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 I will take care of you ~ danoys

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Maxence Sanderson
Maxence Sanderson

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SUR TH DEPUIS : 14/06/2015
MessageSujet: I will take care of you ~ danoys   I will take care of you ~ danoys Icon_minitimeSam 2 Avr 2016 - 0:16

I will take care of you
Dany & Aloys



Un éclat de rire, ses fossettes se creusent et son regard pétille. Cela va faire près d’un mois maintenant que Radcliff a été secoué par des attentats mais l’hôpital ne commence qu’à peine à désemplir et l’atmosphère pensant, à s’alléger. Et avec le départ de plusieurs victimes, l’humeur jusque-là morose du personnel soignant se laisse enfin aller à la chaleur de l’été pleinement installé. Et Aloys n’y fait pas exception. Il est en colère, bien évidemment, contre les responsables de ce désastre. Il est triste, aussi, d’assister pour la énième fois à ce qui lui semble être une violente et pérenne affliction humaine. C’est un optimiste, Aloys, c’est un homme de foi, de foi en l’homme, mais il doit bien l’avouer aussi : lorsque les blessés ont commencé à affluer en masse à l’hôpital en ce début de mois de juillet, une profonde angoisse l’a remuée, teintée de désespoir. Celle d’être condamné à voir les erreurs se répéter en boucle sans discontinuer, sans que l’humain n’apprenne à se faire confiance et à avancer sans juger, sans stigmatiser, sans persévérer du côté de la violence pour faire entendre son désarroi.

Une bourrade dans l’épaule, on le tire de ses pensées, on lui tend un verre en lui ébouriffant les cheveux. Il n’est pas associable, Aloys, il n’est même pas solitaire. Il est juste hors du temps mais cela ne suffit pas à le faire errer seul d’après ses collègues. C’est d’ailleurs peut être pour cette raison qu’il est resté à Radcliff plus d’années que prévues, à la base, parce qu’il s’y sentait bien, il s’y sentait chez lui. C’est peut-être pour cette raison, aussi, qu’il refuse de partir, même maintenant, même alors que les portes de la ville se sont ouvertes, même alors que rien ne le retient ici. D’ailleurs, rien ne l’a jamais retenu, pas depuis son dernier mariage et son dernier enfant… « Miribel, tu viens boire un verre ? » Aloys relève la tête, sursaute devant son nom de famille atrophié. Il sait que ça n’a rien d’injurieux ou de moqueur mais il ne parvient pas à s’habituer à l’absence du de qui a toujours fait partie de son nom de famille. Un sourire, calme, il répond lentement de la tête. « Non, j’ai promis à Nelson de le remplacer ce matin. Demain peut-être ? » Le regard désapprobateur de l’autre chirurgien de garde est éloquent : tout le service voit d’un mauvais œil Aloys enchaîner jour de remplacement et garde de nuit sans discontinuer, usant sa santé jusqu’à la corde et le faisant marcher comme un funambule sur un équilibre précaire.

L’équipe de nuit quitte l’étage, Aloys se réfugie un peu plus haut, dans son bureau, où l’attendent sagement les quelques dossiers des patients dont Nelson, l’un de ses collègues, a la charge. Neurologue, il fait partie des trop nombreux membres du personnel soignant à avoir été directement touché par les attentats, femme et enfants dans le coma, famille éclatée, blessée, en réanimation. Le remplacer quelques matinées, c’est le moins qu’Aloys puisse faire selon lui, du moins tant que ses propres analyses lancées sur son sang n’auront pas donné de résultats tangibles et exploitables. Mais pour remplacer efficacement… les feuilles glissent entre ses doigts, ses yeux parcourent avec lenteur les lignes, paragraphes, décryptent les arabesques du neurologue et déchiffrent ses consonnes. Lorsque le soleil est pleinement levé, l’hôpital ouvert aux visites et que la journée commence, Aloys n’a dormi qu’une poignée d’heures, n’ouvre les yeux que grâce à un grand café noir, serré, sans sucre, mais connait les patients de son confrère comme s’ils étaient les siens. Au fil des pages, il s’est immiscé dans leur vie, dans leur maladie, dans leurs angoisses, il s’est substitué à eux pour les comprendre et savoir quel comportement avoir face à eux.

Et lorsqu’il arrive dans le couloir où attend déjà une jeune femme, il ne peut pas s’empêcher de lui sourire gentiment, comme pour la mettre en confiance. Assuré, le voilà qui lui tend une main cordiale. « Vous devez être Danielle Hawke ? Je m’appelle Aloys de Miribel. Le Docteur Nelson qui vous suit ne peut être présent pour… soucis personnels, je suis donc en charge de votre dossier. Normalement, vous avez dû être prévenue… » Ses sourcils se froncent d’incertitude, sa voix menace de faiblir et de s’éteindre. Sa main sort une clé, la fait tourner dans la serrure pour mieux ouvrir la porte vers la salle d’auscultation. Il y entre, se sentant pleinement chez lui dans cette atmosphère aseptisée d’hôpital. Aussitôt, il se glisse vers les rideaux, les tire pour laisser entrer de la lumière. « Veuillez me pardonner pour le retard, j’étais plongé dans les dossiers et je n’ai pas vu l’heure. Asseyez-vous, installez-vous. » Les dossiers, justement, échouent sur la table la plus proche. Il désigne d’un geste de la main la chaise et le lit d’auscultation. Il est véritablement soucieux, finalement, lorsqu’il se tourne dans sa direction. « Comment allez-vous ? »

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MessageSujet: Re: I will take care of you ~ danoys   I will take care of you ~ danoys Icon_minitimeLun 4 Avr 2016 - 21:19


-- aloys et dany --
Sometimes I wish I could save you And there're so many things that I want you to know. I won't give up till it's over, If it takes you forever I want you to know That if you fall, stumble down, I'll pick you up off the ground.

Ça ne faisait pas bien longtemps qu'elle était en ville et déjà, elle détestait Radcliff. En quelques jours, elle avait compris qu'il y avait une foule de hunters dans les parages mais aussi des violences qu'elle ne trouvait pas dans son Canada de naissance. Mais bon, mourir demain ou dans deux ans tout au plus, elle était où la différence ? Alors elle restait, et espérait renouer avec sa soeur disparue depuis toutes ses années. Même si elles avaient grandi séparées, elles se ressemblaient beaucoup et pas seulement physiquement. Ça la frustrait de savoir qu'elle avait retrouvé son aînée mais qu'elle ne pourrait pas passer plus de temps avec elle. Le docteur Nelson ne lui donnait pas plus de deux ans à vivre suite au vaccin. Alors quand il l'avait appelée pour lui annoncer qu'il existait peut-être une chirurgie qui pourrait rallonger son espérance de vie de quelques années, elle avait tout de suite sauté sur l'occasion. Pas question de mourir. Pas question de laisser son cerveau l'envoyer dans la tombe. Elle ne voulait pas mourir, elle voulait vivre. Bien qu'elle se refusait à aimer, ou se faire des amis proches, elle rêvait secrètement d'une vie psoée. La maison, le mari, les enfants. C'était idiot pour une condamnée à mort par la destin mais une partie d'elle continuait d'espérer. C'était égoïste peut-être mais elle préfèrait cela à se laisser crever. Alors, le médecin et elle avaient pris rendez-vous. La journée approchait, le moment de savoir ce qu'il en était aussi. Finalement, quelques jours avant, elle avait appris qu'il avait été remplacé. La brune n'en avait pas fait grand cas, puisque ça ne la surprenait pas devant les explosions qui avaient secoué la ville. Devant le danger qui planait encore sur toutes leurs têtes. Elle n'avait pas fait trop attention au nom d'son nouveau docteur mais bien à l'heure du rendez-vous. Elle ne voulait pas être en retard. Elle enfila son jeans déchiré, son t-shirt de rock favori. Une rencontre de routine, quoi.

Elle prit le chemin de l'hôpital et attendit dans la salle d'examen quelques minutes. Jetant un coup d'oeil à sa montre, elle réalisa que le remplaçant était en retard et elle se mit à tapoter nerveusement du pied. Ça ne l'énervait pas plus que ça mais elle jetait tout de même des regards au couloir dans l'espoir de voir un médecin venir dans sa direction. Après quelques minutes, c'est exactement ce qui se produit et Dany n'attendit pas qu'il arrive à sa hauteur pour se lever et le saluer d'un hochement de tête. « Vous devez être Danielle Hawke ? Je m’appelle Aloys de Miribel. Le Docteur Nelson qui vous suit ne peut être présent pour… soucis personnels, je suis donc en charge de votre dossier. Normalement, vous avez dû être prévenue… » Elle acquiesça et le suivit dans la salle d'examen où il tira les rideaux pour laisser la lumière du jour baigner l'atmosphère. Refermant la porte derrière elle, la Hawke s'approcha. Ce docteur De Miribel était bien plus séduisant que son ancien médecin. Il était bien plus jeune pour commencer. Et beau aussi. Loin des médecins habituels qu'elle croisait et qui était souvent bien ordinaires. « Veuillez me pardonner pour le retard, j’étais plongé dans les dossiers et je n’ai pas vu l’heure. Asseyez-vous, installez-vous. Comment allez-vous ? » D'un bond, elle sauta sur la table d'auscultation et posa les mains de chaque côté de ses genoux alors qu'elle glissait son regard sur le chirurgien. Ses lèvres se muaient en un sourire plus charmeur qu'elle ne l'aurait voulu. « C'est pas grave. Pis, enchantée. Pas besoin d'me vouvoyer, tu sais, ça me mets mal à l'aise. -- Et tu peux m'appeler Dany, j'ai pas entendu Danielle depuis une éternité. » Le docteur Nelson s'entêtait à la vouvoyer c'qui lui donnait l'impression d'être plus vieille qu'elle ne l'était vraiment. Et sachant que sa vie serait bientôt terminée, elle ne voulait pas avoir cette impression collante à la peau. Être cette vieillarde sur le point de rendre son dernier souffle. « Ça peut aller, j'ai commencé à avoir des symptômes. Notamment la perte de vue. C'est tout pour le moment... » Et c'est déjà assez. Elle n'enviait pas le moment où elle allait se retrouver légume, à ne plus pouvoir marcher, bouger, voir et entendre. Pas même manger seule ou respirer. Ça lui faisait peur tout ça et bien qu'elle essayait d'agir le plus nonchalamment possible - comme si rien de tout cela ne l'atteignait - son ton de voix soudain incertain la trahissait. Trahissait son angoisse et son malaise. Dès qu'elle mettait les pieds dans un hôpital en fait, elle se mettait à trembler intérieurement. Exactement comme à cet instant, le regard planté sur lui, à craindre la suite de cet entretien.

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Maxence Sanderson
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MessageSujet: Re: I will take care of you ~ danoys   I will take care of you ~ danoys Icon_minitimeDim 10 Avr 2016 - 12:44

I will take care of you
Dany & Aloys



Honnêtement ? Il n’a pas été élevé comme ça, Aloys. Être en retard n’est pas dans ses habitudes, surtout dans ce genre de situation. Être légèrement négligé, harassé de fatigue et mal rasé, ce n’est pas dans ses habitudes non plus. Et pourtant… Et pourtant ce matin c’est le cas. Mais il a le sourire malgré tout. Il a le sourire parce qu’Aloys ne peut s’imaginer accueillir un jour un patient en oubliant qu’il n’a pas à montrer ce qu’il ressent, qu’il doit être complètement, intensément, porté vers l’état de santé de la personne qui lui fait suffisamment confiance pour remettre sa vie, ses espoirs et son avenir entre ses mains. Il y a quelque chose de magnifique dans la médecine : lorsque ses doigts massent des épaules, lorsqu’il prescrit des médicaments, lorsqu’il s’agenouille pour prendre un petit enfant dans ses bras et lui assurer qu’il va guérir, Aloys se rend compte qu’il est né pour ça, il y a cent soixante deux ans. Et malgré son anniversaire qui approche à grand pas et qui se revêt cette année d’une noirceur toute particulière, le chirurgien sait que sa vie ne passe désormais que par la médecine. Et cette patiente face à lui, qui n’a pas attendu qu’il franchisse les derniers mètres pour se lever d’un bond. Le sourire du chirurgien est instantané, comme encouragé par cette vitalité. Il se présente sans attendre, ne sachant plus exactement si les nouvelles sont allées suffisamment vite pour que sa présence ne la surprenne pas. Danielle Hawke, donc. Elle acquiesce, elle s’agite, elle le suit. Mentalement, il s’imprègne de son dossier pour ne rien manquer. Maladie au cerveau, dégénérescence qui a connu une brusque accélération… ça lui fait mal de contempler à quel point le destin peut être joueur, injuste et ironique. Un homme qui a vécu plus de deux fois sa vie face à une jeune femme qui ne pourra pas vivre la moitié de la sienne… Sans se laisser troubler par cette prise de conscience, Aloys s’attache à s’approprier un bureau qui n’est pas le sien, juste un prêt, pour ne pas trop décontenancer les patients venant voir Nelson. Une fois fait, il finit par s’excuser pour un retard qui était malheureusement suffisamment inévitable pour qu’il ne ploie pas sous la culpabilité. Et, soucieux, il finit par atteindre le cœur du problème d’une voix aussi douce que ferme. L’énergie qu’elle déploie est vivifiante, il n’arrive d’ailleurs pas à ne pas la regarder. Son sourire est désarmant. Plus les secondes passent, plus Aloys veut l’aider et trouver une solution. « C'est pas grave. Pis, enchantée. Pas besoin d'me vouvoyer, tu sais, ça me mets mal à l'aise. -- Et tu peux m'appeler Dany, j'ai pas entendu Danielle depuis une éternité. » Le contraste est violent. Un monde se situe entre le chirurgien venu d’un autre âge où la bienséance imposait un vouvoiement et une pudeur sans limite. Le contraste est saisissant lorsqu’on écoute leur façon de parler, de se pouvoir. Calme et pondération contre énergie et électricité. Tonicité. Spontanéité. Elle va mourir, et il le sait, mais elle vit bien plus que lui qui est plongé depuis des années dans une certaine léthargie. Un sourire amical, chaleureux. « Si tu le souhaites. Mais ne m’en veux pas si un vous m’échappe par moment, des années de réflexe… ce ne sera aucunement de la mauvaise volonté de ma part… » A nouveau un petit sourire, complice. Il veut établir une relation de confiance, pour qu’elle ne soit pas trop perdue par le changement de médecin. « Ça peut aller, j'ai commencé à avoir des symptômes. Notamment la perte de vue. C'est tout pour le moment... » Les mouvements d’Aloys, qui rangeait le bureau et prenait ses repères, ralentissent pour finalement s’arrêter. Il retient à grand peine un déjà décontenancé. La voix de la jeune femme est éloquente, les légers tremblements qu’il repère le sont tout autant. Aloys se force à mettre son désarroi de côté pour rester le médecin tranquille et rassurant qu’il est depuis si longtemps. Contournant le bureau, il vient au contact. « Tu sais, tu n’es pas obligée d’être forte constamment. Tu peux aussi te laisser aller. Tu as le droit d’avoir peur… moi le premier, à ta place je serais terrifié. Mais… en l’occurrence, c’est tout à fait normal et prévisible que les premiers symptômes apparaissent. En revanche, cela ne veut rien dire. La maladie a pour chaque personne son propre rythme. »

Aloys est incapable de mentir, même lorsque le mensonge est plus agréable que la vérité. Il préfère dire les choses, mais les présenter sous un tel angle que la personne en face les apprivoise sans se laisser malmener. Un instant hésitant, il finit par se laisser porter par son instinct et s’asseoir à côté de Dany sans se soucier du protocole. Ils ne sont pas à dix minutes près, après tout. « Raconte-moi. Oh, le docteur Nelson est très soigneux, dans les dossiers qu’il m’a confié, tout est inscrit, ne t’en fais pas, mais… raconte moi, j’ai besoin de te connaître. » Besoin ? Aloys fonctionne ainsi. Profondément empathie, il ne peut qu’aimer les personnes qu’il soigne, qu’il croise, qu’il connait. « Si tu veux, tu peux même me poser des questions en retour. Mais si cela te dérange, nous pouvons aussi reprendre la consultation, bien évidemment. »

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MessageSujet: Re: I will take care of you ~ danoys   I will take care of you ~ danoys Icon_minitimeMar 10 Mai 2016 - 20:23

La canadienne ne croyait pas que son médecin serait remplacé aujourd'hui mais elle acceuillait la venue d'Aloys sans protester. Il y avait quelque chose chez lui de bien plus apaisant que son docteur habituel. La brune l'observait donc faire de cette salle d'examen la sienne en balançant ses pieds dans le vide sur le bord de la table où elle avait trouvé un siège. Un peu nerveuse, elle jouait avec ses doigts sans le quitter du regard. Une manie qui la suivait depuis toujours et qui témoignait de son caractère pétillant. Et aussitôt, les bases étaient mises. Pas de vouvoiement. Elle n'avait jamais aimé cette forme de politesse. Y'avait moyen d'être polis sans avoir un bâton dans le derrière. Elle ne faisait que rarement preuve de méchanceté avec les gens, et seulement ceux qui blessaient ses proches. Peu rancunière en général, s'en prendre à quelqu'un que l'ancienne mannequin aimait bien, c'était se retrouver avec elle sur le dos pour la vie. Alors évidemment, le De Miribel n'avait rien à craindre de ce côté, il avait même l'air décidé à l'aider. Lui venir en aide le plus possible. Il acquiesça même à sa requête, bien que visiblement pris au dépourvu sur le coup. « Si tu le souhaites. Mais ne m’en veux pas si un vous m’échappe par moment, des années de réflexe… ce ne sera aucunement de la mauvaise volonté de ma part… » Des années de réflexe.. on dirait qu'il parlait comme s'il était un ancêtre. Bien sûr, elle n'exprima pas cette remarque, déconcentrée par son sourire naturel. Fallait lui donner ça, il était doué pour mettre les patients à l'aise. Alors, elle se lança, racontant ses ennuis de vue. Il lui lança tout de suite un regard de pitié qui agaça un peu la Hawke. Elle n'aimait pas attirer la pitié sur elle. Heureusement, ça ne dura qu'une seconde, le jeune homme venant à sa rencontre pour lui remonter les esprits. « Tu sais, tu n’es pas obligée d’être forte constamment. Tu peux aussi te laisser aller. Tu as le droit d’avoir peur… moi le premier, à ta place je serais terrifié. Mais… en l’occurrence, c’est tout à fait normal et prévisible que les premiers symptômes apparaissent. En revanche, cela ne veut rien dire. La maladie a pour chaque personne son propre rythme. » Prenant place à ses côtés sur la petite table, Dany tourna les yeux vers le jeune chirurgien. Peut-être qu'il avait raison. Elle n'avait pas à être forte constamment. Pourtant, elle l'était. Elle ne se laissait pas aller au désespoir. Sauf lorsqu'il s'agissait de s'attacher. Sur ce plan-là, elle était catégorique. Elle n'allait jamais laisser quelqu'un entrer dans sa vie sachant qu'il - ou elle - allait devoir vivre avec sa mort prochaine. Elle ne voulait infliger ça à personne et c'était le seul point auquel elle s'accrochait. Pour le reste, elle tentait le plus possible de ne pas laisser paraître sa nature de mourante. « Raconte-moi. Oh, le docteur Nelson est très soigneux, dans les dossiers qu’il m’a confié, tout est inscrit, ne t’en fais pas, mais… raconte moi, j’ai besoin de te connaître. Si tu veux, tu peux même me poser des questions en retour. Mais si cela te dérange, nous pouvons aussi reprendre la consultation, bien évidemment. » Un de ses sourcils se souleva. Il était où ce cher Aloys auparavant. Elle aurait bien mieux commencer ses traitements avec lui qu'avec docteur Nelson. En tout cas, il avait l'air de bien plus se préoccuper d'elle que l'autre vieillard. Ce qui ne lui déplaisait pas à l'ancienne mutante. Elle n'avait jamais aimé l'attitude froide de l'autre alors qu'Aloys était bien plus compatissant et ça ne faisait que quelques minutes qu'ils venaient de s'rencontrer. Sans hésitation, elle lui répondit d'un ton détaché. « Bah... J'ai toujours su que j'avais une maladie au cerveau incurable. Mais on me disait que j'en mourrais à 45, voir 50 ans. Je faisais attention et tout, j'te jure. » En effet, gamine, elle prenait les médicaments qu'il fallait. Elle a toujours été un peu électrique, libre et survoltée mais jamais autant que depuis sa vaccination. Du coup, elle avait toujours été appliquée dans sa prise de pilules. Ce qui était une autre histoire désormais que le vaccin était venu gâcher tous ses efforts. « Je sais pas si le dossier le mentionne mais j'ai été vaccinée au NH25. Ça a empiré la maladie et maintenant, docteur Nelson me dit qu'il ne me reste que un ou deux ans à vivre. Alors j'ai arrêté de les prendre et on me dit qu'il y a peut-être une chirurgie qui pourrait me donner cinq années de plus. » Elle marqua une pause avant de sourire un peu nostalgiquement au jeune homme. S'il ne savait pas encore qu'elle avait été mutante, maintenant c'était fait. Jamais elle ne s'en était vraiment caché... d'autant plus qu'au Canada les mutants étaient bien plus acceptés que chez leurs voisins mais tout de même, elle devait s'habituer désormais à voir la surprise dans le regard des autres quand elle abordait la question. La brune finit par hausser les épaules avec nonchalance. « J'ai peur des animaux aussi mais ça, j'imagine que c'est pas important. » S'éloigner du sujet, aborder un truc complètement désintéressé. Une petite anecdote sur elle qui n'avait pas d'importance d'un point de vue médical pour apaiser l'ambiance lourde qu'elle avait l'impression d'installer à force de s'apitoyer. Elle avait besoin d'arrêter de penser à sa maladie pour un instant alors, son sourire s'étira, plus mâlin que jamais. « Maintenant, j'ai une question. C'est à mon tour. T'as quel âge ? Parce que t'es beaucoup trop sexy et jeune pour avoir le même âge que docteur Nelson. » Ouais, elle n'y allait pas par quatre chemins. La brune n'avait jamais été du genre à se cacher. Et elle n'aurait jamais cru qu'un médecin puisse être aussi jeune que lui. En réalité, il avait l'air d'avoir son âge. Si c'était le cas, il était un sacré génie d'en être arrivé là en si peu d'années. Tous les médecins qu'elle avait connu, ils étaient vieux et pas trop plaisants à regarder. Alors d'un côté, peut-être qu'elle venait de trouver le brillant cerveau qui allait la sauver de sa maladie. Peut-être. Elle pouvait tout de même continuer à espérer un peu.
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MessageSujet: Re: I will take care of you ~ danoys   I will take care of you ~ danoys Icon_minitimeSam 14 Mai 2016 - 10:40

I will take care of you
Dany & Aloys



Aloys inspire en entrant dans la pièce, essaye de prendre ses marques le plus vite possible. Quelques pas, des rideaux tirés, des dossiers posés sur le bureau anormalement neutre et le voilà revenu auprès de la jeune femme au bavardage si dynamique qu’il donne l’impression à Aloys d’être déjà dépassé et perdu. Entre un immortel qui a l’habitude de vivre au ralenti et une patiente à l’espérance de vie réduite qui a décidé de vivre à cent à l’heure, le contraste est saisissant. Presque vertigineux. Mais le calme d’Aloys lui permet de ne pas trop se laisser décontenancer, de maintenir une certaine distance professionnelle pour ne pas se laisser emporter dans le tourbillon auquel lui fait penser Dany. Avec une voix douce, il s’entend lui dire qu’il essayera de la tutoyer, chose qui lui être si contre-nature qu’il va réellement devoir y penser à chaque fois. Et pourtant, il va se concentrer, pour ne pas la blesser, il va y attacher de l’importance pour faire le moins de faux pas possible. Parce qu’il est comme ça, Aloys : appliqué à rendre heureux, appliqué à ne pas penser à lui, à ne plus penser à lui depuis bien trop d’années. Quelque part, au fond de lui, le comte est mort le jour où il a compris dans la douleur qu’il n’avait pas le droit d’imposer aux autres son immortalité. Il est mort lorsqu’il a cessé de vivre pour lui-même, lorsqu’il a fini par complètement se refuser le droit de faire quelque chose parce qu’il le voulait, de s’attacher à quelqu’un parce que ses sentiments l’y poussaient. Et en toute honnêteté, sans Ivory pour pointer du bout du doigt ce fait, il ne s’en serait pas aperçu.

Ecoutant la jeune femme, Aloys s’assoit sur la table d’auscultation juste à côté d’elle, pour la mettre à l’aise. Il sait que ça peut être déroutant, surtout pour des patients suivis sur du long terme, de changer de la sorte de médecin, aussi brutalement. Et il veut absolument que la transition se fasse le mieux possible. Les confessions de Danielle sur son état attirent sur le visage d’Aloys un peu de tristesse et une once de pitié qu’il fait tout pour faire disparaître. Elle n’a pas a être forte constamment, s’entend-il lui dire avec une voix aussi douce que possible. S’il est incapable de lui mentir, s’il est incapable de lui dire que la perte de vue n’est pas inquiétante, Aloys veut tout faire pour se montrer rassurant. Et surtout, pour lui faire comprendre qu’elle n’est pas seule dans son combat contre la maladie. Il suit son instinct, le docteur, en cessant de penser et en allant au plus direct, par des voies détournées. Qu’elle lui raconte donc ce qu’elle vit, pour qu’il apprenne à la connaître en tant que femme, en tant qu’humaine, en tant que personne et éventuellement amie avant de la connaître en tant que patiente. Il est incapable, le chirurgien, de ne pas s’impliquer bien qu’il ait appris, au fil des décennies, à continuer à vivre malgré les échecs inhérents à sa profession. Il est conscient des échecs mais il refuse de baisser les bras et se dévoue avec la même intensité à chaque patient. Ce n’est peut être pas très malin de sa part mais… mais c’est comme ça qu’il fonctionne. Sur la confiance, sur l’écoute, sur le combat. Il n’y parait certainement pas, lorsqu’on le voit avec ses mouvements lents, empreints d’un calme acquis par les années, mais Aloys n’abandonne aucune bataille, même les plus désespérées. Surtout elles. Qu’elle lui raconte, pour qu’il comprenne ce qu’elle vit.

Pour qu’il puisse se projeter à sa place et équilibrer soin et espoir pour qu’elle garde le moral. Les yeux du médecin se posent sur Danielle – Dany se corrige-t-il en pensée – dans un petit sourire. « Bah... J'ai toujours su que j'avais une maladie au cerveau incurable. Mais on me disait que j'en mourrais à 45, voir 50 ans. Je faisais attention et tout, j'te jure. » Un petit rire devant cette velléité, comme pour lui prouver qu’elle avait voulu suivre les traitements. Il ne l’interrompt pas, le pourquoi flottant pourtant sur ses lèvres comme en quête de davantage d’explications. Qui ne tardent pas. « Je sais pas si le dossier le mentionne mais j'ai été vaccinée au NH25. Ça a empiré la maladie et maintenant, docteur Nelson me dit qu'il ne me reste que un ou deux ans à vivre. Alors j'ai arrêté de les prendre et on me dit qu'il y a peut-être une chirurgie qui pourrait me donner cinq années de plus. » A la mention du vaccin, Aloys est incapable de ne pas se crisper, incapable de ne pas se souvenir avec violence et réalisme de sa propre vaccination. Douloureuse. Sur la durée. Dont il ne parvient toujours pas à prendre pleinement la mesure, même bien trop de mois plus tard. La pause qu’elle marque, loin de lui permettre de reprendre contenance, l’enferme dans ses pensées et il accueille avec soulagement son haussement d’épaules. « J'ai peur des animaux aussi mais ça, j'imagine que c'est pas important. » Il tente d’esquisser un sourire, sans parvenir à le faire naturellement. Le vaccin… un source d’espoir pour tant de personnes, une source de détresse pour tant d’autres… il est actuellement incapable de savoir dans quelle catégorie il se trouve mais il sait sans la moindre hésitation dans laquelle placer Dany. Se levant de la table d’auscultation, il lui lance un petit regard comme pour l’encourager à continuer de parler. Il n’est pas particulièrement bavard, Aloys, tout son être ne hurle que de l’écoute attentive. Qu’elle continue de parler, tandis qu’il relève ses constantes. Qu’elle parle, change ses idées, évacue ce qu’elle garde en elle comme pour nettoyer ses bronches et l’aider à respirer. Ses doigts ouvrent un placard, récupèrent le brassard chargé de comprimer le bras de la jeune femme pour noter sa tension. Et s’arrêtent lorsqu’elle reprend la parole. « Maintenant, j'ai une question. C'est à mon tour. T'as quel âge ? Parce que t'es beaucoup trop sexy et jeune pour avoir le même âge que docteur Nelson. » Un petit sourire, troublé, flotte sur les lèvres d’Aloys. T’es beaucoup trop sexy et jeune… Lui, sexy ? « Sexy ? C'est-à-dire ? » Il n’est pas vraiment certain de ce que ce terme est supposé vouloir signifier. A dire vrai, il lui semble si incongru que… Il revient, pose ses affaires à côté d’elle. « J’ai… bientôt vingt-neuf ans, je crois. » Le je crois signifie tout, son âge quant à lui… il n’a aucun problème à l’énoncer à haute voix.

Il n’a aucun problème à l’énoncer à haute voix, d’habitude. Mais… il n’a pas envie qu’elle le voit comme un centenaire. Vraiment. Sans trop savoir pourquoi, Aloys n’a pas envie de lui paraître vieux. Elle pétille trop pour qu’il n’ait pas honte d’être aussi vieux, dans sa tête à défaut que son âge soit porté par sa chair. Il oscille, un instant, entre la culpabilité brûlante qu’il ressent à mentir de la sorte et l’angoisse de voir sa réaction s’il lui apprend sa véritable vieillesse. Ça ne lui ressemble pas, à Aloys, de déformer ainsi la vérité pour son propre confort. Et ça le met mal à l’aise. Il a besoin de changer de sujet, ou de faire dévier la conversation, du moins. « J’ai été vacciné, moi aussi, tu sais. Le dossier ne le mentionnait pas pour toi, le docteur Nelson est très… il a tendance à vouloir protéger plus que de raison ses patients, surtout les plus particuliers, de personnes qui pourraient être… mal intentionnées. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous nous entendons suffisamment pour nous confier l’un à l’autre nos patients. » Tout en parlant, Aloys prend les mesures, les reporte sur le document qui suit Dany. « Est-ce qu’il vous a parlé en détail de la… chirurgie que vous avez mentionnée ? C’est… les temps changent, et très vite. » Il est bien placé pour le savoir, Aloys, l’éternel dépassé. « Il faudrait vraiment que vous repreniez votre traitement… » Brutalement il s’interrompt et sent le rouge monter à ses jours lorsqu’il se rend compte que le vouvoiement est revenu, sans même qu’il ne s’en aperçoive. « Dany, en t’entendant, j’ai l’impression qu’au final… ta vaccination et ses conséquences t’ont fait baisser les bras. Il ne faut pas, vraiment. La vie est trop belle pour qu’on ne se batte pas pour, et avec la… » Il ne sait pas vraiment comment désigner ça, le terme lui venant avec un naturel désarmant en allemand et non en anglais. « Le dévoilement des mutants, la technologie et les sciences vont faire un bon en avant. Pendant… un certain nombre d’année, j’ai été capable de survivre à tout. Il y a quelque chose dans mes veines qui me permettait de me soigner. Je suis sûr que si on arrivait à l’utiliser, ou du moins avec l’aide d’un mutant aux pouvoirs sains, on pourrait trouver des traitements révolutionnaires pour toutes les maladies que l’on jugeait incurables. »

Il se mord la lèvre, s’imposant le silence. En quelques minutes, il vient d’enfreindre tous les principes de base de la médecine, et plutôt deux fois qu’une. Ne jamais donner d’espoir à un patient, surtout lorsqu’on ne se base que sur des hypothèses. Rester détaché, éloigner, ne pas s’impliquer. Mais… mais cela fait des années, plus de quarante, qu’Aloys n’a pas eu envie à ce point de connaître quelqu’un. Il se pensait fermé, il se pensait imperméable mais en quelques phrases, en quelques mots, l’énergie que dégage Dany l’a contaminé et a réveillé le Aloys qui protégeait des juifs et des résistants, des décennies plus tôt, à Paris. Elle a réussi à réveiller l’endormi, elle a réussi à réveiller le comte, elle a réussi à réveiller le loup protecteur qui se sent capable de tout faire pour tenir cette promesse qu’il n’a pas dite. « Rien n’est sûr, rien n’st fait, mais surtout, rien n’est définitif, Dany. Donc… ». Donc… « Si ce que je vais te prescrire, je veux que tu les prennes. Avec le plus grand sérieux. C’est très important. » C’est très important pour elle, mais c’est aussi important pour lui. Même s’il ne le sait pas.

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