concentré sur l’histoire de Radcliff qui avait un intérêt bien moindre par rapport à la jolie brune qui se trouvait à quelques mètres à peine devant moi. De plus, la serveuse me sortit de ma rêverie en venant déposer un café sur ma table avec le sourire d’une entremetteuse. Un sourire pogna sur le coin de mes lèvres. Je levai le nez sur elle, attendant impatiemment ma réponse et cette dernière me gratifia d’un clin d’œil maladroit. “Elle a dit : “En remerciement pour le latte.”” J'acquiesçai du chef en guise de remerciement, mais celle-ci ne compris pas le message puisqu’elle resta plantée là, un sourire niais flanqué sur son air de potiche, visiblement amusée par notre petit jeu. Je lui adressai un regard appuyé, accompagné d’un léger mouvement du menton afin qu’elle daigne disposer pour pouvoir improviser tranquillement la suite à donner au message.

Quand elle s’en fut retournée à ses autres clients, je retournai la serviette, portant la tasse de café à mes lèvres.
Et moi donc ! pensais-je avant de manquer de m’étouffer avec le breuvage tellement il était infâme, bien plus dégueulasse que celui que j’avais bu juste avant. Je recrachai bruyamment, limitant les dégâts avec la serviette gribouillée. La garce ! Pour la discrétion, je pouvais repasser. Voilà comment un pro de l’espionnage pouvait se faire lever en moins de deux avec un simple café salé ! Mon égo venait d’en prendre un coup. Bien joué Maïna !

Quitte à se faire griller, autant le faire avec classe et rester digne ! Je m’essuyai le menton puis me levai pour aller me planter derrière elle. Tout en la contournant, je posai une main sur le dossier de la banquette et me penchai vers la jeune femme pour lui murmurer à l’oreille, en portugais : “Pardon, excusez-moi, je crois que vous avez décodé un message qui ne vous était pas destiné.” Puis je me redressai, lui glissai une oeillade en coin en entrant dans son champ de vision avant d’ajouter en anglais : “La femme que je connais ne viendrait certainement pas perdre son temps ici !”
Je tirai la chaise pour m’asseoir en face d’elle, mon sempiternel sourire charmeur sur les lèvres. “Immonde ce café ! Je te le déconseille fortement !” J’avisai la tasse de latté. “Tiens ? Ils font ça ici ?” dis-je en saisissant la anse pour en humer le fumet. “Il a l’air meilleur le tien. Il est sympa le mec qui t’as offert ça. C’est pas comme celui qu’une inconnue m’a fait porter. Quelqu’un a remplacé le sucre par le sel, tu te rends compte ?” dis-je avec ironie, feignant d’être outré, mais je ne m’étais pas défait de mon sourire, mi-charmeur, mi-moqueur. Je savais pertinemment que ce n’était pas la serveuse qui était à blâmer dans l’histoire. Et même si je lui en tiendrais rigueur pour la forme, car je comptais bien lui faire payer cet affront, j’étais content que Maïna vienne mettre un peu de sel dans ma vie. J’en avais un peu manqué ces derniers temps. Elle m’avait manqué. Je lui adressai un clin d’œil en trempant le bout de mes lèvres dans le café. Bien plus digeste celui-ci. J’étais gentleman.
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MessageSujet: Re: Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna)   Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna) Icon_minitimeVen 10 Mar 2017 - 1:29

[J'ai craqué mon slip, il est super tard. Je corrigerai demain  ]

L'inattendu vient de balayer la morosité de ma journée. J'aime la sensation familière qui me picore le ventre comme un oiseau fougueux. Mes doigts pianotent frénétiquement sur la table, en signe d'impatience. Il a beau pleuvoir des cordes, à l'extérieur, ma matinée vient de s'illuminer. Le brouillard qui m'engluait vient d'être dissipé pour un temps. C'est un peu comme une éclaircie dans le bordel qui m'environne. Je choisis donc de m'arrêter un momentau milieu de cet oasis, de profiter de ce qu'il a à m'offrir avant de regagner ma vie. Ça fait longtemps, maintenant, que c'est comme ça. Lawrence passe en coup de vent, insaisissable bouffée d'oxygène. C'est comme un shoot d'héroïne : d'un seul coup, tout est plus coloré, plus fort, plus intense. Le reste ne compte plus. Et puis, après, toujours... La bulle explose. L'interlude terminé, il faut retourner à son existence en chuchotant un petit "merci" du bout des lèvres. Je ne m'en suis jamais sentie triste ou déboussolée. Nos entrevues étaient plutôt comme des cadeaux. Instants volés qui parfois m'ont maintenue en un seul morceau. Alors, qui peut me blâmer, vraiment, de mettre au placard mes emmerdes pour profiter d'un jeu débile ?

J'entends quelqu'un qui manque de s'étouffer. Les regards des autres clients m'indiquent que derrière moi, ce quelqu'un a été victime d'une mauvaise blague. Je pouffe silencieusement, me mordant la lèvre pour ne pas franchement éclater de rire. L'exercice s'avère périlleux vu la gueule que tire le vieux à ma diagonale. Il faut voir son petit air désabusé tandis qu'il secoue la tête, l'air de dire que les bonnes manières se perdent. Quant à moi, je savoure ma petite victoire. Un - Zéro. À ton tour.

Je reprends mon crayon en faisant mine de me concentrer sur mon bloc-notes. Mon attention se concentre sur l'écoute de mon environnement. L'excitation monte progressivement dans l'attente d'une réaction. Avec le coup que je viens de lui faire, son orgueil ne supporterait pas de quitter la partie, non ? J'ai le sourire jusqu'au fond de yeux quand je sens sa présence dans mon dos, quand j'entends ses excuses dans notre langue natale. Ma peau frémit. Réflexe inconscient de mes sens qui se raniment. Pour toute réponse, je me marre à nouveau. Mon rire est comme un chuchotement secret. On a jamais su partager notre relation avec les autres.

Enfin, je distingue sa silhouette qui se détache quand il se dévoile à me vue. Mon regard glisse sur lui et s'attarde sur les détails. De son allure à son sourire, je scrute tout.  Putain, ce qu'il est beau ce con ! J'vais pas me gêner pour admirer le spectacle sans aucune peur d'être cramée. Quand il reprends la parole, je hausse les sourcils avant d'hocher la tête d'un air entendu. Il a raison.  "Ptêtre qu'elle est pas vraiment là alors !" fais-je en fronçant le nez, mutine. "Imaginons que tout ceci soit le fruit de ton imagination." En tout cas, Law ne peut pas être le fruit de la mienne, sinon ça ferait belle lurette que ses vêtements auraient disparu. Je ne peux répondre qu'à son sourire. C'est instinctif, naturel.

Il s'assoit. Ça y'est, me voilà dans la bulle. J'ai envie d'inspirer un grand coup comme pour prendre une bouffée d'air pur. Putain de bordel de merde. Ce que ça me fait du bien ! C'est pas juste le fait qu'il soit un visage familier, c'est aussi le fait que ce soit lui. J'ai toujours pu être moi-même avec Law. Juste moi. Sans fioriture ni emmerdements. Pas de gadget, pas de triche. Même nos mensonges avaient le goût de vérité.
Quand il fait référence au café, je lâche un éclat de rire franc, sans cacher la lueur fanfaronne au fond de mes yeux. Je suis foutrement fière de ma connerie. " C'est peut-être une technique de la serveuse pour te draguer. Une façon de t'engager à lui faire la conversation. T'as dû lui taper dans l'œil." Je lui lance un regard entendu.

C'est surréaliste d'avoir ce type de conversation avec un mec qu'on a pas vu depuis plus d'un an ? Pourtant, à moi, ça me paraît tout ce qu'il y a de plus naturel. Les mots coulent sans que j'y réfléchisse. Je suis en terrain connu. En sécurité. Comme bien souvent, Lawrence fait le con. Il fait mine de s'extasier sur mon latté tout en en profitant pour se balancer des fleurs au passage. Je lève les yeux au ciel. "La serveuse, je te dis. C'est toujours la serveuse !" Avec le chandelier, dans le salon. Par grandeur d'âme, je le laisse profiter d'une gorgée de mon latté avant de me plaindre. " Personne t'a jamais dit qu'on devait pas toucher aux cadeaux des autres. En plus, j'attends le mec qui me l'a offert. Pas sûr que ça lui plaise de te voir en train de siroter son offrande. Je l'imagine bien sexy et baraqué, façon armoire à glace !" On peut être deux à jouer à ce jeu-là, tu sais ? Évidemment, qu'il le sait. Il est passé maître en la matière.

J'peux pas détacher mes yeux de son visage. Je ne sais pas comment lui dire que je suis contente qu'il soit là sans vraiment lui dire ça. Parce que cette phrase ne me semble pas tout à fait juste. Elle ne refléterait pas le fond de ma pensée. Je me penche en avant, fait tourner mon bloc-notes et le fait glisser en sa direction. "J'ai commencé une liste des raisons pour lesquelles je devrais me barrer de cette ville moisie. Tu m'aides ?" C'est surtout un prétexte pour prolonger notre rencontre. Je récupère mon latté et en boit une gorgée, histoire de lui laisser le temps d'admirer mon travail si prometteur.

Je brûle d'envie de lui demander ce qu'il fout là, mais j'ai la conviction profonde qu'il ferait comme à chaque fois : ile noierait le poisson. Et l'aquarium qui va avec. Voire tout l'appart s'il est d'humeur. Par contre, comme je suis une petite fouineuse, je décide d'emprunter un chemin détourné."Ça fait longtemps que t'es là ? Peut-être que tu pourrais me faire visiter des endroits qui valent le coup. Quoi que je doute franchement qu'il y ait quoi que ce soit à sauver ici." L'important c'est de dire tout ça sans avoir l'air d'y toucher. Je sais bien qu'il me verra venir à trois cents kilomètres mais, je ne perds pas espoir. Law peut être surprenant. Il est bien capable de me jeter des indices au visage en attendant que je fasse toute seule le calcul. C'est à moi de deviner, de comprendre. De percer l'énigme derrière le sourire charmeur.

Et puis, alors que j'me perds encore sur ses lèvres, ça me revient dans la gueule comme un boulet de canon. Il m'a manqué. J'ai pensé à lui. J'ai même pensé à l'appeler quand j'étais à l'hôpital et que j'avais désespérément besoin de quelqu'un qui me fasse tenir debout. J'ai voulu lui demander de me rejoindre quand j'ai cru virer cinglée à Détroit. Je me suis demandé s'il pourrait m'aider aussi, au vu de ses compétences, à retrouver l'ordure qui a bousillé mon équilibre. Mais, ça ne m'avait pas semblé juste. J'aurais trahi Chris en faisait ça... J'essaie de masquer mon émotion quand je souffle "Un an sans te voir, c'était long, tu sais ?"
C'est complètement con. Je joue rarement à l'émotive et encore moins en sa présence. On n'a pas pour habitude de se dire les choses si facilement. Alors, pour éviter la confrontation, je plonge mon nez dans mon café et je détourne ostensiblement les yeux. J'voudrais vraiment dire un truc pour annihiler l'effet de surprise. Faudrait que je dise quelque chose de léger qui nous fasse revenir au jeu initial. Sauf que j'trouve pas. J'dois être fatiguée. C'est ça. J'ai qu'à dire ça : "Tu vois, même l'air de la ville est pollué. Ça me monte au cerveau. Rajoute ça à la liste : l'air est toxique."
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MessageSujet: Re: Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna)   Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna) Icon_minitimeSam 11 Mar 2017 - 0:33

La jeune femme ne tardai pas à répondre à ma provocation à peine voilée. Je n’en attendais pas moins d’elle.  
Depuis aussi loin que je me souvienne, ça avait toujours plus ou moins été notre manière de communiquer. Nous ne pouvions nous empêcher de nous chercher, tels les deux ados terribles que nous avions été à Cleveland et qui n’avaient jamais vraiment grandi. C’était aussi simple que ça. On ne se posait pas de questions et on se contentait d’être nous-mêmes.

J’arquai un sourcil, puisqu’elle se foutait de moi en confirmant mes paroles. Je l’avais cherchée ; je l’avais trouvée. C’était de bonne guerre. Mais ce qu’elle ajouta ensuite me fit plisser les lèvres comme pour contenir l’avalanche de pensées indécentes que ces simples mots venaient de libérer sans mon esprit retord; avant d’étirer mon sourire. “Oh ! Tout s’explique alors !” Je la caressai d’un regard concupiscent qui trahissait l’étendue de mon imagination, générant au passage des sensations bien réelles; et qui rejoignait visiblement la sienne.  Si c’était un rêve, je ne voulais pas me réveiller. “Ok ! Je nage en plein fantasme !” L’idée me plaisait beaucoup. Beaucoup trop. J’étais un mec et si je ne voulais pas que mon cerveau se mette sur répondeur, j’avais intérêt à vite penser à autre chose.
Je lui souris et je dû faire diversion sur le café pour faire redescendre un peu la pression qu’elle venait de me mettre. Et cela fonctionna. J’enjoignis son rire de bon cœur. “Oui, certainement ! Je connaissais l’expression “mettre de l’eau dans son vin”, "put water in your wine"² pour rapprocher les gens, mais pas encore celle de mettre du sel dans le café pour draguer. C’est un concept !” dis-je en riant. “C’est pas mal comme technique, tu devrais essayer ! Qui sait, ça peut ptêtre marcher.” dis-je en lui adressant un clin d’œil en réponse à son regard appuyé.

“La serveuse…” répétai-je après Maïna, d’un air songeur, cherchant vite fait la demoiselle du regard, juste pour pouvoir imaginer mon interlocutrice dans cette tenue, et sans doute par provocation aussi, comme si je faisais mine de la prendre au mot alors que la serveuse ne m'intéressait pas du tout, de toute évidence.
Je m’amusais de ses réprimandes. “Tu sais ce que j’en pense ?” répliquai-je sans aucun sérieux. Armoire à glace ? Rien que ça ! J’étais loin du compte. “Un peu comme moi quoi !” Non, je ne perdrais jamais le nord. “Tu risques d’être déçue. J’ai rien vu d’autre dans ce bouiboui que des vieux, le mec là bas qui respire la joie de vivre et un autre peu geek sur les bords… hmm… par contre pour le côté sexy, ça dépend de c’que tu recherches. Sur ça, j’peux pas juger !” Tu parles ! Et je me marrais en reposant la tasse dans sa soucoupe. “Par contre, si t’es intéressée par celui-là, t’as intérêt à faire vite parce que vous êtes deux sur le coup.” Je m’avançai vers elle pour lui chuchoter : “Je crois qu’il a tapé dans l’œil de la serveuse.”

Elle se pencha en avant à son tour et je pu plonger mon regard espiègle dans le sien. Nos petits jeux badins m’avaient manqué et elle me faisait toujours autant d’effet, même après toutes ces années. Je ne m’expliquai pas vraiment ce magnétisme qu’il y avait entre nous. Nous avions beau avoir chacun nos vies, avoir été séparés plus ou moins longtemps, lorsque je la retrouvais, j’étais toujours attiré par elle comme par un aimant.
Avant que je n’ai le temps de céder à l’impulsion qui m’intimait de réduire encore la distance entre nous pour lui voler un baiser, elle attira mon attention sur son bloc notes. J’y jetai un œil et en réponse à sa question détournée, dont j’avais parfaitement saisi la subtilité. Je lu à haute voix : “Raison n°5 : J'ai déjà fais le tour de la ville, et je ne suis là que depuis deux jours.” Je levai les yeux sur elle. “T’es sûre d’en être l’auteur ?” lançai-je au débotté sur un air presque trop sérieux avant d’ajouter: “Parce que j’aurais pu l’écrire aussi celle-là. Passe-moi ton crayon s’t’eplais ?”
J’écrivis à la suite, de mon écriture penchée : “Raison n°8 : Aucun type baraqué et sexy dans cette ville, pas moyen d’assouvir ses fantasmes !  Raison n°9 : Il n’y a même pas de bar à striptease. Raison n°10 : Mais que fait la police ?” Je la laissai lire et m’amusai de ses réactions. Je tenais fermement le bloc au cas où elle voudrait le reprendre pour ajouter une énième ligne : “Raison n°11 : En plus, Law est un mauvais guide touristique.”

Ça faisait un an. Oui. Nos entrevues étaient assez irrégulières. On ne les planifiait jamais à l’avance, laissant le hasard gérer nos vies. Enfin, surtout moi, en fait. J’étais comme ça. Je préférais ne pas faire de promesses que je ne serais pas capable de tenir. Alors j’allais et je venais à l’improviste ou presque, passant un coup de fil quelques jours avant, ou une semaine grand max, quand je passais dans la région. Il était même arrivé que nous nous fixions des rendez-vous ailleurs au fil de nos échanges de mails, lorsque nos lieux de déplacements respectifs coïncidaient. Et cela m’avait toujours convenu.
L’entendre me lâcher ça comme ça me fit un drôle d’effet. Ce n’était pas une vanne ordinaire. Il m’avait semblé déceler une fausse note dans le refrain ou bien… je me faisais des idées ?
J’arrêtai mes pitreries, levai le nez du bloc et l’interrogeai du regard. Mais elle me fuyait et cela suffit à me faire buguer. Pourquoi n’avait-elle pas demandé à me voir si elle avait trouvé le temps long ? Non, il y avait autre chose. Il s’était passé quelque chose. Quelque chose dont elle ne m’avait pas parlé dans nos échanges. Je posai le stylo. Je tendis le bras à travers la table pour l’inciter à me donner sa main. “Je suis là maintenant.” Je lui souris avec bienveillance cette fois-ci. “J’ai trouvé le temps long moi aussi.” Je ne disais pas cela uniquement pour lui remonter le moral que je présentais décliner. C’était vraiment sincère. “Et l’air est tellement toxique que je me met à rêver de toi éveillé. Va falloir qu’on songe à se voir !” dis-je, avec un soupçon d’espièglerie pour détendre l’atmosphère.

La légèreté que j’affichai n’était qu’une façade. Nous n’avions jamais abordé le sujet, car nous n’avions jamais eu besoin d’en parler avant, et je devais avouer que le simple fait d’y penser était une nouveauté. Mais je savais au fond de moi que Maïna avait toujours été plus qu’une aventure passagère et qu’il était évident que mon aide lui soit offerte si elle en avait  besoin.




²en français dans le texte. Law la répète une deuxième fois en anglais pour Maïna.
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MessageSujet: Re: Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna)   Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna) Icon_minitimeDim 12 Mar 2017 - 18:50

Mon corps réagit au timbre de sa voix. Je pourrais mentir en prétendant que mes sensations ne sont dues qu'à l'usage du français mais, à quoi bon ? Ses mots sont autant de caresses qui m'électrisent. Chaque sous-entendu  indécent trouve un écho vibrant en moi. Ma peau appelle la sienne dans un effort désespéré pour combler le manque qui s'est créé. Et, je ne suis pas partageuse. Alors, quand il fait mine de s'intéresser à la serveuse, je le rappelle à notre conversation en le piquant à mon tour. Mon désir est impérieux. Mon besoin, possessif.

Je ne crains pas le joli minois de sa complice. Il n'y a pas grand chose qui existe quand on est tous les deux. C'est plus de l'ordre de la taquinerie ou du jeu. Law a peut-être les mêmes certitudes que moi à ce sujet puisqu'il m'invite à agir rapidement si je ne veux pas me faire griller la place. Tentant.Très tentant. Je décide pourtant de secouer la tête et de pincer les lèvres, feignant la désapprobation. Foutu glandeur prétentieux ! J'ai dans l'idée de lui balancer un "Qui te dit que je suis intéressée ?" mais, je me laisse happer par sa proximité. Il suffirait de franchir le bas. Quelque centimètres à peine pour me souvenir de goût de sa bouche. Je me mords la lèvre et souffle :"C'est ton fantasme après tout... À toi de voir !" J'ai clairement conscience de l'allumer tout en m'embrasant par la même occasion. Non seulement j'assume, mais, en plus, ça m'éclate ! Je me fais même le plaisir de lui foutre ma liste sous le nez et de changer de sujet. Il va me falloir beaucoup plus que ça pour me calmer, c'est vrai. Sauf qu'il faut bien commencer quelque part. Souffler le chaud et le froid. C'est logique puisque je suis moi-même partagée entre une pulsions clairement animale et l'envie de profiter plus longtemps de tout ça. Cherche-moi encore...

Beau joueur, Law se plie à l'exercice fastidieux de la liste. Il me fait même l'honneur de répondre plus ou moins à ma question. Je ne peux pas m'empêcher de lâcher un "Sérieux ?" sous la surprise. Avec lui, difficile de démêler le faux du vrai. La coïncidence serait quand même immense. J'le crois pas. Je n'insiste pas plus, pleinement consciente que, de toutes façons, Law ne révélera que ce qu'il  envie. Tout acharnement ne ferait que le mettre de travers. Quand bien même, je respecte bien trop son espace vitale pour ça. Il est libre de taire et dévoiler ce qu'il veut. Il l'a toujours été. En tout cas, avec moi.

Je prends connaissance des ajouts faits à ma petite liste. Impossible de ne pas rire à ses conneries. Ni de pointer l'erreur du bout du doigt. "Faux, Serlock ! Y'en a un !" Je hausse les sourcils, toute en fausse modestie. "J''y suis passée quand j'suis arrivée." J'ajoute, au cas où, il lui viendrait à l'esprit de douter de ce que je raconte. Il me suffit de le regarder pour comprendre à quel point je viens de faire preuve de stupidité. Quelle conne ! Pour ma défense, j'ai dit ça en toute innocence, cette fois ! Je ne m'y suis rendue que pour choper des infos sur Benjamin, dans l'espoir de retrouver sa trace. Dire la vérité n'empêchera pas Lawrence de balancer une vanne ou pire. Bravo, Maïna, tu t'es foutue dans la merde, toute seule, comme une grande ! Je fais un geste de la main, comme si je l'invitais à se décharger des pensées qui lui passent par le crâne. Je vais même me payer le luxe d'en rajouter une couche ! " J'ai postulé pour faire du Pole Dance, qu'est-ce que tu crois ?" Vaut mieux que ça vienne de moi plutôt que de lui. Ça m'évitera de m'étouffer avec mon latté. C'est moi ou il fait sacrément chaud ici ? Faisons redescendre la tension. "Du coup, ça doit être vrai que t'es moisi comme guide touristique. Tant pis. J'vais devoir me débrouiller."

C'est juste à ce moment précis. Que mon cœur décide de me lâcher et de me faire un coup de pute. À mi chemin à peu près entre ses lèvres et ses yeux, au niveau de la courbe de sa mâchoire. C'est peut-être le fait d'être posée quelque part depuis deux jours sans réel projet. Ça me force un peu à contempler toute cette merde. Fuir pendant dix mois, c'est une belle façon de repousser ses émotions au loin. J'ai déjà craqué avec Benjamin, et voilà que les mots sortent tout seul. Je détourne les yeux, j'essaie de changer de sujet. Ça pulse dans mes tempes. Ça cogne dans ma poitrine. J'ignorais que ... Je sais pas comment nommer ce que je ressens. C'est comme retrouver un point de repère. Quelque chose de solide. J'avais même pas conscience que Law pouvait être un de mes points d'ancrage. Pas vraiment. Bref, je savais pas que ça pouvait être bouleversant. C'est peut-être pour cette raison, que je bug un peu quand il me tends littéralement la main. Mes yeux vont de sa paume à son sourire. J'ai besoin de quelques secondes pour retrouver mes esprits. C'est à dire : rassembler toutes mes émotions et sauter dessus à pieds joints pour les enfermer dans un petit coffre ne laissant sortir que le positif. Je glisse ma main droite dans la sienne, et la serre. Y'a comme un merci dans mon sourire. "Heureusement que t'es là, parce que je te jure que survivre dans ce trou à rat, ça risque d'être compliqué."

Law trouve le moyen de nous ramener sur un terrain plus léger. Ça m'arrache un sourire. Tournons la page sur ce moment légèrement embarrassant, avec plaisir ! En parlant d'embarras : "Ouai, tu devrais songer à m'envoyer un mail ou un texto, tu sais, pour m'inviter prendre un café. J'suis quasiment sûre que ça me ferait plaisir. En plus, coup de bol, on est géographiquement pas trop loin pour une fois." Je marque un temps d'arrêt pour savourer mon café. "Par contre, fais vite. J'ai un rendez-vous ce soir..." fais-je l'air mystérieux. " Il est grand, il est baraqué, et je suis sûre que je lui ai plus manqué qu'à toi." Haussement de sourcils joueur. " Bon, c'est mon frère. Mais étant donné que je suis coincée ici en partie à cause de lui... " C'est un peu ma façon d'expliquer ma présence ici. Je tais toute la partie sordide. Celle-là, je l'ai tassée avec les autres émotions dans le coffre."Mais bon, c'est pas lui que je pourrais faire profiter de mes cours de pole dance." J'ajoute, malicieuse, peinant à me retenir de rire.
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MessageSujet: Re: Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna)   Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna) Icon_minitimeLun 13 Mar 2017 - 0:26

J’affichai un sourire de défi face à la moue désapprobatrice de Maïna. Après tout, n’était-ce pas ce qu’elle venait de dire, que la serveuse avait des vues sur moi ? Oui, j’aimais particulièrement jouer au con et elle me le rendait bien. Trop bien même ! Elle me poussait au crime et comme si je n’avais pas bien saisi la première fois, elle alimenta mon fantasme en jetant de l’huile sur le brasier qui me consumait déjà les entrailles, que je peinait à contenir et qui transparu sans doute au fond de mes prunelles chocolat alors rivées dans les siennes. S’il s’était agit d’un rêve, j’aurais déjà fait disparaître la table qui faisait obstacle entre nous et j’aurais cédé à cette pulsion animale déraisonnable. J’avais le regard d’un prédateur prêt à se jeter sur sa proie et il me coûta de détourner les yeux sur le bloc. C'était un mal nécessaire visant à me contenir, mais cela ne fit qu’accentuer ma frustration qui n’avait d’égal que l’excitation du jeu tacite auquel nous nous adonnions, elle et moi. Elle ne perdait rien pour attendre.

Je me contentai de sourire pour toute réponse à son “Sérieux ?”. Non, pas exactement. Je n’avais pas encore fait tout le tour de la ville, moi. Je m’étais juste contenté de rendre visite à mes contacts, d'acheter une voiture d'occasion et de sécuriser mes arrières. Mais je souhaitais ne pas m’étendre là dessus pour le moment, préférant savourer l’instant de nos retrouvailles. Je n’avais jamais vraiment été très disert sur les raisons de ma présence ou je me contentais du strict minimum, si elle me posait des questions. Secret professionnel oblige. Je ne m’embarassais généralement pas de ces menus détails, surtout lorsque que je savais que je ne la verrais pas très longtemps. Là, notre rencontre était des plus inattendues, ce qui était des plus appréciable vu les circonstances. Je ne savais pas combien de temps j’aurais le plaisir de partager avec elle, mais comme à chaque fois, je comptais le vivre intensément, d'autant plus si notre entrevue devais s'avérer brève. Le reste n’avait aucune importance.

Je relevais les yeux sur celle qui se faisait un malin plaisir de me rabattre le nez sur mon erreur. J’avais écris le premier truc qui m’était passé par la tête parce que Maïna avait une libidineuse influence sur moi. J’allais renchérir mais elle me cloua le bec avant même que j’eusse pu exprimer mes doutes. Si j’avais été un personnage de manga, je me serais sans doute mis à saigner du nez en l’imaginant se déhancher contre une barre de Pole Dance. “Oh vraiment ? Et les show sont comment ?” J’arquai un sourcil avant de lâcher ce qui me consumait le bout de la langue : “Quoi… t’as oublié de me dire que t’avais changé de métier ?” La température monta encore d’un cran tandis qu’elle ne démentait pas. La tension était plus que palpable. Elle me rendait fou. “J’ignorais que tu avais des compétences dans ce domaine.” J’avais dit cela sans la regarder, en peinant à écrire ma dernière connerie et surtout à en garder le fil. J’allais lui demander de me faire une démonstration, tant qu’à faire, puisque l’idée était lancée, mais le couperet tomba derechef. Je pouffai de rire en l’entendant me mettre en boîte. Je l'avais bien cherché. “C’est parc…” Mais alors que je relevai le nez qu'une partie de cette délicieuse tension retomba.

Je ne compris pas tout de suite ce que ses mots signifiaient car j’étais à mille lieues d’imaginer ce qu’elle avait enduré et encore moins ce que je représentais pour elle, tout comme ce qu’elle représentait pour moi. Je le comprendrais sûrement après coup, en analysant la scène avec du recul et davantage de maturité, même si j’avais parfaitement saisi que quelque chose la tourmentait, sur l’instant. J’avais fait ce qui m’était spontanément venu à l’esprit. J’avais cherché son contact. J’étais également capable de faire preuve de bienveillance, même si à cet instant, c’était parfaitement inconscient. Je serrai sa main dans la mienne, caressant le haut de son index avec le pouce. Un sourire charmeur étira de nouveau mes lèvres avant que je ne dissipe avec succès cet instant à l’équilibre fragile, nous ramenant dans l’espèce de pseudo fantasme haut en couleur qu’elle m’avait gentiment inceptionné.

“J’y songerais, quand je serais réveillé.” Je plissai légèrement les yeux à la mention du grand baraqué et je sentis comme un fourmillement désagréable me picoter l’échine, qui se dissipa aussitôt lorsqu’elle m’avoua qu’il s’agissait de son frère. Ma main se referma sur la sienne lorsqu’elle fit de nouveau allusion au Pole Dance, comme si elle venait de me lancer une décharge électrique.
Je me levai d’un bond. “Viens, suis moi.” Puis je l’entraînai d’un pas décidé hors du café. Je m’arrêtai derrière la porte, à la lisière du auvent qui nous protégeait encore de la pluie. “Et en plus il fait un temps de merde !” Il pleuvait des cordes. “Tu pourras rajouter ça sur ta liste.” Puis je me tournai vers Maïna, n’y tenant plus, je l’attirai vers moi pour prendre possession de ses lèvres que je goûtais avec gourmandise, plaquant une main derrière sa nuque et l'autre dans le bas de son dos, la laissant peu à peu descendre dans le creux de ses reins. Je dû reprendre une distance convenable pour la laisser reprendre son souffle et pour retrouver mes esprits. Lawrence, un peu de tenue tout de même ! On n'est pas dans une chambre d'hôtel ici ! Et bien... justement ! Puisqu'on en parle... “J’ai laissé ma voiture au bout de la rue. Tu te sens de courir ?”

Nous nous primes une bonne rincée avant d’atteindre mon véhicule, ce qui n’avait pas l’air de trop me déranger. J’étais à l’image d’un gosse trop impatient qui se fichait éperdument de la météo et de tout obstacle qui pourrai bien survenir maintenant. Mes cheveux dégoulinaient mais un sourire juvénile fendait mon visage lorsque je pris place derrière le volant.
Il n’y avait pas trente-six endroits où je pouvais l’emmener et il n’était pas question d’aller chez Callum. Je n’avais pas envie de modérer l’enthousiasme que la jeune femme m’avait insufflé et je n’avais pas de somnifères sur moi.
J’adressai un regard complice à Maïna, puis démarrai le moteur.
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MessageSujet: Re: Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna)   Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna) Icon_minitimeLun 13 Mar 2017 - 22:08

Pour une fois, j'ai brusquement envie d'être très obéissante. Ou tout l'inverse, je ne sais plus trop. J'attrape mon sac pour y fourrer rapidement bloc-notre, crayon et journal. J'ai pas le temps de ranger, là. Y'a une urgence ! Je ne peux pas m'empêcher de sourire comme la chieuse de 17 ans que j'étais quand on s'est rencontré. Si Lawrence n'avait pas cédé à mes avances dissimulées, j'aurais probablement dû me montrer plus insistante. Je note dans un coin de ma tête que la mention mec baraqué et sexy a eu son petit effet. C'est à croire qu'il n'a pas franchement non plus envie de me partager quand il m'a sous la main. À la minute même où il est entré dans mon champs de vision, je savais que j'étais foutue. Pas la peine de demander où il veut aller, je suis prête à le suivre n'importe tout tant que ça implique un rapprochement physique imminent. J'ai l'impression d'être une junkie en manque et lui un sachet d'héroïne qui se balade, inconscient, sous mes yeux. Je me marre quand il râle contre cette foutue pluie qui n'a pas l'air de vouloir cesser depuis que je suis là. "On est à Radcliff ! C'est quasiment l'enfer sur terre, ici." Mon enfer personnel, en tout cas.  Je le rajouterai quand même sur la liste.

Je perds mon souffle quand il m'embrasse. Son baiser est impérieux, grisant. C'est mon corps entier qui semble lui répondre. J'en demande plus, une de mes mains s'étant naturellement frayée un chemin jusqu'à sa nuque. L'autre ayant trouvé sa hanche, regrettant de ne pouvoir se faufiler sous ses vêtements, devenus indésirables. Ça tourbillonne à l'intérieur comme à l'extérieur. Que le monde entier aille se faire foutre. J'me sens plus vivante que je ne l'ai été pendant ces dix derniers mois. Lawrence me ranime, il me ramène à moi, comme il le fait sans cesse. Il va falloir qu'on se casse d'ici, vite. Je le laisse mettre fin à notre baiser, à regret. Il me faut quelques secondes pour rassembler mes esprits, calmer mon cœur qui s'emballe et la chaleur au fond de mon ventre. Mon sourire est lumineux quand je daigne rouvrir les yeux. Courir. Je laisse échapper un rire avant d'acquiescer d'un mouvement de tête. Même sans cette averse, j'aurai voulu courir. Sa main dans la mienne, me guide et me donne le tempo.  "Oh putain !"  Je frissonne quand la pluie se faufile dans mon col. Eau glacée contre ma peau déjà brûlante. Je resserre mon emprise tandis qu'on accélère.

J'ai toujours été joueuse. J'ai toujours aimé le goût du risque. Aussi quand nous arrivons à sa voiture, c'est moi, cette fois, qui m'empare de ses lèvres. Serrée contre lui, je m'applique à lui faire ressentir toute mon impatience dans un baiser qui m'implique entièrement : corps, main, lèvres, langue. Est-ce qu'il sait à quel point tout ceci me semble soudainement vital ? Nous voilà définitivement trempés quand je parviens, à regret à me reculer suffisamment. "Bon, on y va ?" fais-je, moqueuse. Je sais... L'hôpital qui se fout de la charité. Là, tout de suite, il n'y a plus grand chose qui compte. C'est comme à chaque fois. J'ai l'impression qu'on parvient, envers et contre tout, à reproduire cet espèce d'endroit protégé, inaccessible aux autres. Je me glisse sur le siège passager, attache ma ceinture et coule un regard complice à l'adresse de Law. J'ai jamais cessé d'être une gamine quand il est dans les parages. Je m'allume une cigarette et en tire une longue bouffée. "Prends vers le nord, j'vais te guider, ça nous évitera de nous perdre.  " Et, si tu nous fais le coup de la panne, évite les endroits bondés. Le désir et la frustration pourrait presque me rendre capricieuse. "Tu devrais me faire confiance, j'connais mieux la ville que toi." J'aime bien enfoncer les portes ouvertes. Juste pour le plaisir de voir l'expression de son visage quand je le pousse de cette façon. Pour me faire pardonner, comme si j'en avais besoin ceci dit, j'approche ma clope de ses lèvres, de sorte qu'il puisse s'en saisir. Et qu'il ne me sorte pas qu'il a arrêter car je n'y croirais pas. "Au feu, tu vas prendre à gauche."  

D'ailleurs, cet enfoiré passe au rouge, comme pour nous retarder. Tassée dans mon siège, j'observe le profil de cet homme que je n'aurai jamais pensé revoir ici. J'suis quasiment certain que l'indécence et la concupiscence allume mon regard. Je ne fais même pas l'effort de le cacher. Je n'ai aucune envie d'être sage. Tout de suite, me jeter tête baissée dans cette histoire sans lendemain me semble être la meilleure chose à faire. Ma main glisse jusqu'à sa cuisse. Je laisse mes doigts y tracer des cercles, remontant lentement. Et moi, je savoure chacun des mouvement qui trahit son ressenti. J'analyse tout m'enivrant de cette excitation qui semble gravir toujours plus d'échelons. "Le feu est vert." j'annonce, coupant court à mon jeu dangereux.

Je décide de rester plus ou moins sage durant le reste du trajet, me contentant de lui donner les indications jusqu'au parking du motel où je crèche. Quand on sort de la voiture, je secoue la tête :" Pas besoin de passer par la réception, suis moi..." Je plisse les yeux, décidée à pousser le vice. "À moins que tu aies mieux à faire, je sais que Radcliff regorge de coins inratables." Et, ce sourire, coincée sur mes lèvres, invitation silencieuse à mettre en pratique ces idées de fantasmes qui nous ont menées là. Mais au cas où, je saisis sa main et l'entraîne derrière moi. On grimpe les deux étages qui nous séparent de ma porte. Je fais glisser lentement la carte magnétique, accordant à Lawrence un regard suggestif.

J'ouvre la porte en l'entraînant à ma suite. "Bienvenue chez moi !" Je lâche sans réfléchir. Je m'en fous de toutes façons. Mon cerveau s'est fait la malle. Il en a eu ras le bol d'essayer désespérément de tempérer mes ardeurs. Il refera peut-être surface quand Law partira. La chambre que je loue est petite mais largement suffisante pour ce que j'en fais. Kitchenette, lit double, télé, salle de bain, quelques bouquins et mon pc portable. À bien y réfléchir, je n'ai jamais eu besoin de grand chose, moi qui suis née sur la route. J'ai collé sur la mur une carte des Etats-Unis. Je n'ai pas besoin de la regarder. À l'encre noire, mon parcours de ces dix derniers mois y est tracés depuis le New Jersey jusqu'à Radcliff. Ça fait des milliers de miles de route. Je sais que ce détail attirera forcément son attention. C'est donc à moi de lui proposer plus intéressant. Je m'écarte lentement de lui, me délestant tout d'abord de mon sac que je laisse tomber sur le sol. "Tu m'en veux pas, mais avec l'averse qu'on vient de se prendre, je préfère pas rester dans des fringues trempées."

Oui. C'est exactement là que je veux en venir.
Je fais glisser ma veste en cuir, lentement. Son regard m'embrase. Adieu mes bottes. Au revoir léger pull bleu foncé. Laissons tomber aussi ce débardeur noir. Quittons donc ce soutien-gorge qui n'est désormais plus d'aucune utilité. Alors ? Qu'est-ce que tu as à dire maintenant ?
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MessageSujet: Re: Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna)   Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna) Icon_minitimeMar 14 Mar 2017 - 23:11

Main dans la main, nous étions comme deux gosses à nous élancer sous la pluie. Je laissai échapper un “grouille !” en riant, entendant Maïna pester contre les gouttes. Il aurait fallu davantage qu’une grosse averse pour calmer mes ardeurs, mais j’accélérais tout de même le pas pour rejoindre la voiture au plus vite. Ce n’était pas à la pluie que je devais mon empressement. Je m’arrêtai devant le capot,  sentant  une résistance dans mon bras alors que je m’apprêtais à lâcher la main de la jeune femme pour contourner la voiture et me ruer à l’intérieur, l’invitant par la même à en faire autant avant d’être complètement trempée. Maïna venait de décider que nous mettre à l’abri n’était pas une priorité et que tout cela n’avait aucune espèce d’importance. Comme j’aurais pu râler, je fis volte-face et je lui souris à la place. C’était cette complicité qui m’avait manqué et que j’aimais partager avec elle. Complices jusque dans notre bêtise puérile. Soit! Soyons trempés !  Son impatience ajoutait à la mienne et attisait mes ardeurs que la pluie n’avait nullement calmées. Ses lèvres au goût de miel m’enivraient et sa proximité me grisait. Faisant fi d’être à moitié au milieu de la route sous une pluie battante, je l’étreignis et l’embrassai passionnément et sans aucune pudeur. Son empressement trouvait écho chez moi et me rendait complètement déraisonnable. Je me fichais bien du regard des autres. J’étais un insatiable gourmand et maintenant que j’avais commencé à y goûter, je n’avais plus envie de m’arrêter. Je  la retins par trois fois avant de la laisser finalement se reculer, parce qu’elle avait finit par râler. Frustration mon amour ! Cela faisait partie du jeu. Je lui adressai un sourire mutin et l’embrassai encore pour taire ses protestations silencieuses. Quitte à être trempés… Puis je finis pas la lâcher pour entrer dans cette fichue voiture.

J’étais complètement détrempés. J’avais le sourire jusqu’aux oreilles quand je démarrai la caisse et qu’elle s’improvisa co-pilote sans même que j’eusse besoin de lui dire ou de lui demander quoi que ce soit. “Tu sais où tu vas ?” demandai-je sur un ton railleur. C’était ce qui était beau avec elle, nous avions cette facilité déconcertante à nous comprendre sans même avoir à l’exprimer.
Il m’avait semblé voir un hôtel quand j’étais arrivé, le premier jour. Je me rappelais parfaitement la devanture et j’aurais pu m’y téléporter sans problème, mais y aller en voiture... c’était une autre paire de manche. “Faut savoir, je croyais que c’était toi qui avait besoin d’un guide !” Je la charriai pour la forme, mais je savais que nous étions sur la même longueur d’onde. Si elle aimait enfoncer les portes, j’aimais quant à moi les retenir, juste pour l’emmerder. A ce rythme là, nous n’étions pas prêt de les franchir. En paroles seulement. Parce qu’en réalité, il n’était pas dans notre intérêt commun que mon égo démesuré prenne le dessus ou nous allions tous les deux nous consumer sur place. Avec l’air de ne pas y toucher, je suivais donc ses indications. J’allais me saisir de la clope par réflexe mais je marquai un instant d’hésitation, me rappelant soudainement la résolution que j’avais prise deux jours auparavant, et aussi par pur esprit de contradiction. J’estimais que j’avais ma dose de stupéfiant dans le sang pour l’instant, à en juger par le rythme saccadé de mes battement cardiaques.  Je lui coulai un regard obligé accompagné d’un : “J’ai d’arrêté.” pas du tout crédible. Je lui avais déjà fait le coup à plusieurs reprise, mais je n’avais jamais vraiment eu la volonté. C’était un peu comme décréter de lui résister, là tout de suite. La tentation était trop forte et c’était donc parfaitement insensé. Je pris à gauche. Tente moi encore !

Feu rouge. Il fallait croire que le destin était résolu à exaucer le moindre de mes souhaits. Ou pas. Ou alors, elle avait raison, j’étais en plein fantasme. Mes doigts tambourinaient d’impatience sur le volant. Je gardai délibérément les yeux rivés sur la route par défi, mais mes lèvres s’étirèrent en un sourire amusé. L’exercice de concentration était périlleux car je sentais son regard me brûler la peau. Je la vis de coin de l’œil se rapprocher. Je retins à peine un rire et ma respiration avec. Je me mordis la lèvre lorsque ma cuisse frémit de désir au contact de ses doigts aventureux et je commençais à me sentir un peu à l’étroit dans mon pantalon trempé qui me collait à la peau. Elle avait gagné. Et avait maintenant toute mon attention. J’inspirai profondément en lâchant la route des yeux pour contre-attaquer. Ma main remonta sous son bras et agrippa son pull, l’attirant un peu plus vers moi pour prendre de nouveau possession de sa bouche, de sa mâchoire, de son cou brûlant où j’eus la décence de me retenir d'y imprimer la trace de mon passage bien que l’envie m'en eu pris. C’était à moi qu’elle avait mis le feu, à force de m’allumer. J’étais en train de m’embraser. J’en oubliais la route. Par chance, il faisait tellement un temps pourri dehors que personne n’était de sortie pour nous klaxonner. Mais Maïna était semble-t-il moins dissipée que moi.  “Déjà ?” Bah voyons ! Tant mieux devrais-je dire ! Je me redressai sur mon siège, passai la marche avant et fis crisser les pneus sur l’asphalte détrempé.

Au bout de quelques minutes qui me parurent durer une éternité, je me garai en vrac sur le parking de l’hôtel. C’était bien celui dont je me souvenais. Je ne me fis pas prier pour  suivre Maïna qui avait l’air coutumière des lieux. Ce qui ne me chagrina pas plus que cela d’ailleurs. Ça m’arrangeait de ne pas passer par la réception, cela me laissait plus libre de mes mouvements, d’autant plus qu’elle continuait de me chercher avec son sourire enjôleur. Je levai le nez au ciel, feintant la désinvolture, tout en me rapprochant d’elle avec nonchalance : “Comme.... ? Hmm...” Je laissai glisser ma main sur sa taille, sous sa veste jusqu’à son fessier. “Le club de strip..?.” Je déposai un baiser succinct au coin de ses lèvres, me reculait tout juste de quelques centimètres afin de lui susurrer un “... par exemple ?” amusé, évitant délibérément sa bouche pour en déposer un autre à l’arrête de sa mâchoire de l’autre côté. “C’est trop tôt… et j’ai d’autre projets pour toi.” soufflai-je dans son cou en l’attirant contre moi. Elle ne me laissa pas en reste et se déroba pour m'entraîner dans les étages jusqu’à la porte de sa chambre. Son regard provocateur fit monter ma tension d’encore un cran.  

Je poussai la porte à peine déverrouillée puis refermai distraitement derrière moi, me laissant entraîner dans son antre. Sans vraiment chercher à détailler les lieux, mon regard se posa sur la carte des Etats-Unis. Cependant mon cerveau était trop concentré sur autre chose pour analyser avec précision ce qui s’offrait à ma vue. Je buguais.
Le bruit sourd du sac lâché sur le sol détourna superbement mon attention, mais bien plus que le sac, c’était sa propriétaire, avant tout, qui était le centre de toutes mes préoccupations actuelles. Telle une sirène, elle m’envouta instantanément au son de sa voix dont les propos incidieux me faisaient peu à peu perdre la raison. “Fais donc comme chez t…” Le dernier mot mourut sur mes lèvres qui s’étiraient en un sourire ravi. J’étais sous le charme. Elle était belle dans ses vêtement mouillés, ses cheveux retombant en cascade sur ses épaules et ce débardeur qui mettaient fichtrement bien sa silhouette en valeur, laissant entrevoir... un éclat métallique accroché à son cou qui détourna subrepticement mon regard. Mais je ne manquais pas une miette du spectacle et trouvais un bien plus grand intérêt à laisser ma vue vagabonder sur son nombril, redécouvrant avec délice les courbes de son corps, suivant le moindre de ses gestes sensuels à mesure qu’elle ôtait un à un, ses vêtements trempés. Je sentais de nouveau le brasier me consumer de l’intérieur à mesure que montait mon désir mêlé à une délicieuse et insidieuse frustration nourrie par ce show improvisé d’une part, et que je tentais de réprimer en me mordant l’intérieur de la lèvre. Elle savait y faire la bougresse et j’avais oublié qu’elle était passée maîtresse dans l’art de se faire désirer. Il faisait fichtrement chaud dans cette piaule. Je n’en pouvais plus. Je finis par me délester de ma veste trempée qui rejoignit son sac au sol. Je me débarrassai en toute hâte de mon pull noir et de mon t-shirt sombre que j’envoyai négligemment dans un coin de la pièce tout en réduisant la distance qui me séparait encore d’elle. J’attrapai son bras délicat pour l’attirer doucement à moi. “Viens par là !” Mon corps me trahit et ma peau brûlante vibra d’excitation au contact de la sienne lorsque je refermai mes bras autour d’elle. Mes lèvres affamées assaillirent tout d’abord leur consœurs avec qui elles joutèrent avec véhémence avant de partir à la reconquête de cette peau enivrante qui me narguait depuis tout à l’heure. Mes mains s’égaraient dans le bas de son dos. Son parfum me faisait tourner la tête et je peinais à contenir mon empressement à nous débarrasser du surplus de vêtements qui faisait encore obstacle aux belles promesses d’un plaisir partagé et tant convoité. J’avais bien fait sauter les boutons mais cela ne suffit pas à la débarrasser de son maudit jeans humide et collant qui faisait encore de la résistance. Saleté ! Je laissai échapper un grognement de frustration, mais je n’allais pas me laisser bouder mon plaisir par un vulgaire bout de tissus. J’accompagnai son bras autour de mon cou pour l’inciter à s’y suspendre tout en ramenant ses hanches contre les miennes afin de la soulever jusqu’au lit.
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MessageSujet: Re: Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna)   Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna) Icon_minitimeMer 15 Mar 2017 - 22:00

[ HRP : Cette séquence contient du contenu explicite pouvant heurter la sensibilité des plus jeunes.  ]



C'est un jeu auquel nous nous adonnons depuis longtemps maintenant. Chacun des joueurs connait parfaitement les règles dans cette lutte sans merci qui vise à faire craquer son adversaire, à provoquer chez l'autre un déluge de sensations, l'amener à son point de rupture. À ce moment précis où un gémissement s'échappe simplement parce qu'il devient trop difficile de le retenir et de garder la face. Chacune des mes attaques entraîne une réponse immédiate de sa part. La tension monte progressivement, réveillant mes sens un à un sous l'assaut de ses lèvres et de ses mains. Il m'est difficile de retourner à la réalité, chaque fois un peu plus. Pour monter dans la voiture, pour annoncer la couleur du feu. L'ivresse me gagne. La chaleur se répand. J'ai l'impression que je pourrai m'embraser à n'importe quel moment.  J'en veux toujours plus. Grisée par l'impatience, je ne me fais pas prier pour sortir de la voiture. J'aime le fait qu'il se soit garé n'importe comment. J'y devine son état d'esprit et l'incendie latent que j'ai fait naître dans son esprit.

Lawrence me connait trop bien. Je me prends une décharge quand sa main vient trouver la courbe rebondie de mes fesses. Ça remonte le long de ma colonne comme un frisson, déclenchant un orage sous ma peau. Son interrogatoire vire à la douce torture. Je me mords la lèvre pour ne pas céder tandis que chacun de ses baiser laisse comme une marque chaude. Ma peau le réclame à grands cris. J'ai l'impression qu'elle crépite sous ses avances. Quand il évoque le club de strip, mes doigts s'accrochent sur sa veste, le retenant fermement. Mes yeux se plissent férocement. Jouer sur ma possessivité... Joli coup. Il sait pertinemment comment je fonctionne. C'est trop facile pour lui. Et, son souffle dans mon cou. Je sens chaque pulsation de mon cœur qui s'emballe. Aucun de ses projets ne pourrait être plus indécent que les images qui me viennent en tête. Il va me tuer. J'effectue un repli stratégique, me dérobant à son étreinte avant que les choses ne dérapent publiquement.

À mon tour. S'il peut me faire vriller avec aisance, je ne suis pas en reste. Ça fait bien des années que je cherche à percer le mystère qu'il représente. Avec le temps, j'ai appris par cœur chaque centimètre de sa peau. Le regard qu'il porte sur moi m'invite à poursuivre mon numéro d'effeuillage. Il glisse sur moi aussi sûrement qu'une caresse brûlante. Le désir que j'y distingue me pousse à la lenteur. Je me fais lascive, sensuelle, juste pour le plaisir d'attiser son sourire sans équivoque. On vibre au même rythme sans même se toucher. Une telle alchimie éclipse absolument tout le reste. Le contact du métal glacé contre ma poitrine m'arrache un frisson. Je ne suis pourtant pas en état de m'y intéresser. Il n'y a que Lawrence à cet instant. C'est son odeur qui m'entoure, son goût que j'ai au bout de la langue, son regard qui m'électrise. Pire que ça, encore. Lawrence s'est infiltré dans ma tête pour enfermer ma raison et envahir mes pensée. Il est partout. Sur ma peau qui frémit de plaisir anticipé et dans le rythme chaotique de mon cœur. Jusque dans mon sang qui s'échauffe quand il se débarrasse de son tee-shirt avec empressement. Je ne suis pas certaine de combattre bien longtemps ses volontés.

Ma poitrine se soulève à un rythme saccadé. Je retiens mon souffle alors qu'il se rapproche dans l'expectative d'une rencontre imminente et dont je crève littéralement d'envie. L'admiration s'enroule autour de mon désir tandis qu'il me fait l'effet d'un prédateur. Tout son corps n'est que puissance et détermination. Je ne vois pas comment je pourrai faire preuve de la moindre résistance, même si j'en avais envie. Ce qui n'est définitivement pas mon cas. J'ai envie de lui comme un accroc à la junk food d'un bon burger. J'ai besoin qu'on se touche, qu'on s'entraîne, qu'on disparaisse l'un avec l'autre. Sans surprise, je m'embrase dès qu'il m'atteint. Les décharges d'excitation se succèdent, vibrant à l'intérieure de moi. Au creux de mon ventre, et puis, plus bas. Toujours plus bas. Je suis en effervescence, luttant contre ou avec lui, je ne sais plus. Il est mon oxygène, mon endorphine. Insatiables, mes mains retrouvent enfin sa peau, la redécouvrant avec autant de plaisir que le manque a été long. L'une se cale sur sa hanche, comme pour réduire un espace imaginaire entre nous. L'autre se perd dans son dos. Celle-ci veut s'accrocher, caresser, griffer. Peu lui importe tant qu'il est question de toucher et d'atteindre sa cible. Mon bassin imprime inconsciemment un mouvement contre le sien.  J'ai douloureusement besoin de plus. Plus de peau à embrasser, plus d'intimité, plus de proximité. Plus de lui. Je brûle et me consume, au point de me cambrer lorsqu'il s'attaque aux boutons de mon jean. Je tente misérablement de reprendre mon souffle.

Le voilà qui galère face au tissus indésirable. Sa frustration n'a d'égal que la mienne. Mais, d'un autre côté, elle me flatte, me chavire.  " Lawrence Norton, vaincu par un jean." susurré-je, moqueuse alors même que je regrette foutrement d'en porter un. Mon attitude dément mes mots. Je m'accroche à son cou, glissant mes doigts dans son cuir chevelu, tirant sur la longueur pour m'offrir un accès à sa bouche. Je n'aurai jamais assez de Lawrence, même si je passais ma vie à le faire gémir. Mes lèvres s'égarent sur le lobe de son oreille, sur son tatouage que je goûte avant de le mordiller. Je ne peux que saluer la justesse du dessins. Là, tout de suite, il est définitivement mon roi. Je fais retomber ma main contre sa ceinture, faisant sauter tous les accès à sa virilité. Je n'ai plus qu'à m'y faufiler.
Mon dos entre en contact avec le matelas. Mes hanches se soulèvent pour qu'on puisse enfin se débarrasser de ce foutu jean qui nous met des bâtons dans les roues. J'y parviens finalement, non sans aide, et l'expulse de l'autre côté de la chambre dans un lancer digne de Tony Parker. Une bonne chose de faite. On peut passer à la suite du programme maintenant.

D'un mouvement décidé, je récupère sa bouche, me cambrant chaque fois un peu plus quand il approfondit notre échange ou s'attaque à des zones plus sensibles. La chaleur monte, encore et toujours, menaçant de me submerger. Il m'en faut plus. Non. Il faut que je reprenne un peu de contenance. Le jeu n'est pas fini.

Je m'emploie alors à inverser nos positions. Law n'étant pas homme à céder facilement, je cherche à contourner sa vigilance. Il faut qu'il baisse sa garde. Ma main glisse sur sa cuisse et s'engage dans une caresse sensuelle. Ma bouche s'active dans son cou, glissant jusqu'à sa clavicule. J'attends qu'il soupire, qu'il gémisse, ou qu'importe. Au premier indice, je le fais basculer, me retrouvant sur lui. Mon sourire est très loin d'être pur. La luxure est le plus beau des péché quand il s'incarne de cette manière. Gourmande, je fais courir mes lèvres sur son corps. Plus bas. Toujours plus bas. D'une main experte, je tire sur son jean et son boxer, entraînant l'un et l'autre sous ses fesses, le libérant partiellement. Je ne peux pas m'empêcher d'adresser à Law un haussement de sourcil prétentieux. "Tu vois, il suffit d'y mettre de la bonne volonté." Il me faut un peu plus de temps pour décoller le reste de ses vêtements et l'aider à s'en délester. L'exercice est frustrant. Je suis contrainte de calmer mon impatience. Un soupire de soulagement passe le seuil de ma bouche quand nous parvenons à nos fin.
Je n'en ai pas pour autant terminé. Assise au dessus de lui, mes genoux de part et d'autre de sa personne, je prends quelques secondes pour le contempler dans sa nudité. Je dessine des cercles sur sa peau. Mes doigts s'y impriment dans une savante griffure, qui je le sais, ne laissera aucune marque. "Je pense que tu es beaucoup trop sexy pour notre bien à tous les deux." Je souffle ça sur le ton de la confidence même si un éclat joueur anime mon regard. Je me penche à nouveau sur lui et reprend la course de mes baisers jusqu'à cet endroit bien précis. Je n'ai qu'une idée en tête : l'amener à son point de rupture, le faire gémir sous les assauts de ma langue. Avant de plonger avec lui dans une délicieuse étreinte et de me perdre avec lui.
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MessageSujet: Re: Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna)   Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna) Icon_minitimeSam 18 Mar 2017 - 1:11

Le hasard avait décidé de se montrer complaisant avec moi, me mettant sur le chemin de la dernière personne que je me serais attendu à voir ici, et à la fois, celle qui était le plus à même de me faire oublier mon isolement.

Le claquement de la porte de la chambre d’hôtel nous avait définitivement scellés dans cette bulle qui se reformait systématiquement, chaque fois que nous nous retrouvions tous les deux. La sensation était semblable à celle que j’éprouvais, enfant, quand je me téléportais dans un endroit familier gorgé de souvenirs chaleureux, pour fuir une réalité devenue trop pesante. C’était mon refuge, ma bouée de sauvetage, mon répit, tel cet instant d’éternité où je pouvais me laisser aller à n’être rien d’autre que moi-même, sans me soucier des perturbations extérieures ni même des conséquences de mes actes. Ces moments de frivolité partagés avec Maïna étaient généralement hors du temps, complètement incongrus et surréalistes. La sensation que j’éprouvais alors était grisante et aussi intense qu’ inexplicable. Elle avait le don de me ressourcer et de me libérer lorsque je commençais à me sentir enchaîné quelque part. C’était exactement ce qui était en train de se produire. Sa simple présence avait suffit à faire sauter les verrous de mes fers et ses provocations insidieuses étaient en train d’achever de me déchaîner.

Son petit numéro eut, je pense, l’effet escompté. Et encore, je me félicitais de m’être montré aussi patient. La jeune femme avait eu raison de moi. J’avais fini par céder à l’appel de son corps, imprimant désormais sur sa peau, caresses et baisers brûlants jusqu’à ce que je me heurte à la barrière de son jeans trop serré qui m’empêchait de donner suite immédiate aux promesses que je lui avais faites tantôt. Ses railleries tombèrent sans tarder. Je les accueillis avec défi, ajoutant à mon excitation grandissante. “Oui, bien-sûr ! Tu crois sincèrement que je vais m’avouer vaincu ?” Je n’eus même pas l’exclusivité de la faire taire d’un baiser qu’elle réclame ma bouche avide de la sienne. Je me contentai d’un sourire de protestation silencieuse, car si je ne voulais rien lâcher, j’étais trop affamé pour me dérober. Au lieu de cela, je préférais contre-attaquer et redoubler d’assauts buccaux. Sa main dans mes cheveux provoqua un frisson ardent qui déclencha dans mon bas ventre, une cavalcade de chevaux furieux  dont le galop s’intensifia sous le coup ses baisers sur ma couronne. Je lâchai un soupir d’impatience lorsque je sentis ses doigts à ma ceinture, puis je pris les choses en main, décidant d’attaquer les choses sous un autre angle. Il y avait le feu ! Cela ne pouvait plus durer !

“Joli lancé !” commentai-je, amusé. Tony Parker n’avait qu’à bien se tenir ! Quant à moi, je comptais reprendre petit à petit possession du terrain que je n’avais pas foulé depuis longtemps. Trop longtemps, et cela m’avait diablement manqué. Ma main s’était déjà égarée le long de sa cuisse lorsqu’elle récupéra d’autorité ma bouche.  Je me mordis la lèvre en souriant pour contenir un juron alors qu’elle se foutait une nouvelle fois de ma gueule. “C’est ça ! Fait la maline !” Je rencontrai le même problème qu’elle. Les jeans mouillés, quelle plaie !

Je me laissai retomber sur le dos après avoir moi aussi jeté ma boule de fringues dans un autre coin de la piaule : “Panier à trois points !” Nos ébats furent proportionnels à notre impatience, notre manque et notre frustration. Plus rien à mes yeux ne comptait qu’elle, que nous, que l’instant présent, où nous pouvions enfin sous sentir libres de partager ce bonheur hors du temps. Il n’y avait qu’elle pour me faire cet effet là que je n’avais jamais trouvé avec aucune autre. C’était d’ailleurs pour cette raison que je ne pouvais m’empêcher d’y revenir, encore et encore, malgré le temps, malgré la distance qui nous séparait. Sans que je m’en sois rendu compte, elle m’avait rendu accroc, d’une certaine manière. Elle était comme une drogue qui se diffusait dans mon sang, m’emplissant d’extase. C’était bon de la retrouver.

Si c’est un rêve, je n’ai pas envie de me réveiller.
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MessageSujet: Re: Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna)   Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna) Icon_minitimeLun 3 Avr 2017 - 20:18

Me perdre dans ses bras est un délicieux projet. Loin de me rassasier, nos baisers échangés déclenchent un incendie. J'ai besoin de sa peau comme d'air dans mes poumons. C'est viscéral. Pulsion animale autant qu'instinctive. Nous avons l'avantage de nous connaître presque parfaitement, réussissant à faire frémir l'autre d'une caresse ou d'un murmure. Je redécouvre Law dans toute sa splendeur, amant passionné. Impérieux et fort. Malicieux et conquérant. Moi, je me fais féline et taquine avant de me laisser apprivoiser complètement. C'est ensemble que nous nous entraînons toujours plus loin dans le plaisir jusqu'à cet instant fatidique. L'extase  m'éparpille, m'explose, me divise. Je ne m'appartiens plus. J'ai dépassé mon corps pour n'être plus qu'esprit. Intangible, légère, inaccessible. Pendant quelques secondes, je réussis l'exploit de cesser d'exister pour me contenter de ressentir, toute à mes sensations. J'avais presque oublié que nos corps se répondaient si bien. Presque.

Le souffle court et le cœur battant, je suis envahie par un sentiment de plénitude. Lawrence me raccroche à la réalité en un regard. Ma main cherche la sienne pour la conduire à mes lèvres, puis contre ma poitrine. Je rapproche ma tête avant de fermer les yeux, cherchant à apaiser ma respiration plus que saccadée. C'est aussi ma manière à moi de prolonger l'instant, d'étirer le cours du temps pour qu'il cesse de filer à vive allure. J'aime ces moments volés. Ils sont purs parce que nous en sommes les seuls détenteurs. C'est un secret, comme une friandise subtilisée en cachette. Il ne faut surtout pas chercher à les décomposer ni à les justifier au risque d'éteindre la magie. Ce qui pulse avec vivacité n'accepte pas de se laisser disséquer sans se détruire. Je préfère de loin me laisser porter dans me poser de questions. Je me contente d'être. Mes paupières se soulèvent avec indolence. Mon regard balaie son corps nu. De ma main libre, je trace l'arrête de sa mâchoire avant d'y déposer un baiser. La tendresse de mon geste n'est qu'à peine dissimulée. Juste là, comme ça. Je me sens bien.

Je n'ai besoin de rien de plus. La porte du monde extérieur pourrait bien rester fermer pour toujours, cela ne me poserait pas le moindre problème d'éthique. Qu'ils se gardent leurs conflits et leur haine ! Pourtant, j'ai conscience que notre interlude ne durera qu'un temps. Peut-être même que c'est parce que le temps nous ait compté que tout ça flirte avec la perfection. Ephémère éternité. Comme toujours, l'un de nous finira par briser le silence, rompant l'accalmie, laissant la réalité s'infiltrer comme un poison. Dommage. Mes doigts se faufilent jusqu'à sa nuque et je lui soustrais un baiser. Le tempo a changé. Tout est plus doux, plus apaisé. Un peu comme dans un rêve éveillé. Je pourrai me perdre ici pendant des heures. J'imagine qu'on pourrait faire semblant, lui et moi, au moins pendant un temps. Allez viens, on se casse ! On aura qu'à filer sur les routes sans plus jamais se retourner.

J'ai envie de murmure un merci mais, je m'abstiens. Outre le cliché de tels propos, je serais bien en peine d'avoir à expliquer le pourquoi. Ce n'est pas que la baise. Dieu sait à quel point c'est facile de trouver un coup d'un soir. C'est un tout. Et peut-être, sûrement d'ailleurs, que c'est parce que c'est lui. Lawrence a l'odeur de la liberté. Il a le goût de l'absolu, sans concession aucune. Je finis par dissiper le silence qui nous enveloppe encore, comme pour m'éviter de définitivement dériver. "Ça aussi, ça m'avait manqué tiens !" avant de chuchoter un rire complice. Mes envies s'opposent drastiquement : l'embrasser encore, me blottir, fumer, enfiler une culotte, boire. Sa proximité me rend déraisonnable. Encore quelques secondes... Je me résigne finalement. Je m'étire lentement. mes articulations craquent de  ma nuque jusqu'au bas de mon dos. Une fois assise, sur le bord du lit, je l'interroge : "Tu veux quelque chose à boire ?" Quoi qu'à bien y réfléchir, j'ai pas grand chose à lui proposer. " Y'a de l'eau. Et peut-être un fond de coca dans le frigo." Je hausse les épaules, avec l'air d'une gamine qui se fout de tout. Les courses et l'organisation familiale, ça n'a jamais été mon truc. Alors, depuis que je n'ai à m'occuper que de moi, c'est vite vu. De toutes façons, je n'ai même pas encore rempli le frigo ou les placards. Sans doute que je ne comptais pas rester dans ce trou paumé... N'en déplaise à mon cher frère et son entêtement.

Voilà... L'infection de notre bulle par la réalité a commencé. Mes digressions en attestent. Ça me soule. Je regretterais presque d'avoir ouvert la bouche. Sans aucune pudeur, je file récupérer une petite bouteille d'eau dans le frigo et je bois au goulot. La sensation de fraicheur est divine. Généreuse, je la lance ensuite en direction de Lawrence avant de me mettre en quête d'une sacro-sainte cigarette. Je traverse un raie de lumière qui filtre largement par une des fenêtres. Ah... Le soleil se serait-il décider à faire une brève apparition ?

Je mets rapidement la main sur mon sac, ce qui me conduit à trouver mon paquets et mon briquet. Par la même occasion, j'attrape la cendar-tasse puis regagne le bord du lit. Mes yeux ne manquent jamais une occasion de s'attarder sur Law. Ceci est une simple constatation. On pourrait penser qu'avec le temps, j'me serais calmée, mais non. Ce type s'est infiltré sous ma peau et ne l'a plus quittée depuis de nombreuses années. Tandis que je tire une longue bouffée de nicotine, mon visage prend un air malicieux. Je souffle  volontairement la fumée en sa direction  " Je t'en proposerai bien une, mais t'es quelqu'un de respectable maintenant ! Tu sais résister à la tentation !"

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MessageSujet: Re: Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna)   Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna) Icon_minitimeMar 4 Avr 2017 - 23:25

Je suis addict et Maïna me fait l’effet d’un shoot d’héroïne. Ma raison s’est tirée et plus rien n’a d’importance ni de sens. J’en ai même oublié où je suis, ce pourquoi je suis là, les Hunters, la mutation. Tout. J’ai de nouveau l’impression d’être un gamin de vingt ans et de revivre un instant de cette douce et insouciante époque à Cleveland. Où ni l’un ni l’autre n’aurait été capable de mesurer l’indicible attraction qui nous poussait l’un vers l’autre et qui avait perduré malgré nous au fil des ans. On s’en foutait bien d’ailleurs. C’était un état de fait. Rien n’avait jamais effacé Maïna. Sans que je m’en sois jamais rendu compte, faute de n’avoir jamais remis en question ce qui relevait pour moi de l’évidence, Maïna  faisait partie de mes fondations. Elle était l’un des rares points d’ancrage auquel je finissais toujours par revenir, pas toujours consciemment d’ailleurs et souvent de manière totalement fortuite, comme aujourd’hui. Elle avait sur moi un pouvoir apaisant, ressourçant et libérateur. Quand on était ensemble, tout se résumait à sa plus simple expression. Il n’y avait qu’elle, moi puis le reste du monde dont on se fichait éperdument.
C’était un flirt d’adolescents et pourtant, bien que cette période soit révolue depuis longtemps, je la retrouvais aussi féline, puérile et fougueuse qu’autrefois; qu’à chaque fois. Comme si nous nous étions contentés de nous mettre en pause, le temps de retourner à nos vies respectives jusqu’à la prochaine fois où nous serions amenés à nous recroiser, pour reprendre où nous en étions restés. Comme si le temps qui filait à une allure folle n’avait pas d’incidence sur ce que nous étions l’un pour l’autre. Nous nous en foutions bien. Et comme à chaque fois, je finissais toujours par me laisser prendre à son jeu. Notre jeu. Celui dont nous avions tacitement posé les règles il y a dix ans. Sur ce plan là, nous n’avions pas vraiment évolué et nous étions toujours deux ados intrépides et insouciants. Je me surprenais d’ailleurs chaque fois de notre parfaite symbiose, que le temps ni la distance n’étaient parvenus à altérer. Nos corps se répondaient d’instinct et vibraient à l’unisson. Force était de constater que Maïna, je l’avais toujours furieusement dans la peau.
Je n’avais pas perdu le goût de ce jeu dont j’avais déjà testé nombre de limites. Affronter Maïna dans un combat singulier, jusqu’à notre point de rupture puis la laisser me piéger avant de lui redonner le change était toujours aussi jouissif. Plus que cela même ! Puisqu’avec elle je pouvais me laisser aller complètement au point de m’oublier avec elle.

Les derniers spasmes de jouissance venaient à peine d’avoir raison de moi que ma main trouva instinctivement le contact de la sienne tandis que mes yeux caressaient son visage satisfait. Un sourire étira mes lèvres. Cela faisait un moment que je ne m’étais pas senti aussi bien et aussi vivant. Je la laissai guider ma main sur sa bouche, sa poitrine sous laquelle son palpitant battait aussi fort que le mien. Le souffle encore court, je l’attirai à moi, déposant un baiser sur son front avant de l’enlacer tendrement. Ma respiration se cala peu à peu sur la sienne, à moins que ce ne soit l’inverse et ensemble nous trouvâmes l’apaisement et la sérénité. Je chérissais ces instants de pur bonheur et de plénitude que j’aurais voulu voir s’éterniser. Je ne pensais à rien. J’étais juste là, avec Maïna dans mes bras et j’étais bien. Les endorphines étaient d’ailleurs sur le point de me pousser dans les bras de Morphée quand elle bougea. Son élan de tendresse me rappela doucement à la réalité. Mon cœur alors apaisé fit une embardée au contact de ses lèvres, me tirant un sourire conquis. Je repris vie quand ma bouche trouva le zéphyr s’échappant de la sienne. Mon oxygène. Elle m’avait désarmé et rendu vulnérable, j’étais pour l’instant hors d’état de combattre. La chaleur de sa peau contre la mienne, la douceur de son baiser me fit fondre un peu plus. La férocité de nos ébats s’était envolée au profit d’un peu de douceur. Je répondis en toute simplicité, d’un baiser tendre et langoureux, brûlant de cette indicible reconnaissance que je lui vouais et de toute l’affection sincère que je lui portais.

J’observai en silence les contours du visage de cette déesse que je connaissais déjà par cœur avant d’accrocher son regard dans lequel je me noyais instantanément. Sa reconnaissance n’avait d’égal que la mienne et n’avait pas besoin d’être formulée. Son regard éloquent me suffisait et le mien lui faisait écho. Mais ne voulant pas encore rompre ce silence au risque de voir peu à peu se dissiper notre bulle si douillette, je me contentai de passer ma main dans ses cheveux et de lui caresser la joue du pouce. Ce fut elle qui rompit le silence. Je me contentai d’un sourire pour toute réponse et la laissait s’étirer et s’asseoir sur le bord du lit. Ma main glissa dans le bas de son dos puis autour de ses hanches tandis que je me redressai aussi. “Hmmm.” Je n’avais clairement pas envie de parler. Pas encore. Mon bras entoura sa taille tandis que je venais me coller dans son dos, l’autre chassa ses cheveux sur son autre épaule et je déposai un baiser sur sa nuque et dans son cou. Je voulais grappiller encore quelques instants de cet instant de bonheur volé. “C’est toi qui m’a manqué.” soufflais-je dans son cou. J’étais complètement à côté de la plaque et j’avais un temps de retard. Je finis par déposer un baiser sur son épaule juste au dessus de cette vilaine cicatrice qui n’était pas là il y a un an. Cela faisait effectivement trop longtemps que nous nous étions vus et j’avais semble-t-il manqué quelque chose d’important. Un sentiment inexplicable et désagréable me saisit aux tripes et me ramena brutalement à la réalité. Il lui était arrivé quelque chose et je  n’avais pas été là.

Je chassai mon trouble passager en la laissant partir à la conquête du frigo. Je n’avais pas l’intention de la questionner à ce sujet. Pas maintenant. Peut-être jamais d’ailleurs. Si elle ne m’en avait pas parlé, sans doute avait-elle ses raisons. Cela ne me plaisait pas, mais c’était son droit. Je le respectais et je l’acceptais.
Je repris consistance en la caressant du regard. Elle était là devant moi, magnifique dans son plus simple apparat et bien vivante. C’était tout ce qui importait.  Je ne pu toutefois m’empêcher de me demander si l’alliance qu’elle portait autour du cou avait un lien avec cette blessure. Mes yeux firent naturellement la navette jusqu’à la main où se trouvait ce que je présumais être sa propre alliance; cette main là qui tenait la bouteille, qu’elle m’envoya d’ailleurs. Notre rencontre avait été si soudaine qu’elle n’avait pas dû penser à l’enlever cette fois-ci. Peu importait. Ou pas. J’attrapai la bouteille et je maudis mon cerveau à cet instant de s’être remis à fonctionner aussi vite et à vouloir tout analyser. La ferme bordel !  “Merci” d’interrompre mes maudites tergiversations. Je bu une gorgée d’eau qui me rafraîchit un peu les idées.

La proximité de Maïna me redonna aussitôt le sourire, et son air mutin contribua à chasser mes sombres théories. Le jeu reprenait et les provocations aussi; ce qui me revigora.
La garce ! J’avais plus que jamais besoin de nicotine ! Je pouffai de rire, ne prenant même pas la peine de chasser la fumée que j’inspirai à plein poumons. Ce qui me donna encore plus envie. “Toi non !” lâchai-je au débotté sur un ton accusateur. Si j’avais l’air sérieux, mon regard malicieux présageait le retour de l’enfant terrible. Je lui laissai le loisir de me narguer et de tirer une nouvelle taffe avant de fondre sur elle : “ Vile tentatrice !” Et je m’emparai de sa bouche avant qu’elle n’ai le temps d’expirer pour lui voler un fumeux baiser. Je ne savais pas à quoi j’étais le plus drogué, à la clope ou à elle. “Tout dépend de la tentation.” Après tout, je n’ai pas touché à la clope. Pas encore. Je saisi son poignet, collant mon front contre le sien : “C’est mal ce que tu fais, tu sais ?”  dis-je riant. Mon regard traduisait tout l’inverse et l'invitait à continuer. Maintenant je m’amusais à entraver son mouvement pour l’empêcher de fumer.
Le gamin qui s’était calmé en moi venait de reprendre du service. “Et toi ? Sais-tu résister ?” Non, je n’étais pas décidé à retourner tout de suite à la réalité. Bien trop heureux d’avoir retrouvé ma divine partenaire de jeu, je comptais bien en profiter encore un peu. De plus j’avais le sentiment que je n’étais pas le seul à avoir besoin de réconfort. Aussi, je repartis à l’assaut de son cou que je couvris de baisers sensuels, là où je la savais la plus sensible, tout en maintenant sa main à distance. Si je m’abstiens, tu t’abstiens aussi. Oui, je venais de tacitement décréter cette nouvelle règle. Comme ça, pour la forme. Il fallait croire que je n’étais pas encore rassasié de nos jeux badins.
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MessageSujet: Re: Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna)   Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna) Icon_minitimeMer 5 Avr 2017 - 12:35

Un frisson me remonte la colonne vertébrale, électrisant ma nuque sous souffle, avant de court-circuiter mon cerveau. Je lui ai manqué. Je sais bien que je lui ai dit exactement la même chose au café, j'ai juste l'impression que ça n'avait pas la même saveur. Non, c'est même sûr ça n'avait rien à voir. J'étais choquée, un peu sous le coup de l'émotion, à ce moment là. Cet inversement des rôles me rend perplexe. L'idée qu'il puisse tenir à moi d'une quelconque façon me plaît, je crois. Ou peut-être que c'est le fait qu'il le dise avec des mots, à ce moment très précis. En tout cas si je me fie à la sensation que ça a provoqué dans mon ventre et le demi-sourire stupide qui me fend la bouche. Gamine.  Comment ça se fait tout ça ?  Pour ne pas dériver, j'utilise l'ironie et l'humour comme réponse. "Ouai, je sais. J'suis irremplaçable." Je laisse échapper un petit rire qui s'effondre à l'instant même où ses lèvres effleurent mon épaule. La sensibilité de ma cicatrice ne me laisse aucun doute. Je sais qu'il a remarqué. Je resserre mes doigts sur les draps et ferme les yeux. En fait, j'suis quasiment certaine qu'il a aussi vu l'alliance autour de mon cou et celle que je garde à l'annulaire. Je ne l'enlève plus, maintenant. Qu'est-ce que ça change dans le fond ? On n'a qu'à décider de s'en foutre et prétendre que ça n'existe pas quand on est tous les deux. On est assez doués, il me semble pour faire semblant. J'éjecte d'une pichenette mentale les souvenirs sombres. C'est mon temps-mort, j'ai levé mon pouce. J'aurai bien le temps, plus tard, de replonger dans ma culpabilité. Le présent est bien plus intéressant.

Je lance l'opération frigo avec succès. C'est plus facile de me concentrer sur le présent quand je le regarde. Ça me ramène des années en arrière. Non. C'est même pas vraiment ça. J'suis juste moi-même.  Il me ramène dans notre oasis. Lawrence n'a pas changé non plus. N'en déplaise aux petites rides qui se dévoilent au coin de ses yeux quand il sourit. J'crois qu'il n'a jamais su ce qu'il a représenté pour moi. Quand je suis arrivée à Cleveland, j'étais en colère contre le monde entier au moins autant que déterminée à ne laisser personne entraver ma route. J'avais décidé de devenir quelqu'un. Comme si j'avais quelque chose à prouver, aussi bien à moi-même qu'au reste de l'humanité. Puis, lui, là. Il est apparu, comme un cheveu sur la soupe. Il est venu foutre le bordel dans mon organisation. Plus je l'envoyais balader, plus j'avais envie de le voir pour mesurer son orgueil au mien. Déjà, je me laissais tomber dans notre jeu. J'y sautais à pied joint comme une enfant dans une flaque d'eau. J'effleurai l'attraction entre nous du bout des doigts, jusqu'à céder totalement. Il a balancé des seaux de peintures vives dans ma déco personnelle. Entre nous, c'était imprévisible et puissant. Un peu comme un accident de voiture. Tout aussi inévitable. Ma vie aurait été tellement plus chiante s'il ne l'avait bouleversée. C'est même étonnant que nous en soyons sortis tous les deux indemnes.

Armée de ma cigarette, je regagne notre terrain de jeu, me moquant sans vergogne. J'aime le piquer, le titiller, le provoquer. J'aime déclencher dans ses yeux cet éclat si particulier. Aussi, quand il enfonce les portes ouvertes concernant mon manque de respectabilité, je hausse les épaules. "Moi ? Jamais. J'me ferais trop chier sinon. Mais bon... T'as le droit d'avoir décidé de devenir chiant. C'est juste que ça ne te va pas du tout..." Je joue la carte de la fausse compréhension tout en me foutant allègrement de sa gueule. Nouvelle latte. Je savoure la brûlure dans ma gorge. Je décide de pousser le vice. "Dis moi, c'est quoi la prochaine étape ? T'acheter une baraque et un chien ?" Coup bas. Mes yeux défient les siens. C'est tout mes sens qui palpitent dans l'attente de sa réponse. Je glisse lentement la cigarette entre mes lèvres, j'inspire. J'accorde à mes gestes une lenteur calculée, espérant mêler son envie de clope à ma sensualité. Je ne me fais pas prier pour lui rendre son baiser, exhalant la fumée. On doit avoir l'air sacrément con, tous les deux. On est vraiment deux gamins. Deux sales gosses incapables de se tenir correctement et de rester sage. Ça me va. J'aime les mots qu'il prononce. J'ai l'impression qu'ils effleurent ma peau pendant que moi, je me laisse happée dans le brun de son regard. Quand il affirme que tout dépend de la tentation, j'esquisse un sourire coquin. "Le meilleur moyen de résister à la tentation, c'est d'y céder." Dixit Oscar Wilde. Résister à une tentation ne sert qu'à exacerber l'attraction qu'elle exerce sur nous. C'est peut-être de la connerie, mais ça sert mes intentions. Moi, par exemple, je ne tente pas la moindre opposition quand Law attrape mon poignet et pose son front contre le mien. Je reste rivée à lui, profitant de son odeur. Mon corps s'affole dangereusement. Il m'accuse, je souris. "Ah oui ? Vraiment ?" chuchoté-je. J'essaie vainement de ramener la cigarette vers mes lèvres. Je comprends, rien qu'à la façon qu'il a de ma regarder, que sa vengeance est imminente.  Reste à savoir quelle forme elle va prendre.

Mon cœur s'emballe et mes hormonent entament une danse effrénée. Je sens sa main dans mon dos qui me rapproche de lui. Ou peut-être que c'est moi, en fait, qui m'accroche naturellement à sa nuque. Je vibre. " Oh putain..." Ma réprimande a des allure de gémissements. Aucune crédibilité donc. Quel enfoiré ! Il m'attaque sur mon point faible tout en m'enjoignant de lui résister. Comment suis-je censée faire alors que, de toute évidence, je crève d'envie d'entamer un second round. Rectification : je crève d'envie de recommencer, encore et encore, jusqu'à ce que mon corps soit trop épuisée pour finir le moindre effort physique. Je me mords la lèvre dans l'espoir de retrouver un peu de bon sens. Mes cuisses se serrent l'une contre l'autre. Je me tends sous sa bouche, incapable de raisonner convenablement. - Alerte rouge ! Je ne dois pas le laisser gagner ! - Ah oui vraiment ? murmure ce sale rat de corps. Il semble convaincu, lui qui n'est que sensations, que le plaisir est le but ultime de la vie. Mon orgueil, de son côté, refuse d'en démordre.  - Ecarte toi de lui ! J'ai l'impression d'avoir un ange et un démon sur chacun de mes épaules, cherchant à me conseiller. Putain ! Je craque et tente de reprendre d'autorité sa bouche. Ma clope me fait chier. Sa main qui entrave la mienne m'emmerde puisqu'elle m'empêche d'aller explorer sa peau. Dans ma tête, mon corps crie victoire tandis que mon orgueil arrive furtivement par-derrière pour lui faire une croche-patte. Dans un sursaut de raison, je me laisse rouler sur le sol. Je profite de ma chute pour récupérer ma liberté de mouvement. Lestement, je me remets sur mes pieds et entreprends de reculer de deux pas. C'est sans doute la seule action censée que je serais capable de faire. "Norton ! Tu oses me mettre au défi de te résister, c'est ça ?" Pourquoi je fais ça ? J'ai jamais eu la moindre envie de m'opposer à un second round, moi !

Ça y'est, je déraille. Je crois qu'on peut officiellement dire que je suis en train de péter une pile. Je me marre toute seule tout en reculant vers la kitchenette. J'aurais dû prendre la bouteille d'eau dans ma fuite, pour lui rafraîchir les idées. Ça aurait été la chose intelligente à faire. J'vais essayer de m'en souvenir. Ceci dit, vu que mon cerveau s'est mis sur pause. Je me marre sans le quitte des yeux, prête à bondir s'il ose tricher. Je reste à l'affût jusqu'à ce que je sente derrière moi le contact froid du placard et de l'inox. Je me paie le luxe de tirer une bouffée de cigarette, constatant par la même occasion qu'elle ne va pas tarder à décéder. Puis je décide de faire monter les enchères. "Tout ça c'est une excuse parce que tu te fais vieux ? T'es plus capable de gérer un acte II, en fait ?" Je le provoque, attaquant son égo, désireuse d'allumer dans ses yeux un éclat animal. Je gagne du temps aussi. En quête d'une connerie à faire pour faire voler en éclat cette pseudo tranquillité.

Je lève les yeux au ciel, moqueuse.

"Oh je t'en prie, prouve-moi le contraire."

Nous n'avons jamais été sages .
Nous ne le serons jamais.
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MessageSujet: Re: Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna)   Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna) Icon_minitimeVen 7 Avr 2017 - 8:53

Je n’avais pas encore pleinement retrouvé toute ma hargne lorsque j’avais daigné répondre à sa question sur un besoin primaire tel que... boire, et la preuve en était de ma réponse complètement hors sujet. Je devais avouer qu’il y avait un petit côté provocateur dans ces mots que j’avais lâchés au débotté, l’air de rien, dans le sens où d’une part, je me fichais bien de ce qu’il y avait dans son frigo et de deux, je n’avais rien trouvé de plus à propos pour protester que de lâcher ce qui me passait par la tête, en toute franchise. J'avais pleinement conscience de jeter un pavé dans la mare. Ça m’arrivait de temps en temps, de foutre sciemment les pieds dans le plat. Juste comme ça. Aussi déroutant que cela puisse paraître, c'était vrai, qui plus est, et on ne pouvait plus sincère.
La nonchalance de la réponse de Maïna me fit sourire. La partie reprenait son cours et son autodérision n’avait d’égal que son adresse à botter en touche. A moins qu’elle ne m’ait pas pris au sérieux. Elle me connaissait pourtant, depuis le temps. Cependant, c’était une éventualité, vue la tendance que j’avais à toujours mener mon monde en bateau. Elle y compris, sur ce que j’estimais n’être que des futilités ou des détails qui n’avaient pas leur place dans notre bulle. Certes, je devais reconnaître qu’il n’était pas toujours évident de savoir quand je baratinais de quand je disais la vérité. Excepté pour ce genre de choses.
Dans notre bulle, je ne jouais pas de faux semblants et j’avais toujours été vrai avec elle. Distant parfois, discret peut-être, sur moi-même, sur ce que je faisais, cependant j’avais toujours été moi-même avec elle. Parce qu’avec elle, je n’avais pas besoin de me justifier. Et elle était bien la seule à m’accepter tel que j’étais. La seule.
«Tu n'as pas idée!»  soufflai-je sur le même ton qu'elle, en embrassant son épaule. Cette plaisanterie était pourtant empreinte de justesse. Elle le saurait sans doute. Du moins, je le pensais. Même si nous ne l’avions jamais évoqué, parce que nous n’avais jamais éprouvé le besoin de mettre des mots sur ce qui nous caractérisait, Maïna avait toujours compté pour moi. Dès le jour où elle m'avait laissé entrevoir qui elle était vraiment et qu'elle m'avais autorisé à refaire la déco.

Pourtant, nous n’étions pas spécialement partis sur de bonnes bases tous les deux, puisque notre relation avait tout d'abord commencé par des mesquineries qui avait fini par se muer en ce jeu puéril que nous entretenions encore aujourd’hui. J’avais un peu fait le forcing à l’époque pour entrer dans sa vie, alors qu’elle avait tout fait pour m’en interdire les accès. Je m’étais pris au jeu et depuis, je n’avais jamais vraiment raccroché. J’avais eu beau partir, pensant que le temps finirait par faire le reste, mais étonnamment, le lien indescriptible et puissant qui nous unissait avait perduré. Je ne me l’expliquais pas, mais il était toujours là, comme à cette époque là. Il était resté intact. Et je n'avais trouvé nulle part ailleurs quelqu'un qui me fasse me sentir aussi vivant qu'elle. Et oui Maïna, que tu me croies ou non, par moment, tu me manques. Mais ces mots là restèrent coincés dans ma gorge à la vue de sa cicatrice. L’idée qu’il ai pu lui arriver malheur m’était insupportable.

La bouteille d’eau m’aida à chasser ces contrariétés passagères qui n’avaient pas leur place ici. J’avais d’ailleurs du mal à associer l’enfer que pouvait parfois être la réalité à la situation surréaliste que j’étais en train de vivre.  Pince moi je crois que je suis en train de rêver ! Au lieu de ça, elle vint me narguer avec sa clope m’entraînant de nouveau dans cette douce réalité alternative. Je ris. “Ben voyons !” J’accrochai son regard tandis qu’elle enfonçait le clou et, sans me défaire de mon sourire : “C’est ça ! Comment t’as deviné ? Je commençais à trouver ça trop chiant de tout le temps bouger. J’aspire à la tranquillité désormais. La maison… mouih et pourquoi pas le chien ? Je compte me poser et m’établir ici, à Radcliff.” ajoutai-je avec ironie, mon regard pétillant de malice lorsque j’ajoutais sur le ton de la provocation : “Tu viendras me voir ?” Comme si j'étais capable de tenir en place quelque part. La bonne blague !

Sa façon de fumer frôlait l’indécence et raviva une autre envie en plus de mon besoin de nicotine. Elle connaissait tous mes vices la fourbe, et le tabac ne fut pas le seul à s’embraser quand elle tira sur sa cigarette. Elle ne perdit rien pour attendre. Je m’emparais d’autorité de sa bouche afin de la neutraliser. Je n’avais jamais su résister bien longtemps à la tentatrice qu’elle était et la citation qu’elle m’opposa me fit d'autant plus sourire tant elle illustrait à la perfection ce que je pensais au fond. “Oscar Wilde.” La déraison en sa présence était mon essence. Mon regard flamboya de plus belle et ma main libre trouva naturellement le creux de ses reins pour la rapprocher de moi lorsque je pris son cou d’assaut par douce vengeance. Si elle me rendait dingue, je savais aussi comment lui faire tourner la tête. Mes baisers se firent plus brûlants au contact vibrant de sa peau et ses protestations, à l’image des miennes tout à l’heure, m’enjoignirent à continuer. J'étais fier de ma connerie. Elle réussit cependant à contre attaquer et à faire une percée dans mes défenses. Elle se déroba. Frustration. Je me marrai pour évacuer. “Moi ? Je n’ai rien dit !” Mauvaise foi quand tu me tiens. Je ne pouvais cependant m’empêcher de la provoquer de plus belle, repoussant un peu plus loin le vice. Après tout, c’était elle qui était venue me chercher. C’était de bonne guerre non ?

Je jetai mes jambes sur le côté du lit et la regardai s’éloigner à reculons en souriant. “Tu comptes aller loin comme ça ?”dis-je amusé. J'avais retrouvé mon regard de prédateur lorsque je me levais. “Le bon vieil Oscar il en pense quoi ? Il a un adage pour ça aussi ou… ? Comment ça se passe ?” dis-je en avançant lentement, mais tout en restant à bonne distance, jusqu’à ce qu’elle se retrouve dos au meuble de la cuisine. A mi-parcours, je m’arrêtai avec une moue faussement vexé. Mon sourire en coin revint en force sur mes lèvres et l’espace d’un clignement d’yeux, je m'étais téléporté devant elle, profitant de sa surprise pour lui piquer la clope que j’achevai avec désinvolture avant de l’éjecter d’une pichenette dans l’évier.  “Ce serait chiant hein ? T'imagines ?*" Je glissai ma main entre son dos et le meuble. "Je vais te montrer qui est vieux !”* dis-je en riant en venant me coller contre elle. Je comptais bien lui prouver qu’elle avait tort. Je l'embrassai avec une langueur délibérée pour faire monter d'un cran la tension et la sentir de nouveau vibrer contre moi. “En revanche, il semblerait que l’âge rende les tigresses plus farouches.”* dis-je, joueur, avec un sourire carnassier, plus provocateur que jamais. Elle pouvait être fière, elle avait réussi son coup et avait ravivé le brasier temporairement apaisé lors du round précédent. Je l'embrassai de nouveau avec toute la verve qu'elle m'insufflait, ivre d'elle, de sa peau et de l'envers de son corps, je la soulevais pour l'asseoir sur le meuble, bien décidé à lui faire ravaler son arrogance et à lui prouver que la passion avec laquelle je comptais la dévorer cette fois-ci ne s’était pas atténuée avec les années.


*En Portugais dans le texte
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MessageSujet: Re: Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna)   Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna) Icon_minitimeDim 9 Avr 2017 - 20:54

"L'Alaska, ça me semble bien. En plus, j'y ai jamais foutu les pieds, ce serait l'occas'." La réplique a fusé sans que je n'ai besoin d'y réfléchir. Mon orgueil me pousse toujours à contre-attaquer. L'indocilité est le maître mot de notre relation. Ça sonne comme une invitation à qui sait lire au-delà des mots.  Même si je m'emploie à me moquer, à taquiner, il y a cette chaleur dans le timbre même de ma voix.  Celle-là même qui me monte aux joues jusqu'à faire briller mes yeux.  Celle qui pulse dans mon ventre et fait vibrer mes veines. Je recule pour mieux sauter, en proie à mon désordre d'émotions contradictoires. Faire monter les enchères dans une fausse révolte. Comme si j'avais jamais été capable de lui résister quand il me regarde de cette façon. Il avance avec une telle assurance que ça me fout des frissons. Bordel. Lawrence est maître du jeu, roi en ses terres, dictateur sur un royaume déjà conquis. Et, il le sait pertinemment. Ça devrait théoriquement me gonfler qu'il ait un tel impact sur ma personne. Sauf que j'en suis venu à apprécier même les instant où il me rend complètement dingue. Je plaide coupable, je suis la victime beaucoup trop consentante de son attractivité. J'ai un putain de syndrome de Stockholm. Ma folie me fait sourire. Je savoure chacun des pas qu'il fait vers moi car ils attisent mon attente.

"Putain." Un hoquet de stupeur me saisit quand, en un clignement de paupière, le voilà devant moi.  Si près que je peux à nouveau le toucher et que son odeur me parvient. C'est pire qu'une drogue. "C'est facile quand on triche." Il faut bien que je râle, sinon il s'interrogerait. Mon prédateur en profite pour me taxer la dernière latte et éjecter ma précieuse cigarette. Mon souffle s'accélère. Je donnerai tout pour devenir cette clope. L'usage de notre langue natale reforme définitivement notre bulle autour de nous. À cet instant encore, il n'y a plus que Lawrence qui existe. Je pourrais presque entendre les portes de la réalité claquer en se fermant. Rien ne peut plus nous atteindre. La chair de poule se propage sur ma peau. Je me sens comme au bord d'un précipice, prête à plonger une nouvelle fois. J'me perds dans son regard, sur ses lèvres. Non, vraiment, il n'est pas du genre à se poser avec un chien, une belle barrière blanche, et bobonne derrière en train de s'occuper des chiards. Je ne peux même pas concevoir que quelqu'un puisse le tenir en laisse. Ce serait contre nature. Il est l'incarnation de la liberté. Mon indécence. Mon Moho.

Quand j'étais petite, ma mère avait l'habitude de me raconter tout une tas d'histoire de contes et de légendes. Certaines étaient vraies tandis qu'elle en inventait d'autres de toutes pièces. L'une de me préférées étaient celle du Moho d'Hawaï. Elle me racontait que l'oiseau était chassé pour la beauté de ses plumes et celles de son chant. Ainsi, les hommes dans leur cupidité s'étaient hâtés de vouloir les mettre en cage se les approprier. Ils déployèrent des trésors d'ingéniosité pour les capturer sans les blesser. Ils se forcèrent à lutter contre leur nature sanguinaire pour devenir éleveur. Le vent murmure que Kahoku en attrapa plus de vingt en seulement quelques lunes. Dans leurs cages, les oiseaux s'ébattaient. Ils ne chantaient plus, ne mangeaient ni ne s'abreuvaient. Le soir, Olina, la fille de Kahoku, passait des heures à les regarder. La légende dit que l'un d'entre eux chanta pour elle. La mélodie était si triste que l'enfant en eut les larmes aux yeux. L'émotion la rendit souffrante. Jours après jours, les oiseaux s'éteignaient les uns après les autres, réveillant la colère du chasseur. La petite, elle, ne parlait plus. Elle ne mangeait plus ni ne buvait. Elle se contentait d'observer les oiseaux depuis sa fenêtre. La colère de Kahoku se fit rage aussi sûrement que la rivière rejoint la mer. Il contacta un vendeur pour échanger les plumes contre de l'argent, promettant d'exécuter chacun des oiseaux restant. L'enfant eut vent des projets de son père. Elle attendit la nuit. Et, protégée par la lune bienveillante qui lui prêta ses forces, elle ouvrit la cage. Les ailes noires bruissèrent. Leurs plumes lui semblèrent dorés sous l'éclat nocturne. Les mohos s'égaillèrent et firent entendre leurs voix. L'un deux se posa sur l'épaule de l'enfant. Ils échangèrent un regard, lourd de sens. Les mohos ne sont pas fait pour les cages, murmura l'enfant dans la langue des oiseaux. Ils ne sont que liberté. Sur ces mots, l'oiseau s'envola. Alors, si les hommes pensent que les mohos se sont éteints, les enfant, eux, savent la vérité. Car, parfois, lorsque leurs cœurs sont lourds, ils peuvent, à condition de bien tendre l'oreille, profiter de leur chanter qui guérit tous les maux.

Lawrence est un Moho. Il ne supporterait pas l'enfermement. Ça le tuerait aussi certainement qu'Olina était en train de s'éteindre. Quant à moi, je ne peux qu'être la garante de sa liberté. Sa provocation me fait hausse les sourcils. Je me donne l'air de mettre en doute ses avances tout en frémissant par avance. J'ai pourtant la certitude qu'ensemble, on ne vieillira jamais. Et, quand bien même je finirai fripée et courbée, lui, il resterait identique à celui qu'il était il y a quinze ans. Fort et pur. Son baiser m'emporte dans un refuge familier. Je me fie à mes sensations, grisée par l'instant. Cette fois encore, mes mains retrouvent naturellement sa peau, elles qui semblent ne pas pouvoir supporter une quelconque distance entre lui et moi. Nos lèvres se séparent pour une nouvelle provocation. Je plisse les yeux. Mes doigts glissent le long de son dos jusqu'à la courbure de ses fesses. "Tu t'ennuierais si je ne l'étais pas." soufflé-je en portugais, moi aussi. Je tire une grande fierté à lui ramener sous les nez que quoi qu'il en pense, je le connais. J'ai l'impression que les battements de mon cœur sont si puissants qu'il résonnent à travers sa peau, à lui. J'en rajoute une couche. "Ça te plaît. Ne le nie pas." Il n'y a bien qu'avec lui que je me sens suffisamment en confiance pour dire si simplement les choses. J'expose mon ressenti sans filtre. Je n'éprouve aucune crainte quant à sa réaction. Cette liberté qu'il m'offre d'être moi-même, c'est un peu comme un cadeau. Il y a peu de personnes qui ont le privilège de me connaître derrière l'orgueil et le caractère bien trempé.

Visiblement lassé par ce préambule, Lawrence joint l'acte à la parole. Je vibre sous ses doigts, répondant uniquement à l'instinct. Mon cerveau se déconnecte encore une fois. Je m'enflamme sous son baiser, emportée par sa passion. Je viens de sauter du haut d'une falaise avec un putain de sourire aux lèvres. J'laisse tout tomber. J'écarte les cuisses pour le retenir contre moi. Je réponds à chacune de ses caresses, chacun de ses assauts.  Tout vole en éclat. Les années, les difficultés, les emmerdes, la culpabilité. Je me tends et me courbe. Mes gémissements se changent en cris que je peine à retenir.  À cet ouragan qu'il déclenche en moi, ne résiste que les sensations pures. Rien sauf peut-être la certitude tangible qu'il est tout ce dont j'avais besoin.

Ça me frappe de plein fouet au moment même au mon corps atteint une nouvelle fois le paroxysme du plaisir.
Quand la tempête s'apaise, je ferme les yeux. Je niche mon visage dans son cou, m'accrochant autant que je le peux. Mes bras derrière sa nuque, mes jambes entourant ses hanches. Je reprends lentement ma respiration. Mes muscles sont peut-être fatigués mais ma tête voit clair. J'ai besoin qu'il me garde ici, chez-nous, encore un peu. Comme si ma réaction n'était pas suffisamment explicite, j'en formule la demande, en un chuchotement secret "Serre-moi contre toi. Aussi fort que tu peux." Protège-moi de ce qu'il y a dehors. Ne me laisse pas y retourner.
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Depuis le début, tu me mènes en bateau. Une chance que j'aime les balades en mer. (Lawrence & Maïna)

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