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 May you stay forever young ⚔ Letha

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MessageSujet: May you stay forever young ⚔ Letha   May you stay forever young ⚔ Letha Icon_minitimeSam 7 Mai 2016 - 1:40

May you stay forever young
May you grow up to be righteous, may you grow up to be true. May you always know the truth and see the lights surrounding you. May you always be courageous, stand upright and be strong. May you stay forever young. May you have a strong foundation when the winds of changes shift. May your heart always be joyful, may your song always be sung. May you stay forever young.

C'était encore loin ? Non, parce que, sérieusement, elle commençait à avoir mal aux jambes. Cela faisait bien une bonne heure qu'elle marchait, et elle n'était pas encore arrivée à destination. Mais bon, le parcours en valait la chandelle, non ? Cette opportunité n'était pas donnée à tout le monde, et malgré son mal de jambe qui augmentait progressivement, Nerea restait parfaitement consciente de la chance qu'elle avait. Elle ne savait pas trop pourquoi elle avait été choisie, mais bon, elle s'en fichait un peu. L'essentiel était ce qu'elle avait sous les yeux, présentement, et aussi ce vers quoi elle se dirigeait. Il ne faisait pas trop chaud, en plus, juste ce qu'il fallait, avec cette légère brise qui venait lui effleurer la peau et se glisser quelque peu dans ses cheveux. Il y avait cependant comme une sensation de picotement sur sa peau, au niveau de l'un de ses poignets, sur le dessus. Et elle avait beau essayer de ne pas y faire attention, c'était de plus en plus insistant. Mais bon, ce n'était qu'un petit désagrément. Ça, plus le mal de jambes qui semblait peu à peu lui remonter jusque dans le dos. Il y avait aussi ce goût un peu étrange dans sa bouche, et, à bien y réfléchir, elle avait aussi la sensation d'avoir soif, comme après avoir respiré par la bouche trop longtemps. Mais elle voulait aller les voir, ces licornes. Flatter leur encolure, passer ses doigts dans leur crin, toucher leur corne, aussi, tant qu'à faire. Elle les apercevait se rapprocher de plus en plus d'elle, elles qui broutaient l'herbe arc en ciel, au milieu de cette immense plaine bordée de montages, et avec des cascades qui dégringolaient de ci de là, en faisant le bruit de clochette, ou presque. Le ciel était si bleu, et le soleil si lumineux qu'il était impossible pour la jeune femme d'essayer de trop y lever les yeux, parce que la lumière l'éblouissait trop, et après ça, elle voyait plein de faisceaux arc en ciel dans son champ de vision. En tout cas, ça y était, elle touchait pratiquement au but, encore quelques mètres et ce serait bon. Enfin, si toutes les désagréables sensations qu'elle pouvait ressentir décidaient de s'atténuer plutôt que d'augmenter en intensité. Nerea était à deux doigts de protester, genre, de hurler et de pester, même si personne ne l'entendrait, puisqu'elle était seule. Enfin, seule, pas tout à fait, elle entendait des gazouillis d'oiseaux, diffus et presque muets, mais tout de même présents à ses oreilles, et ce alors qu'elle ne voyait pas l'ombre d'une plume à l'horizon ! Il y avait aussi cette odeur fruitée ou florale, elle ne savait pas trop, qui se mettait soudainement à embaumer ses narines, alors que le sol sous ses pieds devenait de moins en moins solide, et elle, de plus en plus légère. Et puis, alors qu'elle tendait la main vers la licorne la plus proche ...

Elle avait envie de tousser. De boire, aussi. De ronchonner pour qu'on ferme les volets et qu'on la laisse dans la pénombre, parce que là, la lumière lui cramait littéralement la rétine, sans exagérer. Enfin, presque sans exagérer quoi ... Elle avait mal partout, avait la sensation d'avoir couru un marathon, ou bien de s'être faite rouler dessus par le véhicule du SWAT. Bien qu'elle n'ait encore jamais couru de marathon, parce que faire la course dans les couloirs de l'université pour ne pas arriver en retard, ça ne comptait pas. Et bien qu'elle n'ait jamais été écrasée par un véhicule du SWAT, ou par tout autre véhicule, d'ailleurs. Fort heureusement d'ailleurs, sans doute ! Mais bon, elle se disait que cela ne devait en rien être une sensation des plus appréciables et des plus agréables, dans les deux cas. Elle avait envie de se gratter, là, sur le poignet droit, alors que cette odeur délicieuse continuait de lui embaumer l'odorat. Et puis, au final, elle n'avait pas trop mal à la tête, et avait la sensation que, malgré la douleur qui la tiraillait un peu de tout partout, on l'avait mise dans du coton. Ou presque. En tout cas, elle n'était pas trop mal installée, ou plutôt pas trop mal allongée. Elle ignorait si elle reprenait pied avec la réalité, ou s'il s'agissait d'un nouveau rêve. Elle avait juste la sensation d'avoir dormi longtemps, et de se réveiller comme après mille ans, en mode Aurore. Ce dont elle se souvenait, de concret et de réel, c'était l'attentat à la Mairie, le professeur Kovalainen aussi, de ça, et puis aussi de ... ¡ Joder ! Elle avait carrément perdu les eaux en plein milieu hostile en fait ! D'un bond, ou presque, elle se redressait dans son lit, prenant alors pleinement conscience de là où elle était. A l'hôpital. A l'hôpital et, elle l'espérait très fort, en service maternité, parce qu'ailleurs, cela voudrait dire qu'il lui était arrivé une grosse tuile, et que, voilà, quoi, ça voudrait dire que cela ne présagerait rien de bon ! Se relever aussi vite lui tendit bien trop le dos pour qu'elle ne grimace pas, et il fallait ajouter à ça la sensation de lassitude et de lendemain de combat de boxe qui la saisissait entièrement. Tant et si bien qu'elle se laissa bien vite retomber en arrière, contre l'oreiller duveteux et moelleux, tout en fermant les yeux. Et en reprenant son souffle, aussi. Elle se retrouvait soudainement pleinement consciente du monde qui l'entourait, et recouvrait un à un ses sens, de sorte à ce qu'elle ait un peu l'impression d'entendre tout mille fois mieux qu'avant. Un sorte de gazouillis, ou de petit bruit tout doux tout léger. Et une fois encore, il y avait cette bonne odeur, rassurante et enveloppante, autour d'elle. Peut-être qu'il y avait un bouquet de fleurs, quelque part. Cela la poussa à se redresser un peu, en prenant le temps de le faire bien, et à ouvrir de nouveau les yeux. Mais en guise de bouquet de fleurs, elle tomba sur deux couveuse, côte à côte, au sein desquelles gigotaient doucement deux bébés. Ses bébés, à elle, sans doute. On n'allait quand même pas lui coller deux marmots qui n'étaient pas les siens. En guise de fleurs, donc, elle avait le droit à ses deux bébés, qui étaient donc bel et bien nés, et pas trop en mauvaise forme, visiblement, puisqu'ils n'avaient pas de fils branchés de tout partout, même s'il y en avait quand même quelques uns. Mais ils étaient en réalité plus que juste trois dans cette chambre. Car Letha était là, tout comme elle avait été là pendant l'accouchement, dont Nerea se rappelait progressivement quelques bribes, comme après la traversée d'un tunnel noir, sombre et sans fin. Et c'était sans doute elle, sa mère, Letha, qui sentait si bon, qui donnait envie à Nerea de se blottir tout contre cette odeur, pour en être entièrement enveloppée. Et là, sans savoir pourquoi, elle lui livrait les premiers trucs qui lui passaient par la tête.
    « J'étais avec des licornes, et il y avait juste un paysage à couper le souffle ... Elles étaient si blanches, et elles brillaient, aussi. Par contre, l'herbe était arc-en-ciel. ... Ils ont mis quoi dans ma poche d'anti-douleurs ? ... J'ai ... Je suis partie pendant combien de temps ? Il a l'air de faire jour, maintenant .... Ça fait longtemps que tu es là, à nous surveiller ? Désolée, j'parle beaucoup, mais j'arrive pas à réaliser ce qui vient de se passer ... »
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MessageSujet: Re: May you stay forever young ⚔ Letha   May you stay forever young ⚔ Letha Icon_minitimeMar 21 Juin 2016 - 15:27

hold her hand, And show her some beauty.
— nerea castellanos & letha castellanos —
But by the time the first bombs fell We were already bored. We were already, already bored. Sometimes I can't believe it I'm movin' past the feeling. Sometimes I can't believe it I'm movin' past the feeling again. Kids wanna be so hard, But in my dreams we're still screamin' and runnin' through the yard. And all of the walls that they built in the seventies finally fall, And all of the houses they built in the seventies finally fall. — the suburbs.

La ville de Radcliff, elle avait ce côté carrément insupportable, il se passait des trucs de fous tous les deux jours, c’était difficile de savoir où donner de la tête. Depuis qu’elle était arrivée en ville au début de l’année, Letha avait l’impression d’avoir déjà tout vu. C’était n’importe quoi cette ville et y avait pas grand monde pour essayer de faire quelque chose. Elle, elle essayait ou du moins, elle l’avait fait. Maintenant, elle ne savait plus trop ce qu’il y avait à faire pour essayer d’arranger les choses. C’était le bordel en ville et encore, c’était gentil de dire ça comme ça. Elle s’était retrouvée coincée dans une grande roue pendant une fête foraine qui avait complètement pris feu. Elle avait traité des tas de dossiers qui n’avaient ni queue ni tête. Maintenant, y avait toutes les histoires à la mairie, l’ancien maire qui avait été destitué et ce n’était pas une mauvaise chose. De nouvelles élections, et, fort heureusement, c’était la petite blonde qui avait gagné. Letha elle avait prévu de rester tranquillement au poste de police à regarder le discours de la nouvelle maire de Radcliff. Elle avait été là, les pieds sur son bureau, une salade entre les mains à écouter ce que la petite blonde avait à dire. Elle était forcément mieux que Lancaster, c’était déjà ce qu’elle avait pensé pendant les élections alors que les deux candidats présentaient leurs idées. Et puis, elle la connaissait un peu cette fille. Quelques mois plus tôt elle avait elle aussi travaillé au poste de police. Elle avait été du genre pas mal motivée et déterminée à régler les choses de façon juste. Mais elle avait fini par partir en congé maternité, à croire que tous les bons flics du commissariat avaient fini par se barrer à un moment, pour ne laisser place qu’aux plus corrompus. Elle avait dû l’avoir son bébé en tout cas à en juger son apparence, puis il était plutôt sympa le tailleur qu’elle portait. Elle en était arrivée là, à détailler le style vestimentaire de la fille qui parlait à la télé plutôt que de vraiment écouter son discours.

Elle disait pourtant des trucs bien, mieux que la merde que Lancaster avait pu raconter quand il avait été à sa place, mais elle avait du mal à se concentrer Letha. Toutes les histoires de cette ville, elles avaient tendance à la rendre complètement folle, alors y avait vraiment des moments où elle trouvait ça plus évident de ne pas trop s’en mêler et pourtant, c’était censé être son métier d’être mêlée à tout ça. Quoi que ces derniers temps, elle était plus concentrée sur son rôle de mère qu’elle venait tout juste de retrouver et celui de grand-mère qui allait bientôt s’imposer à elle. Grand-mère. Le mot lui arracherait presque quelques frissons. Elle n’était quand même pas si vieille et puis, on lui disait souvent qu’elle faisait moins que son âge. Elle avait peut-être atteint la quarantaine récemment, mais elle pouvait encore prétendre n’en avoir que trente-cinq alors, c’était toujours un peu dur de se dire qu’elle allait être grand-mère et pourtant, elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour être la meilleure grand-mère du monde. On ne lui avait pas laissé assez le temps de prouver qu’elle pouvait être une excellente mère, parce qu’Absalon avait fini par partir avec Nerea, la laissant elle complètement seule  et sans la moindre explication. Elle avait d’abord imaginé le pire, avant de se dire que non, c’était impossible qu’il soit arrivé malheur à sa fille et à son mari, alors elle s’était accrochée à l’idée de les revoir un jour. C’était chose faite maintenant. Après huit ans de recherches, huit années de sa vie complètement gâchées, elle avait retrouvé sa fille et son mari, même si avec son mari ce serait toujours compliqué, si bien qu’à présent, ils étaient en instance de divorce, ça devrait aller vite puisque ni l’un ni l’autre ne s’opposait à ce divorce et niveau biens à partager, ils n’avaient plus grand-chose en commun. Ils voulaient juste annuler ce mariage qui ne rimait plus à rien depuis longtemps. Est-ce qu’elle pourrait recommencer sa vie après ça ? Même en étant déjà grand-mère ? Elle l’espérait, elle en avait besoin.

Elle sursauta quand soudain tout se troubla à l’écran, elle avait vu une explosion puis plus rien. Elle avait entendu aussi, pas dans la télé, mais en vrai. Parce que le commissariat n’était pas bien loin de l’hôtel de ville. Elle abandonna sa salade sur son bureau avant de quitter la pièce. Tout le monde dans le commissariat était autant paumé qu’elle, surpris par ce qu’il venait de se passer. Peu de temps après la première explosion y en avait une deuxième qui s’était fait entendre. Merde, c’était quoi ce bordel ? Y avait plein de policiers qui étaient d’ores et déjà envoyés sur les lieux pour voir ce qui venait de se passer, arrêter la personne responsable si possible. Cette ville avait vraiment un problème. Malgré son tailleur et ses talons hauts, Letha avait également prévu de se rendre sur les lieux, quand son téléphone sonna, sa fille était en train d’être transportée à l’hôpital. Entre aller aider cette ville et partir voir sa fille, le choix était vite fait. Absalon était déjà parti à la mairie, elle avait quand même pris le temps d’envoyer un message pour le prévenir, parce que Nerea, c’était également sa fille, mais vu comment le réseau était brouillé, elle pouvait parier que le message, il ne l’aurait que beaucoup plus tard. Tant pis, elle, elle s’était rendu jusqu’à l’hôpital, évitant soigneusement le centre-ville, quitte à faire un long trajet. Elle était de toute façon arrivée à l’hôpital avant l’ambulance qui transportait sa fille. Elle l’avait quand même retrouvée et quelques heures plus tard, les bébés étaient nés. Ça y est, maintenant, elle était vraiment grand-mère, un coup de vieux dans la tronche, mais aussi beaucoup de joie, parce que les deux gamins étaient en bonne santé et ils étaient vraiment beaux. Nerea aussi elle allait bien, même si elle s’était endormie. Elle avait besoin de repos, c’était compréhensible. Depuis la fenêtre de la chambre, Letha pouvait voir les ambulances qui faisaient des allés et venus aux urgences pourtant, ça faisait des heures et heures que les explosions avaient eu lieux, mais, c’était encore la pagaille. Elle n’avait encore aucune idée de l’étendu des dégâts, mais pour ce qu’elle voyait depuis la fenêtre de cette chambre, ça avait l’air vraiment grave. Les explosions avaient été vraiment fortes, le nombre de blessés et de morts allaient être conséquent. Au moins, Nerea allait bien. Quant était-il de Mason ? Elle avait envoyé un message auquel elle attendait toujours une réponse, mais elle le voyait difficilement s’être pointé à ce discours, alors ça devait aller pour lui aussi. Elle l’espérait vraiment, quand bien même les choses n’étaient pas franchement faciles entre eux deux. Elle avait dormi à l’hôpital elle, sur un fauteuil dans la chambre de sa fille, rentrer chez elle aurait été de toute façon trop compliqué. Elle avait été réveillée de bonne heure, elle avait déjà avalé des litres de cafés et enfin, la voix de sa fille la tira de ses songes. Un sourire aux lèvres, elle s’était rapprochée de son lit pour venir lui serrer la main. « Je sais pas ce qu’ils ont pu mettre là-dedans, mais ça devait être de la bonne … » Elle lui adressa un sourire, fallait quand même avouer que le récit de Nerea donnait l’impression qu’elle avait été bien droguée, mais ce n’était pas le cas, avec son passif, les doses d’antidouleurs étaient faibles. « Je suis restée toute la nuit. C’est le bazar de toute façon en ville … » C’était bien peu dire.  « Tu as dormi toute la nuit, là il est … » Elle regarda sa montre avant de continuer sa phrase. « 9h30 du matin. Les bébés dorment encore. » D’un geste de la tête, elle désigna les deux couveuses non loin du lit. « Tu veux les voir ? » Sans les réveiller, parce que ce serait une mauvaise idée de réveiller des bébés endormis, mais, elle pouvait bien traverser la pièce pour aller regarder ses bébés, ils étaient si beaux en plus. Si elle avait besoin, y avait une chaise roulante, ça pouvait toujours servir, quand bien même la chambre n’était pas bien grande.
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MessageSujet: Re: May you stay forever young ⚔ Letha   May you stay forever young ⚔ Letha Icon_minitimeMer 6 Juil 2016 - 18:51

May you stay forever young
May you grow up to be righteous, may you grow up to be true. May you always know the truth and see the lights surrounding you. May you always be courageous, stand upright and be strong. May you stay forever young. May you have a strong foundation when the winds of changes shift. May your heart always be joyful, may your song always be sung. May you stay forever young.

Cela serait mentir de la part de Nerea que de prétendre qu'elle n'avait jamais rêvé de cet instant. Jamais ardemment espérer qu'un jour, une situation comme celle-ci survienne. Elle n'avait pas perdu sa mère à un âge où on ne se rappelle de rien, bien qu'elle devait le reconnaître, ses souvenirs lui avaient tout de même joués des tours, une situation favorisée par son propre père autant que par elle, quoi qu'elle en fut inconsciente pendant longtemps concernant sa propre responsabilité. Cela avait été ainsi, et pas autrement, durant bien des années, ses questionnements et ses inquiétudes se heurtant alors quelque peu au mur de silence et de secret que lui avait imposé son père. Malgré tout, malgré tout ça, toute cette situation, tout ce micmac et ce sac de noeuds bien mêlés les uns avec les autres, cela n'avait pas empêché la jeune femme d'espérer très fort qu'un jour, elle se retrouverait ainsi, en face de réveil après son accouchement, avec sa mère tout auprès d'elle. Pour partager ce moment ensemble, cette passation de flambeaux, cette expérience désormais commune qu'était celle de la maternité. Cependant, Nerea devait bien l'avouer, même si son imagination avait toujours été des plus prolixes et originales, jamais elle n'avait réellement conçu que, la première fois où elle deviendrait mère, elle réussirait réellement à vivre ça en présence de sa propre mère, et suite au contexte et aux circonstances présentes ... Les choses étaient censées s'être arrangées, pour elle comme pour tous les autres transmutants, ainsi que pour la population lambda en général, et ce parce qu'un nouveau maire avait été élu, et qu'il s'agissait en l'occurrence d'une transmutante. Mais, non, visiblement non, il y en avait qui continuait de vouloir imposer leur volonté et de vouloir faire leur loi. Cela n'avait rien de surprenant, et Nerea n'avait pas été assez naïve pour se mettre à croire qu'on verserait désormais dans un monde tout doux, tout sucré, tout rose et tout barbe à papa. Elle avait assez de jugeote et de pertinence pour savoir que cela ne serait jamais le cas, et pour espérer, d'ailleurs, que cela ne finisse jamais ainsi. On s'ennuierait grandement, et puis, le trop sucré, elle n'avait jamais été trop pour, elle. Elle préférait de loin les saveurs épicées, et pas que parce qu'elle était née d'un père dont les parents n'étaient rien d'autres que des hispaniques ! Dans la vie, le plan-plan, le commun et le basique, cela ne l'avait jamais attiré, même si sa vision et son raisonnement étaient sans nul doute fausser de par le fait que, étant celle qu'elle était, et bien on ne pouvait pas vraiment dire qu'elle avait quoi que ce soit de commun et de basique !

En tout cas ... En tout cas, sa mère était là, et c'était une bonne nouvelle. Elle n'avait pas réellement pu avoir énormément de nouvelles de sa part durant les très récents évènements, déjà parce qu'elles ne se trouvaient pas ensembles au même endroit, et ensuite parce que, tout s'étant enchaîné si vite, et le réseau téléphonique s'étant vite retrouvé surchargé ... Et bien, pour communiquer, cela n'aurait pas été top. Sans parler du fait que Nerea avait eu très vite d'autres choses à faire que de tenter de joindre sa mère. Sans vouloir offenser Letha, une fois que le travail avait commencé, la jeune femme n'avait pu se focaliser sur rien d'autre que ça, ou presque ! Et puis, après, il y avait sans nul doute eu l'accouchement, et tout le reste. Et, là, elle émergeait tout juste, reprenait à peine pied avec la réalité, et encore ... Elle se sentait encore un peu vaseuse, et se sentait aussi encore un peu les deux pieds entre son sommeil et son réveil. Comme entre deux mondes différents, mais parallèles, sans immédiatement trop savoir lequel des deux était le bon, celui qui était réel et non induit et construit de toute pièce par les anesthésiants et anti-douleurs que l'on n'avait sûrement pas manqué de lui injecter ! Oui, tout ceci devait être dû aux substances qu'on lui avait refilé, et visiblement, Letha pensait la même chose. Ah, Letha ... Elle ne fronçait pas les sourcils, n'avait pas le regard empli d'inquiétude, ou de peur, pas comme celui d'Absalon quand Nerea avait repris connaissance après son overdose. La situation était tout à fait différente, et, la preuve, sa mère était là quand elle avait été absente lors de l'overdose, alors qu'Absalon était présentement absent, alors qu'il était au chevet de sa fille lorsque ... Bref. Ce n'était sûrement pas le moment de penser à ça, et puis, à vrai dire, oui, Nerea était encore en train de légèrement naviguer entre deux eaux là ... Pas assez, cependant, pour ne pas retenir les quelques infos que lui donnaient sa mère concernant les évènements en ville, et plus largement, hors de cette chambre d'hôpital. Du coup, oui, on était maintenant demain, visiblement, et c'était encore le sacré bazar en ville. En même temps, vu ce qui s'était passé, cela n'avait sans doute absolument rien d'étonnant, n'est-ce pas ? De toute façon, elle zappait tout le reste, et, égoïstement, se mettait à ne plus exactement en avoir tout de suite quoi que ce soit à faire de ce qui se passait dehors. Parce que Letha lui parlait des bébés, de ses bébés, et que, pfioo, c'était du très concret tout ça, maintenant. Nerea ne pouvait pas nier l'évidence, ni même fermer les yeux et espérer ou pas que tout ça soit fini au plus vite. D'une certaine façon, elle avait eu ce qu'elle voulait : elle avait accouché avant terme, et sa grossesse était à présent finie, alors que, maintenant, ça y était, les bébés étaient là. Pour de vrai, en chair et en os. Elle regarda les couveuses jumelles, en sentant son pouls s'accélérer, et sa déglutition se compliquer quelque peu, non sans finir par jeter un regard un peu paniqué vers sa mère.
    « Tu ... Tu crois que je peux ? Je veux dire, ils dorment, et puis ... Et puis ... Bah ... Je ... Je les ai tellement maudits et détestés. Ils doivent le savoir, non ? Et puis, j'ai pas su les garder avec moi jusqu'à la fin, je veux dire, ils sont prématurés, et tout et tout ... » Elle serrait fort cette main maternelle dans la sienne, non sans, sans doute, régresser psychologiquement d'une bonne vingtaine d'années en arrière, au moins. « Mais si tu me dis que c'est bon ... Alors c'est bon ... Hmm ? »
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MessageSujet: Re: May you stay forever young ⚔ Letha   May you stay forever young ⚔ Letha Icon_minitimeDim 31 Juil 2016 - 18:39

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But by the time the first bombs fell We were already bored. We were already, already bored. Sometimes I can't believe it I'm movin' past the feeling. Sometimes I can't believe it I'm movin' past the feeling again. Kids wanna be so hard, But in my dreams we're still screamin' and runnin' through the yard. And all of the walls that they built in the seventies finally fall, And all of the houses they built in the seventies finally fall. — the suburbs.

Avoir un enfant, ça n’avait jamais vraiment fait partie des grands projets de Letha. Un jour, peut-être, s’était-elle dit quand elle avait été plus jeune, mais certainement pas avant même d’avoir eu vingt ans. Elle n’avait certainement pas rejoint les États-Unis dans le but de devenir une ménagère, comme celles qu’on pouvait voir dans les séries télévisées. Elle avait rejoint le pays par ambition, parce qu’elle rêvait de voyager, parce qu’elle avait toujours planifié de quitter son pays natal quand elle ferait ses études. Mais dans ses plans, y avait pas eu de bébé ni de mariage, tout ça, ça avait été complètement secondaire à ses plans. Elle avait quitté son Australie natale à l’âge de seize ans, après avoir terminé le lycée, plus jeune que la plupart des autres gens ; c’était qu’elle avait eu des facilités qui plus jeune, lui avait permis de sauter des classes. Mais arrivée dans un pays étranger, encore bien jeune, Letha avait juste était complètement paumée. Elle avait été une gamine au milieu d’une ville dont elle le connaissait rien. Mais, l’histoire de Letha était banale ; elle avait rencontré un type, un peu plus âgé, carrément plus à l’aise dans ce pays qui pourtant n’était pas le sien non plus et il l’avait aidé, il l’avait épaulée et soutenue dans cette période de sa vie où perdre tous ses repères avait été vraiment compliqué pour la jeune femme qu’elle avait été. Alors, bien évidemment, elle était tombée amoureuse de celui qui l’avait tant aidée. Encore bien jeune, on aurait facilement pu penser que cette histoire n’était qu’une amourette, digne d’une adolescente et c’était ce que beaucoup de personnes autour d’elle avait pu penser. Ses parents en premiers, alors qu’elle n’avait de cesse de leur parler, dans ses lettres et autres coups de téléphone, d’Absalon Castellanos. Elle ne parlait plus que de ça, si bien que ses parents avaient presque commencé à penser que les études passaient après cette histoire d’amour et pourtant, ils n’avaient de cesse de lui rabâcher que les histoires d’amour, ça ne durait pas toujours, surtout à son âge, alors que les études c’était ce qui allait l’aider à construire son avenir. Elle n’avait pas prévu tout ça Letha et ses études étaient restées le plus important à ses yeux. Puis, elle était tombée enceinte, une imprudence dans leur histoire d’amour, une erreur qu’elle n’avait pourtant jamais regrettée et ce qu’importait ce qu’on pouvait en dire autour d’elle. C’était toujours la même chose, on lui disait qu’elle n’était pas prête, que c’était trop tôt et qu’elle était folle de gâcher ses rêves, ses projets, son ambition, pour ne devenir qu’une simple mère au foyer ; et pourtant, ça n’avait jamais été ce qu’elle avait été.

Letha, elle avait mis sa fille au monde, avec le soutien d’Absalon et elle avait continué ses études, elle avait continué à travailler dur pour atteindre ses objectifs. Elle était entrée au FBI, contre toute attente sans doute, alors même que trop de monde autour d’elle avait cessé depuis longtemps de croire en ses capacités, elle, elle n’avait jamais arrêté. Elle était devenue mère, agent du FBI, épouse et elle avait toujours su jongler entre sa carrière et sa famille. Letha, elle s’était longtemps cru être un modèle de réussite, parce qu’elle avait été cette fille qui n’avait jamais renoncé à ses rêves malgré les complications qui s’étaient imposées dans sa vie. Etre mère pourtant, on pourrait facilement penser que ça demandait beaucoup e préparation, parce que c’était une histoire de toute une vie, une responsabilité qui s’imposait un jour et dont on ne pouvait plus se défaire, plus jamais. Y avait des mères qui n’y arrivaient pas et ce n’était pas forcément de leur faute. C’était quelque chose de très compliqué, mais de très beau aussi du point de vu de Letha. Elle ne pouvait pas mentir à sa fille en lui disant de ne pas s’inquiéter que tout irait toujours bien, que ça allait être facile comme bonjour, parce que ce n’était pas le cas. Letha était bien placée pour savoir à quel point c’était compliqué. Elle avait été cette femme qui s’était interdit de vivre pendant des années et des années, parce qu’elle n’avait pas pu tracer un trait sur sa fille. D’un point de vue strictement professionnel, elle aurait pu l’admettre que sa fille était probablement morte depuis le temps, parce qu’un enfant qui disparaissait, selon les statistiques ne survivait pas plus de vingt-quatre heures. Mais les statistiques, elle n’avait jamais voulu les écouter et huit ans plus tard, elle y croyait encore à l’espoir de revoir sa fille en vie. Elle avait bien fait sans doute, parce qu’aujourd’hui elle était là avec elle. Ça avait été compliqué ces dernières années, privée de sa fille, Letha en avait beaucoup souffert et elle avait fini par ruiner tout ce qui aurait pu y avoir de bon dans sa vie, parce qu’elle pensait qu’elle n’avait pas le droit d’être heureuse sans Nerea et c’était avec cette idée en tête qu’elle avait repoussé Mason de sa vie. Au moins maintenant, elle avait retrouvé sa fille et peut-être qu’elle pouvait envisager de reconstruire sa vie. Elle ne savait plus trop commencent ça marchait pourtant, mais rien qu’à voir les deux magnifiques bébés que sa fille venait de mettre au monde, ce n’était pas franchement difficile d’imaginer que la vie puisse désormais être beaucoup plus belle qu’elle ne l’avait été pendant ces huit dernières années.

Alors oui, Letha, elle était bien placée pour savoir ce que ça faisait d’avoir un bébé quand ça ne faisait pas partie des plans qu’on pouvait avoir. Son histoire à elle, dans ses débuts, elle était beaucoup moins difficile que celle de Nerea, c’était certain. Elle, elle avait eu Absalon pour s’occuper d’elle et du bébé. Nerea, elle était toute seule et certainement peu désireuse de voir son ex revenir dans sa vie. Mais si y avait bien une chose que Letha pouvait lui promettre à présent, c’était qu’elle n’était pas et qu’elle ne serait jamais toute seule. Elle était là elle, après huit longues années d’absence, elle était là pour soutenir sa fille et elle n’avait pas l’intention de la laisser tomber. Elle savait également qu’Absalon serait là, il avait beaucoup de défauts c’était certain, mais il aimait sa fille, ça, elle n’en doutait pas une seule seconde Letha, alors il ne la laisserait pas tomber, elle pouvait en être certaine. « T’inquiète pas, ils le savent pas et qu’importe ce que tu as pu penser, faut pas t’en vouloir pour ça, okay ? » C’était facile de comprendre le ressenti de Nerea vis-à-vis de ces bébés, ça lui était tombé dessus à un moment difficile de sa vie, elle était jeune, le père des bébés n’était pas présent, alors tout ce qu’elle avait pu penser à un moment n’avait plus d’importance aujourd’hui. Si elle les détestait encore aujourd’hui, ils ne seraient pas là. Elle aurait pu avorter pour s’en débarrasser définitivement ou les donner à l’adoption, mais elle ne l’avait pas fait et y avait bien une raison à ça. « Et puis tu sais, beaucoup de jumeaux naissent avant terme. » Elle haussa légèrement les épaules. Y avait même des fois où les médecins provoquaient l’accouchement un mois en avance quand y avait deux bébés à faire naitre, alors elle n’avait pas de soucis à se faire, tout allait bien se passer. « Toi aussi tu étais un peu prématurée et tu vas bien, alors, ça va aller. » Y avait tellement de facteurs pour provoquer un accouchement qu’y avait quand même beaucoup de naissance qui se faisaient avant la date prévue, ce n’était pas un drame. Les médecins disaient que tout allait bien, alors, tout allait bien. « Mais oui, c’est bon. » Elle lui adressa un nouveau sourire avant de reprendre sa main, pourtant fermement enserrée dans celle de celle de sa fille, histoire d’aller chercher la chaise roulante. « Aller vient là. » Qu’elle ordonna presque, en tendant la main pour aider sa fille à se relever, histoire qu’elle vienne s’asseoir dans cette fameuse chaise. Elle venait de mettre au monde deux bébés, on pouvait bien lui épargner de marcher, même s’il n’y avait que quelques pas pour rejoindre les deux couveuses. Elle rapprocha le fauteuil des deux fameuses couveuses, pour que Nerea puisse voir les deux petits bébés qui dormaient encore à poings fermés. « Ils sont magnifiques hein ? » Elle en avait passé elle-même des heures à les observer. C’était un peu difficile de se dire qu’elle était leur grand-mère, ça lui donnait l’impression de se prendre une bonne dizaine d’années dans les dents, mais ils étaient parfaits ces bébés et elle, elle les aimait déjà, alors, elle ferait de son mieux pour être la meilleure grand-mère du monde.
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MessageSujet: Re: May you stay forever young ⚔ Letha   May you stay forever young ⚔ Letha Icon_minitimeLun 5 Sep 2016 - 19:27

May you stay forever young
May you grow up to be righteous, may you grow up to be true. May you always know the truth and see the lights surrounding you. May you always be courageous, stand upright and be strong. May you stay forever young. May you have a strong foundation when the winds of changes shift. May your heart always be joyful, may your song always be sung. May you stay forever young.

On disait si souvent qu'une maman, ça savait tout, tout le temps. Comme si ça avait des yeux derrière la tête, un 6e sens, surtout pour les conneries et dérapages de leur marmaille, et que ça lisait dans vos pensées. C'était un concept qui était assez étranger et incompréhensible aux yeux de Nerea. Elle n'avait aucun souvenir de sa mère, même si elle sentait que cela revenait, sans doute à mesure qu'elle la voyait, la savait prêt d'elle, et qu'elle faisait des efforts quasi surhumains pour briser cette sorte de barrière entre elle et ses souvenirs enterrés et dissimulés. Elle avait grandis sans elle, sans lui en vouloir, même si, bon, parfois, plus jeune, elle avait pu avoir certaines pensées assez furieuses à son égard. Mais tous les adolescents en ont, non, même lorsqu'ils vivent avec leurs deux parents ? En tout cas, en grandissant sans mère, elle n'avait jamais pu être la cible de ces super-pouvoirs maternels. Et il n'y a pas à y redire, si un père, ça ne remplace pas une mère, et bien, un père, ça n'a pas non plus les mêmes capacités surnaturelles qu'une mère ! Combien de fois Nerea avait-elle mené Absalon par le bout du nez, sans se faire griller à temps, voire même sans jamais se faire griller concernant certaines choses et certains dérapages ? Un nombre de fois innombrables, sans doute. Elle n'avait pas toujours pu se tourner vers lui lorsqu'elle avait des questions, des doutes, des interrogations. Un père ce n'est pas une mère, et en plus de ça, quand il se trouve que votre paternel à vous est le Sheriff de la ville, et bien cela ne vous pousse pas toujours à vous confier si aisément. Imaginez un peu d'évoquer une peine de cœur avec lui, au risque de le voir menacer votre ex de son arme de service, histoire de lui dire que s'il le revoit, il lui colle une balle dans les noisettes ! Et désormais ... Désormais, Nerea n'osait même pas imaginer ce que cela aurait pu être, pour elle, de gérer et de vivre sa grossesse, si Letha n'était pas revenue dans sa vie. A coup sûr, son père aurait été là pour elle, mais cela n'aurait pas été pareil. Certes, Absalon aussi savait ce que c'était que d'être un futur père, puis d'avoir un enfant. Mais ce n'était pas lui qui avait déjà porté un bébé, et il ne connaissait rien des changements et des troubles internes provoqués par une grossesse. Letha, si. Et Nerea lui serait éternellement reconnaissante d'avoir été là. Et d'être là, tout de suite, maintenant. Elle ne pensait pas un seul instant avoir pu espérer meilleure compagnie en réémergeant de son accouchement que la présence de sa mère. C'était avec elle qu'elle voulait être, parce qu'elle avait peur, qu'elle était assaillie de tout un tas de craintes, et qu'en plus de ça ... En plus de ça, elle sentait toujours autant les hormones jouer sur elle. Elles ne sont pas censées vous laisser en paix une fois que, ça y est, vous avez donné le jour à votre bébé, ou à vos bébés, quand il se trouve que vous avez mené une grossesse de jumeaux ? Visiblement, non. Visiblement, elles s'accrochaient, et au final, cela produisait un certain cocktail explosif, parce que tout un tas de nouvelles questions supra concrètes lui retombaient sur les épaules maintenant que les jumeaux étaient bel et bien là, et non plus des images sur les échographies. Ils avaient chacun deux bras, deux jambes, une tête, un cœur qui battait et des poumons qui faisaient se soulever leur thorax. Aucun retour en arrière n'était possible, pas plus que cela ne l'était, d'ailleurs, une fois passé un certain stade de la grossesse. Mais là, quand même ... Il n'y avait plus aucun risque de fausse couche ou de bébé mort né, mais toute une foule de nouveaux risques frappait déjà à la porte, et ça, ça ...
    « T'es sûre et certaine qu'ils le savent pas ? Les bébés, c'est pas comme les graines de haricot que tu mets dans du coton dans un bocal ? Tu sais, quand tu insultes un bocal et que tu dis des mots d'amour à l'autre, pour voir si un des pieds de haricots pousse plus vite que l'autre ? ... Et puis, on dit que les bébés reconnaissent le son de la voix de leur mère parce qu'ils l'ont entendu pendant tout le temps qu'ils étaient dans son ventre ... J'étais comment, moi ? »
Elle se gratta un peu l'une des mains, là où on l'avait perfusé avec elle ne savait trop quel produit. Ça piquait un peu, leur machin, et c'était désagréable. Mais elle serait suffisamment prudente pour ne pas arracher l'aiguille, au risque de déchirer un peu les tissus internes sous son épiderme. Il y aurait du sang partout, après, et ce serait franchement cracra. Nerea en connaissait un rayon, là-dessus, avec son passé et son passif de droguée, tout ça tout ça ... D'ailleurs, en parlant de drogues, cela lui apparaissait maintenant si étrange de s'en être montrée si dépendante, alors qu'elle ne ressentait pas vraiment le moindre envie ou le moindre besoin de replonger. De toute façon, aucun de ses parents ne la laisserait faire. Et, pas de chance pour elle, ou, au contraire, tip top pour elle, mais tous deux avaient accès un un sacré paquet d'avantages judiciaires, pénaux et sécuritaires de part leur métier respectif. C'est pire que tout, un parent flic, alors imaginez quand vous en avez deux, et qu'il se trouve d'ailleurs que l'un d'entre eux n'est pas flic, mais carrément Agent du FBI ! C'était la classe, quand même, d'avoir une mère Agent du FBI. Elle n'avait jamais demandé à Letha de lui montrer sa plaque, mais cela la tentait, parfois, juste pour le plaisir, ou juste pour s'amuser à jouer les gros bras en se regardant dans la glace et en brandissant devant elle le dît badge ! Peut-être que si sa mère refusait, elle pourrait demander à son collègue, là, l'Agent Leinquelquechose, pour qu'il l'aide à lui piquer le badge de Letha ? En tout cas, elle cessa de se gratter et reporta son attention sur sa mère lorsque celle-ci tenta de la rassurer en mettant en avant le fait que cette situation de prématurité n'était finalement peut-être pas si anormale que ça, comptes-tenus du caractère gémellaire de l'accouchement. Et Nerea entrouvrit légèrement la bouche en se voyant dire que, elle aussi, elle avait été un peu prématurée. Elle le savait déjà, bien sûr, mais, là, étrangement, c'était la première fois que ça faisait 2 et 2 dans son esprit.
    « T'as sans doute raison ... Mais vous n'avez pas eu super peur quand je suis née ? Je veux dire ... Déjà que vous étiez jeunes, en plus, je suis arrivée plus tôt que prévu dans vos vies ! »
Un grand sourire illumina ses traits pourtant fatigués lorsque sa mère prit des airs de commandeuse en chef pour lui dire de se lever. C'était amusant, pour elle, de voir sa mère entrer pleinement dans son rôle, et pourtant, les soucis avec l'autorité, Nerea connaissait, et elle n'aimait pas du tout se voir dicter sa conduite. Se lever, et se mettre debout, cependant, cela la fit un peu grimacer. Sérieusement, elle avait la sensation d'avoir couru fait triathlon en mode Iron Man, ou bien de s'être faite écraser par un char, au moins ! Elle se sentait bien plus affaiblie qu'à l'accoutumée, mais c'était sans doute normal et attendu. Elle venait juste d'accoucher, après tout, sans parler des évènements qu'elle avait vécu juste avant de sentir les premières contractions. S'asseoir dans cette chaise roulante fut comme une vraie bénédiction pour elle. L'engin médical n'était sans doute pas des plus ergonomiques, mais pourtant, Nerea avait la sensation d'avoir les fesses enfoncées dans du satin tout moelleux. Peut-être qu'elle pourrait s'amuser à faire la course dans les couloirs après ?! Non, c'était bien trop puéril, et elle ne voulait plus quitter ses fils dès lors que son regard se posa sur eux. Elle se retint de se coller tout contre les parois des couveuses, le nez écrasé et les deux mains plaqués dessus. Elle risquerait de leur faire peur, non ? En tout cas ... L'émotion lui étreignait la voix, et elle regardait ses enfants avec des yeux grands ouverts, pétillants, de faon, sans doute.
    « Alors il n'y a pas que moi qui trouve qu'ils sont juste les plus beaux bébés du monde ? ... C'est moi qui ai fait ça ? C'est moi. » Par réflexe et besoin, elle attrapa l'une des mains de Letha, et la serra tout contre sa joue, non sans relever les yeux vers sa mère. « Je les ai réussi Maman. »

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MessageSujet: Re: May you stay forever young ⚔ Letha   May you stay forever young ⚔ Letha Icon_minitimeDim 9 Oct 2016 - 19:20

hold her hand, And show her some beauty.
— nerea castellanos & letha castellanos —
But by the time the first bombs fell We were already bored. We were already, already bored. Sometimes I can't believe it I'm movin' past the feeling. Sometimes I can't believe it I'm movin' past the feeling again. Kids wanna be so hard, But in my dreams we're still screamin' and runnin' through the yard. And all of the walls that they built in the seventies finally fall, And all of the houses they built in the seventies finally fall. — the suburbs.

Letha avait l’impression d’avoir trop souvent manqué à son rôle de mère, pour la simple raison qu’elle n’avait pas été là, aux côtés de sa fille quand cette dernière avait pu avoir besoin d’elle. Ce n’était pas qu’elle n’avait pas eu envie d’être là pour la soutenir, ce n’était pas qu’elle n’avait pas voulu s’occuper de Nerea, c’était plutôt qu’on ne lui avait pas laissé l’occasion d’être aux côtés de sa fille pour s’en occuper, pour la soutenir dans les moments difficiles. Malheureusement, Absalon avait décidé de la tenir à l’écart de la vie de sa fille, pour des raisons qui avaient dû lui sembler bonnes sans doute, parce que ce qui était ressorti de la discussion qu’ils avaient eu, c’était qu’il n’avait pas pensé à mal, il avait juste cru protéger leur fille, la protéger elle, parce qu’elle était l’humaine de la famille et qu’elle n’aurait jamais dû avoir à être confrontée aux hunters. Il avait cru agir du mieux qu’il pouvait, mais aux yeux de Letha, ça n’avait pas été le cas. Elle pensait que tout aurait été beaucoup plus simple s’ils étaient restés ensemble. Il aurait dû savoir qu’elle l’aimait avec sa mutation, qu’elle aimait Nerea avec la sienne et que si cette histoire devait la mettre en danger alors même qu’elle n’était qu’une humaine qui n’avait rien à voir avec ce conflit. Letha, elle savait qu’elle aurait eu la force de tout affronter, pour l’homme qu’elle aimait, pour leur fille. Mais Absalon ne lui avait pas laissé le choix et peut-être qu’il avait juste paniqué, qu’il avait agi du mieux qu’il le pouvait, mais il avait eu tort et quand bien même aujourd’hui la rousse essayait de passer à autre chose, y aurait toujours une partie d’elle qui lui en voudrait à Absalon, pour l’avoir privé de sa fille comme il l’avait fait. Au moins, maintenant, ils allaient pouvoir divorcer, elle allait pouvoir espérer reprendre sa vie, même si huit années c’était pas si facile à récupérer, ce divorce, ça lui rendrait une liberté dont elle s’était privée pendant trop longtemps, mais ce n’était pas ça qui allait l’aider à retrouver sa place légitime auprès de Nerea, ce n’était pas ça qui allait effacer son absence à ses côtés pendant tant d’années.

Elle ne savait pas trop Letha, si elle pourrait un jour trouver un moyen d’effacer son absence aux côtés de sa fille pendant huit longues années. Elle n’était pas sûre que quoi qu’elle fasse, ça puisse vraiment un jour donner l’impression qu’elle avait toujours été là pour Nerea, qu’elle avait toujours pris soin d’elle comme était censé le faire une mère. Peut-être qu’y aurait toujours, dans les souvenirs de la jeune femme, comme dans les siens, ces huit années pendant lesquelles elles avaient été séparées. Ce qu’elle savait Letha, c’était qu’elle n’avait jamais laissé tomber, même quand on lui avait dit qu’elle perdait son temps, qu’elle ne faisait que courir près des fantômes, elle avait continué de chercher, continué de fouiller et ça lui avait permis de la retrouver sa fille et maintenant, elle n’avait plus l’intention de la laisser tomber. C’était déjà ça, sans doute. C’était mieux que rien, mieux que si elle avait refait sa vie, là-bas à Washington en se disait que Nerea et Absalon étaient morts et qu’elle ne les reverrait plus jamais. Elle avait essayé à un moment, quand elle avait commencé cette relation avec Mason, mais elle avait fini par se raviser, changeant d’avis et le repoussant parce qu’elle ne pouvait simplement pas se permettre de passer à autre chose. Y avait son mariage, y avait Nerea et elle ne pouvait pas tourner le dos à tout ça. Être mère ça avait été ce truc trop important dans sa vie pour qu’elle puisse y renoncer si facilement et elle espérait que Nerea puisse ressentir ça aussi pour les des bébés qu’elle venait de mettre au monde. Elle écarquilla les yeux suite aux propos de Nerea. « Hein, quoi ? » Elle n’avait pas compris un mot de ce qu’elle racontait, mais elle secoua la tête pour se reconcentrer sur ce qui importait vraiment, au-delà des histoires de bocaux et de haricots auxquelles elle n’avait absolument rien compris. « Ouais, les bébés peuvent reconnaitre la voix de leur mère, mais pas comprendre les mots. Toi, je t’endormais en te récitant mes cours de droit et de criminologie, est-ce que tu en as le souvenir ? » Fallait bien qu’elle jongle entre ses études et le bébé qu’elle avait mis au monde, alors elle avait fait de son mieux pour réviser tout en s’occupant de Nerea, mais elle mettrait sa main à couper qu’elle ne s’en souvenait absolument pas des choses qu’elle avait pu lui raconter quand elle était toute petite. Bien entendu, elle s’était mise aux histoires classiques pour enfant bien assez tôt, mais elle ne savait pas si à vingt-deux ans, Nerea se souvenait de celles-là aussi.

C’était normal de s’inquiéter de ce que pouvait penser son ou ses enfants, de se demander s’ils seraient en bonne santé quoi qu’il arrive, mais il fallait aussi savoir faire taire ces peurs pour profiter du moment, garder de bons souvenirs de la naissance de ses enfants, c’était important. Elle en avait encore elle, même si l’accouchement avait eu lieu beaucoup plus tôt que prévu. « J’étais en plein cours à la fac quand le travail a commencé, alors j’te laisse imaginer la panique. Mais au moment où ils t’ont mise dans mes bras, j’ai oublié toute la peur, la panique et les questions qu’avoir un enfant à mon âge pouvait soulever, j’étais juste heureuse. » Ça avait été l’un des plus beaux jours de sa vie, sans aucun doute et elle s’en souvenait bien, même si ça remontait à plus de vingt ans maintenant. Elle se disait qu’elle ne l’oublierait jamais ce jour, elle n’en avait pas l’envie. Pour l’instant, tout ce qu’elle avait voulu, ça avait été conduire Nerea en face de ses enfants, elle ne lui avait laissé qu’à moitié le choix. Letha, elle savait s’imposer, malgré sa petite taille, son allure frêle, elle avait eu à faire à des mecs beaucoup plus impressionnant que Nerea, alors elle savait se faire obéir et respecter, assez pour que sa fille accepte de se lever. Elle l’avait aidé à se mettre dans la chaise roulante, avant de la rapprocher des couveuses. « Non, y a pas que toi. Ils sont vraiment les bébés les plus beaux du monde. » Nerea aussi, elle avait été le bébé le plus beau du monde. Tout comme ses enfants à elle étaient indéniablement les plus beaux du monde. « Oui c’est toi. » Qu’elle répondit avec un sourire sur les lèvres avant de caresser la joue de la jeune femme. « C’est un talent de famille de réussir aussi bien les bébés. » Elle avait aussi l’impression d’avoir bien réussi la sienne, Nerea qui serait toujours parfaite à ses yeux, qu’importait les années qui avaient pu les séparer. Elle ne savait pas trop si sa mère à elle, avait eu un talent pareil. Elle ne pouvait pas prétendre être parfaite et elle s’était souvent engueulée avec son frère et sa sœur pour savoir qu’ils ne l’étaient pas non plus, qu’ils ne l’avaient pas été en tout cas, parce que son frère était mort et que sa sœur, elle n’avait pas eu de ses nouvelles depuis des années maintenant.

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MessageSujet: Re: May you stay forever young ⚔ Letha   May you stay forever young ⚔ Letha Icon_minitimeDim 30 Oct 2016 - 22:39

May you stay forever young
May you grow up to be righteous, may you grow up to be true. May you always know the truth and see the lights surrounding you. May you always be courageous, stand upright and be strong. May you stay forever young. May you have a strong foundation when the winds of changes shift. May your heart always be joyful, may your song always be sung. May you stay forever young.

Il ne fallait pas se laisser berner. Nerea en avait pas mal dans le ciboulot. Tant et si bien qu'elle avait été diagnostiquée enfant précoce, et qu'elle avait eu son diplôme de fin de lycée à un âge plus jeune que celui de ses petits camarades. Son père n'avait rien fait pour la pousser à faire mieux, pour faire d'elle un petit génie à lunettes en cul de bouteille, qui ne savait décoller son regard de ses livres tout poussiéreux pour se nourrir et se laver, et encore. Bien au contraire. Peut-être parce que la catégorisation, ça le connaissait, lui qu'on voyait le plus souvent en tant que Sheriff et non en tant qu'Absalon, juste Absalon, ou lui aussi qui avait certainement dû se traîner l'étiquette du latino ou de l'hispanique de service dans des contrées pas forcément les plus mixtes, hétéroclites, diversifiées et tolérantes du pays. Pour preuve, Nerea elle-même avait pu souffrir, ou pas, de certains quolibets dans le même genre. Ou pas, parce que de se laisser faire et de se laisser marcher sur les pieds, cela n'avait jamais été son truc. Et quand on a un père flic, Sheriff, de surcroit, et qu'il vous ait souvent arrivé d'aller faire vos devoirs de collège au Poste de Police en attendant que votre père ait fini sa journée, il vous devient bien plus aisé d'essayer d'aller faire du charme à un adjoint un peu jeune, un peu hésitant et un peu nouille, et aussi un peu incapable de tenir tête à une jeune ado'. Et dans cette configuration là, il vous devient alors à vous peut-être un peu plus facile de vous faire enseigner deux-trois techniques d'immobilisation rapide ou de krav-maga. Alors non, Nerea n'avait pas été élevée et éduquée pour exploiter jusqu'à outrance ses capacités intellectuelles un peu plus performantes que la normale. Son père l'avait juste laissée être une adolescente comme les autres, même s'il y avait eu de sacrés couacs. Et de cette éducation là comme de certains autres facteurs, la jeune femme conservait une certaine tendance à toujours vouloir se référer à des exemples de la vie quotidienne pour ne pas partir dans des théories sans queue ni tête et sans caractère concret. D'où ses allusions assez récurrentes à des expériences passées, et d'où, aussi, sa tendance, à parfois vous sortir des trucs très étranges et sans rapport primaire avec la conversation et le sujet en cours. Et visiblement, elle piégeait tout autant sa mère qu'elle piégeait de parfaits inconnus ou presque. Mais cela ne devait nullement peinée Letha ou quoi que ce soit, parce qu'Absalon lui-même en était souvent réduit au même sort ! Et partie comme elle l'était, il y avait de fortes chances pour que Nerea ne cesse pas de si tôt son petit manège !
    « Des scientifiques ont mis au point des expériences visant à voir si la teneur d'une musique et les émotions qu'elle véhicule peuvent avoir une influence sur la croissance des plantes ... Absalon dit que j'ai toujours eu tendance à être d'une curiosité sans bornes et à partir du principe qu'on comprend toujours de quoi je parle ou ce à quoi je fais référence ... » Elle lui offrait un petit sourire d'excuses qui se voulait aussi attendrissant. C'était stupide, sans doute, d'essayer de jouer au bébé faon, parce qu'elle avait passé le cap des 20 piges, qu'à cet âge là, un tel comportement verse aisément dans le puéril, et qu'en plus de ça, sa mère n'avait pas l'air de lui reprocher quoi que ce soit présentement. Sa mère, justement, répondait à la question qu'elle venait de lui poser, ce qui tira un petit rire d'entre les lèvres de Nerea, qui finit par se gratter un peu le derrière du crâne en mode petite culpabilité de la fille qui a fait des bêtises et se doit de les reconnaître même si c'est pas top. « Non, je m'en souviens pas du tout ... Tellement pas, d'ailleurs, que, concernant le droit ... Et bien disons que Pap... Absalon a dû à plus d'une reprise utiliser son statut hiérarchique pour enterrer des affaires et enfermer des squelettes dans le placard ... Par contre, concernant la criminologie ... Nan, en fait, j'm'en souviens pas non plus. Et je suppose que mes études ont surtout à voir avec le fait d'être fille de flics plutôt que de me souvenir de tes lectures du soir ... »
N'empêche que ... N'empêche que ! Visiblement, son foutu petit caractère, elle l'avait bien ancré en elle depuis toujours, mais ça, elle le savait déjà. Seulement, là, elle se sentait comme toute contente d'en avoir à nouveau la confirmation. Même que ça lui tirait un sourire tout fier, et que cela lui faisait briller les yeux. Elle avait donc voulu faire une entrée remarquée dans le monde, et ne s'y était pas prise n'importe comment. Cool ! C'était bien mieux que d'être l'un de ces bébés qui s'attardent dans le ventre de leur mère au point où l'obstétricien doit déclencher lui-même le travail. Et aussi bien mieux que d'être de ces milliers de bébés qui arrivent pile à l'heure, et aussi bien mieux que d'être de ceux dont la seule petite prouesse est d'avoir réveillé leur mère en pleine nuit, ou d'avoir commencé à se pointer au petit déjeuner ou devant le flash infos. On se trouve des petite fiertés personnelles où on veut, après tout, y a pas à juger ! Juger c'est mal. En tout cas, un instant, Nerea se sentit quand même coupable, parce que Letha avait quand même dû baliser, et qu'en plus de ça ... En plus de ça, elle avait été sans le futur papa à ses côtés durant ces premiers instants de panique. Nerea ne pouvait pas exactement dire qu'elle connaissait, compte tenu du fait que ... En fait, si. Elle connaissait, mais n'avait pas encore le recul nécessaire pour bien analyser tout. Ses eaux à elle, elle les avait perdu en présence d'un de ses profs. Sans futur papa à l'horizon. Et durant l'accouchement, elle était entre deux vapes, là où, pour Letha, ça avait dû être différent. D'ailleurs, Letha, elle, elle avait été suffisamment consciente pour qu'on lui place son bébé dans les bras dès les premières secondes de vie de son enfant, a.k.a. les premières secondes de vie de Nerea ... En tout cas, là, elle ne savait pas si elle pouvait mettre ça sur le compte des hormones, mais elle avait grave envie de pleurer. C'était pas son truc de faire dans le grand sentimentalisme, d'avoir sans cesse le cœur à fleur de peau ou au coin des yeux. Sans avoir été élevée dans la street, la jeune femme n'était pas issue d'un milieu social des plus aisés, ou au sein duquel on l'avait gardée et protégée de la moindre petite blessure, du moindre petit risque. Son univers de vie à elle avait loin d'avoir été aseptisé, parce que c'était comme ça, et qu'elle avait vite été mise face aux risques et aux difficultés de la vie. Son père ne parlait pas sans cesse de ses journées au boulot, et il lui en épargnait les détails les plus sordides, mais elle n'avait parfois jamais manqué de le harceler de questions, quand lui rentrait crevé et qu'elle, elle s'enfilait un petit-déjeuner à 20h du sort, penchée au dessus de son bol de céréales avec un talk show en fond sonore sur la télé du salon ... Mais là, d'entendre sa mère complimenter les bébés, aller dans le même sens qu'elle concernant l'émerveillement et la fierté ... Pendant toutes ces années, elles avaient été privées l'une de l'autre. En plus de ça, Nerea avait vu ses souvenirs d'elle et de sa vie d'avant être plus qu'endommagés, diffus et confus, plein de brouillards, de doutes et d'oublis. Il n'y avait pas eu de cadeaux de fête des mères, de cadeaux d'anniversaire ou de cadeaux de Noël, de sa part à elle pour Letha, depuis toutes ces années. Alors ... Alors, le premier réel truc qu'elle espérait pouvoir vraiment lui offrir, c'était le fait d'être grand-mère.
    « On va avoir du souci à se faire, alors, quand ils seront en âge de faire craquer les cœurs ... Ils risqueraient de te faire arrière grand-mère avant l'âge ! » Et là, discretos, elle sentait sa voix un peu flancher par l'émotion, alors qu'elle essuyait rapidos une larme qui pointait au coin de l'un de ses yeux. « Ça va, tu m'en veux pas trop ? J'veux dire ... De te faire grand-mère avant même que t'ai tes premières rides, alors que je vais grave avoir besoin de toi parce que j'suis toute seule ? ... Et je t'ai pas fait trop peur, avec l'accouchement, l'explosion à la Mairie, tout ça quoi ? ... J'veux pas qu'on nous sépare, tu sais ... »
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MessageSujet: Re: May you stay forever young ⚔ Letha   May you stay forever young ⚔ Letha Icon_minitimeLun 28 Nov 2016 - 14:44

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But by the time the first bombs fell We were already bored. We were already, already bored. Sometimes I can't believe it I'm movin' past the feeling. Sometimes I can't believe it I'm movin' past the feeling again. Kids wanna be so hard, But in my dreams we're still screamin' and runnin' through the yard. And all of the walls that they built in the seventies finally fall, And all of the houses they built in the seventies finally fall. — the suburbs.

Pour Letha, ça ne faisait aucun doute, le plus beau jour de sa vie, ça avait été la naissance de sa fille. C’était un jour qui restait gravé dans sa mémoire et malgré le stress et la douleur que ça avait pu impliquer, y avait rien au monde, qui pourrait un jour remplacer dans ses meilleurs souvenirs, celui du moment où elle avait tenu sa fille dans les bras pour la première fois. Elle s’en souvenait si bien de ce petit bout de bébé qu’elle avait tant aimé, de tout son cœur dès le moment qu’elle avait appris qu’elle était enceinte. Elle en avait entendu, des commentaires sur sa grossesse. Qu’elle avait été trop jeune, qu’elle serait obligée de lâcher tous les rêves qu’elle pouvait avoir quand elle avait été plus jeune, que garder ce bébé était une erreur. Ses parents avaient été les premiers à le lui dire, persuadés qu’elle ne pourrait jamais s’en sortir avec tout ça. Mais Letha, elle n’avait rien voulu écouter. Elle avait décidé qu’elle était la seule à pouvoir décider de si c’était une erreur ou pas et elle avait décidé que ce n’était pas le cas. Alors, elle était allée au bout de cette grossesse et elle l’avait fait sans avoir le moindre regret. Elle avait toujours su que Nerea, elle en serait toujours fière, elle l’aimerait de tout son cœur. Ça avait toujours été le cas, depuis le premier jour jusqu’au jour d’aujourd’hui et pour les années à venir jusqu’à ce qu’elle pousse son dernier souffle. Jamais elle ne cesserait d’aimer et de croire en sa fille. Ça avait été cette motivation-là qui l’avait poussée à ne jamais abandonner pendant les huit longues années pendant lesquelles elles avaient été séparées. Un supplice dont elle avait cru ne jamais s’en sortir sans devenir complètement cinglée et au final, elle pouvait l’admettre, elle s’en sortait bien. Elle avait encore toute sa tête, malgré tout ce qu’elle avait pensé qui la rendrait folle, pendant tout ce temps.

Elle n’avait pas imaginé que lorsqu’elle retrouverait sa fille, elle deviendrait grand-mère dans la foulée. Fallait croire qu’elle tenait son imprudence de son père et elle. Parce qu’évidemment, Letha et Absalon, ils n’avaient pas non plus prévu d’avoir un enfant si jeune. Ça avait été une erreur, mais une belle erreur, de celle qui n’avait jamais été regrettée. Ça avait été moins facile pour Nerea, elle avait détesté les bébés dans son ventre, mais ça arrivait sans doute à beaucoup de mères, dans des conditions comme la sienne. Ça ne voulait rien dire. ce n’était pas parce qu’à un moment, elle avait pensé comme ça que maintenant tout était figé dans la roche et que ses enfants, ils lui en voudront pour le restant de sa vie. Non, évidemment que non. Rien n’était trop tard et Letha, elle savait que Nerea, elle pourrait faire une excellente mère, malgré son jeune âge ; c’était facile après tout de juger des parents sur leur âge, mais ça ne voulait rien dire, Letha elle espérait pouvoir dire qu’elle en avait été la preuve, au moins pour les années pendant lesquelles elle avait pu être avec sa fille, avant que son mari ne lui arrache cette chance, ce droit même, sans crier gare. Une rancœur qu’elle garderait toujours à l’égard d’Absalon, quand bien même elle faisait des efforts pour tourner la page. Elle ne pouvait plus passer son temps à lui en vouloir, maintenant, il fallait qu’elle avance avec sa vie, même si ça pouvait être dur après tout ça. Au moins, elle avait Nerea pour l’aider avec tout ça, la perspective de l’aider avec ces bébés, fallait quand même admettre que ça la motivait pas mal Letha, ça avait presque l’air d’une seconde chance qu’on lui offrait, d’être finalement présente pour sa fille et pour sa famille. Une chance qu’elle méritait, sans aucun doute, depuis tout ce temps à se s’infliger autant de temps, à s’interdire de vivre comme elle l’avait fait.

Aujourd’hui, Letha, elle pouvait le dire, elle était vraiment fière de sa fille, pour tout un tas de raisons, pour ces bébés qu’elle venait mettre au monde, mais aussi pour tout le reste. Elle était intelligente Nerea et ce qu’elle lui racontait, ça lui arracha un sourire. « Est-ce que ça marche du coup ? Sur la croissance des plantes ? » C’était bien curieux cette histoire d’après Letha. Elle n’était pas vraiment scientifique dans l’âme, elle avait été douée en tout, assez pour sauter plusieurs classes, mais maintenant c’était une autre histoire, elle avait laissé tout ça de côté depuis longtemps. Elle adressa un sourire à la jeune femme avant de hausser les épaules. « Tu vois, t’as pas de souci à te faire, tout se passera bien. » Ce qu’ils retiendraient, les petits, c’était tout l’amour qu’elle allait leur donner maintenant et elle le savait bien, Letha que Nerea elle en était capable. Elle sourit de plus belle à la suite de la réplique de sa fille. « Ouais, on va espérer qu’ils sachent se tenir eux, contrairement à nous. » Ouais, parce qu’elle aussi, elle avait rendu sa mère grand-mère plus tôt que prévu. Enfin, elle n’avait pas vraiment eu de problèmes avec ses parents, à part leurs jugements lointain, parce qu’ils avaient été en Australie. Au moins, Letha, elle n’avait pas l’intention de juger sa fille pour les choix qu’elle avait faire eu cours de sa vie et qui l’avait conduite ici, dans cette maternité. « C’est trop tard pour les premières rides, t’en fais pas. » Elle avait quarante ans, alors des rides, elle en avait, enfin, ce n’était pas vraiment le sujet. « Je ne t’en veux pas Nerea. T’inquiète pas, tu peux compter sur moi. » Elle déposa un baiser sur le sommet du crâne de la jeune femme pour appuyer ses propos. « Rien ne nous séparera, promis. » Elle la tiendrait sa promesse. Elle n’avait pas passé huit longues années de sa vie à rechercher sa fille, quitte à tout mettre entre parenthèses à côté, pour finalement s’enfuir en courant à la première difficulté, non, elle n’était pas comme ça Letha et franchement, elle était heureuse, aujourd’hui, d’être grand-mère, même si elle était un peu jeune, peut-être ; sûrement, qu’elle s’efforçait de se dire, pas prête à affronter la fameuse crise de la quarantaine qui n’allait peut-être pas tarder à s’imposer à elle.
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