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 Find your shore [ft. Clementine]

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MessageSujet: Find your shore [ft. Clementine]   Find your shore [ft. Clementine] Icon_minitimeVen 12 Fév 2016 - 1:34

Theodora & Clementine
   
Assise dans le canapé de son salon, une tasse de thé sur la table basse et un livre ouvert sur ses genoux, Theo profitait de sa matinée en lisant tranquillement, pas le moins du monde inquiétée par l’heure. Il n’était pas encore tard après tout, et puis elle pouvait bien se permettre de rester en robe de chambre chez elle entre neuf et dix heures du matin.
Elle s’était réveillée une petite heure plus tôt, tirée du sommeil par l’un de ces cauchemars récurrents qui venaient la hanter de temps à autres, pour réaliser qu’elle était seule dans son grand lit double. Elle avait fini par prendre l’habitude d’avoir Eddie près d’elle. Il y avait quelque chose de rassurant à savoir qu’il était là et qu’il ne partirait plus. Et lorsque l’un d’entre eux était attaqué par les mauvais rêves, l’autre était toujours là pour rassurer et réconforter jusqu’à ce que le sommeil vienne les cueillir dans le calme. Ceci dit, il avait sa vie et elle aussi. S’ils avaient rendez-vous ailleurs, ils se contentaient de ne pas réveiller le dormeur et laissaient un mot sur la table du salon, une petite note où ne manquait jamais une petite remarque qui aurait sérieusement fait douter du côté platonique de leur relation. Et c’était une note de ce genre qu’elle avait trouvé ce matin-là, lui indiquant que son colocataire adoré ne rentrerait que sur les coups de six heures du soir. Petit bonus : il avait promis de préparer le dîner. Elle avait rarement mangé aussi bien depuis qu’Edward avait emménagé ici et elle avait toujours été persuadée que s’il n’avait pas été escort-boy, il aurait fait un excellent chef dans un grand restaurant – restaurant qu’il aurait ouvert, bien entendu. Après tout, la jeune femme le comprenait très bien sur un point : lui comme elle n’auraient jamais supporté d’avoir d’autre patron qu’eux-mêmes. Heureusement, leur ancienne profession leur avait laissé une liberté de mouvement non négligeable. Ils n’avaient jamais fait partie d’aucune agence, se contentant seulement de se créer une réputation et de se construire un excellent carnet d’adresse. Et au final, neuf ans plus tard, elle aurait pu vivre encore une petite dizaine d’années avec un train de vie plus que correct rien qu’en utilisant les économies qu’elle avait réalisées. Ensuite, il y avait eu James et les choses avaient un peu changé, mais ce n’était plus qu’une histoire du passé désormais. Et l’hallucination de feu l’homme qu’elle avait aimé n’était plus venu l’importuner depuis quelques jours, ce qui était plutôt agréable ; non pas qu’elle n’appréciait pas de le revoir de temps à autres, mais elle avait beaucoup trop tendance à lui répondre comme s’il était réellement présent, et ça pouvait poser quelques problèmes. Elle avait déjà dû faire un certain nombre d’aveux à Andreas et Moira, ce qui ne lui avait pas forcément énormément plu, et puis bien sûr, elle l’avait dit à Edward. Pas de secrets entre eux, jamais, pas sans une excellente raison, et cette raison n’existait presque jamais. Il se contentait de la prendre dans ses bras et d’attendre avec elle que passent les crises auxquelles il assistait. Oui, décidément, elle était bien contente qu’il soit là. Même s’il se permettait de prêter ses affaires à des inconnus, mais ça, elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. Et puis, ce n’était pas comme si elle n’avait rien à se mettre, alors elle pouvait bien se passer d’un peignoir.

L’Anglaise finissait sa tasse de thé lorsqu’elle entendit la sonnerie de l’entrée retentir dans l’appartement. Haussant un sourcil, pourtant persuadée que le faussaire était parti en prenant ses clefs, elle marqua la page de son livre, se leva et s’avança vers la porte tout en nouant la ceinture fermant sa robe de chambre. Jetant un œil par le judas, elle finit cependant par ouvrir et découvrit sur son pallier une jeune femme à l’air timide et aux longs cheveux blonds. La demoiselle semblait étrangement mal à l’aise, avec la tête légèrement rentrée dans les épaules et les pieds tournés vers l’intérieur. Il y avait une certaine candeur, une certaine innocence dans les traits de son joli visage, quelque chose que Theo n’avait pas vu depuis longtemps. La plupart de ses connaissances avaient cette pointe de cynisme au fond de leurs yeux, un côté un peu féroce, un peu dur pour se protéger des coups qu’ils savaient pertinemment qu’ils allaient prendre un jour ou l’autre. L’inconnue semblait juste bien trop gentille pour ça. En attendant, ça n’expliquait pas à l’ancienne escort pourquoi elle avait sonné chez elle.

- Je peux faire quelque chose pour vous ?

Elle avait parlé d’un ton calme, pas le moins du monde énervée par cette apparition inattendue. Mais sa curiosité et sa patience avaient les mêmes limites, et si elle n’obtenait pas de réponse concrète, elle reconduirait bien gentiment la demoiselle vers la sortie la plus proche et retournerait à sa lecture.
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Harvey Sunderland
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MessageSujet: Re: Find your shore [ft. Clementine]   Find your shore [ft. Clementine] Icon_minitimeJeu 18 Fév 2016 - 23:38

find your shore
theodora & clémentine
Je me demande, parfois, si tu as deux ans ou trente-deux ans, ma petite Clémentine. Incertaine, tu considères la boite que tu tiens entre tes mains tremblantes. Tu regardes aussi ce peignoir en lin que l’on t’a prêté, tu soupires en observant l’heure. Heureusement que tu ne donnes aucun cours aujourd’hui, ma chérie, sinon tu serais bien en peine à devoir expliquer à tes petits élèves que ton retard, tu le dois à ta timidité et à ta bêtise. Depuis combien de temps es-tu là, indécise, à t’observer dans la glace pour te recoiffer, changer de chemise, te décoiffer, attacher tes cheveux, hésiter à te maquiller… Où vas-tu donc, Clémentine ? A un rendez-vous galant ? Ton voisin t’a-t-il fait tant d’effet que tu t’es enfin décidée à délaisser ton imbécile de mari ? Tes joues rosissent bien malgré toi lorsque je te force à te souvenir de ta nudité et de celle d’Edward et te voilà, à secouer la tête comme une enfant pour chasser ces pensées. Dans tous les cas, tu n’as aucune raison de t’attarder davantage dans ton appartement. Un regard sur le mur, tu tentes de déterminer, pour la quinzième fois environ, à quel endroit tu l’as traversé et où se situe la chambre, de l’autre côté. Hors de question, bien évidemment, d’y remettre le pied et encore moins par ce chemin-là mais ta curiosité te taraude. Et une nouvelle fois, tu déloges d’un mouvement de tête cette mèche coincée derrière ton oreille.

Ton mari n’est pas là. Il est parti dans la nuit, t’embrassant sur le front, lorsque la caserne l’a appelé pour une urgence. Tu as beau y être habituée depuis le temps, Clémentine, je sens dans ta poitrine un petit nœud d’angoisse qui refuse de se dénuer. Il n’est pas tard, et tu sais parfaitement qu’il ne rentrera pas avant plusieurs heures mais, pourtant, voilà une autre raison qui te retient chez toi. Et tu aimerais cesser de repousser le moment où tu devrais te décider à sortir. Cette perte de contrôle qui t’a amenée à tenir ce peignoir entre tes mains, tu ne parviens pas à l’expliquer autrement que par le changement d’environnement, votre trop récent déménagement et cet appartement qui est le vôtre mais que tu peines encore à considérer comme tien. Ce qui déclenche tes pertes de contrôle, déjà, tu ne saurais le définir avec cette précision que tu exiges de tes élèves mais j’imagine que tout comme toi, tu te doutes bien que ça a un lien tangible avec ce sentiment d’insécurité qui te tiraille actuellement. Ce qui expliquerait aussi pourquoi ces pertes de contrôle se font de plus en plus fréquentes, avec ces Hunters qui rôdent en ville et ces mutants qui, de toute évidence, ne valent guère mieux. Ce qui expliquerait mais ce qui ne justifierait en rien. Je le sens, Clémentine, que tu as envie de céder à la tentation et d’appeler ton père. Mais mon mari n’est guère mieux que le tien, ma chérie, tu es entourée d’incapables et il ne saura que te répéter ce qu’il t’assène en boucle depuis tant d’années : tu as un don, et ce don tu dois le contrôler. N’est-ce d’ailleurs pas ce que tu fais actuellement ? N’est-ce d’ailleurs pas ce que tu fais quotidiennement avec ton jeune élève ? Le contrôle, Clémentine, tu le dis toi-même, est la clé de la survie. Et toi tu le perds si souvent que je me demande si ce n’est pas un peu l’hôpital se riant de la charité lorsque tu persifles à ton élève qu’étant donné le peu de progrès qu’il fait, il est hors de question qu’il se promène sans surveillance dans la rue.

Te voilà enfin sortie de ton appartement, sur ces pensées moroses. Oh, ne me remercie pas ma chérie, elles te seraient venues à un moment ou à un autre, ce n’est que justice que je te les murmure en avance. La clé tourne dans la serrure, ton sac à main s’accroche à ton épaule ; mais pour combien de temps. Tu inspires, mets en pratique ce qui te maintient le plus souvent dans le réel : tes doigts font tourner ton alliance autour de ton annulaire. Tu ne peux pas la perdre, tu ne la perdras jamais, c’est ton totem qui t’ancre dans le réel, comme ton mari peut être celui qui ancre ton existence. Tu ne trottines pas comme d’ordinaire dans les escaliers. Tu flânes même devant les boites aux lettres une fois le rez-de-chaussée atteint, comme investie de la mission capitale de vérifier votre courrier, alors que le facteur ne doit pas encore être sur son vélo. Quelques pas, te voilà donc devant l’immeuble voisin. Je dois reconnaître qu’il ressemble comme deux gouttes d’eau au tien : il est moche. Insipide, il ne marque pas l’esprit. Ça doit être pour ça qu’ils te plaisent, ces deux bâtiments, tu t’y trouves comme un poisson dans l’eau.

Il ne te faut, à ton grand regret, que quelques minutes pour te souvenir de l’étage – le même que le tien, petite génie – et pour te repérer dans la structure. Tu profites de la sortie d’une mère avec son enfant pour t’infiltrer dans l’immeuble et poser tes petits pas silencieux dans les escaliers. Pas d’ascenseur, tu n’aimes pas les espaces clos. Ironique pour un fantôme, n’est-ce pas ? Rapidement, certainement trop à ton goût, tu arrives au bon étage, dans le bon couloir, les yeux rivés sur la bonne porte et la main approchant d’un peu trop près la sonnette. Ma petite Clémentine, ce n’est que maintenant que tu te rends compte du ridicule que tu traînes avec toi ? Ton index effleure le bouton, un bruit trop sonore traverse la porte. Tu es ridicule, Clémentine, quel âge as-tu donc ? T’es-tu à ce point figée dans le temps pour n’avoir guère plus d’assurance qu’à quinze ans, lorsque j’ai tenté de te prouver que tu n’étais définitivement qu’une illusion cruelle ?

Ton malaise augmente, ma petite princesse. Et avec ton malaise vient ta perte de contrôle. Et la porte s’ouvre au moment même où je t’entends murmurer que c’était stupide et qu’il valait mieux venir avec ton mari ou simplement déposer le peignoir proprement plié et placé dans un sac, dans la boite aux lettres. Ton regard file dans les hauteurs, ta petite taille accentue encore cette impression d’infantilité qui t’écrase. Ma chérie, je t’aime tu le sais bien, tu es mon trésor, ma princesse mais je dois te le dire : tu es si pitoyable et ridicule à cet instant que j’en ai presque honte de toi. - Je peux faire quelque chose pour vous ?

Peste soit cette abrutie. Elle te ramène à la réalité, te fait sourire dans une assurance factice que tu mets en avant pour gérer ta timidité et ton stress. Pourquoi n’est-ce pas plutôt l’autre, là, le grand dadais si bien proportionné qui est venu t’ouvrir, hein ? Tu serres le poing, tu tentes de chasser mes remarques mais tu ne parviens pas à totalement les ignorer. Peste soit cette abrutie, quelques secondes de plus et tu disparaissais. Ta main s’ancre dans la réalité autour de ton alliance, replace une mèche blonde. « Je viens vous ramener votre peignoir, j’imagine qu’il est à vous. » Ta voix est étonnamment claire, loin de cette timidité qui te noue les entrailles. C’est donc elle, la fameuse colocataire aux goûts de luxe. Insipide, tout comme toi, mon jugement est vite fait. Et sans surprise, tu la trouves plutôt sympathique au premier abord. « Edward me l’a prêté hier lorsque je… » Ta voix s’étrangle sans que tu ne puisses achever ta phrase, je regrette à cet instant de ne plus être de ce monde. « Enfin bref, le voilà donc. Est-il là ? Je… » Une nouvelle fois ta phrase s’avorte entre tes lèvres. Parce que le peignoir vient de traverser ta main. Tu te concentres, tu te crispes pour empêcher le reste de ton corps de se déphaser en mimétisme.

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MessageSujet: Re: Find your shore [ft. Clementine]   Find your shore [ft. Clementine] Icon_minitimeDim 21 Fév 2016 - 14:15

Theodora & Clementine
   
Malgré les apparences, Theo n’avait jamais été sociable au point d’avoir des amis ou des connaissances qui viendraient la visiter chez elle. Elle était à l’aise avec la foule et savait parfaitement comment se comporter en société, mais son cercle personnel était si restreint que ses membres pouvaient se compter sur les doigts d’une main – et encore, ça faisait beaucoup trop de doigt par rapport aux personnes qui lui étaient chères et dans la vie desquelles elle tenait une place, quelle qu’elle soit. Il y avait eu Eddie tout d’abord, probablement le seul véritable ami qu’elle ait jamais eu, au point où leur relation flirtait avec quelque chose de beaucoup moins platonique. A lui, elle avait pu tout dire, tout confier, et il ne lui avait rien caché en retour ; ils s’étaient perdu de vue pendant trop longtemps et s’étaient enfin retrouvés quelques mois plus tôt, venant mettre un terme à la solitude de la jeune femme. Certes, ça ne l’avait jamais dérangé d’être seule, mais avoir l’ancien mutant à ses côtés rendait les choses bien plus intéressantes à vivre. Il y avait eu James ensuite, mais James, c’était une histoire bien moins jolie que celle qui l’avait liée à Edward ; avec James, ça avait été beaucoup de douleur et beaucoup d’amour qu’il ne lui rendait pas, ça avait été une peur panique et une dévotion sans limite à cet homme jusqu’au jour où elle avait appris, relativement par hasard, qu’il allait mourir. A partir de ce moment-là, elle avait commencé à changer, à ne plus être terrorisée comme une petite fille face à un monstre de cauchemar ; sans aller jusqu’à une relation d’égal à égal, la situation avait fini par s’équilibrer entre eux, et tout aurait pu aller encore mieux si seulement quelqu’un ne l’avait pas abattu d’une balle. A partir de ce moment, elle avait petit à petit coupé tout contact avec ses clients et les rares personnes qu’elle pouvait prétendre connaître, avait fait ses valises et s’en était allée vers les Etats-Unis – vers Radcliff où James avait préparé sa retraite au cas où quelque chose tournerait mal, quelque chose qu’il n’aurait pas réussi à voir venir malgré sa capacité incroyable à avoir au moins cinq coups d’avance sur tout le monde. Longtemps elle s’était demandé s’il ne s’était pas simplement laissé tuer plutôt que de laisser sa tumeur ronger son cerveau jour après jour. Peut-être que c’était le cas, peut-être que non ; toujours est-il qu’il n’était plus là et que ce ne pouvait pas être lui qui venait frapper à sa porte. Eddie avait les clefs, bien entendu, et Moira ne connaissait pas son adresse. Alors, lorsqu’elle se retrouva nez à nez face à l’inconnue debout sur son pallier, elle se demanda de qui il pouvait bien s’agir.

- Je viens vous ramener votre peignoir, j’imagine qu’il est à vous.

L’ancienne escort-girl haussa les sourcils et reconnu son peignoir dans les mains de la jeune femme. Son si charmant colocataire lui avait parlé de la mésaventure qui l’avait conduit à prêter son vêtement à leur voisine – qui, d’après ses dires, avait traversé le mur de l’immeuble mitoyen, l’amenant directement dans leur chambre. Anecdote surprenante mais pas forcément incroyable quand on connaissait la concentration de mutants dans la ville ; situation pour le moins ironique lorsqu’on voyait les positions du maire à ce sujet.

- Sauf s’il existe une troisième locataire dont j’ignore l’existence, c’est le mien en effet.

Il y avait entre elle et Edward une règle qui n’avait jamais été prononcée à voix haute mais qu’ils respectaient tous les deux malgré tout : pas d’aventure d’un soir dans les limites de l’appartement. Par respect pour l’autre et aussi, sans aucun doute, parce qu’ils partageaient le même lit, s’ils devaient se trouver un ou une amante pour passer la nuit, c’était chez eux qu’ils allaient, épargnant à l’autre de devoir dormir dans le salon – et s’épargnant un traumatisme certain du partenaire découvrant l’autre moitié de ce drôle de duo.

- Edward me l’a prêté hier lorsque je … Enfin bref, le voilà donc. Est-il là ? Je…

Theo plissa légèrement les yeux, se demandant ce qui pouvait bien impressionner ou effrayer à ce point l’inconnue pour que sa voix se brise en un tel murmure. Elle vit le peignoir tomber à terre et réalisa que la main de sa voisine n’était plus opaque le moins du monde. A dire vrai, tout son corps semblait de moins en moins consistant. Si elle devait disparaître ici, en plein couloir, nul doute qu’elle aurait toutes les peines du monde à rentrer chez elle sans se faire remarquer par les quelques hunters qui devaient traîner dans les environs. Et elle ne pouvait décemment pas laisser quelqu’un se faire tuer sur son paillasson, ça faisait mauvais genre.
Sortant à moitié de l’appartement, regardant dans le corridor pour s’assurer que personne ne sortirait à ce moment précis, elle s’écarta et poussa doucement l’inconnue à l’intérieur de chez elle.

- Entrez quelques instants, je vous prie.

Une fois la timide blondinette à l’abri des regards, l’ancienne escort ramassa son peignoir et referma derrière elle, verrouillant comme toujours – après tout, la seule personne qu’elle laissait entrer volontairement avait un double des clés de l’appartement. Il saurait rentrer chez eux sans problème.
La jeune femme se tourna vers sa voisine et la détailla rapidement.

- Eh bien quoi ? Je n’allais pas vous laisser vous faire égorger par le premier chasseur du coin.

Elle sourit un peu et s’éloigna en ajoutant :

- Les tâches de sang sur le pas de la porte, c’est beaucoup trop cliché.


Elle pouvait parler, elle qui était plus ou moins un cliché ambulant. Ceci dit, elle aurait aimé éviter un mort de plus dans cette ville dont le taux de criminalité devait flirter avec celui de Detroit ou la Nouvelle-Orléans. Elle avait rarement vu une rubrique nécrologique aussi fournie chaque jour. A ce rythme, la population de Radcliff aura été éradiquée dans les mois à venir.

- Asseyez-vous, ne restez pas debout. Eddie n’est pas là pour le moment.

Elle alla chercher une deuxième tasse, la bouilloire et une boîte de thé d’excellente qualité qu’elle ramena au salon et les posa sur la table basse. Reprenant sa place dans le canapé, elle laissa à l’inconnue le loisir de se servir si elle le voulait.

- Je crois comprendre un peu mieux comment vous avez réussi à vous retrouver dans ma chambre hier matin.
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Harvey Sunderland
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MessageSujet: Re: Find your shore [ft. Clementine]   Find your shore [ft. Clementine] Icon_minitimeDim 28 Fév 2016 - 22:19

find your shore
theodora & clémentine
Pitié, faites donc que l’autre se ramène. Qui est-elle, d’abord, celle là ? Et pourquoi donc a-t-elle ouvert la porte ? Je voulais voir l’autre, moi, je voulais voir ton voisin aux us et coutumes si libertines, je voulais… tu inspires, me coupes la parole et serres le poing lorsqu’à sa question, tu commences à répondre. Si elle peut faire quelque chose pour nous ? Déguerpir et me laisser te déstabiliser, ce serait bien aimable. Mais non, te voilà qui retrouve un peu de ta solidité, ton alliance te tractant dans le réel, ta main replace une mèche derrière ton oreille. Tu es donc venue rapporter un peignoir. Soit. D’ailleurs, tu me surprends, ma petite princesse. Ta voix est claire, posée, ton anxiété est contrôlée. Combien de fois as-tu donc répétée cette phrase devant le miroir pour ne pas bégayer ? Peut être est-ce cette greluche qui te met en confiance. Décidément, je suis déçue. Et toi, à l’inverse, je ne m’étonne même plus de te sentir te détendre. - Sauf s’il existe une troisième locataire dont j’ignore l’existence, c’est le mien en effet. Hum… je sens que je ne vais pas tarder à revenir sur mon jugement peut être un peu hâtif. Te voilà mal à l’aise, voilà cette colocataire qui remonte imperceptiblement dans mon estime. Il suffirait qu’elle mette en avant ta nudité de la veille pour qu’elle soit définitivement dans mes bonnes grâces mais de toute évidence, tu lui fais encore trop pitié pour ça… D’ailleurs, qu’entends-je ? Tu es mal à l’aise mais tu t’enhardis, ma chérie ?! Regarde-toi, grande fille de trente deux ans, je t’entends même commencer une deuxième phrase de ta petite voix ferme. Un mot, deux mots, trois mots, allons-nous réussir l’exploit de faire une phrase complète et improvisée sans… ah, je te reconnais là.

Je dois te dire que tu m’as fait peur, Clémentine. J’ai presque cru que tu allais parler à haute voix de ta mésaventure de la veille. Mais non, je te retrouve dans cette voix qui s’étrangle dans ma gorge. Et oui, ma Clémentine. La veille, tu as traversé le mur mitoyen, tu t’es immiscée dans leur vie privée, nue comme un nouveau né, écarlate aussi. Tu tentes de te reprendre, je te sens te débattre, mais c’est peine perdue ma chérie. La réalité, tu ne peux pas l’ignorer : regarde ce peignoir qui traverse ta main. Tes yeux se troublent, tu inspires à fond pour contrôler ce déphasage latent qui démange ton épiderme. Ce n’est que lorsque tu l’enrayes que tu le sens frissonner sur ton corps, à mi-chemin entre l’être et le non-être. Qu’es-tu, d’ailleurs ? Ta main se referme sur du vide, tu te confonds en excuses et te concentres à en déclencher une migraine pour t’en saisir à nouveau, sans le moindre succès. Tu te redresses à peine que déjà ta voisine est à l’extérieur de son appartement et t’y pousses. Clémentine, ma si grande et si courageuse petite fille. Tu trembles de terreur à la seule idée que l’on t’aperçoive dans cet état que tu n’hésites pas une seule seconde à poser pour la deuxième fois tes pieds dans cet appartement. - Entrez quelques instants, je vous prie. En quelques pas, tes bras croisés enserrent tes avant-bras. La nervosité qui s’échappe de tout ton être est presque palpable. Tu observes Theodora – c’est donc comme cela qu’elle s’appelle ? Ta mémoire est une plaie, ma petite – ramasser le peignoir, au comble de la honte. Tu te mortifies à chaque seconde un peu plus. Quand vas-tu devenir complètement spectre, t’extraire de cette étape translucide pour ne devenir qu’une personne visible mais absente au travers de laquelle couleront tes vêtements ? L’inquiétude se fait croissante lorsque tu te représentes la scène avec une précision désarmante et tu pourrais nous faire une réelle crise de panique si cette trouble-fête n’était pas déjà de retour. - Eh bien quoi ? Je n’allais pas vous laisser vous faire égorger par le premier chasseur du coin. Les tâches de sang sur le pas de la porte, c’est beaucoup trop cliché.

Tes yeux s’écarquillent. Bon sang, je ne l’aime pas mais qu’elle est adorable par certains points… Tout de même c’est dommage qu’un tel potentiel soit gâché par cette sympathie naturelle que tu as pour elle. Je pourrais l’apprécier, j’en suis sûre, si elle avait ce don certain qu’à cet Edward pour te faire perdre toute contenance. Tu pâlis, à la mention de sang. J’ai un doute, ma puce, est-ce toi ou ton mari qui couine lorsqu’il en aperçoit une gouttelette ? Peut être les deux, j’imagine que dans les défauts les plus risibles, qui se ressemblent s’assem… - Asseyez-vous, ne restez pas debout. Eddie n’est pas là pour le moment. Ah ! Voilà pourquoi je ne l’aime pas. Elle ne te laisse pas le temps de complètement paniquer, elle change de sujet de conversation alors même qu’une sueur froide commençait à te faire perdre ton calme. Et en plus, parce que j’ai osé critiquer la phobie pathétique de ton pompier, tu fronces les sourcils et tu reprends pied. Que je le hais, ce pauvre âne, pour avoir une telle emprise sur toi. Je pourrais te détruire, te pousser du haut d’une falaise d’un simple murmure s’il n’était pas à ce point ce rocher sur lequel tu t’agrippes. Parasite, petite Clémentine, tu n’es au final qu’un coquillage parasite sur son dos. Et toute à tes pensées, ou plutôt à mes pensées que je t’instille comme de vieilles réminiscences, comme d’anciennes convictions, tu manques de la voir revenir avec… - Je crois comprendre un peu mieux comment vous avez réussi à vous retrouver dans ma chambre hier matin.

Misère. Polie, gentille, qui te met à l’aise avec un thé et tutti quanti, ne peut-elle pas simplement dire la vérité ? Que tu as débarquée toute n… « Merci beaucoup. Vous êtes ad… » Tu me coupes pour ça ? Une phrase avortée dès la première difficulté rencontrée ? Que vais-je faire de toi, mon petit fantôme ? Tu finis par t’asseoir, petite chose perdue dans un fauteuil. Tu délies tout de même tes bras, Clémentine, comme pour te revendiquer adulte, en te servant avec parcimonie et précaution d’un peu d’eau chaude, d’un peu de thé, d’un peu de sucre. D’un peu de tout, finalement, avec beaucoup de timidité et de nervosité pour compenser l’ensemble. « Je… comme je l’expliquais à Edward, je contrôle relativement bien en temps normal, mais ces derniers temps… c’est de pire en pire. » Du babillage, voilà ce que c’est Clémentine. Pourquoi est-ce aussi important pour toi de t’expliquer, de te justifier, de toujours te… « Merci encore pour le peignoir, c’était un instant très… gênant. Je viens d’emménager avec mon mari, et je me suis perdue dans l’obscurité de notre appartement… ça ne devrait pas se reproduire, normalement. Je suis très prudente, vous savez. » Bien trop de mots, bien trop de phrases. Tu tentes à ta façon de retrouver tes marques, tu essayes de ne pas paraître trop… ridicule. Veux-tu que je te le dise, ma Clémentine ? Ridicule, tu l’es. Et plutôt deux fois qu’une. « Je suis sincèrement désolée d’avoir fait de la sorte irruption dans vot… » Un froncement de sourcil. Oh, tu ne t’aperçois qu’à présent du possessif employé par Theodora ? Déjà que tu n’étais pas très visible, ma puce, mais tu pâlis drastiquement. « Oh misère, vous êtes… votre chambre… vous êtes en couple ? Je suis désolée, je suis vraiment confuse. Je vous assure que ce n’était pas volontaire. » Qu’est ce qui n’était pas volontaire, Clémentine ? Ton regard posé sur les abdos d’Edward ?

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MessageSujet: Re: Find your shore [ft. Clementine]   Find your shore [ft. Clementine] Icon_minitimeJeu 10 Mar 2016 - 17:29

Theodora & Clementine
   
Theo n’était pas la plus altruiste des personnes. Elle n’avait pas un sens du sacrifice particulièrement développé, et si aider autrui lui demandait des concessions trop grandes à son goût, elle passait son tour sans trop se poser de question et sans culpabiliser davantage. Le monde était un endroit cruel, elle en était bien consciente pour en avoir vu certains des aspects les moins reluisants. Elle-même s’était vendue au plus offrant, jouant de son physique et de son caractère charmeur pour se créer la vie qu’elle souhaitait. Bien sûr, il y avait eu quelques accidents en cours de route, le plus notable d’entre eux s’appelant James Brook. Avec lui, elle avait pu découvrir la criminalité sous un nouveau jour ; il n’était plus question d’affaires sordides de meurtres ou de viols, mais de calculs réalisés avec tant de précision qu’il lui aurait suffi d’un mot pour mettre l’Angleterre à genoux. Lorsqu’il était mort et qu’elle était partie, elle n’avait plus vécu pour personne d’autre que pour elle, jusqu’à ce qu’Eddie revienne dans sa vie. Ca avait été la plus belle surprise de toute son existence, et elle avait déjà presque oublié ce que ça faisait de se réveiller et de vivre seule, sans son meilleur ami à ses côtés. Il avait réussi à la faire sortir de la routine et de la torpeur dans laquelle elle s’était enfoncée peu à peu et, même s’ils n’étaient pas vraiment les personnes les plus optimistes du monde, au moins ils étaient deux pour partager leurs déboires et leurs petits moments de victoire. Et c’était bien le seul pour lequel elle aurait pris des risques, le seul qui l’aurait fait se dresser contre le monde entier pour le défendre, dusse-t-elle y laisser des plumes. Il était fort à parier qu’elle aurait pu tuer pour lui aussi, mais elle n’avait pas encore été confrontée à une telle situation. Oui, Edward était le seul être humain qu’elle aurait aidé sans se poser de question aucune.
Du moins, c’était ce qu’elle aimait croire. En réalité, la jeune femme était un petit peu moins égoïste qu’elle se croyait être. Il n’y avait qu’à voir les relations qu’elle entretenait avec Moira et son père Andreas. Aussi, ce n’était finalement pas si étonnant que ça qu’elle fasse rentrer son inconnue de voisine à l’intérieur de son appartement, refermant derrière elle après avoir vérifié qu’aucun curieux n’était passé dans le couloir au moment où la timide blondinette avait commencé à devenir immatérielle. Elle n’était pas une alliée affirmée de la cause mutante, mais elle ne voyait pas l’intérêt de tuer une innocente ; mieux valait la protéger d’un éventuel hunter qui se serait trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Et puis, ça aurait attiré l’attention sur elle et Eddie si la demoiselle avait été vue en sa compagnie. En la protégeant, elle les protégeait eux, faisant d’une pierre deux coups et protégeant ses intérêts dans la foulée. La laissant s’asseoir dans l’un des confortables fauteuils du salon, Theo s’occupa d’aller chercher de quoi lui faire un thé et de quoi se refaire une tasse. Quitte à lui faire la conversation, autant avoir quelque chose à boire. Au moins, elle serait parfaitement réveillée pour les heures à venir.
L’ancienne escort-girl laissa sa voisine se détendre, se demandant si c’était elle qui lui faisait cet effet ou si elle était toujours aussi timide. Ca faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas rencontré quelqu’un d’aussi réservé et impressionnable – avec les fréquentations qu’elle avait cela dit, ça n’avait rien de surprenant. Lorsqu’elle eut fini de se servir, elle s’occupa de se refaire un thé à son tour.

- Je… comme je l’expliquais à Edward, je contrôle relativement bien en temps normal, mais ces derniers temps… c’est de pire en pire.

Theo hocha doucement la tête. Eddie lui avait expliqué que leur voisine était mutante, et elle imaginait parfaitement que c’était une migraine carabinée qui devait l’avoir averti de sa présence. Depuis qu’il avait été vacciné, il réagissait dans la douleur à la moindre mutation activée dans un certain périmètre. C’était bien l’une des choses qui la rendaient bien heureuse de n’être qu’une simple humaine sans pouvoir aucun : au moins, elle ne risquerait pas de lui faire mal involontairement.

- Il y a une raison, ou bien est-ce simplement un léger surplus de stress qui vous fait perdre le contrôle ?

Il y avait peut-être une petite pointe d’ironie dans cette question, mais rien de bien méchant. Elle savait pertinemment que le commun des mortels n’était pas aussi friand de sarcasmes qu’elle l’était, aussi allait-elle se contrôler pour ne pas traumatiser davantage la jeune femme qui quittait rarement sa tasse de thé des yeux.

- Merci encore pour le peignoir, c’était un instant très… gênant. Je viens d’emménager avec mon mari, et je me suis perdue dans l’obscurité de notre appartement… ça ne devrait pas se reproduire, normalement. Je suis très prudente, vous savez.


L’Anglaise secoua doucement la tête. Elle imaginait volontiers la scène et à quel point Eddie avait pu rendre la situation encore plus difficile à gérer pour cette timide demoiselle. Et puis, pour le peignoir, elle n’avait pas été spécialement affolée par sa disparition spontanée : son charmant colocataire lui en avait expliqué les raisons et elle en avait bien d’autre en réserve pour ne pas se formaliser si leur voisine ne leur avait pas ramené le vêtement tout de suite.

- Il n’y a pas de quoi, et je vous crois tout à fait.

Elle sortit le petit sachet d’herbes de sa tasse et y ajouta un peu de sucre, la laissant refroidir quelques secondes encore. Il aurait été dommage et idiot qu’elle se brûle avec un thé trop chaud.

- Je suis sincèrement désolée d’avoir fait de la sorte irruption dans vot…

Theo haussa légèrement un sourcil, se demandant ce qui venait de faire pâlir aussi violemment son invitée. Elle porta la tasse à ses lèvres, prête à en avaler une gorgée, quand la jeune femme enchaîna dans un quasi murmure paniqué.

- Oh misère, vous êtes… votre chambre… vous êtes en couple ? Je suis désolée, je suis vraiment confuse. Je vous assure que ce n’était pas volontaire.

Au mot « couple », elle faillit éclater de rire, manquant s’étouffer dans son thé. Elle parvint à se reprendre avant, fort heureusement, se mordant la lèvre pour ne pas céder. Cette phrase-là, ils l’avaient entendu beaucoup de fois, avec Eddie, et ils s’en amusaient toujours autant. A leur heure de gloire, ils s’amusaient à semer le trouble dans l’esprit de leurs clients pour mieux les mener en bateau. Maintenant, ils aimaient simplement traumatiser le reste du monde avec leur relation si particulière. Elle baissa sa tasse, ravie de ne pas en avoir renversé la moindre goutte en tentant de contenir son hilarité.

- Navrée. Je crois que ça m’amusera toujours autant.


Elle planta son regard aussi bleu qu’un ciel d’été dans celui de sa voisine, souriante, une lueur de malice brillant au fond de ses prunelles claires.

- Eddie et moi ne sommes pas un couple. A dire vrai, nous ne l’avons jamais été. Je vous concède que nous vivons ensemble et que nous dormons ensemble, plus souvent nus qu’habillés, mais il n’y a jamais rien eu de plus entre nous que quelques embrassades tout à fait innocentes.

Lorsqu’ils s’étaient connus, ils s’étaient probablement tourné autour quelques temps, avant de partir sur une relation qui n’avait rien à voir avec celle qu’on aurait pu leur imaginer. Ils étaient proches tous les deux, vraiment très proches, et maintenant que James était mort, il était la personne la plus importante au monde à ses yeux. Il était plus qu’un frère pour elle, mais jamais, ô grand jamais il ne serait un amant. Elle n’était pas certaine qu’ivres morts ils cèdent à la tentation, c’était dire à quel point ils ne se voyaient pas comme de potentiels partenaires.

- Nous avons vécu et partagé suffisamment pour être autre chose que ça. Alors ne vous excusez pas d’avoir fait irruption dans notre chambre alors qu’il était probablement nu comme un ver.

Elle sourit, malicieuse toujours. Elle connaissait bien Eddie et elle ne doutait pas un seul instant qu’il avait dû mettre la jeune femme dans tous ses états, surtout lorsque leurs caractères étaient si opposés.

- J’espère au moins qu’il a eu la décence de vous proposer une tasse de thé.

Et en parlant de thé, elle but une gorgée du sien maintenant qu’il avait suffisamment refroidi pour ne plus risquer lui brûler la langue.
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Harvey Sunderland
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MessageSujet: Re: Find your shore [ft. Clementine]   Find your shore [ft. Clementine] Icon_minitimeDim 27 Mar 2016 - 22:22

find your shore
theodora & clémentine
Merci beaucoup, vous êtes adorable, vous êtes gentille, merci, merci… Je me demande si à un moment, tu vas t’agenouiller pour lui lécher les bottes, Clémentine. Elle ne t’a pas sauvé la vie, ma princesse, elle t’a juste fait entrer dans son appartement pour que tout l’immeuble ne s’imagine pas avoir besoin d’un exorciste pour te faire fuir de leur structure, voilà tout. Exorciste, Hunter, je me demande d’ailleurs ce qui serait le pire sur toi, et forcément, tu te le demandes aussi en écho. Un frisson que tu rabroues, tu t’efforces de te détendre dans tes remerciement très certainement trop prononcés et fréquents. Tais-toi donc, ma puce, montre toi un peu adulte tu vas finir par me faire encore plus honte que ce n’est déjà le cas, ce que je ne pensais pas possible en toute honnêteté. D’ailleurs, en parlant d’honnêteté, à quoi joues-tu, à ainsi me couper, à ainsi m’ignorer pour te concentrer sur ce thé que tu prends avec parcimonie. Son regard posé sur toi te crispe légèrement pourtant tu ne te laisses pas démontée. Susceptible, Clem ? Oh… j’ai compris, tu ne veux pas que je prenne l’ascendant aujourd’hui. Tu veux rester maîtresse de tes pensées. Comme si ça t’était réellement possible… Regarde toi, non pire !: écoute toi. Tes explications courageuses évitent le pire, évitent l’important. Ton contrôle est aussi illusoire que tes tentatives de me garder au loin. Tu ne contrôles rien, Clémentine, tu crois contrôler, voilà où siège la différence. Tu n’existes pas, tu ne fais que penser exister : ne te rends-tu pas compte que ta transparence est ton état naturel ? Je sais ce que tu penses : tu veux que je me taise, tu veux que je cesse de parler, d’empoisonner ton existence mais sais-tu pourquoi tu ne peux pas m’éloigner ? Parce que tu ne peux faire taire la réalité, Clémentine, voilà pourquoi. Et cette femme face à toi pourra hocher la tête avec toute la conviction d’un de ces chiens en plastique que l’on pose sur l’arrière de sa voiture, ça n’y changera rien. - Il y a une raison, ou bien est-ce simplement un léger surplus de stress qui vous fait perdre le contrôle ? J’éclate de rire, sans tarder, te faisant te crisper. Mon rire, il te marque parce que tu n’as plus de souvenirs de moi en train de rire de la sorte. Ce dont tu te souviens de moi, au final, c’est de mes grimaces, de mes migraines, de mes excès de colère parce que ton stupide père était incapable de voir à quel point tu étais monstrueuse. C’est de pire en pire, dis tu. Mais ne serait-ce pas de mieux en mieux, plutôt ? « Je l’ignore, mais… la situation actuelle dans cette ville n’aide pas vraiment et cette… » mutation ? Tu retiens le terme, Clémentine, incapable de le prononcer. Anormalité ? Abomination ? Malformation ? « Finalement, ce n’est qu’un cercle vicieux, plus je perds le contrôle, plus je stresse, plus je stresse, plus je perds le contrôle. » Tu conclues en haussant les épaules, tentant de conférer à ton attitude un peu de désinvolture. Le résultat est un échec total, tes yeux replongent dans la tasse de thé. Tu la remercies encore, Clémentine, t’en rends-tu compte ou ne parles-tu au final que par réflexe pour meubler un silence qui pourrait devenir dérangeant ? Ca ne devrait pas se reproduire… le penses-tu ou le souhaites-tu ? Personnellement, si je trouve un moyen de te rendre ta vraie nature de spectre selon ma volonté, je ne m’en lasserai pas, surtout si je peux continuer à surprendre ton voisin au saut du lit... - Il n’y a pas de quoi, et je vous crois tout à fait. Un sourire naît sur tes lèvres, tu m’entends presque bougonner. Presque : je ne vais tout de même pas m’abaisser à ton niveau, à être susceptible et vexée à la moindre remarque.

Je préfère, de loin, assister ce spectacle de pathétisme pour lequel tu m’as généreusement offert une place au premier rang… Tu es sincèrement désolé de ? Plaît-il ? Achève donc ta phrase, noies toi dans ton malaise et ta compréhension tardive. Tu es déjà un fantôme, Clémentine, mais cette fois, tu déploies toutes tes capacités pour disparaître. Translucide, transparente, un peu plus et tes habits chuteront une nouvelle fois. Hologramme défaillant, tu luttes pour redevenir visible, à grand renfort de perle de sueur sur tes tempes. La réaction de Theodora n’aide en rien, si elle t’épargne – quelle sotte, elle manque le clou du spectacle – un éclat de rire, toute son attitude le clame et le revendique. Aurais-tu dit une bêtise, ma princesse ? Navrée. Je crois que ça m’amusera toujours autant. Tiens, tu as une amie dans le club des incorrigibles navrées. - Eddie et moi ne sommes pas un couple. A dire vrai, nous ne l’avons jamais été. Je vous concède que nous vivons ensemble et que nous dormons ensemble, plus souvent nus qu’habillés, mais il n’y a jamais rien eu de plus entre nous que quelques embrassades tout à fait innocentes. Ton soulagement est visible, ton soulagement est palpable : tu reprends consistance au sens littéral du terme. - Nous avons vécu et partagé suffisamment pour être autre chose que ça. Alors ne vous excusez pas d’avoir fait irruption dans notre chambre alors qu’il était probablement nu comme un ver. Ah ? Charmante petite pique, peut être va-t-elle parvenir à remonter dans mon estime finalement. Te voilà pivoine, c’est mignon d’alterner avec tes pertes de contrôle. Nu comme un ver, c’est le cas de le dire bien que le terme de ver ne rende pas spécialement justice à son ana… « Je vois » Ne me coupe pas comme ça, Clémentine, c’est tout à fait impoli. Et puis, en parlant de voir… pour sûr que tu as vu et que tu… « Nous étions à égalité dans une certaine mesure… » Tu en viens à parler de ta mésaventure de la veille de toi-même pour me faire taire, c’est… c’est… je ne trouve même pas d’adjectif pour qualifier ça. - J’espère au moins qu’il a eu la décence de vous proposer une tasse de thé. En parlant de thé, tu étais en train d’en boire une gorgée soufflant au préalable sur la surface pour ne pas te brûler, comme je te l’ai appris il y a des années de cela.

T’offrir une tasse de thé. Jolie diversion que voilà, jolie diversion dont tu t’empares avec le geste d’une désespérée. « Oui, tout à fait, il a été très… » Ah, c’est à ton tour de ne plus trouver tes mots. Je te les ai volés, taquine que je suis. Alors, lequel veux-tu ? Gentilhomme ? Charmant ? Prévenant ? Avenant ? « … je ne trouve pas le terme mais je dois admettre avoir beaucoup de chances d’avoir des voisins qui savent si bien recevoir l’incongru. » Jolie phrase : longue, bien formée, c’est à moi d’admettre que tu t’en sors bien malgré mes monologues, Clémentine. Tu reposes la tasse de thé. Inspirant profondément. Tu pourrais t’en aller, là, maintenant. Pourtant… qu’est ce qui te retient ? Tes doigts viennent à ton oreille, glisser derrière une mèche qui s’en est échappée. « A ce propos… n’avez… n’avez-vous pas… peur de moi ? Pendant notre brève conversation, j’ai cru comprendre qu’Edward était… avait été un… mutant. » Comme toi ? « Mais vous… mon apparence… cela ne vous effraie pas ? » Ca te laisse perplexe, n’est-ce pas ? Ca te laisse perplexe de voir les gens rester naturels devant ce qui t’angoisse, ce qui te fait horreur, ce qui est caché derrière un déni évident. Dhan, ton mari, tu l’aimes et tu lui fais tant confiance que tu ne remettras jamais en cause son amour et la véracité de ses propos mais les autres… tu n’arrives pas à comprendre comment Theodora peut rester à ce point calme devant une jeune femme de ton acabit à la visibilité aussi aléatoire que ses sautes d’humeur.

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MessageSujet: Re: Find your shore [ft. Clementine]   Find your shore [ft. Clementine] Icon_minitimeMer 27 Avr 2016 - 0:34

Theodora & Clementine
   
Theo n’était pas forcément la plus aimable des interlocutrices et elle en avait bien conscience. Elle savait parfaitement que son caractère pouvait en surprendre et en débouter plus d’un, mais ça ne l’avait jamais dérangée. Au contraire : ça lui avait bien souvent permis de faire beaucoup de tri parmi ceux et celles qui venaient lui adresser la parole. Elle ne consentait à baisser quelque peu sa garde que lorsqu’elle avait besoin d’étendre sa clientèle, ou bien d’obtenir des informations que recelaient quelque peureux personnage qu’elle aurait tôt fait d’effrayer en temps normal. Heureusement pour elle, elle était assez bonne actrice pour que son comportement soit crédible – tant qu’elle ne poussait pas les choses trop loin, son naturel ayant tendance à revenir au galop bien plus vite qu’elle ne l’aurait voulu. Si elle était méchante, ce n’était jamais gratuitement, mais simplement pour se protéger et s’éloigner des importuns qui auraient pu insister un peu trop ou poser un risque trop important pour sa santé. Elle n’était pas spécialement téméraire et elle avait subi son lot de passages à tabac et de blessures plus ou moins marquantes pour ne pas vouloir réitérer régulièrement l’expérience.
Cela dit, avec sa charmante voisine, elle faisait des efforts pour être un peu moins sarcastique que d’ordinaire. Certes, il s’agissait de son mode de communication préféré, d’autant plus avec Eddie à ses côtés, mais Clementine avait l’air bien trop gentille pour mériter qu’elle soit aussi ironique qu’en temps normal. Elle n’était pas non plus devenue douce et gentille en quelques secondes, mais elle était un peu plus aimable qu’avec le reste du monde. A croire qu’elle n’était pas aussi acide qu’elle se prétendait l’être, finalement. Il restait une bonne part de sarcasmes dans ses paroles, mais elle faisait des efforts pour maintenir la conversation et l’alimenter, sa curiosité naturelle revenant la titiller. Après tout, il fallait avouer que la jolie blondinette à moitié transparente assise dans son fauteuil avait de quoi l’intriguer. Tout d’abord, il y avait eu ce petit incident de passe-muraille dont Eddie l’avait informée. Il y avait aussi cette curieuse invisibilité qui s’emparait d’elle lorsqu’elle était en proie à des émotions un peu trop fortes, chose qui semblait se produire souvent. Et puis, il y avait juste sa personnalité en elle-même ; c’était à se demander comment elle avait fait pour ne pas encore se faire tuer dans ce coupe-gorge qu’était Radcliff. Apparemment, elle avait eu de la chance qu’on ne la voit pas perdre en opacité, comme un fantôme qui aurait eu du mal à maintenir sa présence sur Terre. Sauf qu’il n’y avait pas de fantôme dans ce salon, mais un être de chair et de sang, une mutante comme il y en avait un peu partout sur le globe désormais et comme il y en aurait sûrement de plus en plus dans les décennies à venir – des mutants semblables à sa voisine, ou à son colocataire avec lequel on venait de croire, une nouvelle fois et toujours à tort, qu’elle était en couple. Ca ne manquait jamais de faire rire Theo, et il avait fallu qu’elle déploie des merveilles de volonté pour ne pas juste éclater de rire devant la timide jeune femme. Ca aurait fini de la mettre mal à l’aise, et elle était déjà suffisamment transparente comme ça. Heureusement, ses précisions semblèrent la rassurer puisqu’elle reprit contenance en même temps qu’elle sembla décider à reprendre son souffle.

- Je vois. Nous étions à égalité dans une certaine mesure…

L’ancienne escort-girl sourit, haussa légèrement un sourcil et ne put s’empêcher de répondre :

- Oui, j’ai entendu parler de ça …

Sexué comme il l’était, il n’y avait rien d’étonnant à ce qu’Eddie se mette à détailler sa voisine entièrement nue et qu’il en parle à sa colocataire comme s’il ne s’était agi que d’un détail. Et très sincèrement, tant qu’il restait courtois et qu’il ne faisait rien dans leur lit, il aurait très bien pu faire ce qu’il voulait avec Clementine que ça ne l’aurait pas dérangée le moins du monde. C’était un grand garçon, après tout, et elle serait bien la dernière personne au monde à le juger pour les personnes avec lesquelles il passait un ou plusieurs bons moments. Au moins, il avait été aimable, c’était le minimum – elle savait qu’il n’était pas rustre, mais il manquait parfois un peu de subtilité.

- Oui, tout à fait, il a été très … je ne trouve pas le terme mais je dois admettre avoir beaucoup de chances d’avoir des voisins qui savent si bien recevoir l’incongru.


Theo sourit et hocha la tête. Ah ça, s’il y avait bien un duo qui ne s’inquiétait plus du bizarre, c’était bien eux. Ils en avaient vu d’autres, beaucoup d’autres tout au long de leurs vies respectives pour se braquer dès que quelque chose sortait de l’ordinaire.

- L’incongru fait partie de nos vies depuis bien longtemps.

Buvant tranquillement une nouvelle gorgée de thé, elle s’attendait presque à ce que sa voisine retombe dans le silence lorsqu’elle reprit la parole.

- A ce propos… n’avez… n’avez-vous pas… peur de moi ? Pendant notre brève conversation, j’ai cru comprendre qu’Edward était… avait été un… mutant. Mais vous… mon apparence… cela ne vous effraie pas ?

La surprise se peignit sur le visage de l’Anglaise qui haussa les sourcils et pencha très légèrement la tête sur le côté, ses longs cheveux presque noirs cascadant sur son épaule. Ca, c’était une question à laquelle elle ne s’attendait pas. Elle n’avait absolument rien contre les mutants – elle les tenait en aussi haute estime que le reste de la population, ne les trouvant ni meilleurs, ni pires. C’était les actes de tout un chacun qui définissait l’estime qu’elle pouvait porter, ou non, à telle ou telle personne. Son ancien compagnon avait été mutant ; son meilleur ami aussi, et désormais il devait subir les effets secondaires du vaccin. Son frère était mutant également, et elle devait sans doute avoir un bon nombre de connaissances porteuses de ce fameux gène X. Alors non, définitivement, elle n’était pas effrayée. Elle sourit même et soutint le regard de la jeune femme.

- Vous êtes jolie comme un cœur, gentille et timide. Très sincèrement, j’ai connu bien plus effrayant que vous, sans vouloir vous vexer, mutation ou pas.

Des images lui revinrent, des souvenirs de ce qu’elle avait pu voir lorsqu’elle était encore avec James, deux ans plus tôt à peine, et son sourire se fana un peu, son expression se fit légèrement plus dure – peut-être plus inquiète. Theo avait été témoin de son lot de meurtres pour les années à venir, et si elle avait pu échapper à beaucoup de sévices, elle aussi avait subi la violence et la méchanceté de certains, clients ou pas. Son sourire revint et elle secoua doucement la tête.

- Je me fiche royalement que la personne avec laquelle je parle possède un don ou non, aussi impressionnant soit-il. Ce n’est rien d’autre qu’un gène, et ce n’est pas sur ça que je juge les autres. Les paroles et les actes, en revanche, ça c’est autre chose.

Elle avait énoncé ça avec un calme olympien. C’était pourtant la stricte vérité, et Clementine n’y échapperait pas non plus. Si elle restait aussi agréable qu’elle l’avait été jusqu’à présent, alors Theo garderait d’elle une bonne impression. Si elle se montrait soudain mesquine, son avis changerait en conséquence, et ceci parfaitement indépendamment de cette question. La jeune femme reposa sa tasse vide sur la petite assiette prévue à cet effet.

- Pourquoi cette question ?
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Harvey Sunderland
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MessageSujet: Re: Find your shore [ft. Clementine]   Find your shore [ft. Clementine] Icon_minitimeJeu 5 Mai 2016 - 16:35

find your shore
theodora & clémentine
Parfois, je me demande comment tu aurais été, sans mon suicide, sans ma présence, sans ton anormalité pour te rendre aussi instable. Je me demande si les germes d’assurance que ton mari sauve chaque jour en toi auraient éclos véritablement ou s’ils étaient voués dans tous les cas qu’à rester éternellement dans cet état végétatif que j’observe constamment. Je me demande si tu aurais pu être intéressante, Clémentine, plutôt que pitoyable ; passionnée plutôt qu’apeurée ; amusante, plutôt que névrosée. Je me demande tout cela, en me faisant la remarque qu’à mes yeux, tu aurais été bien chiante. Plus encore qu’à présent, lorsque tu te confonds en excuses, lorsque tu te noies dans tes hésitations, lorsque tu tentes de garder le contrôle et d’expliquer ce qu’il se passe, de justifier ta pitoyable performance, de trouver des excuses à ta disparition régulière, à la translucidité de tes veines, de ton épiderme, de ton regard et de ton caractère. Parce qu’il faut bien se le dire, Clémentine : tu es aussi transparente que ton apparence, c’est bien la seule chose de cohérente dans ta vie et ton attitude.

Quel contraste, quel contraste offres-tu, ma princesse, avec cette femme qui te fait face ! Difficile en vous voyant de croire que vous avez peu ou prou le même âge ! Tu es une enfant, Clementine, une enfant traumatisée par sa mère. Une enfant qui reprend consistance lorsque le rire contenu de Theodora t’assure que non, il n’y a rien entre tes deux voisins et que tu n’as – malheureusement – offusqué personne par ta petite expédition nudiste. Elle est bien trop patiente avec toi, cette voisine. Et sa patience finit par payer parce qu’avec ton soulagement revient ta consistance. Tes lèvres trempées dans le thé te réveillent, ton regard souffle sur la surface du liquide brûlant comme pour te donner encore quelques secondes de répit. S’il t’a lui aussi proposé une tasse de thé ? Bien évidemment. Et encore une fois, je t’entends remercier le destin de t’avoir fait tomber sur des voisins aussi ouverts et accueillants, quand je ne te souhaitais que de tomber de mal en pis pour plus de spectacle. - L’incongru fait partie de nos vies depuis bien longtemps. Un petit sourire, voilà ce que tu lui offres. Le sourire timide de celle qui se demande encore pourquoi elle s’attarde dans cet appartement alors que, de toute évidence… et bien de toute évidence, des questions s’entremêlent à tes pensées, avec un soupçon d’étonnement.

Et beaucoup, bien trop, de confiance. Que se passe-t-il dans ta petite tête, ma puce ? J’ai beau être aux premières loges, le spectacle de tes réflexions m’est aussi limpide qu’une peinture abstraite ou encore qu’un enchaînement de danse contemporaine auquel on aurait ôté les sous-titres indispensables à sa compréhension. Ta question te surprend, me surprend, la surprend elle aussi de toute évidence. Tu es la seule à avoir peur, Clémentine, tu es la seule à craindre ce que tu es et le sourire de Theodora ne fait que te le confirmer. Alors pourquoi, pourquoi cette terreur qui te noue les tripes ? - Vous êtes jolie comme un cœur, gentille et timide. Très sincèrement, j’ai connu bien plus effrayant que vous, sans vouloir vous vexer, mutation ou pas. Jolie comme un cœur, si je ne te connaissais pas, Clementine, si je ne te savais pas à ce point inintéressante, je pourrais la croire en train de te draguer, au mieux ; de te ramener à ton infantilité, au pire. Connaître plus terrifiant que toi revient à connaître un chaton ayant appris à se servir de ses griffes, Clementine, tu en as forcément conscience. Alors… tu pinces les lèvres, incapable de répondre, tentant de contrôler ton regard qui veut fuir, ton apparence qui veut se dématérialiser et s’échapper dans une autre réalité. - Je me fiche royalement que la personne avec laquelle je parle possède un don ou non, aussi impressionnant soit-il. Ce n’est rien d’autre qu’un gène, et ce n’est pas sur ça que je juge les autres. Les paroles et les actes, en revanche, ça c’est autre chose. Tu hausses les épaules. Elle n’a pas tort, tu ne peux qu’être d’accord avec ses dires, en tout honnêteté. Mais… mais en toute honnêteté, tu es terrifiée par ce que tu es, tu es terrifiée par les mutants, tu es terrifiée par tant de choses que je découvre chaque jour avec émerveillement que tu n’as pas encore peur de ton ombre. - Pourquoi cette question ? L’interrogation te sort de tes pensées, t’arrache à mes murmures. Tu fronces légèrement les sourcils, comme toujours lorsque quelque chose te pousse à l’interrogation.

« Vous dites que vous avez connu plus effrayant mais… » Tu cherches tes mots. Les doigts reposent la tasse, finalement vide, sur la table mais ne la lâchent pas pour autant, jouant avec sans que tu ne t’en rendes réellement compte, juste machinalement. « Disons que ça me semblerait logique que vous puissiez être… terrifiée, horrifiée ou que sais-je, étant donné que moi-même je ne suis pas rassurée par tout cela. » Depuis combien de temps la connais-tu, Clementine ? Une poignée de minutes ? Dix, vingt, trente mais guère plus ? Et te voilà à lui confier ta détresse et tes états d’âme. Regarde la, ma princesse, regarde la bien et ose me dire qu’elle a le facies à ce point plâtré de maquillage pour que tu la confondes avec un mur des lamentations ! « Les gens tombent si vite dans le jugement, rejettent si rapidement ce qu’ils ne comprennent pas que… je suis déstabilisée lorsque ce n’est pas le cas. » Un petit rire timide, tu espères ne pas l’offusquer. Et tu te rends surtout compte que… « Pardonnez-moi, je m’attarde. » Et pourquoi t’attardes-tu ? Parce que tu n’es pas capable d’assumer ta nature et que ne pas être te semble plus incongru que maintenir l’illusion de ton existence. Une main se glissant, encore et toujours, dans tes cheveux pour les maintenir cachés derrière tes oreilles, tu te relèves. « Je devrais peut être vous laisser, il me semble que… » Tes yeux heurtent ta main sur laquelle s’attarde un peu de transparence, n’en déplaise à ton self-control. « Il me semble que tout est redevenu normal. »

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MessageSujet: Re: Find your shore [ft. Clementine]   Find your shore [ft. Clementine] Icon_minitimeJeu 19 Mai 2016 - 1:04

Theodora & Clementine
   
Theo n’était peut-être pas la meilleure des hôtes et elle n’était pas forcément la plus douée pour mettre ses invités parfaitement à l’aise, mais on ne pouvait pas la taxer d’être antipathique pour autant. La principale remarque qu’on aurait pu lui faire, à la rigueur, c’était qu’elle était trop elle-même, trop sarcastique et détachée par rapport à ce qu’on pouvait attendre de la part de quelqu’un que l’on ne connaissait pas. Pourtant, ce n’était pas le genre de la jeune femme de changer sa personnalité et de s’adapter à autrui ; elle l’avait fait, il y a longtemps, lorsqu’elle ne pouvait pas encore se permettre d’être naturelle pour trouver ses clients. Enfin, naturelle … au final, il n’y avait vraiment qu’Eddie qui savait à quoi elle ressemblait réellement. Elle avait porté un masque pendant si longtemps, elle avait joué un rôle qu’elle avait embrassé pendant tant d’années qu’il était devenu une partie intégrante de ce qu’elle était, et elle ne réalisait pas toujours quand elle jouait et quand elle ne le faisait plus. Cependant, une chose n’avait jamais changé, malgré le temps, malgré les aléas de la vie et ce qu’elle pouvait affirmer : elle n’était pas ouvertement méchante. Elle n’était pas du genre à refuser l’hospitalité à qui que ce soit sous un faux prétexte tout ça pour voir la personne face à elle se débattre avec ses soucis. Elle avait accueilli Eddie à bras ouverts, jusqu’à le déclarer officiellement son colocataire, et elle avait fait entrer Clementine chez eux alors qu’elle aurait parfaitement pu la laisser dehors sur le pallier, l’exposant aux regards et aux suspicions des chasseurs qui auraient pu vivre dans les environs proches. L’ancienne escort avait posé ses questions par politesse, certes, mais aussi parce qu’elle avait un petit côté sincèrement curieux et qu’elle s’intéressait réellement à ce que pouvait lui révéler la jeune femme sur elle-même. Au final, elles avaient surtout échangé quelques formules de base et n’étaient pas vraiment entré dans la vie l’une de l’autre, mais au moins elles avaient parlé et l’anglaise devait bien reconnaître qu’elle la trouvait sympathique, cette jolie blonde à l’air si timide et si réservé. Et lorsqu’elle lui demanda pourquoi elle n’était pas impressionnée par sa mutation, elle lui répondit aussi franchement que possible.

- Vous dites que vous avez connu plus effrayant mais… Disons que ça me semblerait logique que vous puissiez être… terrifiée, horrifiée ou que sais-je, étant donné que moi-même je ne suis pas rassurée par tout cela.

Theo pencha doucement la tête sur le côté, détaillant sa voisine. Alors comme ça, elle avait peur d’elle-même … Etant donné son comportement, ça n’était pas vraiment très étonnant, en fin de compte. Mais qu’elle en parle ainsi, ça c’était inattendu. La grande brune ne s’en formalisa pas néanmoins, et elle secoua la tête en souriant un peu.

- Ne soyez pas effrayée par vous-même. Ce serait bien dommage d’être votre plus grande peur.

Avoir peur de son ombre, avoir peur de sortir de chez soi, avoir peur du monde en général, c’était une chose qu’elle avait du mal à comprendre. La seule personne qui lui ait jamais réellement fait peur n’était plus de ce monde et elle était trop enfoncée dans une dépression qu’elle ne voyait pas pour être encore effrayée par quoi que ce soit. Elle savait simplement qu’il était plus facile de vivre sans avoir peur.

- Je devrais peut être vous laisser, il me semble que … Il me semble que tout est redevenu normal.

Finissant sa tasse de thé avant de la reposer sur sa coupelle, Theo hocha la tête.

- Vous êtes plus opaque que tout à l’heure, en tout cas. Profitez-en pour retourner chez vous tranquillement.

Elle aurait été assez chagrinée de savoir qu’entre le moment où elle serait sortie de l’immeuble pour pouvoir entrer dans celui qui lui était mitoyen, elle serait redevenue translucide et aurait attiré l’attention d’une mauvaise personne passant au mauvais endroit au mauvais moment. L’ancienne escort se leva de son fauteuil et raccompagna sa voisine jusqu’à l’entrée, lui souhaita une bonne journée et l’invita même à repasser à l’occasion, si l’envie lui prenait. Après tout, ni elle ni Eddie ne seraient contre la revoir, ni contre rencontrer son mari.
Et lorsqu’elle referma la porte après avoir salué Clementine une dernière fois, Theo se dit que c’était décidément une bien drôle de façon de commencer la journée.




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