(stv - koraxter) i will build you a rome

SUR TH DEPUIS : 01/11/2014

Seth & Bob

Décidément, ce mois de Juin commençait aussi mal que les précédents. On pouvait même dire qu’il démarrait de manière particulièrement catastrophique. On était le 1er Juin et le lendemain, Seth irait enterrer Moira. Moira, son amie, son amante, cette espèce de grande andouille avec laquelle amitié rimait avec batifolage. Dire que toute cette relation avait commencé par une simple histoire de sexe, et que de soirée en soirée, une véritable tendresse et une affection sincère étaient apparues – et réciproques, qui plus est. Beaucoup s’étaient déjà trompé sur le compte et les avait pris pour un couple ; ce n’était pas étonnant vu leur proximité et leur tendance à se lancer corps et âme dans un jeu de séduction qui parfois frisait le ridicule. Mais entre eux, il n’était pas question de romance. C’était un tout autre amour qui les liait l’un à l’autre. Et puis, l’homme de sable s’était entiché d’un tout autre genre de personnage en la personne de Bob Baxter, pour le plus grand bonheur de la rouquine qui ne cessait de demander des détails à chaque fois qu’il revenait d’un de leurs rendez-vous. Il aurait voulu qu’elle soit là encore longtemps, suffisamment au moins pour le voir devenir totalement mielleux et niais en parlant du mutant. Mais non, ça ne se ferait jamais. Elle était morte, tuée par il ne savait qui, et il se sentait vide, affreusement vide.
Il était en train de ressasser des pensées plus noires que la nuit, assis dans son fauteuil, quand il entendit la sonnerie retentir dans l’appartement. Il haussa un sourcil, perplexe, se demandant qui pouvait bien venir sonner à sa porte. Pietra n’avait pas oublié ses clefs pourtant, et ni l’un ni l’autre n’attendait qui que ce soit. Se rappelant soudain de son accident avec Roman, le Calédonien se leva sans bruit et attrapa son arme en chemin, la gardant en main alors qu’il jetait un coup d’œil par le judas. Son cœur s’emballa alors que ses sourcils se haussaient sous la surprise. Posant son arme sur la commode toute proche, il défie les verrous et regarda l’homme qui se trouvait derrière le panneau de bois, appréciant son arrivée plus qu’il ne le croyait.

- Bob ?

Il sourit, peut-être pour la première fois depuis les trois derniers jours, et s’écarta pour le laisser passer.

- Reste pas dehors, rentre.

Bob ne savait pas trop ce qu'il se passait depuis quelque temps, il n'avait de toute façon pas spécialement pensé à demander. Il avait cru comprendre que le couple de Malachi avait un probleme. Il ne savait pas lequel et ne se sentait pas le droit de demander. Vu la dévotion du motiopathe pour chère et tendre, il ne faisait aucun doute que Bob n'arrangerait pas les choses. Il ne savait pas gérer ces situations, beaucoup de choses liées à l' amour lui échappaient. Il avait déjà bien du mal à comprendre que ça n'était pas l'air enjoleur de Seth qui lui plaisait mais bien l'homme en lui-même, alors comprendre ce qu'il se passait quand on perdait son âme soeur... C'était totalement hors de portée pour l'homme grenouille.
Cependant, quelque part au fond de son crane, s'était implantée l'idée qu'une petite flamme brulait pour Seth. Ce sentiment était en effet si fort que lorsqu'il avait appris dans le journal qu'il parvenait désormais à déchiffrer sans exploser de rage que Moira K... Il ne savait plus bien. Était morte, il avait sauté dans sa voiture pour aller voir Seth, savoir si tout allait bien et comment il pouvait aider le mutant à aller mieux.
Seth n'avait pas souvent parlé de Moira mais le nombres de texto de la jeune femme à son crush avait été suffisamment élevé pour qu'il se doute d'une liaison entre les deux. Qu'elle soit charnelle ou simple jeu de séduction teintée d'amitié sincère, Bob connaissait désormais suffisamment Seth pour comprendre à quel point l'homme était fragile une fois qu'il avait donné son affection. Il avait donc sonné à la porte de Seth et dès que le battant s'ouvrit, il comprit parfaitement que l'heure n'était plus à la rigolade. Il comprit immédiatement que l'homme n'allait pas bien du tout et quelque part, se sachant si maladroit, ayant peur de ne pas traiter Seth avec respect sans le savoir, il regretta d'être là. Il fronça un peu les sourcils et scruta Seth. Il répondit de manière très évasive à ce que disait le calédonien, trop préoccupé par ce qu'il cachait derrière ses sourires.

-Ouais, j'dérange pas... ? J'ai vu l'journal...

Il entra et une fois que Seth eut fermé, il se retourna vers l'homme et, à défaut de lui faire un câlin, il posa la main gantée sur son épaule et le regarda droit dans les yeux. Il ne cherchait pas à avoir une réponse générique, il posait la question par amitié – non, il la posait par tendresse :

-Ca va ?

SUR TH DEPUIS : 01/11/2014

Seth & Bob

Il n’y avait pas à dire, Seth avait un sacré crush sur Bob. Ca faisait bien longtemps qu’il ne s’était pas donné autant de peine, qu’il n’avait pas été aussi patient dans son jeu de séduction pour charmer quelqu’un. D’un autre côté, il n’aurait pas pu se presser avec l’homme grenouille qui avait déjà eu du mal à assimiler qu’un contact humain pouvait être autre chose qu’agressif, alors un baiser, un câlin ou même une simple caresse … C’était des étapes qu’il avait dû franchir petit à petit, et encore, il n’était pas arrivé à la première. Après la réaction du trappeur à un pauvre petit bisou dans la nuque, aussi doux eut-il été, il ne voulait pas imaginer la manière dont il allait prendre le reste – avec un peu de chance, moins mal qu’il ne le pensait.
Toujours est-il que, dans cette période de deuil et de tristesse, il était particulièrement heureux de le voir arriver comme ça, alors qu’ils n’avaient pas prévu de se voir. Ce fut le moment que choisit l’homme grenouille pour lui dire qu’il avait lu le journal. Le sourire de Seth s’affaissa quelque peu. S’il avait lu le journal, alors il avait dû tomber sur la rubrique nécrologique et y voir le nom de Moira. Il était au courant de leur liaison à tous les deux, sans réellement connaître la nature de leur relation, mais s’il avait des questions, l’homme de sable se serait fait un plaisir d’y répondre. Enfin, il n’était pas sûr d’arriver à le faire sans se mettre à pleurer bêtement, mais tant pis. Si jamais le trappeur lui demandait des détails sur leur amitié, il les lui donnerait volontiers. Et puis, ça aiderait à faire vivre la mémoire et le souvenir de la grande rouquine. Il haussa les épaules à la question du mutant, ne voyant pas vraiment comment il aurait pu lui faire croire que tout allait bien.

- On va dire que j’ai connu des journées moins pourries.

Il posa ses yeux bruns sur lui, le regardant avec une certaine tendresse et un profond sentiment d’affection. Il était vraiment heureux de le voir là et de savoir qu’il était venu parce qu’il savait qu’il n’allait pas bien. Peut-être que le béguin était réciproque, finalement.

- J’suis content que tu sois là. Tu veux boire un truc ?

Il posa la main sur celle qu’il avait mise sur son épaule et la pressa un peu. Sans doute qu’il allait un peu plus vite que d’habitude dans les petites attentions affectueuses, mais aujourd’hui, il en avait besoin. Et s’il avait pu choisir, il n’aurait voulu les donner à personne d’autre.

Peut-être que Bob n'avait pas forcément conscience de son amour pour Seth mais toujours était-il qu'il avait admis avoir un béguin pour lui. Dans sa tête, ce crush était tout à fait fraternel... Quoique... le bisou dans le cou et l'envie de l'homme grenouille de voir se reproduire l'expérience - chose qu'il ne s'avouait qu'aux heures les plus tardives de la nuit quand rien d'autre ne venait encombré son cerveau- laissait voir à quel point il s'était entiché de l'homme. Bien qu'il ne soit pas en complète admiration, il reconnaissait dans Seth des qualités et une humanité qui forçait le respect de l'homme grenouille. Le bracelet qu'il lui avait offert, réceptacle de son affection pour le mutant roublard, aurait pu tout aussi bien s'apparenter à cette bague ridicule qui faisait office de premier cadeau.
Seth avait vraiment l'air mal et la perte de son amie semblait l'affecter au plus haut point. Il ne connaissait pas la nature de leur liaison et se retrouvait partagé entre un intérêt poli quoique curieux et feindre d'être là pour ça mais de ne pas en parler. Il laissa Seth presser sa main, trouvant dans ce geste de tendresse un écho à la gentillesse dont Seth avait fait preuve lorsqu'il l'avait caché. Le fait était que sous ses airs enjoleurs, Seth s’investissait réellement dans leur amitié. Malgré toute la mauvaise foi dont était capable Bob, il réalisait également qu’il se modérait beaucoup avec lui. Il n’était pas aussi moqueur, il respectait les stress de Bob et plus important encore : il n’avait jamais été violent avec lui. C’était anodin pour la plupart des gens mais pour Bob, c’était une façon d’agir différent qui développait un sentiment nouveau : celui de faire parti de quelque chose. Bob secoua la tête et regarda autour de lui.

-Non. J’ai pas soif. Toi, t’as besoin d’un truc ? T’as l’air vraiment pas bien.

Il pencha la tête et le détailla avant sentir son coeur se serrer, il n’aimait pas voir Seth comme ça. Il eut un spasme de rire avant de dire.

-Ecoute… Je… Sais pas trop quoi dire et tout…. Je… C’est pas bien d’être tout seul et… J’sais pas… J’voulais être sur que ça aille bien.

Il se gratta la tête et renifla avant de machinalement chercher son paquet de cigarette.

-Parce que… T’étais…. Ben t’étais là quand ça allait pas…. Donc voilà…

Il sortit une clope qu'il tendit à Seth avant de caler la sienne entre ses dents.

SUR TH DEPUIS : 01/11/2014

Seth & Bob

Seth s’était entiché de Bob à un point qui tutoyait le ridicule, et il l’assumait totalement. Il ne savait pas vraiment pourquoi ni comment lui plutôt que qui que ce soit d’autre, mais ça avait été le mutant grenouille qui avait gagné son respect et son affection. Il ne savait pas encore trop bien comment se comporter avec lui, préférant y aller à pas de bébé plutôt que de tout ruiner parce qu’il aurait été trop vite. S’il fallait du temps pour faire comprendre au trappeur qu’il avait des sentiments pour lui et qu’il ne s’agissait pas d’une simple amitié, alors il irait au rythme qu’il faudrait. Il n’était même pas certain que Bob ait compris ses propres sentiments. Quoique … il fallait avouer que cette petite visite impromptue avait quelque chose de particulièrement spontané et que la main posée sur son épaule pouvait être vue comme arrivée là par tendresse. Peut-être. Il fallait voir comment les choses allaient évoluer désormais. Mais pour le moment, il allait simplement apprécier sa présence et espérer qu’elle lui sorte un peu de la tête les idées noires qu’il ressassait depuis trois jours. Pour le moment, il y avait l’homme dont il était indéniablement amoureux debout dans son salon, et il ne put s’empêcher de sourire un peu en le voyant se débattre pour ordonner ses pensées et les traduire en mots. Le trafiquant lui était particulièrement reconnaissant de faire autant d’efforts. Il se disait qu’il avait plus de chance que les autres, qu’il pouvait tenir de véritables discussions avec le trappeur alors qu’au départ, il ne communiquait que par fragments de phrases à moitié grommelées dans sa barbichette. Barbichette que l’homme de sable aurait bien volontiers papouillée si seulement il avait pu le toucher sans risquer mourir empoisonné par le venin qu’il secrétait en permanence. Il faudrait vraiment qu’il aille voir quelqu’un qui puisse lui dire si son crush aurait un jour le moyen de contrôler ça. Peut-être que le père de Moira saurait le lui dire, mais étrangement, il n’avait pas particulièrement envie de le voir, surtout pas après la mort de sa fille. Tant pis. Au pire, il irait voir Isolde.
Il écouta Bob et il sourit à nouveau, touché par ce qu’il lui disait. Et en ces temps troublés, il était heureux de l’avoir près de lui, même si ce n’était que pour quelques heures.

- J’suis content que tu sois là, Bob. Vraiment.

Il prit la cigarette qu’il lui tendit, la tournant et retournant entre ses doigts. Déjà qu’il fumait peu, ça devait bien faire une semaine qu’il n’avait pas touché à son paquet de clopes fourré dans son manteau. A croire que les récents évènements lui en avaient coupé l’envie, aussi paradoxal que ça puisse être.

- Et j’suis content de pas être tout seul.

Il résista à l’envie pressante de le prendre dans ses bras et lui fit signe de le suivre, l’amenant au salon. Quitte à ce qu’il reste, autant éviter qu’ils soient tous les deux plantés debout. Le Calédonien se posa à un bout du canapé.

- T’as pas eu de mal à venir ? On t’a pas emmerdé ?

Il espérait sincèrement que Bob n’avait pas pris de risques inconsidérés en venant jusqu’à chez lui. Il n’aurait plus manqué que les hunters décident de le lui enlever, lui aussi.

Aussi surprenant que ce fut pour Bob, entendre de la part de Seth qu'il était content de ne pas être seul et qu'il était, par conséquent, content que l'homme grenouille soit là, le faisait se sentir important et même aimé. On se demande parfois si la vie a un sens et puis on rencontre des êtres qui donnent un sens à la vie, ça n'était pas exactement le cas de Bob, du moins pas consciemment mais il fallait reconnaître que depuis que l'enjoleur des sables était devenu une pièce centrale de la vie du trappeur. Oui, il s'était entiché de lui à ce point-là et à ce stade, il ne savait plus si il devait haïr cupidon et lui donner une bonne raison de porter des couches ou si il devait lui faire un câlin pour avoir réussi à le faire se sentir spéciale en présence du calédonien. Bien que le cerveau ralenti en terme de sentiments de Bob ne lui permettait pas d'entendre la merveilleuse sérénade qui se jouait dans le fond de son coeur, il était particulièrement content d'être là pour le mutant en ces temps troublés même s'il n'avait pas la moindre idée de quoi faire et comment aider. Il esquissa un sourire.

-Tant mieux. L'inverse m'aurait un peu fait chier...

Il suivit Seth jusqu'au canapé et il avait assez d'affection pour ne pas se mettre à l'exacte opposé de là où se trouvait Seth. Il déposa son sac à dos à coté du canapé. Il laissa une distance respectable qui, dans le monde incroyable de Bob Baxter, équivalait à de l'intimité. Il secoua la tête.

-Nan, tout le monde s'en branle d'un trappeur. J'suis passé tranquillement. Au pire, j'peux me débrouiller. Parait que j'suis pas trop mauvais avec une arbalète...

A la vérité, il avait fait des détours dans la ville quand il avait remarqué qu'on le suivait, son aptitude de bonds de grenouilles, lui avait permis, à l'abri des regards, de disparaître derrière une clôture en bois. De là, il était retourné à sa voiture et avait changé de place tout ça pour finalement se garer en lisière de ville, loin des regards indiscrets, il avait fait le reste de la route à pied. Oui, il avait fait tout ça pour Seth. Il détailla l'homme un moment avant de dire.

-Toi et Moira.... Vous étiez proches, hein ? C'aurait pas du arriver... Les gens sont tarés...

Il se tut à nouveau et détailla ses doigts gantés, entre lesquels se trouvaient sa cigarette, à demi consommée sans qu'il y ai touché. Il renifla et murmura, beaucoup plus timide lorsqu'il s'agissait de dire les vrais choses.

-Hé... Tu sais que tu peux compter sur moi.... Quoiqu'il arrive. J'veux dire. T'es pas tout seul, ok ?

SUR TH DEPUIS : 01/11/2014

Seth & Bob

Depuis qu’il était arrivé à Radcliff, Seth avait eu le temps de se faire un certain nombre d’amis, certains d’entre eux étant devenus des amants au fil du temps, mais jamais il n’avait développé pour eux une flamme comme celle qui s’était allumée pour Bob. Dire qu’au début, ce n’était rien de plus qu’un intérêt très égoïste qui petit à petit s’était transformé en crush puis en véritable béguin pour l’homme-grenouille. Il n’avait aucune idée de pourquoi c’était pour lui qu’il avait fini par avoir de véritables sentiments, mais les faits étaient là : il était amoureux, purement et simplement. Ca aurait pu tomber sur Moira, sur Pietra, sur feu Johan, mais non, sa dévotion et son affection s’étaient porté sur ce trappeur bougon et pas du tout adapté aux contacts physiques. Pour quelqu’un aussi porté sur les câlins que le trafiquant, s’enticher de quelqu’un qui ne pouvait pas toucher les autres sans les tuer, c’était un comble, un vrai. Il devait ronger son frein et renoncer à toutes les petites affections un tant soit peu sensuelles qu’il avait l’habitude de montrer à ceux et celles qui attiraient son attention. Il n’avait pas encore pu ne serait-ce que l’embrasser alors que plusieurs fois il en était mort d’envie, alors il n’osait pas imaginer comment ils allaient devoir s’arranger lorsqu’il serait question de sexe – si leur relation allait aussi loin, bien entendu. De toute façon, il avait trop de respect pour Bob pour le presser à faire quoi que ce soit – déjà, parce que c’était particulièrement ridicule et insensible de faire ça, mais aussi parce que ça l’aurait sans doute fait fuir et c’était la dernière chose qu’il voulait. Les choses iraient lentement, mais au moins elles iraient. Mieux valait ça que rien ne se passe du tout.
S’asseyant dans le canapé, il fut ravi de constater que le mutant ne restait pas exactement à l’opposé de là où il venait de se mettre, mais plutôt qu’il se rapprochait de lui – dans une certaine mesure, c’était Bob après tout, mais il se doutait que l’homme devait prendre sur lui pour être aussi près. Il lui en était reconnaissant, quelque part. Il avait besoin de présence ces derniers temps, et même s’il ne pouvait pas en avoir beaucoup avec le grand brun, au moins, il en avait de la part de quelqu’un qui lui était cher. Il sourit.

- Ouais, t’es le meilleur tireur à l’arbalète que j’connaisse. Bon, j’en connais pas des masses, c’est vrai, mais t’es le meilleur quand même.

Lorsqu’il aurait un peu de temps et que les choses se seraient un peu tassées, il lui demanderait des leçons de tir. Il était sincèrement de curieux de connaître la sensation d’une telle arme entre ses mains, et puis si ça pouvait le rapprocher encore un peu de Bob, aussi bien physiquement que moralement, il ne se gênerait pas pour lui demander.
Son sourire s’effaça quand il parla de Moira et il soupira un peu.

- Ouais … Ca a commencé comme une histoire de cul toute bête, et j’me suis vraiment attaché à cette gourdasse, en fin de compte. Et son foutu clébard qui me chope mes affaires à chaque fois que j’allais chez elle.

Il déglutit un peu, les yeux brillants de larmes contenues, se remémorant avec douleur des souvenirs qui n’auraient plus jamais l’occasion de se reproduire. Terminé, les soirées à parler de tout et surtout de rien, à manger des cochonneries, à boire jusqu’à plus soif et à baiser comme si le destin du monde en dépendait. Terminé les éclats de rires et les grandes confessions. Terminé, le soutien indéfectible et la promesse d’être toujours là l’un pour l’autre.
Il tourna la tête vers Bob et sentit son cœur se serrer et s’emballer légèrement tout à la fois, sincèrement touché par ce qu’il venait de lui dire.

- J’suis content de savoir ça. J’suis vraiment content que tu le dises. Et j’veux que tu saches que c’est réciproque aussi.

Il posa la main sur celle gantée de l’homme grenouille et la pressa doucement, faisant attention à ne pas déranger sa cigarette presque totalement consumée. Il était vraiment heureux de l’avoir avec lui, plus qu’il ne l’aurait jamais cru. Et il espérait que le sentiment était partagé.

Bob n'était pas aveugle. Il n'était pas non plus insensible. C'était même tout l'inverse.Ses sentiments étaient exacerbés et il avait du mal à voir quelqu'un au bord des larmes, ça rendait les choses compliqués. Ca lui faisait mal et surtout, il ne savait plus quoi faire que de l'aider. Il regarda Seth et le détailla, le coeur serré. Il était désolé de voir son crush dans cet état et d'autant plus peiné de considérer ce béguin comme quelque chose de réel. Dans son esprit, c'était juste une faiblesse et cette affection allait disparaître. Il n'avait jamais eu autant d'attention sur lui et le rationalisait cettetendresse en se disant que ça s'arrêterait. Le soucis de ça, c'était qu'il supportait difficilement de voir Seth dans cet état, si profondément touché et si blessé. Alors quand l'homme posa la main sur les siennes, Bob ne fit rien pour les séparer. Il haussa vaguement les épaules et regarda à nouveau Seth. Il n'allait bien et Bob comprenait parfaitement, pour une fois, qu'il avait besoin de proximité physique. Bob aurait pu se contenter de poser sa main sur celle de Seth mais il voulait faire un effort. Un effort hors du commun qu'il n'avait jamais fait pour personne d'autre. Il haussa les épaules et considéra un long moment ses options : comment diable allait-il faire ça sans tuer Seth. Il considéra leur mains puis récupéra les siennes. Il mit les mains sur sa capuche et la rabattit sur sa tête. Elle vint cacher son cou et ses joues. Il soupira et prit son courage à deux mains.Il se déplaça légèrement pour être en face de Seth et il tendit les bras et enlaça le calédonien avant de le ramener vers lui . Si son cerveau ne paniquait pas autant que la dernière fois, Bob se sentait extrêmement bizarre de se comporter ainsi. Il espérait très sincèrement que ça aiderait l'homme à aller un peu mieux. Il lui tapota le dos un peu maladroitement et finit par s'écarter, les yeux rivés sur le sol.

-On t'la sans doute dit et ça s'trouve c'est stupide mais... On t'la enlevé, elle mais... Tout le reste, c'est à toi. Tout les souvenirs et tout... J'pense qu'elle sera toujours un peu en vie dans les gens qui l'ont connu et tout.... Fin... voilà...

Il haussa les épaules et soupira.

-T'as déjà été là pour moi, j'sais qu'tu s'ras là si j'ai un soucis... Pour le moment, c'est toi qu'à besoin d'aide. Cette fille, elle représentait beaucoup de choses pour toi et... Ca fait mal et t'as pas besoin de faire semblant avec moi. Toi et moi, on sait ce que c'est de morfler en silence. Toi tu t'marres, moi j'ferme ma gueule mais ça revient au même. Mais t'as pas besoin de ça avec moi, ok ?

Il insistait un peu. Beaucoup même. Il en était conscient mais il n'arrivait pas à lui faire comprendre que y avait rien à cacher. Bob pencha la tête et regarda rapidement Seth.

-Enfin... Faut pas t'forcer... Juste... J'te supporterais, même si tu t'marres plus pendant un temps. Tes momentsde blues me font pas peur, ils me font juste chier parce que tu les mérites pas.

SUR TH DEPUIS : 01/11/2014

Seth & Bob

La mort de Moira avait laissé un vide dans la vie de Seth. Ils n’avaient jamais été amoureux l’un de l’autre, mais leur liaison n’en avait pas moins été particulièrement honnête et d’une sincérité étonnante. S’il l’aimait, c’était surtout comme une amie très chère, comme un pilier de sa vie qu’il n’avait jamais pensé voir partir un jour. Malheureusement, le destin est cruel, et il s’était retrouvé à devoir dépoussiérer un costume noir particulièrement lugubre pour assister à l’enterrement de la jeune femme. Il ne voulait pas penser au lendemain, à ce qui l’attendait ; il ne voulait pas penser aux gens qu’il verrait réunis autour de cette tombe. Rien que de l'imaginer, son cœur se serrait et son estomac se nouait. Il se disait que tant qu’il n’aurait pas vu le cercueil, tout ceci ne serait pas réel. Mais à moins de vingt-quatre heures de la date fatidique, il devait bien se rendre à l’évidence que l’Irlandaise ne reviendrait pas. Et alors qu’il était au plus bas, alors qu’il se sentait vraiment seul au monde, Bob était arrivé. Bob, son crush, son merveilleux Bob, son amour de Bob qui était sorti de sa forêt, qui était parti de sa cabane bien à l’abri loin de la ville juste pour venir le voir parce qu’il savait qu’il n’allait pas bien. Il regrettait vraiment de ne pas pouvoir le toucher, parce qu’il l’aurait volontiers enlacé pour ne plus le lâcher. Lui qui avait tellement besoin de contact, qui était si friand de câlins et autres embrassades, il se retrouvait à ne pas pouvoir prendre dans ses bras l’homme qu’il aurait voulu pouvoir embrasser. Tant pis. Il trouverait bien une solution, un jour. En attendant, il s’était simplement contenté de poser la main sur la sienne gantée et de la presser. Main que l’homme grenouille finit par ôter et poser sur sa capuche. Le trafiquant le laissa faire et le regarda, intrigué de le voir cacher sa tête d’une telle façon. Mais, avant qu’il ait vraiment pu comprendre que Bob était vraiment en train de faire ce qu’il pensait, il se retrouva dans ses bras, tout contre lui. Il cligna des yeux, surpris, sentant son cœur s’emballer dans sa poitrine. Finalement, il passa les bras autour du trappeur et le serra contre lui, fermant les yeux, le nez dans le creux du cou de son manteau à défaut de pouvoir le poser contre sa peau. Il ne sut pas combien de temps ils restèrent ainsi mais il fit de son mieux pour rester le plus près de lui possible lorsqu’il s’écarta enfin. Il l’écouta parler et sourit, profondément touché par ses mots. Il savait que Bob ne disait jamais rien sans le penser, qu’il ne faisait aucune promesse en l’air. Et savoir qu’il l’aurait à ses côtés à chaque fois que les choses iraient mal lui redonnait un peu foi en l’avenir malgré tout.
Le trafiquant le considéra un moment, le détailla avec attention, le trouvant encore plus beau, encore plus charmant que d’habitude. Il réfléchit un moment, se demandant quoi faire. Et puis finalement, il craqua.

- Dis, j’ai une question sans rapport, mais t’as une seringue d’antidote sur toi ?

Il avait une idée derrière la tête, mais il voulait vérifier quelque chose avant d’agir. Lorsqu’il eut confirmation à sa question, il hocha la tête.

- Cool.

Il posa les mains sur la capuche de Bob et la fit tomber en arrière, dégageant le visage du mutant. Il posa les mains sur ses joues, doucement, peau contre peau sans se soucier du poison qui venait de le frapper et il combla la distance qui les séparait pour poser ses lèvres contre les siennes. Ce n’était pas un baiser particulièrement sensuel ou érotique ; à dire vrai, c’était surtout un baiser très doux, très amoureux aussi. Pas de langues qui s’entremêlaient ou autres joyeusetés du genre. C’était un premier baiser pour le trappeur, tout simplement.
Seth finit par s’écarter après un instant et regarda l’homme en souriant.

- Ca en valait la peine.

Il sourit davantage encore en sentant le poison commencer à faire effet et paralyser tous les muscles de son corps, cœur compris. Il se mit à frissonner et à se sentir mal, et puis finalement bascula en arrière, terrassé par le poison qui filait à travers son organisme.
Mais il avait embrassé Bob, alors oui, clairement, ça en valait la peine.

Bob ne connaissait rien au sexe ou à tout ce qui touchait à la réelle tendresse. Il n'avait jamais su ce qu'était la volupté, les mots doux susurrés tard la nuit sous la protection de la lune et sa myriade d'étoile. La question posée par Seth, il l'avait trouvé étrange, elle lui avait laissée un sentiment étrange. Un froid polaire l'avait tenu par le ventre: de la panique. Ce genre de morsure glacée qu'on ressentait en sachant qu'on avait déclenché un truc qui nous foutait la trouille mais à ce moment même, on était parfaitement incapable de mettre le doigt dessus. Il avait juste eu le temps de se dire : « putain qu'est-ce que je viens de dire ? C'était une connerie. »
Sa capuche s'était baissée, froid dans son cou, sensation des cheveux qui partent en arrière en suivant le mouvement, retour devant. La question : qu'est-ce qu'il se passe ?
Puis la panique avait frappée. Les mains sur son visage lui firent l'effet d'une douche froide. Ses yeux s'écarquillèrent, il était complètement figée. Une seule question tournait dans sa tête : pourquoi-pourquoi-pourquoi ? Il se laissa faire, trop paniqué par la suite pour réagir à quoique ce soit. Et si... Et si.... Le venin attaquait trop vite ? L'antidote ne marchait pas ? Il tuait son meilleur ami ? Comme sa mère ? Comme d'autres gens ? Et si.... La solitude à nouveau ? Retourner dans sa cabane sachant que ce crétin d'enjôleur ne viendrait plus jamais l'emmerder ? Et si.... Seth finissait entre quatre planche ? Son monde s'écroulerait. Il y avait bien d'autre gens autour mais il n'avait fait un effort que parce que ce con de trafiquant avait été là pour ouvrir un peu ses horizons. Si ce branquignole n'était pas entré dans sa vie comme le débile qu'il était il serait rester dans sa cahute jusqu'à en crever. Il regarda Seth s'écarter, aucun son ne sortait de sa bouche. Il fronça les sourcils en l'entendant. Ca valait le coup pour qui putain ? Il sentit la colère monter, camouflant simplement la peur de perdre ce crétin. Il plongea la main dans sa poche et récupéra la seringue qu'il décapuchonna. Il la planta sans ménagement dans le calédonien.

*En espérant que ça t'fait bien douiller, gros con.*

Il injecta le tout et resta assis par terre en le surveillant. Le problème de cet antidote « artisanale » c'était qu'il était autant susceptible de buter la personne que le poison en question. C'était 50-50 et Seth avait déjà eu une chance insolente. Une fois que le pouls de Seth se fut calmer. Bob se leva et s'éloigna. Il alla jeter la seringue usagée dans la poubelle de l'homme des sables. Il lui lança un regard torve et ne desserra pas la mâchoire. Il se posa contre le mur, bras croisé. Il essayait de se calmer. Il finit par lâcher.

-Content d'voir que ça valait le coup pour toi.

Il secoua la tête et eut une mimique qui aurait pu s'apparenter à un rire nerveux. Il se dirigea vers son sac.

-Merci d'm'avoir rendu responsable de deux trucs qu'auraient pu te buter.

Il souleva son sac et le posa sur son dos. Il secoua la tête et se dirigea vers la sortie.

- A chaque fois que j'essaie, il s'passe un truc qui m'fait regretter. Bordel, Seth. J'suis mortel, c'est pas compliqué à comprendre. Qu'est-ce que tu crois que ça m'fait à moi, putain ?Tu crois que pour moi, ça vaut le coup ? Que ça m'éclate de voir Chaque fois, c'est pareil. Quelqu'un se rapproche, me touche et à un moment, il crève. Et tu sais quoi ? J'me dis que si y a quelqu'un qui pouvait pigé ça, ben c'était toi.

Il baissa la tête et laissa retomber son sac. Il ne voulait pas partir, il savait que Seth allait mal et malgré la colère, il savait qu'il ne voulait pas le laisser seul comme ça.

SUR TH DEPUIS : 01/11/2014

Seth & Bob

Allongé par terre à convulser tandis que le poison faisait son office, Seth se demanda à quel point sa mort allait avoir l’air stupide aux yeux de ses amis. S’il y restait après ce baiser – qu’il s’était retenu de donner pendant très longtemps – Pietra, Marius et Ivory iraient probablement trouver un moyen de le ramener d’entre les morts pour l’engueuler prodigieusement, et à raison. D’un côté, c’était une mort qui lui allait bien. A courir jupons et pantalons, il allait finir entre quatre planches pour avoir eu le malheur de tomber amoureux de la seule personne qu’il ne pouvait pas toucher à mains nues sans que son organisme ne soit attaqué par le venin qui suintait par tous les pores de sa peau. Tant pis. Au moins, il avait pu l’embrasser. Et peut-être lui faire comprendre qu’il aimait les hommes, accessoirement, quoi qu’il n’était pas sûr qu’il apprécie se retrouver avec cette information et un cadavre sur les bras.
Sauf que de cadavre, il n’y en aurait pas. Il sentit une aiguille s’enfoncer assez sèchement dans sa veine, lui arrachant un grognement douloureux. Il attendit, fiévreux et encore secoué, que l’antidote fasse effet. Lorsqu’enfin il put se redresser en étant certain qu’il vivrait encore quelques jours de plus, il chercha Bob du regard et le trouva appuyé contre le mur en train de le regarder de travers. Il lui sourit et s’apprêta à parler lorsque le mutant pris la parole, le faisant plisser des yeux. Il n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit que déjà, le trappeur allait chercher son sac et se dirigeait vers la sortie. Le trafiquant se mit debout tant bien que mal, secouant la tête pour se remettre les idées en place, puis s’approcha de lui, cherchant ses gants au passage. Il l’écouta attentivement et eut un pincement au cœur pour l’homme-grenouille : lui qui était particulièrement tactile, il ne pouvait imaginer ce que devait être une vie à devoir éviter tout contact avec les gens sous peine de les faire passer de vie à trépas. Ca n’avait rien de joyeux, vraiment pas, et il se demandait depuis combien de temps il subissait cette existence solitaire sans broncher ni s’avouer qu’elle lui pesait.
Il combla la distance qui les séparait et enfila ses gants avant de venir lui faire face et de poser les mains sur son visage, le forçant à le regarder.

- Ouais, j'avais pigé. Ca m'empêche pas de vouloir me rapprocher de toi, tout venimeux qu'tu sois.

Il lui sourit, calmement, avec une tendresse certaine dans ses yeux bruns.

- J’m’en fous que tu sois mortel. Enfin, j’ai pas envie de mourir, c’pas ça le truc, mais c’que je veux dire, c’est que savoir ça m’empêchera pas d’avoir envie d’apprendre à te connaître et te faire sortir et v’nir te voir dans ta cabane.

Il haussa les épaules.

- Ton venin, c’est un boulet que tu traînes, et t’as pas besoin de le traîner tout seul. C’est trop triste de vivre tout seul. Et j’pense que le monde perd vachement à ce que tu restes à l’écart.

Il lui sourit à nouveau.

- Je sais aussi que t’as envie de faire de mal à personne. Mais je suis pas sûr que ta vie d’ermite, elle te fasse plaisir. Et au bout d’un moment, se rendre malheureux juste pour pas blesser les autres, c’est noble, mais c’est triste.

Il dégagea le visage de Bob de quelques mèches de cheveux tombant devant ses yeux.

- Et t’es trop beau pour rester caché t’façon. Et oui, avant que tu poses la question, j’ai vu ta gueule, et elle est très bien.

Son visage, son corps, il l’avait détaillé sous toutes les coutures tandis qu’il s’entichait de lui de plus en plus. Et au final, il ne pensait même plus au sexe en le regardant. Juste à quel point il avait du charme, ce grand brun aux yeux rouges.

Bob ne réagissait plus. Les mots de Seth dit avec tendresse et peut-être avec respect déchiraient son être. Ils mettaient en pièce, transperçaient, arrachaient tout ce qu'il avait jamais mis entre lui et les autres avec une violence qui frisait le ridicule. Il se sentait profané. Il releva à peine les yeux en sentant les mains de Seth sur ses joues. Ses yeux, vides, restaient rivés sur ceux de Seth mais il ne les voyait pas vraiment, ses iris étaient fixés sur des ombres dansantes et moqueuses, douloureuses. Seth ne s'en rendait sans doute pas compte mais il lui arrachait de force quelque chose qui l'avait toujours protégé. C'était une carapace façonnée à la force des poings, à grand renfort de peur et de colère, avec un soupçon d'innocence et beaucoup d'espoirs morts nés. La douleur en devenait physique tant cette protection faisait partie intégrante de ce qu'il était. C'était presque comme si sa mutation avait eu la particularité d'avoir un bouclier anti-connard autour de son esprit, à la différence qu'il ne laissait passé personne, absolument personne. Méfiance, suspicion, désintérêt progressif : tout était bon pour rester cacher, pour être sain et sauf. Si Bob avait grandit à la dure, il avait compris à un très jeune âge qu'il fallait protéger le petit garçon qui avait réussi à se cacher au fond de lui. C'était sa chance de normalité, il l'avait toujours su et Seth l'exposait d'une manière dont il n'était pas près qu'on le comprenne et ce simple constat faisait mal. Il sentait la douleur serrer sa gorge, lier ses mâchoires, rendre le voyage de l'air jusqu'à ses poumons difficile. Le sang tambourinait contre ses tempes étouffant tout les bruits autour. Il n'entendait plus les bruits de la rue ni le frigo de Seth qui ronronnait, les voisins s'étaient tus. Il n'entendait plus que la voix de Seth qui perforait ses oreilles.
Il se sentait complètement démuni, il en venait simplement à se demander pourquoi Seth faisait ça. Ca n'était plus de la colère, c'était du désespoir. Pourquoi il lui faisait ça ? Très objectivement, il réalisait que Seth ne faisait rien mais tout le reste de son être se demandait bien ce qu'il avait pu faire au calédonien pour qu'il lui fasse ça. Il déglutit en sentant ses cheveux bougés par Seth et suivi le mouvement des mains des yeux, d'un air absent. Il se mordit les lèvres, parfaitement terrifié par ce qu'il se passait en lui. Un mur dont il savait déjà qu'il ne retrouverait plus jamais la protection venait de s'éffondrer et c'était proprement glaçant. Maintenant... Maintenant quoi ?

*Maintenant, j'en ai quelque chose à foutre...*

Il ferma les yeux et releva la tête, posée contre le mur, il regardait le plafond comme un croyant regardait le ciel. Pitié mon dieu, non, pas ça... Pitié faites que ça ne soit pas vraiment ça. Bob n'avait jamais été complètement insensible mais il avait posé des limites qu'il ne dépassait pas ou très peu. Il aidait les gens quand il le pouvait, parce qu'il le pouvait et que ça lui semblait éthique. Il s'était appliqué pendant très longtemps à le faire en donnant la sensation qu'il le faisait à contre cœur. Ce qu'il se passait avec Seth était d'un ordre totalement différent. Maintenant il voulait aider. Il le voulait et c'était tout le changement. Il commençait à vouloir s'exposer à risquer une douleur sentimental, qu'elle soit de la part d'un ami, d'un frère ou de quoique ce soit d'autre. Il se plaqua contre le mur, sans s'en rendre compte. Il ne cherchait pas à mettre de la distance entre lui et Seth. Il ne calculait même pas le baiser, tout ça lui importait très peu pour le moment. Il avait enfermé cette information dans une boite qu'il ouvrirait plus tard. Il était simplement effrayé par l'impact des mots de Seth sur lui, sur ce qu'il allait être plus tard, sur les raisons de ses décisions, sur ces décisions elles-même. Il reconnaissait le changement quand il arrivait et ça, ça c'était réellement angoissant. Plus angoissant que de se faire embrasser, que la proximité, plus angoissant que de penser qu'il pourrait être gay. Il allait prendre parti, il avait déjà commencé et ce que disait l'homme des sables le confrontait à ce qu'il était vraiment et c'était loin de ce qu'il s'était fixé pour rester tranquille. Il finit par murmurer d'une voix rauque.

-Arrête. S'il te plait.

C'était ce qui se rapprochait plus d'un cri de detresse pour Bob. Il n'était plus question de se mettre en colère mais simplement de faire en sorte que ces mots arrêtent de filer jusqu'à lui. Il voulait simplement un peu de répit.

SUR TH DEPUIS : 01/11/2014

Seth & Bob

Seth était un coureur, c’était un fait qu’il était difficile de ne pas voir. Hommes, femmes et tout ce qui ne pouvait être classé dans ces deux catégories, il n’était pas bien difficile sur ses partenaires tant qu’ils lui plaisaient et que le charme était réciproque. Il n’était pas méchant non plus : il savait prendre un « non » pour ce qu’il était et n’insistait pas lorsqu’on lui imposait un refus ferme et décidé. De conquête en conquête et d’amant en amant, il avait malgré tout gardé contact avec un certain nombre d’entre eux et une petite partie de ceux-là étaient devenus de véritables amis. Il n’y avait qu’à voir Moira par exemple, sa relation avec la jeune femme ayant commencé comme tout coup d’un soir qui se respecte. Et puis, de rencontre en rencontre, et de discussion en discussion, ils avaient fini par sympathiser pour finalement s’attacher l’un à l’autre. Il y avait eu Johan aussi quelque part, dans une certaine mesure. Et maintenant, ils étaient morts et enterrés tous les deux, assassinés par cette ville dont la rubrique nécrologique ne désemplissait plus. A croire que la quarantaine empêchait aussi Radcliff de se vider de ses habitants. Les villes du Sud des Etats-Unis avaient toujours été beaucoup plus prompt à massacrer tout ce qu’elles n’aimaient pas – homosexuels, noirs, et maintenant mutants. Mais là, ça commençait furieusement à ressembler à une petite guerre civile. Le trafiquant se demandait combien de gens il devrait encore mettre en terre avant de voir la fin de ces affrontements qui, pour le moment, étaient juste parfaitement stériles. Il espérait sincèrement ne plus devoir se tenir au-dessus d’une tombe fraîchement creusée pour dire un dernier au revoir à une personne chère.
Avoir Bob devant lui l’inquiétait encore plus sur l’avenir. Que se passerait-il si l’homme grenouille se faisait capturer par les hunters fanatiques qui hantaient la ville et ses environs ? S’il n’était pas abattu sur place, il finirait disséqué sur une table d’opération et le simple fait d’y penser le rendait malade de rage. Le trappeur avait pris une place importante dans sa vie, petit à petit, et il aurait fait beaucoup, beaucoup de choses pour lui. C’était l’une des rares personnes pour lesquelles il se serait mis volontairement en danger – parce qu’il valait la peine qu’on se batte pour lui et aussi, peut-être, parce qu’il commençait à comprendre qu’il l’aimait un peu. Ou plus qu’un peu, il n’était pas encore certain. Mais il y avait de l’amour dans l’équation, c’était une chose dont il était sûr. Il aurait bien aimé que le sentiment soit réciproque, mais pour le moment, il ne savait pas toujours comment interpréter les réactions de Bob. Il y avait beaucoup trop de choses qu’il ne savait pas à son sujet, bien trop de zones d’ombre pour qu’il espère commencer à comprendre tout ce qu’il pouvait dire ou faire. Mais il réalisait les efforts du mutant, à quel point il luttait pour sortir de sa zone de confort ne serait-ce que pour venir en ville – et venir le voir lui.

Oui, définitivement, Seth était plus qu’heureux de l’avoir avec lui, dans son appartement, alors que dehors le danger était omniprésent et que le lendemain il devrait dire adieu à une amie chère. Il avait beau adorer Pietra, ce n’était pas pareil. Avec Bob, il avait l’impression d’être un peu moins triste, de se sentir un peu moins seul. Et peut-être bien qu’il s’était laissé emporter avec ce baiser, peut-être qu’il aurait dû se retenir encore, mais il avait arrêté de réfléchir et s’était simplement assuré que ce contact avec l’homme ne le tuerait pas avant de se lancer. Le mutant avait mal réagi – normal, bien sûr qu’il avait mal réagi. L’homme de sable ne s’était pas attendu à autre chose. Cependant, il n’avait pas prévu l’air particulièrement malheureux qui avait marqué ses traits alors qu’il partait vers la porte, son sac sur le dos. Attrapant ses gants au vol, il avait fait ce qu’il avait pu pour lui parler et le rassurer. Lui qui était de nature si tactile, ça le tuait de ne pas pouvoir lui offrir un simple câlin sans risquer d’y passer. Et ça le tuait de voir l’était dans lequel il avait mis Bob. Il resta près de lui jusqu’à le voir s’écarter et se plaquer contre le mur, la tête levée vers le ciel comme un appel au secours à une entité supérieure qui aurait pu mettre fin à la tourmente qui s’était sans doute déchaînée à l’intérieur de son crâne.
La simple phrase qu’il murmura empêcha Seth de retourner vers lui. Il sentit son cœur se serrer et il se demanda soudain s’il n’avait pas tout gâché. Si, à force d’être trop impatient, il n’avait pas réduit toutes ses chances à zéro – chances qui n’avaient peut-être jamais été là, en fin de compte. Il était entré dans la vie de Bob avec pertes et fracas et lui avait imposé beaucoup de choses – trop de choses dont il n’avait pas l’habitude, au calme loin des gens et du drame dans sa cabane des bois. Il l’avait forcé, il s’en rendait compte, et ce n’était pas la première fois. Cette fois, c’était sans doute celle de trop. Celle qui avait vraiment fait du mal au trappeur, et pour ça, il s’en voulait profondément. Le blesser était la dernière chose qu’il voulait, et il avait quand même réussi à le faire. Ses yeux bruns le détaillèrent un long moment, s’arrêtant sur chacun des détails qu’il commençait à connaître maintenant – ses striures dans son cou, les discrètes pattes d’oie au coin de ses yeux … Sûrement valait-il mieux ne plus chercher à les voir de près si sa proximité le mettait systématiquement dans un tel état. A le voir comme ça, il se demandait pourquoi il n’était pas parti depuis longtemps ; pourquoi il n’avait pas arrêté de lui rendre visite ou de lui adresser la parole. Le Calédonien offrit un petit sourire contrit au trappeur.

- D’accord, j’arrête …

Il voulut tendre la main vers lui mais se ravisa et se fit violence pour garder les bras le long du corps. Il avait tellement envie de le prendre contre lui une fois encore, mais là, il ne s’en sentait certainement plus le droit.

- J’suis désolé.

Désolé de quoi, lui-même n’en était pas certain. Il savait juste qu’il l’avait mis plus que mal à l’aise, que son expression et sa phrase prononcée dans un murmure rauque lui avaient fendu le cœur et qu’il se sentait totalement coupable de son état. Pourtant, il se sentit le culot de lui demander quelque chose. Il ne se formaliserait pas d’un non, mais il aurait beaucoup aimé qu’il lui dise oui malgré tout.

- Tu veux rester encore un peu quand même … ?

Bob se détendit immédiatement en entendant Seth arrêter. Il posa ses pupilles fendues sur Seth. Il inspira doucement et expira avec autant de lenteur pour réussir à s'apaiser. La panique, la douleur s'estompa quasi immédiatement, laissant son esprit dans un genre de fourmillement qu'il n'était pas sure de trouver désagréable. Au final, tout ce que venait de dire Seth tourbillonnait et le stress de départ commençait à prendre une autre forme dans l'esprit de l'homme grenouille, il ne savait pas encore quoi mais quelque chose se passait. Tout ce qu'il retenait pour le moment lui faisait chaud au cœur et quoiqu'il ne sache pas encore de lui-même et d'eux, il savait une chose et c'était aussi clair que de l'eau de roche : quand il avait demandé à Seth de s'arrêter, il l'avait fait. Sans hésitations. Sans demander d'explication ou jouer au con. Il avait simplement arrêter. Il voyait bien que l'homme se faisait violence pour respecter ça et ça le touchait d'autant plus.
Ce qui le surprit un peu plus, c'était les excuses. Même Bob ne voyait pas bien pourquoi Seth s'excusait. Le trappeur se rendait parfaitement compte que ce qu'avait dit Seth était normal ou du moins n'était pas anormal ou mesquin. Il avait été sincère, il s'était efforcé d'être gentil seulement Bob n'était pas prêt à ce qu'on le soit avec lui. Il n'était pas prêt à entendre ça parce qu'en lui se battaient deux idées distinctes : la première, il n'était pas digne de tout ça et tout les gens qui lui diraient le contraire seraient des fieffés menteurs. La deuxième, qu'il avait le droit d'être heureux, d'être entouré et d'être réconforté. C'était cette opposition violente qui lui faisait mal. Il avait appris par cœur la première idée, on lui avait enfoncé dans le crâne à coup de poings, de violence, de quolibet et de rejet et la seconde avait toujours plus ou moins existé mais elle avait surtout existé pour qu'il ne se tire pas une balle dans la tête, il n'y avait jamais réellement cru, c'était plus une fierté qu'il aurait qualifié de mal placée qui l'avait poussé à s'accrocher à ça. Désormais, la seconde gagnait en brillance et devenait dans l'esprit de Bob un vrai phare. Il apprenait et se débattait en apprenant tout ça.
Il fronça les sourcils en entendant Seth. Il ne s'en rendit pas compte mais il fit un pas vers le calédonien et pencha légèrement la tête sur le coté.

-Pourquoi j'voudrais partir ? J'ai dit que je restais.

Il tapota l'épaule de Seth et s'éloigna vers le canapé où il s'assit en regardant Seth. Il cherchait quelque chose à dire maisne trouvait rien de très intelligent. Il finit par soupirer et dire.

-Hamilton te cherche partout. Il dort plus que sur la couverture que t'as utiliser. Bizarre, hein.

SUR TH DEPUIS : 01/11/2014

Seth & Bob

Seth avait beau être un coureur de jupons et de pantalons émérite, il savait accepter un refus lorsqu’il en rencontrait un. Certes, il lui était arrivé d’insister un peu, mais il n’avait jamais porté préjudice à qui que ce soit. La notion de respect et de consentement était très ancrée en lui et, tout voleur, menteur, beau parleur qu’il soit, il ne prenait jamais rien aux autres s’il devait en passer par la violence et la force physique pour assouvir ses envies. Avec tous ses partenaires, quand on lui avait dit « stop », il s’était stoppé. Alors, quand Bob lui avait demandé d’arrêter, il avait arrêté. Il se doutait que la situation était compliquée pour l’homme grenouille. Il ne savait pas à quel point, mais il imaginait qu’une sacrée tempête devait faire rage à l’intérieur de son crâne. Alors il le laissa tranquille, parce qu’on le lui avait demandé et aussi parce que pour le moment, il ne savait pas quoi faire de plus pour lui. Il faudrait laisser du temps au temps, laisser à Bob le temps d’assimiler qu’il valait bien plus qu’il ne le croyait et qu’il pouvait, lui aussi, prétendre à une vie avec des amis et de bonnes choses.
Le trafiquant le regarda s’approcher et haussa les épaules.

- J’sais pas, t’avais l’air motivé avec ton sac et tout.

Il se laissa tapoter l’épaule en souriant et alla chercher deux bières dans son frigo. Ca faisait un moment qu’il n’avait plus bu une goutte d’alcool – sa dernière boisson en date remontait à une semaine avant l’annonce de la mort de Moira, et il avait eu du mal à avaler quelque chose de solide depuis, alors une bière, c’était hors de question. Mais il se sentait suffisamment à l’aise et détendu avec Bob pour avoir envie de boire un verre avec lui, dans la sécurité de son appartement et pas dans un bar où les magnifiques dessins et les grands yeux rouges du mutant pourraient le trahir. Il décapsula les bouteilles et lui en tendit une, avant de pouffer de rire en l’entendant.

- Ah ouais ? Faudra que je revienne vous voir tous les deux bientôt alors.

S’il s’était écouté, il aurait demandé au trappeur s’il pouvait rester chez lui quelques jours, le temps que les choses se tassent et que le choc de l’enterrement passe. Mais il savait aussi que Bob avait besoin de sa retraite au calme, aussi garda-t-il la proposition pour lui, se promettant seulement d’aller le visiter dans les prochains jours.

- Et faut toujours que tu m’apprennes à tirer.

Autant l’homme de sable savait manier les armes à feu, autant l’arbalète de chasse du trappeur lui était totalement inconnue. Il était curieux et assez touche-à-tout, aussi l’idée de pouvoir apprendre à se servir de l’arme l’attirait-elle particulièrement. Et puis, plus il était proche de l’homme-grenouille, mieux il se portait.
Il but une gorgée de sa bière en se disant qu’il allait vraiment falloir qu’il trouve rapidement un moyen de contrer le venin qui suintait de la peau du grand brun taciturne assis en face de lui sur le canapé.

» JACE ✤ I'll be in Rome before you finish saying my name
» (blake) you always build it better the second time around
» (atlas) that boy build coffins.
» (silas, xmas) do you want to build a snowman?

(stv - koraxter) i will build you a rome

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