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 ✡ l'étranger. (loeven)

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MessageSujet: ✡ l'étranger. (loeven)   ✡ l'étranger. (loeven) Icon_minitimeVen 11 Sep 2015 - 21:06

loeven lennon dickens
oh baby it's a long way down to the bottom of the river.

NOM : il est né borthwick. et puis il a fallu changer de nom, changer de personnage, changer de vie. alors maintenant, c'est dickens. c'est courant et ça passe bien. PRÉNOMS : avant, c'était lennon, bien souvent abrégé en lenny. depuis qu'il a fallu retourner sa veste, c'est passé par bien des identités. mais au final, ça s'est arrêté sur loeven. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : un certain cinq mars, à aberdeen, en écosse. ÂGE : ça lui fait vingt-sept ans. plus près de vingt-huit qu'autre chose, mais toujours à vingt-sept pour le moment. et on dirait pas. la plupart des gens lui donneraient plus de la trentaine. parfois plus de trente-cinq. la vie fait vieillir plus vite qu'on le pense.  ORIGINES : écossais. et il a beau avoir changé son nom, son coeur appartiendra toujours à son pays d'origine. NATIONALITÉ : concrètement, il est toujours écossais. mais ça allait poser problème, autant pour vivre sur le territoire des états-unis que pour recommencer à zéro dans la vie. alors les jolis faux-papiers au nom de loeven dickens sont américains. tout ce qu'il y a de plus classique et de plus sécurisant, pour le moment. STATUT CIVIL : célibataire. pas vraiment coureur de jupons, mais pas vraiment non plus à s'arrêter ou à se morfondre dans la solitude. il ne se tape pas des filles inconsidérément, il attend d'avoir un minimum d'affinités. ou bien d'avoir un bon feeling, à tout le moins. c'est important, l'instinct. MÉTIER : y a quelques années, il voulait encore devenir professeur de littérature du moyen-âge. et puis il a lâché les études, quelques semaines avant la remise de son mémoire, pour pouvoir travailler plus d'heures, et aider son aîné à faire vivre le petit noyau familial qu'il leur rester. quand il a voyagé, il a continué dans cette tendance à apprendre sur le tas ; travaillant dans les garages, sur les chantiers, les bars, les petits restaurants. il a aussi parfois fait un peu de musique dans quelques petits bars, ou même dans la rue ; comme un putain de vagabond amassant le moindre penny pour terminer le mois autrement que sur les rotules. et depuis peu, il est barmaid dans une boîte de nuit de radcliff. il sert un peu de videur, aussi, quand y en a qui ont des réticences à s'en aller, ou du mal à marcher jusqu'à la sortie. il a pris le job il y a deux-trois semaines environ, quand ses yeux ont commencé à se réadapter à la lumière, mais ne supportaient pas encore le jour. ORIENTATION SEXUELLE : hétérosexuel. il n'a jamais eu le moindre attrait pour les hommes. TRAITS DE CARACTÈRE : instinctif, observateur, pragmatique, débrouillard, altruiste, méfiant, rancunier, têtu, calme, réfléchi, protecteur, très franc, compréhensif, loyal, malin, appliqué, téméraire, cynique, prévoyant, prudent, créatif, indépendant, mature, et tout ce qu'il y a de plus sincère. s'il ne vous aime pas, il vous le dira. il a beau paraître gentil et bienveillant, la figure du grand chien protecteur, il n'en reste pas moins qu'au moindre coup bas ou à la moindre tentative, il vous tombera sur le coin du museau. et croyez-moi, il a du flair, le p'tit. MUTATION : marionnettiste. il contrôle les gestes des autres, autrement dit. et son don, dans bien des cas, c'est un peu sa porte de sortie. il est simple, mais plus difficile à contrôler qu'il n'y paraît ; alors il prend garde à ce qu'il fait, et à rester assez concentré, pour éviter les accidents déplorables — comme les membres déboités par accident. c'est comme s'il avait des fils invisibles au bout des doigts. comme si les gens devenaient ses pantins, pour le meilleur comme pour le pire. à noter que son don marche sur les êtres vivants uniquement — qu'ils soient humains ou animaux. AVATAR : michiel huisman. GROUPE : the future is here. CRÉDITS : tumblr.



(001), loeven est né lennon borthwick. il a changé plusieurs fois d'identité ces deux dernières années, mais l'actuelle est la plus récente. il l'a prise un peu avant de se séparer de son frère, il y a plus d'un an maintenant.(002), il a toujours été un fin observateur, et un homme tourné vers les autres. ceci sans oublier son instinct, exceptionnellement fiable. l'un dans l'autre, il est très sensible au comportement de ses pairs, et son instinct l'aide bien souvent à faire le tri entre les gens dignes ou non de confiance.  (003), il a toujours été très indépendant et autonome. mature, pour son âge. le genre de gars qui apprend à se débrouiller sur le tas, qui ne rechigne pas devant le boulot ; la fin justifie les moyens. aujourd'hui, s'il lui arrive de se demander où il en serait s'il avait continué ses études, il ne regrette pourtant pas de les avoir mises de côté pour travailler. (004), il joue de la guitare depuis la fin de son adolescence, et a récupéré celle à douze cordes de sa défunte meilleure amie. il la garde comme un petit trésor, et il ne l'échangerait contre un instrument neuf pour rien au monde. il a aussi quelques bases de basse, mais n'a pas d'instrument pour s'exercer continuellement. (005), mélomane, il a une oreille musicale très fine. il n'écoute pas non plus beaucoup de musique, mais est capable de reproduire assez facilement ce qu'il entend. ainsi, il joue souvent sans partition ; que ce soit des morceaux qu'il reprend, ou des petites compositions de son invention. (006), il adore la pluie et l'orage. il peut s'asseoir près d'une fenêtre et écouter l'eau ruisseler sur le monde durant des heures. et s'il est tendu, ou nerveux, rien ne lui sera plus bénéfique que de sortir et de se laisser tremper. après tout, les fringues, ça sèche. (007), il n'aime pas le café. ou alors, avec un tiers de café, deux tiers de lait, et cinq cuillères de sucre ; autant dire qu'on a arrêté de lui en servir. ça l'énerve, ça a tendance à augmenter son anxiété et sa susceptibilité, ça l'empêche de dormir, et il n'aime pas le goût. que de bonnes raisons pour ne pas en boire, même si l'odeur ne le gêne pas. par contre, il boit du thé, ou des infusions. de l'alcool, aussi ; mais avec modération. le vin, il ne le déguste que chaud, et de préférence l'hiver. mais la bière, c'est son péché mignon.  (008), il a lutté pour perdre son accent écossais, essayer de parler comme un américain. mais on ne chasse pas le naturel aussi facilement. papiers américains, oui, mais toujours écossais de coeur. après quelques mois, il a abandonné ses tentatives infructueuses. après tout, il n'a pas honte de venir d'aussi loin.  (009), loeven est un très bon joueur d'échecs, et même de cartes. pourtant, s'il a toujours beaucoup de chance au tirage des cartes, il a une poisse aux dés qui n'est plus à prouver. (010), petit, il avait peur des chiens. maintenant, c'est un peu l'ami des bêtes. il a la sale tendance à se faire suivre par tous les animaux errants qu'il croise. ça l'gêne pas. il s'arrête les nourrir et il s'en fait des compagnons éphémères. ça le fait parfois se sentir un peu moins seul. (011), il lui arrive de griffonner un peu, de temps en temps. il a jamais eu un talent fou pour le dessin, mais il a son style à lui. il ne montre presque jamais ce qu'il fait, et jette bien souvent les croquis une fois qu'il les a terminés, ou lorsque le temps qu'il avait à s'ennuyer et qu'il a consacré à barbouiller une feuille de papier est écoulé. les seules à avoir vu ce dont il est capable ne sont plus de ce monde pour en parler. (012), lors de son arrivée à radcliff, il a été vacciné au nh24 contre son gré. les effets secondaires qui ont suivi la prise du produit ont été dévastateur pour sa santé et son quotidien, et il est resté plus de trois semaines sans pouvoir mettre un seul pied hors de l'endroit où il avait trouvé refuge. ses yeux ne supportaient plus la lumière, ses oreilles n'étaient plus capables de tolérer le moindre bruit, et il a souffert d'une faiblesse musculaire extrême. maintenant, ça va mieux ; et son don est revenu. mais il conserve une étrange sensibilité, auditive comme visuelle. (013), c'est un homme plutôt souriant, qui a plus le sens de l'humour qu'on ne pourrait le croire au premier abord. certains le pensent d'un optimisme incorrigible, mais c'est bien loin d'être le cas. il est seulement de ceux qui n'arrêtent pas de se battre et qui refusent d'abandonner la partie. pour ses parents, pour jillian, pour lyanna, pour eremon. et pour tous les autres. ça ne sert à rien de se morfondre et de rester à pleurer. quand on tombe, faut se relever. et loeven, lui, il est calibré pour ça : chuter, puis se redresser. encaisser, et en devenir plus fort.

Décrivez l'apparition de votre don et la façon dont vous le maitrisez.
j'avoue que dans un premier temps, j'ai absolument pas compris qu'il s'agissait d'une mutation. la première fois qu'il s'est manifesté, j'ai simplement hurlé « stop » à un type qui allait traverser la route sans regarder. j'ai tendu la main vers lui en gueulant, au moment où une bagnole arrivait en klaxonnant. la fille s'est figée un instant avant d'être comme tirée vers l'arrière. j'ai compris ce qui s'était passé que plus tard. lorsque ma meilleure amie a failli se jeter par-dessus un pont. pas parce qu'elle était amoureuse de moi, ou qu'on s'était disputés ; rien de tout ça, rien de toutes ces conneries. ça, c'est pour les romans à l'eau de rose. jillian, elle était dépressive, à tendances suicidaires depuis plusieurs années, et elle était au bout du rouleau. j'étais pas une raison suffisante pour qu'elle tente de continuer à vivre. alors elle est montée sur ce putain de parapet, et elle a regardé en-dessous d'elle. j'arrivais pas à la convaincre de redescendre. et au moment où j'ai vu son corps pencher dangereusement vers l'avant, ça s'est déclenché. comme pour le type qui allait traverser, j'lui ai gueulé une ultime fois d'arrêter, et j'ai eu ce réflexe de tendre la main, en pensant pouvoir l'en empêcher. et ça a marché. merde, ça a marché. et je lui ai dit de descendre, calmement ; de se tourner vers moi, et de descendre un premier pied de la balustrade. j'ai mis du temps à comprendre pourquoi elle pleurait en m'obéissant, pourquoi elle pleurait en venant vers moi d'une démarche un peu hésitante. pourquoi elle a continué de pleurer après, alors que je sentais mes genoux flageoler, en la tenant contre moi. elle m'a expliqué qu'elle n'avait rien pu faire, rien pu contrôler. qu'elle voulait sauter, mais que son corps ne répondait plus. et c'est là, je crois, que j'ai commencé à comprendre ce qui se passait.

j'ai mis longtemps avant de pouvoir maîtriser correctement et assez généralement mon don. au début, dès que je laissais un peu retomber ma concentration, ou que je faisais un quelconque geste trop brusque, je provoquais bien involontairement des petits malheurs. j'ai déboité quelques épaules et tordu quelques jambes sans le vouloir. y en avait pour qui ça me gênait pas ; de toute façon, c'était des cons. mais pour d'autres, ç'a été un peu différent, et j'm'en suis voulu. j'ai appris à contrôler tout ça. et à pouvoir diriger deux corps à la fois, un avec chaque main. puis à ce que chaque doigt soit relié à un membre, que ce soit sur deux, trois, ou quatre corps différents. mais plus y en a, plus c'est compliqué. j'suis pas faiseur de miracle, j'ai pas une armée de pantins. j'en maîtrise très bien un, relativement bien deux. pour le reste, c'est une autre paire de manches, et j'évite bien souvent les expérimentations hasardeuses.

avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?
plus ou moins. si c'était pas une hunter, c'était du moins une pétasse sacrément anti-mutant, même si j'l'ai su qu'après coup. merci eremon d'avoir prévenu. par la suite, je me suis parfois retrouvé au contact d'hunters. durant l'année passée, alors que je voyageais seul cette fois, j'ai copiné prudemment avec un gars, qui s'est avéré me présenter sa haine des dégénérés au bout de quelques verres. je me suis même tapé une fille après une soirée un peu trop chaude, et j'ai appris un peu plus tard qu'elle avait une aversion farouche des gens comme moi. et après ça s'dit prudent ; et bah putain. faut croire que l'alcool entame sérieusement mon instinct de conservation. mais on passe les incidents sous silence, et je fais en sorte de rester discret. j'ai l'avantage d'avoir un don qui l'est. et que, fort heureusement, je n'utilise pas à tout va, ou pour faire n'importe quoi.

utilisez-vous beaucoup votre don ?
oui, et non. fut une époque où je faisais très attention à ne pas m'en servir, à me contrôler, à me brimer. le temps que j'apprenne à agir sans déboiter les deux épaules dès que je tournais la tête pour regarder ailleurs. et puis, plus j'ai progressé, plus je m'en suis servi. aujourd'hui, il m'arrive d'en faire usage assez régulièrement. à vrai dire, j'en ai une suffisamment bonne maîtrise pour aider les pochtrons à sortir des bars, tard le soir, sans que ça ne se remarque. ils me disent souvent qu'ils savent pas où ils trouvent la force d'encore marcher ; ben j'vous le dis, moi, ils l'ont pas. j'vais parfois jusqu'à les mettre dans un taxi, et après, c'est plus mon souci. au final, je continue cette charmante tendance dans mon nouveau boulot, avec précaution. mon don est incolore, inodore, invisible, intangible et indolore. y a que moi qui sait ce que je contrôle. que moi qui peut sentir le lien entre le membre et mon doigt, ma main. puisqu'il est pratique et que bien utilisé il peut être très discret, pourquoi je me ferais prier pour m'en servir, quand besoin est ?

que pensez-vous de l’émergence du groupe de rebelles anti-hunters nommé Uprising ?
j'pense pas que ce soit une mauvaise chose. y a bien besoin d'un peu d'opposition, dans tout ça. besoin qu'on ferme la gueule aux hunters une bonne fois pour toute ; ou qu'on ait au moins le mérite d'essayer, puisque gagner une guerre ou mener une bataille ne fait jamais disparaître réellement les opposants. en tout cas, j'suis pour ; et pas bien loin de venir m'investir, à vrai dire. j'ai une dette envers ces gens-là : ils m'ont ouvert la porte quand j'avais besoin d'eux, et que j'pouvais plus mettre un pied devant l'autre sans tomber. avant, j'ai autre chose à faire. faut que j'm'occupe du cas du frangin. mais tôt ou tard, c'est pas exclu que je leur prête main forte. par contre, en ce qui concerne l'autre groupe et ses attentats, j'suis pas vraiment sûr de tout cautionner. j'suis pas spécialement pour la guerre de terrorisme. même si j'accepte parfaitement l'idée que face à des adversaires aussi extrêmes, il faille montrer parfois un peu plus de poigne que de mots et d'idéaux.


elephant song - clo - twenty-one
ft. michiel huisman - scénario d'eremon-petit-cochon.

PAYS : canada. DISPONIBILITÉ : réduite, mais chuis là. I love you VOTRE AVIS SUR TH :  ✡ l'étranger. (loeven) 996374593 COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : y a tellement longtemps, on dira que j'me  souviens pu.  ✡ l'étranger. (loeven) 2765873474  PERSONNAGE : le scénario de my sweet love. ✡ l'étranger. (loeven) 2922054708 (j'ai tellement pas l'habitude de prendre des scénas, chuis tellement émue) VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : non. z'êtes parfaits. ✡ l'étranger. (loeven) 222075304 UN DERNIER MOT ? : OUI JE SAIS, j'avais dit que je garderais que deux comptes, que je remplacerais éventuellement abbie par loev', mais j'peux pas, voilà, j'vous aime pas, vous êtes moches, mais j'peux pas vous résister.  ✡ l'étranger. (loeven) 2605979431  ✡ l'étranger. (loeven) 2605979431  ✡ l'étranger. (loeven) 2605979431  


Dernière édition par Loeven Dickens le Lun 1 Fév 2016 - 16:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: ✡ l'étranger. (loeven)   ✡ l'étranger. (loeven) Icon_minitimeVen 11 Sep 2015 - 21:07

Stories are where memories go
when they´re forgotten.


    { aberdeen, 2006 }

« Qu’est-ce que tu fais ? » « Rien. »

Il s’empresse de retourner le calepin, de baisser le bras, de cacher le stylo. Mais la petite cale ses bras sur le dossier du canapé, les croise. Elle niche son menton dans leur creux et elle sourit. Innocemment.

« C’est beau. »

Il ne répond pas. Ne tourne pas la tête, ne la regarde pas. Ne rien dire, ne rien faire. Peut-être qu’elle finira par se sortir ce qu’elle a vu de la tête.

« Il fait quoi le type ? »

Mais elle vient s’affaler sur le canapé. Elle est passée par-dessus le dossier et elle s’est enfoncée dans les coussins, collée contre lui. Son bras est tiède, sa peau est douce. Sa main à lui est froide, et il ne cille pas lorsqu’elle attrape le calepin posé sur ses genoux. D’ordinaire, ils s’en servaient pour faire la liste des courses. Ce soir, c’était juste le premier support qui lui était tombé sous la main, dans une phase d’ennui mortel.

« J’sais pas. » « J’suis sûre que si. » « Il s’apprête à aller buter l’dragon qui a bouffé sa princesse. » Et elle fronce les sourcils, la gamine. Sceptique. « Il est pas plutôt censé la sauver ? » « Il a pas réussi. Alors il va s’venger. »

Il se frotte pensivement la nuque. Il ne sait plus ce qu’il raconte. La soirée s’étire. Ciaràn est en train de bosser ses cours. Ils l’ont à peine vu ; ne serait-ce que quand il est descendu manger, entre deux chapitres de ses cours de maths. Alors les cadets ont soupé tous les deux. Et toute la soirée, ils se sont occupés comme ils pouvaient. Papa et maman ne devraient maintenant plus tarder à rentrer.

« J’aimerais bien qu’tu me dessines l’histoire complète un jour. » « Hm. »

Elle s’apprête à insister, la sonnette lui couple le sifflet. Et Lennon relève le nez vers la porte d’entrée, un pli soucieux sur le front. Un coup d’œil à la pendule. Il est tard. Trop tard pour recevoir de la visite. C’est p’t-être la voisine qui a encore perdu son chien. Ou Jillian qui a finalement décidé que la soirée à laquelle elle était invitée était naze, et qu’elle préférait mille fois passer la nuit chez les Borthwick. Ou peut-être que papa a encore oublié ses clés. Et que pour une fois, maman aussi.

Lentement, il se lève. Il entend Ciaràn bouger, à l’étage. Il sent le regard de Lyanna sur son dos. À mesure qu’il se rapproche de la porte, il sent l’anxiété grandir dans son ventre. La sensation qu’c’est pas Jillian. Qu’c’est pas non plus ses parents qui ont oublié leurs clés, ni même la voisine, ou un quelconque démarcheur nocturne. Il a la sensation d’étouffer. Lentement. Douloureusement. Au moment où sa main se pose sur la poignée, il sent tout son corps se tendre, comme pour faire marche arrière ; vouloir fuir. Comme pour empêcher l’inévitable d’arriver. Sa deuxième main ôte le verrou, et le battant s’ouvre. Il regarde un instant les deux uniformes de police qui se présentent à lui, l’air sombre, le visage fermé. Désolés.

Derrière lui, Lyanna se lève. En haut des escaliers, le visage de Ciaràn apparaît. Et son coeur s'emballe un temps, avant de se figer.

Papa et maman ne rentreront jamais.


– how to save a life –

    { aberdeen, 2009 }

De battre, son cœur s’est arrêté. Et lorsqu’il s’est finalement décidé à reprendre, lorsque la vie s’est à nouveau emparée de son corps, en un ultime automatisme de survie, son genou a heurté le sol. Sa main s'est glissée sous la tête brune, ses doigts se sont faufilés parmi les cheveux éparpillés au sol. Son deuxième bras est passé par-dessus la silhouette frêle, et il l’a tirée vers lui. Il n’arrive pas à la regarder. Et sans s’en rendre compte, il la serre. Contre lui, contre son cœur. Ce corps froid, inhabité. Il sent son palpitant s’écraser contre les barreaux de sa cage thoracique, toujours plus douloureusement. Mais sur ses joues, pas de larmes. Dans sa gorge, le chagrin ; dans son cœur, l’agonie. Et dans son esprit, le déni.

Tout allait si bien. Elle souriait à nouveau, et il l’avait même entendue rire. Elle passait autant de temps chez elle que chez lui, mais commençait à être à nouveau capable d’être seule. Elle avait laissé cicatriser ses poignets, elle avait été à tous les rendez-vous chez son psy. Elle avait même insisté pour qu’il l’accompagne, les premières fois. Qu’il l’attende sur une des petites chaises en plastiques en-dehors du cabinet, certes, mais qu’il soit là : la preuve qu’elle y allait, la preuve qu’elle se reprenait en main. Que les choses allaient mieux. Elle arrivait au bout de son diplôme, et tout semblait s’arranger. La lumière au bout du tunnel, le calme après la tempête ; le repos après des années de torture intérieure. Depuis qu’il l’avait empêchée de se jeter de ce pont, elle avait changé. Et il y avait cru ; il avait cru que ce serait une leçon suffisante, et qu’elle comprendrait à quel point elle était importante. À quel point il refusait la simple idée de la perdre. Il fallait qu’elle se batte. Pour lui, pour elle. Pour vivre.

Il entendrait dire plus tard que les mutilations et les tentatives de suicide qu’elle avait faites auparavant n’étaient que des appels au secours. Il écouterait lorsqu’on lui dirait qu’à partir du moment où elle avait réellement décidé d’en finir, il était normal qu’elle n’ait plus rien laissé voir. Il prendrait conscience de l’importance des déclarations d’amour spontanées qu’il avait reçues la veille. Elle avait toujours été du genre à lui dire à quel point il était important qu’il soit là pour elle ; ce jour-là, pourtant, ç’avait été plus fort. Tout avait été plus fort. Mais il n’avait compris qu’en lisant le petit mot sur le post-it accroché à la guitare. Au début, il en souriait. Inconsciemment, innocemment. Ne comprenant pas vraiment pourquoi elle lui en faisait cadeau. Pourquoi elle lui témoignait autant d’affection dans si peu de mots ; écrire, ça n'avait jamais été son truc, après tout. Puis il avait lu les dernières lignes. Relevé la tête, et aperçu la bouteille et le flacon de pilules vide, posés sur le guéridon, à côté de l’instrument. Et il avait compris.

Aujourd’hui, c’est ici que tout finit. Il l’a tirée de sous son lit, et il tient son visage contre lui, prostré sur la moquette. Il savait qu'il la trouverait là : dans le seul endroit où elle s'était toujours sentie en sécurité ; là où ils s'étaient toujours cachés, enfants, lorsque le plafond grinçait et que les volets claquaient. Et il n'a pas réfléchi, il y est allé. Il cache son nez dans son cou, et la froideur de sa peau le terrifie. Il sait qu’il est arrivé beaucoup trop tard. Qu’il n’y a plus rien à faire depuis au moins une heure, si ce n’est deux. Elle savait à quelle heure il devait arriver. Elle savait qu’il avait toujours au moins une demi-heure d’avance. Et cette fois, elle avait tout prévu. Tout fait pour ne pas être dérangée, mais pour qu’il arrive le premier. Il n’y avait plus rien à faire d’autre que pleurer.

Il ne bouge plus. Il ne crie pas, ne pleure pas. Le temps semble s’être arrêté en même temps que le cœur de Jillian. Et là où le bonheur et l’espoir avaient finalement repris leur place, il ne lui restait désormais plus que le vide abyssal de la solitude.


– so cold –

    { aberdeen, 2012 }

Debout dans l’entrée, il s’est figé. Immobile depuis quelques longues — trop longues — secondes. Incapable de quitter des yeux les deux silhouettes tassées un peu plus loin, dans le salon. Et le sang, autour ; partout, du sang. Il a l’impression de voir le rouge envahir son champ de vision, agresser ses rétines. Jamais il n’a autant détesté cette couleur vive qu’en cet instant. Et il a l’intime conviction, au fond de lui, qu'il ne l'appréciera jamais plus vraiment.

Ses jambes font un pas lent en avant. La porte claque derrière lui, sans qu’il ait souvenir de l’avoir fermée ; les clés tintent en tombant sur le guéridon, sans qu’il se rappelle les avoir lâchées. Il n’a pas quitté des yeux le dos de Ciaràn, voûté, et ce petit corps qu’il identifie si facilement, trop facilement, comme étant celui de Lyanna. Le déni enveloppe ses pensées et son jugement, l’engourdit. Il a l’impression d’être en pleine hallucination ; en plein mauvais rêve. Qu’à tout moment, un monstre surgira du placard pour le poignarder, le tuer. Et qu’enfin, à ce moment-là, il se réveillera. Mais la douleur à l’arrière de la nuque, et jusque dans le fond des tripes, lui rappelle qu’il est bien vivant. Le rouge qui habite son regard et qui repeint la moquette est on ne peut plus réel. Et lorsque son corps se décide enfin à réagir, ce n'est que pour faire légèrement trembler sa lèvre.

Il n’arrive pas à pleurer. Les larmes restent dans ses yeux ; absentes. Son cœur s’est fendu. Déchiré, brisé. Là où il avait fini par réussir à mettre des pansements après la mort de leurs parents, puis après celle de Jillian, la plaie s’est rouverte. Béante, elle dégueule des flots d’hémoglobine à même le sol, de cet écarlate qu’il déteste tant. Et il se dit, au fond de lui, que si quelqu’un venait pour lui arracher le palpitant encore fumant hors des côtes, à cet instant, ce serait peut-être un soulagement ; ce serait peut-être moins douloureux que de continuer de ressentir, et continuer de vivre.

Il se sent marcher jusqu’au téléphone sans s’en rendre compte. Sa main droite attrape fermement le combiné et il compose le numéro des urgences, fébrilement. Ce n’est pas sa main forte; mais sa main gauche tremble beaucoup trop pour qu’il l’utilise. Il la sent tressaillir légèrement, contre son flanc, contre sa cuisse. Et il entend de loin sa voix blanche et brisée, appeler à l’aide. Ils lui disent qu’ils arrivent. Ils lui disent de raccrocher. Qu’ils vont venir. Qu’ils feront vite. Mais au fond de lui, Lenny s’en fout. Au fond de lui, il sait que c’est trop tard. Trop de sang par terre. Trop de pâleur, trop de froideur. Et si elle était encore parmi eux, Ciaràn aurait déjà réagi.

Il pose le téléphone et il se retourne. Il s’approche de son frère, du petit corps sans vie de sa sœur. Et ses membres se débloquent enfin. Ses deux mains tremblent. Ses genoux ne le portent plus, et il est obligé de s’accroupir. Il sent son visage se contracter en une douleur profonde, et il attrape la main de Lyanna, sans trop savoir pourquoi. Il glisse ses doigts dans sa paume, puis la saisit plus fermement, à deux mains. Et il ferme les yeux, les doigts pâles et froids pressés contre son visage ; non loin de Ciaràn, non loin du seul sang qui lui reste encore. Il s’assied finalement, et il sent les larmes arriver. Elles ne sortiront peut-être pas, pas maintenant. Mais elles affluent sous ses paupières closes, en même temps que les sanglots au fond de sa gorge.

Il ne peut pas croire que ça lui arrive, à lui. Que ça leur arrive, à eux. Pas comme ça, pas maintenant. Ciaràn est resté un an encore avec eux, après la mort de Jillian. Et puis il a pris un appartement avec sa copine. Tout à son honneur ; il avait bien le droit de vivre sa vie, même si ça a quelque peu brisé la fratrie. Et après ça, il n’y avait plus eu que Lyanna et lui. Et maintenant, il était seul.

Plus tard, lorsqu'il apprendra les circonstances véritables de la mort de Lyanna, il en voudra à son frère. Plus tard encore, il réfléchirait, et se dirait qu’il aurait peut-être subi le même sort, s’il avait été là. Et après cela, il prendrait conscience qu’au contraire, il aurait sûrement pu empêcher ça.

Mais ce qu'il peut penser n'y changera jamais rien. Et chaque nuit depuis, la culpabilité creuse un peu plus profondément son nid, portant en son sein l’image vacillante et dansante de tous ces corps froids qu’il n’a pas été capable de sauver.


– grenades –

    { radcliff, 2014 }

Son pied envoie valser un putain de caillou au bord de la route, tandis qu’il agrippe plus fermement la lanière de son sac. Il a la rage au cœur et la haine à l’âme. Une part de lui se dit qu’il ne devrait pas prendre le large comme ça. Qu’il ne peut pas laisser Eremon ; le peu qu’il lui reste de leur fratrie, le peu qu’il lui reste de sa vie. Alors il ralentit. Son nez se lève vers les arbres étalés au bord de la route où il fait du stop. Son pouce s’est naturellement baissé, sa main est retombée le long de son corps. Et il a cette putain de boule au fond du ventre, qui le démange et qui le rend dingue. Cette culpabilité, ce mauvais pressentiment. Cet instinct qu'il fait une connerie, peut-être une des plus grosses de sa vie. Il faut qu'il fasse demi-tour. Qu'il retourne là-bas, et qu'il tente d'interférer dans tout ça. Changer les choses, pour une fois.

Mais il ne fait rien. Il se contente de lever plus fermement son pouce et de reprendre sa route, d’un pas décidé. Parce que y a cette autre part, au fond de lui, qui se dit que si Eremon veut se jeter dans la gueule du loup et se perdre dans ses désirs de vengeance suicidaire, c’est son problème. C’est pas dans ses habitudes de laisser ses proches se battre seuls ; surtout quand des proches, il n’en a plus qu’un. Mais là, il en a assez. Les décisions à la con, ça va bien deux minutes. C’est pas parce que l'autre est l’aîné que toutes ses idées sont respectables. Plus grand ou pas, il n’avait pas de putain de droit de le tenir à l’écart comme ça.

Il se trouvait parfois assez con d'avoir cru qu’Eremon le tiendrait informé de ce genre de détails. Ces tout petits trucs, qui auraient pu compromettre leur sécurité, et leur vie. Mais c’est à croire que l’aîné Borthwick préférait se la jouer en solo. Il viendrait bien se plaindre de son état et de sa solitude nouvelle, le bougre ; mais il l’avait bien cherché. Tout ça, c'était de sa faute. Depuis le début, il avait merdé, et ça commençait à en faire trop à supporter.

Cette nana avait fait tuer Lyanna. Et elle avait essayé de les faire tuer aussi, après ça. C'est pour ça que Ciaràn l’avait forcé à prendre la fuite. L’avait empêché de faire son deuil, et éloigné une bonne fois pour toute des trois tombes Borthwick, alignées au fond du cimetière d’Aberdeen. Il lui avait fait changer de nom et prendre la tangente, quittant un quotidien parfois dur mais familier, pour une vie précaire et sans lendemain. Lennon avait été Owen, Alan, puis Sean. Et il n’avait pas bronché. Pas une seule fois. Il s’était laissé trimballer par son aîné, avait marché à côté de lui sans protester, ni douter ; parce qu'entre frères, et dans des situations pareilles, on s'dit tout, normalement, non ? Et puis après de longs mois de vadrouille, ils avaient échoué à Radcliff, cette ville paumée au fond du Kentucky. Les raisons de ce choix étaient complètement obscures au cadet Borthwick, devenu Dickens. Mais une fois encore, il n’avait pas bronché ; p’t-être que c’était pour leur sécurité. P’t-être que c’était pour que personne ne puisse jamais les retrouver, en fin de compte. Ne rien dire, suivre les idées et les plans de Ciaràn, devenu Eremon. Jusqu'à ce qu'il découvre le pot aux roses. Jusqu'à ce qu'on l'informe qu’ils étaient venus là pour elle. Pour la retrouver. Pour lui faire payer. Et s'il y avait pas mal de choses qu'il pouvait cautionner, pas mal de petits secrets qu'il pouvait tolérer de voir son aîné garder, il y avait des limites à toute bonne volonté. Ça, ç'avait été de trop pour lui. Alors il avait fait son sac et il avait foutu le camp, après un dernier échange bien salé. La fraternité, ça compte plus quand on met en danger la vie de son prochain, de son plein gré et en secret. Rester au coude à coude envers et contre tout, ça rime plus à rien quand on est mort. Et s'il y avait bien une chose qui ne faisait pas partie de ses projets immédiats, c'était bien de claquer.

Il entend les roues d’une voiture ralentir sur le bas côté, arrivant à sa hauteur. Une jeune femme baisse la fenêtre, et finit par s’arrêter. Il se penche, s’accoude à la portière, et lui sourit. Crispé, mais sans mauvaise volonté.

« Vous allez où ? » « N’importe où. »

Elle le jauge quelques instants. Il sent qu’elle hésite un peu à l'idée de prendre en stop un gars sans destination. Et il sait bien que de lui dire qu’il ne lui veut pas de mal ne changera rien. Y a des choses qui sont instinctives, et chez certaines personnes, la méfiance en fait partie.

« J’peux pas vous déposer plus loin que Louisville. » « Ce sera un bon début. » « Dans ce cas grimpez. Mettez vos sacs à l’arrière. »

Ce-disant, elle déverrouille les portières. Il met son sac et la guitare de Jillian sur la banquette, puis il monte à l’avant. Elle le jauge une dernière fois ; et finalement, elle sourit.

« Moi c’est Maya. » Et il la regarde reprendre la route, ses cheveux roux ramenés sur son épaule, ses yeux attentifs à l’angle mort. Un silence. Et un fragment de vie, fragment de rien. Quelques petites lettres mises bout à bout, d’une voix atone.

« Loeven. »


– rise again –

    { radcliff, 2015 }

Décidément, c’était pas sa soirée.

Avoir perdu la trace de ce type malgré ce mauvais pressentiment qui lui serrait la gorge. Et puis, se retourner, et tomber face à elle. Elle s’approchait en catimini, et il était tellement concentré sur sa traque qu’il ne l’avait pas vue venir. Quand ses yeux se sont posés sur son visage, reconnaissable entre mille, il a eu un sursaut. Elle n’était pas prête, mais elle s’est dépêchée de l’être. Enlever la petite protection de plastique à cette foutue seringue. Et le temps qu’il recule de deux pas, sous le coup de la surprise, elle avait armé son bras. Alors il arrête de réfléchir. Sa main se tend, et ce qu’il sait faire le mieux se produit. Elle se fige, coincée dans son mouvement. Entravée par des fils qu’elle ne sent pas, mais dont lui a parfaitement conscience. Elle a ce visage crispé, de terreur et de colère à la fois, en comprenant lentement mais sûrement ce qui lui arrive. Et elle le fixe, de ses yeux pleins de dégoût.

« T’es foutu, Borthwick. »
« Va t’faire foutre. »

Et son doigt bouge légèrement. Sans qu’elle ne puisse rien contrôler, elle voit sa propre main aller doucement vers son bras, seringue en main. Elle commence à essayer de crier, et il est obligé de forcer ses lèvres à se fermer pour l’en empêcher. L’aiguille se plante dans la peau de son bras, et il lui fait appuyer sur le piston. Lentement. Savourant cette victoire.

Criée trop tôt.

Le coup s’abat à l’arrière de son crâne. Il perd prise sur son don, sonné, et manque de s’écrouler. Il se rattrape de justesse à un mur dressé là ; son corps s’affaisse doucement contre la brique, alors qu’il tente de solliciter ses jambes, de se redresser. De reprendre le contrôle de lui-même, et de terminer ce qu’il avait commencé. En vain. Le type arrivé par derrière jette à terre la barre métallique qu’il avait ramassée en chemin. Et Oswin s’avance, après avoir retiré la seringue de sous sa peau. Elle la plante dans l'avant-bras de sa cible, comme un vulgaire poignard, et enfonce le piston d’un seul coup. Il tressaille sous la douleur, mais ne fait rien. Ne peut rien faire. Désorienté. Sonné.

« C’est moi qui ai gagné. »

Les deux assaillants foutent le camp alors que des bruits de pas précipités s’approchent. Au bout de quelques longues, trop longues secondes, il réussit à se remettre sur ses deux pieds. Il enlève la seringue, les dents serrées ; cette pute n’avait même pas pris la peine de la lui ôter. Et il titube, quelques instants. Étourdi. Il parvint à faire un pas, puis deux. Et soudain, ses genoux le lâchent. Le sol se rapproche, et un bras puissant empêche une rencontre en accéléré entre son nez et le bitume. Il se rattrape au corps massif, qu’il met un temps à reconnaître. Il lui semble que c’était le type qu’il suivait, il y a quelques minutes encore.

« Ça va ? »
« Ouais. Ouais, ça va. » Mentir. « Vous ? »

Il n'entend pas la réponse. Il tente de sourire, de retrouver de la consistance. L’autre va pour le laisser, prêt à en découdre avec les deux fuyards. Mais dès qu’il relâche le grand corps du Dickens, c’est pour voir la carcasse s’effondrer à nouveau.

Lentement, le monde semble se nimber d’un brouillard doux, quoiqu’un peu sombre. Les cils papillonnent avant que les paupières ne commencent à se fermer. Il n’en a même pas conscience ; trop occupé à lutter, trop occupé à se sentir devenir progressivement trop faible pour résister. Il ne sait plus ce qu’il se passe. Le monde tourne. Le type l’appuie contre le mur, et hèle une fille qui passe. La fille s’approche, vient à leur secours ; à son secours. Il ne comprend pas ce que le type lui dit, mais il le voit repartir, dans un coin de son champ de vision. S’éloignant, disparaissant.

Les mains douces de la fille sur sa peau. Sa voix étouffée, comme en arrière-plan. Et bientôt, seules ses lèvres bougent. Puis il n’y a plus que la tendresse de ses paumes sur ses joues.

Et enfin, plus rien.


Coup d’œil à droite, coup d’œil à gauche. Personne. Le couvre-feu a été levé il y a une quinzaine de minutes à peine. Le soleil jette ses premières lumières dans le ciel, et il le verra sûrement se lever. Comme tous les jours, depuis qu’il a recommencé à travailler. Recommencé à vivre.

Ses mains au fond de ses poches, sa tête enfoncée dans ses épaules. Surtout, passer inaperçu. Ne pas s’attirer d’ennuis. Il ne ressort pas depuis très longtemps, et n’a aucune envie de devoir passer un nouveau mois comme celui de janvier. Allongé au fond d’un putain de lit, incapable de se lever pendant près d’une semaine et demie, incapable de se démerder seul pendant presque le double. À se laisser traîner jusque dans la baignoire pour se laver, avec ses jambes refusant de le porter, refusant de le soutenir. Garder tous les stores fermés, barricader les fenêtres et foutre un drap sous la porte pour empêcher la lumière de passer. Le noir. Le noir absolu. La seule chose que ses yeux étaient encore capables de supporter. Et le silence ; épais, étouffant. La seule chose que ses oreilles pouvaient encore subir.

Au début, il ne faisait que dormir. Et puis il a fallu s’occuper. Il a appris à se déconnecter, comme le fond les gamins abusés, certains blessés graves, ou des paralysés. Envoyer son esprit ailleurs. S’immerger dans une pensée externe, dans un fantasme qui le libérait de la prison qu’était devenue son propre corps. Dès qu’il a pu recommencer à bouger, il a fait des tours en rond dans sa chambre, comme un putain de lion en cage. Tombant, parfois. S’asseyant quand il se sentait trop faible. Il a joué aux échecs, taxé tous les jeux de carte de sa bienfaitrice. Et quand ses yeux ont recommencé à s’habituer progressivement à un brin de luminosité, il a fait en sorte de sortir de son trou. De participer à la vie de l’appartement, dès que la nuit tombait. Dormir la journée, vivre la nuit ; le seul moyen pour ses yeux de supporter son nouveau quotidien, et les effets secondaires de ce putain de vaccin. Il a senti ses pouvoirs revenir peu à peu, et il a commencé à en être soulagé. Pendant quelque temps, il avait bien cru que ce serait définitif. Paraît qu’ils en ont trouvé un, de serum définitif. Mais d’après sa sauveuse, celui-là n’en était pas un. Et elle avait vu juste.

Opal, qu’elle s’appelle. Elle l’a ramené, elle l’a aidé. Elle l’a laissé prendre une chambre dans son coin d’appart’, et elle a fait en sorte que son quotidien soit un peu moins douloureux, le temps que les effets secondaires du vaccin s’estompent. Ses cheveux blonds, son regard d’animal blessé mais vaillant. Le genre de femme qu’il respecte, le genre qu’il admire. Et lorsqu’il a été suffisamment rétabli, ils ont eu une discussion ; brève, rapide. Il pouvait rester. Il ne voulait pas partir. Alors il a laissé ses affaires en l’état, et il a cherché du boulot. De nuit. Ménager ses yeux. Mais pas ses oreilles, malheureusement ; c’est bruyant, cet endroit. Franchement bruyant. Il a les tympans qui sifflent en sortant, et il se demande s’il ne finira pas sourd dans quelque temps. Mais au moins, ça fait un peu d’fric qui va tout droit sous le matelas. Un peu de thune, de quoi vivre. Aider Opal à entretenir cet appart’, et avancer.

Il traverse la route, passe devant ce bar qu’il observe un peu trop, depuis quelques jours. Faut qu’il y aille. Faut qu’il aille voir Eremon. Lui dire qu’il est revenu pour lui. Que toute cette merde, c’est pour lui. Que s’il a souffert autant et qu’il n’a pas tenté de foutre le camp à l’autre bout du monde pour se mettre les doigts de pied en éventail sur une plage, ou sous une cascade d’eau claire au Canada ou en Alaska, c’est pour lui. Malgré ses putains d’idées à la con, il est là. Il est là, et il partira pas avant de pouvoir l’entraîner à sa suite. Reprendre la route. Rien qu’eux. Pour leur sécurité.

Il sait que ça ne marchera pas, mais c’est toujours permis de rêver. C’est toujours autorisé de vouloir sortir le seul lien du sang qu’il lui reste de ce bordel. Même si ça doit prendre des jours. Des mois. Même si pour ça, il va falloir persévérer.

Jour après jour. Continuer à avancer.


Dernière édition par Loeven Dickens le Lun 1 Fév 2016 - 16:11, édité 4 fois
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Daisy Moriarty
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MessageSujet: Re: ✡ l'étranger. (loeven)   ✡ l'étranger. (loeven) Icon_minitimeVen 11 Sep 2015 - 21:27

T'ES LE PLUS BEAU MON FRÈRE JE T'AIME ET JE KIFFE DÉJÀ TA FICHE ✡ l'étranger. (loeven) 422354165 ✡ l'étranger. (loeven) 422354165 ✡ l'étranger. (loeven) 422354165 ✡ l'étranger. (loeven) 422354165 ✡ l'étranger. (loeven) 422354165
REREREBIENVENUE ET BONNE CHANCE POUR CETTE NOUVELLE FICHE ✡ l'étranger. (loeven) 222075304 Si tu as besoin, je suis là à portée de maaaain ✡ l'étranger. (loeven) 422354165 ✡ l'étranger. (loeven) 422354165 ✡ l'étranger. (loeven) 422354165 et de gnutgnutage évidemment ✡ l'étranger. (loeven) 2765873474
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Moira Kovalainen
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MessageSujet: Re: ✡ l'étranger. (loeven)   ✡ l'étranger. (loeven) Icon_minitimeVen 11 Sep 2015 - 21:33

Rebienvenue monsieuuuuuur ! ✡ l'étranger. (loeven) 921491218 Quel choix d'avatar, c'est du bonbon pour les yeux ! ✡ l'étranger. (loeven) 1734149047
Bon courage pour la fiche ! ✡ l'étranger. (loeven) 1091897475
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MessageSujet: Re: ✡ l'étranger. (loeven)   ✡ l'étranger. (loeven) Icon_minitimeVen 11 Sep 2015 - 21:38

HANLALA mais toi aussi t'es trop sex avec ce nouveau compte, quelle belle gueule, 'nous faudra un lien t'as pas le choix. ✡ l'étranger. (loeven) 422354165
Re-re-bienvenue, au plaisir de faire des bébés. ✡ l'étranger. (loeven) 3460047885 Arrow
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MessageSujet: Re: ✡ l'étranger. (loeven)   ✡ l'étranger. (loeven) Icon_minitimeVen 11 Sep 2015 - 21:52

MON FRANGIIIIIIIIIIIIN QUE J'AIME. ✡ l'étranger. (loeven) 422354165 ✡ l'étranger. (loeven) 422354165 ✡ l'étranger. (loeven) 422354165 ✡ l'étranger. (loeven) 422354165 ✡ l'étranger. (loeven) 422354165 ✡ l'étranger. (loeven) 422354165 ✡ l'étranger. (loeven) 422354165 ✡ l'étranger. (loeven) 422354165 ✡ l'étranger. (loeven) 422354165 ✡ l'étranger. (loeven) 422354165 j'espère que l'histoire te plaira, alors, et puis j'essaie de finir vite pour qu'on puisse joueeeer ✡ l'étranger. (loeven) 2765873474 et j'hésiterai pas en cas de besoin, yo. ✡ l'étranger. (loeven) 422354165 ✡ l'étranger. (loeven) 996374593

Momo, merci beauté. ✡ l'étranger. (loeven) 3753776951 ✡ l'étranger. (loeven) 3753776951 ✡ l'étranger. (loeven) 243543726

Lysou, T'ES TELLEMENT HOT AVEC NIKOLAJ J'M'EN REMETTRAI JAMAIS J'TE JURE. ✡ l'étranger. (loeven) 422354165 ✡ l'étranger. (loeven) 422354165 ✡ l'étranger. (loeven) 422354165 avec joie pour un lien, j'suis limite tentée de t'embêter par mp now tsé. ✡ l'étranger. (loeven) 2765873474 ✡ l'étranger. (loeven) 996374593 MERCI EN TOUT CAS. ✡ l'étranger. (loeven) 921491218 ✡ l'étranger. (loeven) 243543726 I love you
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MessageSujet: Re: ✡ l'étranger. (loeven)   ✡ l'étranger. (loeven) Icon_minitimeVen 11 Sep 2015 - 21:57

J'attends avec joie que tu viennes m'embêter, j'ai même aménagé ma boîte à mp avec la peau d'ours et le feu dans la cheminée pour la peine. ✡ l'étranger. (loeven) 2798156964 ✡ l'étranger. (loeven) 4170729518 ✡ l'étranger. (loeven) 3753776951
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MessageSujet: Re: ✡ l'étranger. (loeven)   ✡ l'étranger. (loeven) Icon_minitimeVen 11 Sep 2015 - 22:03

trop d'amour pour moi, j'vais venir jouir du confort de ta peau d'ours de ce pas, dans c'cas. ✡ l'étranger. (loeven) 2765873474
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MessageSujet: Re: ✡ l'étranger. (loeven)   ✡ l'étranger. (loeven) Icon_minitimeVen 11 Sep 2015 - 22:06

futur beau frère ✡ l'étranger. (loeven) 996374593 ✡ l'étranger. (loeven) 422354165
rerererebienvenuuuuuuuuuuuuue ✡ l'étranger. (loeven) 996374593 :aw:
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MessageSujet: Re: ✡ l'étranger. (loeven)   ✡ l'étranger. (loeven) Icon_minitimeVen 11 Sep 2015 - 22:18

re-welcome ! J'allais dire bon courage pour ta fiche mais tu m'as déjà l'air bien motivé donc... Amuse toi bien avec cette nouvelle tête !
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MessageSujet: Re: ✡ l'étranger. (loeven)   ✡ l'étranger. (loeven) Icon_minitimeVen 11 Sep 2015 - 23:27

pendant un moment j'étais comme « depuis quand roos et eremon ils shippent ? ✡ l'étranger. (loeven) 786090450 ». pis après j'me suis rappelée que c'était pu roos qui avait c'te tête. ✡ l'étranger. (loeven) 996374593 ✡ l'étranger. (loeven) 996374593 MERCI FUTURE BELLE SOEUR. ✡ l'étranger. (loeven) 422354165 ✡ l'étranger. (loeven) 422354165 ✡ l'étranger. (loeven) 422354165

héhéhé, merci beaucoup bonnie. ✡ l'étranger. (loeven) 243543726 ✡ l'étranger. (loeven) 475114356 I love you
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Seth Koraha
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MessageSujet: Re: ✡ l'étranger. (loeven)   ✡ l'étranger. (loeven) Icon_minitimeVen 11 Sep 2015 - 23:35

YOU AGAIN WHAT A SURPRISE ✡ l'étranger. (loeven) 3865114578
Rebienvenue avec le sexy frangin ✡ l'étranger. (loeven) 243543726
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MessageSujet: Re: ✡ l'étranger. (loeven)   ✡ l'étranger. (loeven) Icon_minitimeSam 12 Sep 2015 - 10:06

Bienvenue avec ce nouveau personnage ! :keur:
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MessageSujet: Re: ✡ l'étranger. (loeven)   ✡ l'étranger. (loeven) Icon_minitimeSam 12 Sep 2015 - 12:41

✡ l'étranger. (loeven) 422354165✡ l'étranger. (loeven) 422354165
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Faith Cunningham
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MessageSujet: Re: ✡ l'étranger. (loeven)   ✡ l'étranger. (loeven) Icon_minitimeSam 12 Sep 2015 - 14:39

Re-bienvenue avec ce nouveau personnage ✡ l'étranger. (loeven) 243543726
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