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 (anja), but you know legends never die.

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Avi Ashcroft
Avi Ashcroft

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SUR TH DEPUIS : 12/10/2015
MessageSujet: (anja), but you know legends never die.   (anja), but you know legends never die. Icon_minitimeMer 27 Jan 2016 - 16:39


i'm not a monster. i"m just ahead of the curve
THINK OF IT AS A RUNNING GAG.
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are you insane like me? do you tear yourself apart like me? i think there's a fault in my code, these voices won't leave me alone. well my heart is gold and hands are cold, are you deranged like me? are you strange like me, lighting matches just to swallow up the flame like me? w/anja ljunggren & bucky hershey.
■■■


La mort, sa saveur âcre, planant au-dessus de la ville. Radcliff n’semblait être plus que ça, une machine infernale qui rejetait des cadavres, un peu partout – est-c’que quelqu’un s’étonnait encore, du nombre de disparus, d’ces histoires compliquées et ennuyeuses qu’on vendait aux uns et aux autres pour expliquer c’qui se passait ici-bas ? Meh, et dire que c’était son visage à lui, qui était placardé au milieu des p’tits papiers du poste de police. Tueur, dangereux, peu importait l’reste ; c’n’était pas comme s’il était pire que ses congénères, ceux qui peuplaient les rues du Kentucky, l’arme au poing, le cœur au bon endroit et toutes leurs convictions bien posées dans leurs cerveaux de moineaux. Oui, oui, les hunters étaient assez cons pour s’prôner être des justiciers, des sauveurs de l’humanité plutôt que des assassins aux mains baignées de sang : elle était belle, la morale d’Alexander Callahan, qui résonnait comme la plus drôle des mélodies, encore dans sa tête. Tu as tué des geeens Bucky, bouh bouh bouuhhh. Et rien qu’pour prouver qu’il pouvait le faire – qu’il le faisait, et oh, qu’il aimait le faire, encore et encore, il l’avait fait, aussitôt avait-il quitté l’enceinte du bâtiment de ce cher Callahan. Patriarche. Tuteur. Bourreau. Au final, peu importait franchement, c’qu’était devenu le chasseur pour lui avec le temps, c’était un jeu amusant qui se mettait en place – allez savoir lequel ; le Hershey n’trouvait plus aucun plaisir dans l’explication claire et définitive de ses intentions et de celles des autres. Non, non, nooon, l’indécision, c’était franchement meilleur ! Il s’y baignait avidement, imprévisible jusqu’au bout de ses intentions, chaque petite part de son esprit qui daignait se connecter à celle des autres : dans un bled si désolé, y’avait d’toute manière que la mort qu’ils pouvaient attendre – espérer - les uns comme les autres ! Y avait-il encore ici-bas, une âme assez stupide, naïvement stupide, pour rester à Radcliff, avec l’infime espoir qu’les choses s’arrangeraient ? Non, c’genre de choses-là, c’n’était pas pour l’univers dans lequel ils gravitaient. Faire mieux, c’n’était définitivement plus possible. Peut-être même qu’ç’avait simplement été une mécanique inhérente à la vie elle-même, cette misérable p’tite planète bleue posée au milieu d’un océan d’indifférence – oh c’que l’humanité pouvait être minuscule… bleh. Alors une vie d’plus, une vie d’moins, franchement, qui était là pour s’en préoccuper ? Une bonne quantité de p’tits curieux, des commères qui murmuraient et des titres de journaux qui affichaient en gros l’indécision des pauvres gens de Radcliff. Mais qui tuait les gens et les laissait moisir au beau milieu d’la rue ?! Certes, on disait que les hunters faisaient au moins les efforts minimums pour effacer leur trace. Entasser les corps dans un coffre pour aller les brûler en forêt. Ou feindre un accident. Ou pourquoi pas faire preuve d’encore plus de créativité. Des p’tits obstacles à l’inhumanité desquels Bucky Hershey, l’ombre pernicieuse planant sur les habitants de Radcliff, n’s’encombrait pas. Oh non, non, non – c’était aussi fortement amusant, en fin d’compte, de voir la panique se répandre comme un virus parmi les rues. Car ouais, au fond, même si y’avait un portrait-robot de lui – même pas forcément fidèle, franchement, c’en était presque vexant – placardé au milieu des dizaines et des dizaines d’autres papiers du poste de police, personne n’s’était vraiment penché dessus ! La triste réalité d’la condition humaine ; ouais.

Ils étaient au moins toujours ça, toujours amusants à regarder, observer, railler ; ces p’tits moutons qui s’alignaient les uns derrière l’autre direction l’abattoir. Sous les balles d’un hunter, les explosions des dégénérés, ou la lame d’un couteau hasardeux – où était la différence, hein ? On disait bien qu’la finalité était la même. Qu’on lui jette donc la pierre, pour s’faire un p’tit peu plaisir sur le long chemin à travers duquel on l’avait jeté – au fond, on aurait pu l’laisser, trop jeune, dans sa famille insignifiante et stupide, avec ses pièces d’échec et ces parties qu’il gagnait en quelques coups à peine. Il aurait probablement fini par tordre le cou d’ses imbéciles de géniteur, mais au moins, il n’serait pas à Radcliff, retenu comme un fauve en cage par une quarantaine parfaitement mensongère. Et Callahan, le pauvre petit, n’aurait pas à être sans cesse poursuivi par la culpabilité d’avoir relâché un monstre assoiffé de sang sur les pauvres abrutis qu’il utilisait à sa guise, à longueur de journée. Qui arnaquait mieux les gens qu’un avocat, doublé d’un hunter, triplé d’un millionnaire, hein ? Mais le père s’découvrait subitement une âme quelque chose comme cinquante piges trop tard. Quelle belle histoire, l’humanité, tout ça tout ça. « … un meurtre ! Hier soir je te dis, j’ai entendu la police toute la nuit, venir et partir et ce matin, impossible de sortir. » et blablabla les commérages allaient déjà bon train – pas forcément dans l’bon sens, franchement. C’en était marrant, plus qu’autre chose, des crétines en peignoir et pantoufles qui s’inquiétaient pour un imbécile insignifiant qui avait chouiné sur les derniers instants d’sa vie – manquait plus que ça, pour que ce coin de Kentucky soit plus pitoyable que le reste de ce trop vaste pays. Mains dans les poches, silencieux au milieu des murmures, c’était d’une aisance incroyable d’être invisible d’nos jours ! Bucky avait toujours été un spectre à lui tout seul, si prompt à disparaître sans qu’même personne ne s’en rende compte – somme toute, c’n’était pas pour rien que ses géniteurs avaient préféré un bon paquet de fric fumant à la vie de leur fils. Voilà voilà, ç’aurait eu de quoi créer des problèmes, rien que ça ; heureusement, il pouvait toujours tout rejeter sur le vaccin, toutes les substances toxiques et empoisonnées qu’ils avaient foutues dedans, avec l’espoir que peut-être ça supprimerait la mutation, sans tuer le cobaye. Quelle belle expérience que tout ça, un pas d’géant pour la science, et ainsi de suite. Psychiatrie, biologie, erreur médicale – impossible de dire ce qu’il était, hein, d’où sortaient les tares à son esprit qui faisaient de lui… un parfait emmerdeur dans les beaux plans des hunters. Car lui, il laissait ses cadavres moisir sur le sol gelé de Radcliff. Il abandonnait des filets de sang visibles aux yeux de tous et des chairs à vif, comme pour crier la mort et sa prescience dans tous les coins de la vile. Une forme d’art – c’était indéniablement plus jouissif de sentir du bout des doigts la vie s’envoler, plutôt que d’opter pour l’impersonnel disgracieux d’une arme à feu, une balle brisant en mille morceaux un crane sans importance aucune. Le mort avait été relevé déjà, le cadavre embarqué, les tâches de sang masquées sous du sable – et des flics ici et là, qui piétinaient la scène sans même s’en rendre compte. Qu’ils cherchent donc des preuves, s’amusent à amasser des éléments qui n’auraient aucune importance en fin d’compte : les enquêtes, ici, elles étaient toutes biaisées à partir du moment où on savait trouver les points sensibles. Et ce cher Callahan… eh bah, y paraissait qu’il avait une âme maintenant.

Est-ce que quelqu’un le remarqua, le releva, l’identifia – le vague rictus obscur qui caressa les lèvres froides du dégénéré au moment où ce songe traversa son esprit. Oui, il aimait franchement bien attirer l’attention de celui qui n’l’avait que trop délaissé – parlons donc de daddy issues dans toute cette histoire. Mais dans le groupe de péquenauds à la langue bien pendue, il paraissait presque… eh bah, normal. Un visage qui s’noyait dans l’océan de tous les autres ; c’n’était même pas souvent, qu’il daignait reprendre les chemins ténébreux qu’il avait déjà empruntés quelques heures plus tôt. Prendre la vie, ç’avait sa façon d’agir sur le cerveau en soi-même – rarement le Hershey n’avait besoin de revisiter les scènes de ses crimes comme disaient les terminologies toutes plus diverses et variées les unes que les autres. Aucune ne s’appliquait à lui, probablement, parce que son cas défiait toute génétique héréditaire qui avait pu s’jouer dans son cerveau au stade placentaire. Ou le simple fait qu’sa mère l’ait bercé trop près du mur lorsqu’il n’avait été qu’un nourrisson. « Encore un meurtre… » releva-t-il presque dans un soupir, feignant impeccablement d’être préoccupé par les menaces silencieuses qui planaient sur Radcliff. En fendant la foule, il avait rejoint les abords d’une brune toute particulière ; d’une certaine façon, elle avait cette saveur d’habitude, un p’tit rituel qu’il décrochait du coin des yeux. Cette brune-là, il l’avait déjà remarquée. Une, deux, voire trois fois peut-être, toujours penchée sur les scènes macabres qu’il laissait derrière lui. Ses fins sourcils froncés, les plis de son front tous recroquevillés les uns sur les autres dans l’expression distinguée des rouages dans son cerveau qui grinçaient, grinçaient à la recherche de réponses et d’indices. Oui, il l’avait déjà vue cette fille – silencieuse, en retrait, certes, mais toujours là. A croire que ça relevait de l’obsession – c’qui serait flatteur, somme toute. « C’est… inquiétant. » lâcha-t-il, dans une performance digne d’un acteur oscarisé – franchement, il était bon à feindre l’humanité, à faire semblant d’être comme tous les imbéciles sans saveur aucune qui gravitaient partout autour de lui, pompaient son air jusqu’à c’qu’il en ait marre, et décide d’leur sauter sur la jugulaire. Il en paraissait totalement inquiété, attristé, apeuré. Oui, Bucky avait côtoyé l’humain misérable, dans toute sa splendeur, et il était encore assez malin pour s’en inspirer. Si bien s’en inspirer, s’approchant des abords du gouffre comme s’il ne recherchait plus que ça désormais. Un moyen d’rendre ça plus vivifiant – oui, tuer, tuer et encore tuer, c’était marrant, hein. Mais routinier. Y’avait déjà, maintenant, à lancer une œillade en biais sur l’interlocutrice toute désignée qu’il avait choisie, une saveur acide qui glissait au bout de sa langue. Et mh, l’inhumanité des monstres, c’était définitivement mieux que tout l’reste.
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(anja), but you know legends never die.

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