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 event ≈ all we had and all we lost (lorcan)

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Lorcan Wolstenholme
Lorcan Wolstenholme

ADMIN - master of evolution
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MessageSujet: Re: event ≈ all we had and all we lost (lorcan)   event ≈ all we had and all we lost (lorcan) - Page 2 Icon_minitimeDim 4 Oct 2015 - 20:49

event ≈ all we had and all we lost (lorcan) - Page 2 Tumblr_ncf9kefwHH1rs5xn1o1_250Un moment de répit entre deux tentatives pour sauver leur peau … Lorcan en était presque à souhaiter que le plafond lui tombe sur la tête une bonne fois pour toutes. Couché sur le béton glacé, au milieu des décombres et sans aucune issue visible, il sentait chacun de ses muscles se détendre peu à peu, dans un lancinement douloureux. Quelques secondes de calme. Quelques secondes où le hunter efficace et énergique qui lui avait sauvé la vie s’envola pour laisser la place au dégénéré désespéré qu’il était avant ça. Ca n’avait rien d’agréable, mais il n’avait plus envie de faire le moindre mouvement, et avait très envie de piquer un petit somme ici. Se réveiller après, il n’y songeait pas trop. Simplement dormir lui semblait une très bonne idée. Mais il y avait des échappatoires qu’il n’avait même pas le luxe de pouvoir se payer, et celui-ci en faisait partie. Parce qu’il n’était pas seul et qu’il y en avait une qui n’avait pas du tout envie de rester couchée ou de dormir. Dommage. Il tourna la tête vers elle quand elle lui assura qu’elle allait bien, et décida de la croire sans poser davantage de questions. Ils étaient tous les deux amochés par l’éboulement qui les avait surpris, mais elle avait sans doute raison de ne pas trop s’y attacher. Ils étaient vivants après tout, non ? Youpi. Lorcan ne se sentait pas trop d’humeur à voir les choses du bon côté, tout d’un coup. Les trucs qui explosaient pendant les fêtes au village, il commençait vraiment à en avoir ras le bol. « Ouais, ça va, aussi bien que possible. » Répondit-il quand même. Il n’avait pas envie d’être le boulet qu’elle devrait se traîner s’ils voulaient sortir d’ici, ce qu’il était à peu près certain d’être pour l’instant. Mais l’explosion et l’éboulement avaient chassé les prémices de la crise de panique qui avaient pointés lors de leur dispute, et il ne se sentait plus du tout en prise à l’angoisse terrifiante qui revenait si souvent depuis sa prise du NH24. Il n’était pas franchement rassuré quand il regardait autour de lui, mais ça valait quand même mieux que de piquer des crises d’angoisse sans aucune raison.

Salomé lui assura soudain qu’ils n’allaient pas mourir ici, et Lorcan eut un rictus narquois. Jusqu’à très récemment, ça l’aurait bien emmerdé de crever ici, alors qu’ils avaient si bien survécus à leurs familles jusque là, mais depuis sa discussion avec Aspen, il ne savait pas s’il ne préférait pas encore la mort dans ce trou plutôt qu’en-dehors. Il préféra ne pas dire ça à haute voix, Salomé avait trop de projectiles sous la main et elle n’hésiterait sans doute pas à s’en servir s’il commençait à se montrer aussi défaitiste. C’était elle qui avait l’énergie et la volonté pour eux deux, aujourd’hui. Et tandis que lui geignait le plus sincèrement du monde sur sa mutation plus que jamais inutile ici, elle préféra ne pas s’engager dans ce genre de voie, et sa réponse tira un rire à Lorcan. A nouveau il se tourna pour la regarder, surpris qu’elle arrive encore à plaisanter dans ce trou à rats, mais presque heureux qu’elle l’ait fait. Ils valaient mieux que de pauvres loques au fond d’un labyrinthe écroulé, et son sens de la répartie ne manquait pas de le lui rappeler. C’était comme ça qu’elle l’aurait remis à sa place s’ils avaient été n’importe où ailleurs en parfaite sécurité, il ferait mieux d’en prendre de la graine au lieu de se laisser aller à des ruminements accablés. « J’ai gracieusement fait don de mon corps pour te protéger et c’est comme ça que tu me remercies ! » Gémit-il. « On fera ça sur un matelas la prochaine fois, promis. » Ce n’est qu’après avoir entendu sa phrase que Lorcan réalisa ce qu’elle pouvait vraiment signifier, et il sentit le rouge lui monter aux joues. Encore une fois, il avait parlé sans réfléchir ! Toutefois, il resta imperturbable, assumant de son mieux sa connerie, et espéra qu’il était couvert d’assez de poussière pour qu’elle ne remarque pas la teinte cramoisie qu’il devait arborer. Par chance, elle continua sur sa lancée, et aborda un sujet qui ôta à Lorcan toute envie de s’appesantir sur ce qu’il venait de dire. Cette fois il se redressa pour de bon pour la regarder, son sérieux revenu trop vite à son goût. Il se souvenait très bien de ce jour où elle lui avait dit qu’elle ne pensait pas tenir longtemps, et de la crainte qu’elle avait fait naître en lui en disant ces mots. A cette époque, c’était lui qui l’avait exhortée à ne pas baisser les bras et à se battre … Aujourd’hui, c’était elle qui était habitée par cette volonté sans faille qui l’avait abandonné, lui. Comme s’ils ne pouvaient pas y croire ensemble, mais qu’il y en avait toujours un des deux qui abandonnait le combat quand l’autre reprenait espoir. « C’est ça qui t’a fait changer d’avis ? » Demanda-t-il en montrant le carnage autour d’eux, un peu dubitatif. Qu’elle ait la rage de s’en sortir, ça lui faisait chaud au cœur, vraiment, mais il n’arrivait pas à partager sa volonté. Il avait changé de bord, il n’arrivait plus à se voir autrement qu’en un foutu dégénéré à présent. « Je sais ce que j’ai dit, et tant mieux si c’est comme ça que tu vois les choses maintenant. Mais on a été élevés pour quoi, à ton avis ? On ne sera jamais ce qu’ils attendent de nous. » Fit-il d’un ton brusque. Il était presque en colère à présent, parce qu’elle avait trop de bonne volonté et qu’il ne parvenait pas à la rejoindre là-dedans. Qu’il ne voulait pas la rejoindre. Lui, il avait été élevé pour se mettre une balle dans la tête, c’est tout ce qu’il voyait à présent. C’était ce qu’Aspen avait pensé, et c’était ce qu’il ne pouvait plus s’ôter de l’esprit depuis.

Cependant Salomé n’admettait pas de discussion ni de mauvaise volonté de sa part, et il se redressa tant bien que mal quand elle lui offrit sa main. Il allait ravaler la haine qu’il avait contre les transmutants et contre lui-même, au moins le temps de sortir d’ici, puisqu’elle semblait y croire encore. Il tenta d’ignorer la douleur qui lui vrilla les épaules et le dos, et hocha la tête quand Salomé lui désigna un passage. A travers la poussière et les décombres, il n’était pas sûr de voir là leur sortie de secours, plutôt un amoncellement de gravas qui laissait entrevoir une espèce de tunnel … Et c’était là qu’elle voulait qu’ils aillent ? Il ravala ses remarques défaitistes, mais il ne voyait pas du tout comment ils pourraient se sortir d’affaire en passant par là. Pourtant, dans un coin de sa tête, il entendit son père en train de leur donner une des sempiternelles leçons de survie, l’enjoignant à ne négliger aucune piste … Ni aucun effort. Il y avait toujours une issue à la situation la plus désespérée, avait-il l’habitude de leur asséner, à condition d’y mettre la volonté nécessaire. Ce credo, Lorcan l’avait retenu et assimilé à la perfection, comme on ingurgite une formule théorique. C’était bien joli, tant qu’il ne fallait pas l’appliquer. Même les entraînements n’avaient jamais ressemblé à la réalité qui leur faisait face. « J’espère que tu sais ce que tu fais. » Lâcha-t-il entre ses dents serrées, s’adressant à la fois à Salomé et à son père. Mais il n’eut pas le temps de se pencher plus longtemps sur la question : les poutres au-dessus de leurs têtes avaient recommencé à grincer, prélude à un nouvel effondrement. Ils n’avaient pas le choix, c’était le tunnel ou la mort. Lorcan se coucha sur le sol et s’engouffra dans le boyau sombre, Salomé à ses côtés, tandis que derrière eux l’éboulement prenait plus d’ampleur, faisant retentir un vacarme sinistre jusque dans leur abri de fortune. L’obscurité les engloutit soudain quand un nouveau nuage de poussière les recouvrit, et Lorcan retint son souffle au maximum, avant d’être pris d’une quinte de toux déchirante. Il fallait avancer, ne pas se laisser distraire. Ses sens de hunters s’étaient à nouveau éveillés, prenant les commandes dans un seul but : survivre. Laissant la douleur et la peur de côté, il ne pensait qu’à avancer, centimètre par centimètre, les mains agrippant le sol, les coudes meurtris sur le béton. Mais avec Salomé à ses côtés, coincés dans ce tunnel exigu, la tâche était ardue. Ils étaient si proches l’un de l’autre qu’il sentait chaque mouvement qu’elle faisait, chacune de ses reptations faisant écho aux siennes. Il essaya de calquer ses mouvements sur les siens, et pendant quelques secondes la manœuvre sembla marcher à merveille … Jusqu’à ce que le boyau se rétrécisse brutalement, et qu’il ne soit plus possible de faire le moindre mouvement. Lorcan essaya précautionneusement de pousser les gravas qui bloquaient son côté gauche, mais le frémissement qui agita tout leur tunnel ne lui sembla pas de bon augure, et il cessa immédiatement. « Ca ne passe plus. » Belle constatation, Sherlock ! « Je vais essayer de passer devant, ok ? Tu peux reculer un peu ? » Sans attendre de réponse, il se contorsionna pour passer devant Salomé, ce qui s’avéra plus facile à dire qu’à faire. Le tunnel était plus haut que large, et il dut s’accouder sur un côté pour laisser un peu plus de place de manœuvre à Salomé. Tandis qu’elle reculait légèrement, la réflexion qu’il avait faite quelques minutes plus tôt à propos du matelas lui revint soudain en tête, et il prit d’autant plus conscience de son corps collé contre le sien. Il sentit une vive chaleur s’épanouir sur son visage et cessa de bouger un instant. Il ferma les yeux et inspira un bon coup : pourquoi est-ce qu’il pensait à ça, maintenant ?? Ils avaient été collés l’un à l’autre des centaines de fois auparavant, pendant les entrainements et jamais il n’avait eu la moindre pensée déplacée, jamais. Du moins, jamais sérieusement … Il rouvrit les yeux, repoussa de son esprit tout ce qui n’était pas de la survie pure et simple, et reprit sa reptation. Le visage de Salomé était à la hauteur de son torse à présent, il devait pouvoir avancer, s’il ne pensait à strictement rien d’autre.

Mais il n’avait pas fait dix centimètres qu’un grondement se fit entendre. Les débris au-dessus d’eux se mirent à trembler, et Lorcan écarquilla les yeux. « Dépêche ! » Il reprit son avancée avec l’énergie du désespoir, n’ayant plus aucune envie d’être enseveli vivant, mais l’éboulement fut plus rapide. Tout s’effondra … Sur ses jambes. « Salomé ! » Elle était dessous, elle aussi, et complètement ensevelie sans doute. Paniqué, Lorcan essaya de se dégager, les gravats semblant moins lourds que ceux qui étaient tombés plus tôt, mais en jetant un regard derrière lui, il ne vit qu’un écran de fumée, et pas trace de son amie. Ses jambes étaient toujours prises sous les décombres, mais en tirant fortement dessus, il parvint à se dégager. De Salomé, toujours aucun signe. « Salomé !! » Appela-t-il une nouvelle fois. Le cœur battant, il poussa les décombres autour de lui, se protégeant le visage d’un bras pour éviter les gravas qui lui tombèrent dessus. Il ne pouvait pas faire demi-tour pour l’instant, mais il pouvait essayer d’élargir suffisamment le tunnel pour y parvenir. Il ne pensait plus à ce qui pouvait lui tomber dessus, juste à Salomé qui était toujours sous le tas de poussière et de décombres. Il ne voulait pas l’imaginer blessée, ou pire encore, et il se concentra sur l’élargissement du tunnel. De nouveaux gravas lui dégringolèrent dessus, l’assommant à moitié, mais il parvint finalement à se retourner, et creusa sous le tas de poussière en face de lui. Des doigts finirent par apparaître, puis une main, et Lorcan ne s’embarrassa pas de précautions : il attrapa cette main et tira dessus, tout en rampant dans l’autre sens. Son instinct de survie ne lui permettait pas de faire dans la dentelle, il voulait juste dégager Salomé et sortir de là au plus vite. Toussant à moitié, haletant sous l’effort, il parvint, centimètres après centimètres, à dégager son amie. Il ne s’autorisa pas à regarder son visage et détourna le regard, plantant ses yeux au sol, jusqu’à ce que la lumière augmente soudain autour de lui. Alors seulement il réalisa qu’ils étaient sortis du tunnel. Alors seulement il s’approcha de Salomé, terrifié à l’idée de ce qu’il allait découvrir. « Salomé ? » Qu’elle soit vivante, pitié qu’elle soit vivante …

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Salomé Callahan
Salomé Callahan

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MessageSujet: Re: event ≈ all we had and all we lost (lorcan)   event ≈ all we had and all we lost (lorcan) - Page 2 Icon_minitimeVen 23 Oct 2015 - 21:09

all we had and all we lost - Lorcan & Salomé

CRACKLE BONES

Leurs épaules ne cessaient de s'entrechoquer, entravant de plus en plus leurs mouvements respectifs à mesure que le tunnel gagnait en étroitesse. Jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus avancer. La vision de la pénombre marchant dans leur pas n'était guère rassurante, et la brune n'avait aucune envie de perdre la moindre seconde. Tentant de ne pas trop déborder sur la moitié de terrain qu'occupait Lorcan, la tâche se révéla impossible après quelques nouveaux mètres parcourus. Elle n'avait pas répondu, lorsqu'il lui avait demandé si elle savait ce qu'elle faisait. Désormais qu'ils se retrouvaient ainsi confinés entre les poutres, empiétant sur l'oxygène de l'autre en se retrouvant presque entièrement coincés dans leur progression, elle n'en était vraiment plus certaine. « Arrête d'y toucher. » Un souffle empli d'appréhension en réponse aux mouvements de Lorcan qui tentait de déblayer le passage, et aux quelques grincements y faisant écho. Elle n'osait pas s'exprimer à haute voix, comme si cela allait contribuer à accentuer les mouvements des décombres au dessus de leur tête. La télépathe demeura bouche bée tandis que Lorcan lui demandait si elle pouvait reculer légèrement. Un coup d'oeil au dessus de son épaule, noyé dans les ténèbres, lui indiquait qu'elle n'avait absolument aucune envie de perdre le peu d'avance qu'ils avaient pu gagner dans leur progression. Fronçant les sourcils en affichant clairement son manque d'entrain, elle tenta de se décaler légèrement. Plus facile à dire qu'à faire. « Rentre ton ventre, j'peux pas passer, là. » Se rendant compte de la mesquinerie apparente de sa remarque - pourtant totalement innocente - la brune le contempla une seconde en sentant un rire nerveux monter à ses lèvres. Son sérieux légèrement mis à mal par cette remarque, leur proximité s'imposa à elle tandis qu'elle entreprenait à nouveau de bouger. Évitant par tous les moyens possibles le regard de Lorcan, mordant l'intérieur de ses joues pour tenter de faire abstraction de cette position gênante, la brune arborait un air de plus en plus décontenancé tandis que la manœuvre se révélait infructueuse. C'était la troisième fois en quinze minutes que le rouge montait à ses pommettes, deux à se retrouver malgré elle dans des positions qui compromettaient sa concentration, et une à se mordre la langue en entendant Lorcan parler de matelas. Autant de choses qu'elle essayait d'éluder pour ne pas réagir comme elle le faisait si souvent lorsque la situation lui échappait ces derniers temps : en s'énervant. Ce ne fut que lorsqu'il parvint à s'écarter que Salomé commença à reculer, subitement bien plus pressée de s'éloigner, quitte à perdre quelques centimètres difficilement gagnés. Parce qu'elle n'aimait franchement pas ça, rougir de ces situations, se retrouvée dans des situations inappropriées et qui auraient pu être mal interprétées par n'importe qui. Franchement, ça la mettait mal à l'aise. Le feu quitta doucement ses joues tandis qu'elle retrouvait une posture convenable, loin du torse de Lorcan.

Elle n'avait jamais été claustrophobe. Les lieux confinés ne lui inspiraient aucune appréhension, d'ordinaire. Pourtant, à cheminer tant bien que mal à la suite de Lorcan qui ne lui offrait que son dos pour vision, à sentir le tremblement métallique vibrer au dessus de sa tête en laissant un souffle poussiéreux annoncer l'inévitable, à planter ses coudes dans le sol pour se hisser le plus rapidement possible hors de ce trou, galvanisée par l'interpellation de Lorcan la hélant de se dépêcher, tout abordait une autre tournure. Son coeur pulsait de plus en plus intensément dans sa poitrine, animé par la peur viscérale de se voir écrasée sous l'éboulement, d'étouffer dans la poussière d'une longue agonie, d'avoir fait tout ça pour rien. Mieux aurait-il valu crever d'une griffure d'acier derrière la tête que de cette manière là. Elle faisait tout pour avancer pourtant, s'écorchant les avants-bras, ignorant les morsures des débris sous sa chair, poussant sur sa jambe blessée pour ne pas perdre la moindre seconde. Lorcan semblait plus efficace, plus agile. En d'autres circonstances, elle se serait inévitablement sentie agacée de le voir ainsi la devancer, s'éloigner en se révélant susceptible de la semer. Il n'était plus question de compétition, cependant. Mais de survie. Le voir ainsi disparaître lentement dans le flou de son champ visuel la conduisait sur un tout nouveau palier d'angoisse. Elle avait envie de lui dire de l'attendre, de ne pas la laisser là, de ne pas l'abandonner derrière lui. Plus question de fierté, plus question de sauver les apparences et de s'énerver parce qu'elle peinait à tenir un rythme que son corps refusait de se voir imposé. Elle tirait sur ses muscles, essayant de décoller, de s'envoler à tire d'aile comme elle aurait pu le faire sans sourciller un an plus tôt. Ses faiblesses lui éclataient à la gueule avec de plus en plus de clarté, alors que les pieds de Lorcan s'éloignaient un peu plus encore. La détresse l'envahissait lentement, et elle regretta un instant sa proximité, un peu plus tôt dans le tunnel. Là où elle était certaine de ne pas se retrouver seule. Elle n'en aurait pas rougi, elle n'aurait pas reculé. Elle n'aurait pas eu peur. Pas comme en cet instant. Pas alors que le plafond s'apprêtait à s'effondrer au dessus de sa tête.

Seul le brouhaha lui parvint, glaçant son sang dans ses veines et perforant son ventre d'une terreur rarement explorée. Trente centimètres supplémentaires sur les décombres, tandis qu'une noirceur charbonneuse s'abattait autour d'elle, sa tête heurtant le sol sous le poids des gravats avant qu'elle n'ait pu se protéger de son bras. Sa joue mordit la poussière tandis que son souffle se brisait à ses lèvres, envahies par un goût de cendre. La dernière chose dont elle eut conscience, assortie d'un écho lointain qui ne lui parvint qu'à moitié tandis que les éboulis achevaient de l'assommer.

Quelques sensations lui parvinrent au milieu du chaos, sans qu'elle ne parvienne à s'y accrocher. L'échauffement entre ses omoplates butant sur le sol, déchirant le pull de part et d'autre de ses vertèbres tandis que le tissu s'accrochait aux pointes métalliques. La pression dans sa main droite. Chaque parcelle de son corps s'éveillant en animant les blessures. La douleur lancinante de sa tempe, l'écorchement de sa joue. La brûlure de ses bronches tandis que l'air s'y engouffrait violemment, une inspiration brisant l'air à travers ses poumons encombrés. Une toux incontrôlable la saisit, luttant pour expulser la poussière qui avait envahi sa gorge et qui piquait ses côtes. Recroquevillant ses jambes en position foetale, dans un instinct primaire, pliée en deux sur le côté en atteignant l'acmé de l'étouffement, ses joues s'étaient mises à briller sous les larmes qui les dévalaient dans l'effort. Expectorant la grisaille, ses paupières se soulevèrent et l'aveuglement fut immédiat, la lumière déchirant sa rétine tandis que ses yeux piquetés de minuscule points rouges se refermaient instantanément, le sang pulsant à ses tympans encore et encore tandis qu'enfin sa respiration gagnait en amplitude. Une plainte lui échappa tandis qu'elle tentait de se relever, retombant misérablement au sol dans un vertige insurmontable. Elle n'avait plus de notion du temps. De l'espace. Seule la sensation de son coeur engorgé et de la douleur physique avaient un sens. Et la peur. Et puis, le brutal souvenir de ce qui venait de se produire, quelques instants plus tôt. L'assourdissement s'éloigna doucement, tandis qu'elle posait machinalement une main sur son oreille, se reconnectant à tout ce qui l'entourait tandis que la panique dégageait une seconde ses muscles de leur étau endolori pour la laisser se redresser légèrement. Entre les ombres éraflant sa vue se dessinait la sortie du tunnel. L'adrénaline l'abandonnait doucement, la descente la submergeait lentement, presque insupportable. Elle était sortie. Comment ? Haletante, perdue, son regard embué tomba sur Lorcan tandis que son visage sali de poussière se tournait enfin vers lui, tout aussi méconnaissable subitement alors qu'elle remarquait sa présence pour la première fois depuis leur sortie. Il était là. En vie. Tout lui revenait férocement, battant sa tête dans les vagues souvenirs s'assemblant douloureusement dans son crâne. Il n'y avait que lui qui avait pu l'en sortir, elle-aussi. Il n'y avait que grâce à lui qu'elle respirait encore. L'écume dansait devant ses prunelles éreintées, ses lèvres serrées tentant de maîtriser leur tremblement tandis qu'elle se jetait à son cou sans réfléchir.

Ses bras s'enroulèrent autour de lui parce qu'il ne pouvait en être autrement. Elle l'attira contre elle dans une étreinte qui réveilla ses côtés endolories, mordant ses bras blessés tandis qu'elle acceptait la douleur. Ils étaient en vie. Elle tremblait légèrement, en équilibre précaire sur le genou de sa jambe ensanglantée, s'accrochant à lui comme s'il était son centre de gravité, comme si le sol allait s'effondrer sous ses pieds dès qu'elle le lâcherait. L'urgence et la peur ne cessaient de lui revenir par salves. Ignorant les hurlements silencieux de sa peau contusionnée sous ses vêtements, elle s'accrocha à lui comme si sa vie en dépendait, ses mains tremblantes posées dans son dos et un ultime soupir libérant sa poitrine de toute la pression accumulée, un instant de répit suspendant les quintes de toux. Le temps s'était bloqué dans sa tête et plus rien n'existait. Et lorsqu'il reprit subitement son cours, tandis qu'elle appuyait sa tempe contre la joue de Lorcan, il s'accéléra soudainement, ne lui laissant pas le temps d'anticiper ni de réfléchir, parce que tout allait trop vite et qu'en voulant reculer légèrement son nez effleura le sien, son souffle rencontra le sien, et que ses lèvres épousèrent les siennes dans la précipitation de quelqu'un qui ne réfléchit pas, qui agit, spontanément, sans laisser le temps à son cerveau d'expliquer à son cœur que rien n'est censé se passer de la sorte. C'était un simple baiser, rien de calculé, ne s'attardant pas. Juste un geste porté par un cœur battant un peu trop fort, un peu trop reconnaissant, échauffant le sang pour porter l'information à l'ensemble de son être. On est en vie. Chaque cellule hurlait à l'unisson. Ses mains avaient quitté son dos et seule ses lèvres maintinrent le contact l'espace de quelques secondes. Une fille bancale embrassant son meilleur ami. Sans arrière pensée. Sans avoir la moindre idée de ce qui pouvait s'être passé dans sa tête, durant cet instant d'égarement. Se détachant rapidement, avant de s'éloigner comme un animal sauvage. Lui tournant le dos en observant les alentours derrière le brouillard de sa vue. Reprenant sa progression en maudissant ses jambes qui flanchaient alors qu'elle pensait s'éloigner le plus rapidement possible du souvenir de ces secondes interminables à lutter contre son propre corps. Comme si l'instant éphémère n'avait existé que pour une seconde avant de s'effacer aussi rapidement qu'il était arrivé, elle n'en reparlerait pas. Elle ne ferait aucun commentaire sur l'impulsion de son cerveau visiblement trop désoxygéné. Elle n'y repenserait pas. Comme s'il n'y aurait jamais plus que ce gage d'affection, la première chose qu'elle avait pourtant été tentée de faire pour célébrer l'échappée belle des enfers. La manière la plus simple d'exprimer tout ce qu'elle ressentait désormais qu'ils étaient saufs, et tant pis si ça le surprenait, tant pis s'il se posait des questions. C'était un remerciement, ou l'adrénaline, ou simplement ce coup sur la tempe qui sonnait encore sur sa peau blessée. Ou peut-être un peu des trois. Ou peut-être rien du tout. C'était ce que son comportement semblait vouloir démontrer. Comme un rêve, un rêve qui s'oubliait au petit matin. Ce n'était rien. Tandis que son regard scrutait les alentours, oscillant sous les vertiges, son cœur s'était mis à battre un peu plus vite et ses mains à trembler un peu plus fort.

Et puis, au milieu des décombres, tandis que son écart était volontairement éludé de son esprit, la brune se figea. Une détonation sourde, puis une seconde. Deux coups de feu retentissant au loin, probablement à l'extérieur, et un troisième qui s'éloignait déjà. Une main se refermant sur un morceau tranchant à quelques centimètres d'elle, fragment de miroir brisé qu'elle garda fermement empoigné en daignant enfin se retourner vers Lorcan, évitant soigneusement le reflet que pouvait lui renvoyer l'acier. Le visage fermé, les traits disparaissant sous les monticules de poussière et de sang, à peine creusés de quelques sillons dessinés par les larmes. A genoux dans la crasse, seuls ses iris demeuraient identiques face à ce portrait méconnaissable qu'elle devait afficher d'elle-même, reconnaissant à peine son ami, si ce n'était son regard. « On doit plus être loin de la sortie. » Sa voix rendue plus rauque qu'à l'ordinaire par son souffle affaibli et entravé par les nébulisations de fumée ne fit pas long feu. Elle ne devait pas payer de mine, l'arme improvisée ne lui donnant certainement qu'une contenance bien minime face à son état physique lamentable. Sa seconde main se posa au sol tandis que ses paupières s'abaissaient, le temps de laisser son organisme se calmer. C'était insuffisant. Elle se sentait défaillir à petit feu, et ne cessait de se maudire, encore et encore. Il était pourtant grand temps de réagir.
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Lorcan Wolstenholme
Lorcan Wolstenholme

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MessageSujet: Re: event ≈ all we had and all we lost (lorcan)   event ≈ all we had and all we lost (lorcan) - Page 2 Icon_minitimeMer 11 Nov 2015 - 17:52

event ≈ all we had and all we lost (lorcan) - Page 2 Tumblr_ncf9kefwHH1rs5xn1o1_250Pitié qu’elle soit vivante. Lorcan ne pouvait pas penser à quoi que ce soit d’autre, son cerveau s’était bloqué sur cette unique pensée. Il avait évité de la regarder jusque là, mais à présent il ne pouvait plus détacher son regard de son visage, la fixant avec une intensité presque douloureuse en guettant le moindre signe lui indiquant qu’elle était vivante. Il ne pouvait pas imaginer l’avoir perdue ainsi, alors qu’elle n’était qu’à un mètre de lui, alors qu’ils étaient si proches l’un de l’autre quelques secondes plus tôt. Elle lui avait sauvé la vie et il l’avait laissée en arrière. Il avait avancé sans elle et elle avait été coincée dans cet éboulement. Pitié qu’elle soit vivante. Elle ne pouvait pas être morte comme ça. Si vite. Si près de lui. Il avança la main vers sa joue, mais la retira avant d’avoir pu toucher sa peau couverte de poussière. N’osant pas provoquer de contact. Il aurait du faire quelque chose, il devait faire quelque chose ! Mais il ne savait pas quoi. Il était impuissant. Pendant ces quelques secondes qui lui semblèrent durer une éternité, il la fixa avec un désespoir grandissant, incapable même de prononcer son nom, la gorge serrée. Et enfin … Son visage s’anima légèrement, puis ses yeux frémirent, s’ouvrirent, et elle fut de retour parmi les vivants. Lorcan se redressa en laissant échapper le soupir qu’il retenait au fond de sa cage thoracique depuis qu’il l’avait sortie des décombres, ses poumons s’emplissant enfin, libérés du poids insupportable qui avait pesé dessus. Elle était vivante. Cette simple et minuscule petite phrase était la plus importante, la seule qui comptait. Et quand elle se redressa à son tour pour le prendre contre elle, il ne se posa aucune question. Il referma ses bras autour d’elle, l’attirant sans aucune retenue, la serrant contre lui avec soulagement. La chaleur qu’elle dégageait contre son torse, son souffle sur sa peau, toutes ces petites preuves physiques qu’elle était encore bien réelle, bien vivante et avec lui, ça n’avait pas de prix. Il la sentait trembler sous ses mains, mais il repoussa encore une seconde l’inquiétude, juste pour profiter de ce moment. Après toutes les épreuves, après cette dernière frayeur qui lui avait coupé les jambes et scié le ventre, il ne voulait penser à rien d’autre qu’à elle. A ce soulagement merveilleux qu’ils soient en vie tous les deux. Ils allaient s’en sortir, ça ne faisait plus aucun doute.

Elle recula légèrement et il défit l’étreinte de ses bras pour la laisser respirer, mais dans son mouvement pour s’écarter, leurs visages se frôlèrent … Et elle posa ses lèvres sur les siennes. Ce n’était pas un contact accidentel, il n’y eut pas de recul brutal ou de regards fuyants. Il y eut Salomé qu’il tenait encore dans ses bras, et il y eut ce baiser qui sortait de nulle part. Et le cœur de Lorcan rata un battement, s’affola, perdit le contrôle, cessa d’alimenter sa tête mais embrasa tout le reste de son corps. Une vague brûlante le submergea, l’écrasa, prenant naissance au creux de son ventre pour s’épanouir partout ailleurs. Il écarta ses mains du dos de Salomé, les posa maladroitement sur ses bras, bien incapable de savoir ce qu’il devait faire avec. Ce n’était pas un baiser passionné, ce n’était même pas un baiser volé pour exprimer ce que les mots ne parvenaient pas à expliquer. C’était … C’était quelque chose qu’il ne comprenait pas, et il était loin de savoir comment y réagir. C’était un geste qui n’avait pas lieu d’être. Et ce fut terminé, aussi rapidement que cela avait commencé, le laissant abasourdi, figé dans cette position un peu absurde, les bras à moitié tendus vers elle, tandis que Salomé se reculait rapidement. Le contact avait été bref, mais pas suffisamment pour ne pas laisser Lorcan dans un état proche du choc. Trop d’émotions fortes en si peu de temps, trop de peur et de douleur pour qu’il puisse supporter ce baiser en le prenant pour ce qu’il semblait être. C'est-à-dire rien. Parce que Salomé s’était déjà détournée et son visage n’exprimait que le rien. Alors que Lorcan aurait voulu un semblant d’explication et que son cerveau s’était bloqué sur la sensation de ses lèvres sur celles de son amie, il n’y avait rien. Il devait dire quelque chose … Il devait parler, avant que tout ceci ne prenne une tournure catastrophique. Il n’avait pas demandé ce baiser, il ne l’avait pas souhaité. Il sentait un certain malaise grandir en lui, balayant la chaleur agréable qu’elle avait fait naître en l’embrassant, et il n’en voulait pas. Parce qu’il commençait déjà à se poser des questions, son esprit tortueux se remettait lentement en marche et analysait l’attitude de Salomé, et tout ce qui se bousculait dans sa tête, c’était beaucoup trop. Ca n’avait rien à faire ici, maintenant. Et surtout, surtout … Le fait qu’elle regarde ailleurs, qu’elle se soit éloignée, cela faisait naître quelque chose de trop douloureux. Et cette sensation là était sans doute la pire, bien au-delà du malaise ou de l’incompréhension. L’envie qu’elle revienne …

Un coup de feu, puis deux, puis trois. Lorcan était resté figé dans sa position, en proie à ses questionnements philosophiques et les yeux rivés sur Salomé, quand les explosions le sortirent brutalement de ses rêveries. A peine une poignée de secondes venaient de s’écouler, mais il avait l’impression que cela faisait beaucoup plus. Il se leva rapidement, aux abois, et revint à la réalité, celle où ils se trouvaient dans un labyrinthe effondré, et où le monde extérieur était sans doute en proie au chaos. Il chassa par la même occasion toute autre pensée parasite, ne se concentrant que sur ces coups de feu. Il tourna la tête vers la source du bruit, essayant de déterminer la distance entre eux, bien que cela soit d’une efficacité assez limitée. A travers les décombres, il était difficile d’évaluer d’où pouvaient provenir les sons extérieurs. Salomé s’était mise sur ses gardes elle aussi, et il la vit ramasser un morceau de miroir avant de se tourner vers lui. S’interdisant toute autre pensée que leur survie immédiate, Lorcan acquiesça à ses paroles. « Ca va aller ? » Ils étaient en piteux état, autant l’un que l’autre, mais Salomé semblait prête à s’effondrer. Elle était blessée à la jambe, maintenant il le voyait clairement. Il ne savait pas à quel point sa blessure était grave, mais elle semblait pouvoir avancer malgré ça, et Lorcan ne pouvait pas lui apporter beaucoup d’aide, ni s’inquiéter en vain pour ça. Ils devaient sortir d’ici, et il était hors de question de la laisser une deuxième fois derrière lui. Il s’approcha d’elle et glissa son bras sous ses épaules, avant de la redresser et de la soutenir en station debout. Il n’était plus aussi mal que quand ils étaient entrés dans ce labyrinthe, son dos le lançait tout comme pas mal d’autres muscles qui avaient été malmenés durant l’éboulement, mais il n’y avait pas lieu de s’inquiéter. Le plus difficile serait de tenir et de ne pas se laisser submerger par l’épuisement. Il était loin de ses conditions physiques optimales, et il ne pourrait pas soutenir Salomé et lui-même très longtemps. Il fallait juste espérer qu’elle ait raison et qu’ils ne soient plus très loin de la sortie. Il ramassa une barre de métal par terre, autant pour se soutenir que pour servir d’arme s’il devait se passer quoi que ce soit. S’ils étaient près de l’extérieur, alors ils seraient vite au contact de ceux qui avaient causé ce chaos. Et ce ne serait peut-être pas une partie de plaisir. « On y va. » Il s’avança tout en soutenant Salomé, vers ce qui lui semblait être un passage à travers des débris de murs. Des pans entiers s’étaient effondrés les uns sur les autres, laissant un espace entre eux. Il y avait plus de lumière qui semblait filtrer de ce côté-là, c’était le seul indice que Lorcan pouvait avoir sur la direction à prendre. Ca, et le fait que le reste de l’endroit où ils se tenaient n’était qu’un amoncellement de gravas sans issue. Lorcan n’avait aucune envie de passer à nouveau sous des débris en équilibre précaire, mais il inspira profondément et avança, courbant la tête pour ne rien heurter. Au moins ils étaient debout, et cela rendait les choses bien plus supportables. En repensant à leur reptation aveugle, il eut un frisson, et il raffermit inconsciemment sa prise autour de Salomé. Il ne devait pas y songer. C’était derrière eux.

Ils ne marchèrent ainsi que quelques secondes, avant que leur progression ne soit stoppée par un mur qui leur barrait le passage. Tout le labyrinthe ne s’était pas effondré, ce mur tenait encore debout … Mais ils ne pouvaient pas le franchir. Lorcan laissa échapper un juron sonore et frappa un grand coup du plat de la main sur le mur. S’il n’avait pas eut peur de voir tout autour d’eux s’effondrer une nouvelle fois, il aurait volontiers laissé exprimer sa frustration e sa panique sur ce mur, de toutes les façons possibles, mais il fit un énorme effort pour se calmer. Comme il le put. « C’est pas vrai … » Son cœur s’était mis à battre la chamade, à nouveau, et des tremblements l’agitèrent. Il ne voulait pas crever ici à cause d’un satané mur ! Il jeta un regard autour de lui. Les pans de miroirs brisés les entouraient, champ de ruines menaçantes qui ne leur offrait aucune issue … Mais ses yeux furent attirés par un détail sur le mur. « Il y a une porte ! » A environ un mètre d’eux, derrière plusieurs plaques de métal, il était certain d’entrevoir ce qui semblait être un encadrement de porte. Et si ce mur tenait, c’était que derrière, ils trouveraient forcément une issue. Ils avaient juste besoin de dégager la porte … Il regarda autour de lui. « Une chance sur deux que je fasse tout effondrer si j’essaye de bouger ce qui bloque la porte. C’est ça, ou on fait demi-tour et on essaye de trouver un autre moyen … » Mais il n’avait pas envie de faire demi-tour. Il voulait avancer. Il fallait qu’il sorte ou il allait craquer, il ne supportait plus cet enfermement alors qu’il pouvait presque sentir à quel point ils étaient près de leur liberté. Ca l’oppressait, cette sensation, il avait l’impression de ne plus pouvoir respirer. Il lâcha brusquement Salomé, et entreprit de faire bouger les débris qui bloquaient la porte. Sans réfléchir. Sans plus penser à tout ce qui pouvait s’effondrer. Il dégagea une poignée, et tira dessus de toutes ses forces. La porte lui résista encore, et il poussa un cri de frustration autant que de colère. Il empoigna une des plaques qui rejeta en arrière, provoquant un tremblement général de tout ce qui les entourait, mais il ne s’en rendit même pas compte. Loin derrière eux, il y eut un nouveau bruit d’effondrement, qui commença à se rapprocher. Mais Lorcan était déjà en train de recommencer à s’acharner sur la poignée … Qui céda, enfin. La porte ne s’ouvrit que sur quelques dizaines de centimètres, mais c’était déjà bien suffisant. Alors seulement Lorcan réalisa que son accès de colère avait provoqué une réaction en chaîne leur arrivait droit dessus … « Salomé, rentre là-dedans, dépêche !! »


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MessageSujet: Re: event ≈ all we had and all we lost (lorcan)   event ≈ all we had and all we lost (lorcan) - Page 2 Icon_minitimeSam 2 Jan 2016 - 20:30

all we had and all we lost - Lorcan & Salomé

CRACKLE BONES

Lorsque les coups de feu retentirent, forçant Salomé à reporter son regard sur Lorcan, un certain soulagement apaisa son coeur affolé en notant que les détonations avaient balayé toute forme d'interrogation de son visage. Ses yeux de nouveau aux aguets n'étaient plus doté de cet éclat perturbant qui avait conduit la brune à détourner le regard bien trop rapidement, quelques minutes plus tôt. Et elle souffrait enfin de l'observer à nouveau sans sentir le sol s'ouvrir sous ses pieds. Bien. Cela leur laisserait regagner leur concentration sans ne plus penser au reste. D'ailleurs, elle l'oubliait déjà, en serrant ses doigts autour de l'éclat de miroir tout en prenant garde à ne pas s'ouvrir la main dans la précipitation. L'oreille tendue pour tenter de repérer tout éventuel intrus à proximité, ses épaules se tendirent en entendant Lorcan s'enquérir de son état. Répondant par la positive d'un vague marmonnement, déjà son ami passait son bras autour d'elle pour lui servir d'appui. Soufflant sur quelques mèches qui lui barraient la vue, elle s'accrocha à lui à son tour en glissant son bras dans son dos pour tenter de se redresser. Étouffant un gémissement douloureux, la brune hocha la tête à l'intention de son ami.  « Ok, ça devrait aller. » Pour quelques mètres, tout du moins, tant qu'aucune nouvelle contorsion n'était exigée. La serveuse commença à suivre le pas de son ami, lui prêtant toute sa confiance sans réellement se montrer d'une grande aide quant au chemin à suivre. Se contenter d'avancer lui demandait déjà bien trop d'efforts, réprimant les quelques plaintes que ses muscles endoloris menaçaient de lui extirper à chaque nouveau pas en avant. Il n'y avait plus que cela qui comptait. Marcher sans trop tanguer, baisser la tête au bon moment, raffermir sa prise sur les vêtements de Lorcan lorsque ses doigts abîmés s'en détachaient quelques fractions de seconde. Contrôler son souffle, forcer les respirations à distendre sa cage thoracique meurtrie tout en chassant les quintes de toux. Elle avait l'impression d'évoluer dans un brouillard sans fin, presque incapable de se remémorer les événements qui les avaient conduit dans ce dédale de décombres. Jusqu'à ne plus réellement savoir quel but rythmait leur progression maladroite au milieu des débris.

Le parcours qui ne dura qu'une minute s'acheva prématurément, la brune émergeant de son état second lorsque Lorcan abattit sa main contre le mur qui leur barrait la route. Reprenant doucement conscience de la douleur, de l'atmosphère étouffante, du silence pesant reignant autour d'eux là où le chaos ne semblait pourtant pas bien loin. « J'ai pas envie d'retourner là-bas non plus. » Mince contribution de la part de la brune dont le ton vacilla un peu plus qu'escompté. Elle n'avait pas la force de prétendre que tout allait bien, et que l'idée de faire machine arrière l'enchantait. La pénombre du tunnel et le brouhaha macabre qui avaient précédé l'éboulement lui hérissèrent l'échine dans un violent souvenir, et elle s'humecta les lèvres en détournant le regard. Prenant appui contre le mur tandis que Lorcan s'éloignait d'elle, Salomé jeta un coup d'oeil au dessus de son épaule pour apercevoir le chemin improvisé qu'ils venaient de traverser. Elle n'avait pas plus envie que lui d'y retourner. Elle ne savait pas réellement combien de temps elle pouvait encore tenir, et sa tête semblait sur le point d'exploser. Focalisant toute son attention sur les mouvements de Lorcan, la télépathe s'accrocha de toutes ses forces à l'espoir de le voir ouvrir cette satané porte. Sûrement aurait-elle dû l'encourager, au lieu de rester plantée là comme une potiche, l'épaule ancrée dans le mur pour conserver son équilibre, mais aucun mot ne sortait. Elle se sentait de plus en plus vide à mesure que Lorcan s'énervait après la porte, incapable de ressentir la moindre appréhension, la perspective de sortir d'ici s'éloignant pourtant petit à petit. Et puis, un premier tremblement. Sans doute ce qui la ramena de nouveau brutalement dans la réalité, tandis qu'un frisson mordait ses avant-bras. « Merde, Lorcan, fais doucement ! » Mais sa gorge sèche porta à peine ses mots sur un mètre, tandis qu'il continuait à s'affairer près des plaques métalliques. Le souffle soudainement agité, la terreur de son ensevelissement lui revenant en pleine gueule, le temps sembla ralentir tandis que Salomé crispait sa main contre le mur, un regard jeté dans la direction du débris qu'avait rejeté Lorcan trois secondes plus tôt. Les yeux s'écarquillèrent tandis que ses omoplates achevaient de se plaquer au mur alors qu'elle se retournait pour faire entièrement face aux vacillements des décombres. L'équilibre des poutres enchevêtrées semblait de plus en plus précaire, tremblant dans un brouhaha grandissant dont la brune ne parvenait plus à détacher ses iris. Comme si le moindre micro-mouvement de sa part allait physiquement achever de perturber la structure et conduire à son effondrement dans leur direction. Lèvres entrouvertes, sans laisser un mot s'échapper, Salomé en était venue à retenir sa respiration sans s'en apercevoir. Le précieux morceau de verre qu'elle tenait toujours d'une main tremblante glissa hors de son emprise sans qu'elle ne le remarque, terminant sa course au sol. Avant qu'un juron muet ne tente de lui échapper en notant l'intensification des ondulations métalliques. Un craquement. Un second. Une plaque métallique écrasant sa voisine, celle-ci basculant sur celle d'à côté, et ainsi de suite. Jeu de domino géant et meurtrier commençant sa course à quelques mètres de leur position, s'accélérant de seconde en seconde. Se tournant vers Lorcan pour constater que la porte n'était qu'à peine ouverte, le visage décomposé par la perspective de se voir écrasée vivante sous un amas d'acier, la brune s'élança dans sa direction. Trébuchant lamentablement tandis que les blessures se rappelaient à elle, s'erraflant une main en tentant de se rattraper au mur, avant de poursuivre sa course à cloche-pied en sentant son coeur s'accélerer de manière insoutenable.

Plus que quelques mètres. Deux, tout au plus. Jambe traîtresse la retardant de quelques secondes, décharges adrénalinées estompant la douleur. La brune était parvenue à la hauteur de Lorcan avant même de s'en apercevoir, crachant dans un souffle tout l'air de ses poumons, rentrant son ventre à s'en faire mal aux côtes pour être certaine de parvenir à se glisser dans la maigre embrasure. Elle s'y était glissée avec plus ou moins de facilité, et un coup brutal de son coude gauche acheva de repousser encore un peu plus la porte qui l'empêchait d'entièrement sortir. Suffisamment pour qu'elle parvienne à s'en extirper, suffisamment aussi pour que la carrure de Lorcan soit apte à la franchir. Ses doigts qui s'étaient machinalement refermés sur ceux de son ami avant de s'engouffrer dans l'ouverture de fortune le tirèrent à sa suite d'un coup sec. La brune sentit l'air glacé envahir sa trachée avant même de réaliser qu'elle était bel et bien sortie. Elle vacilla sur quelques pas, quelques résidus d'élan manquant de l'emmener mordre le bitume, forçant sa main à se détacher de celle de Lorcan. « Lorcan ! » Le regard embué par l'effort, elle essuya d'un geste brusque ses yeux rougis tout en se retournant, les grondements métalliques ne cessant de monter crescendo derrière le mur. Il était là. Au milieu de ses traits peints de grisaille et de carmin, un sourire se dessina immédiatement. Sa poitrine s'allégea un peu plus encore, alors qu'elle reculait pourtant de quelques pas en attendant que les grincements s'estompent derrière le mur tremblant. S'écartant également de cet ami qu'elle aurait pu enlacer une fois de plus, en toute innocence. Parce qu'après tout, ils s'en étaient vraiment sortis, ensemble. Peut-être ne songeait-elle plus valoir grand chose seule, peut-être qu'elle n'aurait pas réussi sans qu'il ne soit là pour assurer ses arrières, et peut-être que la réciproque était vraie aussi. Peut-être bien que c'était le cas depuis des mois.  Se détournant pour planter son regard droit dans les ténèbres célestes, Salomé se contenta de demeurer immobile. Il n'y aurait pas même une main sur l'épaule, juste ce sourire qui lui était venu naturellement en le voyant devant elle. En cet instant précis, rien ne lui semblait plus assez innocent pour qu'elle se risque à l'étreindre sans que le précédent échange du genre ne lui revienne en pleine gueule.

Dans la noirceur du ciel, des tourbillons de fumée s'élevaient au loin. Quelques cris résonnaient aux alentours, et plus personne ne semblait déambuler dans les ruelles. Les lèvres sèches, un goût amer dans la gorge, la brune garda le silence. Inutile de formuler toutes les hypothèses qui lui passaient par la tête. Des dégénérés. Inévitablement. Qui d'autre, capables de rompre l'harmonie d'une si jolie soirée. Il n'y avait simplement pas de mots pour décrire le chaos qui régnait aux alentours. Le labyrinthe n'ayant été qu'un vague aperçu de l'étendue du désastre. Sûrement ne faudrait-il pas trop traîner dans le coin. La brune avait été rassurée d'apprendre par sa mère que Noeh ne serait pas de la fête, ayant visiblement pour projet de rester terré au fond de sa chambre. Cela lui avait évité de passer son temps à guetter son visage dans la foule, de crainte de le croiser, lui à qui elle n'avait plus parlé depuis si longtemps. Désormais, c'était une toute autre forme de soulagement. Celui de le savoir hors de danger. A cette pensée, les battements de son coeur s'apaisèrent légèrement. Pourtant, l'évocation de son jumeau en avait entraîné une autre, malgré elle. Et avec un regard bien plus préoccupé qu'elle ne l'aurait voulu, Salomé reprit la parole.  « Aspen ? » Le prénom était sorti tout seul, empreint d'une inquiétude non dissimulée, ses yeux se décrochant du ciel pour s'attacher à ceux de Lorcan. « Elle était là, ce soir ? » S'approchant en clopinant tout en maintenant une certaine distance entre eux, précaution inconsciente de son esprit qu'elle craignait trop enclin aux envols d'affection. Ne lui avait-il pas dit quelque chose à ce propos, plus tôt dans la soirée ? Avant que tout ne s'effondre sur leurs têtes, ne lui avait-il pas parlé d'Aspen ?
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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: event ≈ all we had and all we lost (lorcan)   event ≈ all we had and all we lost (lorcan) - Page 2 Icon_minitimeDim 7 Fév 2016 - 16:11

event ≈ all we had and all we lost (lorcan) - Page 2 Tumblr_ncf9kefwHH1rs5xn1o1_250L’intervention de Salomé lui enjoignant d’être plus mesuré dans ses gestes passa bien loin au-dessus de la tête de Lorcan, qui s’acharnait sur la porte avec une vigueur redoublée. Il ne voulait pas mourir ici, et si c’était juste cette porte qui les empêchait de sortir, alors il allait la débloquer, fin de l’histoire. Pas question de revenir en arrière, pas question de faire face une nouvelle fois aux éboulements et aux espaces trop réduits pour sa soudaine claustrophobie. C’était uniquement la panique qui faisait agir Lorcan, à présent. Et ce fut un peu tard qu’il comprit que sa rage avait causé une catastrophe pire que tout le reste, et qu’ils allaient vraiment mourir ici par sa faute s’ils ne profitaient pas très vite de l’ouverture qu’il avait réussi à créer … Il les voyait maintenant, les plaques de métal qui tremblaient, qui glissaient les unes contre les autres, qui s’effondraient au sol en écrasant tout ce qui se trouvait en dessous … Cela avait commencé à quelques mètres d’eux et ils étaient encore saufs, mais cela ne durerait que quelques secondes. Tirant sur la porte des deux mains, mettant tout son poids pour essayer de l’ouvrir un peu davantage, il jeta un regard éperdu à Salomé, mais fut soulagé de voir qu’elle s’était déjà avancée et qu’elle n’avait pas perdu de temps à contempler la catastrophe qui leur arrivait dessus. Il fallait qu’elle passe, et tout de suite ! Elle avait l’air tout aussi terrorisée que lui, elle boitait, mais elle se glissa à travers l’ouverture, et elle l’entraîna à sa suite en le prenant par la main. Il n’y avait pas à réfléchir davantage, même s’il ignorait ce qu’ils allaient trouver de l’autre côté : c’était ça ou finir broyé sous ces décombres. Ils avaient déjà bien trop bataillé pour s’en sortir jusque là, il fallait sortir maintenant … Lorcan se faufila dans l’ouverture, tira par la main de Salomé qui le lâcha brusquement quand il fut passé. Il y eut un fracas épouvantable qui fit une nouvelle fois bondir le cœur de Lorcan, et il s’empressa de s’écarter du mur, jetant un regard épouvanté vers l’enfer qu’ils venaient de quitter, comme pour s’assurer qu’il ne les avait pas suivi jusqu’ici … Et alors seulement il réalisa qu’ils étaient dehors. Qu’un mur solide les séparait du labyrinthe effondré, et qu’une poussière épaisse fuitant par l’entrebâillement de la porte était la seule chose qui montrait encore ce à quoi ils venaient d’échapper.

Il se retourna en entendant Salomé appeler son nom, et un sourire naquit sur ses lèvres en voyant celui qui s’épanouissait, soulagé, sur les lèvres de son amie. Il esquissa un geste vers elle mais elle recula de quelques pas, mettant une distance presque incongrue entre eux après ce qu’ils venaient de vivre. Il avait eu envie de la prendre dans ses bras, sans aucune arrière-pensée, mais cette distance qu’elle venait d’instaurer, peut-être sans y songer, venait de lui rappeler le baiser, le malaise, l’incompréhension, et soudain il ne savait plus s’il pouvait même la toucher. Il l’aurait fait sans hésiter s’il n’y avait pas eu ce baiser, il l’aurait fait parce que c’était la chose la plus naturelle qui soit, parce qu’ils venaient d’échapper au pire, et bon sang, parce qu’elle était sa meilleure amie et qu’il était juste heureux qu’ils s’en soient sortis, ensemble ! Leur amitié n’avait rien de physique, les câlins ce n’était pas leur truc, mais ça avait paru plus que normal à Lorcan … Et voilà que même ça, ce geste si insignifiant, il ne savait plus s’il pouvait s’y risquer. Alors il ne fit rien, il se contenta de respirer l’air glacé et exempt de poussière, tout en fixant Salomé avec ce sourire un peu amer toujours bloqué sur ses lèvres. Il aurait du être simplement heureux d’être vivant avec elle, et pourtant il ne pouvait s’empêcher d’avoir la désagréable impression d’avoir laissé quelque chose derrière lui, enseveli sous les décombres. Une part de leur amitié, peut-être … Il ne savait pas, il ne voulait pas se prendre la tête avec ça maintenant. Il détourna les yeux, regardant presque sans le voir le bâtiment dont ils venaient de sortir. Il était en vie. Il était en vie. Il ne devait pas penser à quoi que ce soit d’autre. Il se força quand même à réfléchir à ce qui avait causé un tel effondrement, juste pour ne pas avoir quoi que ce soit d’autre en tête, et ses poings se crispèrent en imaginant un dégénéré en train de faire sauter le bâtiment. Combien d’autres avaient été détruits, aujourd’hui ? Combien de gens avaient pu se sortir des attractions, et combien n’avaient pas eu cette chance ? Ils n’avaient vu personne quand ils étaient entrés dans le labyrinthe, et pas plus quand ils avaient cherché à en sortir, il fallait juste espérer qu’ils étaient réellement les seuls dedans quand tout s’était effondré …

Lorcan eut l’impression que Salomé lui jetait un seau d’eau glacé sur la tête quand elle lança soudain le prénom de sa jumelle. Il sursauta et la regarda avec une expression horrifiée, imaginant pendant une fraction de seconde sa sœur blessée dans un manège effondré, ou même tuée par un des coups de feu qu’ils avaient entendu quand ils étaient encore dans le labyrinthe … La panique le submergea, mais il se souvint alors de la conversation qu’il avait eue la veille avec Calista, et il secoua la tête, soudain empli d’un soulagement si violent qu’il en eut le souffle coupé. « Non … Cali m’a dit qu’elle devait bosser toute la journée sur un projet en retard à son boulot. » Lâcha-t-il quand il pu enfin parler. Calista lui avait proposé de se voir, pour manger une barbe à papa ensemble et faire quelques tours de manège, comme quand ils étaient petits, mais Lorcan avait décliné l’invitation en avançant l’excuse qu’il bossait et qu’il ne pouvait pas se libérer. Sa sœur aînée avait alors râlé en disant qu’Aspen avait donné la même excuse et que s’ils s’étaient mis d’accord pour l’éviter, c’était vraiment pas sympa de leur part … Lorcan savait qu’elle avait dit ça sans y penser vraiment, pourtant il s’était senti très mal. Ce n’était pas Calista qu’il évitait, c’était Aspen. Il ne pouvait même pas lui envoyer un sms pour s’assurer qu’elle n’était vraiment pas venue et qu’elle était saine et sauve en train de bosser. « J’espère que Cali n’est pas venue non plus, elle voulait venir avec nous mais comme on ne pouvait pas, elle m’a dit qu’elle resterait chez elle. Faudra qu’elle me confirme pour Aspen, aussi … Il est pas venu non plus, Noeh ? » Sans doute pas, sinon elle serait plus inquiète que ça. Et la dernière fois qu’il était venu à une fête de Radcliff, il était déjà tellement ravi qu’il avait sans doute décidé de ne plus jamais retenter l’expérience. Pas une si mauvaise décision, finalement … Lorcan coula un regard à Salomé, en essayant de ne pas songer à l’amère constatation sur leur amitié qu’il avait eue quelques secondes plus tôt. Elle était toujours sa meilleure amie. Ca ne changeait rien. Il devait faire comme si ça ne changeait rien. « Je lui ai dit, à Aspen. Que j’étais un mutant. C’était à notre anniversaire, ça s’est pas super bien passé. C’est pour ça que je prends du NH24, parce que je supporte plus cette saloperie de mutation depuis que … Depuis qu’elle le sait. Et on se parle plus. Enfin, je l’évite, encore plus qu’avant, et elle a pas cherché à me reparler. » Tout était sorti, le grand déballage qu’il avait eu l’intention de lui dire avant que le labyrinthe ne s’effondre sur leurs têtes. Les yeux fixés au sol, la gorge serrée, avec le souvenir de cette terrible soirée en tête … C’était la première fois qu’il en parlait, et c’était une libération. Même si c’était sans doute le moment le moins approprié pour en parler, il avait eu besoin que ça sorte. « C’est la première fois que je vis sans elle, complètement sans elle, et c’est … C’est vraiment … » Il secoua la tête, incapable de trouver les mots justes, mais il espérait que Salomé comprendrait. Elle devait comprendre, elle avait faillit perdre son frère une fois. « Je sais plus ce que je fais, elle me manque tellement. » Avoua-t-il, la voix cassée.

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MessageSujet: Re: event ≈ all we had and all we lost (lorcan)   event ≈ all we had and all we lost (lorcan) - Page 2 Icon_minitimeMer 10 Fév 2016 - 21:22

all we had and all we lost - Lorcan & Salomé

CRACKLE BONES

Hochant la tête en sentant sa pulsation cardiaque s'apesantir, la brune ne retint pas l'esquisse de sourire qui souleva le coin de ses lèvres en apprenant qu'Aspen n'était pas là. Bien. Cela lui éviterait de se faire du souci à son sujet sans être capable de prendre son portable pour lui envoyer un message. La ligne de ses sourcils avait rapidement décliné à nouveau au prénom de Calista, espérant que l'aînée des Wolstenholme n'avait finalement pas décidé de venir profiter de la fête elle-aussi. Un mouvement négatif de la tête accompagna la question de Lorcan, répondant avant même qu'il n'ait terminé, trop soulagée de savoir son frère certainement prostré dans sa chambre en train de comploter après l'univers. « Non, non il n'est pas venu. C'est mon père qui me l'a dit, en fait. » Fallait dire qu'elle n'avait pas vraiment reparlé à Noeh, depuis ces dernières semaines. Depuis ce repas de famille catastrophique à Noël, où toute la famille n'avait cessé de se contempler dans le blanc des yeux, malgré les vaines tentatives parentales pour délier les langues de leurs marmots. Mais la pensée n'eut que le temps de l'effleurer. Son coeur avait manqué un battement, toute son attention fermement braquée sur Lorcan alors que son corps entier s'était tendu lors de la révélation. Bouche bée, la brune le contemplait de toute sa stupeur, incapable de prononcer la moindre parole dans les secondes qui suivirent. Aspen savait pour Lorcan. Aspen avait découvert que son frère, son jumeau, était un dégénéré. L'information était trop lourde, impossible à encaisser, lui écrasant la poitrine en lui coupant le souffle. « Je... Putain. » Enfin, les mots intégraient doucement son esprit, celui-ci tentant encore quelques secondes de les rejeter en bloc avant de se laisser aller à la les accepter. C'était trop soudain, elle n'avait pas eu le temps de s'y préparer, et tout à coup toutes ses craintes les plus viscérales lui revenaient en pleine figure, pâlissant un peu plus encore sous la couche de poussière et de sang coagulé. La brune se retrouvait subitement tiraillée entre diverses émotions. La terreur de connaître la réaction de la rouquine à cette nouvelle, s'imaginant à sa place, elle qui avait déjà perdu sa mère pour cette même saloperie de mutation, et la douleur de Lorcan, Lorcan dont la voix se cassait alors qu'elle sentait ses jambes trésaillir. « J'suis désolée. » Désolée de l'apprendre, compatissant tant bien que mal face à cette douleur qu'elle espérait ne jamais connaître de son côté, quitte à mentir, à faire tout son possible pour que Noeh ne l'apprenne jamais. Désolée aussi de ne pas avoir été là, loin des promesses qu'elle avait pu lui faire, insuffisamment présente pour que Lorcan juge bon de la prévenir, se sente assez à l'aise pour lui demander de l'aide. Elle l'aurait accueilli, pourtant. Mis de côté la rancoeur, ces griefs qui n'étaient rien face au chaos qu'avait dû apporter la révélation avec elle. L'amertume de sa culpabilité naissante lui enserrait l'estomac, la laissant là, les bras ballants, juste capable de l'écouter lui expliquer qu'il n'avait plus revu Aspen depuis, à quel point elle lui manquait. Nul besoin de long discours. Ses simples mots martelaient suffisamment le crâne de Salomé pour qu'elle se projette à sa place, se retrouvant dans les bottes de la moitié incomplète, loin de son double, à demi-brisée. Ce qu'elle avait tant espéré ne jamais ressentir à nouveau de son côté, repoussant l'idée de perdre Noeh une nouvelle fois. Pourtant, cette position là, elle ne se la représentait qu'à moitié. Elle refusait de songer trop longtemps à ce qu'il pourrait advenir si son frère venait à découvrir la vérité, incapable de prédire ses réactions, se doutant pourtant qu'il n'en ressortirait rien de bon. Alors, se retrouver rejeté par son double, elle ne pouvait se l'imaginer. Osant à peine tenter de le faire, à vrai dire. Regarder Lorcan plus de deux secondes lui filait la nausée, son malaise était fortement communicatif, sans même qu'elle ne se trouve dans ses pensées. C'était d'ailleurs un lien qu'elle voulait éviter, plus que jamais, de peur de se perdre dans son désespoir, de ne plus pouvoir en sortir. Elle ne pouvait s'empêcher de penser fortement à Noeh, malgré ses efforts pour chasser ses idées noires. Ce n'était pas le moment d'y réfléchir, ce n'était pas elle qui s'était révélée. Elle n'avait pas le courage de le faire, ne l'aurait probablement jamais. Mais Lorcan l'avait fait, lui. Le jour de leur anniversaire. Ce jour là, elle avait tant pensé à eux, eux qu'elle ne voulait pourtant plus voir, alors qu'elle les avait vu presque toute sa vie. Son coeur se brisa un peu plus encore en pensant à la rouquine, Aspen qui avait dû encaisser cela seule, et elle se demanda un instant pour lequel des deux ce moment là avait pu être le plus terrible.

Un pas dans sa direction, timide, presque pudique. Un mouvement mécanique éleva son bras vers lui, comme si elle s'apprêtait à l'enlacer, laissant pourtant sa main retomber sur son épaule sans réellement savoir ce qu'elle était en train de faire, avant de la tapoter deux fois d'un geste qui se voulait réconfortant. A ce compte là, elle aurait tout aussi bien pu réaliser le même geste avec un bâton, cela n'en aurait finalement pas été plus gênant. Se faisant violence un instant, ses doigts se refermèrent en cessant son témoignage de soutien à deux balles, se contentant de serrer son épaule sous sa paume de main. Incapable de le prendre dans ses bras, véritable blocage l'entraînant à se maudire dans l'instant qui suivit. « T'es pas tout... » T'es pas tout seul. Je suis là. Ces mots qu'elle comptait prononcer avec conviction, parce que cette fois elle serait là, vraiment, et elle ne lui ferait plus jamais la gueule, pas si ça voulait dire qu'en contrepartie il devrait affronter seul toutes les problèmes qui s'accumulaient dans le sillage de leur mutation. Leur malédiction. Elle allait s'excuser, encore. Les yeux embués et la gorge nouée parce qu'elle n'arrivait plus à se tenir en place, en un seul morceau, pas quand Lorcan se retrouvait brisé sous sa vue brouillée. Les mots destinés à rester enfouis dans sa poitrine, parce qu'alors qu'elle prenait la parole, une nouvelle détonation se fit entendre, et qu'avant qu'elle n'ait eu le temps de réaliser quoique ce soit, quelques individus déboulaient du coin de la rue en courant à toute jambe. Le sursaut l'avait éloignée de Lorcan, la plaçant à ses côtés dans un mouvement de recul, plissant les yeux pour tenter de discerner quelque chose. Une nouvelle détonation pétrifia sa poitrine alors que ses doigts frôlaient malencontreusement ceux de Lorcan, la contraignant à retirer sa main un peu trop vivement pour ne pas témoigner de sa gêne. Son regard se posa dans le sien, ses lèvres incapables de prononcer le moindre mot supplémentaire, comme si elle ne savait plus de quelle manière s'adresser à lui sans réfléchir à chaque parole. Le temps n'était de toute évidence plus aux discussions. La fuite. La fuite loin du danger, loin de la fête de l'hiver. La fuite loin de ce labyrinthe, loin de Lorcan et de toutes les questions que sa simple présence éveillait en elle.
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