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 these words are knives and often leave scars (fst - salomé)

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Lorcan Wolstenholme
Lorcan Wolstenholme

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SUR TH DEPUIS : 25/04/2014
MessageSujet: these words are knives and often leave scars (fst - salomé)   these words are knives and often leave scars (fst - salomé) Icon_minitimeDim 9 Oct 2016 - 16:47

Salomé & Lorcan

Depuis que Lorcan avait abandonné ses études pour prendre un boulot à plein temps au restaurant, il n’avait cessé de se demander s’il n’avait pas fait une erreur. Certes, il n’avait plus aucune motivation pour la génétique et ne se voyait plus dans aucun des emplois que son master – s’il l’avait obtenu – lui aurait offert. Mais il avait quand même fait un pari risqué, et à force de s’entendre rabâcher toute sa vie qu’il ne ferait rien s’il n’avait pas de diplôme, il y avait de quoi s’inquiéter. Mais aujourd’hui, Lorcan était enfin certain de son choix. Il aimait son boulot, s’il regardait dans l’avenir il ne se voyait pas ailleurs que dans une cuisine … Et il en avait été récompensé. Un cuisinier au restaurant où il travaillait était parti du jour au lendemain, et le patron avait du le remplacer au pied levé. C’était sur Lorcan que son choix s’était porté. Après avoir passé des années aux tâches les plus ingrates, il avait enfin le statut tant convoité, et les responsabilités qui allaient avec. Il passait officiellement derrière les fourneaux, et rien ne pouvait le rendre plus heureux. Toute la journée, il s’activa dans la cuisine, obéissant aux aboiements du chef sans sourciller, suivant des yeux chaque assiette qui partait en salle avec la fierté d’une mère regardant ses enfants effectuer leurs premiers pas. C’était un aboutissement qu’il ne s’était pas attendu à atteindre aussi vite, mais c’était un soulagement dans l’enchaînement d’échecs qu’il ne cessait d’accumuler. Il avait quelquefois l’impression que son boulot se déroulait sur une planète totalement étrangère, où il n’y avait plus ni mutants ni chasseurs, et où aucune histoire extérieure ne venait le déranger. Et malgré la pression qu’il avait forcément sur les épaules avec cette promotion inattendue, il se sentait à l’aise.

Il avait trouvé quelques instants entre deux coups de feu pour envoyer un message à Sam et l’inviter à venir passer la soirée chez lui. Aspen venait tout juste de quitter la ville pour New York, il lui ferait la surprise quand elle reviendrait. Mais en attendant, il comptait bien fêter ça avec Salomé. Après avoir cuisiné toute la journée, il était très tard quand il s’y remit, cette fois dans son propre appartement. Ils passèrent à table dès que Sam arriva, Lorcan étant trop affamé d’avoir vu passer devant ses yeux des assiettes qui ne lui étaient pas destiné, et il fit durer le suspense le long du repas. Mais après avoir terminé le dessert, il lui annonça enfin la nouvelle. « Tu as devant toi le tout nouveau cuisinier de l’Olive Garden, Radcliff, Kentucky ! » Il était aussi excité qu’un enfant. « Mon père va avoir une crise cardiaque quand il l’apprendra. » Etonnement, il se fichait bien de l’avis de son père, ce soir. Il n’avait pas pensé à lui de toute la journée, ce n’était que maintenant que le patriarche Wolstenholme venait de surgir dans sa tête, mais uniquement pour accentuer le sentiment de victoire de Lorcan. Il avait réussi à accomplir quelque chose qui lui tenait vraiment à cœur, sans l’aide de quiconque. Et il pouvait enfin en être fier sans que quoi que ce soit ne vienne gâcher son plaisir. Il prit Salomé dans ses bras, caressa son visage d’une main légère avec un sourire. Etre avec elle pour fêter cette bonne nouvelle, c’était quelque chose qui lui faisait d’autant plus plaisir. Il captura ses lèvres avec avidité, ses mains remontant jusqu’à son visage, jusqu’à ses cheveux où elles se perdirent avec délices, effleurant la peau de sa nuque au passage. Il glissa ses doigts sous l’encolure de son pull, et descendit ses baisers le long de sa mâchoire, jusqu’à son cou … « Merde, Sam ! C’est quoi ça ? » Sous son pull s’était révélée une tâche violacée qui s’étalait sur sa peau, et Lorcan fronça les sourcils. L’hématome était énorme, et il sentit son ventre se serrer à la seule explication qui lui vint en tête. « C’est moi qui t’ai fait ça ? » Ils avaient été ensemble quelques jours plus tôt, et il n’avait rien vu de tel sur la peau de la jeune femme. Il n’avait aucun souvenir d’un moment où il avait perdu le contrôle de ses pouvoirs avec elle, mais il chercha frénétiquement dans sa mémoire toutes les fois où cela aurait pu arriver. Et ces derniers mois, il y en avait eu beaucoup.
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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: these words are knives and often leave scars (fst - salomé)   these words are knives and often leave scars (fst - salomé) Icon_minitimeDim 9 Oct 2016 - 19:18

torturous electricity between both of us.
lorcan & salomé

✻✻✻ « Sérieux ?! » Un large sourire se dessinait déjà sur ses lèvres, à peine l'exclamation sortie en réponse à l'annonce de Lorcan. « Mais c'est génial !! » Elle ne parvenait à contrôler cet air franchement ravi qui envahissait chacun de ses traits, se figeant juste le temps d'une seconde. « Pour ta promotion, hein, pas pour la crise cardiaque de ton père. » Un rire lui échappa alors qu'elle continuait à le contempler, les iris pétillant de ce contentement qui l'envahissait toute entière. Elle ne s'était pas attendu à ce qu'il lui annonce une telle nouvelle, au départ, se rendant jusqu'à son appartement comme à de si nombreuses reprises ces derniers mois, sans se poser de questions. Il y avait bien eu ce doute qui l'avait envahie au fil du repas, à déceler les signes d'une impatience qu'elle ne s'expliquait pas, à manquer de lui demander deux ou trois fois ce qui pouvait bien le mettre dans un tel état. C'était qu'il avait beau se contenir, plus de deux décennies d'amitié et quelques mois plus si affinités ne lui laissaient pas vraiment de chance face à Salomé, surtout pas lorsque toute son attention était posée sur lui, et uniquement sur lui, comme ce soir. Enroulant ses bras dans son cou en réponse à son étreinte, elle l'observa quelques secondes supplémentaires, à ne pas cacher son enthousiasme. « Il n'aurait pas pu trouver mieux que toi, t'es le meilleur cuisinier que je connaisse. Et je dis ça en toute objectivité, hein. » Son air vaguement sérieux s'effaça avant même qu'elle ait pu préciser quoique ce soit d'autre, déjà trop occupée à répondre à ses baisers pour réfléchir convenablement. Grisée par la nouvelle, par les lèvres de Lorcan venant se perdre dans son cou et le contact de sa peau alors qu'elle glissait déjà ses mains sous son t-shirt, elle en oubliait tout. Tout, jusqu'à cette empreinte violacée dont la présence se rappela à elle brutalement, les tirant tous les deux de ces minutes d'évasion trop courtes. Bien trop courtes.

« Tu t'en serais sûrement rendu compte. » Posant sur lui un regard qui se voulait sans détour, l'évidence de lui dire que non, ce n'était sûrement pas lui. Pourtant, elle aurait sans doute pu être plus explicite, lui répondre très clairement que ce n'était pas de sa faute, qu'elle l'aurait senti passer si sa mutation avait causé ce dégât. Il fallait croire que c'était plus facile de laisser un instant planer l'incertitude pour essayer de réfléchir concrètement à ce qu'elle pourrait lui en dire. Lui expliquer qu'elle ne s'était pas contentée d'une remise en forme, comme elle avait pu le laisser entendre en début d'année, lorsqu'elle avait décidé de se reprendre en main après la fête de l'hiver, comme s'il ne s'agissait que de sa condition physique qui laissait à désirer. C'était ce que ça avait été, au départ, à se sentir impuissante sous les décombres, à traîner sa peau en courbaturant ses bras bien trop rapidement. L'envie de redevenir aussi dynamique qu'elle l'avait toujours été, de reprendre les arts martiaux, le combat en général, et de retourner sous l'aile de Kingsley. Laisser sa famille avoir écho de sa décision de se ressaisir, quand bien même ne s'agissait-il que d'un entraînement. Jusqu'à ce que Parrish prenne le relais lorsque son ancien mentor était tombé. Que Joachim ne s'impose également dans le tableau de ces aînés susceptibles de l'aider à se reprendre, à rassurer ses parents, à être prête si l'on revenait s'approcher trop près des Callahans ou du Manoir. C'était plutôt simple à expliquer, si la donne n'avait pas changé en octobre. Cet hématome, ce n'était que la partie émergée de l'iceberg. Le reflet de ce conditionnement physique qui s'était intensifié, jusqu'à la mener à nouveau sur le front. Du secret de sa mutation gardé par l'un de ses mentors en l'échange de sa participation active - et télépathique - aux chasses menées en sa compagnie. Elle ne pouvait pas lui laisser porter le blâme pour ça. Le voir se décomposer en évoquant cette possibilité rendait déjà son absence de réponse suffisamment cruelle, les secondes s'étirant alors que son regard finissait par se rattacher au sien quelques secondes.  « T'y es pour rien, t'inquiète pas. Si ça arrivait un jour, je manquerais pas de te le signaler. » Un sourire au coin des lèvres, ses doigts se glissèrent dans son cou pour remonter jusqu'à sa nuque, sa seconde main se posant haut sur sa cuisse, l'air de rien, avec la vague idée de le détourner de ce sujet de préoccupation malgré tout. « T'en fais pas pour ça, hm ? Y'a rien de grave.  T'es censé passer une bonne soirée et moi j'ai pas envie de parler d'un truc qui n'en vaut même pas la peine, pas comme ta super nouvelle à toi, d'accord ? » C'était qu'elle n'avait vraiment pas envie de venir gâcher la soirée avec ce genre d'explications, surtout pas alors qu'il était si content de lui annoncer son nouveau poste, et qu'elle était ravie pour lui. Que c'était le genre de nouvelle qui lui donnait la sensation de vivre un instant de normalité, loin des drames et du manque de tranquillité de leurs vies respectives depuis trop longtemps. Ce n'était peut-être pas possible du tout, de le détacher de cette marque qui se dessinait sur sa peau, et la brune remonta vaguement le col de son pull comme si cela allait lui éviter d'y repenser s'il ne le voyait plus. Malgré ses airs doucereux, il y avait ce pincement au fond du ventre qui la laissait soigneusement entendre à quel point elle n'en demeurait pas moins un peu égoïste, à vouloir leur épargner une discussion loin des réjouissances précédentes pour se préserver elle-même de certaines explications. Il y avait ce vague pressentiment qui persistait, qui l'empêchait de simplement lui dire la vérité, parce qu'elle n'aurait pas dû craindre les conséquences d'une décision qui lui semblait des plus logiques. « C'est arrivé hier soir. » C'était sorti subitement, pour couper court à toutes les hypothèses qu'il pourrait faire, qu'elle aurait fait également si elle était venue à découvrir le même hématome sur sa peau à lui. Haussant les épaules en secouant vaguement la tête, Sam le sonda un instant, soutenant son regard. « En entraînement. » Jusqu'ici, pas de surprises, même si elle avait sans doute cessé il y a bien longtemps de lui faire part de ces entraînements. Au moins ce n'était pas arrivé en chassant, et ce ne serait qu'un mensonge par omission si Lorcan ne cherchait pas à creuser davantage. « En entraînement pour la chasse. » Voilà que sa langue achevait de se délier toute seule, et qu'elle se trouvait à tout lui déballer subitement, sans tact, sans grands détours, sans explications. A simplement le regarder droit dans les yeux, à attendre une réaction, sans ajouter la moindre parole supplémentaire.
✻✻✻
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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: these words are knives and often leave scars (fst - salomé)   these words are knives and often leave scars (fst - salomé) Icon_minitimeDim 9 Oct 2016 - 21:22

Salomé & Lorcan

C’était une inquiétude qui tenaillait Lorcan depuis la première fois que son amitié avec Salomé avait pris un tournant plus intime, et ça ne l’avait jamais quitté depuis. Et s’il perdait le contrôle ? Il se souvenait un peu trop de la remarque acide qu’elle lui avait balancée, à la fête de l’hiver, sur les filles qu’il faisait saigner dans son lit. C’était uniquement lancé pour le blesser, mais il y avait une part de vérité. S’il se laissait un peu trop aller, il pouvait perdre le contrôle, et il craignait ce que sa mutation pourrait alors lui faire. C’était en partie pour ça qu’il était allé voir Malachi et apprendre à se contrôler, pour ne plus craindre de blesser les autres sans s’en rendre compte. Pour ne pas la blesser, elle, à chaque fois qu’il la prenait dans ses bras. Est-ce qu’il s’en serait rendu compte, s’il lui avait causé cet hématome ? Normalement oui, mais il n’en était plus aussi sûr, à en juger par la réponse évasive de Salomé. Si elle ne savait pas comment elle s’était fait ça, alors c’était de sa faute à lui … Pendant ce moment de flottement où Salomé n’ajouta rien pour démentir ses soupçons, le visage de Lorcan se crispa d’une horreur qu’il avait pourtant réussi à tenir éloignée depuis des semaines. Il pensait se contrôler suffisamment pour ne plus subir ça. Il pensait faire des progrès dans la maîtrise de cette mutation qui lui avait trop souvent échappé. Il gardait les yeux fixés sur l’hématome de Salomé, et quand elle reprit enfin la parole, il poussa un soupir soulagé. « T’aurais pu commencer par là, j’ai vraiment cru que c’était ma faute. » Lâcha-t-il d’un ton mi-figue, mi-raisin. « Normalement je m’en rends compte, je suis plus censé perdre le contrôle comme ça. Mais avec toi hein, je suis pas hyper concentré non plus. » Ajouta-t-il avec un sourire en coin quand elle posa sa main sur sa cuisse, et qu’il se rapprocha à nouveau d’elle, presque inconsciemment. Il avait très envie de se laisser aller à ce contact, de reprendre là où ils s’étaient arrêtés. Mais une part de lui restait focalisée sur cet hématome conséquent qu’elle arborait sur l’épaule, et ça le mettait mal à l’aise. Parce que c’était un rappel que sa mutation restait toujours tapie, prête à se mettre entre eux deux, mais également parce qu’il se demandait comment elle avait pu se faire ça. Elle avait beau dire que ce n’était pas grave, et qu’ils avaient mieux à faire que de penser à ça … Il avait quand même envie de savoir. C’était mal placé, pas le genre de bleu qu’elle aurait pu se faire en heurtant un coin de table au boulot. Est-ce que quelqu’un avait causé cette marque ? Mais qui, et pourquoi ? Il n’aimait pas ça, mais il était sans doute idiot de sauter directement sur la pire des conclusions. Seulement, ça le travaillait, et penser à autre chose était de plus en plus exclu à mesure que son imagination carburait. Il ne savait pas comment poser la question sans paraître trop intrusif – après tout, il n’avait aucun droit de regard sur ce qu’elle faisait, et si elle ne voulait pas en parler, il n’avait pas à la forcer. La façon dont elle avait replacé son col indiquait d’ailleurs assez bien qu’elle ne voulait pas épiloguer là-dessus – une raison de plus pour qu’il imagine le pire. Mais alors qu’il se résignait à ne pas savoir, elle reprit la parole et le visage de Lorcan s’éclaira en comprenant. Un entraînement ! Pourquoi est-ce qu’il n’y avait pas tout de suite pensé ? Il avait un peu oublié qu’elle continuait à s’entraîner, mais ça avait fait partie de leur existence pendant tellement longtemps que c’était un détail insignifiant. Il allait lui demander avec qui elle s’était entraînée pour récolter des marques pareilles, quand elle le coupa en ajoutant un dernier détail. Pour la chasse. Le sourire de Lorcan vacilla et s’éteignit lentement. Pour chasser quoi ? eut-il envie de demander. Le bon sens l’empêcha de prononcer ces mots, qui l’auraient juste fait passer pour le dernier des abrutis. Dans leurs familles, il n’y avait toujours eu qu’une seule sorte de gibier. Et pourtant, ça lui semblait impensable. « La chasse ? » Répéta-t-il comme s’il voulait s’assurer d’avoir bien compris. Il avait l’impression d’avoir avalé un bloc de glace. Il la lâcha lentement, et recula d’un pas. Cette distance lui sembla tout aussi désagréable que la nouvelle qu’elle lui avait balancée avec une insouciance insultante. A croire qu’elle avait simplement attendu qu’il annonce sa promotion pour annoncer qu’elle était à nouveau hunter, comme elle aurait parlé d’une bonne note ou de l’obtention d’un stage prestigieux. « T’es retournée chez les hunters ? Depuis quand ? » Si la première question avait encore un accent d’incrédulité, la seconde était sortie de façon abrupte et suintait les reproches qu’il ne se résolvait pas encore à prononcer. Elle n’avait jamais évoqué avec lui une quelconque envie de retourner parmi les hunters, il s’en serait souvenu. Mais même quand on s’appelait Callahan, on ne pouvait pas retourner chez les chasseurs en un claquement de doigts. Ca ne s’était pas fait hier, et cette pensée le fit grincer des dents. « Tu peux pas faire ça ! » Cette fois, le reproche dans sa voix était clair et net, il n’avait même pas essayé de le contenir. Elle était tout aussi mutante que lui, comment est-ce qu’elle pouvait concevoir de reprendre la chasse ? Il croisa les bras sur son torse dans un geste nerveux. L’amertume de cette révélation avait gâché la joie qu’il avait ressentie de partager avec elle sa promotion au restaurant. Encore une fois, les chasseurs et les dégénérés venaient de faire une intrusion remarquée dans un moment qui aurait du être simplement normal – et agréable.
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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: these words are knives and often leave scars (fst - salomé)   these words are knives and often leave scars (fst - salomé) Icon_minitimeDim 9 Oct 2016 - 23:46

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✻✻✻ Pour la subtilité, elle repasserait, à lâcher la nouvelle de la manière la moins délicate possible. Elle aurait pu s'excuser de lui annoncer ça comme ça, lui dire qu'elle y aurait mis les formes si elle n'avait pas été prise de court, mais étrangement rien de tel ne daignait sortir. Peut-être parce qu'il l'avait lâchée en semblant réaliser, s'éloignant de ses mains à elle, rompant brutalement tout contact alors qu'elle n'avait pas la moindre envie de se détacher de lui. Pinçant ses lèvres en gardant le silence alors que Lorcan s'éloignait d'elle, Sam demeura parfaitement immobile, laissant ses bras retomber le long de son corps, sans le quitter des yeux. Ses premiers mots la conduisirent à hocher la tête une première fois, acquiesçant à sa question sans grande vaillance. Qu'il lui en veuille de ne pas le lui avoir dit, elle pouvait le comprendre, c'était peut-être ce qu'elle avait craint dès que les mots étaient sortis tous seuls. Déglutissant en prenant le soin de conserver un ton neutre, malgré l'air désolé qui se dessinait sur son visage, Sam répondit en tentant d'oublier son ton à lui, cette manière de lui parler qui ne lui plaisait pas. « Depuis trois semaines. » Trois semaines qu'elle s'était engagée à utiliser sa mutation pour le bien commun, le couteau sous la gorge, à se dire qu'elle aurait pu faire ce choix elle-même, sans la moindre menace. Ce choix qu'elle assumait d'ailleurs bien plus de jour en jour, bien qu'accompagner Joachim ne consistait pas réellement en ce qu'elle avait imaginé, loin de ses motivations initiales à reprendre les armes. Si elle voulait le lui expliquer, sans doute faudrait-il revenir aux bases même l'ayant poussée à intensifier son entraînement, et elle commençait à peine à y réfléchir que déjà Lorcan reprenait, la laissant un instant interdite. Parce que ça, par contre, elle ne l'avait pas vu venir du tout. « Je peux pas faire ça ? Pardon ? » Si elle avait nettement senti une pointe de culpabilité naître au fond de sa gorge en ayant pertinemment conscience de ruiner la soirée, sa soirée à lui, celle-ci sembla décliner lentement en assistant à la réaction de Lorcan. Croisant à son tour ses bras sur sa poitrine, dégageant ses épaules d'une vague secousse de la tête alors que ses cheveux venaient cascader le long de son dos, Sam s'humecta les lèvres sans parvenir à retenir le rire nerveux qui montait à ses lèvres. C'était une chose qu'elle n'avait jamais réussi à tolérer, qu'on lui dise ce qu'elle pouvait faire ou non, et certainement que le ton de Lorcan n'aidait pas à faire passer la pilule. Pourtant, elle ne voulait pas s'emporter, conservant son calme en ravalant le sourire amer qui s'était installé sur son visage. Mais malgré cet effort, elle s'était déjà braquée, à son instar. Elle n'aimait pas les non-dits qui se cachaient derrière cette exclamation, à lui dire qu'elle ne pouvait pas, parce qu'elle avait dans l'idée qu'il ne s'agissait pas d'une simple inquiétude à son égard. Ce n'était pas le même ton que lorsqu'elle en avait parlé à Noeh, et c'était peut-être le plus dérangeant. Le rassurer, elle l'aurait fait avec plaisir, lui dire qu'elle ne prendrait pas de risque inconsidéré, lui expliquer qu'elle avait besoin de ça dans sa vie, donner un sens à ce gène qui n'avait cessé de lui mettre des bâtons dans les roues dans bien trop de domaines. Si son frère l'avait compris, c'était qu'elle pouvait le faire comprendre à Lorcan aussi. Seulement, ça sonnait tellement différemment dans ce reproche aux allures d'ordre que la brune ne pouvait s'empêcher d'appréhender ses arguments à lui. Parce que cet air presque outré laissait entendre qu'il s'agissait de toute autre chose, quelque chose qui n'allait pas lui plaire. Si bien que lorsque son regard se releva vers lui, il ne restait déjà plus grand chose des remords qu'elle pouvait ressentir quelques minutes plus tôt. « Et pourquoi j'pourrais pas ? » Haussant les épaules en tordant légèrement ses lèvres pour retenir les vagues explications qu'elle aurait pu formuler à sa place, Sam attendit sans grande patience ses arguments, à peine quelques secondes, avant de reprendre. « Parce que j'suis comme eux, c'est ça ? » Soupirant en continuant à l'observer, les iris emplis d'incompréhension alors que son visage se fermait doucement, Sam en oubliait presque les instants agréables qui avaient précédé, la rapidité avec laquelle elle avait pu sentir ses muscles se crisper. « C'est ce que tu penses ? Que j'peux pas chasser mes semblables ? » A le dire comme ça, ça lui écorchait les lèvres et aucune note de sarcasme ne parvint à ponctuer sa remarque, continuant à le dévisager en craignant de plus en plus la réponse qu'il pourrait formuler.
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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: these words are knives and often leave scars (fst - salomé)   these words are knives and often leave scars (fst - salomé) Icon_minitimeLun 10 Oct 2016 - 21:17

Salomé & Lorcan

Trois semaines. Lorcan accusa le coup avec une grimace, pas franchement ravi d’apprendre de cette façon une nouvelle aussi importante. Mais visiblement, pas assez importante pour qu’elle songe à lui en parler. Trois semaines depuis qu’elle avait repris du service, ça signifiait que le projet couvait depuis bien plus longtemps. Ils n’avaient jamais été aussi proches que ces derniers mois, il ne s’était plus senti aussi à l’aise avec quelqu’un que depuis qu’ils s’étaient réconciliés et qu’ils avaient appris à accepter leur mutation ensemble. Malgré toutes les merdes qui leur étaient tombées dessus, Lorcan avait traversé les derniers mois avec plus de facilité, et il savait que c’était en grande partie grâce à elle. Parce que la vie reprenait sa normalité quand ils étaient ensemble, qu’ils pouvaient à nouveau rigoler comme ils l’avaient toujours fait, et qu’ils partageaient ce qu’ils ne pouvaient raisonnablement partager avec personne d’autre. La mutation comme le reste. Et soudain … Il avait l’impression que ce n’était que de la poudre aux yeux. Elle n’avait pas estimé devoir lui en parler. Comment est-ce qu’il devait le prendre ? Comment est-ce qu’elle croyait qu’il réagirait une fois mis devant le fait accompli ? S’il y avait bien un sujet sur lequel ils ne pouvaient pas se permettre de rester muets, c’était bien celui-là. Il était secoué, mais il était surtout déçu. En colère. Et il ne chercha pas à le cacher, malgré le regard coupable de Salomé. Un regard qui changea bien vite, sans que cela n’étonne beaucoup Lorcan. Elle ne jouait jamais la carte de la culpabilité bien longtemps, elle ne savait pas comment s’y prendre. A la place, elle préférait l’attaque. Mais pas un instant il ne regretta d’avoir émis ses reproches : si elle n’était pas capable de comprendre pourquoi elle ne pouvait pas retourner chez les hunters, ils avaient un sacré problème. Il secoua lentement la tête quand elle lui posa frontalement la question, mais elle ne lui laissa pas le temps de répondre, exprimant tout haut ce qu’elle avait visiblement tant de mal à accepter. Comme eux. Bien sûr, qu’elle était comme eux. Ils étaient comme eux, et ils l’étaient depuis assez longtemps maintenant pour l’avoir compris, même si elle refusait toujours de l’accepter. Il savait que c’était dur, il partageait pleinement ses difficultés et le dégoût de chaque instant que leur condition leur imposait. Mais ils ne pouvaient pas changer ce qu’ils étaient. Et ils ne pouvaient certainement pas faire comme s’ils étaient quelque chose d’autre. « Ah dis donc, je suis content que tu t’en souviennes encore ! » S’exclama-t-il en se plaquant une main sur le cœur et en poussant un soupir exagérément soulagé. « Pendant un moment j’ai cru que j’étais le seul dégénéré de la pièce. » Il avait insisté sur ce mot qui les désignait tous deux, et qu’il n’avait jamais cessé d’utiliser quand il parlait de sa propre mutation. Ils étaient des dégénérés, pas des chasseurs. Ils ne pouvaient pas se trouver dans les deux camps en même temps, c’était tout simplement hors de propos. « Je suis ravi de voir que c’est juste un détail pour toi. Franchement, ravi. » Lâcha-t-il entre ses dents serrées. Il inspira profondément, et ravala toutes les répliques acerbes qui lui brûlaient la langue. C’était son choix, après tout. Elle faisait bien ce qu’elle voulait, si elle voulait se voiler la face et se prendre pour une chasseuse alors qu’elle était la proie. C’était finalement plus facile de voir les choses comme ça, elle devait se sentir bien mieux depuis qu’elle avait pris cette décision. Elle avait la chasse dans le sang … Et c’était d’une ironie que Lorcan ne goûtait pas particulièrement. « Mais ouais, c’est ça que je pense, satisfaite ? » L’aveu ne lui coûtait pas grand-chose, après tout il faisait partie de ces gens qu’elle devait maintenant chasser, et elle ferait dorénavant partie de tous ceux avec qui il ne se sentait plus parfaitement détendu. « Pourquoi tu m’as rien dit ? » Encore une fois, son ressentiment s’exprima à travers sa question, sans doute trop brutalement. Ce n’était pas quelque chose qu’elle lui devait, ce n’était même pas quelque chose qu’il réclamait. C’était normal, bon sang ! Si elle ne pouvait même pas lui parler de ça, alors leur relation ne servait à rien. Et cette constatation là faisait plus de mal qu’il ne s’y était attendu.
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MessageSujet: Re: these words are knives and often leave scars (fst - salomé)   these words are knives and often leave scars (fst - salomé) Icon_minitimeLun 10 Oct 2016 - 22:01

torturous electricity between both of us.
lorcan & salomé

✻✻✻ Elle attendait une réponse, à espérer se tromper, vraiment. A attendre qu'il lui dise qu'elle se faisait des films, qu'elle s'énervait toute seule en s'imaginant que c'était vraiment ça qu'il comptait lui balancer. Elle aurait encore préféré perdre son sang-froid et se rendre compte que c'était inutile, assumer cette erreur plutôt que de se rendre compte qu'elle avait eu raison d'anticiper. De prononcer ces mots qu'elle avait tant de mal à dire, parce qu'elle n'était pas comme eux, définitivement pas. Elle avait peut-être un problème comme eux, une erreur génétique, mais elle n'entrerait jamais dans la même catégorie que ces dégénérés qu'elle avait tant appris à détester. Elle s'était détachée de cette idée depuis un moment maintenant, même si ça avait pris du temps. Elle avait appris à relever la tête, à apprendre à se retrouver, loin de ce dégoût profond qu'elle avait pu ressentir envers elle-même depuis un an. Elle ne pouvait pas être comme eux, cette seule pensée saccageait son esprit en manquant de la rendre dingue. Elle ne pouvait simplement pas laisser cette idée revenir prendre place dans son crâne, pas maintenant qu'elle avait enfin réussi à s'en défaire, à créer cette limite invisible entre ce qu'ils étaient, et ce qu'elle était. Les mots de Lorcan, pourtant, venaient contredire ses certitudes qui lui étaient si chères, la secouant bien plus qu'elle n'aurait voulu le montrer. Ses traits se décomposaient ouvertement alors qu'elle ne cherchait même pas à se ressaisir, le dévisageant comme si elle faisait face à un parfait inconnu, subitement. « C'est une blague. » Une très mauvaise blague. Si ce n'était pas le cas, vraiment, elle ne comprenait pas. Elle avait articulé mécaniquement, braquant son regard sur lui en sentant ses nerfs se tendre en se demandant s'il tentait juste de la provoquer, ou s'il était vraiment en train de penser ce qu'il disait. Il fallut qu'il reprenne de plus belle pour qu'elle comprenne que non, il ne s'agissait pas uniquement de lui faire payer le temps qu'elle avait pu mettre à lui en parler. « Ah, c'est comme ça que tu nous vois tous les deux ? Des dégénérés ? » Amère, elle l'était, parce que c'était un terme qu'elle n'avait plus jamais utilisé pour parler d'eux, parce qu'elle ne pouvait simplement pas l'utiliser pour parler de lui, pour ne serait-ce que penser à lui. Lui non plus, n'était pas comme eux. Pas dans sa tête à elle, en tout cas. « Un détail ? Non mais tu t'fous de moi ? Vraiment, dis moi que tu t'entends pas, là. » Les mots sortaient de plus en plus difficilement entre ses dents serrées, à lui laisser une denrière fois le bénéfice du doute avant d'imploser, de laisser ses remarques s'exprimer librement.  « Satisfaite de t'entendre raconter des conneries ? Pas du tout. » Levant légèrement le menton en fronçant les sourcils, elle finit par secouer la tête alors que son ton se faisait de nouveau accusateur. Il avait besoin d'un dessin ? Très bien. Si ce n'était pas suffisamment clair pour lui, elle n'allait pas se priver de le lui expliquer. « J'suis pas comme eux, j'serai jamais comme eux.  Qu'est-ce-que tu crois, au juste ? Que parce que j'ai ce putain de gène, j'dois accepter de vivre dans un monde où ils s'éclatent à retourner le cerveau des gens et à faire sauter des Manoirs ? » Ce n'était que des exemples parmi la longue liste de ceux dont elle avait pu avoir vent depuis son enfance, deux exemples particulièrement brutaux dans sa mémoire puisque sa famille avait été directement touchée. Inspirant en tâchant de ne pas se laisser emporter par la colère qu'éveillait ces souvenirs, Sam tâcha de baisser vaguement le ton, encore très animée par les paroles précédentes de Lorcan. « J'arrive pas à croire que tu m'balances des saloperies pareilles, vraiment. Bien sûr que j'oublie pas, j'oublierai jamais, et ce sera jamais un détail pour moi ! C'est bien pour ça qu'il faut que j'fasse quelque chose, que j'tâche de compenser, sinon j'vais jamais m'en sortir. J'arrive à peine à me dissocier d'eux en général, là au moins j'ai l'impression d'être utile, de me rattraper auprès de tout le monde ! Tu te prends pour qui, tout à coup, à me parler comme si c'était moi qui était incensée ? Tu t'entends ? T'es quoi, toi au juste, leur défenseur, maintenant ?! » Le ton était monté à nouveau, parce qu'elle ne supportait pas que l'on remette en question cette décision qui lui semblait juste, pas alors qu'elle pouvait à nouveau retourner vers ses parents la tête haute, comme si rien n'avait changé, comme si cette année d'absence et de déceptions n'avait jamais existé. « Je te l'ai pas dit, parce que je voulais reprendre mes marques, parce que j'étais pas sûre d'en être encore capable, mais clairement j'ai l'impression que c'est même pas ça ton problème ?! Tu m'en veux pourquoi, au juste ? Ça n'a pas arrêté de prendre de l'ampleur dans ma tête. Chasser, c'était la seule manière de rendre ça utile, et de pas me laisser engloutir, et encore moins depuis... » Ses paroles s'étaient accélérées, à laisser clairement entendre qu'elle utilisait sa mutation pour le compte de la chasse, jusqu'à ce qu'elle manque d'aller trop loin, de se laisser emporter jusqu'à dire ce qu'elle avait de coincé en travers de la gorge et en plein milieu de la tête depuis Halloween. Marquant une pause en secouant la tête, se décidant à assumer ce qui l'avait tant tiraillée depuis ce soir-là, parce que ça avait entraîné à nouveau tant de questionnements à propos de la valeur de sa vie, de cette vie parasitée par sa télépathie, qu'elle ne pouvait laisser de côté cet argument, pas quand ça avait achevé de balayer ses derniers doutes une fois la chasse belle et bien reprise. « Depuis que je sais que ta mère était comme moi. »
✻✻✻
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MessageSujet: Re: these words are knives and often leave scars (fst - salomé)   these words are knives and often leave scars (fst - salomé) Icon_minitimeSam 15 Oct 2016 - 21:08

Salomé & Lorcan

Ce n’était pas une blague. Pas de son côté, et il n’avait pas non plus songé qu’elle-même puisse le faire marcher. Il le savait, qu’elle avait toujours voulu être hunter et qu’elle n’arrivait pas à accepter d’en être privée à cause de sa mutation. Mais elle savait aussi que lui avait abandonné complètement l’idée d’être hunter depuis le moment où il avait appris sa mutation, et que jamais il n’avait pu songer à y retourner. De ce côté-là, ils n’avaient pas eu la même réaction face à la mutation, mais Lorcan ne pensait pas que ce soit aussi marqué. Il avait simplement cru qu’elle finirait par aller de l’avant, et que ses décisions ne tourneraient plus juste autour des hunters comme ça avait été le cas pendant si longtemps. Elle n’avait pas d’autre choix que d’avancer, d’accepter d’être mutante et de faire sa vie autour, même si cela demanderait du temps et beaucoup d’efforts. Mais il n’avait pas envisagé qu’elle puisse réellement revenir sur ses pas. Devenir hunter, ça lui semblait être une régression pour eux, dans leur situation. Alors non, il ne pouvait pas blaguer sur ce sujet, pas en sachant qu’elle avait soudain pris une décision qu’il n’acceptait pas. C’était sérieux, c’était leur vie, c’était leur avenir. L’usage du mot dégénéré était d’ailleurs volontaire, pour lui faire comprendre qu’elle ne pouvait pas le nier. Elle se trouvait monstrueuse mais refusait d’utiliser le meilleur terme qui les désignait. Elle se trouvait monstrueuse mais elle faisait deux poids deux mesures : il y avait eux, et il y avait les autres. Mais ils étaient ces autres, sans distinction. « Je n’ai jamais cessé de nous voir comme ça. Je déteste ça autant que toi, je ne vais pas me chercher des excuses en me disant que je serai moins pire que les autres ! Je suis un dégénéré, et toi aussi. C’est pas un détail, et c’est pas non plus un truc qu’on peut mettre de côté. » Parce qu’elle les détestait, tous ces monstres qu’elle voulait traquer et tuer, et elle se détestait aussi pour ça, et ça le rendait malade de voir qu’elle en était restée au même point que la toute première fois où ils avaient découvert le pouvoir de l’autre. Bien sûr qu’elle avait le droit de tous les détester, d’avoir peur d’eux, surtout après ce qu’ils avaient fait à sa famille. Il n’avait pas besoin d’un rappel de ce qu’ils avaient subi, et il soupira, agacé, devant la véhémence de Salomé. Mais quand elle reprit de plus belle, l’accusant, lui, de vouloir les défendre, il en resta bouche bée. Stupéfait qu’elle le voie ainsi, blessé et furieux qu’elle ressorte cette vieille insulte qui l’avait toujours fait partir au quart de tour quand ils étaient gamins, mais qui avait toujours été lancée sans jamais y penser. Cette fois, elle le pensait vraiment, qu’il défendait les mutants. Elle ne faisait pas ça pour le provoquer, elle n’allait pas se mettre à rire devant son expression outrée. « Mais t’es dingue ou quoi ? » Elle avait frappé juste, à tel point qu’il en perdait ses mots, qu’il ne savait même plus comment se défendre. Il n’était pas du côté des mutants, et jamais il ne voudrait l’être ! L’humiliation d’une telle position était toujours la même que quand ils étaient plus jeunes : il se sentait sali à la seule idée qu’on puisse penser ça de lui. Et elle le pensait maintenant, pour de vrai. « Tu crois que je vais les défendre ? Ou que je vais oublier ce qu’ils ont fait ? Merde,  Sam, c’est pas parce que je trouve ça débile que tu deviennes hunter que je suis devenu un … un gars qui va s’interposer pour les protéger ! » Les poings serrés, Lorcan vibrait de colère, et il du se faire violence pour essayer de se calmer, mais son cœur battait trop vite, trop fort dans sa cage thoracique. Il fixait Salomé sans parvenir à s’en détacher, son ressentiment envers elle enflant à chaque seconde sans qu’il ne puisse rien y faire tandis que le fossé entre eux continuait de se creuser. Quand elle reprit la parole, il cru un instant qu’elle allait peut-être s’excuser de ne pas lui en avoir parlé, mais au lieu de ça, elle lâcha une nouvelle bombe, dissimulée au milieu de lâches excuses pour se justifier. Elle utilisait sa mutation pour chasser ! L’indignation le frappa avec force, mais elle n’en avait pas fini avec lui, et la dernière phrase qu’elle lui asséna le réduisit au silence. Ils n’avaient pas reparlé de sa mère depuis Halloween, et Lorcan avait tâché d’oublier que Sam était désormais au courant qu’elles partageaient la même mutation. Le fait qu’elle la fasse surgir dans la conversation à un moment aussi tendu lui sembla d’une injustice insupportable. « Je t’interdis d’utiliser ma mère pour justifier tes choix, ou pour me persuader qu’il vaut mieux que tu fasses ça plutôt que de te suicider comme elle. J’arrive pas à croire que tu la prennes comme argument avec moi ! » Son ton était monté jusqu’à ce qu’il lui crie la dernière phrase, fou de rage. « T’es pas comme elle, t’as rien à voir avec elle, okay ? Elle était toute seule, putain ! Y’avait pas une personne autour d’elle qui pouvait comprendre, même mon père il pouvait pas ! » Son père qui avait refusé de presser la détente alors qu’elle le lui avait demandé. Qui l’avait laissée mourir seule pour ne pas être responsable de sa mort. Sa mère avait été seule du début à la fin avec sa télépathie. Et Sam osait prétendre qu’elles étaient pareilles ? « Ma mère a arrêté de chasser quand elle a su qu’elle était mutante, parce qu’elle se sentait inutile, justement. C’est pas en chassant avec ta télépathie que tu vas faire changer les choses, avec ta famille ou avec n’importe qui d’autre ! Ta mutation ne deviendra pas une bénédiction comme par magie parce que tu l’utilises pour tuer d’autres mutants ! Tu dirais quoi si moi j’allais faire bouillir des mutants de l’intérieur pour les tuer ? Ce serait chouette ? Ce serait pas du tout un truc de dégénéré, ça ? Ah ouais, c’est bien beau de dire que tu peux pas vivre avec des gens qui peuvent te retourner le cerveau, mais t’es pareille ! T’assume pas ta mutation et t’assume pas assez d’être une hunter normale pour continuer de prendre du NH24. » Les mots sortaient sans aucun filtre à présent, sans qu’il ne se pose la question de la blesser ou non. Il avait dépassé ce stade, bien trop en colère envers elle pour se soucier d’heurter ses sentiments. « Tu me préviendras quand même quand ce sera moi que tu viendras chasser ? Parce que j’ai pas encore trouvé comment arrêter d’être moi. Je fais de mon mieux pour pas tuer qui que ce soit hein, j’essaye même de contrôler ma mutation pour pas que tu te vides de ton sang dans mes draps. Mais l’argument est sans doute pas suffisant pour les hunters. »
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MessageSujet: Re: these words are knives and often leave scars (fst - salomé)   these words are knives and often leave scars (fst - salomé) Icon_minitimeDim 16 Oct 2016 - 13:46

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✻✻✻ Une seconde, elle regretta d'avoir évoqué la mère de Lorcan, consciente de raviver certaines plaies mal cicatrisées, d'entrer sur un terrain miné dont elle ne sortirait pas indemne. La réaction ne tarda pas à se faire entendre, alors qu'elle se murait dans le silence, se contentant de soutenir son regard en tâchant de ne pas frémir. Il y avait quelque chose qui se tordait au fond de son ventre, à le voir s'époumoner de la sorte, déchaîner ses foudres sur elle, à s'en sentir responsable. Derrière la colère qu'il n'avait eu de cesse d'attiser de ses mots, il y avait ce malaise grandissant qui lui pinçait la poitrine, alors que son coeur s'y déchaînait avec véhémence, protestant contre les mots qui s'abattaient sur elle, et ceux qu'elle ne tarderait pas à cracher en retour. Jamais ça n'avait fait aussi mal, de s'engueuler avec Lorcan. Jamais comme ce soir. A lui en donner le tournis, alors que les paroles se mêlaient dans son esprit, lui filant une nausée qui alourdissait un peu plus encore le poids qui pesait dans son estomac. Le souffle coupé, le regard braqué sur lui, voilant ses prunelles de ces airs d'inatteignable, Sam ne parvenait qu'à moitié à donner le change, à tenir en un seul morceau sans se laisser atteindre. Parce qu'elle ne luttait pas avec autant de force que d'ordinaire contre lui. Que l'envie de le blesser en retour se révélait bien moindre, lorsqu'elle avait l'impression de saigner plus que de raison sous ses mots acérés. C'était un peu plus violent encore, de ne se battre qu'à moitié, de tâcher de mesurer les dégâts qu'elle pourrait causer au lieu de foncer tête baissée pour ne laisser que le chaos dans son sillage. Elle n'avait pas envie de s'avancer un peu plus encore sur ce champ de bataille déjà trop éprouvé, et pourtant, pourtant certaines paroles l'entaillèrent un peu trop profondément, décomposant ses traits alors que quelques secondes de latence faisaient suite aux répliques de Lorcan. Quelques instants durant lesquels elle aurait pu reprendre sa respiration, tâcher de se calmer pour ne pas aller trop loin, pour ne pas dire ce qu'elle pensait, ce qui avait pourtant besoin de sortir, pour lui renvoyer un peu de cette douleur qu'elle venait d'emmagasiner sans broncher. « C'est là que t'as rien compris. Parce que t'imagines même pas une seconde c'que c'est, pas même avec les aperçus que j'ai pu t'en donner. Tu sais pas, tu sais rien. T'es pas avec moi dans ma tête, quand je me prends tout en pleine gueule. J'serai toujours seule avec ça, que vous soyiez là ou pas, alors prétends pas m'expliquer que j'suis pas seule ou j'sais pas quoi. C'est pas parce que t'es dégénéré comme moi que tu sais ce que c'est, d'accord ? Tu sais pas ce que c'est d'avoir ça dans la tête, tu sais pas ! »  Et le ton était monté, déchirant ses cordes vocales alors que ses lèvres tremblaient sur ses derniers mots, les poumons en feu de l'effort à formuler ces mots-là. « Et pas la peine de prendre ce ton, putain ! Que j'utilise ta mère, mais t'es con ou quoi ?! Tu me prends pour qui, au juste ? J'ai quand même le droit de te dire que ouais, c'est pas franchement rassurant de savoir qu'elle vivait la même chose, et ouais ça me travaille, j'essaye pas de l'utiliser pour justifier quoi que ce soit, j'te le dis, c'est tout ! » Les mains douloureusement crispées le long de son corps vinrent repousser les mèches brunes qui s'emmêlaient le long de ses joues, libérant ses traits, laissant apparaître son courroux. « Et j't'interdis de me dire ce qui me permettra ou non d'arranger les choses, surtout pas en ce qui concerne ma famille, okay ? » Calquant son ton sur le sien en sentant son sang commencer à bouillonner, la colère griffait son regard de cet éclat caractéristique qui signait le non-retour, l'incapacité à se calmer, à retenir les mots qui pourraient lui échapper.  « Bien sûr que ça arrange les choses avec ma famille, que j'ai repris la chasse, que j'utilise ce truc ou non ! Ils n'attendaient que ça depuis des mois, et Matthias me lâche enfin, tu crois peut-être que c'était plus prudent de me tenir éloignée, de bien accepter ma gentille nature de dégénérée ?! Et pendant ce temps quoi, hein ? Ils continuent à se monter des films, à bien s'attarder sur le fait que j'reprends pas la chasse alors que j'devrais avoir toutes les raisons de reprendre, avec tout ce qui nous arrive ?! » Ce n'était pourtant pas compliqué à comprendre, si ? Pour elle, c'était limpide, qu'elle l'ait voulu ou non, elle aurait dû reprendre un jour ou l'autre. Le processus s'était accéléré avec l'emprisonnement de son père, mais elle aurait inévitablement fini par recommencer, c'était ce qu'elle se disait depuis qu'elle avait repris les armes, qu'il n'y aurait eu aucune autre issue pour que les questions cessent. « Matthias gère tout depuis que mon père est en prison, au cas où t'as oublié ce détail. Si tu crois une seconde que j'aurais eu le choix, même si j'avais voulu qu'il en soit autrement, tu te trompes ! »  Et de toute façon, ça lui plaisait bien de se rendre utile, d'avoir l'impression de retrouver de sa superbe dans le regard de ses acolytes et dans les yeux de sa mère, demeurés bien trop longtemps réprobateurs à son égard. « Je l'utilise sur ceux qui le méritent, si tu crois que j'fonce dans le tas comme on avait l'habitude de le faire à l'époque, t'es à côté de la plaque ! Et tu penses vraiment que le nh24 me rendrait normale ? T'es sérieux ? J'dois te rappeler que c'était encore pire avec ? » Secouant la tête en lâchant un soupir résonnant de cette fureur que Lorcan animait avec bien trop de facilité, la provocation s'insinuait lentement dans son ton alors qu'elle reprenait la parole. « Et à part jouer les moralisateurs à deux balles, tu fais quoi toi, à part attendre que ça se passe ? » Arquant un sourcil en s'approchant de deux pas, rompant cette distance qu'il avait instauré entre eux, son expression se muait en toute autre chose, le défiant farouchement, venant se heurter de plein fouet à la colère qu'elle pourrait attiser. Parce qu'il n'y avait que ça à faire, pour se protéger, pour arrêter de sentir son coeur bondir à chaque regard qu'il lui adressait. Attaquer à son tour. Ne pas reculer. Laisser la hargne s'échapper, venant le titiller en se plaçant bien en face de lui. Lui montrer qu'elle n'avait pas peur. Tâcher de se le prouver à elle aussi, ce qui était peut-être le moins évident dans l'histoire. « T'en fais pas va, j'te le ferai savoir. » Minaudant derrière ses traits crispés, son regard s'assombrissait encore un peu, à ces mots, à mesure que la discussion n'avait de cesse de repasser dans son esprit. Levant le menton en le dévisageant sans se dérober, elle reprit de plus belle. « Et t'apprends à te contrôler tout seul, bien sûr ? Vu comme ça se passe quand je suis dans tes draps, j'espère que t'es bien préparé. » C'était ce qu'il cherchait, en reprenant mot pour mot ce qu'elle avait pu lui balancer à la fête de l'hiver, lors de leur délicat échange de perfidies ? Qu'ils s'écharpent jusqu'à ce que les regrets ne soient même plus suffisants pour revenir en arrière ?  Il n'y avait que quelques mots à dire, pour faire ressortir les plus mauvais travers de la Callahan, et c'était visiblement un terrain que le Wolsenholme ne maîtrisait que trop bien. « Parce que tu fais p'tetre pas bouillir de mutants, mais y'a bien quelqu'un qui doit saigner, si tu t'entraînes. » Faisant mine de réfléchir alors que son sang brûlant se mettait à geler doucement dans ses veines, laissant un masque glacial tomber sur ses traits, Sam le fixait, atteignant un nouveau grade dans l'échelle de sa colère, à rebondir sur cette question du contrôle qu'il venait d'aborder, bien décidée à creuser le sujet, à ne pas le ménager non plus quant à son point de vue.
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MessageSujet: Re: these words are knives and often leave scars (fst - salomé)   these words are knives and often leave scars (fst - salomé) Icon_minitimeDim 16 Oct 2016 - 21:18

Salomé & Lorcan

Tout avait dégénéré, trop vite, trop fort. Ils étaient pourtant partis pour passer une bonne soirée. Lorcan avait enfin une nouvelle qui lui donnait l’impression d’exister en dehors de sa mutation, en dehors de sa famille et de ses échecs personnels. Ils auraient pu tout simplement célébrer ça, et profiter de quelque chose de positif comme il en venait trop rarement. Mais à présent, Lorcan avait oublié pourquoi Salomé était là, il ne se souvenait pas de l’enthousiasme avec lequel il l’avait invitée. Son nouveau poste et ses espoirs de carrière, tout ça s’était envolé dès que le ton était monté. Et désormais il ne se retenait plus, il ne faisait plus d’efforts pour rattraper la situation. Il n’avait plus envie. Il avait pris trop de coups en l’espace de quelques secondes, trop de déceptions qui l’avaient heurté brutalement. Il avait envie de rendre cette amertume qui le tenaillait. Il trouvait ça injuste, qu’elle l’accuse de lui dire des saloperies et qu’elle ne comprenne pas son point de vue. Et il trouvait ça injuste d’être le seul à souffrir. Elle souffrait aussi, sans doute, mais c’était bien le but. Du moment où elle avait délimité la différence entre eux deux, en le plaçant lui dans le camp des protecteurs de mutants, et elle dans celui des chasseurs, il s’était décidé à rendre coup sur coup. Les conséquences en seraient désastreuses, mais il était bien trop tard pour s’en soucier. Elle ne prenait pas de gants, pourquoi est-ce qu’il aurait fait l’effort de l’épargner ? Elle était devenue une chasseuse. Une vraie, qui se fichait bien de ce qu’il pouvait penser. Ou ressentir. Et qui lui flanqua dans les dents, une nouvelle fois, le fait qu’il ne pouvait pas comprendre ce qu’elle vivait. Pendant un instant sa colère laissa place à une douleur bien réelle, et il vacilla. Il ne comprenait pas. Il ne savait pas ce que c’était. A croire qu’il ne l’avait jamais soutenue, à croire qu’il n’avait jamais vécu dans le même tourment qu’elle. A croire qu’elle était la seule à souffrir d’une mutation qu’elle ne voulait pas. La douleur resta bien présente, cuisante douleur qui ne s’effacerait sans doute plus de sa mémoire, mais elle fut complétée par un nouvel élan de colère salvatrice. « J’suis désolé de pas avoir hérité ça de ma mère alors ! » Cracha-t-il, furieux. Si l’hémokinésie n’était pas un mal suffisamment grand pour elle, si seule la télépathie comptait … Pourquoi est-ce qu’il continuait de se battre ? Juste pour le plaisir de sentir le venin continuer de couler, parce que c’était atrocement libérateur. « Mais tu veux que je fasse quoi, que je pleure sur ton sort ? Pauvre malheureuse que je peux pas comprendre parce qu’elle peut entendre des gens parler dans sa tête ! Et dis-moi alors, en quoi ça te fait te sentir mieux de tuer des gens ? Ca calme vraiment la télépathie ? Parce que s’il y a un effet miraculeux faut faire passer le mot, je suis sûr que ça intéresserait pas mal de monde. » Lorcan tremblait. Il aurait voulu que ça cesse, et qu’elle disparaisse. Il ne voulait plus la voir hurler devant lui, il ne voulait plus voir ses moues dédaigneuses quand elle lui parlait. Il était certain de ne plus pouvoir oublier, ni pardonner. Il ne comprendrait jamais ce qu’était la télépathie, mais il avait espéré qu’elle comprenne quand même qu’il vivait la même chose qu’elle. Et qu’à deux, ils étaient plus forts que ça, que tout le reste, les hunters, leurs familles, tous ces gens qui ne pouvaient pas partager ce qu’ils vivaient. Même leurs jumeaux ne pouvaient soupçonner ce qu’était devenue leur vie. Mais elle, elle était comme lui. Du moins, il l’avait cru jusque là. Et cette désillusion faisait tellement mal qu’elle déchaînait en lui des remous de fureur qu’il croyait enterrés. « Arrête, si t’avais pas fait l’autruche depuis le début, ils auraient arrêté de se poser des questions, mais la fifille à papa a pas osé prendre les choses en main. Tu peux t’en prendre qu’à toi-même si t’avais peur de ce que penseraient tes parents et ton frère, mais me fais pas croire que c’est pour ça que t’es redevenue hunter ! T’as toujours voulu faire ça, y’a rien qui te forçait ! Mais t’es trop heureuse de retourner dans les petits papiers de tes parents et de ton frère. C’est pas une question de sécurité, c’est juste pour être à nouveau la fille prodigue, tu peux pas supporter qu’ils pensent que tu t’es ramollie ! » Cette fois c’était lui qui souriait en enfonçant la lame, parfaitement conscient que ces paroles là, il ne les aurait jamais pensées en temps normal. Mais elles étaient vraies, alors il n’allait pas se priver. « Mais si le NH24 te pose problème, j’te rappelle qu’il y en a un autre qui marche encore mieux. Prends-le une bonne fois pour toutes et arrête de faire ta victime, ça nous rendra service à tous les deux ! » Il en avait assez qu’elle se plaigne sans faire quoi que ce soit pour améliorer les choses. Il ne voulait pas qu’elle prenne le NH25, il se souvenait trop de l’effet dévastateur que ce vaccin avait eu sur Calista, et au fond il avait peur de ce que cela pourrait faire à Salomé. Mais les mots sortaient sans qu’il n’y réfléchisse, et il préférait se dire qu’il n’en avait plus rien à faire. Cela vaudrait sans doute mieux que de prendre le risque que les autres chasseurs apprennent qu’elle était mutante de toute façon ! Il grinça des dents quand elle attrapa au vol la perche qu’il lui avait tendue en parlant de leur relation et de ce qu’ils faisaient sous les draps, mais détourna brièvement les yeux quand elle continua en sous-entendant qu’il ne devait pas être seul à s’entraîner. Il ne lui avait jamais parlé de Malachi, certain qu’elle ne comprendrait pas qu’il soit allé le voir pour trouver de l’aide. Et cette crainte le fit douter une seconde, comme si cela pouvait encore changer les choses … Mais au point où ils en étaient, il n’avait plus à craindre quoi que ce soit. Il assumait quasiment parfaitement d’être allé voir Malachi. « Ouais, y’a quelqu’un qui saigne. Figure-toi que moi, le pire que je puisse faire, c’est pas d’entendre quelqu’un qui me reluque les fesses quand je bosse. Je suis obligé de m’entraîner si je veux pas tuer quelqu’un, moi. Alors oui, y’a quelqu’un qui m’a proposé de m’aider, il sait très bien que c’est la seule façon de le faire, et au moins il peut m’arrêter si ça dégénère. » Il n’avait pas envie de se justifier, plus maintenant. Peut-être qu’il aurait pu trouver des arguments justes s’ils en avaient discuté calmement, mais ce n’était pas le cas. Pourtant, il s’étendait, comme s’il avait réellement besoin qu’elle comprenne. Il se foutait bien qu’elle comprenne ou non. De toute façon elle n’allait pas comprendre, c’était plié d’avance. « C’est pas toi qui allait m’aider de toute façon, je me trompe ? » Il avait offert sa tête pour qu'elle s'entraîne, et qu'avait-elle fait en retour ?
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MessageSujet: Re: these words are knives and often leave scars (fst - salomé)   these words are knives and often leave scars (fst - salomé) Icon_minitimeLun 17 Oct 2016 - 14:03

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✻✻✻ J'veux que tu comprennes. Voilà ce qu'elle voulait. Ce qu'elle aurait pu répondre, s'il ne l'avait pas repoussée au-delà de ses limites, sans qu'elle ne cherche même à rétorquer alors qu'il s'acharnait, l'humiliant au passage. Elle ne voulait pas le laisser piétiner son égo de la sorte, à la faire passer pour une pauvre fille pleurnicharde, pas maintenant qu'elle s'était ressaisie, qu'elle ne se lamentait plus sur son sort. D'ailleurs, elle ne parlait presque plus de sa télépathie depuis qu'elle la canalisait durant la chasse, mais ça, ça elle n'avait pas envie de le lui dire. Comme si au bout du compte, à l'entendre proférer des paroles si déplaisantes, ce n'était plus vraiment important. Comme si ce poids au fond de sa poitrine allait finir par passer, de toute évidence, sans qu'elle n'ait plus à lever le petit doigt pour tenter de le contredire. Il suffisait d'un effort pour se détourner, pour l'observer lui parler de cette manière-là en se détachant de la douleur et de la colère qui ronronnaient derrière ses côtes. Et si elle parvenait à rester à peu près de marbre en le contemplant, hochant la tête en levant les yeux au ciel comme si elle attendait simplement qu'il ait terminé, le reste en revanche demeurait plus compliqué. Parce qu'elle ne pouvait pas lui rire au nez et tourner les talons, comme elle aurait pu le faire avec n'importe qui. Pas avec lui. Parce qu'elle n'avait jamais su se détourner trop longtemps, mais que se sentir si bouleversée par une dispute n'avait rien de commun, elle était perdue. Tiraillée entre l'envie de ne plus le revoir, et celle de rester, par peur de ne jamais être capable de revenir ensuite, trop furieuse, trop blessée. Alors, elle se contentait de rester là, acquiesçant d'un air insolent alors qu'il lui demandait si ça la soulageait de tuer des gens. Des gens. Comme si ces êtres-là étaient des hommes et des femmes normaux, comme si elle n'était qu'une meurtrière irréfléchie qui allait s'acharner pour libérer ses nerfs. « Un bien fou, t'imagines même pas à quel point ça soulage. » Parce qu'il n'y avait qu'une connerie à répondre, et qu'elle n'avait même plus la motivation suffisante pour chercher à épiloguer durant des heures. Ils n'étaient pas d'accord. Et elle n'avait pas même l'envie de tomber d'accord avec lui. Pas après tout ça. « Aaah, c'est ça le problème alors ? T'aurais voulu que je fasse tout foirer avec eux, tant que j'assumais qui j'étais ? Que je me retrouve avec un flingue braqué contre la tempe, parce que c'est ça la solution selon toi ? C'est vrai que ça a bien fonctionné pour toi. » Oeil pour oeil, dent pour dent. A trop s'acharner sur cette image qu'il lui renvoyait d'elle, il ne semblait plus y avoir la moindre limite, la moindre décence à conserver l'un envers l'autre. Alors, au lieu de se défendre, de continuer à aboyer en lui donnant la satisfaction d'être touchée de plein fouet, elle attaquait, et ne lâchait rien. « Mais t'as raison ouais, j'ai pas tellement envie de suivre ton exemple. » Enfonçant encore le clou en appuyant ses mots sans le quitter des yeux, un sourire se dessinait sur ses lèvres alors que sa gorge se nouait un peu plus, tentant de ravaler ce qui menaçait de sortir encore et encore, ce qui pourtant ne demandait qu'à s'exprimer en réponse à ce qu'il pouvait lui balancer. « Mais quelle bonne idée, j'y avais jamais pensé ! » Roulant des yeux en haussant les épaules comme si cette suggestion ne lui brisait pas le coeur, son petit sourire ne déclinait pas, camouflant les ravages que Lorcan causait à chaque fois qu'il reprenait la parole. « J'pense que j'vais plutôt continuer à faire ma victime plutôt que d'aller me détruire avec cette merde. Mais t'es gentil, j'apprécie le conseil. En tout cas, t'en fais pas, t'auras plus à supporter ça longtemps. » Grinçante, parce que c'était pire encore que tout le reste, de le voir lui balancer ça alors qu'elle se remettait à peine des traces qu'avait laissé le nh24 sur son corps et sa mutation, Sam attendait la prochaine salve qui la cinglerait, comme si cette conversation n'était destinée qu'à les blesser un peu plus à chaque mot. Comme s'il y avait un certain masochisme à rester plantée là, en face de lui, au lieu de prendre la porte pour ne plus revenir. Parce que de victime, il n'en aurait plus à suppporter longtemps. Parce que lorsque la porte claquerait dans son dos, qu'elle dévalerait les escaliers pour s'enfoncer dans la nuit, il n'aurait plus à se soucier de ce qu'elle pouvait faire de son temps libre, ni de la moindre de ses préoccupations. A cet instant précis, et pour quelques secondes encore, Sam se demanda franchement ce qu'il pourrait rester d'eux après ce soir. Si à s'acharner de la sorte, ils ne venaient pas tout bonnement de tout foutre en l'air, peu importe ce qu'ils pouvaient être réellement. Si l'amitié qui se tenait derrière n'en aurait pas pris un coup trop fort pour prétendre se revoir un de ces jours en oubliant, comme ç'avait été le cas une demi-année plus tôt. S'ils n'allaient pas se perdre pour de bon. Et durant quelques respirations douloureuses, la peur s'immisça un peu plus férocement dans sa poitrine. Jusqu'à ce qu'il ne reprenne la parole. Et que ce genre de questionnement n'ait finalement plus la moindre importance.

« J'te l'ai dit. » Hachant les mots en sortant de son mutisme, plongeant son regard dans le sien alors que l'indignation plissait ses yeux. « Que j'voulais t'aider aussi, j'te l'ai dit. Je l'aurais fait pour toi, mais c'était pas nécessaire apparemment. » C'était bien ce qu'il avait dit. Que le simple fait qu'elle soit là l'aidait déjà, la laissant entendre que non, ce n'était pas possible de lui rendre la pareille, pas quand cela impliquait bien plus encore qu'un entraînement télépathique. Elle s'était sentie impuissante à ce moment-là, à ne pas pouvoir le remercier, l'aider de la même manière. C'était quelque chose qui lui était resté, en sourdine, cette impression de ne jamais pouvoir le libérer de ce poids-là. Le voir l'utiliser contre elle, c'était trop dur, trop lourd à accepter. C'était peut-être le plus blessant de tout cet échange, abstraction faite de ces mots employés à l'égard de sa posture familiale, ceux qu'elle aurait pu oublier, qui ne faisaient office que de provocations pures et dures. Celles qu'elle aurait pu regarder d'un autre oeil avec du recul, mettre sur le compte de l'énervement. Mais ça, ça c'était impossible à accepter. A tel point que sa poitrine acheva de se blinder, resserrant ses côtes à lui en couper le souffle, pour qu'il ne puisse plus l'atteindre, jamais plus comme il venait de le faire. « Tu l'aurais fait, t'entraîner sur moi ? » Relevant son regard blessé vers lui, celui-ci se révélant inquisiteur, alors que dans une impulsion elle lui saisissait déjà le poignet, venant plaquer sa paume contre elle avec véhémence, juste au-dessus de sa poitrine, à quelques centimètres de l'hématome. « Ben vas-y, allez ! » Resserrant sa poigne pour qu'il ne puisse se dérober, pas avant quelques secondes à sentir son coeur à elle résonner avec force contre sa paume, un sourire amer se glissait sur ses lèvres alors qu'elle s'approchait encore, venant planter son regard dans le sien, mâchoires serrées.  « Vu que je t'aide pas, hein. Tu pourras pas dire que j'fais pas d'effort, vu que c'était pas clair la première fois que j't'ai proposé, hm ? Vu qu'apparemment j'ai jamais proposé de t'aider, pour que t'ailles te dégoter quelqu'un qui sait le faire ? J'sais pas t'arrêter par contre, apparemment, tu m'en voudras pas ? Tu sais moi j'ai pas trop d'expérience, à part entendre des types penser à mon cul j'ai pas le moindre problème avec ma mutation. » Ses ongles s'étaient enfoncés imperceptiblement, comme pour le dissuader de se retirer, peut-être un peu aussi pour lui faire payer ces mots qu'il avait pu employer. Parce qu'elle n'allait pas s'abaisser à lui énoncer la liste détaillée de toutes les horreurs auxquelles sa télépathie avait pu la confronter. Il le savait sans doute mieux que quiconque, puisque c'était à lui qu'elle en avait toujours parlé. Il était visiblement inutile de le lui rappeler, et elle ne comptait même pas fournir cet effort qui ne contribuerait qu'à piétiner un peu plus sa fierté. Elle finit par le relâcher brutalement en reculant d'un bon pas, sans détacher ses prunelles orageuses des siennes, calmant les tremblements de ses mains en venant les tordre l'une dans l'autre. « Tu t'es trouvé un nouveau mutant ? » Acide, parce qu'il ne pouvait y avoir qu'un de ceux-là pour parvenir à arrêter l'hémokinésie de Lorcan, elle le scrutait en attendant sa réponse pour exploser à nouveau, à l'imaginer sympathiser avec eux, oublier tout ce qu'ils avaient appris à leur sujet.
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MessageSujet: Re: these words are knives and often leave scars (fst - salomé)   these words are knives and often leave scars (fst - salomé) Icon_minitimeSam 22 Oct 2016 - 18:00

Salomé & Lorcan

Il y avait tant de mots qu’il n’aurait pas du dire, tant de phrases qui étaient sorties avec pour seule intention de blesser. Il n’aurait pas cru qu’ils en reviennent un jour à là, à se déchirer si violemment sans chercher à s’épargner. La dernière fois, après la fête des fondateurs et la fête de l’hiver où ils avaient entamé un duel oral qui par chance s’était vite achevé, il s’était juré de ne plus laisser les choses déraper à ce point. Parce que c’était trop difficile de la voir comme ça, de penser à elle en ces termes si durs, et que les mois passés sans s’adresser la parole avaient été bien trop longs. Il se souvenait de s’être dit qu’ils avaient été deux abrutis finis, et de s’être dit aussi que maintenant qu’ils étaient prévenus, ils ne se laisseraient plus aller aussi loin. Pourtant il n’avait jamais été aussi furieux envers Salomé que ce soir. Et les mots fusaient sans filtre, quitte à ce que cela détruise tout, quitte à ce que plus jamais ils ne s’adressent la parole, quitte à ce qu’il le regrette ensuite. Ca n’avait plus aucune importance. Il aurait voulu qu’elle comprenne pourquoi il ne cautionnerait jamais son retour chez les hunters, il aurait voulu qu’elle comprenne pourquoi lui balancer qu’elle était seule avec ses pouvoirs revenait à lui dire qu’il ne servait à rien. C’était juste ça, une histoire de mauvaise compréhension. Mais elle ne comprendrait pas, plus maintenant en tout cas. Quoi qu’il dise, elle refuserait de voir ce qu’il pouvait ressentir et d’accepter que même sans être un défenseur ardent des droits mutants, il voulait avoir le droit de vivre avec sa mutation et de commencer à l’accepter. Et quoi qu’elle dise, il ne voudrait plus lui reconnaître le droit de vouloir redevenir hunter. Tout ce qu’il verrait à présent, ce serait son hypocrisie et son envie désespérée de plaire à sa famille. Il ne le reconnaîtrait jamais, mais il y avait de l’envie qui se tapissait au fond de lui, parce que comme elle le soulignait si bien, lui n’avait pas réussi à conserver la belle image brillante de la famille unie. Ca avait été, tout comme pour elle, son souhait le plus cher, mais il avait su dès le premier jour que cela ne serait plus qu’une illusion. Elle, elle continuait à y croire. Et c’était d’une naïveté navrante. Lorcan secoua la tête, un sourire narquois aux lèvres et un sourcil arqué devant l’assurance ridicule de Salomé. « Parce que tu crois que ça se terminera autrement pour toi ? Juste parce que t’es rentrée dans le rang ? A ton avis, il réagira comment ton père quand il apprendra que t’es mutante, et qu’en plus tu l’as pris pour un con pendant des plombes en utilisant tes pouvoirs pour chasser ? » C’était atroce, d’entretenir cette peur qui avait été la plus ardente dès le moment où ils avaient compris qu’ils étaient mutants. Mais à cet instant, Lorcan en voulait à Salomé de croire qu’elle pourrait s’en sortir mieux que lui. A voir son sourire arrogant, il n’avait aucun mal à l’imaginer venir se vanter de ses chasses devant son père. Une vraie hunter, la fierté de la famille, comme il aurait du le devenir lui aussi s’il n’avait pas eu cette tare génétique qui l’en avait privé. « Il est bien fier de toi ton père, de là où il est, mais tu crois pas que ce sera pire quand il apprendra la vérité sur sa fille chérie ? »  Il ressentait une satisfaction malsaine à l’enfoncer un peu plus en soutenant qu’elle n’arriverait pas à cacher la vérité éternellement à sa famille et qu’elle retomberait de son piédestal. Il avait basculé dans ce côté où il cherchait uniquement à blesser, sans forcément penser ce qu’il avançait. Jamais il ne lui aurait souhaité du mal comme ça … Et pourtant, c’était ce qu’il faisait ce soir, avec une ferveur entretenue par sa fureur. La rancune donnait vie à ses pires penchants, sans aucune retenue. « Ca m’étonne pas de toi. » Rétorqua-t-il avec un sourire mauvais quand elle refusa sa proposition de prendre le NH25. « En fait t’attends que je le prenne pour voir ce que ça donne, pour juger un peu et tâter le terrain. C’est ce que t’as fait avec le NH24, donc j’imagine que ce sera pareil pour le NH25. Faudrait pas que tu prennes de risques inconsidérés hein, déjà que tu te pavanes au milieu des autres hunters avec ta télépathie … » Balancer toutes ces saloperies donnait à Lorcan une impression de surréalisme, et il se demanda un instant, dans un détachement étrange, jusqu’où ils seraient capables d’aller. Elle restait là à accuser chaque coup et à les rendre, et il n’avait pas l’intention de s’arrêter. C’était à elle de partir, à elle de s’incliner, puisque c’était elle qui avait entamé les hostilités. Et puisqu’ils étaient chez lui, accessoirement. Mais Salomé n’avait pas l’intention de se casser, sa fichue fierté devait sans doute l’enraciner ici, et Lorcan avait envie de la maudire de toute la force de ses poumons.

Le coup suivant, ce fut lui qui l’asséna, puisqu’elle voulait savoir s’il s’entraînait. Avait-elle vraiment proposé de l’aider ? Si c’était le cas, il n’en avait aucun souvenir, alors il haussa les épaules comme si ce n’était qu’un vague détail qu’elle avait du lancer avec trop peu de cœur pour qu’il ait pu y croire. Ce qu’il savait par contre, c’est que s’entraîner avait toujours été vital pour lui, pas juste nécessaire. Il l’avait d’abord fait seul, et récemment avec l’aide de Malachi, mais jamais il ne lui avait demandé à elle de faire ce genre d’effort. Parce qu’il ne voulait pas le faire, tout simplement. Pas sur elle, jamais sur elle. Et quand elle lui prit durement le poignet pour poser sa main sur sa peau, posant la question fatidique en le forçant à la toucher, il détourna le regard une fraction de seconde. Elle le tenait trop bien pour qu’il réussisse à se défaire de sa poigne, mais il eut l’impression que sa paume s’enflammait à ce contact tout sauf désiré. Malgré ses efforts pour détourner son attention, il sentit comme une vague déferlante la puissance de son sang qui coulait à travers le fin rempart de sa peau, poussé par le rythme furieux de son cœur. « Arrête ça, lâche-moi ! » Elle n’aurait pas le plaisir d’obtenir une réponse, mais elle risquait d’obtenir ce qu’elle souhaitait quand même en le provoquant ainsi. Ca aurait été si facile … Sous sa main, il y avait une puissance qui l’appelait et qu’il du rejeter de toute la force de sa volonté. Céder l’aurait libéré d’un seul coup d’une pression qui venait de naître sous sa paume, et qui poussait de plus en plus fort jusque dans son crâne. Les accusations de Salomé vinrent se heurter à sa volonté déjà mise à mal, faisant bouillonner de plus belle une mutation qu’il ne retenait que de justesse. Il écarquilla les yeux et la fusilla du regard, et quand elle le lâcha enfin, il dut inspirer plusieurs fois profondément avant de pouvoir répondre, mais sa respiration resta hachée, erratique. « Oh, pitié. Y’a pas trente secondes tu viens de dire que j’étais pas capable de comprendre ta mutation, et t’essayes de comprendre la mienne maintenant ? Alors dis-moi, puisque c’est si dur d’être toi, est-ce que t’as déjà eu peur pour quelqu’un d’autre que ta petite personne ? Elle peut faire quoi aux autres ta mutation ? Est-ce que t’as déjà eu tellement peur pour moi que tu t’es demandée si tu devrais pas éviter de me voir ? Dis-moi, parce que j’ai pas eu l’impression. » Il se tenait toujours la main, sa colère ne l’aidant en aucune façon à calmer ce qu’elle avait provoqué. Sa mutation était comme un animal en train de se ruer sur les barreaux de sa cage en attendant la moindre faiblesse pour jaillir, mais il était hors de question qu’il s’y abaisse. Il ne pouvait pas, il ne fallait pas. « Ouais, je me suis trouvé un autre mutant pour m’entraîner. Et heureusement, parce qu’avec ta connerie là, c’est pas un hématome que je t’aurais fait. Putain, t’as pas idée de … J’ai senti le sang qui coulait dans tes veines, et j’ai senti ton cœur qui battait, j’ai senti tout ce que ça ferait si je lâchais un peu de pression. Pour libérer le flot … pour réduire la distance entre ton sang et le mien. » Il ne la lâchait pas du regard en décrivant cette sensation sur laquelle il détestait mettre des mots, et qui était si loin de la réalité. Elle ne pouvait pas comprendre ce qu’elle avait failli causer. « T’aurais prouvé quoi si je t’avais tuée ? » Il crispa les poings et secoua la tête, dégoûté. « J’veux pas de tes efforts. T’es pas capable de mettre ton dégoût de côté pour m’aider. Je préfère encore aller voir un mutant expérimenté qui ne me regarde pas comme un monstre de foire. »
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MessageSujet: Re: these words are knives and often leave scars (fst - salomé)   these words are knives and often leave scars (fst - salomé) Icon_minitimeLun 24 Oct 2016 - 17:50

torturous electricity between both of us.
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✻✻✻   « Peut-être bien que s'il l'apprend après que je l'ai mise au service de la chasse, ça sera autre chose que de juste lui balancer la prochaine fois que j'le verrai au parloir "hey dad, y'a un truc sur lequel il faudrait que tu médites, vu que t'as clairement que ça à faire en ce moment". Peut-être que si t'étais pas aussi bouché tu pourrais comprendre l'idée, mais y'a pas moyen apparemment. » Un air sournois plissant l'aile de son nez alors qu'elle le jaugeait de tout son mépris, Sam tentait vaguement de canaliser les derniers vestiges de sang-froid qui persistaient. A se dire que ça n'en valait pas la peine, qu'il ne méritait même pas qu'elle cherche à lui faire entendre raison, pas alors qu'il allait si loin dans l'acharnement glacial. Difficile de s'en convaincre, pourtant, pas quand il faisait partie des rares personnes à toujours en avoir valu la peine, celles desquelles elle ne pouvait se détourner, pas même lorsqu'elle s'en prenait plein la gueule. Même si ç'aurait été bien plus facile, de se contenter de récupérer sa veste, enrouler son écharpe autour de son cou et s'éloigner de ce conflit absolument stérile qui n'avait plus pour but que de les blesser, de les éloigner alors que leurs fiertés les condamnaient à rester planter l'un en face de l'autre. « Prend pas ton cas pour une généralité. Je sais tenir mes gènes, et comme tu le dis si bien, à part entendre penser les gens j'ai pas le moindre foutu problème. J'vois donc pas comment il pourrait le découvrir un jour. » Retournant ses attaques contre lui avec un plaisir non feint, son regard le détailla quelques secondes de plus, avec cette confiance débordante qui l'avait toujours si bien caractérisée. Ce n'était que de la poudre aux yeux, quand la peur de se voir découverte n'avait de cesse de lui nouer les tripes, mais puisque Lorcan semblait borné sur ses positions, autant souligner ses contradictions. C'était toujours plus simple que de lui montrer qu'il l'atteignait encore et encore, de cacher ses émotions et de ne laisser que des remarques acerbes passer la barrière de ses lèvres. C'était un domaine qu'elle maîtrisait bien, Salomé, ce que lui avait tant et si bien répété sa mère alors qu'elle grandissait, rester de marbre et s'il fallait souffrir, le faire en silence. Ne pas se laisser percer à jour, parce que c'était apparemment une marque de faiblesse que de laisser s'exprimer les sentiments. C'était presque impossible avec Lorcan, parce qu'elle n'avait jamais mis ces leçons en pratique avec lui. Elle n'avait jamais vraiment eu à le faire, avant cette année. Parce que les disputes finissaient inévitablement par se résoudre. Parce qu'il avait été le meilleur ami qu'elle ait pu avoir depuis qu'elle était en âge de se souvenir, occupant cette place irremplaçable à ses yeux, celle que personne ne serait jamais susceptible de voler. Alors elle ne devait pas tout à fait être aussi convaincante à ses yeux, pas après l'avoir laissé lire en elle comme dans un livre ouvert depuis bien trop d'années pour pouvoir revenir en arrière. Peut-être que c'était la faute à cette ambiguïté sur laquelle tous deux fermaient les yeux, celle qui s'était établie entre eux depuis quelques mois, malgré les efforts pour prétendre que tout cela était sans équivoque, que leur lien s'était simplement amélioré sans songer au moindre attachement. Peut-être que c'était ça, qui emmêlait tant son esprit, le fait qu'ils se soient rapprochés et que ça finisse par la faire sortir de ses gonds bien plus facilement que d'ordinaire, bien plus fort aussi. C'était sûrement ce qui se passait pour lui aussi. A se demander quelques secondes s'ils n'avaient pas joué avec le feu, à se dire qu'ils pouvaient gérer cette nouvelle relation en prétendant que cela ne changerait rien. Car à cet instant précis, elle avait l'impression que ça changeait tout. A délier sa langue sur des conneries, des saloperies qu'elle lui renvoyait dans un sarcasme mordant, comme pour le défier de croire réellement à un seul des mots qu'il prononçait. « T'as raison, d'ailleurs puisque t'en parles, j'vais pas tourner autour du pot. Tu comptes attendre encore longtemps avant de le prendre ? Non parce qu'après ton père, j'avais bon espoir que tu le fasses, sauf que ça commence à traîner et j'aimerais bien pouvoir me faire un avis sur le produit. Si tu pouvais m'en faire une revue détaillée ça me ferait gagner du temps, d'ailleurs, ça m'éviterait de passer trois heures à t'écouter bafouiller comme l'autre fois. » Remettre le nh24 et l'état de Lorcan sur le tapis en conservant son sérieux, sans s'éloigner un instant de ce rôle de connasse dans lequel il semblait se plaire à la placer, c'était pas forcément facile, non plus. Mais se laisser malmener sans riposter, ça n'avait jamais été dans ses cordes. Encore moins lorsque l'image qu'il lui renvoyait d'elle la blessait profondément, à douter un instant de ce qu'il pouvait vraiment penser au fond, et d'où se trouvait la limite entre fureur et réalité.

Satisfaite, elle l'était, alors qu'il tentait de se dégager et qu'elle maintenait fermement sa main, réprimant l'envie de lui en coller une alors qu'il reprenait la parole. Elle l'avait lâché, avait répondu à son regard d'un petit sourire mesquin, comme si cette situation la faisait doucement rire et ne lui déchirait pas le ventre. Les yeux qu'il braquait sur elle, elle n'avait pas souvenir de les avoir vus si haineux, jamais. C'était quelque chose qui allait lui rester gravé, elle en était persuadée, ainsi que la violence de ses mots qui ne daignaient s'estomper. Elle aurait pu s'en inquiéter, si elle n'avait pas commencé à se sentir si vide, si lassée, incapable de déchaîner à nouveau ses foudres alors qu'il semblait disposé à l'achever. A partir de cet instant précis, si les pensées ne cessèrent de se déchaîner derrière ses iris impénétrables, ses lèvres restèrent closes. Rétorquer, elle l'aurait pu, et la dispute se serait sans doute poursuivie sans que cela ne les amène nulle part, sans que son égo ne s'en sente suffisamment revigoré. Ce qui se fêlait dans sa poitrine, en revanche, commençait à bien trop la tirailler pour qu'elle ne s'adonne encore longtemps à cette dispute trop dangereuse. Les bras croisés, strictement immobile,  quelques mots finirent par passer ses lèvres sèches alors que Lorcan achevait de décrire ce qu'il avait ressenti. Ce qu'elle aurait pu comprendre, ce à quoi elle aurait pu prêter une certaine importance, si elle n'avait pas déjà été si amère. « Désolée, j'ai pas que ça à foutre de jouer à qui a la plus grosse avec toi. » Parce que c'était un peu l'impression qu'elle avait, alors qu'il n'avait de cesse de sous-estimer sa télépathie, de lui expliquer ô combien il pouvait être bien plus difficile de vivre avec sa mutation à lui.  Relever le fait qu'il s'entraîne avec un mutant expérimenté, que cela puisse lui causer du tort si cela venait à se savoir, si les amis de leurs parents finissaient par le découvrir et chercher à lui mettre la main dessus, c'était bloqué, impossible à exprimer. Comme si elle finissait par jeter les armes, sans pourtant chercher la réconciliation, sans ressentir la moindre once de culpabilité. Alors que le silence retombait enfin, sans qu'elle n'ait commenté ses derniers propos, Sam finit par détacher son regard du sien, passer à côté de lui sans même le frôler. Il n'y eut pas un mot supplémentaire, pas une pique, pas un aurevoir, pas un regard. Attrapant ses affaires et les enfilant sans pourtant se presser plus que de raison, elle tourna les talons et passa la porte sans même la claquer. Parce qu'il n'y avait plus la moindre tension courant le long de ses muscles, ni sur les traits de son visage. Plus la moindre énergie animant ses veines alors qu'elle s'éloignait le plus loin possible de Lorcan.
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