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 It's not their pain you're afraid of. It's yours ♢ Marvin

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Faith Cunningham
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MessageSujet: It's not their pain you're afraid of. It's yours ♢ Marvin   It's not their pain you're afraid of. It's yours  ♢ Marvin Icon_minitimeJeu 19 Mai 2016 - 18:11





It's not their pain you're afraid of. It's yours  

Début août 2015  






Le devoir. Une notion de droiture, et pourtant ce n'était que le mensonge qui nourrissait ce fantasme de bonne action. Le devoir de l'ennemi, était d'étouffer l'adversaire et le rabaisser au niveau de la terre pour faire taire le courage, pour nourrir les terreurs des cœurs à l'abandon. L'ennemi était droit, tant il ne renonçait jamais à tuer son adversaire, à le briser avec des mots et des coups dans le dos, cassant des os et massacrant des idéaux. La droiture de l'ennemi, était d'être celui qui se jurait de briser sans détour, et ce rôle, était droit, honnête dans son rôle et ne pouvant alors prétendre qu'il possède le devoir d'assumer des actes de bonté : ce masque n'est pas pour lui. L'ami, lui, se devait d'être droit, et pourtant ce dernier jamais ne l'était. L'ami était un menteur, celui qui pour occuper pleinement son rôle d'ami, devait se taire lors des douleurs de l'être aimé et se vêtir d'une grande bonté. L'ami ne serait droit, il ne pourrait jamais être sincère envers le monde ni même avec lui-même tant son rôle était controversé. L'ami laissant ses émotions le dépasser sans penser que ses choix n'étaient pas les bons et qu'il fallait donc revenir en arrière avant d'arriver au point de non-retour. Le droit chemin des amis n'aurait jamais la force de celui des ennemis. Faith connaissait bien cette leçon, cette idée que pour marcher droit, pour convenir à ses idéaux et ses convictions il fallait accepter l'idée de marcher sur les êtres aimés. Une idée qui ne pourrait jamais l'abandonner, alors, elle préférait adopter l'anonymat. Contestable, et concept mal-aimé, ce dernier pourtant la blonde ne pourrait jamais réellement délaisser au profit d'un autre. Chacun ses vices. La droiture, quel beau mensonge, quelle belle fêlure, que de tortures lorsque la peur confine entre quatre murs.  Sentant l'odeur de clope imbiber sa peau, la demoiselle haussa les sourcils en franchissant le seuil du bar. La demoiselle détourna son regard en voyant la porte extérieure se refermer sur elle tandis qu'elle venait retirer son perfecto. La mutante pénétra les lieux dans un silence de plomb, ses jolies formes en avant du haut de ses petits talons et son pantalon mettant en lumière sa sculpture. La blonde balaya vaguement le bar du regard, plaçant une main sur sa hanche pour bien vite repérer la table qui intéressant la mutante dans le coin occupé par les quelques faussaires et autres minables trafiquant dont Faith connaissait bien les noms – surprenant. La mutante s'installa alors à la table des individus, venant prendre place face à celui qui était son informateur du jour entouré de ses deux amis qui ne savaient pas cacher une arme. Il glissa un dossier à l'attention de la demoiselle, en venant sourire alors que la blonde ouvrait le dossier : des informations sur le trafique de Détroit et ce qui se tramait sur place. « Seule, comme toujours, les amis c'est pas ton fort. » Une main vint se glisser sur le genoux de la demoiselle. La mutante n'attendit pas, venant saisir son poignet pour le tordre, briser son minable petit muscle en se redressant, alors qu'il émettait un gémissement de douleur, la blonde vint à le saisir brutalement par la nuque pour lui exploser le visage contre la table avec un regard hautain. Ses deux acolytes vinrent diriger leurs mains contre les armes à leur ceinture, pourtant, les armes vinrent se pointer contre la mutante, alors qu'une fois en l'air, les chargeurs tombèrent sur la table. La télékinésie était plus qu'un jeu. « J'fais des économies. » De temps et d'argent, de patience et elle économisait ses peines face à des amis.

Relâchant brutalement la pression, attrapant le dossier pour le plier et le glisser dans la poche intérieure de sa veste qu'elle glissa à nouveau sur ses épaules avec un sourire enjôleur face à son informateur et ses deux défenseurs. La mutante traversa à nouveau le bar avec un visage aussi fade qu'à son habitude, mimant quelques sourires, mais adossant la plupart du temps le mépris qui faisait d'elle la parfaite petite emmerdeuse qui faisait face au monde. La mutante détourna pourtant le regard vers le billard du bar, et se trouvait un jour que la demoiselle connaissait, sans doute pas assez pour la plupart des gens de cette planète, mais trop dans l'idée de la connasse. Elle s'arrêta, observant la scène, et se laissant persuader que cela pourrait être amusant, elle s'avança en faisant claquer ses talons et en glissant les mains dans les poches de sa veste. Venant finalement s'asseoir sur une table en verre vide proche du jeu, croisant les jambes avec un sourire en coin. « Qui perd ? » Le ton moqueur à souhait suffisamment fort pour être entendue tandis que des regards se tournaient vers elle en ayant connaissance des activités de Faith, ce n'était pourtant pas pour la racaille qu'elle observait la scène : mais pour un hunter, déprimé et voué à rouler toute sa vie, mais un hunter.











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Marvin Smedry
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MessageSujet: Re: It's not their pain you're afraid of. It's yours ♢ Marvin   It's not their pain you're afraid of. It's yours  ♢ Marvin Icon_minitimeMar 24 Mai 2016 - 22:36

It's not their pain you're afraid of. It's yours
Faith & Marvin



Une soirée comme une autre, à n’en pas douter. Une soirée comme une autre à fuir comme je peux le domicile familial pour aller me changer les idées. Boire, me sociabiliser, me fondre dans cette vie plan-plan et insupportable… chaque jour écoulé dans cette ville me met un peu plus sur les nerfs et l’omniprésence de plus en plus agressive d’Helen n’aide en rien. Je veux partir, je veux repartir, je veux courir, je veux retrouver l’atmosphère des prises d’otage, la poussière desséchée des territoires africains, la lenteur et la transpiration de la caserne où tout n’était au final qu’une fraternité sans pudeur mais sans malaise. Mais non, aucune chance que ça arrive et il faut que je me le mette vraiment dans le crâne, une bonne fois pour toute : je suis cloué à ce fauteuil, à cette ville, à ce pays. Enchaîné à un boulet dont je ne peux pas me débarrasser. Dont je ne veux pas me débarrasser non plus. Mon fils me retient ici plus sûrement que mon handicap. Et ce verre d’alcool qui se vide à côté de moi n’est qu’un substitut passable à l’adrénaline et à ma liberté. Cette partie de billard que je dispute avec de parfaits inconnus qui ont été suffisamment sympa pour m’inviter à leur partie n’est qu’un ersatz infidèle de cette complicité qui me liait à mes meilleurs amis. S’ils me manquent ? Bien sûr. Mais c’est surtout l’explosion de l’hélico qui me détruit chaque nuit parce que je peux cesser de revivre ça encore et encore dans un cauchemar aussi récurrent que les levers de soleil et les nuits qui tombent à n’en plus finir. L’agitation, la sueur, l’odeur de clope qui plane dans le bar, cette queue que je tiens alors que mes yeux cherchent la meilleure position pour gagner enfin quelques points… je tente de me changer les idées comme je peux. « Bon, Smedry, tu te décides ? » Je lève les yeux au ciel dans un petit sourire. « Qu’est ce qu’il y a, t’as un train à prendre ? » Mes mains agrippent malgré tout les roues de mon fauteuil pour me faire pivoter et rejoindre un angle de la table.

Ce qui est le pire lorsqu’on sait jouer au billard mais qu’on n’est pas foutu de se lever d’un fauteuil ? C’est qu’on voit les bons coups à faire sans être capable de vraiment les réaliser. Et forcément… la flopée de jurons qui m’échappe au moment où je loupe mon tir n’est qu’un euphémisme choupinou de ce que je suis en train de penser. Je peste, les autres rient et me tapent dans le dos comme avec pitié, ce qui m’énerve encore plus. Allez-vous faire foutre, bordel. Je souris malgré tout, attrape mon verre pour aller le remplir au bar et m’éloigner un peu de cette nouvelle preuve que j’aurais beau faire, mon handicap restera présent et m’empêchera toujours de retrouver ma vie d’avant.

« Pardon… pardooon… dégaaage bordel… » On sent bien que ma patience atteint rapidement ses limites lorsque je commence à rouler sur les pieds du connard qui ne veut pas se décaler. A ainsi quitter le coin où se trouve le billard pour revenir dans la salle principale, j’ai l’impression d’émerger dans un autre monde. Et mon entraînement de militaire, ma nature de SASR reprend le dessus : inconsciemment je note ce qui m’entoure, je mesure le degré d’agitation, je… mon verre vient à peine de se poser sur le bar qu’un gémissement de douleur, presque noyé dans le bruit, me parvient. Aussitôt, je cherche une arme inexistante à mon côté, détourne mon mouvement en posant ma main sur l’accoudoir du fauteuil. Je lève la tête, essayer de voir à travers la masse de corps qui se pressent dans l’établissement. Un bruit, de baston, il faudrait que… il ne faudrait rien du tout. Je me souviens à peine que je ne suis plus militaire, je ne suis plus représentant des forces de l’ordre, que je ne suis même pas américain et que tout ce qui m’intéresse, c’est de boire encore une demi-douzaine de verre pour rentrer et m’endormir immédiatement sans avoir à subir le regard d’Helen et ses menaces. Je récupère donc mon verre, le coince entre mes jambes le temps de me tracer un nouveau chemin vers le billard. Et tentant de ne pas jeter de coups d’œil curieux en direction de la baston qui… cette silhouette, je la connais. On pourrait s’arrêter là si… j’arrive au niveau du billard, où c’est à mon tour de jouer, lorsque je remarque… oh putain, la petite… « Smedry, c’est à toi. » Je me désintéresse de la mutante. Il a raison : ça ne me regarde pas, ça ne me regarde plus, ce n’est plus mes affaires.

Et puis, de toute manière, je ne suis plus mutant, plus hunter, plus militaire, plus grand-chose. Je vide la moitié de mon verre d’un coup sec, tente encore une fois d’ignorer la silhouette qui s’approche dangereusement, signe évident qu’elle m’a vu elle aussi. Concentre toi, Marvin, concentre toi sur la partie, c’est tout ce qui compte. « Qui perd ? » Tous se tournent vers elle. Tous sauf moi, bien sûr. Qui perd ? Un sourire se dessine sur mes lèvres lorsque je me rends compte de la situation, bordélique, dans laquelle je suis. Je loupe mon coup, encore, brouillon en plus d’être mal positionné, attirant à nouveau l’attention sur moi. Et les rires discrets et compatissants. Ils vont sérieusement finir par me porter sur les nerfs, ces cons. « Rick, tu me remplaces ? » Je lui balance la queue sans attendre sa répondre avant de rouler en direction de la mutante. « Qu’est ce que tu fous là ? Je t’ai vue faire, tout à l’heure, avec les mecs. M’étonne que tu sois encore en vie. »

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Faith Cunningham
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MessageSujet: Re: It's not their pain you're afraid of. It's yours ♢ Marvin   It's not their pain you're afraid of. It's yours  ♢ Marvin Icon_minitimeMer 25 Mai 2016 - 21:08





It's not their pain you're afraid of. It's yours

Début août 2015






Les regards, s'en acclimater, en jouer et sans cesse jouer avec les images. La demoiselle était une jolie petite illusionniste, celle qui jouait avec les clichés et qui prenait plaisir à médire ses adversaires avant de couler ces derniers jusqu'à bas sous cette pauvre petite terre. Les regards se tournaient tandis que la blonde affichait un sourire narquois à souhait en déplacer ses yeux sur ceux qui venaient à cesser toute activité, tous venaient se demander différentes choses : qui était cette pétasse blonde qui venait couper la partie. Pour les connaisseurs du numéro : que foutait cette pouffiasse de Faith à venir couper la partie, et sinon pour les quelques limités du cerveau qui dominaient malheureusement les USA : qui était la meuf « bonne » qui tapait l'incruste. Faith avait peu d'estime pour l'humanité, et sans doute qu'elle en avait encore moins pour l'humanité lorsqu'il était question du sexe opposé au sien. La mutante ne cachait même pas ses intentions et il était rare de lui parler sans que cela cache un intérêt pour l'un ou l'autre des protagonistes. La blonde était sans doute plus souvent l'antagoniste, mais elle pouvait se morfondre de posséder quelques alliés de confiance, même si cela était sans doute impossible à admettre et à extirper de ses lèvres. Ce ne fut pourtant pas les regards qui intéressèrent la demoiselle, mais le seul qui sembla ignorer la demoiselle : Marvin. Un hunter, condamné à supporter la récompense de ses actes : non. La mutante éprouvait autant de compassion pour lui que pour un poisson rouge, alors elle ne pouvait pas réellement dire qu'elle l'appréciait, néanmoins il avait sans doute plus d’intérêt que la plupart des repentis : sa souffrance était physique, et Faith avait sans doute un désir de défense des différences physiques, bien trop grand. Marvin n'était pas un vulgaire chien battu dans son coin, Faith ne prenait en pitié personne, mais ce hunter avait du répondant et elle le croyait assez intéressant pour lui accorder de son temps. Il avait traqué Faith fut un temps, ce n'était qu'un juste retour des choses et elle prenait bien du plaisir à se pavaner. Il avait voulu la tuer, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même si elle répondait avec humour à son échec.

Il daigna finalement se retourner – visiblement plutôt mécontent – en ratant son coup. La demoiselle laissa afficher un visage légèrement méprisant face aux réflexions qui se portaient à l'attention de Marvin, signe de moquerie. Cela était volontaire, laissant se dessiner cet air fade qui ornait son visage continuellement. La demoiselle écouta la première réplique qui n'était pas à son attention en observant en silence l'ancien hunter venir se joindre à elle en roulant fièrement. La seconde réplique était à l'attention de la demoiselle : une accusation, une remarque, une mise en garde ou bien une semi-menace. Difficile à juger, la mutante préféra se détourner pour observer la scène de loin, le regard hautain avec un rictus pour habiller le tout. « Ils m'aiment trop, j'suis tellement adorable. » Détournant à nouveau son regard vers Marvin en penchant légèrement la tête et en rigolant dans un soupir moqueur. « Et pardon, je n'avais pas remarqué que ce bar était réservé aux machos, avec option ronchon en fauteuil roulant. » Tout cela avec un ton faussement confus. La mutante redressa vaguement le regard vers ceux qui occupaient le jeu. Ils n'avaient pas l'air d'une remarquable compagnie. La demoiselle jugeait ce qu'elle voyait, et elle prenait par la suite le temps de creuser quand cela valait le coup, mais visiblement ce n'était pas cette fois-ci que la demoiselle prendrait le temps de se renseigner sur ces ratés. La mutante s'amusa à entendre toquer la queue, les billes venant rouler sur le tapis verdâtre défoncé qui avait perdu son charme originel. Jouant du regard avec ces dernières pour procurer un échec et faire rater le coup de manière naturelle, puisque après tout : elle avait un hunter en face d'elle. Le regard de la mutante se déposa à nouveau sur Marvin depuis cette petite table qu'elle occupait en inversement le sens de croisement de ses jambes – Faith ne prenait personne en pitié et elle n'allait certainement pas être de ces minables qui venaient cajoler Marvin pour lui faire gober que sa vie était géniale même avec quatre roues. « Je venais pour obtenir quelques renseignements de ces gentlemans. » Levant le bras en pointant vaguement derrière elle pour bien vite croiser ses bras contre sa poitrine. « Et toi ? Tu es ici pour l'ambiance chaleureuse, les cocktails raffinés et la haute conversation je présume ? » Elle haussa vaguement les sourcils en pouffant. Faith connaissait le milieu des bourgeois, et elle méprisait ces derniers plus que le monde ne voulait bien le croire, elle trouvait la sincérité des gens démunis plus touchante que l'hypocrisie des embourgeoisés qui se croyaient au-dessus de tout pour un vulgaire costard et au nom d'une bague d'une princesse qui se disait de surfer sur une énième vague, une mode, une mode comme l'était celle de la chasse. « Tu étais en train de perdre donc ? » Glissant à nouveau les mains dans son perfecto en observant l'ancien hunter.











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MessageSujet: Re: It's not their pain you're afraid of. It's yours ♢ Marvin   It's not their pain you're afraid of. It's yours  ♢ Marvin Icon_minitimeSam 4 Juin 2016 - 11:53

It's not their pain you're afraid of. It's yours
Faith & Marvin



Je me demande quelle est supposée être la tête du mec qui loupe un lionceau et qui se trouve face au lion adulte quelques années plus tard, alors qu’il n’a ni son fusil ni son groupe de potes, ni son assurance pour le protéger des crocs et de la bestialité de l’animal. J’imagine que le mec en question est trop occupé à faire dans son froc pour réussir à cacher l’horreur absolue qui s’imprime sur sa tronche. Je me pose cette question précisément parce que s’il y a une attitude à tenir dans ce genre de situation et bien… avec mon air blasé et désintéressé, je dois être complètement à côté de la plaque. Pas que ça me dérange spécialement mais… Smedry, c’est à toi. Je soupire, avant de me passer une main dans les cheveux et de me reconcentrer sur le billard et la disposition des boules. C’est marrant, tout de même, qu’un groupe de mecs se retrouve autour d’un jeu impliquant une ou plusieurs queues et un paquet de boules et que pas un ne s’hasarde à faire une remarque aussi grivoise que savoureuse sur le concept. Non pas que ça m’intrigue mais… mais au moins, cette petite réflexion me permet de sourire et de ne pas me retourner lorsque la mutante s’incruste dans notre partie.

J’aurais du m’y attendre. A sa place, d’ailleurs, c’est ce que j’aurais fait donc bon… Mais… je termine mon verre d’une longue gorgée avant de louper magnifiquement un tir dont je me suis désintéressé depuis une bonne quinzaine de minutes déjà. Si ce n’est plus. Ce n’est même pas le concept de me louper encore qui me perturbe, de toute manière je n’ai jamais été excessivement bon à ce jeu, c’est juste le principe d’être dérangé par l’une des rares personnes qui doive avoir conscience que j’habite théoriquement à Radcliff depuis plus longtemps qu’il n’y parait. Parfait. J’ai bien besoin qu’on vienne m’emmerder maintenant. J’abandonne la partie pour rejoindre l’autre, Cunningham si mes souvenirs sont bons. Quitte à devoir gérer des cons, autant aller voir la plus intéressante du lot, et celle qui ressemble davantage à un cheveu dans la soupe qu’à des boites de conserve à l’humour aussi gras que le corned beef qu’ils contiennent. Qu’est ce qu’elle fout là ? La question est à double sens. Qu’est ce qu’elle fout dans ce bar, déjà, qu’est ce qu’elle fout dans mon environnement, ensuite. « Ils m'aiment trop, j'suis tellement adorable. » J’hausse un sourcil. « Et pardon, je n'avais pas remarqué que ce bar était réservé aux machos, avec option ronchon en fauteuil roulant. » Cette fois, non seulement j’ai un sourcil levé, mais en plus elle parvient à dessiner sur mes lèvres un sourcil complètement désabusé. Macho, ronchon, en fauteuil roulant ? « C’est con ça, ils ont pourtant installé un panneau à l’entrée, pour réserver la salle aux machos et handicapés. Ce qui explique la faune locale. » Moqueur, sarcastique, je ne la quitte pas des yeux une seule seconde. Hors de question que je déguerpisse tant que je n’aurais pas le fin mot de cette histoire, et tant que je n’aurais pas, non plus, une idée grossière de sa dangerosité actuelle. En la regardant faire son petit spectacle, je me demande pourquoi j’ai fait la connerie de vider mon verre aussi rapidement. « Je venais pour obtenir quelques renseignements de ces gentlemans. Et toi ? Tu es ici pour l'ambiance chaleureuse, les cocktails raffinés et la haute conversation je présume ? » A nouveau un petit sourire fleurit sur mes lèvres, bien plus amusé que le précédent, bien moins amer aussi.

La haute conversation ? Disons qu’en deux minutes, elle a réussi à relever magnifiquement le niveau. Mais que ce n’était pas nécessaire. J’hausse les épaules, dans une moue éloquente de celui qui se contente de ce qu’il a, et qui s’en contentait d’ailleurs très bien jusque là. « Exactement, c’est bien dommage que tu sois venue, ça gâche tout l’effet apaisant de cette soirée dopée à la testostérone et à la transpiration des mâles. » Le â s’aggrave dans ma gorge, je pousse un peu loin le sarcasme j’imagine mais c’est sûrement ce qu’elle attend. Et en plus, c’est la vérité. Même si cette conversation commence déjà à me porter sur les nerfs par son caractère aussi voilé qu’inutile. Tout ça, au final, ça ne m’intéresse pas. Et j’ai déjà les mains lovées sur les roues du fauteuil lorsqu’elle reprend la parole. « Tu étais en train de perdre donc ? » Il ne m’en faut pas plus pour que je perde patience et ma main file agripper l’un des poignets de la mutante autant pour attirer son attention que pour resserrer ma poigne autour. Je suis le fruit de pas mal d’année d’entraînement intensif et d’endurcissement violent, je me sais capable d’exercer la pression qu’il faut là où il faut pour entendre un craquement se répandre dans toute son articulation. Et je siffle, accessoirement, entre mes dents crispées. « Qu’est ce que tu veux, Faith ? Te pavaner devant un chasseur en fauteuil, me faire comprendre que tu es toujours en vie et que moi je ne suis plus très menaçant pour quelqu’un comme toi ou tu as juste décidé de venir emmerder le monde et faire de moi ta cible ? Ou mieux, tu veux profiter de ma paralysie pour te venger ? » Je la lâche, fais même reculer le fauteuil dans un même mouvement pour le bloquer quelques centimètres à peine plus loin. J’écarte les bras, dans un geste international de vulnérabilité. « Et bien vas-y, fais toi plaisir, je suis tout à toi. Mais si c’est ce qui t’inquiète, j’ai changé de vocation, compris ? »



Dernière édition par Marvin Smedry le Jeu 9 Juin 2016 - 23:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: It's not their pain you're afraid of. It's yours ♢ Marvin   It's not their pain you're afraid of. It's yours  ♢ Marvin Icon_minitimeDim 5 Juin 2016 - 15:04





It's not their pain you're afraid of. It's yours  

Début août 2015  





Lorsqu'un jeu se présente, il faut connaître les règles, et pourtant bien des aveugles se lancent dans une partie dont ils ne peuvent saisir les enjeux, les problématiques ou la connerie. La demoiselle détestait tous ces jeux de bar, même une simple partie de cartes lui donnait envie de dormir tellement cela lui semblait crédule de baser la victoire sur le hasard. Il était possible de répliquer à cela, qu'il était question de talent et même parfois de calculs mathématiques pour les tricheurs – ou astucieux selon les définitions. La demoiselle ne jouait à pile ou face, elle ne prenait pas de plaisir à participer autour d'une table à de grands moments de silence. Le poker était également un exemple des choses que la demoiselle ne pouvait apprécier, mais le billard lui était sans doute plus indifférent qu'autre chose. Elle ne comprenait pas réellement pourquoi cela était qualifié de « sport », mais elle n'avait rien à redire, elle se contentait de regarder et de se moquer, comme ce soir, même si ce n'était pas l'objectif. Elle devrait déjà être loin dehors, en train de rentrer chez elle par de nombreuses ruelles et autres chemins sombres en direction de son domicile. Elle s'arrêtait pourtant face à ces hystériques qui rigolaient en faisant claquer une queue contre des billes, mais ce n'était pas pour cela que Faith ramenait ses fesses, comme toujours elle se déplaçait pour un hunter – Semi-hunter. Il fallait bien évidemment citer le fait qu'elle n'allait pas partir si vite, alors que se trouvait à quelques mètres un homme qui avait désormais sans doute autant de chance de s'en sortir face à la blonde qu'un plateau de lasagne face à Garfield. Néanmoins, Marvin avait encore du répondant, et il ne le cacha pas. Les piques étaient lancées par Faith, mais il semblait prendre plaisir à renchérir. La demoiselle haussa les sourcils faussement surprise, avec un rictus en coin en observant l'ancien chasseur. Elle leva néanmoins le regard en direction de « la faune locale », pour mieux observer avec tristesse le triste portrait de la société. « La prochaine fois que je viendrais te voir, je ferais attention au panneau, promis.  » Après tout, pourquoi se priver ? La demoiselle savait qu'elle n'était pas dans le coeur de l'individu qui lui faisait face, mais dans tous les cas : elle n'était certainement celle qu'il devait le plus craindre. La mutante connaissait bien des individus qui auraient joué avec le corps affaibli de Marvin pour s'en servir de défouloir et pour briser ses os avec une angoissante lassitude.


La mutante écouta la seconde réflexion du brun, et elle en profita pour faire pivoter sa tête dans toute la salle, profitant du spectacle d'une infime partie des ratés de cette petite ville. Déplaçant ses yeux sur son ancien informateur qui croisa vaguement le regard de la blonde, qui préféra sourire en déplaçant à nouveau ses petits yeux azur sur l'ancien hunter. Le sarcasme de Marvin était plutôt ironique, puisqu'il participait activement à cette soirée qui ne vendait que du vent pour tuer le minable temps de ceux qui ne pouvaient que le tuer sans avoir le courage d'en profiter. « Je suis d'une nature apaisante pourtant. » Non, absolument pas. La demoiselle savait pourtant que ce sujet n'était qu'un triste blabla qui ne faisait office que de mise en place d'une autre conversation. La mutante joua alors avec une simple question, qui visiblement ne fit pas plaisir à monsieur ronchon-handicapé. Venant saisir le poignet de la demoiselle avec force, Faith tirant une grimace et un soupir alors que son adversaire semblait brutalement sortir de sa petite coquille pour faire ressortir le côté violent typique des hommes, et des hunters : cerise sur le gâteau. La blonde écouta les dires du chasseur, qui voyait en Faith une pétasse qui venait se pavaner… ce n'était pas faux. La mutante avait ce côté hautain dont elle usait et abusait pour simplement se jouer de ceux qui tentaient de lui barrer le chemin. Marvin fut de ces individus, tentant de traquer la blonde et de la massacrer sans vergogne : elle lui devait une revanche. Le hunter se méprenait sur Faith, qui était en droit de réclamer réparation, mais qui ne venait en aucun cas achever ce pauvre gars. Massacrer les plus faibles ? Cela était le rôle des hunters, la mutante refusait d'endosser cette personnalité pour le plaisir d'un vieux ronchon. Le brun vint finalement relâcher Faith, qui passa à son tour sa main sur son poignet avec douceur. Elle ne quittant pourtant pas son regard méprisant, avec un rictus moqueur qui sembla totalement disparaître pour un regard méprisant, face à un seul mot. « J'oublie toujours que tuer des innocents est une vocation, comme un passe-temps, un moment agréable de plaisir et d'amusement. Tu crois que les hunters pourraient se convertir au tricot ? c'est super comme vocation aussi. » la mutante vint alors à secouer négativement la tête. La mutante resta assise, inversant le croisement de ses jambes, se mettre debout serait aussi minable qu'un chat miaulant pour intimider – Garfield le retour. « Ma cible ? Ce n'est pas moi qui m'amuse à traquer un homme qui se retrouve en fauteuil roulant. Tu confonds avec tes anciens camarades, eux ils traquent des gens démunis, moi ce n'est pas mon registre. Néanmoins, oui, je me pavane, mais c'est assez naturel chez moi. » la mutante déplaça finalement son regard vers les abrutis qui semblait en joie parce qu'ils allaient mettre une bille dans un trou – ils devaient vraiment être désespérés. Soupirant en roulant des yeux pour déposer à nouveau son regard vers Marvin. « Je ne te ferais pas ce que tu m'as fait Marvin, tu as bien assez à faire, je suis le cadet de tes soucis si tu veux mon avis. Je venais pour savoir comment se passait ta reconversion, mais je suppose que tes partenaires sont tes nouveaux camarades, alors tu peux retourner t'amuser à toquer des billes. » C'était une semi-accusation. Faith avait bien plus d'humanité que l'on pouvait le supposer, même si cette humanité rimait avec garce et pouffiasse.







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MessageSujet: Re: It's not their pain you're afraid of. It's yours ♢ Marvin   It's not their pain you're afraid of. It's yours  ♢ Marvin Icon_minitimeDim 12 Juin 2016 - 11:30

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La faune locale. Tout un concept. Lorsqu’on regarde ce microclimat qui a pris ses racines dans ce bar, j’imagine qu’on se fait rapidement un avis aussi méprisant qu’hautain sur ce qui nous entoure. Entre le bruit, omniprésent, grave, rauque, entrecoupé d’éclats de rire ou de colère, entre la fumée, dense et irrespirable, entre cette transpiration qui nous enveloppe et les vapeurs d’alcool qui rythment les respirations… c’est un micro-cosmos que ce bar, un micro-cosmos que cette atmosphère, un autre univers que cet ensemble aussi uniforme que disparate. Et j’ai beau être sarcastique quand j’en parle, il y a au moins une chose de vraie : je suis venu chercher de quoi me changer les idées et m’évader un peu en cessant de penser à la harpie qui m’attend chez moi, en cessant de penser aux conséquences de ma vaccination, en cessant de me souvenir qu’il existe un monde à l’extérieur de ce qui s’apparente à un refuge. J’ai beau être sarcastique, ce que je suis venu chercher ici, je l’ai trouvé. Et en débarquant avec ses gros sabots et notre passé commun, elle a fait volé en éclats cette amnésie partielle que je cherchais à provoquer. Joie, bonheur et salsifis. « La prochaine fois que je viendrai te voir, je ferai attention au panneau, promis.  » J’hausse un sourcil, pas vraiment enclin à la laisser avoir le dernier mot dans cette conversation. Quitte à la laisser s’immiscer dans ma vie et dans ma tranquillité, autant lui faire comprendre que je ne vais pas non plus baisser la tête et lui dire oui madame, pardon madame, j’ai été un mauvais garçon madame. Non, pas vraiment. « Bien sûr, et la prochaine fois, si tu penses à apporter des fleurs et une boîte de chocolat aussi, tu seras un amour. » Petit sourire crispé, j’espère qu’elle comprend le sous-entendu : qu’elle n’est clairement pas le genre de fréquentation que j’ai envie d’avoir, là, maintenant, tout de suite. Pas vraiment. Un soupir, je me passe une main sur le visage pour mieux tirer mes traits et me sortir de ma torpeur. Pour la haute conversation ? Mais princesse, tout le monde n’est pas à la recherche d’une fréquentation au QI supérieur à celui d’une moule, il ne fait pas croire. J’hausse les épaules, je réponds avec sarcasme mais pas sans une certaine sincérité appuyée. Je ne mens pas, je tourne la vérité en dérision, c’est bien plus amusant. « Je suis d'une nature apaisante pourtant. » Et je me demande au passage à quoi elle joue. Nature apaisante ? Sa prochaine question et ma réaction me chuchotent que je n’irais pas jusque là. Ou que sa conception de l’apaisement n’est pas vraiment la même que la mienne. Ma patience s’effrite, ma main agrippe son poignet comme une mise en garde et mon visage perd son côté débonnaire et affable pour se fermer brutalement. Les doigts jouent avec l’articulation, pendant que je décide d’arrêter de tourner autour du pot. Je déteste ces petits jeux de pavane, je préfère aller droit au but et régler rapidement les choses. Si elle n’est là que pour me narguer et s’amuser, qu’elle le dise direct que je la laisse en plan parce que je ne suis pas vraiment d’humeur à supporter ça avec le sourire. Je la relâche toujours avec la même brusquerie, pas que je sois porté sur la douceur en temps normal, avant d’ouvrir les bras comme pour m’afficher en proie vulnérable. Ce que je suis. Qu’elle s’éclate si elle veut, mais si ça l’intéresse, je ne chasse plus. Plus vraiment. En même temps, un Hunter en fauteuil doit être aussi menaçant qu’un poussin avec un flingue.

« J'oublie toujours que tuer des innocents est une vocation, comme un passe-temps, un moment agréable de plaisir et d'amusement. Tu crois que les hunters pourraient se convertir au tricot ? c'est super comme vocation aussi. » Tuer des innocents ? Elle en a des belles, la mutante. Un rictus moqueur se dessine sur mes lèvres, cohabitant sans trop de complexe avec la tension qui y réside et surtout la colère qui effleure mon épiderme. « Ma cible ? Ce n'est pas moi qui m'amuse à traquer un homme qui se retrouve en fauteuil roulant. Tu confonds avec tes anciens camarades, eux ils traquent des gens démunis, moi ce n'est pas mon registre. Néanmoins, oui, je me pavane, mais c'est assez naturel chez moi. Je ne te ferais pas ce que tu m'as fait Marvin, tu as bien assez à faire, je suis le cadet de tes soucis si tu veux mon avis. Je venais pour savoir comment se passait ta reconversion, mais je suppose que tes partenaires sont tes nouveaux camarades, alors tu peux retourner t'amuser à toquer des billes. » Elle est sérieuse, là ? Je lève les yeux au ciel dans un soupir affligé. « Oh, pitié, ne me fais pas croire que tu es une vierge innocente, Faith… » Mes yeux se reposent sur elle, avec dureté. « De un, les seuls mutants que j’ai tués étaient des dangers publics qui ne pouvaient pas être appréhendés par les moyens légaux, de deux, tu es drôlement à cran sur le vocabulaire, je te rappelle que le QI de cette pièce ne dépasse pas celui d’une langouste donc ne joue pas sur les mots. De trois… » J’alterne peut être entre sarcasme, moquerie et légèreté, ma voix s’infléchie brusquement pour qu’elle n’ait aucun doute quant à mon sérieux. « Les gens démunis, pas ton registre ? Parce que tu vas me faire croire que les trois clampins dans le coin avaient la moindre chance face à toi ? N’essaye même pas de me faire gober ça, tu chuterais drastiquement dans mon estime. Et puis, je ne t’ai rien fait, aux dernières nouvelles, parce que si j’avais fait quoique ce soit, au mieux tu te serais prise une seringue dans le cul, au pire, tu ne serais pas là pour me faire chier. Et ma reconversion se passe excellemment bien comme tu peux le voir, je respire la joie, la bonne humeur, des paillettes voltigent sur mon âme et je fais des loukoums à longueur de journée. » Ce qui veut tout dire. Je ferme les yeux une poignée de secondes. Ma reconversion. Bien grand mot. Je règle de la paperasse administrative à longueur de journée, je me traîne une femme qui veut certainement me tuer, un gosse que je ne sais pas gérer et je suis bloqué dans un fauteuil alors qu’en temps normal, mon rythme de vie était claqué sur le rythme des entraînements. Joie. Et je débarque dans cette ville que je suis supposé connaître et qui m’est totalement imperméable. Bonheur. Et je tourne en rond dans ma tête pour jouer au chat et à la souris avec les vestiges de mon crash et le sadisme de plus en plus évident d’Helen. Volupté.

« Tiens, si on est obligé de parler de ce que tu es, de ce que j’étais, autant en profiter pour que tu me tiennes au jus. Comment se passe la vie d’un mutant, toujours aussi charmante ? »

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Faith Cunningham
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MessageSujet: Re: It's not their pain you're afraid of. It's yours ♢ Marvin   It's not their pain you're afraid of. It's yours  ♢ Marvin Icon_minitimeLun 13 Juin 2016 - 22:17





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Début août 2015  





« être un amour n'est pas ma définition première.  » Fumer, boire et baiser. Baiser, ce n'était pas le bon endroit, il était plutôt conseillé de contacter le téléphone rose. Boire et fumer, par contre, cela répondait plutôt bien aux critères. Ces gens venaient voler un moment de folie, un moment frénétique où la colère et la douleur de la vie n'avaient pas sa place, où il était possible d'oublier et de se laisser porter par les couleurs des mœurs. La demoiselle éprouvait plus de pitié que du dégoût pour ces individus, sans nul doute du mépris à petites touches, mais jamais elle ne pourrait venir hurler qu'elle n'appréciait pas ces gens pour une vie sordide dans un bar. Il y avait toujours les habitués, ceux devenus minables tant ils n'avaient pas de courage ni même la force de dépasser les difficultés, et les autres, étaient ceux qui venaient écouler des verres en implorant la misère de déserter. Que fallait-il ? Reprocher à ces derniers de ne pas savoir se relever . Oui. Fallait-il pour autant, enfermer ces gens dans une catégorie ? Non. La demoiselle n'était pas portée sur le social – sans déconner – et elle n'allait de toute évidence, pas prêter attention aux gens présents. La mutante jugeait, fièrement, et son jugement changeait toujours avec le temps. Tout le monde pensait que Faith assimilait à un archétype, mais cela n'était que rarement le cas. Mimer le mépris était finalement du mépris pur, qui pourtant, cachait parfois de l'affection pour quelques individus. Marvin était un bon exemple, après tout, observer un hunter en souffrance et rire devant lui aurait été tellement plus jouissif que de lui parler de la pluie et des billards. Cela tomba néanmoins dans les clichés du discours, des différences, des opinions qui ne pouvaient que se fracasser et finir en lambeaux, comme les jambes de ce pauvre homme – les seules véritables victimes dans l'histoire. La mutante laisse alors l'ancien hunter prendre la parole, et cela irait presque jusqu'à blesser la blonde lorsqu'il prétend que son rôle de vierge et d'innocente ne pourrait pas marcher. La suite de son discours semblait fugacement adopter de l'humour, furtivement du sérieux tandis qu'il se laissait bercer dans un sérieux presque ennuyant. La dégénérée ne cessa pas de le fixer, avec un rictus en coin. Faith plissa légèrement les yeux néanmoins sur la possibilité de la vacciner, et de la tuer. La tuer ? Ce n'était pas sorcier. La vacciner ? Il valait mieux pour lui que cela n'arrive pas, sous peine de déclencher bien plus que de la colère chez la putain de service. Embraser sa cause, briser son corps, baiser ses principes, mais en aucun cas, braquer son corps, n'était une option. La mutante se voyait mal réagir sur sa reconversion, monsieur Marvin ne semblait pas d'humeur à parler de son glorieux présent, pourtant son passé était pathétique, il ferait bien de réaliser qu'il ferait bien de se vanter du moment plutôt que d'user de sa petite langue pour se dire supérieur.


Mimant la tristesse dans un faux élan de détresse, cela était loin des prouesses donc l'actrice des rues était capable. « Mince. Je savais que mettre des talons allait trahir mon numéro d'innocente, de vierge aussi tant qu'on y est.  » La mutante déplaça le regard derrière Marvin en observant les quelques regards, sans doute qu'un handicapé parlant à une blondasse plus ou moins connue éveillait des curiosités. Faith ne connaissait pas les hunters par coeur, et ce pays autorisait les armes : ils étaient tous des dangers potentiels. « Chuter dans ton estime ? Tu veux me faire croire que tu as de l'estime pour moi ? Il faut savoir, tu m'as dit que tu n'avais tué que des mutants dangereux, mais quand tu voulais ma peau, ce n'était pas pour m'offrir un voyage à las-vegas et je crois que je ne suis pas la pire mutante de cette ville... pas la plus calme, certes. » La mutante détourna finalement le regard vers la table où étaient les trois clampins, comme Marvin aimait le dire, qui quittaient la table en question.  « Aucun des trois n'est mort, preuve qu'ils avaient une chance. »  La mutante préféra à nouveau se concentrer sur son partenaire de dialogue du soir. L'ancien hunter avait un fond plus nuancé que les extrémistes, Faith le savait, et elle ne pourrait jamais perdre du temps avec un gars qui était borné dans ses idées même avec deux jambes en moins pour se battre. Il avait sans doute eu une vie difficile, la demoiselle n'allait pas lui poser des questions philosophiques du pourquoi du comment, mais pour changer brutalement de direction : il fallait du courage. Elle ne lui dirait sans doute pas, et il vint à son tour prendre des nouvelles sur la vie de sa connasse de mutante favorite – sans doute la seule mutante infecte qu'il supportait par obligation. « Ma vie est toujours aussi charmante : je passe, évidemment, la moitié de mon temps à m'acheter des chaussures, l'autre, à exploser ces derrières à force de courir ou de planter mes talons contre des trachées. » La mutante laissa apparaître un sourire en coin en ne cachant absolument pas son sarcasme. Observant toujours les individus qui jouaient avec des billes, Faith fixant ces derniers en retour avec un regard dénué de toute sympathie, le visage fade avec cet air méprisant et triste qui ornait presque toujours son visage quand elle ne mimait pas une émotion faussée, elle préférait le naturel émotionnel – le maquillage jouant sur le mépris naturel.  « Je te répondrai plus généralement que les mutants sont toujours fixés, méprisés, traqués et que cette petite ville n'est que le reflet de la réalité. » Vision d'un archétype, que Faith nuançait, avec la conviction du vécu.  « Je peux aussi te répondre, qu'un mutant n'est pas toujours celui que l'on doit protéger, c'est vrai. Tu remarqueras je fais un effort : je dis que tu as raison. » La mutante esquissa un sourire en reposant son regard sur Marvin.  « Tu as trouvé une nouvelle raison de te battre ? » Cette phrase était un écho, immense, dans l'esprit de la mutante. Ezekiel lui revenait à l'esprit, décochant inconsciemment un sourire en coin.  







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Marvin Smedry
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MessageSujet: Re: It's not their pain you're afraid of. It's yours ♢ Marvin   It's not their pain you're afraid of. It's yours  ♢ Marvin Icon_minitimeLun 27 Juin 2016 - 22:55

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« être un amour n'est pas ma définition première. » Mon haussement de sourcil est éloquent, presque autant que mon sourire légèrement crispé. Pincé. Forcé. Exagéré. Appuyé. Je ne sais quel adjectif choisir pour le qualifier mais dans tous les cas, il n’a strictement rien de détendu et de sincère. Elle n’est pas un amour mais elle est d’une nature apaisante ? La vache, elle arriverait presque à m’arracher un véritable ricanement, la mutante. Presque. Parce que ma main s’impose sur son poignet, parce que le ton monte. Brutalement. Sans signe avant-coureur. Parce que ma patience à ses limites, ma tension aussi, ma fatigue encore plus et que sa nature apaisante elle peut se la mettre là où je pense, et si elle a besoin d’aide, il y a des queues de billard juste à côté pour aider. Mon sarcasme est à l’image de mes pensées lorsque je termine ma petite mise en garde, oscillant sans me fixer entre moquerie, humour et le sérieux le plus mortel. Car même si je parle de loukoum, de paillettes et autres marques du bonheur le plus absolu, je suis le pantin d’une ironie corrosive. Et mes yeux sont incapables de mentir. Une crispation devant son élan de détresse si bien joué que je n’arrive même pas à envisager une seule seconde de simuler l’affliction, son « Mince. Je savais que mettre des talons allait trahir mon numéro d'innocente, de vierge aussi tant qu'on y est. » réveille simplement mes sourcils et mes lèvres qui s’étirent et se haussent dans un ballet dédaigneux à défaut d’être compatissant. « Chuter dans ton estime ? Tu veux me faire croire que tu as de l'estime pour moi ? Il faut savoir, tu m'as dit que tu n'avais tué que des mutants dangereux, mais quand tu voulais ma peau, ce n'était pas pour m'offrir un voyage à Las Vegas et je crois que je ne suis pas la pire mutante de cette ville... pas la plus calme, certes. » Un haussement d’épaule. Je préfère attendre qu’elle termine plutôt que de lui couper la parole. Ca la vexerait la petite. Et quelque part… j’ai envie de savoir ce qu’elle a à me dire, parce que je n’ai rien d’autre de mieux à faire. Je suis son regard lorsqu’elle fixe les clampins que j’ai désignés du menton un peu plus tôt. « Aucun des trois n'est mort, preuve qu'ils avaient une chance. » Un soupir. Je cède à la tentation. « Pitié, je suis bien la preuve que crever n’est pas le seul terminus possible lorsqu’on croise le chemin d’un mutant, hein… » Qu’elle comprenne ça comme elle veut, l’intérêt c’est que je dise la vérité sans pour autant être totalement explicite. Et puis… « Et t’es pas morte, j’imagine que c’est tout ce qui t’importe. On peut avoir de l’estime pour quelqu’un qu’on va abattre, hein. J’ai d’ailleurs souvent beaucoup d’estime pour le poulet dans mon assiette qu’on a gavé juste pour qu’il termine rôti. Donc considère que c’était une sorte de compliment bien que tu me fasses prodigieusement chier. » Cette fois, mon sourire est bien malgré moi sincère. Ou quelque chose s’en approchant. Parler me détend, la conviction d’être totalement à sa merci commence à faire effet et ma combattivité de militaire est actuellement en sommeil. Ou totalement blasé par ma paralysie que je n’arrive vraiment pas à accepter malgré les apparences.

C’est d’ailleurs sûrement pour ça que je ne relance la conversation au lieu de la laisser mourir et de me barrer tant que je ne risque rien. Relancer la conversation, écarter mes pensées des terrains glissants et hostiles, grappiller des heures dans un bar à me changer les idées. Relancer la conversation, en profiter pour prendre la température de la situation en ville bien que j’aie pris le parti de ne surtout pas prendre une position, quelle qu’elle puisse être. « Ma vie est toujours aussi charmante : je passe, évidemment, la moitié de mon temps à m'acheter des chaussures, l'autre, à exploser ces derrières à force de courir ou de planter mes talons contre des trachées. » Encore une fois, nouveau signe que bien malgré moi je me détends et je me surprends à apprécier la joute verbale autant que la compagnie, je laisse échapper un petit rire devant l’image qu’elle vient de dessiner dans mon esprit. « Remarque, vaut mieux les foutre dans des trachées que se tordre la cheville dans des tranchées… » Mes doigts jouent avec le verre vide. Mes yeux la délaissent pour regarder la partie de billard qui s’achève sans moi. Et à laquelle je ne manque de toute évidence absolument pas. J’ai soif. Mais j’ai la flemme de rouler encore une fois jusqu’au bar. « Je te répondrai plus généralement que les mutants sont toujours fixés, méprisés, traqués et que cette petite ville n'est que le reflet de la réalité. » Je grommelle un « Pauvres de vous, si démunis, si innocents la candeur incarnée… » qui n’a peut être pas pour but d’être provoquant mais qui doit pourtant l’être. « Je peux aussi te répondre, qu'un mutant n'est pas toujours celui que l'on doit protéger, c'est vrai. Tu remarqueras je fais un effort : je dis que tu as raison. Tu as trouvé une nouvelle raison de te battre ? » J’allais répondre quelque chose.

Mais je me tais. Parce que si je commençais nettement à me dérider, mon visage vient brutalement de se fermer. Une nouvelle raison de me battre ? Josh. « Absolument pas. » Mes doigts font glisser le verre de part et d’autre de la table. Mutants méprisés, fixés, traqués, quelque part, je suis obligé de reconnaître que… que je fais partie des mutants, précisément. Que j’en ai fait partie. Et que je ne sais pas comment me positionner là-dessus. « Je ne hais pas les mutants. Je ne les déteste pas, tu sais. » Encore heureux, sinon j’aurais un gros problème avec moi-même. « Je déteste juste l’idée qu’un mec suffisamment taré puisse foutre le feu à ma baraque et flinguer mon gosse. Ce que peut faire aussi tout mec avec un fusil dans les mains, je sais. » Mes yeux sont rivés sur mon verre. Je me force à le lâcher, à arrêter de le faire glisser. A l’immobiliser. « Je me suis rangé. De toute manière, je ne vaux plus rien donc, la seule cause pour laquelle je peux encore me battre, c’est pour garder la lunette des toilettes levées. » Un rire jaune secoue mes épaules. « Et encore même parce vu que je ne tiens pas debout. Monde de merde… » Je m’étire. « Dis moi, Faith, si le monde commençait à tourner rond et que les mutants arrêtaient d’être con, que les Hunters se mettaient à faire des mosaïques et à jardiner du cannabis, tu penses sincèrement que tu pourrais… te ranger ? » Parce qu’en soi, c’est exactement ce que je suis en train de subir. Avoir voué ma vie à l’action, à l’adrénaline, au danger, à la pression, la fatigue, la spontanéité, et me retrouver cloué dans une chaise en étant incapable d’y survivre.


Spoiler:
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Faith Cunningham
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MessageSujet: Re: It's not their pain you're afraid of. It's yours ♢ Marvin   It's not their pain you're afraid of. It's yours  ♢ Marvin Icon_minitimeDim 3 Juil 2016 - 15:20





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Début août 2015  





La mort aurait soulagé des peines. Le fatalisme était souverain, dominant ce monde, sans couleurs venant dévorer la peur des gens. Mourir était le plus beau des cadeaux, celui qui était en perpétuellement négociation avec la vie. Le monde était un équilibre, les mutants faisaient pencher la balance, et la peur, tentait de ramener l'équilibre. La demoiselle était en quête de ce nouvel équilibre, de préserver les mutants sans porter vers la dictature du premier taré de mutant qui s'ennuyait. La mort était la fin, celle qu'il fallait attendre, l'être humain ne vivait que pour celle-là, et il fallait le comprendre pour avancer dans la vie. L'obsession de la vie après la mort n'était que l'illusion que le chemin tracé, celui vécu et celui auquel la vie avait survécu, n'était pas la solution pour espérer une seconde vie. Vivre ou mourir, qu'importait, l'idée primordiale était de suivre ses idées, son chemin, de n'écouter rien n'y personne et d'envoyer valser toutes les idées selon laquelle la société était un monde désespéré, il était simplement désespérant. Marvin l'était, désespérant, mais au fond de son caractère de fer, il avait sans doute plus d’intérêt que le premier crétin qui passerait sa vie dans un chemin droit et plat. Bien évidemment, il vint lancer une pique sur les capacités des mutants, et il avait sans doute raison : les mutations avaient parfois bien plus de force qu'une arme humaine. La remarque brûlante sur le fait qu'elle n'était pas morte, fit légèrement pouffer la demoiselle en acquiesçant d'un regard plutôt victorieux. Skylar, la gamine qu'elle était, fut tuée, métaphoriquement, Faith Cunningham n'était qu'un cadavre qui se promenait dans des jolis talons et des marques à la con. Il vint comparer la mutante à un poulet, cela enclencha un mouvement de recul de son dos et un redressement de sourcil. Cela pouvait passer pour une belle insulte, une espèce de métaphore à la con sur le fait qu'il voulait manger Faith – bonjour le cannibalisme. Néanmoins, Faith n'étant pas totalement bête, elle vint saisir de quoi il était question. « Heureusement que je fais prodigieusement chier tout le monde, sinon tu pourrais presque en être honoré. » Faith avait le don d'emmerder son monde, ce n'était pas un secret et elle s'en vantait clairement avec le temps. Blondie vint à se dire qu'il allait sans doute couper court à cette conversation et retourner avec Neandertal et Homo Erectus plutôt que de parler avec homo sapiens puissance trois, mais finalement, non. Il ne pouvait ensuite pas venir se plaindre de faire grandir l'orgueil de la demoiselle, puisqu'il ne faisait que faire grandir ce dernier en lui parlant et en préservant l'idée qu'elle n'était pas désagréable. Il pouvait très bien venir réclamer l'aide de ses « compagnons » ou même tout simplement venir demander au patron de mettre Faith dehors, même si cela finirait sans doute par arriver. Marvin allait sans doute finir par se lasser, ou la présence de la mutante finirait par se faire remarquer, ou tout simplement la demoiselle n’apprécierait pas de se faire dévisager par tous les goujats et autres boulets de cet établissement.

La mutante laissa paraître à sourire à la réponse de l'ancien hunter sur les trachées. Faith possédait une culture plutôt simpliste, par chance, elle fut scolarisée dans une école privée et possédait donc les bases historiques de l'Histoire et autres matières primaires, mais elle ne pourrait en aucun cas se lancer dans un débat actuel. La mutante avait sans doute plus de force dans le présent qu'elle ne pourrait jamais en avoir de par la marque qu'elle laisserait dans le passé ou dans le futur tant elle semblait incapable de saisir le passé commun autant que sa propre histoire. « J'éviterai les talons dans les tranchées si cela devait arriver. » Parce que Faith ne connaîtra sans doute jamais la douleur de la véritable guerre, celle qui dévorerait la société lorsque le conflit rongerait l'humanité et que le combat sera la seule issue. Faith ne saisissait pas les nuances du futur et du passé, mais elle pouvait simplement imaginer ce qui allait arriver, comme une sensation. Bien évidemment, Marvin vint également à remettre en cause l'innocence des mutants. Cela aurait presque triste qu'il ne s'autorise pas une petite pique – après tout elle n'hésitait pas à le faire de son côté. Fort heureusement, la question de la blonde sembla instaurer un nouveau climat. Il continuait de jouer avec son verre vide, la blonde observait la pièce, fixant les individus quelques secondes, sans jamais s'autoriser à baisser sa garde et préférant garder un œil sur son interlocuteur. Question que Faith adorait, pour bien des raisons. La réponse fut triste, il ne vivait pour rien ? Cela semblait faux, mais après tout, elle était mal placée pour le juger. La mutante ne s'attendait pas à sa réflexion sur les mutants, lui arrachant un rire étouffé alors qu'elle mordait le bout de sa langue de ses dents. Son discours semblait traverser la demoiselle sans le toucher, alors qu'il comparait un mutant né avec une mutation et une arme dont l'être humain était le créateur. La mutante jugeait la chose différente, mais il était plutôt question de ce que le mutant devait faire de ce qui lui était offert à sa naissance. Une arme, était faite pour tuer, un bébé pouvant créer du feu n'était en aucun cas coupable d'une envie de meurtre. La fin de ses explications sur ce pourquoi il se battait fit ricaner la demoiselle. La question qu'il prononça par la suite, fut elle, plutôt surprenante. Voulait-il sincèrement savoir un truc comme ça ?  « Je ne vis pas dans un monde où le « si » à sa place, parce que ce dernier offre des espoirs parfois vains, et ce n'est pas mon rayon de vendre de l'espoir aux gens. » Clairement pas, elle était plutôt au rayon mortuaire, si ce dernier devait exister. « Mais pour te répondre, non, j'en serais incapable. Parce que le monde, ce n'est pas ce beau petit pays bourgeois où j'achète mes chaussures. Il y aura toujours, des gens à défendre. Et contrairement à ce que tu peux penser, je ne suis pas, une fanatique des mutants. » La mutante afficha un sourire moqueur en se relevant finalement pour se retrouver sur ses deux pieds. « Tu vas passer ta soirée avec ces débiles quoi que je dise ? »







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edit: ta rep était top pas de soucis, et faut pas s'inquiéter pour l'attente I love you
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Marvin Smedry
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MessageSujet: Re: It's not their pain you're afraid of. It's yours ♢ Marvin   It's not their pain you're afraid of. It's yours  ♢ Marvin Icon_minitimeSam 9 Juil 2016 - 22:33

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Au final, qu’est ce que je suis venu chercher dans le coin ? Clairement pas une stimulation intellectuelle pour me permettre de me dépasser et d’en ressortir plus intelligent. Clairement pas, non plus, la discussion qui changera ma vie du tout au tout et lui fera prendre un tournant décisif. Si on continue sur cette lancée, je tiens à préciser que je ne suis pas non plus venu chercher de la compagnie pour la nuit – ou du moins pas comme on pourrait le penser – et que me remettre en question n’a jamais été dans mes intentions. Tout comme me prendre le bec avec quelqu’un. Ce que je suis venu chercher dans le coin ? Juste de quoi me détendre et passer une bonne soirée, sans avoir Helen sur le dos, sans avoir Josh sur le dos, sans avoir qui que ce soit sur le dos. Alors autant dire que me retrouver face à une de mes anciennes proies, une survivante et pas inoffensive pour deux sous, ce n’était pas vraiment, mais alors pas vraiment dans mes plans. Et pourtant, je suis obligé de la supporter comme je suis obligé de supporter mon fauteuil : parce que je n’ai tout bonnement pas le choix. A la différence près que si je tolère tout juste ma paralysie, cette conversation avec Faith…

J’y prends goût, d’une certaine manière. Pour la simple raison que je me concentre véritablement sur quelque chose, que mes sarcasmes ne sont pas mal reçus pour une fois et que je peux attaquer sans aucune considération, elle riposte sans trop se vexer. Et ça, c’est foutrement rafraîchissant quand, comme moi, on se coltine une Helen à longueur de journée ou d’honnêtes citoyens qui ont vraisemblablement décidé d’avoir le QI d’une moule dès qu’ils se posent devant mon bureau. A moins que ce ne soit le contraire : que ce soit mon QI à moi qui prenne des vacances. Bref. Dans tous les cas… ça ne pose pas de problème de la comparer à un poulet – j’imagine qu’elle préfère ça à la dinde – et encore moins de lui dire ouvertement qu’elle me fait merveilleusement chier. « Heureusement que je fais prodigieusement chier tout le monde, sinon tu pourrais presque en être honoré. » Un haussement de sourcil, mon sourire s’affirme. « Ouais, heureusement… j’ai eu chaud, c’est ça ? » Le silence revient à la charge pendant quelques instants.

Ce que je suis venu chercher ici ? Un moyen de me changer les idées sans me prendre la tête. Et quitte à être dérangé dans ma magnifique et splendide partie de billard – remarquable par sa nullité évidente – autant relancer la conversation sur l’ambiance de la ville que je ne fais que toucher du doigt depuis mon retour. Et accessoirement sur ce qu’elle devient, tiens, puisqu’elle semble passionnée par ma reconversion autant lui renvoyer l’ascenseur. Des trachées, des tranchées, j’imagine que c’est ma véritable vocation de soldat qui rétorque. « J'éviterai les talons dans les tranchées si cela devait arriver. » Je suis souri en retour, de plus en plus détendu. Il y a quelque chose de reposant à discuter sans réfléchir sur des sujets qui me rappellent qui j’étais il y a quelques mois. Et où j’étais. Peut être pas de tranchées aussi sales que pendant la première guerre mondiale mais des situations tout aussi dangereuses, crades et peu glorieuses. Mais c’était mon chez-moi et l’évoquer par des biais détournés… je n’y peux rien si ça me détend.

En revanche, parler de Radcliff, parler de ce que je fous ici. Revenir sur ma vie et sur mes raisons de me battre… ça, ça ne me détend en rien. Mon visage se ferme immédiatement. Mes doigts jouent avec mon verre, mon regard se durcit. Est-ce que j’ai trouvé une nouvelle raison de me battre ? Oui, non, peut être. Absolument pas. J’en profite aussi pour mettre les choses au clair : je ne déteste pas les mutants. A la base, seul mon officier supérieur les détestait. Petit à petit, au fil des mois, les autres membres de mon équipe se sont surpris à rentrer dans son jeu mais pas moi. Je ne déteste pas les mutants. Ce qui fait que sans motivation extérieure, et bien… je suis rangé. Et je me demande si elle, elle sera capable de faire de même, le moment venu. « Je ne vis pas dans un monde où le « si » à sa place, parce que ce dernier offre des espoirs parfois vains, et ce n'est pas mon rayon de vendre de l'espoir aux gens. » Je roule des yeux devant cette réponse de normand. Elle esquive et mon regard qui la fixe a pour but de lui faire comprendre que… et bien que j’aimerai une réponse. « Mais pour te répondre, non, j'en serais incapable. Parce que le monde, ce n'est pas ce beau petit pays bourgeois où j'achète mes chaussures. Il y aura toujours, des gens à défendre. Et contrairement à ce que tu peux penser, je ne suis pas, une fanatique des mutants. » J’hausse un sourcil, encore, affichant sans aucun fard le peu de considération que j’ai pour cette réponse qui ne me convient qu’à moitié. Son sourire moqueur, étrangement, n’arrive vraiment pas à déteindre sur mes lèvres. « Tu te prends pour la justicière qui a pour but de défendre la veuf et l’orphelin contre tous les croque-mitaines du monde ou je me trompe ? » je fais remarquer tandis qu’elle se lève. Et me force à relever la tête si je veux continuer à la fixer. J’aurais presque le réflexe de me lever aussi, tiens.

Presque. « Tu vas passer ta soirée avec ces débiles quoi que je dise ? » Avant de répondre quoique ce soit, je tourne la tête vers ces débiles. J’avoue qu’ils ne sont pas très futés et qui le paraissent encore moins. Mais… « Tu sais, ils sont pas plus débiles que moi, hein. » mais je tiens tout de même à les défendre. « J’en sais rien, tu as bien réussi à me tenir éloigné d’eux pendant une vingtaine de minutes, je te ferais remarquer. Si tu maintiens ce niveau de conversation peut être que j’admettrai qu’à choisir entre les deux activités, papoter gentiment avec mon poulet rôti n’est peut être pas la pire. » Ce qui n’est absolument pas un mensonge, qu’on se le dise. D’un mouvement de poignet que j’imprime sur les roues, je recule un peu, sans considération pour le grognement offusqué du con que j’ai bousculé. « Pourquoi cette question, tu comptes t’en aller ? C’est dommage, tu es une vraie pépite. Ou une mine d’or d’information. L’un comme l’autre, bah… je n’ai pas masse de connaissances dans le coin, donc… » Donc ? Donc si elle part, et comme je n’ai pas vraiment envie de retourner au billard, je me verrai sûrement contraint de rentrer chez moi pour ne pas errer comme une âme en peine à l’extérieur. Et comment dire que ça ne me tente pas. Pas du tout. Et que… je fais rouler mon fauteuil pour me poser devant elle, presque sur ses pieds. Histoire de m’affirmer. « Je viens de capter un truc, Faith. Tu me sors que y’aura toujours des gens à défendre. Ça sous-entend que tu ne te bats même pas pour toi ? » Question stupide de la part d’un militaire qui a voué sa vie à la protection des autres et non à la sienne. Mais je ne suis plus militaire, il faut que je me mette ça dans la crâne.

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Faith Cunningham
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MessageSujet: Re: It's not their pain you're afraid of. It's yours ♢ Marvin   It's not their pain you're afraid of. It's yours  ♢ Marvin Icon_minitimeDim 10 Juil 2016 - 19:02





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« Rien que ça. » Il fallait avouer deux choses : il était difficile d'avoir de l'estime sincère pour Faith lorsque l'on avait conscience de son caractère de petite pétasse, mais qu'il était en apparence, encore plus difficile d'être dans l'estime de la demoiselle. Peut-être qu'il était sincèrement improbable d'être dans l'estime de la blonde, ou tout simplement qu'elle n'allait jamais réellement s'exprimer. Tout le monde aimait s'accorder à croire qu'il existait autre chose sous cette image de connasse qui parlait pour ne rien dire et qui ne disait jamais la vérité, si ce n'est celle qui faisait mal et qui venaient blesser l'orgueil des individus. Cela la rendait détestable, et c'était d'ailleurs le but de la manœuvre et rien de plus. Faith ne voulait pas se faire apprécier, si nombreux étaient ceux qui pourraient trouver son physique attirant, ils tombaient vite en disgrâce mentale face au caractère de la blonde. Se faire aimer était bien plus difficile que se faire détester, et elle ne se faisait aimer que lorsqu'elle attendait un retour des choses ou une information. Il serait facile de dire qu'elle fut gentille avec de nombreux individus : hommes d'affaires, avocats, juges et même des membres de la police à différents niveaux. Néanmoins, toujours, il fut question d'un besoin pour sa survie ou pour celle d'un mutant, et jamais, elle ne fut attachée à ces gens qui n'étaient dans sa vie que le temps d'une soirée, le temps d'un vol, ou parfois le temps d'un meurtre et rien de plus. Alors, lorsqu'il était question d'estime, la demoiselle ne se présentait pas comme une référence morale. La mutante ne se voulait pas comme un exemple, elle n'avait pas la nature pour cela et sans aucun doute que n'importe quel hunter pourrait venir remettre en cause sa sincérité, et sans aucun doute que cela suffirait à faire passer la demoiselle pour un monstre, et cela, qu'importait si elle était mutante ou non. Faith ne se montrait que très rarement sincère, et encore une fois, elle le prouvait ce soir en étant incapable de répondre de manière simple lorsqu'il était question de ce qu'elle était, car elle ne voulait surtout pas que quelqu'un puisse parvenir à la saisir. C'est sans doute pour cela que la terroriste laissa paraître un grand sourire face à l'idée qu'elle se prenait pour une personne voulait sauver la veuve et l'orphelin. La mutante plissa ses traits en secouant la tête. « Justicière… voyons moi avec un costume immonde et des collants ? Je crois que non, tu confonds. Puis je connais un orphelin qui en plus est veuf, et franchement, il s'en sort très bien tout seul. » Ezekiel, évidemment, même si cela pourrait très bien être son voisin. La blonde laissa échapper un rictus en laissant transparaître plus de sincérité que dans tout le reste de la conversation depuis son départ. « Je ne suis pas une justicière, et je ne veux pas l'être. Il existe déjà trop de gens, qui veulent ce rôle, ils peuvent le garder. » Les justiciers ? Lancaster  disait sauver des vies, tout comme Smith qui se présentait comme un protecteur. Faith voyait des images, creuses, et rien de plus, rien à sauver et rien d’héroïque.

Alors que la blonde se levait et posait une question, il tourna la tête, et elle leva son regard vers les individus. La mutante revoyait Détroit, dans un bar classique, où la violence n'éclatait pas. Là où se réunissaient quelques membres de la cause, pour éviter les conflits et se faire discret. Cette époque, elle la revoyait dans le coin sombre de ce bar, dans les rires, les chuchotements et les regards hasardeux des individus qui buvaient. Les souvenirs remontaient comme pour lui frapper la poitrine quelques instants, alors que les fantômes de ses anciens partenaires inondaient la pièce. Détournant finalement le regard vers l'ancien soldat lorsqu'il sembla la comparer à un poulet rôti, un soufflement s'extirpant de ses lèvres puisqu'il lui faisait presque un compliment le bougre. Le regardant reculer en silence alors qu'il continuait de s'enfoncer dans les « presque-compliments » sans pour autant réellement complimenter la demoiselle et donc cela ne pouvait pas faire grandir son orgueil. Plissant naturellement le regard en déposant une main sur sa hanche. « Je suis certaine que tes informations sur les hunters seraient également une mine d'or pour moi mon poulet. Et je présume que tu veux dire, que comme tu n'as pas de masse de connaissance, tu adores passer du temps avec moi, inutile de le dire, je l'ai dit pour toi. » Après tout, pourquoi se priver de la moquerie ? La demoiselle ne mentait néanmoins pas sur un point : il était certainement une mine d'informations sur les hunters, mais elle ne cherchait pas à obtenir des données sur ses adversaires et il serait minable de sa part d'abuser d'un ancien chasseur désabusé par la vie. Il fit finalement rouler son fauteuil pour se retrouver presque sur les pieds de la demoiselle, tandis qu'elle lui faisait face, baissant le regard. Il avait fait le choix de s'approcher et donc dans cette position, elle semblait le prendre de haut. La question fit néanmoins tique dans l'esprit de la blonde qui redressa son visage en effectuant un geste de la tête en balayant les ténèbres de la pièce et en promenant son regard sur les joueurs de billard, alors que dans l'ombre de son ancien mentor planait dans le coin, les yeux crevés, la gorge en sang, son parfait costume détruit sous la haine de la favorite. Faith perdait la notion de la réalité, hantée par ses démons, mais pourtant, elle ne luttait pas, consciente de ce qui grandissait en elle, ce stress, qui aggravait ses dérives.

La mutante indiqua redressa la main qui ornait sa hanche pour la pointer vers les abrutis qui jouaient à ce jeu stupide. « Disons que si me défendre est synonyme de frapper les goujats de ce bar qui me regardent comme si j'étais une poupée de cire, là je me bats pour moi.  » La demoiselle pencha la tête avec un air triste. « Me battre pour moi-même ? Pour quoi ? Mon dossier carcéral est long comme le bras et tu n'as pas envie d'en connaître la moitié, je sais ce qui m'attend tôt ou tard. Je me bats pour que quelques personnes aient la chance de ne jamais devoir faire ce que je fais. On se bat toujours pour ce que l'on croit, donc pour nous-même, d'une certaine façon.  » La mutante l'observa de haut en bas en venant à nouveau se poser sur la banquette, replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille en dévisageant Marvin. « Tu sais, je suis presque sûre qu'il existe des mutants capables de parvenir à guérir tes os. Bon peut-être dans une sombre ville en Alaska avec Bella Swan, mais ça doit exister. »






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Marvin Smedry
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MessageSujet: Re: It's not their pain you're afraid of. It's yours ♢ Marvin   It's not their pain you're afraid of. It's yours  ♢ Marvin Icon_minitimeSam 23 Juil 2016 - 18:31

It's not their pain you're afraid of. It's yours
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Elle secoue la tête, accentuant sur mes lèvres un petit sourire moqueur. « Justicière… voyons moi avec un costume immonde et des collants ? Je crois que non, tu confonds. Puis je connais un orphelin qui en plus est veuf, et franchement, il s'en sort très bien tout seul. » J’arque un sourcil, encore, préférant délaisser l’orphelin pour me concentrer sur les collants. « Je confonds ? Ce n’est pas vous qui avez de magnifiques homonymes comics dans de ravissantes petites tenues jaunes ? » Alors oui, là, je commence à me moquer ouvertement mais au moins, je ne le fais pas méchamment, juste pour railler sur le ton de la conversation. Mes yeux suivent sont déplacement lorsqu’elle se lève et continue de rectifier mes dires. « Je ne suis pas une justicière, et je ne veux pas l'être. Il existe déjà trop de gens, qui veulent ce rôle, ils peuvent le garder. » Ca ne me convient pas, comme réponse, vraiment. « Qu’est ce que tu es dans ce cas, Faith ? Une croyante en pleine crise de foi après s’être mangée trop de pain dans la gueule ? Une terroriste ? Tu me sors qu’il y aura toujours des gens à défendre mais tu refuses le titre de justicière, va falloir que tu te décides à être cohérente un peu, ou à te mouiller vraiment au lieu de tremper un orteil et de glapir. Pour qui tu te prends, au final ? » Je ne sais pas pourquoi, mais plus elle refuse de répondre à cette question, plus cette dernière se revêt d’une importance primordiale à mes yeux. Pourtant, d’ordinaire, je ne suis vraiment pas du genre à vouloir absolument caser les gens dans des cases, des cages, des catalogues et tutti quanti, vraiment pas. Mais là… , je ne sais pas trop pourquoi ça me semble si indispensable de le savoir.

Peut-être parce que c’est moi qui ai du mal à répondre à cette question. Pour qui je me prends, au final, avec Josh ? Pour son père ? En voilà une bonne blague lorsqu’on repense deux secondes non pas à l’affection que je lui porte – qui, elle, est indéniable – mais l’intérêt que j’ai pu lui porter pendant ses six premières années. Pour qui je me prends, maintenant ? Oui, vraiment, ceux qui s’égosillent dans une ambiance de transpiration, de machisme et de franche camaraderie sont bien loin d’être plus bêtes que moi ce qui fait que je ne peux pas m’empêcher de les défendre. Et j’imagine qu’ils sont loin d’être bien plus débiles qu’elle aussi, si on considère qu’ils ont au moins la présence d’esprit de ne pas aller emmerder leur monde. Mais… malgré tout… je ne peux qu’admettre qu’à choisir entre eux et elle pour le reste de ma soirée… mon fauteuil recule, écrase un pied sans que ça ne m’émeuve pas plus que ça, mes yeux se lèvent dans sa direction. « Je suis certaine que tes informations sur les hunters seraient également une mine d'or pour moi mon poulet. Et je présume que tu veux dire, que comme tu n'as pas de masse de connaissances, tu adores passer du temps avec moi, inutile de le dire, je l'ai dit pour toi. » Mes lèvres s’étirent dans un sourire, loin d’être offusqué. Lorsqu’on voue plus d’un tiers de sa vie à l’armée, on revient dans le monde réel un peu détaché des réalités, je dois le concéder. Et mes connaissances sur les Hunters sont aussi complètes que sur les récentes sorties cinématographiques, en tenant compte du fait que le dernier film que je sois allé voir au cinéma doit dater, si je ne m’abuse, de 2002. Plus ou moins. C’était quoi d’ailleurs ? Le Seigneur des Anneaux, très certainement, puisqu’il avait été tourné en Nouvelle-Zélande, à deux pas de l’Australie, et que ça aurait fait scandale dans la caserne si j’étais resté plus d’un mois sans le voir. Alors bon… Quant aux Hunters… si elle veut des informations sur des cadavres, grand bien lui fasse, mais je doute qu’elle veuille vraiment se taper les quatorze heures de décalage horaire juste pour cracher sur leur tombe… J’hausse les épaules. « C’est beau, tu peux me rendre le script maintenant, je ne sais plus ce que j’étais supposé dire après. » Merci bien. Ce que je devais dire après ? Je n’ai déjà pas terminé ma précédente phrase, m’interrompant sur un donc aussi mystérieux qu’inachevé, j’ai donc du mal à reprendre le fil de mes pensées et… je me déplace encore, pour mieux me poser complètement devant elle. Et lever les yeux dans sa direction.

Pour qui se prend-elle ? Pour qui se bat-elle ? « Disons que si me défendre est synonyme de frapper les goujats de ce bar qui me regardent comme si j'étais une poupée de cire, là je me bats pour moi.  » Je grommelle un « J’ai dit te battre, pas te défendre » qui n’a pas pour but d’aller à la surenchère. « Me battre pour moi-même ? Pour quoi ? Mon dossier carcéral est long comme le bras et tu n'as pas envie d'en connaître la moitié, je sais ce qui m'attend tôt ou tard. Je me bats pour que quelques personnes aient la chance de ne jamais devoir faire ce que je fais. On se bat toujours pour ce que l'on croit, donc pour nous-même, d'une certaine façon.  » Je fronce les sourcils, ma désapprobation étant clairement inscrite sur mon visage, j’imagine. On se bat toujours pour ce que l’on croit, je suis d’accord pour ça. Même si j’ai chassé des mutants juste pour obéir à des ordres sans vraiment de conviction aussi forte que mon supérieur. Mais donc pour nous même d’une certain façon ? Je ne pense pas. C’est étrange de voir que j’arrive à concevoir que je puisse me battre pour les autres mais pas à accepter qu’un autre puisse lui aussi ne pas se battre pour lui-même. Comme si j’avais l’exclusivité de cette pseudo-forme d’altruisme, puisque je n’irai jamais jusqu’à me considérer comme altruiste. Juste… juste victime d’une vocation. Et d’un besoin d’adrénaline, de ce sentiment de servir. Servir la population, servir son pays, servir l’Humanité. Servir à quelque chose, en somme. Je soupire. Je n’aurais pas dû penser à ça. Parce que j’en suis resté silencieux, d’une part, parce uqe ça me démoralise, d’autre part.

Un mouvement, ma vision périphérique capte ses doigts qui replacent une mèche derrière son oreille, et ses yeux qui reviennent sur moi. « Tu sais, je suis presque sûre qu'il existe des mutants capables de parvenir à guérir tes os. Bon peut-être dans une sombre ville en Alaska avec Bella Swan, mais ça doit exister. » Je sers les dents. « Je n’ai pas besoin d’aide » Je persifle dans ma mâchoire bloquée. J’ai besoin d’aide. Mais je ne l’accepterai jamais. « Et j’ai encore moins besoin d’un de tes semblables pour remarcher. Parce que de toute manière, ça ne marchera pas. » Je me crispe. Une Hunter m’a volé mes jambes parce que j’étais un mutant. Il est hors de question qu’un mutant me les rende alors que j’étais un Hunter. Ca n’aurait pas de sens. Et ça ne fonctionnerait pas. « Et de toute manière, ça ne fonctionnera pas. Ce ne sont pas mes os qui sont touchés. » J’hésite une fraction, infime, presque imperceptible, avant de rajouter que « Ce n’est même pas ma colonne vertébrale. C’est… autre chose, je présume, on ne sait pas trop. » Ce sont mes gènes qui sont touchés. Et avec eux ma motricité. Aléatoirement. « Garde tes amis pour toi, lorsqu’un Hunter t’aura mis la main dessus. » Ce qui arrivera forcément un jour où l’autre. « D’autant plus que je doute que tes potes ne voudront certainement pas aider un méchant Hunter pas beau qui va manger leur âme pendant leur sommeil… » Si j’exagère ? Si peu. « Faith, ce n’est pas parce que j’ai admis que ta compagnie n’était pas nécessairement la onzième plaie d’Egypte qu’il faut que tu pètes plus haut que ton cul, hein : redescends d’un étage et n’essaye plus jamais… » Voilà un mot qui sonne comme une menace, « … de te mêler de ma vie, je n’ai pas besoin qu’on m’aide. » J’insiste. Un peu.

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Faith Cunningham
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MessageSujet: Re: It's not their pain you're afraid of. It's yours ♢ Marvin   It's not their pain you're afraid of. It's yours  ♢ Marvin Icon_minitimeLun 25 Juil 2016 - 21:37





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Début août 2015  




Non, elle n'était pas une copie des héros qui se trouvaient dans les bandes dessinées, et d'autant plus, elle ne considérait pas que les mutants étaient des pales copies de ces dernières. La réponse ne s'imposa donc pas, parce que cela rentrait dans des comparaisons minables dans laquelle la mutante ne rentrerait pas. Marvin pouvait sortir les piques, la mutante saurait toujours s'arrêter avant de partir trop loin avec ceux qui n'étaient que des pantins, que des médiocres dans ce monde devenu trop funeste pour l'espoir en une humanité nouvelle. Puis vint une nouvelle question, qui cette fois-ci, sembla bien plus drôle que les autres. La mutante l'écouta, citer des hypothèses et toutes, étaient faussement drôles. Une croyante, comme si son simple prénom n'était pas une assez grande ironie de la chose, après tout, elle était la foi, elle se nommait de cette façon de son choix et ne pourrait jamais revenir en arrière, la demoiselle aimait la signification portée sur la croyance, parce qu'il fallait craindre la foi aveugle. Se faire frapper, plus que du supportable, plus que le corps ne pouvant endurer bien après l'orgueil. Réalisait-il simplement l'hypothèse minable qu'il était en train d'avancer face à la situation ? La mutante esquissa un premier rictus face à cette idée, qu'elle trouvait intéressante. Le regard de l'autre avait une valeur particulière, pour Faith, cela ne servait qu'à la persuader que personne ne permettrait à mettre le mot, sur ce quelle était. Le mot terroriste, vint à sortir, puisqu'il était logique dans le cas actuelle. Une terroriste qui portait du Prada, qui se dandinait avec des talons trop hauts pour les gens déçent et avec un regard trop pur pour être sincère, alors qu'il venait se noyer dans un visage dessiné par le sarcasme, la moquerie et le mensonge. La mutante ne se lassa pas de ces mots, devant dévorer ces derniers avec un petit sourire moqueur, tout cela semblant l'amuser plus que la mettre mal à l'aise. L'idée de se faire traiter de fanatique ou de terroriste en plein centre d'un bar ne venant même pas lui arracher un soupçon de peur tant elle savait que son répondant se ferait présent en cas de besoin. Il vint à terminer son petit discours, en venant accuser Faith sans réellement vouloir s'en cacher. Pourquoi voulait-il savoir des choses de ce genre ? La mutante n'était pas son amie, certainement pas son ennemie, et pourtant, il venait à s'obstiner à obtenir des réponses. Marvin pouvait se montrer agréable, mais en plus d'être dans le mauvais camp, il avait une fâcheuse tendance à venir fouiner comme une vulgaire taupe. La demoiselle fit paraître un sourire faussé, clairement visiblement, optant pour du sarcasme à l'état pur. « Ce que tu as besoin de savoir sur ce que je suis, tu le sais et tu vas t'en contenter. Le jour où tu voudras me faire entrer dans le dictionnaire, tu m'en reparles et on verra pour la définition précise.  » Que voulait-il dans le fond ? Faith était assez agréable pour ne pas venir lui mettre des dilemmes moraux sous le nez. Personne, ne saisissait réellement Faith, Ezekiel était sans doute le seul apte à faire la distinction entre le vrai et le faux, mais il était au même niveau que les autres : qui était-elle au fond. Cela demanda des années, pour trouver la réponse, celle qui donna enfin une raison à Faith d'avancer. Marvin pouvait garder son mépris.

L'humour revint durant un moment, tandis qu'il écrasait accidentellement les pieds d'un individu, la demoiselle leva le regard vers cet homme de manière furtive. La mutante sembla promener son regard entre le fauteuil, Marvin et l'inconnu. La mutante pouvait observer bien des choses dans une simple scène de ce genre. La difficulté du monde, pas besoin de s'excuser sans doute selon le hunter, peut-être par lassitude de le faire au quotidien. La conversation, sembla enfin, se perdre dans des banalités, dans de la simplicité même dans une certaine appréciation de l'autre pour mieux partir dans une conversation banale qui le ferait aucun mal à l'un ou l'autre. Malheureusement, cela sembla bien vite tourner à un autre genre de débat. La mutante observa, impuissante, sa simple trace d'humour, devenir une vulgaire excuse pour parvenir à une attaque sur sa personne. Marvin sembla brutalement changer de ton. Le brun adopta un air plus rude, et venait de totalement perdre l'envie de rire. La mutante resta surprise face à sa première réflexion, qui était une réponse à une moquerie plus que gentille. La demoiselle, observa impuissante la scène qui se déroulait face à ses yeux, comme une attaque morbide qui s'exprimait dans le regard de l'handicapé. Au début, cela se présenta comme une attaque radicale et vive sur ce qu'elle voulait faire pour lui, et bien vite, la réponse du hunter déborda le simple fait de se froisser, venant embrasser une idée vieille comme le monde : la distinction des deux « races ». Cela fut à la simple utilisation des mots « tes amis » et « Hunter » que le jeune homme sembla perdre la mutante. La manière si froide de le dire, une pure attaque, une pique minable qui venait finalement lui murmurer à l'oreille ce qu'était Marvin, de manière profonde, et dont il ne pourrait jamais se détacher. L'exagération par la suite sembla faire encore moins rire la mutante, qui cette fois-ci sentait sa colère monter, ne rêvant que de violemment projeter l'humain contre le mur pour lui briser les os dans plusieurs fracas dont il ne pourrait que se réjouir : elle pourrait achever son misérable petit quotidien. Elle se redressa alors d'un geste fin en écoutant sa dernière phrase avec un air narquois.  « Ce n'était pas une aide, ce n'était qu'une hypothèse pour faire la conversation.  » La mutante l'observa de haut, venant croiser ses bras contre sa poitrine en haussant une épaule.  « Peut-être que mes amis, comme tu dis, auraient plus de respect pour toi que tu ne peux l'imaginer, et que donc, ils pourraient t'aider. » La mutante secoua la tête négativement en venant à se détourner à 90degré tout en continuant d'observer l'humain.  « Tu sais Marvin, tu devrais vérifier la définition d'humanité lorsqu'il s'agit de compréhension.  » La mutante tourna les talons dans le sens opposé au hunter, s'éloignant sans se retourner pour lâcher dans un ton narquois, qui était pourtant sincèrement porter sur l'humour.  « Tu en profiteras, pour me trouver une définition, autre que mutante.  » Et dans un sourire narquois, elle se félicitait de s'éloigner en laissant claquer ses talons.
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Marvin Smedry
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MessageSujet: Re: It's not their pain you're afraid of. It's yours ♢ Marvin   It's not their pain you're afraid of. It's yours  ♢ Marvin Icon_minitimeJeu 11 Aoû 2016 - 11:54

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Faith & Marvin



Non mais pour qui elle se prend, elle ? J’admets que cette question pourrait facilement passer pour une agression hostile, offusquée, stupéfaite, mais venant de moi, elle n’a pour but que d’être…stupéfaite. Et dans les faits, elle s’avère aussi hostile et agressive, mais à la différence près que ce n’est en rien volontaire. Dans tous les cas… la question plane, la question s’enroule autour de ma gorge, la question m’étrangle et se revêt d’une importance capitale sans que je ne saisisse exactement pourquoi. Ou que je ne veuille le saisir, ce point là reste trop flou pour que je parvienne à statuer. Dans tous les cas… Mes hypothèses se succèdent, guidées par mon sarcasme, guidées par mon instinct, guidées par ce soupçon de colère qui croit avec la lenteur régulière d’un poison qui se répand dans un organisme pour mieux le mettre à terre. « Ce que tu as besoin de savoir sur ce que je suis, tu le sais et tu vas t'en contenter. Ma mâchoire se crispe, mon visage se tord d’un rictus agacé. [color=crimson Le jour où tu voudras me faire entrer dans le dictionnaire, tu m'en reparles et on verra pour la définition précise.  »[/color] Si de cette manière elle souhaite noyer ma curiosité, c’est un échec des plus complets. Vraiment. Parce qu’une nouvelle fois, il suffit que mes rétines croisent les siennes pour que la question rejaillisse dans mes pensées jusqu’à m’obséder de manière malsaine. Pour qui se prend-elle, bordel, pour qui puis-je me prendre, moi, maintenant que tout ce qui me définissait m’a été enlevé ? Justicier, Terroriste, croyant, rien de tout cela ne me correspond et je m’écœure rien que d’y penser. Et si je n’ai rien en commun avec la mutante qui me fait face, nous sommes bien plus semblables que je voudrais l’admettre, sur des points aussi épars que diffus mais bel et bien présent.

Je ne sais pas pourquoi je la retiens, très certainement parce qu’elle n’a pas répondu. Qu’elle refuse de s’abaisser à cet exercice qui consiste à se définir d’une poigné de mots jetés comme des déchets à un animal pour le nourrir. Dans tous les cas, je m’interpose entre elle et la sortie, avec un aplomb qui me ressemble tellement que je doute que quiconque puisse en être étonné. Pas d’étonnement, donc, mais une conversation qui se poursuit. Et qui s’envenime. Un peu. Beaucoup. Jusqu’au point culminant, avec mon visage qui se ferme, mon corps qui se crispe. Instantanément. Mon animosité n’a rien de contrôlé, mon orgueil blessé répand sa bile autour de moi sans que je ne cherche une seule seconde à le cacher. Je n’ai pas besoin d’aide, clairement pas. Je refuse d’avoir besoin de l’aide de quiconque et encore moi de l’une de mes anciennes proies. Hunter un jour, hunter toujours de toute évidence même si je me clame à moi-même ne plus rien avoir à faire dans cette lutte stérile entre mutant et Hunter. Je persifle, je m’énerve, je me crispe, je m’agace et je laisse la colère affleurer sans la moindre retenue, avant de répéter, menacer, insister sur le fait que je n’ai pas besoin qu’on m’aide. « Ce n'était pas une aide, ce n'était qu'une hypothèse pour faire la conversation.  » Je serre les dents. « Et bien la prochaine fois, garde tes hypothèses pour toi. » Je crache, sans la quitter un instnat du regard. « Peut-être que mes amis, comme tu dis, auraient plus de respect pour toi que tu ne peux l'imaginer, et que donc, ils pourraient t'aider. Tu sais Marvin, tu devrais vérifier la définition d'humanité lorsqu'il s'agit de compréhension. Tu en profiteras pour me trouver une définition, autre que mutante.  » Ah ouais ? Je renifle tout le mépris que j’ai pour cette déclaration, l’esprit loin d’être suffisamment clair pour réagir autrement. « Il semblerait que j’aie beaucoup de définition à revoir dans ce cas. » Et qu’elle aille se faire foutre. Elle tourne les talons, je ne fais pas un seul mouvement pour la retenir cette fois, ni pour la rejoindre. Tension palpable entre nous deux, l’atmosphère s’étend si brutalement refroidie que je me demande comment font les autres pour ne pas s’en apercevoir. Mutante. C’est ce qui la définit, en partie qu’elle le veuille ou non. Et puis, à refuser de me dire le fond de sa pensée, je rédige une définition lacunaire, forcément, alors qu’elle ne s’en prenne qu’à elle-même. Je la suis du regard lorsqu’elle s’échappe, lorsqu’elle sort, incapable de calmer mon esprit, incapable de me calmer. Je n’ai pas besoin qu’on m’aide. Alors pourquoi est ce que je me sens aussi vulnérable ? Pourquoi est ce que la seule possibilité qu’on puisse me rendre mes jambes me tourmente à ce point ? Un grognement, je me dirige vers la sortie, incapable de rester davantage dans ce bar qui m’écœure tout aussi brutalement.

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It's not their pain you're afraid of. It's yours ♢ Marvin

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