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 je suis venue te dire que je m'en vais (noaspen)

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Noeh Callahan
Noeh Callahan

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SUR TH DEPUIS : 15/03/2015
MessageSujet: je suis venue te dire que je m'en vais (noaspen)   je suis venue te dire que je m'en vais (noaspen) Icon_minitimeDim 4 Sep 2016 - 22:05

je viens d'arriver chez moi, y'a personne avant bien deux heures ! tu me rejoins ?

Noeh relit brièvement ce qu'il a écrit avant d'envoyer. Il sait qu'il ne mettra pas longtemps à recevoir une réponse, selon le cours où se trouve Aspen, d'où son regard qui reste rivé sur l'écran en l'attente de cette dernière. Ce que Noeh sait, surtout, c'est que la jeune femme termine les cours une heure plus tôt aujourd'hui, un peu comme lui. Un peu, car le Callahan a fait le choix de terminer plus tôt, en séchant un cours de plus pour pouvoir arriver au Manoir en avance. Tout s'est bien ficelé aujourd'hui : l'arrivée de la lettre, les rendez-vous de ses parents aux quatre coins de la ville, l'absence toujours logique de Matthias et il ne sait plus quelle activité passionnante qu'exerce sa sœur, lui assurant de la tenir éloignée du Manoir pour un petit moment. Tout concorde. Ce qui provoque chez Noeh un besoin de bouger, marcher, réfléchir à pleins de choses à la fois, songer à tous les trucs qu'il ne doit pas oublier de dire à Aspen, fouiller les tiroirs de sa chambre pour retrouver la lettre de la fac qu'il a reçue il y a deux jours de ça, et cet état oscillant entre bonheur et excitation le déconcentre même de son idée première de rester à côté de son portable, sans sourciller, afin de guetter la moindre nouvelle de sa petite-amie. Dans tous les cas, si cette dernière l'interroge quant à son départ anticipé du lycée aujourd'hui, il prétendra qu'il n'avait rien de prévu, si ce n'est peut-être un cours de littérature pas très important - en particulier avant la fin de l'année qui approche à grands pas. Fin d'année bourrée d'examens en tout genre avec, au bout, l'obtention d'un diplôme, et nanana, et nanana, et pourquoi elle ne répond pas ? Un sourire amusé vient remplacer l'agacement de Noeh. Elle doit avoir soit le nez dans son bouquin, soit les yeux scotchés au tableau. Il n'a pas retenu en quoi elle était, juste l'heure creuse qu'il y avait après, heure lui permettant de finir en avance, ce qui oblige le jumeau Callahan à prendre son mal en patience.

En attendant des nouvelles, il pose son portable sur la table basse du salon et se met à faire les cents pas. Il se dit qu'il aurait pu l'attendre au lycée. Il aurait patienté en observant les élèves stagnant dans la cours, ou ceux en train de s’essouffler sur le terrain de sport du lycée. Quand il y pense, si ses parents voyaient ça, ils rigoleraient sans doute. Noeh n'est pas le plus sportif de la famille, ni le plus investi en ce qui concerne la chasse et tout ce que ses aînés lui enseignent depuis des années, mais s'il ressemblait aux peu doués qui sont en classe avec lui en sport, en situation réelle, il se ferait démonter. Son père le fusillerait du regard et sa mère trouverait un moyen de le forcer à faire un moindre effort, en prétendant être capable de s'en prendre à son piano ou en le privant de son téléphone portable pour une durée indéterminée. Avant Aspen, ça ne l'aurait pas dérangé, il aurait trouvé un moyen de contacter les autres autrement. Mais depuis qu'il était avec la Wolstenholme, jouer sur la corde sensible de perdre contact avec elle marchait à tous les coups. Sa mère semblait l'imaginer juste accro à son petit bijou de technologie, c'était en fait bien pire que ça : la simple idée de ne pas pouvoir parler à Aspen, l'appeler, la contacter, avoir de minuscules nouvelles, un simple mot ou, vraiment, quand il avait été trop chiant avec elle, un "." significatif en guise de seule réponse qui lui serait accordée jusqu'à ce qu'il daigne présenter ses excuses (situation rare et exceptionnelle qu'il avait déjà réussi à créer une seule et unique fois, devenue synonyme d'un affreux souvenir), revenait à être impensable pour Noeh. La majorité de ses pensées tournait autour de l'adorable adolescente depuis qu'ils étaient ensemble, mais aussi depuis qu'il avait réussi à lui avouer ce qu'il avait sur le cœur. Depuis qu'il était parvenu à lui dire qu'il aimait, tout simplement.

Quand la porte s'ouvre dans son dos, Noeh se relève immédiatement du canapé où il vient de s'installer. Il ne sait pas combien de temps s'est écoulé depuis qu'il a envoyé son message, et perdu dans ses pensées il n'a même pas dû faire attention au fait d'avoir reçu une réponse ou non. Un immense sourire creuse ses fossettes quand son regard croise celui d'Aspen, rayonnante, ravissante, enivrante, et l'évidence s'impose de nouveau au Callahan : la Wolstenholme ne cesse d'être plus jolie au fil des jours, encore plus depuis que les périodes d'examens ne sont plus très loin et qu'un léger stress a pu la gagner. Pas immense, pas insurmontable, il s'agit tout de même d'Aspen, mais assez présent pour parfois la faire divaguer un peu ou lui faire oublier tout le reste une fois le nez plongé dans un bouquin de cours. Ça le fait rire, à Noeh, si bien qu'il a développé une certaine tendance à avoir envie de la déconcentrer au moindre signe d'apparition de ce fameux stress, un peu comme elle a su si bien le faire avec lui, tout le reste de l'année. En deux enjambées, Noeh a tout le loisir de laisser ses bras l'attirer à lui avant qu'il ne se mette à la serrer de toutes ses forces, pour l'empêcher de s'enfuir. Il dépose un baiser délicat sur ses cheveux, un deuxième, puis un troisième, avant de la faire reculer avec prudence pour pouvoir atteindre la porte d'entrée par laquelle elle vient de passer et la fermer à clé. En gardant Aspen prisonnière de son étreinte, oui, oui. Même s'ils sont certains d'être tranquilles pour un moment, on ne sait jamais qui peut débarquer d'un coup. Au lycée, les choses sont plus compliquées. Noeh n'arrête pas de tanner Aspen pour qu'elle le suive dans les salles de classe abandonnées du bâtiment, mais il n'y a parfois rien à faire. Ils ne peuvent jamais se retrouver bien longtemps, sinon, et l'adolescent a l'impression d'avoir toujours plus besoin de la voir. Quand elle n'est pas là, un vide immense se fraye un chemin dans l'ensemble de son petit coeur esseulé, si bien qu'une fois sa moitié retrouvée en la présence de la Wolstenholme, la vie retrouve des couleurs. Adressant un nouveau sourire à son ange, le nounours un peu brute concède à la relâcher un peu, histoire de pouvoir lui voler un baiser appuyé. Il dérive ensuite sur sa joue, son nez, son front, avant de jeter un coup d'oeil à son sac, bien plus rempli que le sien si on prend le risque de les comparer. - J'ai le droit à un peu d'attention si je te dis qu'après je te laisse réviser en paix ? Jouant de ses yeux les plus tristes de son répertoire, accompagnés d'un petit sourire en coin créé tout spécialement pour elle, Noeh s'abaisse un peu plus vers elle pour qu'elle ne puisse plus être en mesure de lui refuser quoi que ce soit.

Puis, ils doivent parler. Il ne va pas que l'embêter, la taquiner et l'embrasser dès qu'il va en avoir l'occasion, le Callahan doit lui annoncer de pleins de choses. Qu'il ne manque plus qu'à obtenir le diplôme et ils pourront vivre leur histoire sans plus se prendre la tête, d'abord. Qu'ils pourront se voir autant qu'ils le voudront, qu'ils pourront même crier au monde entier qu'ils s'aiment et que rien ni personne ne pourra l'empêcher, que Noeh pourra la serrer dans ses bras durant des heures et qu'il pourra toujours la regarder travailler pendant qu'il sera incapable d'écrire le moindre mot sur ses futures copies de fac à rendre... Noeh s'y voit déjà. Noeh s'y projette depuis des mois, Noeh n'attend que ça. Ne manque plus qu'à apprendre à Aspen que, grâce à elle, à son boulot et à son idée farfelue de le faire bosser un peu dans d'autres matières que l'Histoire, il a décroché sa place à la fac de Radcliff, ne manque plus que voir la fierté dans son regard, ne manque plus qu'à l'embrasser encore et encore, ne manque plus qu'à évoquer de cette nouvelle vie qui les attend.
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MessageSujet: Re: je suis venue te dire que je m'en vais (noaspen)   je suis venue te dire que je m'en vais (noaspen) Icon_minitimeLun 5 Sep 2016 - 22:27

Tu t'souviens des jours anciens, et tu pleures...
Noeh & Aspen




je viens d'arriver chez moi, y'a personne avant bien deux heures ! tu me rejoins ?


Aspen avait souri en lisant son texto, alors qu’elle faisait un petit signe de la main à ses amies qui partaient dans le sens opposé. Les grands esprits se rencontraient encore une fois, puisqu’elle avait sorti son téléphone pour l’appeler elle aussi, avant de voir qu’il lui avait envoyé un message. Elle savait qu'il était sensé être en cours de litté’ à cette heure ci. Elle savait aussi qu’il n’allait quasiment jamais en cours de litté, en dehors des jours d’examens, puisque c’était elle qui lui faisait ses fiches de lecture presque une fois sur deux, juste assez pour qu’il ait la moyenne. Elle s’était promise de ne pas tomber dans le piège en début d’année, mais c’était sans compter la logique implacable de Noeh : il était lent comme tout à faire ses fiches, mal, en plus, alors que si elle les lui faisait, il était débarrassé, il avait de bonnes notes, ses parents lui foutaient la paix, et ils avaient par conséquent plus de temps à passer ensemble. CQFD. Et le pire, le pire, c’était que ça marchait. LA si droite et rigoureuse Wolstenholme se pliait à l’exercice, presque sans honte, uniquement par égoisme, parce que c’était bien de cela dont il s’agissait quand elle accaparait les fins d’après midi de Noeh pour l’avoir rien qu’à elle, plutôt que de le forcer à plancher. Bon, à sa décharge, elle n’avait pas d’illusion sur la future carrière d’écrivain de son petit ami, alors cette matière là, elle l’autorisait à la négliger au profit de sa petite personne. Mais pour le reste, elle restait inflexible, juré !

Bref, toujours était il qu’elle était partie pour le rejoindre à la base, alors elle ne prit même pas la peine de lui répondre. Elle était à cinq minutes du manoir Callahan à tout casser, il n’aurait pas le temps de s’impatienter. Elle n’avait pas eu l’occasion de le croiser de la journée, et elle avait hâte de le retrouver : elle avait de grandes nouvelles à lui annoncer, en plus de l’envie de l’embrasser et de lui enlever ses vêtements. Chaque chose en son temps cela dit, en deux heures, ils auraient surement le temps de faire les deux. Elle pressa le pas pour arriver rapidement sous le porche de la demeure de Noeh, sa besace serrée contre sa hanche, le port de tête princier, un large sourire aux lèvres : c’était quand même bien plus pratique de passer par la porte d’entrée que de devoir mettre son entrainement à contribution pour escalader la façade pour atteindre la fenêtre de ce dernier. Surtout quand elle était en petite jupette comme aujourd’hui.

Elle avait ouvert la porte sans même prendre la peine de toquer, puisqu’elle savait que Noeh était seul chez lui. Elle était même presque sure de le trouver planté derrière, à l’attendre fixement, juste pour lui faire peur. Bon, en fait, il était absorbé par autre chose, mais il avait remarqué sa présence tout de suite, brave petit. Enfin petit grand, puisqu’il ne lui fallut pas plus de trois grande enjambées – soit environ huit pour Aspen- afin de la rejoindre et de l’envelopper de ses bras tentaculaires. Elle se laissa faire bien sur, gloussant au passage, enfonçant ses minuscules mains en comparaison dans les poches de jean du jeune homme, pour le coller un peu plus contre elle. Elle se laissa bisouiller presque sagement, avant de se hisser sur la pointe des pieds pour l’embrasser à son tour, à peu près partout où elle avait accès, clavicule, cou, un peu de mâchoire… Avant de grogner en lui pinçant les fesses pour qu’il se décide à se pencher un peu, au lieu de raconter des âneries. Voilà qui était mieux quand même.

- Hmmmm, je crois que tu peux, mais juste un peu hein ?

Qu’elle marmonna, taquine, son regard pétillant contredisant la tempérance de ses propos. D’ailleurs, il ne fallut pas trente secondes de plus avant qu’elle ne lâche son sac et que pende au cou de Noeh pour prendre son élan, et lui sauter dessus. Littéralement. Elle enroula ses jambes autour de la taille du jeune homme pour être enfin à peu près à sa hauteur, se tenant bien droite en contractant ses abdominaux pour tenir son visage au niveau de celui de Noeh, lui piquant plusieurs baisers avec un air très satisfait d’elle-même et de ses bétises. Quoi, il avait dit qu’ils étaient seuls pendant au moins deux heures, elle pouvait donc se lâcher un peu non ? Surtout quand elle ne l’avait pas vu, et surtout pas touché depuis tellement longtemps … passant les mains dans les cheveux du Callahan, elle se recomposa un masque de sérieux et de concentration digne de celui qu’elle arborait en tant que première de la classe, faisant fi de ses hanches plaquées contre le ventre de son petit ami et de sa respiration qu’elle sentait chauffer dans son corsage.

- Donc monsieur voulait me voir, en quel honneur ? Je suppose que ce n’est pas pour t’aider à réviser, hmmmm ?

Elle marmonnait la fin de ses phrases, mais c’était parce qu’il n’arrêtait pas de l’interrompre à l’embrasser tout le temps comme ça. Il ne savait décidément pas se tenir, c’était fou. Et elle adorait ça.


© Grey WIND.
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MessageSujet: Re: je suis venue te dire que je m'en vais (noaspen)   je suis venue te dire que je m'en vais (noaspen) Icon_minitimeMer 7 Sep 2016 - 10:37

La question de Noeh n'est pas anodine. Elle laisse supposer qu'il pourrait faire un effort, aujourd'hui, et qu'il fera tout son possible pour ne pas céder à l'envie de l'embrasser, une fois qu'elle fera mine d'être plongée dans ses révisions. Cette question, il la pose presque à chaque fois. On peut même dire que son mensonge est écrit en énormes lettres rouges derrière lui quand il la pose, car qu'importe la réponse qui en découlera, il n'en fera qu'à sa tête. Par chance, et Aspen a beau affirmer le contraire envers et contre tout... il ne lui faut jamais bien longtemps avant de craquer et de céder assez de terrain au Callahan pour qu'il puisse enfin afficher son grand sourire victorieux. Là, les choses se sont déroulées comme sur des roulettes, la réponse de l'adolescente n’égayant qu'un peu plus le regard déjà ravi du grand garçon. - Juste un peu..., qu'il reprend, d'un ton qui laisse entendre qu'il va se montrer bien trop raisonnable pour son propre bien. Quand sa petite-amie lui saute dans les bras, Noeh a le cœur qui se met à battre d'une cadence nouvelle, un large sourire sur les lèvres. Il en profite pour la serrer un peu plus contre lui, encore, toujours, parce qu'Aspen a fait développer chez lui une certaine tendance à l'affection qu'il ne se connaissait pas auparavant. Quand elle est là, le monde autour de Noeh s'efface. Son attention ne se focalise plus que sur elle, quel que soit l'endroit, le moment de la journée, qu'ils soient seuls ou non, ses pensées sont toutes tournées vers la jolie demoiselle et le rythme de ses pas, les battements de son palpitant, son envie de vivre chaque journée avec plus d'intensité, elle vient d'elle. Aspen est la personne que Noeh ne veut pas perdre, elle est celle qui a radicalement tout changé. Pour le moment, peu de personnes ont eu l'occasion d'en prendre conscience (juste eux, en fait) puisque leur relation est secrète – même si plus pour longtemps. Quand le Callahan aura tout le loisir d'afficher au monde entier ses sentiments pour Aspen, les autres se retrouveront confrontés à une peluche un peu maladroite mais terriblement attachante. L'effet Aspen parvient à réaliser pas mal de miracles, celui-ci étant le plus incroyable.

En attendant, Noeh ne démontre son affection qu'à la jeune femme. Son bras autour de sa taille qui la retient, sa moue ravie lorsqu'elle l'embrasse à plusieurs reprises, ses mains dans ses cheveux. Non, y'a pas à dire, l'adolescent pourrait passer sa vie à ça : embrasser Aspen, enlacer Aspen, écouter Aspen, regarder Aspen et faire toujours plus de choses avec elle. D'où son besoin de combler le minuscule espace qu'elle vient d'établir entre eux pour lui poser une question, venant déposer d'abord ses lèvres sur son épaule, son cou, le lobe de son oreille, y murmurant au passage un - J'ai tout le temps envie de te voir, Aspen. d'un ton à la fois grave et sérieux, en écho aux papillons qu'elle a réussi à faire naître dans son ventre juste avant. Un petit rire le secoue, et Noeh se décide à replonger un regard provocateur dans le sien. - J'réviserai bien un truc, là, tout de suite, mais on l'aura pas aux exams. Trop bête. Gardant son bras autour de sa taille, le jumeau Callahan reste une demi-seconde dans le silence, absorbé par la prise de conscience qui l'étreint souvent, quel foutu chanceux il est, le temps que les doigts de son autre main viennent pianoter un peu contre la cuisse de sa petite-amie, et que ce geste le sorte de sa torpeur. Sans la lâcher, il s'arrange pour qu'elle accepte de le laisser s'éloigner deux secondes, lui désignant le canapé de la tête tout en la libérant de son emprise. - J'te pose un peu mon p'tit koala, faut que je te montre un truc... Profites-en parce qu'après je te lâche plus. Noeh plante un énième baiser à mi-chemin entre sa joue et ses lèvres, avant de s'éloigner en direction de la table de la salle à manger, où il a laissé traîner sa lettre d'admission à la fac. Avant de l'attraper, il la regarde un instant, nerveux, jette un coup d'oeil à sa petite-amie dans son dos et se remet à dévisager la lettre, comme si cette dernière était en train de prendre feu. Et si Aspen s'en fichait, après tout ? Peut-être qu'elle n'a pas autant conscience que lui de toute l'aide qu'elle a pu lui apporter, peut-être que les résultats de Lorcan ou de Sam la préoccupent un peu plus, sachant qu'ils ont bien plus de mérite que lui pour tout ce qui concerne la poursuite d'études et le diplôme qu'ils sont supposés décrocher dans pas longtemps...

Noeh finit par souffler un grand coup, en silence. Elle a dit qu'elle l'aimait. Elle n'a émis aucun doute quand elle l'a dit, elle a prononcé les fameux mots avec naturel, avec forcément des sentiments derrière, alors... alors il a le droit de partager ce moment avec elle. Il a même le droit de n'avoir envie de partager ce moment qu'avec elle. Le Callahan aura tout le temps de fêter la nouvelle avec Sam plus tard, il aura aussi tout le temps de la féliciter pour ses résultats juste excellents. Parce qu'elle aura forcément des résultats excellents et leurs parents joueront les fiérots aux quatre coins de la ville une fois leurs jumeaux diplômés – Noeh veut bien en mettre sa main à couper. Aujourd'hui, maintenant, tout de suite, le jeune homme ne veut vivre ce moment qu'avec Aspen. - Ok, ferme les yeux. Il n'attend pas deux secondes avant de reprendre. - Je veux pas entendre de question. Aucune. Chut. Ferme-les yeux. Il fait un nouveau pas vers le canapé. Quand il cherche à apercevoir le visage de la jeune femme, il constate qu'elle s'est exécutée. Cédant à l'envie de l'embêter un peu, il vient déposer un bref baiser sur ses lèvres, avant d'avancer la table basse vers le canapé. Le meuble racle sur la pierre au sol, mais une fois que ce dernier est bien positionné, Noeh s'y installe, de façon à se retrouver proche et face à la jolie Wolstenholme. Noeh s'amuse quelques secondes de l'impatience qu'il sent grandir en elle, sans plus faire le moindre mouvement, laisse échapper un petit rire et attrape l'une de ses mains de la sienne. - Promis, c'est rien..., qu'il murmure, déposant la lettre entre ses doigts. Encore un peu anxieux de sa réaction, Noeh ajoute un dernier détail avant d'observer Aspen découvrir ce qui est à l'origine de tout ce mystère. - Je l'ai reçue y'a deux jours, je l'ai montrée à personne encore...
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MessageSujet: Re: je suis venue te dire que je m'en vais (noaspen)   je suis venue te dire que je m'en vais (noaspen) Icon_minitimeVen 9 Sep 2016 - 17:12

Tu t'souviens des jours anciens, et tu pleures...
Noeh & Aspen




Depuis presque un an et demi qu’ils étaient ensemble, on ne pouvait pas dire que Noeh et Aspen avaient eu beaucoup de moments rien qu’à eux, sereins, sans craindre que quelqu’un ne les surprenne. Bien sur, c’était ça qui faisait un peu le piment de leur relation, son petit coté secret pas si petit que ça, vu que cela prenait quasiment toute la place dans leur façon de s’organiser. Quand ils se débrouillaient bien, ils arrivaient à se retrouver quelques minutes en tête à tête chaque jour, aux intercours ou en fin de journée. Quand ils géraient vraiment vraiment bien, ils arrivaient à voler quelques heures à l’inconscient collectif, mais jamais rien de plus. Ils n’avaient jamais réussi à passer tout un week end rien que tous les deux par exemple, malgré tous les plans et toutes les manigances échafaudées : il y avait toujours leurs parents, leurs jumeaux respectifs, ils n’avaient jamais trouvé les justifications parfaites pour s’éclipser pile le même week end sans risquer d’éveiller les soupçons. C’était naze, clairement, mais ils n’avaient pas eu le choix, alors ils avaient composé avec tout ça. Ils s’étaient inventés des codes secrets, des signes qui n’appartenaient qu’à eux et autres… Ils avaient bati leur relation sur d’autres bases, mais elles étaient stables, indestructibles, Aspen en était sure. Et bientôt, en plus de ça, ils allaient pouvoir passer à la vitesse supérieure, sortir du placard, et vivre leur relation au grand jour. C’était une promesse qu’ils s’étaient faits, une fois débarrassés du lycée, ils annonceraient la nouvelle à leurs amis et à Sam et Lorcan. Enfin, elle se doutait que ce serait surement à elle de faire la grande annonce, mais elle s’en fichait : ils pourraient enfin être comme les autres couples, et elle était persuadée qu’une fois le choc et la surprise passés, personne n’aurait à en redire. Ils seraient majeurs et indépendants après tout, et puis ce n’était pas comme si leurs familles se connaissaient depuis des décennies maintenant …

Aspen gloussa en l’entendant dire qu’il n’en profiterait qu’un tout petit peu : quel vil menteur, elle les sentait bien ses mains qui avaient déjà tout naturellement pris place sous ses fesses pour la soutenir, et profiter du contact par la même occasion. Il ne la lui ferait pas à elle, non mais. Elle s’amusa de son air gourmand, alors qu’elle reposait les deux pieds au sol, sans pour autant oter ses mains du cou du jeune homme. Pour une fois qu’elle pouvait le coller ouvertement, elle n’allait tout de même pas bouder son plaisir, non mais. Malgré tout, la réplique de son petit copain avait attisé sa curiosité : qu’est ce qu’il préparait encore ? Elle espérait bien que c’était une bonne surprise, pas une de ses lubies bizarres ! Plantée là au milieu du salon, elle tendait le cou pour voir ce qu’il fichait dans la cuisine : est ce qu’il avait préparé un truc à manger ? Si c’était le cas, elle voulait bien l’épouser, ou les dévorer, lui et sa préparation, tout crus. Sauf qu’à la place d’un gateau, il a les mains dans le dos et il lui demande de s’installer sur le canapé. Elle hausse un sourcil, plisse un peu le nez, mais s’exécute. Quand il lui demande de fermer les yeux, elle grimace un peu – elle n’aime pas trop le perdre de vue, le garçon est un peu farceur vous savez- mais ferme les paupières. Elle l’entend s’affairer dans son dos, se tortille un peu, puis perçoit un mouvement quand il s’assoit à coté d’elle. Quand elle ouvre les yeux, elle croise son regard et y décèle un peu d’appréhension qu’elle ne comprend pas tout de suite, avant de baisser le regard sur l’enveloppe qu’il a posé sur ses genoux. Il ne lui faut bien sur pas bien longtemps pour repérer le logo de la faculté de Louisville, et un sourire radieux éclabousse son visage comme une goutte de peinture rouge dans un verre d’eau.

- Non mais, noooooon ? C’est vrai ? T’as été pris ? En histoire ? Mais, mais c’est trop bien No’, c’est juste trop génial !

Elle lui avait sauté au cou à nouveau, manquant de le faire tomber en arrière tellement elle y avait mis de l’entrain. Des quatre, Noeh avait toujours été celui qui avait eu l’avenir scolaire le plus incertain, puisqu’il ne faisait pas franchement l’effort d’être bon dans toutes les matières, malgré ses capacités. Savoir qu’il avait été admis à la fac de l’Etat était un véritable soulagement pour la rousse, et une petite fierté aussi. Après tout, c’était elle qui lui bottait le train au quotidien pour qu’il fasse au moins le minimum syndical.

- Maintenant tu vas me faire le plaisir d’avoir ton diplôme de fin d’année hein ! tu gâches pas tout ! Ohlala mon chat, je suis vraiment trop fière de toi, c’est génial, c’est super, t’es le meilleur !

L’avantage avec Aspen, c’était qu’elle était pas du tout excessive, toujours dans la modération. Elle le couvrit de bisous avant de se redresser, encore à moitié sur ses genoux, avant de reprendre avec un air un peu coquin :

- … Tu veux qu’on faite d’abord ta réussite, ou on ouvre mes courriers à moi aussi !

Dans un ordre comme dans l’autre, Aspen comptait bien fêter leurs réussites en bonne et due forme. Surtout qu’elle était sure d’avoir eu ce qu’elle voulait, niveau orientation. Le directeur de son futur cursus l’avait appelé en personne. Simplement, elle n’avait pas encore ouvert la lettre : elle voulait faire ça avec Noeh, elle aussi.


© Grey WIND.
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Noeh Callahan
Noeh Callahan

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MessageSujet: Re: je suis venue te dire que je m'en vais (noaspen)   je suis venue te dire que je m'en vais (noaspen) Icon_minitimeLun 12 Sep 2016 - 0:18

Noeh n'aime pas être anxieux. C'est même pas dans son ADN, à la base. Ça doit se deviner dans le regard qu'il lance à Aspen, quand elle rouvre les yeux, dans ce sourire qui n'arrive pas à se frayer un chemin jusqu'à ses lèvres. Pourvu qu'elle soit contente, pourquoi qu'elle soit... Elle sourit ! Premier point positif. Le soulagement est déjà immense du côté du Callahan, qui sent ses épaules se détendre un peu, et par chance au bon moment, pour réceptionner sa petite-amie qui retrouve l'instant suivant le cœur de ses bras. Il sait que tout le mérite ne lui revient pas à lui, loin de là même. Sans la Wolstenholme, la fac n'aurait pas cru en son envie de mieux faire dans les autres matières : ils n'auraient constaté qu'une facilité évidente en Histoire, et un déclin remontant à très loin – trop loin - concernant les autres disciplines inscrites sur son bulletin. Dorénavant, toutes ces questions sont de l'histoire ancienne : Noeh est certain d'intégrer le cursus qu'il envisage suivre depuis le début, et il va pouvoir continuer à compter sur le soutien précieux de sa prof particulière favorite. La seule qu'il daigne écouter sans lever les yeux au ciel et qui possède un trésor d'imagination, là-haut, pour l'obliger à se concentrer. Si, ça, c'est pas génial. Un sourire aussi éclatant que celui d'Aspen aux lèvres, le regard rempli d'étoiles du Callahan se plonge dans le sien. - Merci, merci... Noeh ne serait pas Noeh sans une petite dose d'auto-satisfaction dans la conversation. Il plaisante, bien sûr, quand il démontre une assurance prête à se mesurer aux plus grands défis qu'on place sur sa route, il plaisante encore plus quand il s'agit de se montrer toujours plus fort que les autres, toujours plus fort que ses propres doutes, auprès d'Aspen. Il sait qu'elle connaît désormais ses faiblesses mieux que quiconque, qu'elle les comprend comme elle est capable de les chasser d'un regard ou d'un baiser, mais il a toujours cette tendance à vouloir dissimuler ces fameuses craintes qui tiraillent l'esprit de tout adolescent. Même s'il le désire de tout son cœur, Noeh n'échappe pas à la règle.

Toutefois, les compliments d'Aspen parviennent à lui faire monter le rouge aux joues. C'est la première fois qu'il partage une nouvelle aussi importante avec elle, un truc qui va changer sa vie, quelque chose qui la concerne vraiment aussi, et d'habitude, il n'a pas le droit à des réactions aussi enthousiastes. Ses parents sourient avec fierté, Sam est bien plus expressive mais... mais la fierté qu'il peut lire dans le regard de Sam, ce n'est pas celle qu'il lit à cet instant précis dans les prunelles d'Aspen. Il n'aime pas dire ça, ou juste le penser, mais deviner un sentiment aussi positif chez la jeune femme, ça le comble d'une joie encore plus incroyable que celle qu'il peut ressentir quand il entend les félicitations de sa jumelle. Ce n'est pas la même chose, ça n'a rien à voir, parce que la jolie rousse, elle écarte toutes les autres personnes du monde de Noeh quand elle est là, elle éclipse la parole de n'importe qui de son adorable voix, elle capte son attention d'un battement de cils et elle capture son cœur chaque jour un peu plus. Le Callahan n'imaginait pas qu'il était possible d'aimer autant. Il a beau n'avoir connu que l'amour dans les bras d'Aspen, il sait qu'il ne pourra jamais s'en passer. Il ne pourra pas vivre sans elle, il ne pourra pas rester loin d'elle, il se refusera à ce qu'ils soient séparés dès qu'on l'en menacera. Il n'y a que comme ça que Noeh imagine son futur : auprès d'Aspen, nulle part ailleurs. Et s'il y a bien une personne capable de gérer le besoin chronique du jumeau Callahan à se montrer emmerdant avec le reste du monde, en plus de Caïn, c'est bien Aspen, d'où sa réponse amusée aux menaces plus très efficaces de la jeune femme : - Oui Madame. Le cœur battant la chamade, le lycéen laisse échapper un petit rire amusé, tandis que ses lèvres accueillent avec plaisir les baisers répétés d'Aspen.

Quand elle se redresse et lui pose une question qui éveille ses sens, le Callahan ne met pas longtemps à se relever à son tour pour combler la distance nouvelle entre eux. - Excellente question..., qu'il rétorque contre ses lèvres, avant de les embrasser. Noeh est si faible face aux propositions de la Wolstenholme, comme souvent, qu'il a oublié qu'il devait – qu'ils devaient – rester sérieux jusqu'à la véritable limite du raisonnable, pas seulement la première provocation de la part de sa petite-amie. Il a soudain zappé où se trouve dorénavant sa lettre d'admission, sur le canapé à côté d'eux ou peut-être même au sol, il oublie que la proximité entre lui et Aspen leur permet rarement de rester sage bien longtemps. Il préfère laisser sa main se frayer un chemin dans son dos, trouver le contact salvateur de sa peau nue sous son haut et lorsqu'un frisson remonte le long de ses doigts, identique à celui qu'il est certain d'avoir transmis à Aspen, l'adolescent se met à sourire comme un benêt contre ces lèvres qu'il ne se lassera jamais d'embrasser. Cependant, par il ne sait quel miracle, la question refait surface dans son esprit animé par les hormones. Pourquoi mes courriers ? Noeh se persuade qu'il a mal compris. Il se souvient avoir dit que sa question était excellente, elle l'est... elle l'est juste tellement qu'elle en devient étrange. Elle a plusieurs courriers ? Il n'en a qu'un. Elle s'est peut-être trompée, ou même, la fac s'est trompée. Voilà, et pour cette deuxième option, pas de peut-être, la fac s'est plantée quand elle a envoyé ses lettres, elle a bourré le tout en plusieurs exemplaires dans la boîte aux lettres d'Aspen et le tour a été joué. Noeh préfère ne pas se faire d'idées stupides. Il est le roi pour mal interpréter les trucs, il se connaît, il est pas question qu'il s'agace pour ne pas avoir bien compris ou écouté ce qu'a pu vouloir dire sa petite-amie. Embrassant sa mâchoire, le Callahan a un mal fou à desserrer son étreinte de sa taille gracile, ses grands bras ayant retrouvé leur place privilégiée avec aisance la seconde précédente, tandis que sa tête vient s'appuyer un peu contre son épaule. - Vile tentatrice, montre-moi cette lettre, tant que je la vois pas, je refuse de fêter ce qui pourrait s'apparenter à un échec d'Aspen Wolstenholme. Ce s'rait pas digne de moi. Il la taquine, il l'embête, toujours gentiment, jamais bien longtemps. Et il se met à chercher du regard son sac qu'ils ont laissé un peu plus loin, dans l'espoir de n'en voir prochainement sortir qu'un seul papier blanc. Rien d'autre.
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MessageSujet: Re: je suis venue te dire que je m'en vais (noaspen)   je suis venue te dire que je m'en vais (noaspen) Icon_minitimeLun 12 Sep 2016 - 23:00

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Noeh & Aspen




Aspen était aux anges. C’était bien simple, elle avait l’impression d’être encore plus contente pour Noeh qu’elle ne l’était de sa propre réussite. Peut être parce qu’elle aimait largement plus Noeh qu’elle ne s’aimait elle-même. Peut etre aussi parce qu’elle était soulagée de voir qu’il allait pouvoir continuer sur sa lancée, débarrassé des matières qui l’ennuyaient pour ne se concentrer que sur l’essentiel pour lui. Et puis mine de rien, cela signifiait que leurs travails avaient payé, que leur lettre de motivation écrite à quatre mains avait convaincu, et de ça, Aspen était vraiment très fière, et cela se lisait sur son visage. Ce n’était pas comme si elle cachait grand-chose à Noeh d’ordinaire, mais en l’occurrence, elle voulait vraiment qu’il sache à quel point elle était fiere de lui, d’être sa petite amie, de tout ce travail qui avait fini par payer. Elle s’amuse du rouge qui colorent les joues d’ordinaire si pâles de son petit ami, alors qu’il s’interroge sur la marche à suivre pour la suite de l’après midi. Honnêtement, elle, elle s’en fichait : elle pouvait bien arracher le tshirt de Noeh tout de suite ou après, elle aurait tout autant envie de lui. Et peut être d’un peu de vin ou de champagne aussi pour fêter ça, il devait bien savoir où se trouvaient les bouteilles de ses parents, non ? Toujours était il qu’elle s’était léchée les lèvres alors qu’il murmurait contre ces dernières, venant chatouiller ses lèves à lui au passage, signe évident qu’elle n’avait pas très envie d’être sérieuse non plus, loin de là. Elle vit le regard troublé de Noeh par ce petit jeu comme une victoire, alors que lui la ramène contre lui en glissant les mains sous son haut, et qu’elle ne prend même pas la peine de faire semblant de s’en offusquer. Elle se colle la lui aussi, déjà à moitié affalée sur lui alors que leurs baisers redoublent d’intensité. Il ne faut pas leur en vouloir, ils s’aiment tellement que chaque seconde qu’ils peuvent passer à se bécoter et se tripoter, ils en profitent. Et puis bon, déshabiller Noeh, c’était devenu son sport national, à la petite Wol bien moins sage qu’elle ne voulait bien le dire, aussi chargée d’hormones que son alter égo masculin. D’ailleurs, elle grogne un peu quand il ose se reculer pour clore leur baiser, venant en réclamer d’autres avec véhémence alors qu’une de ses mains continue de fourrager la chevelure du jeune homme. Elle bougonne Aspen, parce que ce canapé et confortable et qu’elle s’en fiche un peu de sa lettre, elle préfère Noeh.

- Allezzzz … tu veux pas d’abord qu’on fête ta réussite, en bonne et due forme, qu’on ouvre mon courrier, et qu’on refête le mien après ? C’est une super bonne idée tu trouves pas ?

Pour une fois que c’était elle, le mauvais genre des deux, et voilà Noeh qui se montre inflexible, ferme. Enfin, ferme, elle avait déjà remarqué qu’il l’était, mais c’était une autre histoire. L’effet de sa jupe très courte, probablement. L’adolescente soupira avec excès, une moue presque boudeuse sur les lèvres, avant de lâchee Noeh en le repoussant presque et de trottiner jusqu’au sac qu’elle a laissé à l’entrée, tirant sur sa jupe pour qu’il n’ait pas le privilège d’admirer son magnifique postérieur. Non mais. Elle sortit d’une pochette soigneusement plastifiée trois enveloppes, frappées de trois sigles différents, l’un ressemblant à la lettre de Noeh, les deux autres non. La Wol’ se rassit sur les genoux de son amoureux, un bras autour de son cou, avant de lui tendre les trois courriers, l’air bien évidemment très contente d’elle-même :

- Devine qui, en plus d’être major de sa promotion de terminale, a été prise dans trois écoles d’architecture, dont l’une des meilleures DU MONDE ?

Sa voix était montée dans les aigues alors qu’elle écartait rapidement la lettre de la fac du Kentucky et celle d’Alabama dans un mouvement impatient pour ne laisser entre les mains de Noeh que celle de Boston. Le MIT, un rêve pour une grosse tête pleine de rêves et de mathématiques pour elle. Si elle avait sué sang et eaux pendant ses trois années de lycée, c’était pour recevoir ce courrier à la fin. Elle colla un bisou mouillé sur la joue de Noeh, avant de reprendre avec enthousiasme :

- Ben vas y, qu’est ce que tu attends, ouvre !



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MessageSujet: Re: je suis venue te dire que je m'en vais (noaspen)   je suis venue te dire que je m'en vais (noaspen) Icon_minitimeMar 13 Sep 2016 - 21:41

Noeh peut pas s'empêcher de sourire quand il entend les réticences d'Aspen, d'un sourire moqueur et un peu en coin, qui démontre qu'il adore quand elle le supplie un peu, comme elle vient de le faire, mais il s'avère intraitable. Au fond, il a cette légère nervosité qui vient de le gagner. Elle ne part pas, elle reste assise sur son épaule, elle attend la suite. Elle se fait si lourde qu'elle réussit même à gagner son cœur, le frôle, avec ses doutes et ses questions idiotes, que la concentration du Callahan a dérivé de sa petite-amie à cette dernière sans le vouloir. Bien sûr qu'il est pour fêter sa réussite, ouvrir la lettre de la jolie Wolstenholme ensuite, pour ensuite s'amuser de nouveau. C'est pas qu'il ne veut pas, qu'il n'a pas la tête à ça, pas du tout, il a trépigné d'impatience toute la journée rien qu'à l'idée de la voir et de la toucher, la serrer dans ses bras... Mais il a juste besoin d'avoir le cœur net sur un truc. Un tout petit détail, insignifiant, stupide, qui sera bien vite mis au second plan dès que Noeh aura eu une réponse. Il mime un baiser dans les airs quand Aspen finit par s'éloigner pour se saisir de son sac, il ricane de son geste de dérober un peu à sa vue cette peau qu'il connaît par cœur, désormais. Il n'a pas besoin de voir, le Callahan, il serait capable de dessiner son corps si on lui demandait. Il a mémorisé les formes d'Aspen à force de les caresser, de les aimer, de les chérir, il les a ancrées dans la rétine et dans le cœur pour un bon moment, inutile qu'elle use de stratagèmes futiles pour lui arracher ça, ça ne marchera pas. Et l'adolescent, il aurait bien aimé continuer à épiloguer sur la beauté d'Aspen encore un peu. Il aurait aimé ne pas la voir se retourner avec trois lettres à la main au lieu d'une, il aurait aimé ne pas lire l'enthousiasme débordant dans ses gestes, dans sa démarche, dans ce sourire qu'il sait triomphant et peut-être insouciant.

Il aurait aimé, mais son cœur se brise. Noeh ressent une fissure qui s'étend même jusqu'à ses poumons, qui se compressent dans une douleur infinie. Il n'a jamais ressenti ça auparavant. Ses parents ou Sam ont bien dû faire des choses, par le passé, qui l'ont un peu agacé, un peu dérangé, sans plus. Il est passé par-dessus, il a oublié, il a avancé. Mais là, ce moment, cet instant où Aspen s'avance vers lui avec ses lettres dans la main, Aspen qui s'installe de nouveau sur ses genoux et Aspen qui passe son bras autour de son cou, ça ne passe pas. La douche froide est au final glaciale. Il espérait se tromper. Toutefois, le jumeau Callahan prend sur lui : elle n'a encore rien dit, elle va sûrement aller dans le Kentucky comme lui, comme c'est prévu depuis le début, comme c'est prévu depuis toujours... comme c'est acté dans l'esprit de Noeh depuis aussi loin qu'il n'ose s'en souvenir. Les courriers désormais entre ses mains, les mots d'Aspen ne laissent plus aucune place au doute. Et le lycéen ne sait plus quoi répondre. Il n'arrive plus à la regarder, son sourire se fane, il observe sans réagir deux des trois lettres être mises de côté par une petite-amie qui ne garde pas la bonne. La lettre provenant de la fac de Radcliff, elle est reliée au second plan, à l'image du mauvais scénario auquel Noeh n'était pas pas préparé, à l'image d'une nouvelle qui ne devait pas sonner aussi faux, aussi affreuse. Les lèvres d'Aspen contre sa joue le ramènent un peu à lui, même si, sans le réaliser, le Callahan remue un peu pour se décaler et éviter qu'elle ne recommence. - Ouais, ouais, j'ouvre..., qu'il marmonne, dans sa barbe, ses mains déchirant le papier en tremblant légèrement.

Le silence qu'il laisse s'installer entre eux en dit trop comme pas assez. Les lettres inscrites sur la lettre, elles vantent le mérite d'Aspen à intégrer la fac de Boston. Elles dessinent le portrait d'une personne que Noeh reconnaît bien, que Noeh ne connaît que trop, que Noeh a envie de repousser à mesure que sa lecture se poursuit. Il a envie de la pousser si loin, si fort, qu'il s'imagine même que ça pourrait l'envoyer crécher à Boston de suite, sans même avoir à attendre les deux mois de vacances qui s'annoncent dans peu de temps. Comme si le papier blanc était en train de lui brûler les doigts, le Callahan laisse un instant tomber la lettre sur le canapé, avant de la rattraper aussitôt. C'est pas possible. C'est pas possible, il vient de rêver. Il est juste en train de faire un mauvais cauchemar, il va pas s'énerver, il va pas pleurer, il va pas craquer, Aspen va rester avec lui ici, elle ne va pas partir si loin, elle peut pas faire un truc pareil, c'est impossible. - Tu..., qu'il finit par souffler, en exerçant un geste de recul. Bien sûr, son dos vient rencontre le dossier du canapé, mais ça ne l'arrête pas. - Attends, juste, Aspen, s'teu-plaît, recule, je... faut que je... Respire. Respire, respire et respire encore, jusqu'à s'en étouffer à l'inverse, par pitié. La proximité de la jeune femme le ronge, l'épuise, d'où ces grands pas qu'il fait pour ajouter encore un peu de distance quand elle a enfin quitté ses genoux. Il s'éloigne d'elle sans réussir à lui adresser un regard rassurant. Puis Noeh se met à relire. Il relit, encore et encore, il ne sourit pas, il se concentre, il cherche les phrases contraires à celles qu'il s'oblige à retenir, il veut transformer tous les compliments en saloperies, juste pour que la Wolstenholme se rende compte qu'elle fait une erreur, qu'elle ne peut pas... - Tu vas partir là-bas, pas vrai ?, qu'il crache brusquement, reportant deux prunelles sombres dans les siennes. Cette fois-ci, il la regarde sans se détourner. On ne peut plus trouver la moindre tendresse sur ses traits, on ne peut plus rencontrer la plaisanterie et l'amour dans sa voix, parce que tout vient de s'envoler. Il n'a plus envie de rire, Noeh, tout d'un coup, il a mal au cœur et à l'âme, et c'est la faute d'Aspen. Et ça fait vraiment mal. Bien trop mal. - La pauvre petite fac du Kentucky, la grande Aspen Wolstenholme, elle passe au-dessus ? C'est pas assez bien pour elle ? Sa lettre, elle finit en une boule de papier. Sa lettre, elle atterrit à côté d'Aspen, presque sur elle. L'adolescent n'en a plus rien à faire, pour le coup. - Félicitations, c'est génial.
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MessageSujet: Re: je suis venue te dire que je m'en vais (noaspen)   je suis venue te dire que je m'en vais (noaspen) Icon_minitimeMer 14 Sep 2016 - 13:45

Tu t'souviens des jours anciens, et tu pleures...
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Cela faisait bien une semaine qu’elle avait reçu ce fameux coup de téléphone. Elle rentrait de son cours de violon, et la musique de son portable l’avait sorti de ses rêveries d’amoureuse. Elle avait du faire répéter au moins deux fois au doyen qu’elle avait bien été prise, elle, la petite lycéenne de province, et il s’était même permis une blague sur le fait qu’elle était certes brillante, mais probablement un peu sourde. Quand elle avait raccroché, elle s’était mise à trépigner en plein milieu de la rue, à pousser des petits cris suraigus, avant de courir en direction de la maison pour annoncer la bonne nouvelle à son père. Par chance, celui-ci travaillait depuis là maison ce soir là, et elle était venue s’enfermer avec lui dans son bureau pour lui annoncer la nouvelle. Elle avait vu la fierté dans le regard de son père, qui avait même prit le temps de se lever de son fauteuil pour la féliciter et l’embrasser sur le front. Une telle marque d’attention de la part du très occupé Alistair, c’était juste la consécration, et elle avait son paternel fort, très fort dans ses bras, avant de partir dans des effusions de questions et réflexions sur tout ce qu’ils auraient à faire avant son départ : trouver un appartement à boston qui serait à son gout, l’inscrire au conservatoire de musique là bas, l’inscrire à l’auto école ici pour qu’elle passe son permis pendant l’été, et puis, et puis, et puis …. Alistair avait supporté toutes ses élucubrations pendant cinq bonnes minutes avant de la couper, ferme mais rassurant : ils s’occuperaient de tout en temps et en heure. Toujours était il qu’elle était sur un véritable petit nuage depuis ce jour là, mais qu’elle avait décidé de ne rien dire à personne. Elle voulait d’abord recevoir sa lettre officielle, qui arriverait sous peu, pour annoncer la super nouvelle à Noeh. Il serait surpris, bien sur, mais elle était persuadée qu’il serait content pour elle, et surement très fier aussi. Après tout, avoir sa petite copine qui allait dans l’une des meilleures écoles du monde de sa catégorie, ça avait de la gueule non ?

Apparemment, non.

Elle voit Noeh s’écarter un peu quand elle essaye de l’embrasser à nouveau, alors qu’il fixe sa lettre d’admission comme si c’était celle annonçant sa peine capitale. Elle ne comprend pas, Aspen, pourquoi il est si raide d’un seul coup, pourquoi il ne sourit plus, pourquoi il ne la regarde plus. Il semble perdre pied, mais au lieu de la rejoindre sur son nuage, c’est plutôt dans les bas fonds du désespoir qu’il s’enfonce. Elle n’avait jamais vu un visage se décomposer comme ça, en temps réel, alors que les yeux de noeh avalaient les lignes sur le papier qui officialisait son départ prochain. Mais elle ne partait pas pour toute la vie, il le savait bien ça, non ? Ce n’était que cinq ans, cinq petites années où ils pourraient se voir les week end et à toutes les vacances scolaires. Et puis il y avait skype, le téléphone, ils étaient blindés tous les deux, ils pourraient prendre l’avion et … Bon sang, pourquoi il n’était pas content ? Aspen se décala sans mot dire quand il lui demanda de reculer, les sourcils froncé, l’air un peu perdu. Elle est assise là comme une idiote sur le canapé alors qu’il se lève d’un coup pour traverser tout le salon, sa lettre à la main, sans plus aucune couleur sur son visage donnant à son regard aux yeux enfoncés dans leurs orbites quelque chose de presque inquiétant. Elle ne la jamais vu dans cet état. Alors elle ouvre la bouche pour s’expliquer, mais rien ne vient. Evidemment qu’elle va partir là bas, que pourrait elle faire d’autre ? Refuser serait un immense gâchis, et puis surtout, elle voulait y aller, elle ! c’était un de ses rêves qui se réalisait, ne le comprenait il donc pas ? Elle n’a même pas le temps de faire le moindre geste d’apaisement qu’elle sent sa lettre lui frôler l’oreille sous forme de projectile. Et il lui crie dessus, par-dessus le marché. Jamais il n’avait eu ce comportement avec elle, jamais, et elle était pour l’instant bien trop choquée pour répliquer sur le même ton.

- Mais enfin, no’ … Je ne vais pas aller à la fac du coin quand Boston m’accepte dans son université … C’est un campus trois fois, dix fois plus grand qu’ici, avec des professeurs connus dans le monde entier, les meilleurs cours, des moyens pharamineux … je peux pas …

Elle s’était relevée du canapé pour aller le rejoindre, passant ses bras autour de sa taille pour essayer de le calmer. Ça lui faisait juste trop mal au cœur de le voir aussi tourmenté.

- Pourquoi tu t’énerves comme ça ?

Elle ne comprenait pas, et la réaction du Callahan lui faisait de la peine. Elle avait été tellement, tellement contente pour lui, qu’elle avait imaginé naïvement qu’il en aurait été de même pour lui. Et puis zut, il était au courant qu’elle postulait ailleurs que dans l’état, elle avait fait des courriers pour presque toutes les facs de l’Ivy League en plus de Boston, il l’avait Vu faire ses lettres de motivation… Il n’allait tout de même pas lui faire croire qu’il n’était pas au courant ?



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Noeh Callahan
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MessageSujet: Re: je suis venue te dire que je m'en vais (noaspen)   je suis venue te dire que je m'en vais (noaspen) Icon_minitimeMer 14 Sep 2016 - 22:44

Noeh croit bien n'avoir jamais ressenti pareille rancune. Le mal-être qui le fait tanguer d'un nouveau pas sur le côté, après avoir jeté sa lettre à la figure d'Aspen, il est si immense que le Callahan pense qu'il va sombrer. Le pire, c'est qu'il n'entend rien. Il n'a d'abord que le silence comme réponse, un regard éberlué qui, dès qu'il croise le sien, l'oblige à détourner brusquement la tête. Il ne supporte plus de la regarder. Il ne supporte plus de la voir, il ne veut plus l'entendre, la voir approcher, entendre une justification qui n'en est pas une... Sauf qu'il tend l'oreille, l'adolescent, quand sa petite-amie reprend la parole. C'est plus fort que lui. Même en colère, même révolté, même déçu, Aspen reste Aspen. Aspen qui détient son cœur, Aspen qui représente beaucoup. Aspen qui représente soudain trop. Trop pour son cœur amoureux, trop pour ce futur qu'il imaginait rayonnant pour eux. Tout ce que Noeh parvient à visualiser de ce dernier, à présent, c'est son absence. Sa pauvre carcasse dans une salle de classe à la fac délaissée par la seule personne qui compte le plus pour lui. Elle va partir et elle n'a même pas eu le courage de lui dire. Et, un instant, le jumeau se dit qu'elle a eu raison. Elle devait peut-être craindre sa réaction, appréhender ce moment où il apprendrait, sachant que Noeh n'est pas doué du plus sympathique des caractères. Pourtant, c'est la première fois qu'il lui en veut autant. C'est la première fois qu'elle fait un truc qui le déçoit ; et ce truc, c'est pas infime, c'est pas rien, c'est horrible. Cette révélation, elle donne le sentiment au Callahan qu'il est en train de perdre une partie de lui. On lui arrache cette moitié faite pour rester à ses côtés à vie, ce morceau de lui dont il refuse de se séparer. On lui vole tous ces rêves auxquels il a songé, on le prive de la plus belle chose qui lui est jamais arrivée. Et tout ça, c'est Aspen qui le fait. Elle ose prendre une décision dont Noeh ne l'aurait jamais pensé capable. Il reporte son regard dans le sien, alors qu'elle approche. Peut-être qu'il la pensait pas capable de ça parce que, s'il faut, il ne la connaît pas vraiment.

Et si c'est le cas, s'il la connaît, alors il ne la reconnaît plus. C'est une étrangère qui s'approche avec son adorable bouille perdue, c'est une étrangère qui ose lui vanter l'opportunité immense qui lui a été offerte. Cette chance loin de lui, loin de Radcliff, loin d'eux. Cette incroyable nouvelle auquel il aurait dû répondre par un grand sourire, des mots doux, un regard fier et désespérément amoureux. Seulement, l'amour est mis au second plan, d'un coup. Ne reste plus qu'un désespoir dans le creux du ventre du lycéen qui l'obligerait presque à se courber s'il ne se forçait pas à faire face. - Arrête, mais arrête..., qu'il la supplie, en levant le nez en l'air, ses mains tapant l'une contre l'autre pour l'aider à se calmer. Se focaliser sur un geste simple, sur tout sauf cette envie de chialer qui le prend aux tripes, ça ne peut être que mieux. C'est sans compter sur les mots de la jolie Wolstenholme. Elle poursuit, elle enfonce le couteau dans la plaie, elle ne semble en éprouver aucun remord. - Tu peux pas ? Le murmure de Noeh est une nouvelle supplique qu'il prononce après que son regard ait retrouvé le sien. Il a besoin de voir si c'est vrai, si tout ça est réel. Si elle est vraiment décidée à partir, à l'abandonner, à le quitter sans se retourner. Mais pourquoi est-ce qu'elle ne ressent rien ? Pourquoi est-ce qu'il est le seul à souffrir de l'instant ?! Est-ce qu'elle a conscience du mal qu'elle lui fait ? Est-ce qu'elle a conscience du monstre qu'elle incarne soudain aux yeux du Callahan ? Où est Aspen ? Où est sa Aspen ? Où est son ange ?

Ses bras autour de lui n'arrivent pas à l'apaiser. Au contraire, ils l'étouffent de nouveau. Noeh arrive pas à croire ce qui se passe, il est pas prêt, il sera jamais prêt à entendre ça. Pas sans réagir, pas sans se débattre, pas sans se battre pour eux, même s'il est désormais seul à le vouloir. - Lâche-moi. Secouant la tête, un rire sarcastique s'échappe de ses lèvres. C'est mauvais signe, il le sait, il se connaît, mais il fonce tête baissée. Qu'est-ce que Noeh a de mieux pour se défendre ? Qu'a-t-il d'autre pour se protéger que de se renfermer ? - Pourquoi je m'énerve ?, qu'il répète, cherchant une dernière fois chez la jeune femme la preuve que tout ceci n'est qu'une vaste supercherie. Mais rien. Pas même des complices qui se révèlent à plusieurs endroits de la pièce pour crier « poisson d'avril ». Rien. Et cette preuve supplémentaire que les choses ne seront jamais plus comme avant, elle bouscule un peu trop Noeh pour qu'il parvienne encore à rester calme. - Mais tu... tu vas partir, Aspen ! A Boston bordel ! J'croyais que t'écrivais ces lettres juste pour- pour je sais même pas pourquoi, dans ma tête t'enverrais qu'une lettre à Radcliff parce que t'étais sûre d'être prise... Ses mains viennent se perdre contre ses traits, tandis qu'il installe encore un peu de distance entre eux pour tenter de se reprendre, de se remettre à penser sans déconner. Sauf que les images d'une Aspen ravie de sa grande nouvelle tournent en boucle sous son crâne et que c'est trop, bien trop douloureux. - Et t'es heureuse en plus !, qu'il crie en fendant l'air d'un  geste accusateur, une main perdue qui vient s'échouer contre son corps la seconde suivante. - Tu vas te barrer, on va plus se voir, et t'es heureuse. Il pouffe, Noeh, parce que c'est drôle, non ? Aspen le laisse tomber et elle n'y voit aucun mal. Ce qu'il a pu être con, à croire à l'infini pour eux depuis le début. Sur son visage se lit un air méprisant qu'il n'a jamais eu auparavant à son encontre, une première, à vif, à chaud, avant qu'un sourire triste ne torde ses lèvres. - J'te pensais pas si égoïste, ça me dégoûte...
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MessageSujet: Re: je suis venue te dire que je m'en vais (noaspen)   je suis venue te dire que je m'en vais (noaspen) Icon_minitimeLun 19 Sep 2016 - 21:42

Tu t'souviens des jours anciens, et tu pleures...
Noeh & Aspen




La Wolstenholme a l’impression qu’on l’a éjecté dans une sorte de réalité parallèle où plus rien n’a de sens. Où Noeh est dépourvu de la moindre logique. Elle n’avait jamais envisagé, ne serait ce qu’une seule seconde, une telle réaction de la part de son petit ami. Non, naïvement, elle avait été persuadée que cela se passerait bien, parce qu’il l’aimait et que par conséquent, c’était évident, il serait content pour elle, de sa réussite. Même dans les pires scénarios il n’avait pas envisagé qu’il soit aussi … Bouleversé ? non, Noeh n’était pas bouleversé, il était en colère, et elle était bien incapable de comprendre pour quoi. Enfin, elle ne venait pas de lui annoncer qu’elle voulait rompre avec lui, bien au contraire, et elle n’avait rien fait de mal ! Et puis il se met à jouer la grande comédie, en grand acteur tragique et ça, Aspen, elle n’aime pas du tout, quand il exagère comme ça. Alors quand en plus il dirige ses grands gestes vers elle, qu’il lève les yeux au ciel, tape des mains, renâcle comme un animal aculé, ça l’agace, Oh que ça l’agace. Elle ne sourit plus du tout, la jolie rousse, et elle a bien compris qu’il fallait qu’elle recule un peu pour être hors de portée de l’ire et des grands airs du jeune homme. Elle a reculé jusqu’au canapé pour s’y adosser, les bras croisés, l’air moins inquiet, plus sombre. Il était hors de question qu’elle cède à ce qui ressemblait juste à un gros caprice. Un caprice digne du petit garçon pourri gâté qu’était Noeh quand il s’y mettait, et c’était la petite fifille à papa la plus chouchoutée de la ville qui disait ça, en levant à son tour les yeux au ciel, l’air pincé :

- Non, Noeh, je ne PEUX pas, parce que je me respecte !

Elle n’avait pas sacrifié tant d’heures pour aller dans une fac de seconde, de troisième zone. Si Noeh s’en contentait, grand bien lui faisait, mais elle, elle avait clairement bien plus d’ambition que cela. Elle avait Toujours été la plus ambitieuse du lot, et de loin, et ne s’en était d’ailleurs jamais caché. Il lui demanda de lâcher, et elle faillit lui dire d’arrêter de picoler en son absence, elle s’était reculée depuis bien deux bonnes minutes, il voulait quoi, qu’elle aille dans une autre pièce. Parce qu’elle pouvait hein, si ça lui permettait de se calmer un peu, ce ne serait surement pas du luxe pour ce pauvre Callahan qui semblait perdre totalement les pédales. S’en était ridicule. Aspen le trouvait ridicule. Il n’avait rien du jeune homme confiant et désinvolte à qui elle osait tout dire. Il était juste, juste …

- Tu sais pas pourquoi ? Genre j’allais faire des lettres parce que j’adore ma propre calligraphie ? J’ai fait partie de trois clubs au lycée, du comité des élèves, j’ai été déléguée de ma classe tous les ans juste parce que c’était ma passion et que j’adore m’occuper des gens ? Hello No’, tu me connais un peu mieux que ça j’espère ! je VOULAIS cette place au MIT, j’en rêve la nuit depuis que j’ai l’âge de comprendre ce que c’est !

Il passe les mains sur son visage et Aspen serre les mâchoires : on dirait qu’il va pleurer, et elle a envie de le secouer très fort, de le giffler même, qu’il se ressaisisse, que Diable, elle ne lui avait pas annoncé qu’elle avait le cancer, ou que c’était lui qui l’avait d’ailleurs, simplement qu’elle allait étudier dans un autre Etat. Il n’y avait pas mort d’homme, et il réagissait comme si elle venait de lui avouer le crime le plus infâme, l’accusant du doigt dans une logorrhée verbale absolument risible. Elle n’avait plus qu’une seule envie maintenant, récupérer ses affaires, sa lettre, son sac, et se tirer de là. Et elle ne lui parlerait plus jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’il n’était qu’un petit con malpoli et indélicat et qu’il la supplie de le pardonner. Elle s’était penchée pour défroisser sa lettre et la ranger dans son sac, quand la dernière sentence de Noeh la figea dans son geste. Elle se redressa lentement, le regard noir sous son liner et son mascara, ses petits poings à présent serrés. Il avait dépassé les bornes. Il Savait qu’il avait dépassé les bornes, cet imbécile. On ne lui parlait pas comme ça. Pas à sa petite copine. Pas à Elle. Elle s’approcha de lui lentement, comme un prédateur de sa proie. Si il la dominait de toute sa hauteur, la colère qui bouillonnait dans le petit corps de la rousse la rendait tout aussi impressionnante, si ce n’était plus, que le grand échalas planté devant lui.

- Non mais pour qui tu te prends, sérieusement ? D’où tu te permets de me parler comme ça ? Ta copine est prise dans la meilleure école de sa spécialité, et toi au lieu d’être fier de sa réussite, tu penses qu’à ton cul ? C’est quoi le souci, on pourra plus baiser quand t’en aura envie, alors ça te fout les boules ? Parce que moi naïvement, j’pensais que tu serais Au moins capable de prendre l’avion pour venir me voir, mais monsieur a peut être mieux à faire, genre suivre ses petits cours d’histoire sans envergure avec des profs poussiéreux qui sont collés sur leur chaise depuis, genre, Mathusalem, c’est ça ? Alors ouais, ça me fait Plaisir de quitter cette petite ville où on s’emmerde, où on connait tout le monde et où on peut même pas se tenir la main en public parce que tu flippes grave ! alors que tu sais quoi, à Boston, on aurait pu se rouler des pelles que les gens en auraient rien eu à foutre, espèce de gros naze !

Elle avait élevé la voix à mesure qu’elle avait répondu au dégout de Noeh par sa rage, l’index posé comme une arme contre le torse de ce dernier. Elle était du genre sanguine, Aspen, et il était hors de question de se laisser marcher par les pieds par qui que ce soit, et Noeh ne faisait pas exception. Personne ne faisait exception devant la fierté presque maladive, à cet âge, de la plus jeune de Wolstenholme. Alors il avait intérêt à s’excuser, et fissa, sinon elle ne répondait plus de rien.


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Noeh Callahan
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MessageSujet: Re: je suis venue te dire que je m'en vais (noaspen)   je suis venue te dire que je m'en vais (noaspen) Icon_minitimeMer 21 Sep 2016 - 12:23

Noeh pourrait s'arrêter. Se stopper, s'apaiser, pour éviter d'aller trop loin. Ce regard noir qu'il porte sur elle, il pourrait le faire disparaître. Comme par enchantement, une mine désolée viendrait se frayer un chemin sur les traits de son visage et il se ferait pardonner pour sa bêtise. Son énorme bêtise. Celle qui surpasse aisément toutes les autres et qui ne les égale même pas une fois toutes combinées. Le sourire triste qu'il a sur les lèvres, il s'efface à mesure qu'Aspen se ravance vers lui. Il ne bouge pas, ne montre pas non plus le moindre signe de faiblesse. A l'intérieur, son cœur crie à l'agonie. L'adolescent sent ce dernier battre à un rythme déchaîné, éreintant, une cadence qu'il n'a jamais atteint auparavant. Le moment est si particulier que le Callahan a le sentiment qu'il n'est plus qu'un étranger en train de contempler la scène. Ce n'est pas lui qui provoque une dispute, ce n'est pas lui qui ose prononcer des mots qu'il ne pense pas, ou du moins qu'il n'aurait jamais pensé en temps normal. Ça ne peut pas être lui, ça ne peut pas être son cœur qui lutte entre l'envie de hurler son amour à Aspen et son besoin de la repousser le plus loin possible pour ne pas souffrir maintenant, ni plus tard. C'est la première fois que Noeh doit gérer une crise aussi violente en son fort intérieur, et face à la jolie Wolstenholme. Leurs autres disputes, elles n'étaient rien à côté, rien de plus que des gamineries devant leurs jumeaux et des colères passagères vite effacées par une romance inéluctable. Mais là, le lycéen sent que rien n'est pareil. L'amertume qu'il a sur le bout de la langue, elle ne laisse aucune place au doute. C'est un truc déterminant qui est en train de se produire, une discussion qui vole en éclat et une complicité qui s'écrase contre un mur en béton, solide et massif. C'est un amour démesuré qui ne sait plus comment être exprimé qui se transforme en un reproche doublé de rage qui se dévoile aujourd'hui, alors qu'il y a à peine deux minutes de ça, Noeh avait encore la chance de pouvoir contempler le ravissant sourire d'Aspen.

A présent qu'elle se tient devant lui, un air aussi déterminé et méprisant que lui à avoir le dernier mot sur ce sujet inédit qui les oppose brutalement, le Callahan n'arrive plus à lutter. Il se laisse emporter par cette vague de colère qui le mène vers un point de non-retour, agacé par le fait que sa petite-amie soit incapable d'ouvrir les yeux sur l'horreur de la situation. - Moi ?!, qu'il s'écrie, quand il comprend qu'il est considéré comme le plus égoïste des deux. Est-ce qu'il va partir ? Est-ce qu'il va la laisser ? Est-ce qu'il a des projets différents que ceux annoncés ? Non, non et non. Ça n'est pas lui le fautif, c'est pas lui le traitre, lui il n'a pas changé. Jamais. Il ne vient pas de retourner sa veste tel un illusionniste en espérant qu'elle ne verrait que du feu à son annonce. Lui, il ne la quitte pas. Lui, il l'aime et il ne s'en va pas. Lui, il pense à elle avant de penser à sa propre personne. Lui, il s'est peut-être dévoilé trop tôt à elle et désormais il va en payer le prix. - C'est vraiment ce que tu penses ? Sa question fait suite à la description peu élogieuse d'Aspen quant à ses futures années scolaires à la fac. Preuve qu'il n'a pas tord, qu'elle doit lui mentir depuis un bon moment pour avoir une idée aussi négative de ce qu'il va faire. Une vision aussi dénigrante, qui se ressent sans mal dans la façon dont elle a présenté les choses. Pour le coup, le palpitant de Noeh rate un battement. Il le laisse s'envoler au loin et ne tente même pas de le rattraper. A la place, il préfère se laisser dériver vers un ailleurs où tout ce qui est en train d'arriver n'aurait jamais existé. Où Aspen aurait été prise à Radcliff et où elle n'aurait pas envisagé de partir si loin, trop loin. Où il n'aurait pas eu l'idée de s'emporter de la sorte et où il n'aurait pas l'envie de tout briser autour de lui.

En particulier le cœur d'Aspen, afin qu'elle comprenne ce qu'il éprouve. Malheureusement, Noeh replonge bien vite dans l'instant présent, avec toujours cette envie de faire mal sous le bras qui refuse de le lâcher. Alors pourquoi ne pas l'écouter ? Pourquoi se laisser hurler dessus alors que dans l'histoire il incarne la victime, le laissé pour compte ? Son ange se barre sans en ressentir le moindre remord et il ne devrait rien dire ? Même pas en rêve. Ballottant sa tête de droite à gauche, la dernière remarque de la jeune femme lui arrache un petit rire narquois. Dans son regard ne se lit plus qu'une mauvaise foi grandissante et une haine sans borne. A cet instant précis, il la déteste. Il la déteste comme il n'a jamais été capable de détester personne. Même pas Matthias. - J'crois que tes rêves de MIT t'ont rendu complètement conne, et aveugle. Tu penses que tu vas réussir, là-bas, toute seule, sans l'aide de personne ? Toi qui as toujours besoin de quelqu'un pour te donner un peu d'attention ? Noeh, jamais il ne mettra un pied là-bas. Ou alors pour lui faire faire des cauchemars, pour la faire regretter son choix en s'affichant au bras d'une autre ou en se débrouillant pour lui gâcher ses journées. Il sait pas encore ce qui pourra lui faire le plus mal, vu qu'elle ne l'aime pas assez pour envisager de rester à ses côtés ici, il a encore le temps d'y réfléchir. Dégageant la main d'Aspen d'un geste las, ses mains viennent se planquer dans les poches de son jean. - Moi, j'vais pas mettre longtemps à retrouver une pauvre fille dans ton genre, qui accepte de m'donner de l'affection au moindre sourire que je peux faire, encore plus si je reste ici. Vous êtes un peu toutes les mêmes, ça s'ra pas difficile. Au fond de lui, Noeh se traite de menteur. Aspen ne sera jamais comme les autres. Elle aura à vie ce statut spécial d'avoir détenu son cœur assez longtemps pour le faire tomber amoureux. Un exploit. Une victoire qu'elle retourne dorénavant contre lui avec une facilité déconcertante. Et plus Noeh la hait pour ce qu'elle lui fait, plus il prend conscience des sentiments qu'il a pour elle.

Tout ce qu'il a pu lui dire, toutes les fois où ils étaient ensemble, durant tous les moments qu'ils ont partagé, il le pensait. Des phrases bateaux au je t'aime qu'il est parvenu à prononcer à voix haute, en prenant son courage à deux mains. Il n'a pas osé avant un bon moment jusqu'à ce que cette évidence devienne trop écrasante pour qu'il continue de la taire. En fait, il aurait dû le faire. Il n'aurait jamais dû lui dire quoi que ce soit. A présent, elle risque de comprendre pourquoi il réagit aussi mal, aussi vite, aussi à chaud, aussi connement. Parce qu'il l'aime trop, et que cette simple idée de la savoir loin de lui, de ne pouvoir la voir que par vidéo ou juste entendre sa voix au téléphone, plutôt que d'avoir enfin la chance de dire à tout le monde qui est Aspen Wolstenholme pour lui, ça le rend triste. Beaucoup trop triste. - Par contre, toi..., qu'il ricane, mauvais, à l'opposé de ce qui peut se passer dans sa tête. - Va juste falloir trouver quelqu'un qui pourra te supporter. Moi je me suis forcé, je savais que c'était que l'affaire de quelques mois, mais peut-être qu'un autre y arrivera vraiment. Ou sans trop te mentir, même si j'ai un gros doute sur l'existence réelle de ce spécimen rare. Haussant les épaules, il pousse un soupir, qui laisse sous-entendre qu'il va peut-être commencer à se calmer... avant qu'un petit sourire en coin ne mouve ses lèvres. - Y'a une chouette contre-partie physique, je peux pas le nier, ça serait bête de pas le préciser au prochain candidat. Tous les instants qu'il a passés avec Aspen, il y tient comme à la prunelle de ses yeux. Son corps, il le connaît par cœur, ses sourire il les a dans la tête et son odeur est un parfum dont il ne peut pas se passer. Il y a ses mimiques, aussi, qu'il adore observer, ses petites habitudes, cette mèche de cheveux qu'elle dégage sans arrêt de son visage – quand ce n'est pas lui qui le fait. Il y a ses lèvres qu'il aime embrasser à l'infini et cette peau qu'il s'adore à recouvrir de toujours plus d'attention. Il y a sa chaleur qui a toujours eu le don de le rassurer et il y a ce truc qu'elle fait au niveau de sa nuque et de son cou dont il raffole. Il y a tous ces trucs que Noeh aime chez elle qu'il ne veut abandonner pour rien au monde. Il veut continuer à l'aimer, à lui faire l'amour, à l'aider, à la regarder, à lui parler, à l'aimer encore, à l'écouter jouer du violon, à l'embrasser, à lui sourire, à ne voir qu'elle et à ne penser qu'à elle. Le Callahan veut continuer, mais il voit toutes ces petites choses s'envoler au loin. Déjà, les souvenirs se retrouvent bâillonnés et jetés au fond de sa mémoire pour ne pas souffrir. - Tu veux que je te dise ce qu'il dira jamais ? Ce que personne te dira plus jamais ?, que l'idiot demande finalement. - Qu'il t'aime. Il balance ces deux mots comme s'ils n'avaient pas d'importance, comme s'ils ne signifiaient rien pour lui. Alors qu'au contraire, ils signifient trop. Préférant détacher son regard du sien, Noeh ose un dernier : - T'es qu'une connasse sans cœur, Aspen. Rien d'plus. avant de se mettre à secouer la tête.
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MessageSujet: Re: je suis venue te dire que je m'en vais (noaspen)   je suis venue te dire que je m'en vais (noaspen) Icon_minitimeDim 25 Sep 2016 - 18:01

Tu t'souviens des jours anciens, et tu pleures...
Noeh & Aspen




En temps normal, Noeh se serait arrêté. Il aurait fermé sa grande gueule, aurait rentré la tête dans les épaules, et au pire du pire, serait parti bouder dans son coin. Parce qu’on ne répond pas à Aspen sur ce ton. On ne tient pas tête à Aspen comme ça. On se fait tout petit et on attend que l’orage passe, on s’écrase, on se tapit, on implore son pardon. Sauf qu’à la place, Noeh avait décidé de faire pire : il s’était décidé à la pousser un peu plus dans ses retranchements, il avait décidé de lui faire du mal. Face à lui, l’adolescente ne reconnaissait pas son petit ami : un masque de dégout déformait les traits fins du jeune homme, son regard chargé de reproches et éclairé d’une lueur mauvaise qu’elle ne lui connaissait pas. Elle avait l’impression d’être en face d’un jumeau maléfique, enfin d’un triplé, en l’occurrence, qui aurait pris la place de son adorable Noeh rien que pour le plaisir de lui faire de la peine. Pire encore, un triplé qui saurait entend de chose sur elle que le vrai Noeh, tous ses doutes, toutes ses insécurités, et qui saurait exactement où appuyer pour lui faire du mal. Or là, il ne faisait pas qu’appuyer : il lui enfonçait une lame suintante d’acide et de mauvaise foi en plein cœur, alors qu’il remettait de la distance entre eux, et qu’elle lui tournait le dos pour récupérer ses affaires. Elle en avait assez, si il avait décidé d’être con, elle n’allait pas l’empêcher.

Elle était en train de rassembler ses affaires quand Noeh se mit à l’assurer qu’il allait la remplacer en moins de temps qu’il lui en fallait pour épeler son nom. Elle lui jeta un regard noir, froid, mais ne dit rien : Qu’il en rêve autant qu’il voulait, mais des filles qui supporteraient à la fois son caractère de chien et son humour de merde, il avait intérêt à la choisir soit sourde, soit très, très, très bête. Parce qu’elle était surement la seule nana suffisamment maline ET patiente pour supporter de l’avoir dans les pattes plus de deux heures d’affilée.

- Et ben je lui souhaite bien du plaisir à la prochaine, et j’espère qu’elle attendra pas que tu fasses tout le travail pour en avoir, sinon elle va aller au devant de bien des déceptions.

La réplique était bien sentie, acide, bien qu’elle ne traduise pas une once de vérité. Il voulait la jouer sale ? Elle pouvait faire dans le blessant aussi, ça lui venait même plutôt naturellement en temps normal. Elle fourra rageusement ses affaires dans son sac, attrapa sa veste et prit le chemin de la porte d’entrée avant de se figer, les mots de Noeh se fichant en plein dans son cœur , comme une lance traversant son dos jusqu’à ressortir entre deux côtes. Personne ne l’aimerait plus jamais. Lui-même ne l’avait d’ailleurs jamais aimé, il n’avait fait que lui mentir, juste pour profiter d’elle. Quel enfoiré, non mais quel enfoiré. Il ne la méritait pas, il ne l’avait jamais mérité. Elle avait fait du social à sortir avec lui, voilà, fallait bien quelqu’un pour lui faire connaitre des trucs, elle avait fait sa part du job, maintenant elle allait pouvoir passer à des choses sérieuses, avec des vrais mecs. Pas avec des losers.

- T’es qu’une connasse sans cœur Aspen. Rien d’plus.

La main sur la poignet, elle s’immobilisa dans son geste, comme pétrifiée.

- Une connasse sans cœur ? Vraiment ?

Elle avait soufflé cela dans un murmure rauque, lui tournant toujours le dos, toujours face à la porte. Puis dans une geste d’une précision chirurgicale et dans une ire draconienne, elle attrapa un bibelot sur la table de l’entrée pour lui balancer de toutes les forces à la figure, le frappant en plein dans le front. Elle visait le nez, mais le front c’était pas mal, alors que la chouette en cristal s’explosait sur le sol en mille morceaux :

- Tu sais ce que t’es toi, Callahan ? T’es un menteur. T’es qu’un manipulateur, qui m’a fait croire qu’il tenait à moi. Bravo, bien joué, j’y ai grave cru, alors je suis donc peut être définitivement conne. Mais t’inquiete pas, on ne m’y reprendra plus. Plus jamais je me laisserai rouler par un sale type de ton genre, c’est fini. A l’avenir, tu m’oublies, Okay ? Te fatigue même pas à venir m’emmerder, je veux plus rien avoir à faire avec toi. Plus jamais. Je ne veux plus jamais te voir de toute ma vie. Pis comme ça tu n’auras plus à souffrir de la vue de ma gueule de connasse sans cœur, ça te fera des vacances.

Elle avait réussi à tenir toute son allocution avec un ton digne, drapé de froideur, mais sa voix s’était cassée sur les derniers mots. Merde. Elle remonta son sac sur son épaule, ravalant ses larmes courageusement, bien décidée à ne pas lui faire le plaisir de pleurer devant lui. D’un dernier geste symbolique et rageux, elle arrachant le collier autour de son coup, collier où elle avait monté le pendentif qu’il lui avait maladroitement offert pour leur un an : il jurait totalement avec sa façon de s’habiller, Sam s’était même moquée gentiment d’elle une fois, et pourtant elle l’avait toujours porté, prétextant de l’avoir reçu d’un membre éloigné de sa famille. Elle lui jeta contre le ventre, avant de tourner les talons et de claquer la porte. Elle venait de rompre avec Noeh. Non, pire, Noeh venait de la jeter, elle, comme une malpropre. Une pauvre fille. Il ne l’avait jamais aimé. Ça faisait mal.


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MessageSujet: Re: je suis venue te dire que je m'en vais (noaspen)   je suis venue te dire que je m'en vais (noaspen) Icon_minitimeDim 25 Sep 2016 - 23:31

Noeh la regarde mal. Noeh ne réalise pas qu'il va trop loin. Noeh ose prononcer des mots qu'il n'a pas le droit de prononcer, surtout pas vis-à-vis d'Aspen. Il s'enfonce, toujours plus, dans un dédale de méchanceté et d'horreur qui ne lui ressemble pas. Il est bien loin l'adolescent incapable de ne pas la regarder en classe, il a soudain disparu le gars accaparé par la moindre de ses attentions, le plus doux de ses sourires : à cet instant précis, il n'a juste plus envie de la voir. Il a l'impression que ses prunelles le brûlent de trop la dévisager comme il est en train de le faire, tout comme il sent son cœur se comprimer toujours plus dans sa cage thoracique à chaque afflux de sang qui ne lui procure plus aucune vitalité. Plus il s'énerve, plus il s'emporte, plus les mots dépassent sa pensée et plus ses gestes trahissent un comportement qui n'est pas le sien. Le Callahan se sent autre sans réussir à remettre la main sur le Noeh qui attendait encore Aspen avec impatience il y a vingt minutes à peine. Comment tout a pu dégénérer aussi vite, comment son esprit a été capable de vriller sans qu'il n'en prenne immédiatement conscience, le lycéen n'en a aucune idée. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il ne peut pas la retenir. Il ne veut pas la retenir. Il s'en empêche même si son cœur commence à lui hurler de faire quelque chose. Un truc bien, comme balancer des excuses, la retenir, lui dire qu'il est désolé et que tout ce qu'il vient de dire n'est dû qu'à une colère dévorante qu'il n'a pas maîtrisé. Toute cette rancœur n'est pas dirigée contre elle mais contre cette peur qu'il a de la perdre, une angoisse glaçante qui a suffi à lui foutre assez les jetons pour qu'il dérive au large. Sauf qu'il est déjà trop tard. Un instant, il ne peut que contempler le dos de la Wolstenholme, la seconde suivante, il se prend un truc dans le front qui le fait reculer d'un pas.

D'instinct, sa main se dépose sur la blessure, alors qu'un juron agacé illustre le tout. Et si Noeh est en colère, s'il a trouvé les mots capables de lui faire du mal, Aspen sait y faire aussi. Le flot de paroles déferle sur le Callahan, lui fait comprendre qu'il a vraiment tout foutu en l'air. Pourtant dans ses veines la fureur continue de couler. Elle s'insinue encore dans son corps tout entier, pour contrer cette envie de faire marche-arrière qui le gagne. Pourquoi le faire ? Est-ce que ça l'empêchera de partir ? Est-ce qu'elle changera ses plans s'il admet son erreur ? Non, elle partira quand même. Elle partira parce que si lui ment en disant qu'il ne ressent rien pour elle, s'il ment en crachant qu'il ne l'aime pas, elle, elle le pense assurément. Elle ne l'aime pas comme lui peut l'aimer parce que si c'était le cas, elle n'aurait jamais fait ça. Elle n'aurait pas piétiner son cœur. Elle n'aurait pas décidé de le laisser tomber. Elle n'aurait pas tout fait pour qu'il tombe désespérément amoureux. Elle n'aurait pas réussi son coup. Rien ne se serait passé et ils n'en seraient pas là, tous les deux. Noeh se met à réfuter tout ce qu'il entend. Le pire scénario qu'il puisse imaginer est en train de se produire par sa faute. Elle ne veut plus le voir. Elle le hait, elle lui en veut. Elle ne le comprend pas et les ondes se brouillent entre eux. Ils se détruisent en l'espace de quelques secondes alors qu'ils ont mis tant de temps à se construire. Par sa faute. La voix de la jeune femme qui se trouble à la fin de sa réponse fait faire un pas en avant au Callahan. Mais, déjà, elle se trouve loin, à l'extérieur de la maison, elle disparaît derrière la porte ouverte et le vide qu'elle laisse derrière elle écrase Noeh d'une force herculéenne. - EXACTEMENT !, qu'il crache, en faisant un nouveau pas avorté. Une partie de lui veut la rattraper, l'autre l'en empêche.

Au bout de plusieurs secondes à fixer la Wolstenholme qui s'éloigne sur le chemin qui mène jusqu'au Manoir, le jumeau finit par réagir. S'approchant de la porte d'entrée, il la claque avec véhémence en poussant un dernier cri. - CASSE-TOI ! La lampe qui se trouve près de la porte se met à trembler contre le mur, et Noeh ne résiste pas à l'envie de balancer un truc au sol, lui aussi, alors il fait un geste ample du bras pour cogner dedans. L'objet échoue au loin dans un certain fracas. L'adolescent le remarque sans le remarquer, perdu dans ses pensées, le cœur battant et abattu. - Casse-toi Aspen..., qu'il murmure, le prénom de sa désormais ex-petite-amie lui brûlant les lèvres. Le soir, Noeh dira à ses parents qu'il ne s'est rien passé. Que si ce bibelot a été déplacé, c'est parce qu'il n'a pas fait attention quand il est rentré à la maison, que son sac a cogné dedans et qu'il a fait comme il pouvait pour le remettre en place. Que si la lampe est brisée, c'est parce qu'en se relevant d'avoir attrapé le bibelot, un trop grand mouvement a suffi pour la faire chuter. Quand on lui demandera pourquoi il a une marque sur le front, un début de blessure, il répondra qu'il a pas dû faire attention, ou que sa meilleure amie n'a pas fait gaffe en voulant lui passer un bouquin en cours. Quand Sam remarquera que quelque chose ne va pas, qu'un truc cloche, qu'il a le regard vide et que son cœur se serre à chaque mot qu'il doit prononcer, pour faire bonne figure, il l'enverra bouler pour qu'elle arrête de se poser des questions. Il quittera le repas sans rien avoir touché dans son assiette, il partira dans sa chambre et ignorera les remontrances de ses parents. Noeh gardera sa peine pour lui jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus être contenue. Incapable de dormir, il fuguera pour se rendre à l'orphelinat. Il aura besoin de parler à celle qui sait, sans doute, à la seule qui a compris sans qu'il n'ait besoin de mettre des mots sur son ancienne relation officieuse avec Aspen, il aura besoin d'entendre les mots rassurants de la seule personne apte à le comprendre et l'écouter, alors que la colère et le désarroi continueront de l'animer pour longtemps.
FIN
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