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 all i want to say is screw you (anjiov)

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MessageSujet: all i want to say is screw you (anjiov)   all i want to say is screw you (anjiov) Icon_minitimeDim 13 Déc 2015 - 23:42


all i want to say is screw you
-- liov et anja --
with that attitude like you do when your mouth yells it hates me but your tongue screams it can’t wait for me. like you do when you thought you could leave but the sight of me made you too weak in the knees. Your mind is melting fast, your eyes are begging please and your anger has turned to lust.

Être à Radcliff, ça n'avait jamais fait partie de ses plans. Elle avait une vie dans son pays glacé qu'elle avait mise de côté juste pour venir couver son petit frangin et son immaturité sans nom. Sa carrière était en plan dans sa ville natale. Ici, elle ne faisait que coopérer occasionnellement avec la police. Pas assez pour réellement gagner sa vie alors, avec ses poings, elle faisait glisser quelques billets dans ses poches. Et il n'y avait rien de plus enivrant que l'ambiance des combats illégaux auxquels elle s'adonnait parfois... Comme ce soir. Les cris indignés devant un mauvais coup. La bière qui abondait autant que les ivrognes. Les paris hurlés dans la foule. Les rires gras des spectateurs entre deux combats. Une effervescence qu'elle adorait, cent fois mieux que les quelques combats légaux qu'elle jouait sur l'arène du gym de la ville. Ici, dans les bas-fonds de ce trou du Kentucky, y'avait plus d'action que partout ailleurs. Le sous-sol délabré transformé en scène de ring temporairement accueillait toutes sortes de personnages plus louches et infréquentables les uns que les autres. Mais c'était un bon moyen de se faire quelques revenus de plus et quand l'occasion se présentait, elle la saisissait.

Anja fit un premier pas entre les cordes et observa son adversaire, un type aussi tatoué qu'elle, plus imposant par contre. Bientôt, l'annonceur hurlait leurs noms, la foule clamait et la cloche sonna le début du combat. Leurs poings matelassés s'entrechoquaient. Mâchoire, ventre, épaule, tout ce qu'elle pouvait atteindre, elle le frappait. L’adrénaline courant dans ses veines, elle ne pensait plus à la foule, seulement à gagner. La stature plus carrée de l'adversaire ne l'intimidait pas, ce qui faillit bien être une grave erreur. La première round, elle se retrouva plusieurs fois acculée aux coins des cordes, se prenant plusieurs coups douloureux. La mutante aurait pu utiliser son don, capturer le regard du mec baraqué et l'obliger à perdre lamentablement mais ce ne serait pas loyal. Elle abusait souvent de son pouvoir mais l'emporter grâce à ce dernier serait lâche. La suédoise voulait gagner simplement par la force de son talent. Excellente boxeuse et elle le savait... Ce serait suffisant, ça devait l'être. Après une première round lamentable pour la brune, elle reprit cependant le dessus pour les suivantes, trouvant facilement les points faibles du grand boxeur devant elle. Plus vive et rapide, au final, ce fut son poing qui s'éleva, victorieuse une fois le combat terminé. Sourire accroché aux lèvres malgré son arque sourcilière fendue et douloureuse, son adversaire vint la féliciter. Loin d'être un mauvais perdant mais dans la foule, certains s'étaient mis à se taper dessus, probablement furieux d'avoir perdu leur argent si durement gagné en pariant contre elle.

Amusée, elle sauta hors du ring, entourée alors de gens qui la félicitaient, lui claquaient l'épaule ou espéraient pouvoir lui payer un verre. Compétitrice jusqu'au bout des ongles, elle adorait de se voir compter une victoire de plus mais la jeune femme avait toujours préféré passer inaperçue. Alors, elle déclina toute l'attention et se faufila à travers la foule pour aller prendre son sac de sport. Elle s'installa ensuite à une table en retrait et tira une lingette de son sac pour venir l'appuyer sur son front. Le tissu se tinta de l'hémoglobine qui fuyait de sa légère plaie au sourcil. Sur le ring, un nouveau combat se préparait et Anja observait le spectacle de loin alors que l'organisateur venait lui payer ses gains de la soirée. L'homme la laissa de nouveau seule, alors qu'elle continuait de maintenir une légère pression sur son sourcil entaillé. Elle comptait de son autre main les billets quand une silhouette s'arrêta à sa table. Elle posa son linge vermeille vermeille à quelques endroits devant elle et leva les yeux sur le nouveau venu. Liov... La mutante se mordit l'intérieur de la joue pour se retenir de ne pas lancer l'une de ses répliques cinglantes. C'était probablement ce qu'il était venu faire, se jouer d'elle - comme il le faisait de plus en plus souvent - et elle n'avait pas l'intention d'entrer dans son petit jeu. Elle savait rester en contrôle de ses émotions mais avec lui, il avait le don de la piquer à vif juste au bon endroit. Tout de même, elle réussit à se contenir. Qui sait, il était peut-être là pour la féliciter lui aussi, bien qu'elle en doutait très fortement. « Liov. Toujours un plaisir de t'voir. J'peux t'aider ou t'es juste là pour regarder ? » Un peu d'amusement, de provocation dans la voix, elle faisait son possible pour ne pas divaguer à observer sa belle gueule. Elle promenait son regard du Meyrick au ring alors que le combat commençait enfin avant de le planter définitivement dans le sien. Il avait le don de susciter différents émois chez elle, des sensations qu'elle s'efforçait de cacher.
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MessageSujet: Re: all i want to say is screw you (anjiov)   all i want to say is screw you (anjiov) Icon_minitimeLun 21 Déc 2015 - 3:02


all you have is your fire, don't ever tame your demons
MY PEACE'S ALWAYS DEPENDED ON THE ASHES IN MY WAKE.
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good lord take my hand dried of this promise land, freed back the sun wont rise for me. good lord hear my cries run out of ways to tell dead just floating out to sea. bad blood, i got bad blood, you don't want none what i have. find my soul waitin' to behol', hold those gates if I don't make it out tonight. good lord give me peace from life long of pain and greed but not yet I'm not done payin' for my crimes w/anja ljunggren & liov meyrick.


Un repas sur le pouce, des clopes, quelques verres d’alcool fort, tintant avec d’autres au milieu du brouhaha ; ces petits plaisirs que le Meyrick n’avait que trop rarement l’occasion de véritablement apprécier, à chaque fois qu’il revêtait le costume du chien de garde des Lecter. Il était loin des apparences ce soir, de la retenue obséquieuse qui faisait si facilement partie de lui habituellement – la politesse excessive dont il faisait preuve dès qu’il se fichait dans le dos de Trisha pour être son garde du corps, semblait avoir volé en éclats un peu plus à chaque minute qu’il avait passée dans c’t’endroit. C’n’était pas faute d’savoir que cet endroit serait rempli de types qui lui taperaient plus sur les nerfs qu’autre chose, d’ces exemplaires d’êtres humains desquels il s’retrouvait vite lassé. Un excellent échantillon de population, dans laquelle le russe semblait s’ressourcer, tel un poisson plongé dans une eau empoisonnée, une atmosphère à l’âpre odeur de sang – la survivance d’ces combats qui n’signifiaient rien pour personne, hormis pour ceux qui empochaient quelques poignées de billets verts. Sans un égard pour l’type qui était venu l’emmerder, Liov avait parié – il le f’sait si souvent, joueur jusqu’au bout des doigts, presque sans s’contrôler, sans que ça n’ait la moindre importance – hop, cent dollars tout juste bons à être doublés à l’issue du match qu’il pouvait aisément devinée. Comme ça, dans la confiance imbécile du grand baraqué, la concentration glaciale et déterminée affichée sur le visage de son adversaire brune – frêle, sautillant sur ses jambes musclées et félines telle une lionne prête à prouver c’qu’elle valait. Ouais, l’Anja avait d’ces fiertés qui avaient toujours besoin de jaillir, peu importaient les circonstances, les hommes qui s’trouvaient en face d’elle, ou tous ceux qui la sous-estimaient – définitivement, la gamine avait toutes les armes possibles et imaginables pour gagner son combat. Et donc lui faire doubler sa mise, empochant ainsi deux cents dollars – d’quoi faire un large profit de la bouffe dégueulasse et de la pitoyable vodka sans goût qu’il avait avalée. Heureusement, c’n’était pas pour le luxe de l’endroit, la bonne-tenue de ses squatteurs, ou les discussions intelligentes qu’il pouvait entretenir ici et là, qu’il avait laissé ses pas l’entrainer dans la ferveur du bâtiment. Bientôt, l’couvre-feu se rappellerait à tout le monde ici, les dizaines de péquenauds allaient devoir reprendre le chemin de leur petit traintrain d’gens lambdas dans une ville pitoyable et meurtrie ; comme tous ceux-là, le blond avait un furieux b’soin de s’vider la tête, d’oublier, d’surtout chasser de ses songes l’incendiaire brune aux talons de laquelle il devait trop souvent s’retrouver collé. Il avait largement compris, d’ores et déjà, que Trisha Lecter n’était pas enchantée avec la décision de son bourgeois de patriarche – pas besoin qu’elle multiplie plus encore les tentatives d’évasion, les piques acerbes et les crises de colère ; ils avaient tous compris que mad’moiselle faisait un caprice, et n’s’estimait pas appréciée à sa juste valeur. Une chasseuse, voyons – dans son sang, dans ses gènes, dans ses instincts les plus purs. Blablabla. Ici, la donzelle s’éloignait d’son esprit, s’envolait entre les quatre murs d’son chez elle où il l’avait abandonnée ; peu importait l’fric au bout d’un moment, fallait bien qu’il ait un minimum d’intégrité et d’amour propre.

Mais fallait croire qu’il aimait ses chieuses – et qu’Radcliff n’était remplie que de ça : et quelques pas plus tard, une poignée de dizaines de minutes de trêve après, il s’retrouvait là, à voir une énième merdeuse s’jeter en plein duel contre un type dont il n’avait cure. Des coups qui volaient dans tous les sens, attirant l’attention des uns et des autres ; Anja relâchant enfin la bête furieuse qu’elle pouvait être – selon les circonstances. Car ouais, faudrait être stupide de s’imaginer pouvoir relâcher un jour sa garde ou sa méfiance dans tout Radcliff – aussi minuscule était c’coin de Kentucky, il regorgeait d’ennemis dont on n’soupçonnait que trop peu l’existence. Pour se retrouver du bon côté de la barrière, le Meyrick avait déjà eu largement l’occasion d’évaluer les dégâts, d’se rendre compte de l’efficacité des forces armées qui sommeillaient en ville, dans l’ombre, et apparaissaient dès le couvre-feu mis en place. Y’avaient toutes sortes de psychopathes ici, des sociopathes aussi divers, variés que presque-intéressants – de loin, l’écossais les observait, les dardait, les jaugeait ; y’avait pas d’quoi se faire de juteux contrats ici, hormis celui qu’il avait déjà avec Carlisle Lecter. Ici, les hunters s’jetaient sur le terrain par simple dévotion, mus par l’sens du devoir, ou tous les instincts meurtriers qu’ils relâchaient sous prétexte d’appeler ça un job, un devoir ou une mission quelconque. Y’en avaient même qui croyaient qu’il s’agissait d’une mission divine, une Responsabilité Sacrée envoyée par un Tout Puissant ayant jugé les dégénérés comme indignes de vivre. Ugh, ouais, tout errant naufragé qu’il était pour avoir fini ici, le mercenaire avait déjà eu le temps d’rencontrer la pire frange de population possible et imaginable. Certes, ouais, il connaissait les pourris, il en faisait partie, pactisait avec eux pour un oui ou pour un non, question de zéro alignés sur un chèque avec un bon nombre affiché devant. Question d’billets soigneusement rangés dans une valise qu’il gardait soigneusement planquée dans son appartement – vive la belle vie, la facilité avec laquelle il obtenait tout c’qu’il voulait. Un claquement de doigts, rictus charmeur, de l’argent bien placé, son attention accrochée à la bonne personne et ce soir, il venait d’doubler sa mise ; la boxeuse brune avait remporté son match, presque contre toute attente – déjà, la tension naissait ici et là, éveillée par des paroles enflammées qui dépassaient trop vite l’entendement. Même dans ces p’tits coins pourris, ces vieux entrepôts où la boxe n’semblait être qu’un divertissement d’une poignée de personnes, les esprits s’échauffaient plus vite que la musique – c’n’était pas comme s’ils avaient parié plusieurs milliers de dollars, après tout. Il s’y était attendu, s’était tenu à l’écart de la foule échevelée pendant tout ce temps, presque spectateur passif, au faciès indéchiffrable – c’était comme s’il s’était retrouvé là par erreur, et qu’il s’était contenté d’rester à observer parce qu’il n’avait rien de mieux à faire. Mais oh, il avait si peu de temps libre que chaque instant qu’il passait ici ou là, était toujours soigneusement calculé, dosé, évalué selon les minutes qui couraient déjà dans tous les sens. Bien assez tôt, y’aurait une promesse de prix élevé qui le rappellerait à ses responsabilités – l’père Lecter qui le ramènerait à sa précieuse gamine capricieuse et toutes ses tentatives d’évasion. Pauvre chasseuse qu’elle était, à avoir perdu toute crédibilité à cause d’un vilain dégénéré qui lui avait retourné le cerveau. Enfin bref, ils avaient déjà eu c’débat, cette dispute, hurlée à travers toute la pièce, la tension d’leurs mots alignés, à chaque fois qu’ils s’étaient adressé la parole plus longtemps que quelques secondes à peine. Au Diable Trisha, au Diable les responsabilités – ouais, dans c’te pitoyable bled, c’t’endroit ressemblait à s’y méprendre à une vraie distraction amusante.

Et la voilà, mademoiselle la victorieuse, presque celle qu’il avait tant espéré voir – être sur l’ring, dérouiller des types ou juste être là pour être là. Anja, revigorante jusque dans la victoire, la liasse de billets qu’on lui rendit : deux cents dollars, ça ressemblait à l’argent d’poche qu’il se prenait pour aller pisser, mais soit, c’était toujours ça de gagné, ça faisait sa soirée plus efficacement encore que le fait de juste stagner dans un seul mètre carré à veiller sur quelqu’un qui n’voulait aucunement de son aide – il n’était pas baby-sitter après tout. Enfonçant ses gains dans la poche de son pantalon, Liov quitta le pan de mur sur lequel il était resté appuyé, impassible et silencieux jusqu’alors, si prompt à s’faire oublier, à n’pas s’faire remarquer. Une bonne tactique, somme toute, puisqu’il semblait que la jeune femme n’l’avait pas remarqué, et prenait tout juste acte de sa présence en ces lieux, pour assister à son glorieux match : Liov, juste venu pour regarder, déguster un brin de bon spectacle avant de reprendre une routine qui lui filait déjà la nausée. Le rictus sardonique qui glissa sur sa lippe sembla presque naturel, alors qu’il jaugeait la jeune femme à la table de laquelle il venait de s’asseoir : Anja avait aisément chassé toute l’attention d’elle-même, déjà, le prochain match se mettait en place ; mais l’attention du russe semblait déjà lassée d’cette même mascarade. « Quelqu’un, quelque part, un jour, avait parlé de bon spectacle pour ce soir. » une moue critique, le fossé tracé par un doute glissant sur son faciès. « J’ai comme le sentiment d’rester sur ma faim. » après tout, si elle avait gagné son match, ça n’voulait pas pour autant dire qu’Anja était une bonne boxeuse, et qu’elle venait d’livrer un match exemplaire, à même d’éveiller la tension, un quelconque engouement chez qui que ce soit. Ouais, pour l’père au foyer idéal de Radcliff qui cherchait à varier les plaisirs, elle avait prouvé sa valeur ; mais quand on grattait la surface… meh. C’était du moins c’qu’il aimait relever, c’dont il aimait parler, tatillon, exigeant, moqueur – critique. « J’suppose qu’il faut jamais v’nir à c’genre de trucs avec trop d’attente, hein. » qu’il marmonna, plus pour la forme, dévisageant de loin le nouveau match qui se jouait sur le ring ; plus brouillon, désordonné et échevelé encore que le précédent. Heureusement pour lui – pour eux – y’avait une autre joute qui se lançait, ici, électrique, flottant dans l’air au milieu des œillades qu’ils s’jetaient au gré de leurs caprices, du suspens se mourant avant même d’être né, à quelques dizaines de mètres d’eux, entre les deux combattants ensanglantés ; et Anja savait mieux manier les mots que ses petits poings – somme toute, des fois, elle pouvait être amusante. Comme l’était Trisha, comme l’étaient toutes les chieuses ; ouais, il n’s’en lassait pas.
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MessageSujet: Re: all i want to say is screw you (anjiov)   all i want to say is screw you (anjiov) Icon_minitimeMar 26 Jan 2016 - 21:34


all i want to say is screw you
-- liov et anja --
with that attitude like you do when your mouth yells it hates me but your tongue screams it can’t wait for me. like you do when you thought you could leave but the sight of me made you too weak in the knees. Your mind is melting fast, your eyes are begging please and your anger has turned to lust.

Avec les conneries que son petit frère s'entêtaient à accumuler, des conneries qui l'affectaient elle aussi maintenant, elle préférait venir se perdre dans ce lieu de brutes et se défouler sur le ring. Elle voulait gagner, elle voulait détendre la tension. La seule chose qu'elle avait sous la main, c'était d'cogner avec ses poings. En réalité, tout c'que la belle désirait c'était de ficher le camp de c'trou perdu. Retrouver les terres froides de sa magnifique Suède. Pays de l'ouverture, pays où elle n'était pas un monstre aux yeux du monde simplement parce qu'elle pouvait envoyer quelqu'un se jeter en bas d'un immeuble d'un regard et de quelques mots. Non, là-bas, elle était la fille normale, la voisine d'à-côté qui peut faire toutes ses dangeureuses choses mais qui ne le fait pas. Ça fait d'elle une fille bien, non ? Où était le mal d'user d'un tel pouvoir à profusion, sans jamais faire de mal aux autres avec. Et elle le pourrait. Dans ses cauchemars, elle était cette abomination qui usait d'son imagination tordue pour affliger son entourage en leur ordonnant toutes ses choses infâmes. Va voler ce magasin pour moi. Tue cette personne pour moi. Aime-moi. Admire-moi. Toutes ces mots qui pouvaient tomber de ses lèvres tel un couperet. La brune s'contentait plutôt d'obtenir de meilleures notes en classe, de faire avouer des crimes aux bandits, d'aider les autres, s'aider elle-même sans faire de mal autour d'elle. Au gré de ses envies, de ses désirs. Ici, c'était un crime, et s'il n'en tenait qu'à elle, voilà des mois qu'elle aurait pris le premier avion pour retourner à la maison. Mais voilà, elle n'allait pas quitter sans son frère, lui qui restait pour une raison qui lui échappait toujours.

Ça avait beau la mettre en danger de côtoyer de si près des chasseurs, elle était encore là, à faire profil bas. Comme s'perdre dans un sous-sol paumé comme celui-là. Le seul endroit qu'elle a trouvé pour s'libérer de ses soucis. Souffler. Respirer. Vivre. Se sentir vibrante de cette victoire. Alors, avoir l'approbation de quiconque, pas b'soin. Encore moins de sa part à lui. Lui qui s'avançait vers elle à travers la salle. Le blond, plutôt bien conservé pour son âge fallait l'avouer, s'installa sans même lui demander la permission à sa table. L'attitude désinvolte comme s'il était le roi de la place. Comme s'ils étaient de vieux amis, ou bien parce qu'il se fichait de l'avis de la suédoise. Qu'il soit le bienvenu ou non. Un autre point commun apparemment entre les deux combattants de cette nouvelle bagarre des regards provocants, des répliques suaves mais acerbes. Relevant le sourcil, sans le quitter des yeux, elle l'analysait d'la tête aux pieds le Meyrick et son attitude nonchalante qui lui tapait sur les nerfs autant qu'pouvait lui faire perdre ses moyens. « Quelqu’un, quelque part, un jour, avait parlé de bon spectacle pour ce soir. J’ai comme le sentiment d’rester sur ma faim. J’suppose qu’il faut jamais v’nir à c’genre de trucs avec trop d’attente, hein. » Voilà, l'intention venait de tomber, elle avait été stupide de croire un instant qu'il était venu la féliciter ou une quelconque connerie du genre. C'était Liov, pas son père, pas son entraîneur. Il était l'oeil critique, la provocation. Peut-être bien ce qu'elle avait besoin en fait. À force de s'faire dire qu'elle était bonne, forte ; la meilleure. Elle finirait peut-être par baisser sa garde. L'étincelle de défi qu'le Meyrick savait toujours attiser en elle, c'était bien un carburant qui la faisait avancer pour lui prouver qu'il avait tort. Lui faire ravaler ce genre de remarques. Une victoire hors du ring. « Si tu voulais un bon spectacle, fallait aller aux danseuses. Tout c'qui m'importe c'est d'avoir gagné. » L'ironie dans la voix. Aguicheuse. Parce que ouais, le spectacle de jolis corps qui se dandinent c'est bien plus attrayant que la vue de deux types - ou femme dans son cas - qui se tapent dessus. L'important c'était qu'elle avait été nommée vainqueuse, qu'elle avait empoché quelques billets. L'reste.. il pouvait bien se plaindre, elle n'était pas là pour lui plaire. Pourtant, le plus étrange c'était qu'elle adorait ses quelques piques, ses remarques agaçantes. Bien moins ennuyeux que les compliments qui finissaient tous par se ressembler. Liov, un mec dur à contenter, alors si un jour elle arrivait à lui tirer un quelconque mot d'encouragement, c'la voudrait dire qu'elle a surmonté ses trop ambitieuses attentes et toutes ses barrières. « J'espère bien que t'as parié pour moi, j'serais vraiment insultée dans l'cas contraire. Pis, si c'est le cas, paie-moi un verre. » Paie-moi un verre, paie-moi un verre, paie-moi un verre, les paroles qui se répètaient en écho avec cette inflexion hypnotique dans la voix.

Des mots qui poussaient les autres à obéir. Certes moins efficace que le regard perçant qu'elle plantait dans le leur et auquel il n'y avait pas d'échappatoire mais comme Liov ne prêtait qu'un regard distrait sur elle, partagé avec le ring là-bas plus loin, elle devait s'en contenter. Les mots qui sonnaient comme un ordre que seules les âmes les plus tenaces arrivaient à ignorer. La brune, si habituée à abuser de ce pouvoir qui agissait inconsciemment sur les autres sans même qu'ils ne s'en rendent compte, observait la réaction son vis-à-vis, espérant presque qu'il résiste à l'appel de ses désirs. S'il se laissait si facilement mâter par quelques mots magiques lancés dans les airs, c'était qu'il n'était pas aussi résistant, intouchable, intéressant qu'elle ne le pensait. Parce qu'elle détestait la facilité, préférant se battre pour obtenir ce qu'elle désirait. Si elle le désirait lui ? Peut-être bien, mais elle était bien trop orgueilleuse pour le montrer explicitement. L'attraction, elle était subtile, chargée dans l'air, échangée par des regards furtifs. Mais cette fois, elle l'observait intensément, cherchant à capter son regard. Pas pour en faire son esclave, seulement pour scruter ses beaux yeux. De glace et pourtant si ardents, alors que sur les lèvres de la belle se dessinait un sourire provocateur.
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