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 I can't relate to a happy state (dukoeh)

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MessageSujet: I can't relate to a happy state (dukoeh)   I can't relate to a happy state (dukoeh) Icon_minitimeSam 2 Avr 2016 - 18:35

-noeh & duke-
I can't relate to a happy state…
C’était un de ces soirs où son esprit ne cessait de tourner, où ses pensées, quoi qu’il fasse, revenait à la charge encore et encore et où il ne pouvait pas se permettre de les noyer dans les brumes salvatrices de l’héroïne. Duke avait une règle simple, une consommation restreinte, contrôlée. Il devait garder le contrôle, c’était nécessaire. C’était d’autant plus vrai que ce soir, il jouait au Black Butterfly. C’était un lieu qu’il appréciait tout particulièrement et dans lequel il se sentait bien, pouvoir y jouer librement du piano, la seule activité qui lui ait vraiment plu de toutes celles auxquelles il avait pu s’adonner... c’était son échappatoire. Rentré tardivement de plusieurs visites, il n’aurait pas le temps de manger, qu’à cela ne tienne, il prendrait des snacks au bar avec son verre de bourbon habituel. Il était le seul à faire ça, manger, boire, fumer et jouer, le tout, sans jamais abîmer le piano, ça semblait beaucoup perturber. À croire que personne n’était capable de manger proprement, un comble. Avisant sa tenue, il fut pris d’une moue perplexe. Non, ça ne conviendrait jamais. Après une bonne douche, il se changea et prit enfin la direction du bar.
Ce bar, c’était un peu son autre domicile même s’il n’y passait pas tout son temps. Il s’y sentait bien, loin de la nervosité agacée qui l’étreignait en temps normal. Il était rare d’y voir des chasseurs et pour cause, le patron était un mutant avec un don très intéressant, il repoussait les indésirables et quand Duke l’avait découvert, il n’avait pas manqué de lui dire qui il était et de lui signaler ceux qui pourraient lui causer des ennuis. Depuis, il était le bienvenu et investissait de temps à autre dans l’affaire pour le plus grand plaisir du patron qui en avait profité pour remettre à neuf son zinc. Pas très professionnel pour un hunter de couvrir ainsi un mutant mais, il n’était plus à un paradoxe près, pas après son dernier soir de chasse.

Installé au comptoir en attendant son verre, il avisa les gens présents. Des habitués, de nouveaux visages, il y avait de tout, comme toujours. Il jeta un coup d’œil à l’heure et en profita pour commander un petit quelque chose à grignoter rapidement. Il avait largement le temps de se rempli un peu l’estomac avant de s’y mettre. Ça ne ferait pas grande différence mais, ça lui donnerait de quoi faire travailler sa digestion jusqu’à ce qu’il mange véritablement quelque chose. C’était bien plus facile à présent de se nourrir depuis que le couvre eu n’était plus. Les restaurants ouvraient plus tard, les bars aussi. La vie reprenait véritablement son cours et il était temps. Cette situation devenait étouffante pour tout le monde.
Rassasié pour quelques heures et cigarette allumée, il alla s’installer au piano et se mit à jouer, chantant parfois quand ça lui était réclamé. Il prenait les demandes mais, uniquement si ça lui plaisait. C’était un peu la norme au Black Butterfly, la musique était choisie par les musiciens, musiciennes, chanteurs et chanteuses. Il y avait même des heures ouvertes pour ceux qui n’étaient pas sous contrat. Lui ne l’était pas mais, juste parce qu’il n’avait pas besoin de cet argent. Il était payé en snacks et en boisson, rien d’autre et encore, il n’exagérait jamais. Il était un autre homme ici. Plus lui que partout ailleurs, même chez lui. Terminant son verre juste après son morceau, il fit signe pour en commander un autre, il ralluma également une cigarette tout en jouant un petit air mélodramatique d’une main en avisant un couple qui semblait se disputer. Ça aussi, c’était son truc au bar, détourner l’attention, désamorcer ce genre de mini conflit, ce qui n’empêchait pas que parfois, ça lui retombait très largement sur le coin du nez à un moment ou un autre. Certes, s’envoyer la femme d’un autre n’était pas particulièrement une bonne idée. Le mari c’était énervé quand il l’avait appris, lui jouait comme d’habitude et il ne s’était épargné un poing dans la figure que grâce à la subtile mutation du patron du bar. Depuis, il essayait d’éviter les femmes mariées ou casées, autant que faire se peut. Qu’y pouvait-il si certaines retiraient leur alliance pour sortir entre copines.
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Noeh Callahan
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MessageSujet: Re: I can't relate to a happy state (dukoeh)   I can't relate to a happy state (dukoeh) Icon_minitimeDim 3 Avr 2016 - 14:54

Noeh est posté devant le bar où il travaillait avant. Il sait pas très bien pourquoi il est là, maintenant, ce soir, pourquoi il est revenu surtout. Son cœur se serre un peu, quand la porte s'ouvre à cause d'un couple qui s'évade de l'endroit et qu'une légère musique se fait entendre. Une note ou deux de piano, le reste ne suit pas car la porte s'est déjà refermée. S'il n'avait jamais rencontré Adriel, il serait à l'intérieur de ce bar, à la place du pianiste. Ses doigts frôleraient encore et encore les touches du piano, son piano, pour faire vibrer les cœurs au rythme de mélodies tantôt douces, tantôt plus animées. Le piano lui manque, c'est indéniable. Pourtant, Noeh n'arrive même pas à approcher le sien dans le salon, à la maison. Il a appris que l'objet a été abîmé lors de l'attaque qui s'est produite sur le manoir, mais il n'a pas eu le cœur à prendre mesure de tout ça lui-même. Si l'étudiant a perdu beaucoup de choses dans cet accident, ne plus pouvoir jouer de piano est une chose qui le hante. Pour tout le reste, il galère, trébuche, et fait les mauvais choix. En ce qui concerne le piano, il stagne. Il s'enlise dans ce souvenir entre trop enchanteur de l'époque où il s'imaginait pianiste jusqu'à la fin de ses jours. Un rêve simple, plaisant, si paisible, qui se retrouve en pause pour une durée indéterminée. A présent, Noeh le déteste autant qu'il essaye de le chérir. Un matin, il peut se lever avec l'envie de tout démolir à l'intérieur et tout reconstruire pour parvenir à rejouer dans un, deux, trois mois. Le suivant, il se maudit et s'empêche d'imaginer son futur composé de partitions et de cet instrument de musique qui représente trop. Secouant la tête, Noeh inspire un grand coup. Ce qu'il peut être pitoyable, à se trouver là, juste pour se faire du mal. Au départ, c'est pas ce qu'il veut. Il tend à pouvoir se remémorer seulement les bons souvenirs, les moments où Eremon le félicitait pour son travail, les soirs où les clients repartaient avec un sourire aux lèvres, après une bonne soirée. Sauf que ça ne marche jamais. Tout ce qui s'est passé après le dernier soir où il a joué ici lui revient trop vite en mémoire et Noeh n'a pas d'autre choix que d'être plongé dedans – la fac, Adriel, l'hôpital, la paralysie de sa main. Cette main droite qui se détend peu à peu mais qui met au final bien trop de temps. Planquée dans la poche de sa veste noir, sportive, idéale pour passer inaperçu, sa main est masquée au regard des autres et au sien. Surtout au sien. Ne pas la voir, c'est comme s'imaginer que rien n'est arrivé. Qu'elle fonctionne encore comme il l'entend, qu'elle peut effleurer les touches d'un piano sans problème. Noeh se souvient des mots de Pietra - « arrête de t'inventer des défaites avant même d'avoir livré les batailles ». L'ancien pianiste sait que cette défaite-là, il ne l'invente pas. Elle est bien trop réelle pour qu'il ait envie de le faire. Agacé, l'étudiant se détourne de la façade du piano-bar pour remonter la rue. Sa béquille ne lui sert presque plus, maintenant, ce qui pourrait lui redonner un peu le sourire, mais qui n'y arrive même pas. Pas rapport à tout ce qui l'attend encore avec cette main qui refuse de guérir, inutile de se réjouir pour le reste. Tournant la tête sur le côté, l'étudiant est presque arrivé au bout lorsqu'il entre dans le premier bar à se droite sur un coup de tête. Il a besoin d'un truc à boire. Un truc assez fort pour lui faire serrer les dents et pour lui faire oublier ce cœur pincé qui a toujours autant de mal à battre depuis son réveil à l'hôpital, il y a plus d'un an maintenant. Prenant place à une table vers le fond de la salle, Noeh commande un premier verre de ricard à la serveuse venue le voir. C'est bien, de là où il est, il peut entendre très clairement l'air joué par le pianiste du soir. Le cadet Callahan n'est jamais venu ici, il ne connaît pas la personne, mais il peut déjà dire qu'il joue bien. Très bien même. La serveuse revient et dépose le verre devant lui. Noeh relève son regard dans le sien, fait un petit geste de la tête pour la remercier, puis se saisit de son verre une fois qu'elle est repartie. La première gorgée picote son palais, annihile son odorat, alors que l'odeur du mélange alcoolisé envahit son crâne. Le regard fixe devant lui, l'étudiant se met à observer les personnes présentant dans le bar. Tous sont au moins deux par table. Il est le seul à être tout seul, sans doute parce que le jeudi soir, c'est le soir où les couples sortent ? Il en sait rien, il a jamais pu sortir tranquillement comme ça avec Aspen, et cette relation étrange qu'il peut avoir avec Pietra s'y prête pas vraiment. Ça a l'air simple pourtant, de se prendre la main sur la table, de sourire à l'autre, de plaisanter autour d'un verre. De faire un truc normal. Secouant la tête, Noeh fronce les sourcils avant d'orienter toute son attention vers le pianiste. « Eh ! », qu'il s'écrit. Histoire de l'interpeller, puis peut-être de lui faire arrêter le massacrer aussi. Il a gâché le seul moment où Noeh pouvait essayer de s'imaginer ce que ce serait une vie où il n'aurait pas à planquer. Pas le bon moment quoi. « Le pianiste ! » Il insiste parce qu'il croit encore entendre les notes de musique, et ça l'insupporte. Ce gars est pas capable de s'arrêter ? L'alcool commence à échauffer un peu l'esprit tourmenté de Noeh ce soir, et l'envie déjà présente dans ce dernier avant d'être alcoolisé, de faire cesser ces morceaux de piano bien trop agréables à entendre, porteurs de trop de souvenirs devenus douloureux, se transforme en un besoin pressant. Il est venu dans un piano-bar mais il veut plus entendre ce piano faire le moindre bruit. « Ça t'emmerderait de réussir tes notes ? », qu'il le provoque sans ménagement, en haussant un sourcil dédaigneux en direction de l'artiste de la soirée. Noeh s'en fout qu'on l'entende, de déranger les autres même, ils sont tous bien trop occupés pour lui prêter la moindre attention, de toute manière.

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MessageSujet: Re: I can't relate to a happy state (dukoeh)   I can't relate to a happy state (dukoeh) Icon_minitimeSam 16 Avr 2016 - 20:04

-noeh & duke-
I can't relate to a happy state…
Jouer était devenu pour Duke quelque chose de salvateur. C’était un amateur qui n’en était pas réellement le piano étant la seule passion qu’il ait jamais eu de lui-même et qu’il ait pu garder sous contrôle. L’instrument était un moyen pour lui de purger son stress, d’éloigner tout ce qui le préoccupait. Ça n’était que provisoire bien entendu mais, ça marchait presque toujours, c’était un remède comme un autre à sa vie bien qu’il ne puisse clairement pas en vivre, toujours persuadé que la musique n’avait rien d’un métier à moins d’avoir un énorme coup de chance et la chance, il n’y croyait pas plus qu’en Dieu. Il était plus que conscient qu’une vie n’était contrôlée que par son possesseur ou les personnes l’entourant, le tout était de la prendre en main quand ça devenait nécessaire. Lui l’avait prise en main trop tard et maintenant, il devait faire avec ou bien trouver une solution qui lui échappait encore. En bref, il était loin, très loin de s’en sortir même si en apparence, c’était tout le contraire. Il était un homme perdu, qui n’avait aucune conscience de celui qu’il était, coincé dans un travail qu’il haïssait, se détruisant à l’aide d’une addiction dangereuse, tentant de se racheter auprès d’un frère qui lui avait déjà probablement pardonné. La musique ne pouvait rien faire à tout ça, lui en revanche, sans doute... s’il trouvait des réponses.

Haussant un sourcil des plus méprisants à l’égard de celui qui venait de le héler, il s’appuya sur le piano pour darder sur le jeune homme un regard aussi indifférent que moqueur. Le sourire qui s’affichait déjà sur son visage ne disait rien qui vaille, la verve de Duke avait tendance à très largement dépasser sa pensée et quand il entendit ce qui lui était reproché, son sourire se fit narquois et sa posture hautaine. Désinvolte, il but une gorgée au verre nouvellement servi qui lui avait été amené, le patron le priant au passage de ne pas faire d’esclandre comme il en avait l’habitude.

- « Je peux véritablement en produire de fausses si même les notes justes t’écorchent les oreilles. Ou tu peux aussi sortir et aller déverser ta cinglante mauvaise humeur sur quelqu’un que ça importe. Mieux encore, viens donc t’asseoir ici et voyons ce que tu es capable de produire avec tes petites mains de teigne, sont-elles aussi affûtées que ta langue ou bien es-tu juste doté d’une grande bouche ? » Tirant sur sa cigarette, il se réinstalla confortablement et eut un nouveau regard des plus acérés. « Il faut avoir la conviction de ses mots et de ses actes ou on y perd. Viens donc me rejoindre, tu ne seras jugé que par chacune des personnes présentes après tout. »

Discrètement, il fit signe pour que quelqu’un serve la même chose au jeune homme qui l’avait apostrophé. Quelque chose lui disait qu’il finirait probablement par avoir une très longue conversation. Allez savoir pourquoi, dans ce bar, il était celui qui recevait les déboires de chacun, contrairement aux serveurs et serveuses. Il ne savait pas ce qui provoquait cette envie manifeste de parler mais, il devait avoir la tête à l’emploi. Il était plus simple de parler avec un inconnu qu’à quelqu’un qu’on connaissait. S’il se trompait et bien, au moins serait-il épargné par les jérémiades ce soir, ça le changerait. Peut-être devait-il se reconvertir dans ce sens... ou peut-être pas, il n’était pas doué pour parler en dehors des fadaises de rigueur dans son travail et encore moins pour écouter, sauf s’il s’agissait de son frère.
Sans attendre, il reprit son jeu, attaquant des morceaux plus complexes juste pour savourer le visage de son trouble fête. Duke adorait agacer les gens, c’était une autre de ses passions bien que celle-là finirait probablement un jour par lui jouer de sacré tour si elle ne l’avait pas déjà sans qu’il le sache. Peut-être était-ce qui avait provoqué cette étrange période où toutes les technologies fonctionnant avec des ondes avaient décidé de ne plus fonctionner à son approche... Toujours était-il qu’il s’amusait un peu trop à provoquer des réactions chez ce jeune homme. Peut-être lui rappelait-il quelqu’un, une vision du passé ou d’un conditionnel qui le dérangeait profondément. Il y avait comme un écho, une sensation de marcher en terrain connu.

- « Serais-tu soudainement devenu muet ? »

Le verre qu’il avait réclamé fut posé sur la table sans aucun commentaire ni aucun mot. Un autre avait été posé devant le couple qu’il avait avisé un peu plus tôt. Tantôt un gage de paix, tantôt une provocation.


Dernière édition par Duke Cochrane le Lun 25 Avr 2016 - 1:09, édité 1 fois
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Noeh Callahan
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MessageSujet: Re: I can't relate to a happy state (dukoeh)   I can't relate to a happy state (dukoeh) Icon_minitimeVen 22 Avr 2016 - 14:44

Noeh ne tarde pas à capter la réponse. Elle vient pas de loin, ni de près, mais elle est assez présente pour l'atteindre de plein fouet. C'est l'ensemble. Chacun des mots, balancés les uns après les autres, bien formulés, finement choisis, qui font penser à l'étudiant qu'il est peut-être bon pour la casse. Le pire, c'est quand le pianiste le somme de le rejoindre pour montrer de quoi il est capable. Un sourire triste traverse son visage. Il disparaît aussi vite qu'il est arrivé. Il témoigne du trouble que cette proposition, aussi provocatrice soit-elle, crée chez lui. Il s'attendait pas à ça. Noeh voulait juste que ce gars se sente assez vexé pour quitter les lieux. Seulement, les choses se passent jamais comme prévues. L'ancien pianiste n'a juste toujours pas retenu la leçon. Le gorge nouée, il a encore le goût amer de sa propre attaque sur le palais. Quel con. A présent, certains le regardent de travers. Il sent les regards, il perçoit le jugement. Lui-même se juge. Mais il n'arrive même pas à regretter. Il est pas de mauvaise humeur, Noeh, il est juste triste. Accablé d'entendre ces si jolies notes tomber avec autant de mélodie dans les oreilles des clients de ce piano-bar, bouleversé de les recevoir avec autant de force lui. Et la tristesse et Noeh, ça ne fait jamais bon ménage. C'est un sentiment qu'il gère tellement mal que sa seule façon de la repousser au loin, c'est de s'en prendre au premier venu. Ce soir, c'est ce pianiste. Cet homme qui recommence à jouer comme si de rien n'était. Avec plus de conviction, plus d'enthousiasme semble-t-il, avec une ferveur nouvelle. Un verre atterrit sous le nez de Noeh. Relevant son regard sombre sur le serveur, il ne met pas longtemps à rabaisser son attention sur la petite dose d'alcool qui trône dorénavant sur la table. C'était pas besoin, il a une bouteille. Il sait très bien déprimer tout seul, pas nécessaire d'en rajouter une couche. Ça fait d'jà assez mal comme ça. Au loin, les notes de piano s'enchaînent. Au loin, le pianiste l'interpelle à nouveau. L'étudiant reste un moment stoïque, à contempler ce verre qui l'attend, à attendre que l'artiste du soir reprenne là où il s'est arrêté. Sauf que ça ne vient pas. Le cadet Callahan sent le poids sur ses épaules s’alourdir, encore, jusqu'à devenir si insoutenable qu'il se lève soudain de sa banquette pour rejoindre le banc du pianiste au centre de la salle. Au passage, il s'est saisi de ce verre qui lui a été servi sans qu'il n'en demande rien. Une fois installé, il ne regarde pas l'homme à sa droite. Il inspire difficilement. Doucement. C'est la première fois depuis un bon moment qu'il est aussi proche d'un piano. C'est tout con, c'est juste un instrument de musique, mais pas n'importe lequel : celui qui le rattache à son ancienne vie. A l'ancien Noeh. A l'avant Adriel. A avant tout ce qui s'est passé entre lui et les autres – sa famille, ses amis. Est-ce qu'il n'y a que lui pour voir autant de choses cachées derrière un vulgaire instrument ?

Il ne le touche même pas. Il le caresse juste du regard. Il aurait peut-être eu besoin de plus de temps avant d'arriver jusqu'ici, sauf qu'il a soudain l'impression d'avoir déjà attendu trop longtemps. Ce soir, Malachi n'est pas à côté de lui à jouer d'un autre instrument, il est seul. Ou presque. Mais seul face à une constatation qui le blesse plus qu'elle ne le rassure : ça lui manque. Cette partie de lui qui pouvait passer des heures à jouer sans s'arrêter. Les notes qui résonnent sous ses doigts, les sonorités qui s'expriment de part une sensibilité qui n'a jamais exprimée qu'à travers le piano. Pourquoi maintenant ? Pourquoi après tout ce temps ? Noeh se dit que c'est à cause de tout ce qui s'est passé. Depuis qu'il a l'impression d'avoir perdu Sam. Depuis qu'elle lui manque, elle aussi, mais qu'il se refuse à renouer. L'ancien pianiste porte son verre à ses lèvres. Il avale une longue gorgée du liquide alcoolisé. Peut-être qu'il n'est qu'un trouillard, après tout. Que ce soit au sujet du piano ou au sujet de Sam. Au sujet de cette volonté qu'il pense avoir pour retrouver une vie normale après son accident mais qui ne vient pas car trop éloignée du Noeh dévasté dont il n'arrive pas à se défaire. C'est constant, ce sentiment de ne pas pouvoir lutter contre l'appréhension et cette trouille qui le tiraille, d'être partagé entre des sentiments à la fois contraires et trop semblables. A une époque, toutes ces choses ne l'auraient même pas étonné. Il est comme ça, après tout, toujours ballotté entre des extrêmes qui le poussent au cœur de réflexions toujours plus intenses. Aujourd'hui, Noeh se retrouve plus souvent agrippé de ce sentiment d'impuissance qui le bouffe plutôt que par l'impression de pouvoir s'en sortir. C'est épuisant, à la longue. “J'suis pas muet”, qu'il lâche enfin. Après plusieurs minutes de silence passées à juste donner toute son attention au piano statique devant lui, l'étudiant laisse vibrer jusqu'à son interlocuteur une voix trop neutre. Bien trop neutre pour qu'il puisse prétendre ensuite ne pas être affecté par ce qui se passe. Ce qu'il aimerait pouvoir encore s'en prendre à ce type. Le fusiller du regard, lui montrer que lui aussi, il sait dire des trucs qui font mal. Qu'il est capable du pire comme du meilleur. Qu'il sait jouer, aussi, de cet instrument qu'il n'ose pourtant même pas effleurer du bout des doigts alors qu'il se trouve si proche de ses mains. Par réflexe, sa main gauche se resserre autour de son verre qu'il refuse de déposer sur le haut du piano pour le moment. Le cadet Callahan ne regarde toujours pas le pianiste de la soirée avant de poursuivre : “J'suis pas sourd non plus. Eux, sans doute, mais pas moi.” Haussant les épaules, il relève sa main blessée entre eux, sans pour autant accorder plus d'attention au brun. Non, son regard est comme hypnotisé par ce piano. Il est majestueux. Les notes qu'a réussi à sortir l'homme à sa droite étaient sans égal – malgré ses dires tout bonnement grotesques. Noeh a menti, pour tenter de ruiner un peu de cette réussite qui l'éclaboussait il y a encore de ça quelques minutes en plein visage, dans un dernier espoir de pouvoir se rappeler qu'à une époque pas si lointaine, celui qui aurait pu se retrouver là, c'était bien lui. “J'peux pas jouer, alors vas-y, fais-toi plaisir, continue à malmener ce piano. J't'emmerde plus.” Sa main droite retombe doucement sur l'espace du banc qui se trouve entre eux. Il a pas besoin qu'on s'apitoie sur son sort. Ce gars a même pas l'air d'être de cette trempe. Tout ce que veut Noeh, c'est expliquer sans trop avoir à le faire ce qui lui est arrivé. Y'a juste à regarder sa main, c'est pas compliqué. La seconde suivante, l'étudiant peut pas s'empêcher d'observer le bras du pianiste. Il hésite, un instant, avant de s'autoriser un geste qui peut paraître aussi déplacé que provocateur. Il redresse son bras. Un tout petit peu, c'est à peine perceptible, mais ça soulage l'ancien pianiste dès que c'est fait. “Là, c'est mieux.
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MessageSujet: Re: I can't relate to a happy state (dukoeh)   I can't relate to a happy state (dukoeh) Icon_minitimeLun 25 Avr 2016 - 1:08


-noeh & duke-
I can't relate to a happy state…
Duke, cinglant, acide, le verbe toujours acéré de celui qui n’attend rien de la vie si ce n’est des emmerdes. Être odieux avec son prochain était si simple, infiniment plus facile que de se tourner vers les autres, leur faire confiance. Il savait ce qu’être blessé par son entourage voulait dire et ça restait marqué en lui. Et par blessé, il ne pensait pas au malheureux accident dont son frère était à l’origine. Il pensait à son ex-femme, à cet enfant qui n’avait jamais été le sien mais qu’il avait considéré comme tel. Duke avait perdu une famille pour se rendre compte ensuite que la seule personne ayant jamais mérité d’en faire partie risquait de mourir indirectement des mains d’une mère à jamais insatisfaite par ses enfants. Ironie. Il préférait donc, et de loin, être désagréable au-delà du supportable, attaquer au lieu d’attendre passivement. C’était ce qui en avait fait un bon chasseur, ce qui en faisait également une odieuse immondice. Personne ne s’attardait à creuser sous la surface et ça lui avait parfaitement. Rien à raconter, rien à justifier, ne pas s’excuser. C’était devenu son crédo. S’il n’était même pas aimable avec les femmes qui passaient dans son lit, pourquoi le serait-il avait un jeune casse-pieds ? Il n’avait aucune raison de le traiter différemment. L’attaque fut aussi vicieuse que les paroles, usant de morceaux qu’il connaissait au point de parvenir à les jouer les yeux fermés s’il le désirait. Des morceaux qui lui parlent et qui pourtant pourrait le tuer s’il se laissait un peu trop emporté. Des morceaux lourds de sens à son cœur, capable de broyer ses entrailles. Il ne s’interrompit que lorsqu’enfin, le jeune chiot le rejoignit. Pourtant, aucune main sur le piano, pas même le verre auquel son invité de banc s’accroche avec tant de force.
Le silence se fit et Duke ne toucha pas une note, attendant qu’il le regarde au lieu de regarder l’instrument avec tant d’acharnement. Il évitait, il esquivait, semblant regarder au-delà du piano, perdu ailleurs sans l’être. De son côté, il ne produisit pas un son jusqu’à ce qu’enfin, des mots lui parviennent. Pas sourd, c’est ce qui lui est annoncé. Il s’en doutait bien, quelle répartie ! Il essayait pourtant piètrement de lui asséner qu’il jouait faux. Il tentait juste de sauver l’honneur, sa petite verve de jeune homme contrarié de s’être fait rabattre le caquet. Du déjà vu. Encore. L’attaque de l’homme à terre, Duke la connaissait bien après tout pourtant, il la pratiquait sans cesse... Finalement, il vit la main se lever pour ne rien faire. Ah... son trouble-fête ne pouvait tout simplement pas ou plus jouer. La devinette était aisée, il n’y avait qu’à regarder. C’était donc de là que venait l’attaque. La colère. Il la connaissait cette colère, elle l’avait engloutie aussi fut un temps mais, elle n’avait pas été dirigée vers les autres, juste vers lui-même. Un brin indulgent, il ramena les mains vers le piano, agacé par la correction qu’il s’empressa de corriger à nouveau, incapable de jouer dans une position correcte pour compenser le mouvement imparfait du côté de l’épaule abîmée.

- « Tu n’es pas le seul à être estropié. » Il attrapa sa main et la posa sur le piano. « Entame n’importe quel morceau du répertoire qui est là, je m’arrangerai pour palier au manque. Fais-le, j’vais pas te bouffer et le premier qui l’ouvre, j’en ferai mon affaire. Vas-y. »

De la gentillesse ? Non. De la pitié ? Certainement pas. Un écho. Juste un écho de sa propre situation, différente mais similaire. Il ne prétendait pas comprendre totalement celui qui le côtoyait sur ce banc mais, il en comprenait assez pour savoir ce que ça pouvait faire de ne plus pouvoir s’adonner à quelque chose que l’on aimait. Parce que situation et vécu différent ou non, ces yeux là, il les connaissait trop bien pour les avoir croisé à maintes et maintes reprises dans le miroir. Quoi qu’il soit arrivé, Duke pouvait au moins comprendre le besoin de faire quelque chose, de réussir au moins une étape, de la franchir face à témoins. Duke dont l’orgueil démesuré, poussé par des parents nocifs, avait servi d’arme, de carburant et de moteur. Duke qui avait finalement rejoué comme auparavant. Le garçon à ses côtés pouvaient-ils réellement le faire ou bien ce qui lui était arrivé un jour, à la naissance ou non, lui avait enlevé cette possibilité ? Soudain curieux, il se promit de creuser aussi longtemps qu’il parviendrait à enfermer le tranchant de ses mots pour ne pas faire déguerpir trop vite le chiot à ses côtés.
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MessageSujet: Re: I can't relate to a happy state (dukoeh)   I can't relate to a happy state (dukoeh) Icon_minitimeMar 10 Mai 2016 - 12:29

+++ Peut-être que Noeh sait, en osant pousser le bras de cet homme, que ce dernier n'appréciera pas le geste. Peut-être, oui, mais ça ne l'a pas empêché de le faire. Il y a toujours peu de choses qui l'arrête, au Callahan, et voir son interlocuteur s'agacer de son geste audacieux manque lui arracher un petit sourire moqueur. Son regard glisse à peine en direction de celui qui est assis à ses côtés, inconnu qu'il a délibérément emmerdé alors qu'il n'avait rien demandé, qu'il n'a pas le temps de plus se préoccuper de qui il peut être que, soudain, la poigne de ce dernier se referme autour de son poignet valide, frôlant sa paume au passage, sans ménagement, pour venir déposer ses doigts contre les touches du piano. Noeh n'a pas le temps de constater la propre blessure de l'homme, qu'il a peut-être réveillé en décalant son bras, qu'à nouveau toute sa maigre attention n'est accaparée que par le piano devant lui.

S'asseoir devant, ça faisait déjà beaucoup. Le regarder, cela semblait presque frôler l'interdit. Mais toucher ce piano, le sentir contre le bout de ses doigts, mesurer la dextérité des quelques touches qui viennent de se courber sous ce geste d'approche qu'il n'a pas initié, tout cela arrache un désagréable frisson à l'ancien pianiste qui n'arrive pourtant pas à se reculer. Est-ce que c'est l'inconnu qui l'oblige à ne pas se défiler ? Est-ce que c'est lui qui ne parvient pas à s'éloigner ? La sensation de ce piano élégant, juste sous sa main, elle rappelle instantanément des souvenirs à Noeh. Il se souvient de la première fois où il a approché cet instrument majestueux, alors qu'il était haut comme trois pommes, et que la seule chose qu'il pouvait faire à cette époque, c'était donner de minuscules coups de pieds dans le bois massif et sombre du vieux piano de famille. Puis il y a le jour où, une ou deux années plus tard, il a réussi à grimper sur le siège installé devant, seul. Personne n'était là pour le surveiller, pour lui crier de s'écarter avant de faire une nouvelle bêtise, et pour la première fois de sa vie, il avait osé appuyer sur l'une des touches. Un peu de poussière s'était envolée dans l'air, à peine, tandis que Noeh s'était empressé de redescendre de son piédestal pour courir loin du piano, l'unique bruit de l'instrument ayant résonné dans toute la pièce vide d'adultes, de Salomé ou de Matthias. La peur de se faire gronder avait vite repris le dessus... mais dès que le jeune Noeh de l'époque avait compris que personne n'était là pour entendre ce qu'il faisait, il y était retourné. Il était remonté sur le tabouret de velours, avait remis la main sur la touche qu'il avait poussé du bout du doigt, puis avait recommencé. Tout doucement d'abord, plus vite ensuite, il avait rappuyé, encore et encore, jusqu'à ce que la note de musique envahisse tout l'espace. Ça le faisait rire, à l'époque, cette bêtise plus innocente que toutes les autres, et surtout c'était joli à entendre. Alors, il était passé aux autres touches. Il avait appuyé sur plusieurs en même temps, pour écouter tous les sons bizarres, différents et uniques capables de s'échapper du piano, alors que la fine pellicule de poussière continuait de s'envoler autour de lui, libérant l'instrument de son abandon. A partir de ce jour, Noeh n'avait eu de cesse de venir faire jouer à l'immense piano de jolies notes de musique, par dizaines, par centaines, jusqu'à ce que ses parents se décident à l'inscrire à des cours.

Et tous pensaient que cette passion ne le quitterait jamais. Malgré tout ce qui pouvait lui arrivait. Noeh le premier. Depuis qu'il avait enfin pu approcher cet instrument interdit par tous les adultes autour de lui (« trop fragile », disaient-ils), il n'avait pas réussi à s'imaginer un seul jour ne pas jouer. Ou au moins approcher un piano. Ses débuts à l'université ont aussi été douloureux pour cette raison, l'absence de cet instrument non loin de lui ; dès que Noeh avait l'occasion de revenir chez lui, il saluait brièvement sa famille avant de s'avancer dans le salon. Un rituel oblige, un besoin vital. Et lorsque Noeh n'avait pas le temps d'en jouer, au lycée, durant ses examens, chaque passage près du piano contraignait ce dernier à s'en approcher pour au moins poser sa main dessus, déposer ses doigts sur les touches. Il n'a jamais compris pourquoi, mais ça avait le don de le rassurer. Chose qu'il n'a jamais été capable de faire après son accident. Approcher le piano familial ou songer aux partitions délaissées sur son bureau avant l'accident était impossible à envisager pour lui. A cause de cette main l'ayant lâchement abandonné. Cette foutue main qui refuse de guérir, de s'ouvrir, de s'épanouir. Le frisson qu'a ressenti l'ancien pianiste au contact de l'instrument a même crispé cette dernière. Noeh la sent encore se tendre, lorsqu'enfin il initie un premier mouvement sur le côté, au bout d'une ou deux minutes de silence et d'inaction.

Mais c'est une chance qui lui est donné. Un affront qui lui est fait de le foutre pile devant un piano alors qu'il s'y est refusé depuis tout ce temps. Ça fait quoi, deux ans, deux ans et demi, qu'il n'a pas joué ? A cause d'Adriel, d'abord, puis par sa propre faute. Si Noeh s'oppose aux autres, il est tout aussi doué pour s'ériger contre lui-même. Et tous ces moments difficiles, à fixer le plafond de sa chambre plongée dans une pénombre angoissante, à se persuader que faire les quelques pas le séparant du piano de son enfance n'arrangeraient rien, ils lui reviennent aussi en mémoire. Car Noeh ne peut pas juste songer qu'aux bons souvenirs, pas en ce moment, ni même jamais, éternel mélancolique dans l'âme quand on l'y prend, alors il se laisse une nouvelle fois rattraper par ce passé, cet accident, ces disputes et toutes les conneries qu'il n'a eu de cesse d'engendrer auprès de... “Okay”, qu'il murmure. Une légère inspiration gonfle et dégonfle ses poumons, alors que ses doigts tremblent un peu. Il ne sait pas ce qui peut se passer. Et si renouer avec cet univers le rendait encore plus triste qu'il ne l'est déjà ce soir ? Et si finalement il se rendait compte que cette main aussi n'est plus capable de suivre ses ordres ? Et s'il se rendait compte qu'il ne pourra vraiment plus jamais jouer ? Et bien il en aura au moins le cœur net. Il ne se posera plus de question, il saura enfin de quoi il en retourne. Il saura s'il doit abandonner le piano pour de bon, et si le laisser derrière lui est tout ce qu'il lui reste à faire. Ses doigts pressent les touches, une à une, lentement, le temps que la mélodie résonne en boucle dans l'esprit de l'homme à ses côtés ; pour qu'il la reconnaisse, si possible, ou alors qu'il invente une suite si ce n'est pas le cas et qu'il le désire.

Un énième frisson le parcourt, durant le morceau, jusqu'à ce que Noeh oublie tout ce qu'il peut y avoir autour de lui. L'alcool, le bar, les autres clients. Il ne voit plus que sa main qui se promène de son côté du piano, comme animée d'une nouvelle âme, rattrapée d'une seconde vie, et qu'il jette de petits coups d'oeil à celle du pianiste à sa droite. Le cœur de l'ancien pianiste, lui, tambourine dans sa cage thoracique à une vitesse folle. Chaque note de musique qui vient caresser ses tympans ne semble être là que pour l'affoler un peu plus, les minutes s'écoulant sans même que le Callahan n'y prête plus grand attention. Il se laisse berce par le moment, ne songe plus à savoir si cela pourra se reproduire un jour, et ne pense plus qu'à ce rêve vivant dans lequel il se trouve. Il s'évade un instant vers Sam ; Sam qui n'est pas là ce soir, Sam qui le déteste, mais Sam qui aurait peut-être été fière de lui, de voir qu'il vient de réussir en un instant ce qu'il n'arrive plus à faire depuis si longtemps. Elle n'est pas là pour l'écouter, mais peut-être qu'elle l'entend, de là où elle est. Peut-être qu'elle sent que la musique vibre dans sa main, son bras, sa tête, jusqu'à atteindre son cœur secoué d'un souffle nouveau. Sans doute que ce genre de choses, ces instants si particuliers au contact de cet instrument si symbolique à ses yeux, ça ne s'oublie pas, un peu comme le vélo. Lorsque sa main s'éloigne enfin des touches, le morceau terminé, Noeh refait comme surface. Il relève brusquement la tête du piano, dépose son regard sur son verre d'alcool, puis dans celui de l'inconnu à côté. On sent qu'il est un peu perdu, mais l'éclat qui se devine dans ses prunelles, ce n'est plus le même qu'avant. Il n'y a plus cette lassitude qui l'a traîné jusqu'à ce siège juste avant, aux côtés de l'artiste de la soirée, elle s'est comme envolée pour ne laisser place qu'à un soulagement ? un bonheur ? à peine palpable mais si évident que c'en est troublant, pour Noeh, mais peut-être aussi pour les autres. “Voilà.

Acquiesçant doucement à ce qui vient de se passer, le Callahan hausse ses faibles épaules, avant de se saisir de son verre et de repartir s'asseoir à sa table. Il est encore trop secoué pour dire la moindre chose, alors il préfère s'éloigner. Une fois arrivé près du petit banc en bois, il s'y installe, pose son verre et n'y touche plus. Il est incapable de se sortir de la tête toutes ces notes qu'ils viennent de jouer et tente de se les remémorer encore et encore, pour ne plus les oublier, alors qu'il jette un regard absent en direction du pianiste au loin, dans l'espoir de l'entendre jouer autant qu'il le veut et ce qu'il veut, finalement.

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I can't relate to a happy state (dukoeh)

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