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 (loeven), there’s still a fire in me heart

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MessageSujet: (loeven), there’s still a fire in me heart   (loeven), there’s still a fire in me heart Icon_minitimeLun 12 Oct 2015 - 2:43


put me in the dirt, let me dream with the stars
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and you could call this the funeral, i'm just telling the truth. and you can play this at my funeral, might go to Hell and there ain't no stopping. might be a sinner and i might be a saint. i'd like to be proud, but somehow i'm ashamed. sweet little baby in a world full of pain, i gotta be honest, i don't know if i could take it. everybody's talking, but what's anybody saying? w/jeane merlyn & loeven dickens.

Agonie. Etait-ce ça qu’elle ressentait ? Jeane n’en savait rien ; elle comptait simplement les jours qui s’écoulaient à une vitesse ahurissante, précipitant la ville dans le chaos – non pas qu’elle s’en préoccupe d’une certaine manière. Sa vie à Radcliff n’avait été que malheur sur malheur, merde sur merde ; des péripéties en tout genre qui se soldaient toujours par une survie in-extremis qui avait le don d’alourdir sa haine pour ce bled. Mais elle y était coincée, piégée entre les frontières de ce petit bout de monde comme le serait une fourmi sur laquelle on aurait posé un verre à l’envers. N’était-elle que ça, finalement ? Insignifiante ? Elle le savait déjà, mais ce que la rousse s’était toujours refusée d’admettre, c’était son impuissance. L’impuissance qui palpitait dans ses veines malgré sa volonté de vivre : Thaddeus Lancaster, élu gros connard de cette ville, décidait aujourd’hui de la vie de la jeune fille, sans même le savoir, et sans même s’en préoccuper d’une quelconque mesure. Quelle connerie l’avait amenée ici, déjà ? Oh, elle se souvenait. Elle se souvenait toujours, en quelques fractions de seconde à peine, aussitôt qu’elle y pensait. Son père. C’était une gamine désespérée, courant après l’image idéalisée d’un paternel qui n’en avait rien à foutre d’elle, qui était venue s’enterrer à Radcliff pour y crever – sans doute. Elle n’avait pas réfléchi, avait seulement couru, fuyant l’image désespérée d’une Jeane orpheline, paumée au beau milieu de la Californie : quelle chimère était-elle venue pourchasser aux frontières du Kentucky ? Elle ne savait plus, désormais, tant la cuisante déception avait tout dévasté sur son passage. Et il avait fallu que quelques heures à peine avant son départ, Monsieur le Maire juge judicieux de mettre en place un blocus tout autour de sa chère petite ville de campagne. Qui pouvait se préoccuper de Radcliff, hein ? Si elle aurait volontiers craché ces mots avec tout le désintérêt du monde fut un temps, désormais, elle attendait de pieds ferme que quelqu’un fasse quelque chose. N’importe qui. L’état. Le Président. La police – la vraie. Rien ne viendrait, pourtant ; alors qu’elle revoyait pour la énième fois les images choquantes de la fusillade du Président, l’évidence s’enfonçait de plus en plus profondément dans son cœur. Plus personne ne se préoccuperait de Radcliff avec toutes les histoires à la capitale : c’était désuet. Elle n’pouvait plus supporter ça, plus accepter l’idée de voir sa petite vie de vingt-deux ans réduite à ça : n’être que le pion d’une marche imprenable, la volonté de Lancaster contre celle d’un fantôme. Celle des tarés qui faisaient exploser les quatre coins de la ville, peut-être ? C’en était déprimant ; comment se fier à des fous qui faisaient sauter des bombes au gré de leurs humeurs et de leurs envies ? Rageusement, Jeane éteignit la télévision, soupirant profondément : la seule chose qu’elle pouvait faire elle-même encore, fort de son libre-arbitre, c’était glisser ses mains dans les poils drus de Nina, et espérer y trouver un quelconque réconfort. Plus que jamais, immobile et figée dans le monde, la solitude lui était pesante – quelque chose qu’elle n’était pas prête de reconnaître. Quelque chose que seul son silence, l’apesanteur de la solitude l’englobant, pouvaient avouer, silencieusement, à la chienne à ses côtés.

Elle avait aimé, être seule, pour les six dernières années de son existence ; mais quoi, maintenant ? Etait-elle vouée à n’être que ça, pour toujours ? Elle n’voulait jamais s’attarder longtemps sur cette question ; sa meilleure solution contre ça, c’était de sortir. Sortir et côtoyer du monde : un excellent vaccin contre toute envie d’avoir des discussions quelconques – ici, les gens étaient soit stupides, soit totalement imprévisibles, aussi mystérieux et silencieux qu’elle. C’qui n’était pas forcément déplaisant – mais s’avérait infiniment dangereux, quand il s’agissait de tomber sur une folle aux cheveux blancs capable d’avaler l’électricité. Cette ville remettait trop de choses en perspective ; frôler la mort, encore et encore et encore, remettait trop de choses en perspective. Elle n’voulait pas ça. Elle fuyait ça. Pourquoi revenir sur celle qu’elle avait été ? La gamine traumatisée par la lente agonie de sa mère, celle qui avait quitté les murs de l’hôpital en n’étant rien de plus qu’un fantôme ambulant. Ce qui lui avait donné une quelconque substance, c’était cette errance ; la solitude comme médicament. Ou simplement le fait de ne s’attacher à rien, de ne se préoccuper de rien, de vivoter, passer son chemin sans se retourner. Ici-bas, elle n’pouvait que tourner en rond : et ses pieds la ramenaient toujours vers les mêmes personnes. Presque la même personne. Eremon n’était pas grand-chose ; juste un type qu’elle croisait vaguement au comptoir du bar derrière lequel il bossait, sans parler à personne. Elle n’savait rien de lui, il n’savait rien d’elle ; ils n’posaient pas de question, et prétendaient parfaitement que ça leur convenait. Mais Eremon était imprimé au paysage de Radcliff, il faisait partie de ces visages auxquels elle pensait instinctivement aussitôt qu’elle égarait ses pas, ici et là. Combien de temps avant qu’elle ne tourne à l’angle d’une rue pour le voir se battre encore contre n’importe qui ? Le détrousser n’était plus à l’ordre du jour, comme un commun accord né de cette nuit dans le bar, autour de quelques verres de rhum – ça manquait de piquant, de fun. Irrémédiablement, dès que son portefeuille disparaissait avec sa maigre fortune, il savait que c’était elle – alors pourquoi même continuer à le faire ? C’était coutumier, habituel ; tout ce que Jeane détestait. Mais affectionnait en Radcliff : la seule chose qu’elle affectionnait, à vrai dire. Elle avait laissé Nina derrière elle, presque à contrecœur ; ce n’était pas son genre de se plier aux règles pour ne pas se faire remarquer. Encore une fois, pas son genre, mais elle faisait l’effort. Parce qu’elle savait où elle voulait aller, pour se vider la tête, et qu’elle n’avait pas envie de mener une guerre contre tous ceux qui regarderaient son clébard boiteux d’un mauvais œil. Elle, on la trouvait jolie, perchée sur ses longues jambes effilées, ses cheveux roux resplendissant, son répondant ; elle était pourtant tout aussi lessivée, brisée par la vie que la petite chienne sur ses talons. Personne ne pouvait la comprendre mieux que l’animal, d’un commun accord silencieux, quelques gestes, le temps de quelques regards. C’était tellement plus, tellement mieux que n’importe quel contact humain ; ce que peu de gens pouvaient comprendre, tant ils étaient cons et incapables d’ingérer une idée aussi abstraite.

L’hiver passait peu à peu, ce qui n’était pas pour déplaire à la rousse ; elle ne s’était définitivement pas acclimatée au froid glaçant qui avait plané sur ce bled pendant les derniers mois. De quoi la foutre de mauvais poil, à chaque fois qu’elle posait ses fesses sur un des tabourets du bar, marmonnant avec rage contre le vent, la neige, la pluie. N’importe quoi. Tout c’qu’elle ne contrôlait pas – et bordel, ça faisait un grand nombre de choses. Elle était une habituée du bar – trop habituée sans doute aux yeux de certains, au vu de son âge : elle savait cependant qu’Eremon ne dirait rien, et ne poserait pas de question. Pourtant, au moment de passer la porte du bar, égarant vers le comptoir des foulées hésitantes de plus en plus hésitantes à chaque pas, elle ne le vit pas. Est-c’qu’Eremon ne bossait pas ? Quelle ironie. Etait-il lui aussi en train de se désespérer devant les informations locales, hurlant son mécontentement à l’imbécile de présentatrice et sa tronche de cake ? Ou était-il simplement en train de se faire écraser la gueule par un type au détour d’un coin sombre ? Etait-ce donc de l’inquiétude ? Elle soupira, ne cédant guère au quelconque instinct qui l’aurait poussée à repartir – voire même à faire quelques pâtés de maison à la recherche d’une réponse à ses questions intérieures. Elle n’voulait pas risquer sa vie ici, pour elle ne savait quelle cause ; elle n’voulait pourtant plus ressentir le vide abyssal qui l’avait habitée pendant tant de temps. L’habitait encore – aurait-elle dû dire. Il était encore là, indéniable et omniprésent. Jeane s’assit donc, balayant le barman de son esprit, commandant donc immédiatement un bon verre d’alcool fort – de quoi lui brûler la gorge, lui retourner l’esprit, et la faire rentrer plus vite pour s’effondrer sur son lit ; quelque chose dans cet ordre-là. C’était comme une réponse à une prière silencieuse, que de trouver dans la foule des ivrognes, un visage connu ; pas celui d’Eremon – mais dans la même veine. Un autre faciès rattaché à ses beuveries solitaires – dans un autre coin de la ville cependant, à tel point qu’il faisait presque tâche dans l’esprit de la rousse. D’une œillade, elle remercia le barman qui lui amena son verre – plus serviable que son habituel vis-à-vis, mais malgré tout moins plaisant, allez savoir pourquoi ; puis elle décida de se décaler de quelques tabourets, se rapprochant sans subtilité aucune de la seule personne qu’elle avait reconnue. Loeven… quelque-chose, le barman c’est tout ce qu’elle avait retenu de lui, et avait-elle seulement demandé quelque chose d’autre ? Lui, elle n’avait pas eu besoin de le rafistoler au milieu de la nuit après une bagarre de rue, du coup, pas d’occasion de se lier plus que ça, sans doute. Comme quoi, elle fuyait avec acharnement la solitude, son habituelle compagne ; sans quoi, elle ne se serait jamais arrêtée juste à côté de ce type. Ou alors était-ce de la curiosité ? « Eh bien, eh bien. C’est là qu’t’es. » ou du moins, elle pouvait le prétendre, une œillade charmante entendue courant sur tout le visage du jeune homme – vieux en comparaison d’elle, en tout cas. « J’aurais bien été tentée d’aller faire un tour dans un endroit un peu plus… dynamique que celui-ci. Mais faut croire que t’as plus de travail. » remarqua-t-elle enfin. Et qui était le plus ennuyé des deux ? Certains diraient lui, qui voyait son rythme de vie cruellement diminuer. Probablement. Mais elle, elle avait perdu sa seule distraction musicale de Radcliff. « Monsieur le Maire n’aime pas les boîtes de nuit ou quoi ? » marmonna-t-elle comme une confidence, plongeant ses lèvres dans son verre d’alcool ; c’n’était pas bon de dire du mal du grand Lancaster dans la ville aujourd’hui. Mais qu’avait-il eu à gagner en faisant ça ? Et puis, qu’est-ce qu’elle en avait à faire, elle ? Son père était parmi les guignols qui luttaient contre le maire, ouais ; mais elle, elle n’était rien. Rien d’autre qu’une fourmi qu’on forçait à rester coincée sur place. C’n’était que des mots ; futiles et inutiles, déjà envolés. Et elle exécrait tout c’qui pouvait avoir un tout petit peu plus d’importance, de toute manière.


Dernière édition par Jeane Merlyn le Mer 28 Oct 2015 - 17:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (loeven), there’s still a fire in me heart   (loeven), there’s still a fire in me heart Icon_minitimeMer 28 Oct 2015 - 2:36


– do i wanna know ? –


Boire. Boire, puisque de toute manière, y a personne avec qui parler. Pas de discussions sérieuses à se taper avec un type qui ne semblait pas en avoir grand-chose à secouer de le savoir en ville. Un type. Quelle drôle de manière de désigner la seule famille qu’il lui restait. Et pourtant, c’était ainsi qu’il le surnommait. Le type. Marre de devoir penser pour deux, marre de devoir se contrôler pour eux deux. La claque qu’Eremon réponde absent à chaque fois qu’il tentait de passer le voir. Alors ce soir, faire demi-tour et rentrer dormir allait attendre. Il était trop éveillé pour passer à autre chose aussi facilement. Trop énervé pour juste tourner les talons et s’en aller. La flemme de chercher un autre endroit pour picoler, pas la moelle de se prendre la tête à traverser la rue et à flâner dans le froid jusqu’à trouver. Pas avec ces enfoirés de chasseur qui couraient le mutant solitaire avec chaque jour un peu plus d’insistance, et un peu plus de véhémence. Alors il avait posé son cul sur le tabouret, le Dickens. Ici, personne ne le connaissait. On ignorait qu’il était le frère du barman, et ça l’arrangeait bien ; il pouvait boire sans avoir de questions, ou de mauvais regards. Et pourtant, il avait toujours la lèvre fendue de leur dernière rencontre. Ça cicatrisait lentement mais sûrement, ça ne le faisait plus souffrir, mais y avait toujours une marque. Une putain de marque qu’on remarquait rapidement, et que les coups d’œil interrogateurs lui rappelaient sans cesse. Il ne voulait pas y penser. Il ne voulait plus penser à rien. Rien d’autre qu’à boire.

L’alcool fort, c’est pas son truc. Et pourtant, il est en train de s’enfiler un verre de whisky, grimaçant un peu plus à chaque gorgée. Il essaiera un cocktail au rhum, après. Ou un autre alcool. Il ne fera pas l’affront de demander un verre de vin ; pas sûr de savoir ce qu’on va bien être capable de lui servir, et pas envie de se pourrir les papilles avec un truc sorti de derrière les fagots. Une autre gorgée. Il a une grimace écœurée, regardant le contenu ambré qu’il lui fallait encore avaler pour en avoir pour sa monnaie. Il n’était pas sûr d’arriver au bout. Et pas certain d’avoir le courage de se lancer dans une autre expérience hasardeuse pour ce soir. Il s’en tiendrait à la bière, et il irait pisser toute la nuit s’il le fallait.

Une inspiration. Il approche le verre de ses lèvres. L’alcool lui tourne un peu la tête, mais rien d’alarmant. L’effluve agressif atteint ses narines, et il ne peut plus se retenir. Le cul du verre heurte le comptoir. Il le repousse et le lâche. Le remplaçant d’Eremon lui sert un regard interrogateur et s’approche. Mais avant qu’il n’ait pu ouvrir la bouche, la nouvelle commande est sortie, accompagnée d’un billet laissé sur le bois poisseux. « Une pinte de ta IPA. La brune. » Et il attend, avec la hâte de faire passer ce sale goût qu’il garde collé au fond du palais. Un regard alentour. La salle est plutôt calme. La soirée tranquille. Peut-être qu’avec un peu de chance, il n’y aura pas d’ennuis. Peut-être qu’il pourra rentrer sans incidents, et aller se coucher sans avoir manqué de se faire étriper par un chasseur un peu trop enthousiaste. C’est toujours permis d’espérer.

On lui donne sa pinte, il remercie le barman. L’homme reprend le verre de whisky et en jette le contenu, tandis que la bière brune trouve le chemin de la gorge de l’écossais. Et immédiatement, ça va mieux. Il fait tourner le contenant entre ses mains, laissant la musique en fond sonore terminer de l’apaiser, et promettre une bonne suite de soirée. Et alors qu’il s’apprêtait à reprendre une nouvelle gorgée, il sent la petite présence à sa gauche se décaler de quelques tabourets. Il n’y avait pas prêté attention sur le coup, et ne l’avait même pas entendue arriver. Mais maintenant, il la reconnaît. La voix le tire de ses pensées et il pose ses yeux sur elle, la naissance d’un sourire au coin des lèvres. Il ne s’empêche pas de prendre sa gorgée, l’écoutant apporter un tantinet de sociabilité à sa soirée. « La musique est trop forte pour lui, il s’entend plus penser… Parce que ouais, paraît qu’il pense. » Et que la fin de la phrase s’étouffe dans son verre, et qu’il l’appuie d’un franc sourire insolent, sans penser que des oreilles indiscrètes auraient pu entendre ça, et bien mal le prendre. Mais le monde autour d’eux semble préoccupé par tout autre chose, et personne ne réagit. Personne ne se lève, aucun poing ne vient trouver son visage, aucun doigt n’attrape son verre pour le lui éclater dans la figure. La vie continue de tourner. Et ces deux âmes esseulées et perdues dans les méandres de l’alcool, tout le monde s’en fout. « Alors nous, honnêtes citoyens, on se prive de salaire pour l’aider à trouver comment mieux nous pourrir la vie. » Et il lève son verre en direction de la rouquine. Trinquons. « À not’ générosité. » Personne ne dit rien. Personne ne les écoute, les deux écorchés, invisibles aux yeux de la société. On se fiche de ce qu’ils peuvent bien penser, comme ils se fichent de ce qu’il pourrait bien arriver au reste de cette assistance aveugle, sourde et muette.

Le fond du verre heurte à nouveau le comptoir. Il prend garde à ne pas renverser de son contenu, et il jette un coup d’œil à la jeune fille et à l’alcool qu’elle tient. Une grimace rapide. « J’sais pas comment tu fais pour boire un truc comme ça. » Elle est plus résistante qu’il n’y paraît, la petite chose. Au premier abord, elle ne paraît pas franchement impressionnante ; et pourtant, elle est farouche. Et elle dégage ce truc, sauvage et littéralement envoûtant. La liberté dans les veines de la bête tenue en cage contre son gré. Parce que c’est bien une cage qu’est devenue cette putain de ville. Une prison, qui refuse de les laisser sortir. Et ils en deviennent fous, les animaux parqués à l’intérieur. Quoi d’étonnant à ce qu’ils finissent par cuver leur peine dans l’alcool ? « T’en bois combien avant de tomber comme une mouche si j’te pousse ? » Il la sent joueuse, et bien naturellement il s’adapte. Épousant l’émotion de son interlocutrice, se plongeant dans le bain qu’on lui propose. Comme toujours. Et ce soir, l’envie de s’évader était de toute manière trop forte pour qu’il puisse y résister.


(c) elephant song.
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MessageSujet: Re: (loeven), there’s still a fire in me heart   (loeven), there’s still a fire in me heart Icon_minitimeVen 30 Oct 2015 - 15:50


put me in the dirt, let me dream with the stars
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and you could call this the funeral, i'm just telling the truth. and you can play this at my funeral, might go to Hell and there ain't no stopping. might be a sinner and i might be a saint. i'd like to be proud, but somehow i'm ashamed. sweet little baby in a world full of pain, i gotta be honest, i don't know if i could take it. everybody's talking, but what's anybody saying? w/jeane merlyn & loeven dickens.

Echouer. S’échouer. Sombrer.
Déjà très jeune, la rousse avait eu le sentiment de porter chacune de ces étapes dans son âme ; échouer, à ses quatorze ans à peine, découvrant le vrai visage de son paternel. La figure absente dressée en héros, en homme aimant par sa mère – l’absolu idéal qui n’avait été en réalité qu’un arnaqueur de première, un dégénéré qui avait usé de ses pouvoirs pour satisfaire sa cupidité. Une cupidité qui n’avait jamais inclue ni femme ni enfant ; c’était bien pour ça que les photographies dépeignant le visage du père n’avaient été que ça – des photographies poussiéreuses, et non guère le présent qu’elle aurait pu un jour goûter. S’échouer, orpheline à dix-sept ans, abandonnée par sa mère arrachée d’entre ses doigts – une enfant tremblotante dans l’atmosphère glaciale de la morgue jusque dans laquelle elle avait suivi la carcasse sans âme de sa génitrice. Sombrer dans une folie qu’elle avait fuie pendant tant de temps, la brûlure incandescente de sa peine, son désir d’en sortir coûte que coûte ; même si cela devait se finir en elle, se taillant les veines pour unique salut. Il était facile de faire croire à n’importe qui, n’importe quelle silhouette éphémère à son existence, qu’elle était une peste insatiable et moqueuse, une gamine aux caprices grotesques – derrière le masque de suffisance qu’elle portait inlassablement, jour et nuit, on n’verrait jamais son visage déformé par le chagrin, les démons qui avaient commencé à valser avec sa destinée bien trop jeune. Les apparences se craquelaient à Radcliff, tandis que les œillades familières érodaient peu à peu la porcelaine de sa peau – la rousse aurait tout donné, à l’heure actuelle, pour avoir une porte de sortie, une échappée possible loin des frontières de la ville. Ouais, elle aurait tout donné ; plutôt que de s’accrocher d’une quelconque manière au minuscule bled dont elle n’avait jamais entendu parler, avant de chercher si avidement les traces de son père. L’imbécile dans son désespoir, avait cru qu’il la prendrait au moins en pitié, voudrait s’occuper d’elle ; et la saveur de la désillusion avait à nouveau coulé le long de sa gorge, jusque dans son corps meurtris. Vingt-deux ans, trop jeune pour être seule. Vingt-deux ans, trop jeune pour trouver sa substance au fond de verres d’alcools forts. La Merlyn avait tout de l’allure d’une ratée, à ceux qui attardaient un œil empli de jugements sur elle : la rousse faisait les poches des inconnus, provoquait sans fin, et flirtait âprement avec les limites de la loi. Qu’on lui passe les menottes au poignet, qu’on la condamne à payer une amende : le fait était que la jeune fille - si jeune qu’elle était – avait déjà connu chacune des étapes de l’existence à même de consumer son âme. C’est ce qu’elle aurait cru, si volontiers, avant Radcliff. Radcliff et le retour de ses faiblesses d’enfant, une gamine pleurant son père brutalement sorti de sa vie, sans explication aucune. Radcliff et ceux qui parvenaient à lire dans son âme, quand bien même ils prétendaient ne pas le faire ; ouais, ça, ça n’concernait qu’Eremon. Eremon et ses questions qui n’en étaient pas. Eremon et sa compagnie réconfortante qui n’en était pas. A les regarder de loin, il serait difficile d’imaginer qu’elle puisse autant apprécier la compagnie du barman bougon : ils ne se livraient rien de particulier, échangeaient simplement des piques sarcastiques et moqueuses – mais c’était comme ça qu’elle fonctionnait. Et comme ça qu’il passait du type bougon, à quelqu’un qui alignait plus de trois mots à la minute ; était-elle folle de s’dire qu’elle aussi, elle était un quelconque baume apaisant pour lui ?

Jeane n’avait jamais eu la vocation de soigner qui que ce soit, d’aider quelque âme en détresse que ce soit ; y’avait pourtant eu quelque chose qui avait fait croiser leurs chemins, au Dickens et à elle. Elle y avait cru avec toute la volonté qu’elle pouvait avoir, du moins, histoire d’arracher quelque chose qui en vaille la peine dans son emprisonnement à Radcliff ; mais quelque chose à nouveau avait changé. Les pièces d’échiquier de leur destinée avaient été redistribuées, et Eremon était à nouveau distant, glacial ; Jeane Merlyn n’était pas une héroïne saisie par le devoir de lutter contre les démons de tous les autres – elle avait déjà assez à faire avec les siens. Abdiquer, probablement était-ce la prochaine étape de la marche funeste de son existence. Abdiquer face à tout c’qu’y s’était déjà déroulé dans sa vie, face à la prescience d’une main supérieure qui choisissait de tout arracher dans les maigres espoirs qu’elle alimentait au fond d’elle. Abdiquer, au fond de quelques verres aux odeurs acides, accrochée à ce même comptoir de bar, son regard bleu flirtant avec un visage qui n’avait pourtant rien de similaire, à celui qui habitait tant les paysages de ses souvenirs. Où pouvait-il bien être ? La question se dilua peu à peu dans les gorgées qu’elle multipliait, sans faillir et sans se tarir : c’était bien connu, de toute manière, que l’alcool n’pouvait pas hydrater. La marche de sa solitude vouée à reprendre son cours : la rousse avait pourtant la volonté de rester ici, accrochée à des consommations qui étaient trois fois plus chères qu’elles ne le valaient normalement, jusqu’à ce qu’on vienne l’arracher de ce tabouret. Le couvre-feu allait tôt ou tard finir par paralyser la ville ; la Merlyn était bien forcée de s’y plier désormais, tant tout était mort, noir et glacial aussitôt l’heure dite passée. Même l’atmosphère vide de sa chambre d’hôtel était préférable aux rues sauvages et emplies de danger de Radcliff ; fallait croire que les multiples péripéties qu’elle avait eues à affronter jusque-là, lui avaient au moins mis du plomb dans la cervelle. Si elle devait crever, autant que ce n’soit pas ici, se prenant une balle dans la tête parce qu’on la soupçonnait – à tort – d’être une dégénérée, ou électrocutée par une timbrée aux cheveux blancs qui s’amusait à traquer des enfants. C’était presque surprenant, au final, qu’elle ne soit pas encore plus souvent avachie à ce même endroit, à avaler des verres et des verres aux couleurs ambrées. Naufragée, analysant les visages de ses compagnons d’infortune, préparée à n’y voir que des désespérés négligés – et négligé, Loeven pouvait presque sembler l’être, avec sa barbe de deux semaines et ses cheveux à même de concurrencer le brushing de Barbara Streisand. Ouais, un peu comme les boucles gracieuses comme des danseuses étoiles d’Eremon, la tignasse de Loeven avait quelque chose… d’intriguant. Plus intriguant en tout cas, que les bedonnants et les mecs vraiment bourrés tout autour ; il n’y avait pas beaucoup de monde ce soir, mais ils étaient l’incarnation de l’abattement à l’état pur. Quoi de mieux, pour une rousse frêle et – quasi – innocente comme elle, que de reconnaitre un visage, s’y approcher pour faire mine de pouvoir passer une bonne soirée ? L’éphémère de quelques instants, qui chasseraient le trop-plein de songes qui lui collait à la peau. Tout ça à cause du maire, de ses choix totalement arbitraires et de sa haine contre les transmutants ; ouais, ils avaient bien le droit de le critiquer, peu importait ce que les autres pouvaient penser de cela. C’était sûrement le dernier droit qu’il leur restait à Radcliff, de choisir leurs mots comme ils le voulaient – c’n’était pas la Merlyn qui blâmerait qui que ce soit d’agir avec autant d’imprudence.

Du même mouvement que son compagnon d’infortune, elle leva son verre pour vider le restant cul-sec, et raviver la piqure au creux de sa gorge. « J’devrais écrire un courrier à la mairie alors, parce que j’suis vraiment déçue du traitement que je subis – moi, pauvre petite jeune en manque d’amusement. Maintenant j’suis obligée de venir ici, et tout l’monde me regarde comme si j’étais E.T. Ouais, c’est sûr que j’suis bien contente de pas ressembler à ce type. » à l’autre bout du comptoir, elle désigna ce mec qui pourrait être sorti d’un cliché ambulant : large panse remplie de bière, la calvitie qui commençait à bouffer son crâne depuis son front, et évidemment, la marque évidente d’une vie qui ne lui plaisait plus. Peut-être bien que monsieur s’était découvert récemment cocu, ou quelque chose dans ce genre ; ça ressemblait bien aux drames d’un minuscule endroit comme Radcliff. Leurs consommations étaient étrangement similaires, mais la rousse pouvait au moins se targuer d’avoir un corps effilé et taillé pour plus de liberté, plus d’indépendance que le simple fait d’être enchainé à un cliché quelconque. D’une œillade en biais, elle dévisagea son interlocuteur, comme si elle le jugeait aussi âprement qu’il le faisait ; si ce n’était pour le rictus malin qui étirait ses lèvres, il aurait pu penser qu’elle avait été blessée par sa petite pique. « Oh tu veux peut-être essayer d’me pousser, Monsieur-gentleman ? » elle n’lui avait jamais fait les poches, à lui, probablement qu’il était encore habité par le réflexe de la sous-estimer : c’était difficile pour l’reste du monde, d’accepter qu’une fille aussi jeune qu’elle puisse être désespérée au point d’avoir écumé toutes les gueules de bois possibles et imaginables. Ouais, désormais son corps tout entier était taillé pour les batailles d’ivresse ; la liqueur ayant façonné son esprit désespéré, affamé de fuite. « Si on en est là, j’vais commencer à t’imaginer dans dix ans, toujours assis sur ce tabouret ; t’auras évidemment oublié de faire tes abdos quotidiens, et tu finiras avec le même bide que ce type. » elle désigna un autre type, lui aussi très amoureux de la bière – elle le savait bien, pour l’avoir si souvent croisé accroché à une pinte, piquant du nez assez tôt dans la soirée. « Et comme Lancaster aura trouvé un moyen de rester maire jusque-là, t’auras toujours pas d’boulot. Et qui sait, j’serais peut-être devenue une jeune femme tout à fait recommandable. » un sourire angélique, offert en prime, rien que pour que cela sonne totalement faux. Jeane ne s’était jamais projetée dans l’avenir, tant son présent en lui-même avait eu une prescience assez étouffante sur sa vie ; s’imaginer dans dix ans, relever de l’exploit. Piégée à Radcliff, elle s’voyait difficilement encore vivante, même d’ici un an. Advienne que pourra ; la rousse tira le petit bol qui trainait là, rempli de biscuits apéritifs – pourquoi se préoccuper des microbes des autres, quand y’avait tellement plus de menaces qui planaient dans les rues de cet endroit ? « Plus sérieusement, je suis sure que si tu tiens à me tester, je te bats à plates coutures niveau endurance. » et dans un signe au barman, elle l’envoya chercher un nouveau verre : à quinze ans, elle avait été éprise d’avenir, imprudente à l’excès – et elle s’était imaginée un chemin tout tracé. Bien différent de celui qu’elle connaissait à l’heure actuelle : Jeane n’connaissait que trop bien les arnaques de la vie, pour ne plus rien en attendre.
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MessageSujet: Re: (loeven), there’s still a fire in me heart   (loeven), there’s still a fire in me heart Icon_minitimeSam 30 Jan 2016 - 22:18


don't ever give me up,
i could never get back up
when the future starts so slow


Prendre une soirée pour boire et oublier, ce n’était pas toujours le meilleur des plans. Pourtant, ce soir-là, le Dickens avait mis de côté toutes les autres options. Au diable les soirées tisane et roman historique bon marché, au diable les quelques morceaux de guitare assis sur le canapé. Au diable les promenades nocturnes se terminant quelques minutes à peine avant le couvre-feu, et au diable toutes ces petites méthodes qu’il accumulait parfois pour se changer les idées. Ce soir, il avait eu envie de boire. S’asseoir à un comptoir, se noyer dans le fond d’une bière, et sentir la chaleur doucereuse de l’alcool assouplir sa nuque et faciliter progressivement la détente du moindre de ses muscles. Ça lui arrivait peu ; une fois de temps en temps, et bien trop peu pour être raillé lorsqu’il prétendait être raisonnable. Il n’était pas de ceux qui tenaient l’alcool, des puits sans fond qui pouvaient passer la nuit à s’enfiler verre sur verre sans jamais sombrer. Lui, au bout d’un moment, il disait stop. Lorsque la tête lui tournait un peu trop, qu’il n’était plus sûr d’être en train de marcher tout à fait droit, et que mettre un pied devant l’autre demandait une dose de concentration un peu trop élevée, il arrêtait. Encore conscient du monde qui l’entourait, dans un brouillard léger mais, l’espace d’un occasionnel soir, réconfortant. Jeane, elle, avait l’air d’être d’une autre trempe. Le genre de fille qui continuait à boire une fois qu’elle avait les jambes qui tremblaient — boire pour que ces foutues guiboles arrêtent d’osciller, parce qu’après tout c’était peut-être comme ça que ça marchait. Il n’avait pas la prétention de la croire un peu trop portée sur la bouteille, ou de la juger outre mesure sur le temps qu’elle passait un verre à la main. Chacun faisait bien ce qu’il voulait, et si la rouquine aimait à se noyer au fond d’une liqueur ambrée pour passer le temps et oublier les soucis qui s’accumulaient à sa porte, c’était tout à son honneur. Elle n’était pas la première, ne serait pas la dernière, et il n’approuvait ni ne condamnait. C’était une méthode comme une autre. Et au moins, elle permettait de passer une soirée réellement déconnecté.

Les mots de la jeune femme lui tirèrent un sourire large. Il jeta un coup d’œil rapide au type assis à l’autre bout du comptoir, qu’elle désignait sans grande discrétion. « Si c’était l’cas, j’commencerais à me poser des questions. » Il lui souhaitait de ne pas en arriver là. Se laisser aller à pleurer au fond d’un verre d’alcool fort à son âge, être visiblement un des grands habitués de l’endroit, et ne rien faire pour se ressaisir — il aurait au moins tenté d’interférer avant qu’il ne soit trop tard, s’il avait vu la petite Merlyn prendre lentement mais sûrement ce genre de chemin. Pour autant, il n’avait pas son mot à dire, pas son geste à poser. Jeane était suffisamment grande pour se débrouiller seule, et elle était de celles qui savaient le faire comprendre sans ambages. Le genre de fierté qui ajoutait un grain de sel à son charme, fait qui n’était pas pour déplaire à l’écossais.

Il l’écoutait déblatérer gentiment, se projeter dix ans en avant, essayer de l’imaginer toujours assis sur le même tabouret. Et le sourire ne retombait pas, s’élargissant pour se muer en un rire léger et agréable. De ces rires pour lesquels il valait bien la peine de parfois se résoudre à rester assis à picoler sur un tabouret. Si c’était tout ce que l’bon Dieu demandait pour en donner, alors autant lui faire plaisir et récolter ce genre de petites accalmies lorsque besoin se faisait. « Je suis persuadé que tu seras devenu une jeune femme tout à fait recommandable, si tu daignes y mettre un peu de bonne volonté. Sinon, tu seras toujours assise sur le tabouret d’à côté, et tu m’tiendras encore compagnie. » Il croisa les pieds, sirotant quelques instants sa pinte de bière. « Dans tous les cas, même si j’ai le même bide que c’type, who cares ? J’aurai toujours mes cheveux pour compenser. » Et qu’il se passe la main dans la tignasse, le grand brun. Oubliant les efforts pour conserver un accent américain, retournant à ses intonations d’origine. Il attrapa à son tour quelques gâteaux apéritifs les grignotant du bout des dents en promenant son regard sur les bouteilles alignées derrière le comptoir. La dernière remarque de la jeune femme suspendit son sourire à la commissure de ses lèvres, accrochant un regard malicieux au fond de ses prunelles. « Ah mais ça, j’n’en doute pas. T’as probablement une meilleure descente que la plupart des types ici. Moi y compris. Ou plutôt : à commencer par moi. » Quelques gâteaux, à nouveau. Reporter ses yeux sur elle, et la dévisager. Vu son gabarit, on l’aurait pourtant pas cru. « Je tiens rien du tout, c’est pitoyable. Mais pour ma défense, j’suis pas un grand buveur, ça fait pas partie de mes habitudes. » Le manque d’entraînement n’excusait partout, il le savait. Il s’en fichait bien, gardant consciemment les deux pieds dans le jeu que la Merlyn tissait entre eux pour la soirée. Un jeu qui l’attirait, et auquel il n’avait aucune envie de mettre fin. « C’est quoi ton secret ? » Croisant les bras sur le comptoir, l’air sérieux au possible, il pencha doucement ses épaules vers elle pour mieux l’observer. Il n’avait aucune idée d’où cette discussion s’en allait, mais il s’en moquait bien. Pour la première fois depuis trop longtemps, les pensées noires s’échappaient de son esprit. Plus d’Eremon récalcitrant et fuyant, plus de chasseurs exaltés par la mise en quarantaine et par leurs nouveaux joujoux dévastateurs. La noirceur du monde reculait lentement, laissant, pour quelques instants, une brèche à la lumière. Les ténèbres seraient toujours là demain, après tout. Alors pourquoi s’en soucier ce soir ?


Dernière édition par Loeven Dickens le Jeu 28 Avr 2016 - 1:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (loeven), there’s still a fire in me heart   (loeven), there’s still a fire in me heart Icon_minitimeLun 4 Avr 2016 - 4:51


put me in the dirt, let me dream with the stars
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and you could call this the funeral, i'm just telling the truth. and you can play this at my funeral, might go to Hell and there ain't no stopping. might be a sinner and i might be a saint. i'd like to be proud, but somehow i'm ashamed. sweet little baby in a world full of pain, i gotta be honest, i don't know if i could take it. everybody's talking, but what's anybody saying? w/jeane merlyn & loeven dickens.

Un trou à rat : voilà ce qu’était devenue Radcliff pour Jeane aussitôt les frontières de la ville s’étaient-elles refermées derrière elle. Guère une salvation, un voyage initiatique qui lui aurait permis de renouer avec l’autrefois. Ce passé, duquel elle était restée trop nostalgique pour une gamine qui n’avait en tout et pour tout que deux souvenirs de son géniteur. Fallait croire qu’elle avait quelque chose du personnage cliché de la trop jeune fille avec des daddy issues – l’idée lui était horripilante. S’voir elle et son existence ou tout ce qu’elle avait été à une époque, réduits à un stéréotype sur pattes, ça la tuait. Elle aurait certainement mérité mieux : avec son intelligence au-dessus de la moyenne, la fortune de sa famille qui l’avait toujours aidée à se sentir sauve… ou sa beauté rousse, ses longues jambes effilées, son sale caractère. Bref, ça la débectait d’être coincée ici au nom d’un désespoir, d’une loyauté que son père n’avait jamais méritée. Et aujourd’hui elle avait presque surtout l’allure de la petite créature, du monstre sauvage qui s’mettait à haïr le monde à cause de toutes les épreuves qu’elle avait eues à affronter : l’abandon d’son père, la mort de sa mère, les traumatismes causés par l’attaque des hunters, ses tentatives de suicide, les médicaments, les psychanalyses. Oui, elle n’pouvait pas prétendre que l’évasion lui avait fait du bien, et que Radcliff n’était pas pleine de cul-terreux dont la stupidité était revigorante – quand on considérait le ratio de hunters au kilomètre carré, y’avait de quoi bien s’amuser et philosopher sur la monstruosité de la nature humaine ; mais maintenant, elle en avait eu assez. Maintenant, elle en avait eu trop- parce que Jeane s’retrouvait désormais à être une victime de ses petits caprices et du cercle vicieux qui avait commencé à constituer sa vie dans cet endroit minable : tous les deux jours, ou quelque chose dans ce genre-là, elle poussait cette porte, son regard clair arpentant la salle à la recherche d’un visage familier. La plupart du temps, celui d’Eremon. Ce soir, celui de Loeven. Faire pilier de bar, ça ouvrait à la socialisation, surtout quand on n’avait pas la tête de l’emploi de base : non, Jeane n’était pas un vieux mec pouilleux au cheveux gras et aux fringues dégueulasses, sentant l’alcool à quatre kilomètres à la ronde et marmonnant dans sa barbe de deux semaines des insultes aux uns et aux autres – ça c’était un cliché. Non, elle, elle était une rousse pétillante, caractérielle, indépendante et plutôt agréable à regarder ; beaucoup avaient déjà retenu son visage, et déjà l’envie d’en frimer lui était totalement passée. Aujourd’hui à Radcliff, tout lui était hostile, ennemi, dangereux ; parce qu’au-delà de la simple expérience sociale, la jeune femme pouvait déjà prétendre avoir rencontré tous les specimen les plus extrêmes qui soient – des chasseurs fanatiques aux transmutants timbrés, elle semblait avoir fait le tour du jardin botanique des monstruosités qu’offrait ce coin de monde. Et si seulement il n’y avait pas eu cette foutue quarantaine autour de la ville, elle aurait déjà plié bagage, embarquant son chien avec elle, direction de nouveaux horizons. Rien que par orgueil, ou par instinct de survie : rien que pour, dans deux jours, ne pas repasser cette porte, observer les alentours, darder les visages familiers pour trouver celui d’Eremon Dickens au milieu de la foule – en plus de la fille à papa abandonnée clichée, elle n’avait pas envie de s’enfoncer plus avant dans la misère.

Non, non, non- c’n’était pas son genre, et c’était bien pour ça, pour se prouver ça, qu’elle avait commandé un verre, pour s’attabler au comptoir et trouver quelque compagnie. Et l’acerbe Jeane ne manquait pas de mots et d’adjectifs pour qualifier tous les gens qui les entouraient, Loeven et elle ; quel drôle de hasard, que celui de trouver un homme à peu près potable au milieu de cet océan d’ivrognes et de dangers ambulants. Sérieusement, dès qu’elle prenait la peine de sortir de ses bonnes vieilles habitudes pour provoquer sa chance, elle se retrouvait dans une énième situation inextricable avec un être insupportable de connerie. Y’avait eu le fanatique des sorcières, la folle aux éclairs, l’autre arrogant armé jusqu’aux dents à la mairie- et quelque chose lui disait que cet échantillon n’en était qu’un tout petit : les bars, au moins, elle connaissait mieux que les tarés, et elle pouvait facilement, d’une œillade, évaluer la marchandise. Ceux qui pourraient rester dans leur coin sans l’emmerder, ceux qui finiraient tôt ou tard par vomir leurs tripes au sol, ceux qui revenaient encore plus souvent qu’elle se saouler. Et ceux qui étaient juste là pour faire chier. Parfois, il y avait même des hunters – probablement – qui faisaient chier et analysaient chaque visage des clients comme si l’endroit était un hall de prison où les geôliers avaient tous les droits. Ugh, et pour savoir tout ça, la rousse passait vraiment trop de temps ici, à s’incruster et à analyser tous les faciès- elle avait une bonne mémoire, et une bonne résistance à l’alcool, mais quand même pas à ce point. C’était peut-être, ouais, surtout une question de bonne volonté, que la promesse de sortir d’un cercle vicieux trop prenant. Elle avait cru qu’elle pourrait résister ce soir – elle n’avait rien eu contre la promesse paisible de sa soirée dans sa chambre de motel, en compagnie de Nina et de personne d’autre ; mais il avait fallu que la tronche de cake de Lancaster apparaisse sur l’écran, la chassant définitivement de ses distractions imprudentes. Et puis, le couvre-feu aurait prétendument, bien assez tôt de la rappeler à l’ordre. Normalement. D’toute manière, à le voir le dos voûté, l’œil vitreux, Loeven le grand brun qui avait probablement mieux à faire que servir des verres ou en avaler le contenu, n’avait pas grand-chose à dire que la volonté- c’était un peu comme si Eremon s’mettait à lui donner des leçons de socialisation, elle en rirait aux éclats. Là au moins, elle se contenta d’un ricanement, ses sourcils se soulevant dans une expression nette de perplexité : « Ouais, j’devrais vraiment essayer d’y mettre de la bonne volonté... » et son sarcasme était évident- parce que si elle devait imaginer un avenir qui éveillerait sa volonté, ce n’serait pas ici ; « à choisir, baisser mon froc devant Monsieur le maire, ou rejoindre les fous qui commencent à faire comme lui pour s’faire entendre… » toute pragmatique qu’elle était, elle avait un talent fou pour résumer la situation censée être compliquée de Radcliff, en une poignée de mots à peine. Quelle verve. Fallait avouer, quand même, à Radcliff ici et maintenant, c’n’était pas qu’une question de volonté. Les gens comme elle, ils se prenaient des bombes sur la tête sans raison apparente, ou s’retrouvaient menacés par des hunters et des dégénérés qui usaient des rues comme d’un ring. Au choix, suivre un couvre-feu complètement tyrannique et anticonstitutionnel, ou s’faire alpaguer dans la rue par des timbrés qui n’hésiteraient pas à planter une aiguille dans la gorge de n’importe qui, sous prétexte de vacciner les dangereux transmutants. « Un jour, pour être une femme recommandable dans cette ville, faudra que j’sois devenue l’assistante du maire… ou un truc du genre. » et à voir la façon dont elle roula des yeux, attrapant sans vergogne un énième verre pour en vider une longue gorgée, ça n’semblait pas être à l’ordre du jour. Techniquement, elle était retenue dans cette ville contre son gré : ouvrez les barrières, et elle se retrouverait à mille kilomètres d’ici avant d’avoir lâché un soupir. Elle voulait partir et non pas s’faire une vie ici. Tant de détails, tant de pourquoi et comment qu’elle n’avait pas l’intention de partager ce soir, avec lui. Pourquoi briser un moment si sympathique, hein ?

« Alors hey, parions sur le fait que j’serais toujours ici-… à te tenir compagnie, entre gens qui savent choisir leurs produits capillaires. » qu’elle lui flatta son égo, haussant ses sourcils comme le faisait ce smiley dragueur qu’elle utilisait trop souvent dans ses sms. Y’avait aussi Eremon, tiens, la façon dont il prenait soin de ses p’tites boucles, elle n’avait aucun mal à l’imaginer faire attention au moins à ça, alors qu’il n’hésitait pas à s’afficher négligé et nonchalant pour tout le reste. Le truc, c’était que Jeane, un peu comme Loeven lui-même, elle n’avait aucun mal à s’imaginer toujours là, dans trois mois, ou six mois : à choisir entre écumer les rues de la ville à la recherche de mieux ou continuer de s’tuer à petit feu en attendant qu’on daigne la sortir de cet enfer, le choix, elle l’avait fait au bout du troisième timbré qu’elle avait croisé dans cette ville. Paradoxalement, ici, les fous étaient en dehors des bars, et non pas aux comptoirs de ceux-ci, le gosier plein d’alcool fort. Non, ici, y’avait elle, et Loeven, et le type au gros bide qui n’demandait rien à personne. Au moins ici, on la reconnaissait pour sa valeur- les mots du brun la firent sourire, presque avec orgueil, quand bien même il n’y avait pas d’quoi frimer, à l’idée de tenir mieux l’alcool qu’un mec adulte et bien mieux bâti qu’elle, alors même qu’elle n’avait que vingt-deux ans à tout casser. Mais on trouvait son domaine de prédilection là où il existait hein- et elle eut un sourire goguenard, les prunelles malicieuses elle aussi, au moment de faire pivoter son tabouret, pour se retrouver sur le côté, un coude appuyé sur le comptoir, et ses yeux clairs détaillent le profil de Loeven. Quel était son secret ? Pour une seconde à peine, l’empreinte du réel la rattrapa : c’était ici-même qu’elle avait livré des vérités brutales et sans retenues sur sa vie à Eremon. Une chose qu’elle ne ferait pas avec Loeven, paradoxalement, alors qu’elle n’avait jamais vu Loeven provoquer un connard de hunter dans la rue juste pour s’faire taper dessus et finir le visage en sang. Mais Eremon, d’toute manière-… ugh, elle préférait n’pas y penser. « Okay, tu veux savoir mon secret ? » et elle sembla si sérieuse, qu’y’aurait eu tout pour croire qu’elle s’apprêtait à être honnête. « Frat’ parties. Les filles comme moi, tu vois, elles sont très demandées, aux soirées à l’université, tout ça- et tu sais, la débauche de la jeunesse et ainsi de suite… » elle roula des yeux à nouveau, haussant vaguement des épaules ; mais la Merlyn n’était jamais allée à l’université. Son avenir, il avait disparu lorsqu’elle avait eu seize ans à peine, et que des hunters étaient entrés dans sa maison au beau milieu de la nuit pour les prendre en otage, sa mère et elle. Deux femmes parfaitement humaines- gardées captives pendant des jours et des jours comme vulgaires morceaux de viande pour appâter un dégénéré qui n’était jamais venu. Son père. Assez fucked-up comme histoire pour pousser n’importe qui à tester des soirées un peu trop alcoolisées et s’endurcir. « Non, mais voilà- mon ambition ça a toujours été de pouvoir rejouer- tu sais, la scène d’introduction de Marion Ravenwood dans Indiana Jones et les aventuriers de l’Arche Perdue. » et encore une fois, elle avait parlé avec un sérieux on ne peut plus indéchiffrable, d’une chose tellement ridicule que ça devait en être difficile maintenant pour Loeven de la croire sur quoique ce soit. Aussi, Jeane se contenta de remonter ses doigts le long du comptoir, pour trouver les biscuits apéritifs qu’il avait commencés un peu plus tôt, en grignotant quelques-uns. « Bon, par contre, résister à l’alcool, ça n’donne pas de super-force ou j’sais pas quoi – même si j’en avais une, ça ferait mauvais genre de la montrer à tout le monde, surtout dans cette ville – alors… si tu tombes en plein coma éthylique au bout de deux verres, j’te laisse là. » au moins il était prévenu, et là, il pouvait trier cette réplique comme un avertissement sympathique ; parce qu’il était indéniable que Jeane – avec sa carrure – serait bien incapable de se trainer un grand brun assommé par l’alcool à travers les rues. Ouh, il allait falloir qu’ils soient raisonnables un peu, s’ils ne voulaient pas arriver au couvre-feu en s’en fichant complètement.
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MessageSujet: Re: (loeven), there’s still a fire in me heart   (loeven), there’s still a fire in me heart Icon_minitimeJeu 28 Avr 2016 - 5:01


cast me down where the devil don't go
devil don't go where i make my home


Quelque chose, chez Jeane, l’intriguait. Il la regardait, cette petite chose rousse, sa mine à la fois pleine d’énergie et désintéressée de tout. Une flamme dans les yeux qu’il cherchait toujours à décrypter, même après plusieurs rencontres. Elle avait quelque chose d’insaisissable, quelque chose d’à la fois éphémère et éternelle. Peut-être ce côté brisé, qu’on pouvait flairer chez elle comme chez tous les piliers de bar de Radcliff, voire du monde entier. Elle le cachait bien, pourtant, la petite, derrière un sourire ironique et des paroles assurées. Y avait pas à dire, cette gamine ne manquait pas de cran. Et peut-être que c’était ça qui lui plaisait, à Loeven. Il n’aurait jamais eu la prétention de la sous-estimer, n’aurait jamais été du genre à lui dire de retourner jouer avec les petites filles de son âge. Elle était grande, elle faisait ce qu’elle voulait ; il était bien placé pour savoir qu’un peu de tranquillité, c’était la clé. Se faire foutre la paix, y avait rien de tel ; et quand on faisait en sorte de passer la soirée accoudé à un comptoir, c’était généralement pas pour se faire rabaisser. Pourtant, tout était risible dans ce genre de comportement. En temps normal, il était même de ceux qui trouvaient que l’alcool n’était pas une solution — lorsque toute modération prenait le bord, du moins. Un verre de temps en temps, pourquoi pas ; venir dans le simple but de se coucher à la fin de la soirée sans plus être capable de penser, c’était décidément pas sa tasse de thé. Ce soir, c’était différent ; mais ce soir était une exception. Une drôle d’exception, flanquée d’une coïncidence plutôt amusante : fallait que le soir où il se décide à aller faire la tournée des bières du pub, il tombe sur un visage connu. L’ironie du sort, délicieuse, dans une manifestation tout à fait exquise de mèches rousses.

La remarque sur les produits capillaires le fit sourire, et son nez retourna vers sa bière, alors qu’il secouait rapidement la tête, amusé qu’elle rebondisse ainsi sur la plaisanterie. La petite grimace qui accompagnait la réplique avait contribué au léger rire qu’il avait échappé. Il reprit une longue gorgée de bière avant de finalement reprendre, et de l’interroger sur ses capacités fantastiques à encaisser l’alcool. Lorsqu’elle se pencha vers lui, prête à lui partager son fantastique secret, il fronça un sourcil, tendant l’oreille, laissant ses yeux retourner sur sa silhouette chétive, mais résistante. « Ha, ceci explique donc cela. Si on m’avait invité, j’aurais p’t-être un meilleur niveau. » Il ignorait si Jeane était réellement allée à l’université, mais ce détail ne regardait qu’elle ; dans ce genre de moment, il n’avait pas envie de se prendre la tête pour une histoire de mensonge ou de vérité. Le but, c’était de se changer les idées. De tourner le dos à ce qu’il y avait dehors, pour se concentrer sur le fond de leurs verres. Pas de chercher la petite bête et de se transformer en rabat-joie pour le reste de la soirée. L’alcool mauvais, ce serait pour un autre soir.

Il n’empêchait que lui disait la vérité. Les fêtes de fraternité, ça n’avait jamais été son genre — les fraternités non plus, d’ailleurs. À l’université, il passait plus de temps à lire dans un coin et à dessiner qu’à faire des soirées. Le genre de gars duquel les fraternités se moquaient plus qu’elles ne se le disputaient pour venir s’amuser. Ça ne lui avait jamais ni chaud ni froid, au Borthwick ; ça ne l’avait pas non plus empêché de se faire des camarades parmi ceux qui n’étaient pas les moutons de ces bandes d’étudiants, et de passer de très belles années sans avoir le sentiment d’appartenir à un troupeau sectaire qui ne venait à l’université que pour être vu et réputé. Les gros groupes ne l’avaient jamais attiré. Il ne méprisait pas ceux qui faisaient partie des fraternités, mais il n’avait pas pour autant envie de se joindre à eux — pour le reste, il s’était toujours considéré suffisamment grand pour prendre ses propres décisions et faire ce qu’il voulait.

La référence de la rouquine le fit à nouveau rire, alors qu’il retournait siroter sa bière. Rapidement, le cul du verre toucha le comptoir, et il reposa sur elle son regard clair. « Ok, alors ça, c’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. » Commençant à grignoter des biscuits apéritif, elle fixa poliment les limites à sa gracieuseté nocturne : s’il s’écroulait, elle n’avait visiblement pas la moindre intention de le ramasser. Le message était passé, et il le lui fit savoir d’un rapide coup de tête, sans se départir de son sourire. « C’est noté. Et sur ces bons mots… » Une gorgée de bière ou deux. « … On va réaliser ton rêve, et on va prouver à tous les cas désespérés présents ce soir que tu peux tous les coucher. » Et qu’il éloigne sa pinte, avant de faire un signe au barman. Celui-ci lui répond d’un signe de tête, finissant cependant de servir quelques verres. « Je suppose qu’il faut que je boive avec toi pour que la scène prenne tout son sens… Sinon j’peux aussi te trouver un autre adversaire et faire les spectateurs. » Ça lui éviterait de rouler sous le comptoir avant la fin de la soirée, ou de finir la tête dans la cuvette des toilettes une fois rentré. Pourtant, il sait qu’il va devoir boire — et quelque part, ça ne le gêne pas. Après tout, n’est-il pas venu pour ça ? Lorsque le barman s’approche, le Dickens jette un regard rapide à Jeane, un sourire au coin des lèvres. « On s’en prend combien, pour qu’ce soit honorable et reconnu par la Société des Reproductions de Scènes Cultes Déconseillées aux Publics Non-Avertis — que je viens juste d’inventer ? » Bien loin de commencer à avoir trop bu, il se laissait simplement glisser sur la vague d’absurdité et de lâcher-prise que la présence de Jeane lui offrait. Il savait qu’au bout de quelques shooters, il ne répondrait plus de rien ; mais n’était-ce pas là l’objectif même d’une soirée à se noyer dans l’alcool ?

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