rp mission : theodora, aspen et kingsley.

SUR TH DEPUIS : 15/04/2013

les rps missions

Theodora Atkins, Aspen Wolstenholme & Kingsley Moren

Le couvre feu venait de tomber et il était grand temps pour Theodora de rentrer chez elle. Mais, à l'angle d'une rue, il y avait eu ce type qui courrait à toute jambe et qui avait vu en elle l'occasion de s'en sortir. Il l'avait prise avec lui et conduit jusqu'au fin fond d'une ancienne imprimerie laissée à l'abandon depuis plusieurs années déjà. Elle était son otage et, il n'y avait pas à dire, cet homme était complètement fou.

Aspen, était sur les traces de Carl Lawson, un mutant (capable de créer des champs de force) en fuite depuis plusieurs semaines maintenant. C'était lui qui avait pris Theodora en otage, cet homme au bord du gouffre qui ne savait plus comment faire pour s'en sortir, alors il avait choisi de prendre en otage la première personne qui avait croisé sa route.

Kingsley lui, il était responsable de son malheur. Quelques semaines plus tôt il avait exécuté son épouse ainsi que son fils, laissant les cadavres de deux transmutants sur le sol. Carl était rentré chez lui et avait retrouvé ces corps. Lui, il s'est enfui, mais le hunter est depuis, décidé à le retrouver et voilà qu'il a une piste, au fin fond de cette vieille imprimerie.

— Theodora est le dommage collatéral de l'histoire, prise en otage par Carl, elle a pu voir sa folie mais aussi entendre son histoire. Ainsi, elle peut se montrer compatissante ou indifférente, comme vous voulez.
— Aspen et Kinsley ne pensaient pas tomber l'un sur l'autre, de base, ils étaient tous les deux partis pour une chasse en solitaire.

ordre de passage : Theodora, Aspen et Kingsley. (si l'ordre ne convient pas, vous pouvez en discuter entre vous par mp, sans soucis (a))

Sujet: Re: rp mission : theodora, aspen et kingsley. Dim 25 Oct 2015 - 17:20

There is no such thing as accident; it is fate misnamed

THEODORA & KINGSLEY

Le destin avait une propension effrayante à jouer de mauvais tours à Theodora. A croire qu’il lui faisait payer les crimes d’une vie antérieure – ou ceux de celle qu’elle avait menée à Londres ce qui lui semblait une éternité de ça.
Lorsque l’alarme marquant le couvre-feu avait retenti dans la ville, elle n’était plus qu’à quelques dizaines de mètres de l’immeuble où elle logeait. Ca n’aurait été l’affaire que de cinq minutes supplémentaires, cinq minutes où le bruit de ses talons claquant sur le pavé aurait accompagné la sonnerie stridente prévenant tous les trainards qu’il était temps de rentrer pour la nuit. Mais au détour d’une rue, alors qu’elle pouvait déjà apercevoir l’entrée du bâtiment qu’elle cherchait, elle avait entendu quelqu’un courir dans sa direction. Le temps de tourner la tête, et elle se retrouvait nez à nez avec le canon d’un pistolet braqué entre ses deux yeux. A l’autre bout, un homme à l’air hagard et paniqué qui la fixait d’une façon qui ne pouvait rien annoncer de bon.

- Vous … vous, suivez-moi. Maintenant. Et pas de geste brusque. Et si vous criez, je vous tue.

Theo avait légèrement levé les mains devant elle, montrant qu’elle ne possédait aucune arme – ce qui était un joli mensonge par omission, puisqu’elle ne possédait aucune arme à feu. Le couteau caché à l’intérieur de son sac à main, c’était une autre histoire. Mais elle savait pertinemment qu’elle ne gagnerait pas si elle devait s’attaquer à ce mystérieux ravisseur, et elle n’était pas encore prête à mourir, aussi se laissa-t-elle attraper par le bras et guider brutalement d’un bout à l’autre de la ville, en profitant pour détailler l’inconnu qui venait tout simplement de la prendre en otage. Il avait les traits tirés et la nervosité des fuyards, mais il y avait quelque chose de plus dans ses yeux exorbités, un petit plus sur lequel elle n’arrivait pas à se faire une idée. Mais dans la pénombre de leurs cachettes temporaires, en pleine course pour fuir elle ne savait quoi, il était bien difficile de noter tous les petits détails.
Finalement, ils entrèrent dans les quartiers les plus délaissés par les habitants de Radcliff. D’anciens bureaux et boutiques tombaient en décrépitude, laissés là à la merci du temps, des intempéries et du manque de moyens pour les rénover ou les détruire. Les façades délabrées défilèrent devant elle, puis celle d’une imprimerie qui n’avait plus sorti le moindre papier depuis très longtemps. L’homme qui tenait toujours la jeune femme en joue la fit avancer en premier, appuyant son arme dans son dos, la forçant à marcher. La poussière avait blanchi le sol et les meuble à moitié écroulés qui n’avaient pas été pillés ou simplement détruits. Personne n’était venu ici depuis plusieurs années au moins. Les yeux clairs de l’escort tentèrent de repérer une éventuelle sortie de secours ou quelque chose qui aurait pu lui permettre de se tirer de ce mauvais pas, mais rien, absolument rien n’était assez proche ou en assez bonne état pour lui servir. Il faudrait un miracle, ou beaucoup de patience et de persuasion pour ne pas finir avec une balle dans la tête.
Dans la toute dernière salle, celle qui fut probablement le bureau du directeur de l’imprimerie, les fenêtres avaient été peintes de blanc et condamnées par quelques planches de bois clouées pour dissuader d’éventuels voleurs – qui, de toute façon, avaient fini par trouver un autre chemin. L’homme la força à s’asseoir sur une chaise qui grinça sous son poids, usée jusqu’à la corde. Elle l’observa tandis qu’il regardait dans le couloir, comme pour vérifier que personne ne les avait suivi, et referma la porte – mal, elle pouvait la voir s’entrebâiller légèrement dès qu’il tourna les talons et se mit à arpenter la pièce. Il murmurait, se parlait à lui-même, et ses tics nerveux s’étaient aggravés depuis qu’il l’avait entraînée de force jusque dans ce bâtiment oublié de tous. Elle plissa légèrement les yeux et finit par prendre la parole.

- Monsieur …

Le pistolet se retrouva braqué vers elle une fois encore, dans un geste si brutal qu’elle crut un instant qu’un tir allait partir par accident. Finalement, rien ne se passa, aussi continua-t-elle sur sa lancée, restant parfaitement calme, les mains sur les accoudoirs et son sac à ses pieds, essayant de paraître la moins menaçante possible.

- J’aimerais savoir pourquoi je suis là.

L’inconnu eut un petit rire spontané qui n’avait rien de joyeux et se remit à faire les cent pas, sauf que cette fois son regard était braqué sur elle.

- Et pourquoi pas ? Hein ? Pourquoi pas vous ? C’est pareil, pourquoi pas eux ? Y en avait tellement d’autres, mais c’était eux, dommage.

Il eut une grimace de dégoût et de détresse que même un aveugle n’aurait pas pu manquer, puis secoua la tête et continua ses allées et venues. Theodora suivait ses mouvements, ne voulant pas être prise par surprise encore une fois.

- Je comprends. Qui sont « ils » ? Est-ce que je les connais ? Est-ce que je vous connais ?

Elle essayait de se souvenir de l’endroit et du moment où elle aurait pu rencontrer cet homme, mais rien ne lui revenait. Il n’aurait pas pu être un ancien client à elle, alors peut-être avait-il été une victime collatérale du réseau de Jim – mais dans ce cas, comment aurait-il pu remonter aussi loin pour la trouver, surtout maintenant que James Brook était mort ? L’étranger secoua la tête et la gratta furieusement, si bien que Theo se demanda s’il n’allait pas s’ouvrir la peau.

- Personne, personne. Ils n’avaient fait de mal à personne, auraient jamais fait de mal. C’était … ça aurait pas … Rien, rien du tout …

Plus les secondes passaient, plus les propos qu’il tenait étaient incohérents. Ce n’était pas une question de panique, il avait juste perdu la raison, très clairement. Et il n’y avait rien de plus imprévisible qu’un fou armé et désespéré. La jeune femme ne comprenait pas grand-chose à ce qu’il racontait, mais comptait y aller au bluff. Si elle le faisait parler, peut-être se concentrerait-il sur autre chose que sur elle et lui ferait gagner du temps pour la laisser établir une stratégie solide.

- C’était votre famille, c’est bien ça ?

Un sanglot douloureux s’échappa brutalement des lèvres de l’inconnu, à tel point que la demoiselle se recula dans sa chaise de surprise.

- C’était mon bébé, mon petit garçon … Ils avaient pas le droit ! Et Emma, elle était si belle, c’était une bonne mère ! Pourquoi, hein, pourquoi ?

Il se mit à sangloter en articulant des syllabes inintelligibles, agitant les bras et tournant sur lui-même, perdu. Quelque part, Theodora ne put s’empêcher de compatir à sa peine ; elle aussi avait perdu quelqu’un de cher, et si elle n’avait pas perdu la raison, elle avait malgré tout gagné quelques hallucinations tenaces qui ne semblaient pas décidées à partir. Ce qu’elle ne savait pas, en revanche, c’était si elle se trouvait face à un mutant victime des hunters, un hunter qui aurait été ciblé par un mutant, ou bien un humain qui n’avait jamais rien demandé à personne. Ca, elle aurait la soirée pour l’apprendre.
Elle se remit à lui parler, toujours aussi neutre. Elle ne voulait pas prendre le risque de le provoquer, et puisqu’il n’avait plus rien à perdre, elle n’était pas certaine que sa sympathie soit bien vue. Elle voulait lui montrer, d’une manière ou d’une autre, qu’elle n’était pas son ennemie et qu’il n’avait pas de raison de la retenir car ça ne ferait que le faire passer pour un monstre aux yeux des autres.
Mais ça, ça allait être une tâche particulièrement délicate.

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Sujet: Re: rp mission : theodora, aspen et kingsley. Lun 16 Nov 2015 - 22:36

I'm coming for you
S’il y avait bien une chose qu’on ne pouvait pas reprocher à Kingsley, d’habitude, c’était de faire les choses à moitié. Que cela soit dans sa vie personnelle, professionnelle ou « officieuse ». Il aimait d’ailleurs tellement le travail bien fait qu’il s’en faisait une obsession, grattant le papier pendant des heures, peaufinant ses plaidoiries, affutant ses lames, capable de faire venir des fleurs de l’autre bout du pays pour plaire à une femme. Alors quand il avait appris que l’un des membres de la famille Lawson lui avait échappé un peu plus tôt ce matin, il avait passé sa journée à ruminer en réfléchissant à un moyen de retrouver ce foutu dégénéré et de l’écorcher rapidement, effaçant ainsi l’affront qu’il commettait : il avait le mauvais gout d’être en vie. Lawson, quel nom inapproprié pour un dégénéré, « le fils de la loi » : il n’était rien de tout ça, c’était un monstre, une abomination contre nature, dangereuse et dont l’existence même était punie par la peine capitale. Alors Kingsley avait mis tous ses bizuts sur le coup pour retrouver le dégénéré, ils avaient la journée pour le localiser, et le premier à réussir, et bien … Il lui offrirait une récompense. Il ne savait pas encore laquelle, mais qu’importe, le résultat était là : il avait reçu une localisation GPS, une adresse. C’était tout ce dont il avait besoin.

Il avait quitté le bureau plutôt les poches chargées d’armes en tout genre, de vaccins et de toute sa détermination : Lawson était un de ces tarés capables de faire apparaitre des champs de force, aussi les armes à feu ne servaient pas à grand-chose : il fallait se rapprocher de lui et le prendre à la gorge sans hésitation. Il n’avait qu’à passer ses défenses, et il n’en ferait qu’une bouchée. Il savait qu’il était sur la bonne route : il avait croisé en chemin la cadette des Wolstenholme, la petite rouquine qui faisait des merveilles auprès de son paternelle depuis quelques mois : Kingsley l’aimait bien, elle avait une beauté très « renaissance », avec sa chevelure vénitienne, son port de tête aristocratique et sa peau si pâle. Si il en avait l’occasion, il la peindrait une fois, en madonne ou en sainte pourchassant les démons. Il était sur qu’elle apprécierait. Toujours était il qu’elle était sur les traces de Lawson elle aussi, et qu’il l’avait congédié gentiment : il avait abattu tout le reste de la famille, le dernier survivant lui revenait de droit. Elle avait fait la moue, mais n’avait pas insisté. Après tout, il y avait bien assez de ces vermines en ville pour ne pas se les disputer, et elle était rentrée chez elle, alors que Kingsley s’avançait en direction des grandes portes de l’ancienne imprimerie. Ouvertes, bien sur, puisqu’il savait le mutant à l’intérieur. Il inspira un grand coup, puis s’introduisit dans le bâtiment désert, ou presque. Les néons pâles ne fonctionnaient qu’à moitié, projetant des taches de lumières lugubres sur le métal froid des machines. L’adrénaline faisait dresser les poils sur la nuque du chasseur qui se passait la langue sur les lèvres : il adorait ce genre d’ambiance, la tension. La traque. Il était là, le monstre, et il s’apprêtait à l’occire comme il l’avait fait avec sa femelle et sa progéniture. Il leva les yeux vers les néons, avançant toujours d’un pas sur, avant de lancer en l’air, dans le silence glaçant de l’entrepôt :

- LAWSON, je sais que tu es là, quelque part … Tu te caches, mais ça ne peut plus durer … Découvre toi, Lawson, il est temps de LES rejoindre … Ne te manquent ils pas ? Comment s’appelaient il déjà ? Johanna ? Tom ? Allez, montre toi, il est temps d’assumer ta couardise …

Sujet: Re: rp mission : theodora, aspen et kingsley. Jeu 26 Nov 2015 - 15:36

There is no such thing as accident; it is fate misnamed

THEODORA & KINGSLEY

Plus Theo regardait l’inconnu s’agiter tout seul avec son arme à la main, plus elle se disait qu’elle allait finir par se prendre une balle sur un coup de tête. L’homme avait parfois de légers tics, une main qui se tordait, une paupière qui remontait sur son œil, des phrases qu’il ne finissait pas, bref : des signes d’une grosse crise de nerfs absolument effroyable, et la seule personne sur laquelle il allait pouvoir les passer, c’était sur elle. Ceci étant dit, il avait l’air plus malheureux que méchant. Il sanglotait de temps à autres sans qu’aucune larme ne coule, ne gardant des pleurs que les tressautements d’épaules et les longues plaintes s’échappant du fond de sa gorge. Il lui aurait probablement fait de la peine, et elle aurait sûrement essayé de le calmer s’il n’avait pas eu l’idée un peu folle et légèrement malvenue de la prendre en otage. La jeune femme était humaine, certes, mais elle était aussi terriblement fière, et elle supportait difficilement de s’être faite avoir aussi bêtement. Elle qui avait pourtant l’habitude d’être sur ses gardes, elle n’avait pas vu venir ce fou et son pistolet pointé sur elle alors qu’elle n’avait plus que quelques mètres à faire avant de pouvoir rentrer chez elle. Dommage. La prochaine fois, elle se préparerait à tirer en retour, histoire d’éviter de vivre à nouveau ce genre de désagrément.
Elle était tellement concentrée sur son potentiel assassin qu’elle n’entendit pas les bruits de pas à l’entrée de l’imprimerie. En revanche, elle entendit parfaitement l’appel qui retentit dans le bâtiment vide, si spontané, si inattendu qu’elle se tourna vivement sur sa chaise – aussi vivement que l’homme armé sursauta, pointant son pistolet vers l’origine de la voix.

- LAWSON, je sais que tu es là, quelque part … Tu te caches, mais ça ne peut plus durer … Découvre toi, Lawson, il est temps de LES rejoindre … Ne te manquent ils pas ? Comment s’appelaient il déjà ? Johanna ? Tom ? Allez, montre toi, il est temps d’assumer ta couardise …

L’ancienne escort se dit qu’au moins, elle avait maintenant le nom de celui qui l’avait traînée jusqu’ici. Il n’avait pas l’air très bien d’ailleurs, à claquer des dents et à fixer le couloir comme s’il avait entendu le Diable en personne citer son nom. Il attrapa Theodora par le dos de sa veste et la força à se remettre debout. Entre deux plaintes étouffées, elle entendait quelques mots murmurés tout bas, des « non », « pardon », « à l’aide », et puis deux noms, Emma et Liam, répétés en boucle, encore et encore, comme une litanie qui aurait pu le faire sortir de cet enfer dans lequel il était plongé, comme s’ils allaient invoquer sa défunte épouse et feu son fils pour le protéger de la personne qui arrivait.
Dans un sursaut, Lawson attira Theodora à lui et l’entraîna dans une autre pièce – ça ne changerait rien mais visiblement, il avait plus envie de fuir que de se battre. Et de se servir de sa captive comme bouclier. Oups.
L’Anglaise n’eut d’autre choix que de se laisser trimballer dans une autre partie de l’imprimerie, comme dans un mauvais film d’horreur où elle ne savait plus très bien lequel des deux monstres était le plus à craindre. Et encore, elle n’avait pas vu le nouvel arrivant, mais elle se doutait que la rencontre serait explosive.
Elle n’eut pas longtemps à se demander à quoi il ressemblait. Au détour d’une entrée sans porte apparut une silhouette de noir vêtue, enveloppée dans un grand manteau. Les yeux clairs de Theo se plantèrent dans ceux, très sombres, du grand homme qui venait d’entrer. Il avait l’air content d’être là, peut-être un peu trop pour que la suite se passe bien. Avant qu’elle n’ait pu l’observer davantage, elle sentit un bras se serrer autour de son cou et elle se retrouva plaquée contre son ravisseur qui pointa un bras armé pas tout à fait stable vers l’homme au long manteau.

- Emma. Et Liam. Pas Johanna et Tom. Emma et Liam.

La jeune femme lui coula un regard en coin agacé. Il n’aurait plus manqué qu’il la fasse tuer. Elle allait être prise entre deux feux, et elle espérait simplement qu’elle parviendrait à éviter le plus de balles possible – voire à négocier sa liberté avant que ne commence la tuerie, car elle voyait mal comment tout le monde pourrait ressortir de là vivant.

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Spoiler:

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Il l’avouerait sans aucune difficulté, Kingsley avait pris un plaisir incommensurable à traquer les Lawson : il n’avait pas eu trop de mal à les trouver, mais avait pris tout son temps à analyser les anomalies de chacun afin de trouver les exécutions les plus adaptées à chacun d’entre eux. Il avait d’ailleurs été particulièrement frustré de ne pas pouvoir abattre les trois d’un coup, mais après réflexion, la douleur et la conscience de la perte de sa femme et de son petit démon devait être atroce pour le mutant, et le chasseur se satisfaisait de prolonger son agonie encore quelques minutes avant de mettre fin à sa misérable existence fantôche.

- LAWSOOOOOON, allez mon grand, je sais que tu es là, j’entends ta respiration haletante de bête traquée à des kilomètres…

Il avait vu, du coin de l’œil, une ombre passée sur sa droite : Le souci des mutants, c’était qu’ils étaient rarement bien entrainés pour se défendre, alors ils leur arrivaient de faire des choses … Stupides, qui gachaient parfois un peu le plaisir de la chasse. Par exemple, prendre une personne lambda en otage, ce qui faisait perdre toute sa spontanéité à l’assaut. Pardonnez lui l’expression mais franchement, fait chier. Lawson se tenait donc face à lui, à quoi ? une petite dizaine de mètres, une jeune femme devant lui en bouclier humain. Le chasseur, sur entrainé, évalua la situation d’un très rapide coup d’œil : Lawson tenait la demoiselle à la gorge, mais maladroitement, sa prise n’immobilisait en rien la jeune femme : un bon coup de coude dans les côtes et elle serait libre. De son autre main, il le tenait en joue avec un glock tremblant. Enfin, le tenir en joue, c’était un peu optimiste pour tout dire : il était à peu près sur de ne pas avoir besoin de son gilet pare balle, tant la main de l’homme tremblait, et de la manière dont il tenait le pistolet, si par miracle il réussissait à appuyer sur la détente, le coup partirait surement quelque part à une trentaine de centimètre de lui. Seigneur, quel intérêt d’avoir accès librement aux armes à feu dans un pays si on n’apprenait pas un minimum à s’en servir …

- Enfin Lawson, pose ça, tu vas te faire mal … tu crois sincèrement que pouvoir m’atteindre … Tu aurais du partir très, très loin plutôt que d’errer comme une âme en peine dans Radcliff…

Subtilement, il avait fait un pas, puis deux, en diagonale d’ailleurs pour ne plus être dans la ligne de mire de l’arme tremblante. Le mutant avait l’air totalement déboussolé, perdu, et il en ferait son parti. Il avait pris soin de ne pas adresser un regard à l’otage que Lawson tenait toujours contre lui : si le mutant l’apercevait s’intéresser à la pauvre femme, il se rappellerait qu’il avait un moyen de pression sur le hunter, qui rechignait encore un peu à sacrifier des humains innocents sur l’autel de la traque. Un peu, ce n’était pas non plus le drame de son existence, mais si il pouvait sauver la demoiselle en détresse, l’idée ne lui déplaisait pas tant que cela.
De son coté, le mutant ne tenait plus son regard erratique, incapable de fixer un endroit plus de quelques secondes : il était là, le démon qui avait tué sa femme et son enfant, avec son grand manteau noir et son regard perçant, comme s’il pouvait percer dans son crâne pour aller y aspirer ses craintes et ses terreurs. Il resserra fébrilement sa prise sur la jeune femme, mais maladroitement aussi. Elle pouvait sentir sa respiration se raccourcir en halètement presque animal, son cœur battre de manière de plus en plus désordonnée.

- Vous êtes… vous… un monstre !

- T-t-t enfin … Je ne crache pas de feu, je ne crée pas des champs de force, très cher … Il s’avère que je chasse les monstres, je n’en suis pas un …
Mais combien de temps devait on passer à chasser des monstres, avant d’en devenir un soi même ? Le comportement de Kingsley était celui d’un prédateur tournant autour de sa proie, à droite, à gauche, ses prunelles le déchiquetant du regard comme s’il eut des crocs à refermer sur sa gorge. Le chasseur ne fit pas dans la dentelle : Le mutant était tellement angoissé qu’il avait remonté sa main sur l’épaule de la jeune femme, à découvert, aussi il enjamba les quelques mètres qui le séparer du mutant en écartant sa main armée de l’une des siennes, alors que l’autre sortait un couteau papillon de sa poche de manteau pour planter la lame dans le poignet de ce dernier, le forçant ainsi à lâcher la jeune femme. Il décocha une première claque monumentale à l’homme, lui lacérant la joue au passage tout en avançant sur lui sans une once d’hésitation.

- Je ne saurais que trop vous conseiller de détourner le regard madame, ce que je vais accomplir n’a rien de très agréable à voir pour un œil non averti…

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THEODORA & KINGSLEY

Theo observa l’homme qui venait d’entrer dans la pièce et lui trouva l’air beaucoup trop joyeux, beaucoup trop satisfait pour que ça annonce quoi que ce soit de bon. Il n’aurait plus manqué qu’elle se fasse tuer non pas par un mutant fou, mais par un chasseur exalté qui l’aurait sacrifiée sans remord sur l’autel de sa cause, la comptant comme l’un des nombreux dommages collatéraux de cette guerre absurde qui avait fait tant de morts déjà. Elle avait encore des choses à faire avant d’accepter de se laisser abattre comme on abat un animal trop blessé pour être sauvé. Il y avait encore quelques affaires qu’elle voulait régler avant de baisser les bras pour de bon, quelques histoires auxquelles elle voulait mettre un point final avant de terminer la sienne. Et la voilà bloquée bêtement, piégée par un homme à l’esprit brisé qui tenait en joue d’une main tremblante l’autre protagoniste de cette histoire drapé dans son grand manteau noir comme une faucheuse sinistre venue faucher la vie du transmutant – et peut-être même de son otage. Une lueur dure vint briller dans ses prunelles bleues. Elle suivait l’échange avec attention, fixant aussi bien le pistolet non loin de sa tête que la grande silhouette sombre qui approchait doucement, avec un calme qui semblait bien décalé dans cette situation, se demandant qui frapperait en premier. Et si elle se prendrait une balle ou si elle y échapperait. Elle aurait trouvé particulièrement agaçant et ironique qu’elle y reste comme y était resté James. Elle trouvait assez étrange que son fantôme n’ait pas fait une apparition, venant la narguer durant un moment de panique. Même dans la mort, il venait toujours la tourmenter dans les pires instants, que ce soit lorsqu’elle était accablée par la solitude ou au contraire qu’elle se sentait bien – ou alors lorsqu’elle était en danger, comme pour lui promettre qu’ils seraient réunis dès qu’elle aurait rendu l’âme.
Cependant, le destin semblait avoir d’autres projets pour elle. Le hunter aux allures de prédateur fondit soudainement sur sa proie, et le temps qu’elle comprenne ce qu’était l’éclat argentée qu’elle vit surgir de nulle part, l’Anglaise ne put qu’observer la lame qui s’enfonça dans la main qui avait glissé sur son épaule. Elle en profita pour se soustraire à la poigne du mutant et s’écarta de quelques pas, indifférente aux quelques gouttes de sang qui avaient éclaboussé son visage. Elle fixa les deux silhouettes, décidant égoïstement de ne pas intervenir. Il n’aurait plus manqué que le chasseur se mette en tête qu’elle était une sympathisante de la cause mutante et donc une perte acceptable.

- Je ne saurais que trop vous conseiller de détourner le regard madame, ce que je vais accomplir n’a rien de très agréable à voir pour un œil non averti…

La jeune femme arqua un sourcil, son orgueil piqué au vif. S’il y avait bien une chose qu’elle n’appréciait pas, c’était d’être prise pour une vulgaire demoiselle en détresse. Elle n’était pas une incroyable combattante, certes, et elle péchait largement au corps à corps, mais elle n’était pas démunie pour autant. Elle savait tirer, elle savait gifler, elle savait parler et elle n’acceptait pas le moins du monde qu’on la voit comme une faible femme à sauver. Elle avait été capturée par cet inconnu, certes, mais la malchance avait beaucoup joué dans sa mésaventure. Et peut-être qu’elle aurait réussi à s’en sortir seule, finalement, si on lui en avait laissé le temps.

- Heureusement que ce n’est pas le cas du mien, dans ce cas.

Sa réponse avait claqué avec cynisme, son regard clair se posant sur le chasseur avant de revenir à sa victime en devenir ; il avait l’air paniqué, comme s’il s’était tenu en face d’un monstre de cauchemar. Quelque part, ce n’était pas loin d’être la vérité : si cet homme était réellement celui qui avait décimé sa famille, il y avait de quoi le haïr et le craindre tout à la fois. Et Theo serait le témoin de ses derniers instants, sachant d’avance qu’il serait inutile de penser convaincre le hunter de laisser partir ce pauvre mutant que le chagrin et la solitude avaient fini par rendre fou.

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- Heureusement que ce n’est pas le cas du mien, dans ce cas.

Ouh, mais c’est qu’elle mordrait presque, l’otage ! Cela fit sourire le chasseur, déjà largement exalté par la perspective de la mise à mort imminente de l’homme qui se tenait à ses pieds. Avoir un public ne le dérangeait pas, puisque l’acte en lui-même n’était pas répréhensible à ses yeux. Cet « homme » était dangereux, cette tentative de prise d’otage en était là preuve, il était donc tout à fait justifié de le faire passer de vie à trépas sans autre forme de procès que la justice divine. Une fois le mutant mis à terre, il intercepta son arme du bout de sa chaussure de cuir parfaitement cirée, avant de la récupérer pour bloquer le cran de sécurité : il serait tout de même fâcheux que le coup parte sans le vouloir, ou que par malchance, le mutant récupère son pétard et tire à l’aveugle. Kingsley n’aimait pas tenter le diable, bien qu’il le côtoie quotidiennement.

Le pauvre hère tentait de se débattre, rampant sur le dos comme un poisson sorti de son bocal alors que la panique semblait annihiler le moindre de ses pouvoirs. Ce n’était pas le cas en réalité, mais plutôt l’effet de la blessure que lui avait infligé le chasseur, dont la lame avait été enduit de vaccin : l’effet n’était pas aussi puissant et définitif qu’une bonne intraveineuse, mais suffisante pour déséquilibrer l’utilisation d’un pouvoir pendant une dizaine de minutes. Soit exactement neuf minutes trente de plus que ce qui était nécessaire à King pour lui ôter la vie. Carl murmurait des pourquoi avec une intonation à vous briser le cœur. Si seulement le chasseur en avait un.

- La sélection naturelle, Lawson… la nature ne laisse pas ses moutons à cinq pattes survivre bien longtemps dans la nature … Ils sont soit enfermés dans des cages, soit dévorés par les loups… Et je crains que les zoos pour les êtres de ton espèces ne soient pas encore légaux… Bonne nuit, Carl, salue ta femme et le petit de ma part …

Par pudeur peut être, à cause de la présence de Théodora à quelques mètres de lui, l’exécution de Carl Lawson fut bien plus sobre que ce dont la maestria meurtrière de Kingsley était habituée : penché sur le mutant presque immobile, il enfonça la lame de son balisong dans la glotte du mutant, pour lui ouvrir la gorge d’abord de haut en bas, puis de droite à gauche dans une croix parfaite. Le symbole trouvait grâce aux yeux du fanatique, mais était aussi d’une efficacité implacable, tranchant à la fois la tranchée de la victime tout en sectionnant les artères de son cou : la mort était inévitable, et elle serait relativement rapide. Le mutant porta les mains à sa gorge dont le sang s’échappait à gros bouillon, ouvrit la bouche pour tenter de dire quelque chose, en vain : cordes vocales sectionnées aussi, Moren était un expert, qui vint chercher un mouchoir de tissu dans la poche de sa victime pour essuyer son arme avec application, alors qu’il se retournait vers Théodora, son regard scrutant la jeune femme pour localiser une éventuelle blessure :

- Je sais que certains souhaiteraient que je m’excuse pour ce que je viens de faire, mais cela n’arrivera pas. Cet homme était dangereux, pour lui-même et la société, et sa mort a probablement sauvé des dizaines d’autres vies. Ça va ? Vous n’êtes pas blessée ?

La différence de tons et d’expressions sur son visage entre le moment où il s’adressait à Lawson et à Théodora était frappante : son regard se faisait déjà plus doux, ses manières, plus délicates, à mesure qu’il effaçait les traces de sang sur sa lame et sous ses ongles. Il avait l’air sincèrement concerné par la santé de la jeune femme et sur sa réaction à tout ce qui venait de se passer. Kingsley avait une sainte horreur des prises d’otage, et n’en faisait jamais lui-même, considérant que le combat était inéquitable dans ce sens. Pas d’innocents au milieu, c’était une règle qu’il s’appliquait. Il s’arrêta à distance raisonnable de la jeune femme, lui offrant un sourire qui se voulait rassurant :

- Puis je vous demander votre prénom ?

There is no such thing as accident; it is fate misnamed

THEODORA & KINGSLEY

En temps normal, peut-être que Theo aurait eu de la pitié pour ce pauvre homme rampant au sol, les yeux rivés sur son assassin à venir. Peut-être aurait-elle essayé de s’interposer, de raisonner l’homme au manteau noir, de faire quelque chose pour sauver l’inconnu qui l’avait prise en otage. Quelque part, elle avait une peine sincère pour lui, qui avait vu sa famille mourir sous ses yeux, tout ça pour mourir de la main même de celui qui les avait abattus après que le chagrin ait fini de consumer ce qui lui restait de santé mentale. Elle n’était pas passée loin de devenir comme lui après tout. Lorsque James était mort, elle s’était longtemps demandée comment elle allait se relever, et lorsque les premières hallucinations avaient commencé à apparaître, elle avait réalisé qu’une partie de son esprit était partie dans la tombe avec l’homme qu’elle aimait. Elle se demandait souvent si elle verrait son fantôme le hanter jusqu’à la fin de ses jours ou si elle arriverait à se défaire de ces visions qui maintenaient ouverte la plaie béante qu’il avait laissée derrière lui. Seul l’avenir le lui dirait. Au moins, elle avait de la chance, quelque part, puisqu’elle en aurait un, de futur – encore incertain, encore inconnu, mais elle en aurait un. Celui du mutant – Carl Lawson, si elle avait bien tout suivi – disparu au moment où la lame du couteau du chasseur s’enfonça dans sa gorge, tranchant sa jugulaire en long et en large. L’ancienne escort ne put s’empêcher de tourner la tête. Certes, elle avait eu son lot de scènes violentes avec James, mais elle ne s’était pas perdue assez loin sur la même route que lui pour y être indifférente. Et puis, avouons-le, il y avait plus beau à voir que du sang jaillissant à gros bouillons d’une gorge ouverte.
Finissant par regarder le mutant au sol, elle redressa la tête lorsque le hunter lui adressa la parole, de nouveau debout après l’exécution qu’il venait d’officier. Elle pencha légèrement la tête sur le côté, ses longs cheveux bruns cascadant de son épaule jusque dans son dos. Le changement d’attitude du personnage était flagrante ; là où, quelques instants plus tôt, il n’était que prédation et soif de mort, il devenait soudain beaucoup plus posé, plus calme et aimable qu’il ne s’était montré jusqu’à présent. La jeune femme soutint son regard sans ciller.

- J’aurais sûrement cherché à vous contredire en temps normal, mais disons qu’être prise en otage a quelque peu refroidit mes envies de compassion. Et je vais bien, merci de vous en inquiéter.

Ce n’était un fou amoureux du meurtre, c’était déjà ça de gagné. Il aurait pu décider qu’il avait encore un peu envie de massacre et s’en prendre à elle mais, apparemment, il n’en avait qu’après les transmutants. Dommage pour eux, tant mieux pour elle. Si elle pouvait s’en sortir aussi bien, elle n’irait certainement pas prétendre qu’elle était la meilleure amie de ces hommes et femmes dotés de dons incroyables. Elle n’avait rien contre eux, mais elle ne leur trouvait pas plus de sympathie qu’au reste de l’humanité, et elle ne définissait pas l’importance d’une personne par la présence ou l’absence de ce fameux X dans son génome.
Le sourire amical du chasseur ne lui fit pas baisser sa garde pour autant. Elle n’était plus entièrement sur le qui-vive, certes, mais elle ne se laisserait pas aller à être tout à fait naturelle avec lui pour autant, à moins qu’il ne lui donne une très bonne raison de le faire. Elle répondit à sa question cependant. Après tout, s’il voulait utiliser son nom d’une manière ou d’une autre, il pouvait bien le faire. Elle n’avait pas grand’ chose à cacher de toute façon.

- Theodora. Theodora Atkins. Et quel nom dois-je mettre sur le visage de mon sauveur ténébreux ?

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I'm coming for you

La jeune femme fraichement libérée de l’emprise de ce taré de Mawson avait conservé un calme parfaitement olympien durant toute la mise à mort du mutant, et Kingsley apprécia l’effort. Le souci des otages, c’était que parfois, ils avaient un peu de mal avec les moyens utilisés pour les mettre en sécurité. Il lui était même arrivé, une fois, de se faire agresser physiquement par une jeune femme séquestrée par un mutant complétement hors de contrôle, et qui lui avait expliqué que tuer son agresseur revenait à être pire que lui. Les gens avaient parfois un sacré grain, quand même. Ça ne semblait pas être le genre de celle qui se tenait devant lui, Dieu merci. Tout au plus, elle avait l’air vaguement dégoutée par l’effusion de sang, mais que voulez vous, il faut bien que cela sorte. Il hocha la tête à la remarque de la jeune femme, rassuré qu’elle ne soit pas blessée :

- Je pense que n’importe qui réagirait comme vous. Disons que la prise d’otage est une situation aggravante justifiant la mise en œuvre d’une réponse … Définitive. Je suppose que si il avait été humain, la police aurait probablement réagi de la même façon.

A part qu’il n’était pas de la police, et que Lawson était un mutant, et que cela changeait … Et bien, tout. Kingsley rangea son arme, alors que la jeune femme répondait à sa question. Elle devait être nouvelle en ville, puisque son nom ne lui disait rien. Pourtant il connaissait à peu près tous les trentenaires natifs de la ville, ceux bien nés, en tout cas. Et la dite Théodora ne semblait pas avoir grandi dans des bas fond quelconque. Il sera la main de la jeune femme, puis lui répondit tranquillement, ne relevant pas :

- Kingsley Moren. Je fais partie de l’équipe d’intervention protégeant la population de Radcliff contre les mutants dangereux… Comme feu monsieur Lawson… Nous devrions sortir d’ici, je n’aimerai pas que vous ayez des problèmes parce que nous sommes sur une propriété. Allons y, voulez vous ?

D’un geste du bras, il l’invita à se diriger vers la sortie. L’imprimerie n’était pas le genre d’endroit propice à une conversation légère entre inconnus, et le cadavre sanguinolent d’un homme à quelques mètres d’eux n’arrangeait pas vraiment la situation. Une fois dehors, Kingsley envoya un texto rapide à Ren : Cible abattue, Otage sauf. Corps à prélever. Cela fait, il se reconcentra sur la jeune femme : son calme était absolument remarquable depuis le début de cette conversation. Elle donnait l’impression de n’avoir subi qu’un désagrément mineur, comme un retard de train, ou une panne d’essence. C’était assez impressionnant. Alors qu’il allait prendre congé de la jeune femme, il remarqua une large trace de sang à l’arrière de la manche de la jeune femme. Il plissa le nez, l’air chagriné :

- Je suis navré, je crois que votre chemisier est bon à jeter. C’est de ma faute, permettez moi de vous accompagner pour trouver du change. Il y a une boutique de vêtements féminins à cinq minutes d’ici, je pense qu’un haut propre sera beaucoup plus agréable à porter.

Il ne pouvait décemment pas laisser la jeune femme s’en aller avec plus de sang sur elle qu’un chirurgien après une opération.

Sujet: Re: rp mission : theodora, aspen et kingsley. Mar 5 Jan 2016 - 18:18

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THEODORA & KINGSLEY

Si Theodora n’était pas tombée sur un hunter psychopathe – à première vue du moins – il semblait cependant penser que sa cause était suffisamment importante pour agir comme un justicier défendant l’humanité d’une menace innommable, comparant son action à celle qu’aurait pu avoir la police en cas de prise d’otage. « S’il avait été humain » : cette simple phrase faisait de la vie de milliers de personnes un cauchemar immonde. Comme les Noirs, les Juifs ou les homosexuels avant eux, les mutants étaient le nouveau bouc émissaire d’une humanité qui avait décidément beaucoup de mal à accepter le changement. Il était bien dommage de juger les gens à leur couleur de peau, leur religion ou leurs pouvoirs plutôt que de considérer leurs actes et leurs paroles. Comme quoi, il était plus facile de blâmer tout un groupe distinct pour les actions d’une poignée de ses membres. C’était à croire que les gens ne changeraient jamais. Ceci dit, il suffisait d’un soupçon de peur et d’un meneur suffisamment charismatique pour allumer les feux de la haine pour que l’Histoire se répète encore et encore, et avec Thaddeus Lancaster à la tête de la ville, on ne pouvait pas vraiment espérer l’arrivée imminente d’une ère de paix et de tolérance entre humains et mutants.
Cependant, ce n’était pas l’heure de refaire silencieusement le monde. Il y avait plus urgent, plus important dans l’instant présent. L’ancienne escort écouta se présenter le hunter, retenant son nom. Kingsley Moren – voilà quelqu’un qu’il valait mieux avoir de son côté. S’il faisait subir à tous ses ennemis ce qu’il avait fait à Lawson, il ne faisait pas bon ne pas avoir ses faveurs. Elle acquiesça d’un hochement de tête à sa proposition.

- Quelle excellente idée. Non pas que l’idée d’une soirée animée me dérange, mais si je pouvais éviter de me faire arrêter sur le chemin du retour, j’en serais étonnamment arrangée.

Elle remonta les couloirs déserts qu’elle avait traversés de force une petite heure plus tôt à peine. L’endroit avait l’air bien triste, vidé de tous ses occupants, les machines abandonnées prenant la poussière et servant de refuge aux araignées. Theo se demanda un instant ce qui avait bien pu être imprimé ici, quels livres, quels journaux étaient sortis d’entre ces murs.
Elle franchit enfin la grande porte et se retrouva dans la rue, remettant ses cheveux en place d’un rapide geste de la main. Il était tard, désormais, très tard ; le couvre-feu devait être passé depuis un moment et il allait être compliqué de retourner chez elle sans tomber sur l’un des gardes farouches qui patrouillaient dans la ville dès que sonnaient vingt-trois heures. Ceci dit, elle avait trop d’orgueil pour demander à son sauveur inopiné qu’il la raccompagne jusqu’à son immeuble. Elle s’apprêta donc à reprendre son chemin lorsque l’homme en noir l’interpella. Haussant les sourcils, la jeune femme tira sa manche pour constater qu’en effet, une large tâche écarlate la maculait, fusillant le vêtement pour de bon. Elle fit claquer sa langue contre son palais et laissa échapper un léger soupir, comme si cette trace indélébile était l’évènement le plus marquant de la soirée, puis hocha la tête.

- Eh bien, moi qui voulais renouveler un peu ma garde-robe, je ne pensais pas que l’occasion se présenterait de cette façon.

Elle se tourna vers Kingsley, se demandant s’il était aussi aimable et bienveillant avec tous les humains qu’il côtoyait ou si elle était une exception à cause de ce qui aurait pu arriver à cause de Lawson.

- Puisque vous semblez connaître le chemin, je vous suis.

Elle sourit, une pointe de malice dans son regard clair.

- Comme ça, si jamais un autre méchant mutant ou l’un de vos collègues patrouilleurs venait à me tomber dessus, je me sentirais moins vulnérable.

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Sujet: Re: rp mission : theodora, aspen et kingsley. Ven 8 Jan 2016 - 15:27

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Kingsley ne se serait pas formaliser que la jeune femme refuse sa proposition. Après tout le couvre feu venait d’être instauré, et peut être aurait elle souhaiter rentrer chez elle au plus vite. A défaut, il lui aurait appelé un taxi, ou lui aurait proposé de la déposer lui-même devant chez elle. On était jamais trop prudent. Mais finalement, sa proposition de trouver de quoi se vêtir semblait trouver grâce à ses yeux, et le chasseur lui sourit : Son cabinet n’était pas loin, et sa secrétaire conservait toujours deux, trois tenus de rechange dans son bureau. Il ne douta pas qu’elle lui pardonne d’avoir prêté un de ses tailleurs à une demoiselle dans le besoin : il lui en offrirait un de grands couturiers pour se faire pardonner.

- Nous ne sommes pas très loin, à quelques rues de mon cabinet. A priori, mon associé doit encore être sur place.

Détail a priori anodin, mais qu’il savait être parfois de taille : non, il ne l’emmenait pas dans un endroit clos, entre 4 murs, où ils seraient seuls. Ça pouvait faire cliché comme ça, mais il mettait un point d’honneur à ne pas mettre mal à l’aise ses interlocuteurs féminins. Plus encore, Théodora venait de vivre un évènement potentiellement traumatisant : il voulait éviter le moindre stress supplémentaire pour la jeune femme. Aussi, il l’invita d’un geste de la main à le suivre dans la rue principale de la ville, où déjà les sirènes des voitures de polices se faisaient entendre, alors que les premiers hunters et membres de la gunpowder squad sortaient de l’ombre, souvent en petits groupes sans jamais s’appesantir à un endroit où un autre. C’était une toute autre ville que Radcliff, la nuit.

- Vous sortiez du travail quand Lawson est venu vous importuner ?

Question banale, dont la réponse ne lui importait que peu. En fait, elle pouvait bien lui répondre n’importe quoi, pour ce qu’il pouvait en savoir : simplement ça évitait à un silence pesant de s’installer entre eux sur la route. Une fois en bas de l’immeuble, il tapa le code d’entrée puis indiqua le second étage à la jeune femme. Le cabinet Moren et Caesar n’était pas aussi grand que celui d’Hugues & Reed, mais ne manquait pas de style, avec ses grandes verrières contemporaines, tranchants avec des moulures plus anciennes. Sans plus attendre, L’avocat l’orienta vers le vestiaire de l’entrée, où était rangé plusieurs costumes pour hommes ainsi que quelques tailleurs féminins assez sobres :

- Les commodités se trouvent au fond du couloir, si vous souhaitez vous raffraichir. Vous pouvez laisser vos effets ici, je vous les ferais livrer propres une fois passer chez le blanchisseur … Ce ne sera pas du luxe, à mon humble avis.

Un sourire, puis il s’installa sur la banque de l’accueil, attrapant l’agenda de sa secrétaire alors que Théodora partait se changer : quitte à devoir attendre au bureau, autant s’enquérir des rendez vous qui avait été pris en son absence : cela ferait ça de moins à faire le lendemain matin, après une nuit qui s’annonçait courte …

Sujet: Re: rp mission : theodora, aspen et kingsley. Mar 12 Jan 2016 - 2:51

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THEODORA & KINGSLEY

Theodora était presque aussi calme intérieurement qu’elle l’était extérieurement. Elle ne s’était pas spécialement inquiété plus que ça de vivre ou de mourir, mais visiblement, même après trois ans passés avec son ancien compagnon, le sang s’échappant à gros bouillons d’une plaie ouverte lui faisait encore un peu d’effet. Elle avait pourtant cru avoir vu suffisamment de choses pour se débarrasser de cette réaction somme toute parfaitement normale, mais il en restait quelques réminiscences qu’elle avait réussi à étouffer sans trop de mal. C’était mieux que rien. Au moins, elle pouvait se concentrer sur d’autres choses, comme la tâche d’hémoglobine qui avait ruiné son chemisier et la proposition de Kingsley à laquelle elle répondit favorablement. Elle sourit légèrement en entendant sa remarque.

- Eh bien, j’espère qu’il ne sera pas inquiet de vous voir revenir en pleine nuit à votre cabinet avec une inconnue à la manche maculée de sang.

Si jamais l’associé du grand homme de noir vêtu était lui aussi un hunter, ce ne serait certainement pas le pire qu’il aurait vu dans sa vie. S’il n’en était pas un … eh bien, elle était certaine qu’elle ou Moren trouveraient une histoire convaincante à lui raconter. Elle se mit en marche à ses côtés, observant du coin de l’œil les silhouettes sombres se faufilant entre les ruelles, seules ou en petits groupes – les tueurs de mutants prêts à faire ce qu’ils considéraient comme leur devoir. La jeune femme se demanda combien de gens mourraient ce soir, tous camps confondus. La question de son sauveur inopiné lui tira un sourire. Non, elle ne revenait pas du travail – ça faisait quelques mois qu’elle n’avait plus travaillé du tout, vivant sur ses confortables réserves. Et puis, serait-il resté si courtois, ce grand blond aux yeux clairs, s’il savait que la personne à laquelle il s’apprêtait à prêter un vêtement était une ancienne prostituée – de luxe, certes, mais prostituée malgré tout ? Elle en doutait et préféra garder cette information pour elle ; il aurait été dommage que son capital sympathie dégringole drastiquement alors qu’elle était à trois quartiers de chez elle et que les chasseurs rôdaient dans les allées de Radcliff.

- Pas du tout, je revenais de chez un ami et j’aurais réussi à rentrer chez moi juste à temps pour le couvre-feu sans ce fâcheux petit accident.

Ce mensonge ferait l’affaire et elle ne développerait pas davantage. Après tout, ce n’était pas ses affaires, et elle doutait qu’il s’en préoccupât réellement. Elle le suivit jusqu’au pied de l’immeuble qui les intéressait, notant le nom du cabinet, puis monta après lui et le laissa donner ses indications. Elle hocha la tête en souriant.

- C’est bien aimable à vous de ne pas me laisser repartir avec le sang d’un mort sur mes vêtements.

Elle fouilla dans le vestiaire jusqu’à trouver un tailleur à sa taille puis s’éloigna vers la pièce qu’il lui avait indiquée. Elle ferma derrière elle et se débarrassa de sa chemise souillée, le pliant avant de le poser sur le rebord de l’évier et vérifiant au passage qu’elle n’avait pas d’autre tâche autrepart. Une fois son inspection faite, elle enfila la chemise et la veste qu’elle avait récupérés et vérifia que tout était correctement porté avant de sortir rejoindre Kingsley dans son officine.

- Je ne sais pas qui de vous, votre associé ou votre secrétaire s’occupe de vos tenues, mais cette personne a bon goût.

Elle réajusta l’épaulette du costume sur son épaule et lissa un pli invisible sur sa manche avant de remettre ses longs cheveux bruns en place et de reporter son attention sur le chasseur, se demandant si elle aurait droit à un petit interrogatoire pour juger de son allégeance ou de son patrimoine génétique, ou bien s’il la raccompagnerait directement chez elle.

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Spoiler:

Sujet: Re: rp mission : theodora, aspen et kingsley. Lun 18 Jan 2016 - 18:42

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Kingsley attendit patiemment, le retour de la jeune femme en feuilletant son agenda, en profitant pour synchroniser le calendrier de son smartphone à ce dernier : il avait beau avoir une excellente mémoire, il n’empêchait que parfois, entre son métier et ses activités de chasseurs, il lui arrivait d’oublier tel ou tel évènement, une invitation, un rendez vous : quand c’était un simple retard pour rencontrer un client, ça pouvait s’excuser. En revanche, poser un lapin à Thaddéus Lancaster était tout de suite plus délicat à justifier. Il passa encore quelques minutes le nez sur ses horaires, avant de le relever en entendant le pas caractéristiques de la jeune femme résonner dans le corridor. Le chasseur sourit : en effet, la nouvelle tenue de la jeune femme lui seyait bien mieux que son chemisier ensanglanté. Il sourit tout en jetant à Theodora un regard discret, mais appréciateur :

- Je ne suis pas encore tyrannique au point de choisir les tenues de travail de ma secrétaire. Mais je lui demanderai ses adresses si vous le souhaitez, car en effet cela vous va à ravir.

Le chasseur regarda la pendule au dessus de la jeune femme : il était définitivement trop tard pour qu’elle puisse rentrer seule sans encombre. Il secoua la tête l’air désolé, se rapprochant un peu de cette dernière :

- Je crains de ne pas pouvoir vous laisser rentrer seule cependant. Au mieux, vous serez arrêtée par un de mes collègues et risquez de passer votre nuit au poste. Au pire … Il ne serait pas étonnant de croiser un autre Lawson qui trainerait tard dans la nuit.

Et à vrai dire, cela l’embêterait un peu que la jeune femme soit importunée une seconde fois dans la même soirée. Elle lui paraissait être quelqu’un de charmant, avec une tête bien faite sur ses graciles épaules, et l’esthète en lui se chagrinait de voir un si joli visage dévisagé par un démon indélicat.

- Ma moto est juste en bas de l’immeuble, si vous le souhaitez, je peux vous raccompagner jusqu’à chez vous. Si l’idée vous gêne, un taxi peut être en bas en moins de dix minutes, le choix est votre bien entendu.

C’était qu’il avait l’air doux comme un agneau, le Kingsley, à attendre patiemment le choix de la demoiselle, la fixant de ses jolis yeux bleu sombre et son petit sourire aux lèvres. Pouvait on seulement imaginer, en le voyant ainsi, qu’il venait d’égorger un pauvre homme moins d’une heure auparavant ? non, probablement pas …

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THEODORA & KINGSLEY

Theo était une personne particulièrement coquette. Après tout, elle n’aurait pas pu prétendre à un tel standing si elle s’était laissé aller comme une vulgaire plébéienne, aussi avait-elle toujours pris grand soin d’elle-même et de ses tenues. Le chemisier qu’elle avait porté ce soir avait été soigneusement choisi comme tous les autres éléments de sa garde-robe, et elle était particulièrement fâchée qu’il ait fini ainsi, complètement fichu à cause d’une bête tâche de sang qui n’était même pas le sien. Elle préférait se concentrer sur ce détail somme toute futile plutôt que de repenser au mutant qui l’avait pris en otage plus tôt dans la soirée et dont le cadavre gisait probablement encore sur le sol de cette vieille imprimerie, se vidant lentement de son sang.
Elle retourna d’ailleurs auprès de son assassin une fois changée. La secrétaire du chasseur avait de relativement bons goûts en matière de vêtements et, par chance, semblait avoir à peu près la même carrure qu’elle. Elle avait donc enfilé une veste de tailleur noire qui s’accordait très bien avec la jupe sombre qui descendait jusqu’à ses genoux et ses cheveux d’un noir de jais qui tombaient dans son dos. Le coup d’œil de Kingsley, bien que discret, ne lui échappa pas. Après des années en temps qu’escort-girl, elle avait appris à les reconnaître et à les exploiter à son avantage. Elle répondit d’un sourire au commentaire de son vis-à-vis.

- C’est fort aimable à vous.

Et encore, il ne l’avait pas vue dans ses robes, dans ses habits de soirée, dans ces tenues qu’elle avait tant de fois enfilées pour charmer, pour séduire et étoffer un peu plus son carnet d’adresses. Elle en avait eu, des clients suffisamment fortunés pour pouvoir se payer tout ce qu’ils voulaient, et elle avait fait de son mieux pour qu’ils veuillent se la payer elle. Ses efforts avaient porté leurs fruits ; il n’y avait qu’à regarder son compte en banque pour en avoir la preuve.
Elle suivit le regard du jeune homme et constata que l’heure était déjà bien avancée. Elle écouta ses propositions et y réfléchit rapidement avant d’hocher doucement la tête.

- Eh bien, utilisons votre moto dans ce cas. Après tout, je ne suis pas à l’abri que le chauffeur de ce taxi soit un autre Lawson comme vous l’avez suggéré.

Elle sourit à nouveau, tout à fait charmante.

- Et je serais fort peinée de devoir me soustraire à une si charmante compagnie.

L’Anglaise en faisait-elle trop ? Certainement pas. Elle aurait eu bien du mal à ne pas agir de cette façon. Ces mécanismes de séduction étaient inscrits en elle, elle les avait peaufiné suffisamment longtemps pour qu’ils deviennent une part intégrante de sa personne et de son caractère, et elle savait doser ses paroles juste ce qu’il fallait en fonction de la personne en face de laquelle elle se tenait.

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Spoiler:

» rp mission : robyn, kingsley & hee-young.
» mission : desmond et aspen.
» mission : aspen, alec et costia.
» RP mission : Le Grand Méchant Loup (Adelaide-Aspen)
» I have to protect him (Kingsley)

rp mission : theodora, aspen et kingsley.

rp mission : theodora, aspen et kingsley.

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