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  Yours is the face, which makes my body burn (Lorcalachi)

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MessageSujet: Yours is the face, which makes my body burn (Lorcalachi)    Yours is the face, which makes my body burn (Lorcalachi) Icon_minitimeVen 29 Mai 2015 - 22:04

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Malachi remercia les derniers étudiants courageux qui avaient assisté à un de ses derniers cours magistraux du semestre. Son cours remportait un général un certain succès, l’histoire de la mutation étant une matière sensible et assez « à la mode en ce moment », mais avec les vacances de noël qui arrivaient à grand pas, nombreux étaient les étudiants qui désertaient les amphithéâtres mal chauffés pour les centres commerciaux et les cafés. De la bouche des quelques survivants déterminés à rester jusqu’au bout sortait une légère buée blanche, signe que même au bout milieu de l’après midi, il ne devait pas faire plus d’une dizaine de degré dans la pièce. D’ailleurs, Malachi lui-même avait gardé son gros manteau de laine grise et son inénarrable écharpe tricotée, dont les plus folles rumeurs disaient qu’elle lui avait été offerte par la reine d’Angleterre en personne, pour service rendu à la communauté historienne de la couronne. La réalité était moins exotique, mais le mutant ne se lassait pas de l’inventivité de ses étudiants. A la sortie de la classe, il discuta avec un vacciné qui assistait en auditeur libre à ses cours, Alvin : lui n’avait pas loupé un seul de ses cours depuis septembre, et n’hésitait pas à revenir vers lui pour chercher des informations en plus, ou des conseils pour étoffer sa bibliographie. Mais en cette journée froide de décembre, son visage était plus renfermé, son ton inquiet : Alvin avait repéré plusieurs chasseurs habillés en policiers qui tournaient dans l’enceinte de l’université. Malachi haussa les épaules, se voulant rassurant pour son ami : il n’était pas dépisté et, pour ce qu’il en savait, les chasseurs du comté ne savaient pas pour sa mutation. Il lui suffisait de faire profil bas et de ne pas trop trainer sur le chemin du retour chez lui, et il s’en sortirait sans trop de peine. Malgré son ton réconfortant, il savait néanmoins qu’il était sur la sellette : son cours le plus connu était particulièrement controversé, notamment dans ses prises de position pro mutantes. Si le doyen de la faculté le considérait tout au plus comme un passionné de la question, quelques aux professeurs s’interrogeaient sur son niveau d’implication dans la cause, et sur le contenu de ses recherches : cherchait il à identifier les mutants pour mieux les protéger, ou les traquer ? les deux possibilités étaient tout aussi plausibles, mais lui seul savait sur le campus, en dehors de quelques élèves mutants qu’il avaient pris sous son aile et de Clarke, sa collègue d’histoire. Il comptait fermement ne pas élargir le cercle des sachants ici.

Alvin ayant disposé, il avait rassemblé ses feuilles de cours dans son sac besace, et était sorti de la classe en réprimant un frisson : s’il faisait à peine chaud dans la pièce, le froid de l’extérieur lui mordait en revanche clairement le bout des doigts qu’il fourra instantanément dans ses poches, et de ses oreilles qui ne tarderaient pas à virer au rouge vif. Il pouvait supporter des semaines de pluie sans rechigner, anglais oblige, mais son indice de résistance au froid était peu élevé. Il pressa le pas entre les bâtiments pour se diriger vers la bibliothèque universitaire : Il était encore tôt dans l’après midi, son manoir serait probablement vide de ses invités, et Viktor devait être à la clinique. Il serait bien mieux au chaud dans un fauteuil confortable de la bibliothèque à étudier que n’importe où ailleurs. Il avançait toujours, son regard courant distraitement sur les visages emmitouflés des étudiants et les uniformes sombres des « agents de sécurité ». Il guettait discrètement la moindre variation émotionnelle de ces derniers à son approche, les saluant poliment en passant son chemin. La politesse était un passe-droit exceptionnel, et un sourire cordial ouvrait toutes les portes, quand on savait s’y prendre. Le mutant passa donc devant les chasseurs incognito, à son grand soulagement. Il s’arrêta quelques dizaines de mètres plus loin pour vérifier ses messages sur son téléphone portable. Du coin de l’œil, il repéra quelque chose qui lui fit redresser brusquement la tête, puis plisser les yeux : une aura éclatante, éblouissante même, détonnait dans la masse des émotions amorphes et paresseuses des autres passants : ça crachotait, rebondissait dans la poitrine de son détenteur, avec une sorte de mélange de bleu et de mauve qui ne présageait rien de bon : le jeune homme qu’il avait repéré avait peur. Il paniquait totalement, et Malachi ne savait pas encore pourquoi …

- Seigneur …

Il n’eut pas besoin d’être fin limier pour deviner la nature du jeune homme qu’il ne connaissait ni d’Adam ni d’Eve : il se tenait au milieu de la foule, immobile, exorbité, les pieds vaguement écartés et les paumes de main tournées vers le ciel, tremblante. Il avait tout l’air d’un jeune mutant en perte de contrôle. Malachi jeta un coup d’œil inquiet aux policiers qui leur tournaient le dos :ils pourraient tirer à vue sur le gamin s’il déclenchait son don. Il fallait qu’il agisse, et vite, avant que le jeune se retrouve avec une balle dans le crâne. Bousculant une étudiante au passage, il fonça d’un pas nerveux vers le jeune mutant pour l’empoigner par le bras et le tirer à l’intérieur du premier bâtiment, non sans un regard sur son aura : les explications attendraient, pour le moment, il lui fallait le mettre hors de vue des hunters. Il semblait sur le point d’exploser dans la seconde …


Dernière édition par Malachi Porter le Mar 2 Juin 2015 - 23:02, édité 1 fois
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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: Yours is the face, which makes my body burn (Lorcalachi)    Yours is the face, which makes my body burn (Lorcalachi) Icon_minitimeSam 30 Mai 2015 - 23:07

Depuis la fête des fondateurs et l’attentat de l’hôtel de ville, Radcliff semblait être entrée dans un monde parallèle où la terreur régnait en maître sur ses habitants. Pourtant, il n’y avait pas grand-chose qui avait changé … En apparence. Mis à pars le couvre-feu, mesure officielle prise par les autorités, et le contrôle des entrées et sorties de la ville, la vie avait continué comme si de rien n’était. Les gens normaux étaient retournés vaquer à leurs occupations habituelles, métro, boulot, dodo. Et les autres s’étaient vus plongés dans l’angoisse, pris au piège dans cette ville où la menace n’avait jamais été si claire. Les autres, c'est-à-dire les transmutants, tous ceux qui n’étaient pas assez humains aux yeux de Thaddeus Lancaster, et qu’il pouvait enfin traquer comme il le souhaitait grâce à cette merveilleuse excuse qu’était l’attentat de novembre. Juste un couvre-feu et des contrôles à la périphérie de la ville, hein ? Mais soudain les forces de l’ordre semblaient s’être multipliées et on ne pouvait plus faire un pas en ville sans tomber sur un policier en uniforme, la main nonchalamment posée sur son arme de service. Ceux qui n’avaient rien à se reprocher pouvaient circuler en toute tranquillité. Et les transmutants, qui n’avaient rien non plus à se reprocher, devaient se terrer encore plus profondément qu’avant, alors que ça n’avait jamais été la joie pour eux à Radcliff. Lorcan ne s’était jamais autant senti différent que depuis que les nouvelles mesures de sécurité avaient été instaurées en ville, et il se doutait qu’il n’était pas le seul. Pourtant, il était bel et bien seul dans cette épreuve, plus seul que jamais. Si à un moment il avait eu Salomé, avec qui il pouvait partager ses peurs et se remonter le moral mutuellement, ce n’était plus le cas … La fête des fondateurs avait détruit tout ce en quoi il tenait. Ses amitiés, sa relative sécurité … Même le faible contrôle qu’il avait eu sur ses pouvoirs semblait s’être envolé. Il ne savait pas si c’était du à l’atmosphère tendue qui régnait un peu partout, mais il se sentait constamment sous pression depuis la fête, et il devait faire des efforts constants pour contenir ses dons. S’il s’était écouté, il serait resté terré au fond de son appartement en attendant que l’orage passe, mais il pouvait difficilement passer les prochains mois ainsi, même s’il en mourait d’envie.

Aujourd’hui, il s’était forcé à aller à la fac. Hier, et toute la semaine précédente si on regardait bien, il avait allègrement fait sauter les cours, mais son père l’avait surpris en ville à un moment où il aurait du se trouver à l’université, et il avait du rentrer fissa dans le droit chemin comme le gamin bien obéissant qu’il essayait encore de paraître. Il avait été complètement con d’oublier que si des hunters pouvaient sillonner la ville à toutes heures, il finirait par y croiser son père … Maintenant, il fallait juste espérer qu’il ne le verrait pas à l’université. Lorcan avait baissé les yeux en voyant les prétendus flics qui déambulaient jusqu’ici, mal à l’aise, et il s’était fondu dans la masse des étudiants en priant pour ne pas reconnaître un seul hunter – et surtout pour ne pas être reconnu de l’un d’entre eux. Mais leur présence sur le campus l’avait hanté toute la journée, et il n’avait pas réussi à se concentrer le moins du monde sur ses cours. Il avait l’impression d’avoir toujours un hunter derrière son dos, quoi qu’il fasse, et cette paranoïa l’avait plongé dans une angoisse sans nom qui avait augmenté au fil des heures. Il sentait son cœur battre dans sa poitrine à un rythme effréné, et il avait une conscience presque douloureuse de tous les étudiants qui l’entouraient. Comme s’il entendait, chez eux aussi, le sang qui pulsait dans leurs veines à chaque battement de cœur … Il ignorait si c’était un effet de son imagination ou si c’était réel, à ce stade il ne cherchait plus à démêler le vrai du faux. Il essayait juste de se contenir. Il n’arrivait pas à ignorer la chaleur intense qui se dégageait de tous ces corps entassés dans l’amphithéâtre, il transpirait alors que tout le monde semblait souffrir du froid des salles mal chauffées. Quand le dernier cours s’acheva, il aurait voulu courir au-dehors pour se soustraire à cette vague d’êtres massés autour de lui, mais il n’y parvint même pas. Ses jambes refusaient de le porter, le tambour dans sa tête avait augmenté de cadence au point qu’il n’arrivait plus à réfléchir correctement. Ses mains tremblaient, il haletait, et il devait faire des efforts qui lui semblaient surhumains pour simplement se lever et marcher. Il ne sut pas comment il parvenait à l’extérieur, sans doute porté par le mouvement des autres étudiants, mais dès qu’il réalisa qu’il était dehors, il voulut faire demi-tour. Les hunters étaient là, quelque part, prêts à le tuer s’il faisait le moindre geste déplacé … Et il ne savait plus comment se contenir. Figé au milieu des autres élèves, il sentit l’onde destructrice monter en lui, irrépressible, et il lutta pour la réfréner, mais la panique avait pris le contrôle de tout son être et il ne pouvait plus rien faire, plus rien …

On le prit soudain par le bras et il fut tiré de force vers un bâtiment. « Non ! J’ai rien fait, laissez-moi ! » Pitoyables protestations, prononcées d’une voix à peine audible, qui ne seraient d’aucun secours face au hunter qui l’entraînait toujours à l’intérieur. Il ne pouvait même pas se débattre, tous les mouvements qui n’étaient pas automatiques pouvaient déclencher l’explosion, il en était si convaincu qu’il préféra soudain que l’homme lui mette une balle dans le crâne une bonne fois pour toutes. Une fois à l’intérieur, il repoussa faiblement le hunter. « Me touchez pas … Me touchez pas. » Mais sa main entra en contact avec les doigts de l’homme, et sa chaleur le brûla comme une flamme. Avec un gémissement, il sentit ses pouvoirs se concentrer sur ce bout de peau dénudée, affluer avec violence et heurter l’homme comme un raz de marée. Avec horreur, Lorcan vit le sang se mettre à couler de son nez, et il recula d’un pas chancelant, brisant le contact. Il avait signé son arrêt de mort et il n’était même pas en état de fuir.
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MessageSujet: Re: Yours is the face, which makes my body burn (Lorcalachi)    Yours is the face, which makes my body burn (Lorcalachi) Icon_minitimeMer 3 Juin 2015 - 0:20

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|►Malachi n’avait pas eu le temps de faire dans la dentelle. D’habitude, quand il rencontrait un jeune mutant, il faisait en sorte que la première impression soit bonne, sereine. Il aimait apparaitre comme une sorte de grand frère, un protecteur, quelqu’un de confiance auprès de qui on pouvait s’épancher. Sauf que voilà, la décontraction et la bonhommie étaient des luxes qu’il ne pouvait pas se permettre là, maintenant, tout de suite. Ce qu’il fallait, ce qu’il devait faire, c’était l’attirer hors de portée de regard des chasseurs, quoi qu’il en coute. Etonnement, le jeune mutant ne se débattit qu’à peine, couinant quelques protestations à peine sérieuses. Il semblait épuisé et terrorisé, Mal’ n’avait même pas besoin de scruter l’aura du jeune homme pour en être assuré, il le voyait simplement sur son visage. Alors qu’il fermait la porte de la salle de classe d’un coup de talon, il entendit le mutant l’intimer de ne pas s’approcher, de ne pas le toucher. Trop tard.

Il n’avait pourtant pas fait de grand geste, simplement sa main effleura les doigts du mutant en face de lui, et l’effet fut fulgurant : il sentit une intense chaleur, comme il n’en avait jamais ressenti auparavant, émaner du bout des doigts du jeune homme pour lui traverser tout le corps. Il avait déjà été électrocuté une fois, par accident, mais la sensation était totalement différente : la chaleur venait d’à l’Intérieur de son corps, comme si son sang bouillonnait, littéralement. Ça lui donnait envie de se gratter, furieusement, de se racler la peau jusqu’à atteindre ses veines et pouvoir vider la lave en fusion qui rampait à l’intérieur. C’était entre la douleur et l’inconfort extrême, la sensation était vraiment étrange et inquiétante. Au prix d’un certain effort, il réussit à rompre le contact avec le mutant. A moins que ce soit l’autre qui ait réussi à le lacher, il ne savait pas trop. Instinctivement, il porta ses doigts à son nez, palpant sous ses narines pour récolter un peu de sang. Il haussa un sourcil interrogateur vers le jeune homme : c’était donc ça qu’il savait faire ? Pas étonnant qu’il craigne de déclencher son don en public, combien de personnes pouvait il toucher avec ça ? Avec quelle intensité ? Il avait l’intuition qu’il n’avait goutée qu’à un minuscule échantillon des capacités du garçon. Il articula doucement, mais fermement :

- Tu ne Bouges pas.

Il saisit une chaise, et bloqua la poignée de la porte avec : si quelqu’un essayait d’entrée, ils auraient le temps de fuir par une fenêtre. Il se retourna ensuite vers le jeune mutant. Il inspira profondément :

- Je ne te veux aucun mal. Je suis là pour t’aider.

Oui, bon, vu de l’extérieur, il était conscient qu’il n’avait pas l’air très crédible. Mais il avait fait avec les moyens du bord, et surtout, dans les circonstances du moment. Il s’approchait de Lorcan d’un pas lent, calme, tendant les mains devant lui, les paumes ouvertes, continuant d’une voix posée :

- Je ne suis pas armé. Je n’ai pas peur. Ni de toi, ni de ce que tu fais. Tu vas te calmer, progressivement, et quand je toucherais tes bras, il ne m’arrivera rien, je le sais. Parce que tu n’es pas un danger.


Il visualisait déjà l’aura émotionnel du jeune homme, chargée d’appréhension et de stress. D’inquiétude aussi. Il aurait du mal à tout effacer, tout de suite, et le contrecoup serait trop dur pour le jeune mutant instable. Alors il se contenta d’envoyer plusieurs vagues d’apaisement à ce dernier. Il ne touchait pas aux émotions présentes, mais en renvoyait d’autres, plus positives. C’était moins agressifs, moins intrusifs, et il espérait que le mutant comprendrait qu’il était, lui aussi, de son coté. Il avançait toujours, lentement, pour se retrouver en face de Lorcan, ses mains à quelques centimètres des bras nus du jeune homme :

- Je sais que je ne crains rien. Tu n’as rien à craindre non plus.

Sans aucune crainte, il posa ses doigts sur la peau de Lorcan, sans ciller. Il était conscient des risques, bien sur, mais il n’avait pas le temps de développer une plaidoirie plus élaborée. Il devait calmer le jeune mutant vite, très vite, avant que les hunters se doutent de quoi que ce soit. Et à tout prendre, il préférait que ce dernier use son trop plein d’énergie et de pouvoir sur lui, plutôt que sur un innocent…
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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: Yours is the face, which makes my body burn (Lorcalachi)    Yours is the face, which makes my body burn (Lorcalachi) Icon_minitimeMer 10 Juin 2015 - 20:38

Des hunters, Lorcan en connaissait des dizaines, et ce depuis tout petit. Mais celui qui lui faisait face ne lui disait rien, il ne se souvenait pas de l’avoir déjà croisé où que ce soit. Pourtant cela ne signifiait pas grand-chose, et le problème restait entier : Lorcan venait de se trahir devant l’un d’eux et il ne tarderait pas à en subir les conséquences. La terreur lui serrait le ventre, et il avait le cœur au bord des lèvres, mais au moins, avoir touché l’homme l’avait délivré d’un peu de son fardeau, il se sentait moins proche du précipice. C’était toujours ainsi, il suffisait qu’il laisse échapper un peu de cette énergie destructrice que son pouvoir représentait pour aller tout de suite un peu mieux … Même si généralement, c’était sur lui-même qu’il agissait, et le sang qu’il crachait ensuite ne lui laissait grande illusion sur ce que "mieux" pouvait signifier. Cette fois, c’était le hunter qui avait fait les frais de son pouvoir, et Lorcan ignorait parfaitement ce qu’il avait pu lui infliger. Allait-il s’effondrer sous le coup d’une hémorragie interne ? Il le fixait avec horreur, mais visiblement le mal ne semblait pas très profond, mis à part le saignement de nez, l’homme semblait aller très bien. Trop bien même. « Tu ne bouges pas. » L’ordre ne fut pas donné aussi sèchement qu’on eut pu l’attendre, mais il était sans équivoque. Il avait du tomber sur un de ces hunters qui aimaient s’amuser avec leur victime avant de la descendre. Un taré comme il avait déjà pu en rencontrer lors des grandes réunions de famille … Génial, vraiment. Il ne manquait plus que ça. Lorcan pensa avec amertume qu’il aurait peut-être du révéler sa mutation à Aspen et accepter avec résignation qu’elle lui impose le châtiment familial habituel, cela aurait été plus expéditif que ce qui s’annonçait ici et maintenant avec ce hunter inconnu au bataillon.  

Lorcan ne se faisait pas beaucoup d’illusion sur ses chances de fuite, et il regarda le hunter bloquer la porte avec une chaise. Instinctivement, il rechercha tout de même une autre issue pour s’enfuir, et mémorisa le mécanisme d’ouverture des fenêtres. Un vieux réflexe qui ne lui servirait à rien, même s’il était excellent à la course, il s’effondrerait avant d’avoir fait dix mètres et l’homme n’aurait qu’à le faucher dans le dos … Il n’allait pas assez bien pour défendre sa peau. « Je ne te veux aucun mal. Je suis là pour t’aider. » Un rictus s’afficha sur les lèvres de Lorcan. « Ouais, c’est clair. » Ironisa-t-il, toujours sans bouger. L’homme par contre commença à avancer vers lui, comme il l’aurait fait avec une bête féroce, prudemment. Et Lorcan sentit son rythme cardiaque augmenter d’encore un cran. Un vrai vicieux, celui-là. Ceux qui voulaient amadouer leur victime étaient les pires, pas de chance d’être tombé dessus ! « Je ne suis pas armé. Je n’ai pas peur. Ni de toi, ni de ce que tu fais. Tu vas te calmer, progressivement, et quand je toucherais tes bras, il ne m’arrivera rien, je le sais. Parce que tu n’es pas un danger. » Lorcan fronça les sourcils, luttant contre une furieuse envie de le croire et de baisser sa garde. Il savait comment ça marchait, bon sang ! S’il se laissait avoir, il serait le plus grand naïf que la terre ait porté. Mais son esprit semblait enclin à se rendre, ce que sa raison combattait avec force. Et lui, au milieu de tout ça, sentit ses pouvoirs enfler à nouveau en même temps que son malaise et sa peur. « Vous vous foutez de moi ? » Cracha-t-il violemment. S’il n’était pas encore un danger, il allait le devenir très vite. « Ne me touchez pas, ou ce sera pire encore. » Le mit-il en garde, mais sans effet visiblement. Le hunter continuait d’avancer inexorablement, de son pas lent et calculé. Mais alors que Lorcan aurait du rassembler toutes ses forces, ainsi que tout son instinct de survie pour fuir ou se défendre, il sentit sa peur diminuer légèrement. Cet homme n’était pas si impressionnant que ça, finalement … Et un léger espoir semblait poindre en lui, comme si les choses pouvaient réellement s’arranger.

« Je sais que je ne crains rien. Tu n’as rien à craindre non plus. » Et il posa ses mains sur sa peau, comme ça. Rien ne se passa, bien entendu : Lorcan faisait un effort monstrueux pour retenir ses pouvoirs, poussé par une envie que tout se passe bien. Mais le fait que l’homme l’ait touché malgré ses mises en garde lui mis la puce à l’oreille. Et cet espoir qui continuait de grandir en lui, reléguant sa peur au second plan … Tout ceci était bien trop bizarre. « Qu’est-ce que vous me faites ? Arrêtez ça, je suis pas votre jouet ! » Il venait de comprendre, soudain. Cet homme n’était pas un hunter, mais un mutant. Et il était en train de le manipuler allègrement ! La colère supplanta soudain le reste, ainsi qu’un léger dégoût qu’un mutant puisse utiliser ses pouvoirs sur lui. Il lui saisit soudainement les poignets et laissa libre cours à ses pouvoirs, qui explosèrent une nouvelle fois, faisant bouillir le sang de l’homme dans ses veines. Pendant ce qui lui sembla une éternité, Lorcan le regarda en jouissant pleinement de cette sensation, mais le tout ne prit que quelques secondes, et quand il réalisa son geste, il rompit brutalement le contact. « Vous êtes complètement taré ! Vous voulez crever ou quoi ? Ne me touchez plus, okay ? Et ne venez plus vous immiscer dans ma tête. Je suis pas open bar ! » La honte d’avoir savouré l’utilisation de ses pouvoirs faisait maintenant concurrence à la colère. « Mais vous êtes qui ? »
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MessageSujet: Re: Yours is the face, which makes my body burn (Lorcalachi)    Yours is the face, which makes my body burn (Lorcalachi) Icon_minitimeDim 14 Juin 2015 - 20:05

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|► Malachi n’avait jamais fait face à un vrai hémokinésiste. Bien sur, il en avait entendu parler, et savait qu’ils existaient, parmi tant d’autres types de mutants. Simplement, il n’avait jamais assisté à l’utilisation de leur pouvoir, et encore moins sur lui-même. Il aurait trouvé ça tout à fait passionnant, si les circonstances n’étaient pas celles qu’elles étaient. Il ne rechignait jamais à se voir appliquer d’autres pouvoirs sur lui-même, aussi déplaisant que cela fut. C’était sa curiosité de chercheur, et d’être humain mutant aussi, qui le poussait à subir ces dons pour mieux envisager les conséquences du sien sur les autres. Une fois l’espace sécurisé, il s’était rapproché du jeune mutant qui se tenait sur ses gardes, le fixant avec un regard de bête acculée. De toute évidence, il n’avait pas compris qu’il était dans son camp, qu’il était là pour l’aider : pas étonnant, avec la douzaine d’hunters sur le campus, il y avait plus de chance de croiser un ennemi qu’un membre de son espèce. Les réponses du jeune homme se faisaient cinglantes, bravaches, malgré son ton bien plus hésitant. Sa voix tremblait même parfois, sans que Mal ne puisse déterminer si cela fut à cause de la peur ou de la tension de son don. Ses premières paroles, classiques, procédurières, ne suffirent pas à apaiser le mutant. Pire encore, il voyait l’aura de ce dernier se gonfler comme un chat en colère, sur le point de se jeter toutes griffes dehors sur son visage. Il voulait pourtant l’aider, et uniquement l’aider, malheureusement il avait appris que le plus souvent, les jeunes mutants étaient les plus durs à rassurer, et surtout à convaincre. Pour peu qu’ils aient en plus quelques anti mutants dans leur entourage proche, ça devenait vite ingérable.

Il avait réussi, à force de cajolerie mentale, à calmer légèrement les émotions contradictoires de Lorcan. Il le savait parce qu’il le voyait à la fois sur son visage et dans la boule de lumière qu’il visualisait dans sa poitrine. Il y était presque, vraiment, il était à peu près sur de pouvoir le toucher sans que ce dernier ne déclenche son pouvoir, et ce serait un premier pas. il avait les mains sur les avant bras de Lorcan quand il vit soudain l’aura de ce dernier se cabrer et s’affoler dans sa poitrine pour s’assombrir brusquement : il avait du se passer quelque chose dans la tête du mutant qui le mit dans une colère noire, noire comme son aura. Malachi n’eut pas le temps de rendre au jeune homme son espace vital que celui-ci lui saisit les poignets, activant son pouvoir plein but. A cet instant, le motiopathe eut l’impression que son cerveau allait exploser dans sa boite crânienne comme une barquette d’aluminium dans un micro onde. Il entendant le bruit assourdissant de son sang battant contre ses tympans, et avait l’impression qu’il se dissolvait, à la manière d’un marshmallow embroché que l’on met au feu. Il serra les dents pour ne pas crier, malgré la douleur insoutenable, mais n’eut pas la force de rester debout : il tomba sur un genou, puis l’autre, sa prothèse protestant dans un bruit mat, alors qu’il se tenait la tête entre ses mains. La veine qui traversait son front était dangereusement apparente, menaçant d’exploser à tout moment. Il n’avait même pas eu le temps de répondre aux questions de Lorcan, mais sa peau, sa langue lui brulait tellement qu’il se sentait incapable de répondre. Cela durait quelques secondes que Malachi vécut comme de longues minutes avant que l’hémokinésiste le lâche enfin, et que la douleur se dissipe progressivement. Quelques secondes de plus et il en était persuadé, il explosait comme un pop corn.

Etonnamment, malgré sa respiration sifflant et les marques de brulure sur ses poignets, le professeur releva la tête vers l’autre mutant avec un petit sourire, reprenant son souffle avant de lui répondre.

- Prodigieux, c’est prodigieux, quelle force …. Ça va mieux ?

De toute évidence, ça allait mieux pour Lorcan que pour lui. Il s’appuya sur sa jambe en métal pour se redresser maladroitement, s’appuyant ensuite contre un bureau pour ne pas rechuter. Il avait un peu la tête qui lui tournait, mais ce n’était même pas comparable à ce qu’il venait de vivre. Il sortit un mouchoir en tissu de sa poche pour s’éponger rapidement le front.

- Tu pardonneras mon comportement cavalier, mais il fallait que l’on s’éloigne au plus vite de l’extérieur, il y avait 2 chasseurs à quelques mètres, et j’ai eu peur qu’ils s’en prennent à toi sans autre forme de procès… D’habitude, je préviens toujours les gens que je vais utiliser mon don sur eux, et surtout je leur demande l’autorisation, sinon ça peut être vaguement déstabilisant *il secoua la tête avec un air contrit, comme si tout cela était principalement ça faute* J’aurais surement du me présenter avant tout. Je m’appelle Malachi, je suis motiopathe, j’aide les gens à gérer leurs émotions. C’est très pratique pour les mutants avec des dons aussi puissants que le tien, qui se déclenchent sous l’effet du stress ou de la peur. Et toi, comment tu t’appelles ?

Alors qu’il posait la question, il lui tendait la main, pour serrer la sienne : était il donc si peu rancunier, ou totalement fou ?

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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: Yours is the face, which makes my body burn (Lorcalachi)    Yours is the face, which makes my body burn (Lorcalachi) Icon_minitimeSam 27 Juin 2015 - 14:08

Lorcan avait rarement laissé s’exprimer ses pouvoirs avec autant de liberté qu’il venait de le faire sur cet homme. Il avait été éduqué pour croire que les mutants étaient des monstres et que leurs pouvoirs étaient des abominations hors nature. Quand il voyait ce dont il était capable, il n’avait pas à beaucoup se forcer pour y croire … Quel genre de personne pouvait agir sur le sang de quelqu’un d’autre ? Quel genre de personne pouvait regarder un homme souffrir de cette façon et en prendre du plaisir ? Il fallait bien se l’avouer : après avoir compris qu’il se faisait manipuler, Lorcan avait volontairement fait déferler ses pouvoirs sur l’homme, et le voir tomber à terre en proie à une douleur que Lorcan pouvait presque sentir, ça avait été … jouissif. Il ne pouvait même pas se cacher derrière l’excuse que ses pouvoirs en étaient la cause : même si c’était un soulagement purement physique que de les utiliser, il y avait eu un côté malsain qu’il ne devait à personne d’autre qu’à lui. Parce que cet homme était un monstre tout comme lui, et qu’il s’était servi de ses pouvoirs sur lui également, sans rien demander, en douce. Œil pour œil, dent pour dent. Avec les mutants, c’était la seule façon d’agir … C’était ce que son père lui avait fait rentrer dans le crâne et ce genre de précepte ne s’effaçait pas si facilement.

Le dégoût laissa un goût amer dans la bouche de Lorcan, et il recula de quelques pas pour s’éloigner de l’homme, tandis que celui-ci se relevait péniblement. Ca n’avait rien à voir avec ce que son père lui avait enseigné. S’il avait été un vrai hunter, il se serait battu avec des armes plus nobles plutôt qu’en utilisant ce pouvoir immonde. « Prodigieux, c’est prodigieux, quelle force …. Ça va mieux ? » Lorcan fut tiré de ses sombres pensées par l’exclamation enthousiaste de l’homme, et il le regarda avec stupéfaction. Il jeta même un regard autour d’eux pour vérifier qu’ils étaient bien seuls, que l’homme ne pouvait pas s’adresser à quelqu’un d’autre … Etait-il réellement en train de s’extasier sur ce qu’il venait de lui faire subir ? Lorcan le regarda avec un air soupçonneux, comme s’il craignait de lui avoir fait perdre la raison. Il ne pouvait pas envisager qu’un homme sain d’esprit se réjouisse d’un tel traitement, même quelqu’un qui n’aurait pas ressenti de dégoût face à ce genre de mutation ne pouvait pas sincèrement apprécier de sentir son sang bouillir dans ses veines. « Vous êtes carrément dingue. Ca va beaucoup mieux, vous voulez des remerciements ? » Lorcan était toujours aussi tranchant, sur la défensive. Il n’avait pas l’intention de baisser sa garde devant ce fou, malgré son comportement si … exceptionnellement avenant.  

« Tu pardonneras mon comportement cavalier … » Sous les yeux ébahis de Lorcan, l’homme se lança dans un grand discours sur la façon dont il abordait habituellement les mutants. De tout ce blabla, Lorcan ne retint que deux choses : le prénom de l’homme, et son pouvoir. Les motiopathes, comme il l’avait appris, pouvaient être des mutants puissants, dont les capacités devenaient presque indétectables quand elles étaient maîtrisées. Si Lorcan s’était rendu compte que quelque chose clochait, c’était sans doute uniquement parce que ce Malachi avait du agir dans la précipitation pour l’empêcher d’exploser en public. Un détail qui ne fit naître aucune reconnaissance en lui : son dégoût pour les mutants l’emportait sur la peur, déjà presque disparue, d’avoir été au bord de l’explosion devant des hunters. Il n’avait pas la sensation d’avoir été sauvé, mais d’avoir été un cobaye pour un genre de savant fou à la mode mutante, et tous ses instincts se rebellaient à cette idée. « Et toi, comment tu t’appelles ? » Instinctivement, Lorcan recula encore d’un pas quand Malachi tendit la main vers lui. « Ca vous a tant plu que vous êtes déjà prêt à recommencer l’expérience ? » Fit-il en considérant cette main tendue, cette offre de paix. Il n’avait pas l’habitude de se comporter en personne normale avec des mutants, et rien dans cette situation ne l’engageait à se détendre. Il leva les yeux au ciel, excédé. « Je m’appelle Lorcan, et si vous me touchez encore, vous risquez de trouver ça bien moins prodigieux, je vous le garanti. Vous êtes peut-être très familier avec vos propres … trucs, mais pas moi. Vous n’avez pas l’air de bien vous rendre compte de ce que je peux vous faire. » Il reposa ses yeux sur la main de Malachi, toujours tendue vers lui, et il inspira profondément. Comme il l’avait fait sur Noeh lors de la fête des fondateurs – ce qui lui avait valu la perte irrémédiable de l’amitié de Salomé – il poussa mentalement sur son bras, qui fut repoussé en arrière. Il n’y avait que ça qu’il savait faire à peu près correctement : prendre le contrôle sur le sang pour imposer un mouvement à la chair tout autour. Ce n’était pas impressionnant, mais le message devrait être clair : il ne voulait pas de l’offre de paix de ce mutant. « C’est louable à vous de demander la permission avant de manipuler les gens, y’en a vraiment qui aiment ça ? Que vous puissiez entrer en eux comme dans un moulin pour traficoter ce que vous voulez ? Déstabilisant, ouais, si peu … » Il soupira et essaya de se détendre, ça ne servait à rien de faire étalage de sa haine des mutants devant ce type, il n’était pas en bonne position pour ça. « Vous êtes prof ici, c’est ça ? Au milieu des hunters et tout ça ? »
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MessageSujet: Re: Yours is the face, which makes my body burn (Lorcalachi)    Yours is the face, which makes my body burn (Lorcalachi) Icon_minitimeLun 29 Juin 2015 - 23:38

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Alléluya, il parlait ! pendant un moment, Malachi avait songé à un mutant d’origine étrangère, au regard du peu de mots qu’ils avaient échangé, et de l’air hésitant du jeune homme. Mais non, il parlait l’anglais à la perfection, et même avec un sarcasme clairement perceptible. Il était encore sur la défensive, c’était évident. Dans son aura, Malachi pouvait percevoir des variations, des changements sans pouvoir déterminer à quelles émotions les rattacher : de la peur ? de la méfiance ? Ou peut être refoulait il un certain soulagement de ne pas l’avoir tué sans le vouloir. Il ne connaissait pas suffisamment l’individu en face de lui pour en être totalement sur. Déjà, il traitait de dingue, mais ça, le professeur avait pris l’habitude : les gens étaient tellement habitués à l’agressivité, à la défiance dans les rapports humains que le pacifisme et la bienveillance devenaient automatiquement suspect. Il savait qu’il fallait parfois longtemps pour que les autres comprennent qu’il était simplement comme ça : bien intentionné. Il n’avait pas beaucoup d’agressivité en lui, vraiment, il était vraiment, vraiment difficile de le mettre en colère. Et ce n’était pas les quelques provocations d’un jeune homme tout juste sorti de l’adolescence qui le feraient sortir de ses gonds. Il haussa alors simplement les épaules avec un sourire tranquille, alors qu’il frottait le rebord de sa narine pour ôter les dernières traces de sang :

- Je n’en demanderai pas temps. Je suis juste content d’avoir pu t’aider.

Finalement, le jeune mutant … Hémokinésiste, probablement, le dévisagea avec une expression proche de l’horreur alors qu’il lui indiquait la nature de son propre don, et s’expliquait sur sa manière de procéder. Il haussa un sourcil alors que ce dernier lui avoyait à nouveau dessus : avait il déjà rencontré un congénère avec les mêmes capacités que lui, mais sui les utilisaient de manière moins… tendres ? Les motiopathes étaient rares, très rares même, et il arrivait souvent qu’on les confonde avec les empathes. Leur existence suscitait mille questionnements, et autant de rumeurs et de fantasmes : on faisait d’eux des êtres manipulateurs, promptes à transformer leur entourage en une horde de zombies à leur merci. Malachi ne niait pas qu’il en soit capable, simplement il n’imaginait pas un seul instant en avoir envie. Il portait son don comme un cadeau, offert par la génétique pour qu’il fasse le bien autour de lui, pas pour se positionner en être supérieur et invincible. Il n’y avait bien que les chasseurs pour penser à des inepties pareilles.

Le nom du jeune homme, suivit de menaces à peine voilées, lui dit vaguement quelque chose. Il avait une excellente mémoire, et était sur d’avoir croisé ce prénom sur un papier, quelque part, mais il lisait tellement de choses, articles, rapports, fiches d’informations, qu’il peinait à retrouver la source de ce ressenti.

- Lorcan, Lorcan … C’est original comme nom, ça me dit quelque chose, vraiment… Pourquoi ai-je l’impression de l’avoir déjà lu quelque part…

Il sentit son bras devenir incroyablement lourd, avec une sensation entre celle du membre engourdi et celle d’une grosse crampe, et ne put faire autrement que de le ranger bien serré contre son corps. Il était sur que ce n’était pas une réaction naturelle, mais que cela venait bien de Lorcan. Il avait litteralement forcé le sang à refluer de son bras pour le repousser, c’était d’une puissance remarquable. Pouvait il faire ça sur tout un corps ? sur les organes ? Tant de questions qu’il aurait aimé lui poser, mais apparemment, c’était plutôt à lui de donner des réponses :

- Etonnement, oui. Dernièrement, j’ai aidé une amie claustrophobe enfermée dans un ascenseur. J’ai apaisé ses craintes pour l’éviter de se blesser à cause de la panique. Les dépressifs et les personnes endeuillées y voient parfois une façon de se souvenir qu’ils sont encore Capables de ressentir autre chose que de la peine, de la tristesse ou du désespoir. Même si c’est factice et temporaire, ils savent qu’ils ont encore ça en eux.


Il avait pris des cas extrêmes, et pourtant, un bon nombre des connaissances du motiopathe se laissait « apprivoiser » avec grand plaisir : il était un anxiolytique efficace et peu couteux, une oreille attentive et permettait souvent à ses amis de vider leurs sacs sans craindre les débordements émotionnels. Il prenait garde à ne pas créer de dépendance sur ses sujets, et il précisait toujours que les émotions qu’il créait n’étaient jamais totalement réelles, mais bien un écho, une amplification d’émotions enfouies. Il n’inventait rien de toute pièce, il ne faisait que moduler, et c’était déjà énorme. Il réprima l’envie de rassurer « magiquement », ne voulant pas lui donner raison sur ce point. Il devait le convaincre à l’ancienne, avec des mots et des arguments. Il acquiesça à sa dernière question d’un geste de la tête :

- Je suis surtout prof au milieu des élèves, mais il est vrai que les chasseurs sont de plus en plus … présents, sur le campus. C’est d’ailleurs pour cette raison que je suis d’autant plus souvent à l’université. Les mutants d’âge mur maitrisent souvent relativement bien leurs capacités, alors que les étudiants sont parfois encore sous l’influence d’hormones rendant leurs dons instables, et donc potentiellement visibles. Alors quand l’un d’eux sent qu’il est en train de « basculer », il peut venir me voir. Au mieux je peux le calmer, au pire … Je le ramène chez lui, ou dans un lieu sur si la demeure de ses parents ne l’est pas.

Le cas était tragique, mais pas impossible : il avait bien du « adopter » Bo Rosembaum parce que son père, politicien, était plutôt pro Thaddéus, et qu’il ne voulait plus rien avoir à faire avec sa fille. Et quand le rejeton venait d’une famille de hunters, c’était souvent encore pire…

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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: Yours is the face, which makes my body burn (Lorcalachi)    Yours is the face, which makes my body burn (Lorcalachi) Icon_minitimeJeu 23 Juil 2015 - 20:45

« Je n’en demanderai pas tant. Je suis juste content d’avoir pu t’aider. » Lorcan plissa les lèvres dans une moue méprisante à ces paroles, n’en croyant pas un mot. Et même s’il les croyait, même s’il pouvait imaginer qu’un mutant motiopathe veuille uniquement l’aider sans rien demander en retour … Il en était trop dégoûté encore pour y voir le moindre bénéfice. Non, il n’allait certes pas le remercier et il était bien content que l’autre ne le lui demande pas. Il aurait voulu pouvoir se dire qu’il n’avait pas eu besoin de lui, qu’il s’en serait très bien sorti tout seul, mais c’était un mensonge et il le savait. Sans Malachi, il aurait explosé devant tout le monde et il serait sans doute déjà mort, criblé de balles. Il ne supportait pas l’idée d’être redevable à un mutant, et puisque Malachi prenait ça si sereinement, il allait tâcher d’oublier qu’il lui avait sauvé la vie … Comme s’il ne s’était rien passé. Lorcan n’était pas ingrat de nature, mais avec les mutants, il ne pouvait tout simplement pas. Ca passait avec Salomé, parce qu’elle était sa meilleure amie, qu’il la connaissait depuis toujours et qu’il savait qu’elle était dans le même cas que lui, mais les autres ? Il ne pouvait pas leur faire confiance, les leçons paternelles étaient trop bien ancrées en lui et le mot dégénéré lui venait en tête à chaque fois qu’il en croisait un. « Lorcan, Lorcan … C’est original comme nom, ça me dit quelque chose, vraiment… Pourquoi ai-je l’impression de l’avoir déjà lu quelque part… » A ces mots, Lorcan se sentit glacé d’une terreur soudaine. Quel con il avait été de lui donner son prénom ! Même s’ils étaient sur le campus et qu’il n’était pas bien compliqué pour un prof de trouver qui il était, il n’aurait jamais du le dévoiler aussi facilement. A quoi Malachi pouvait bien penser, à présent ? Lorcan, ce n’était pas un nom qu’on croisait tous les jours … Et lié à Wolstenholme, c’était quasiment la combinaison gagnante pour aller droit vers le monde des hunters. Dès qu’ils auraient quitté cette pièce et que Malachi ferait un peu de recherches sur lui, il apprendrait son nom de famille … Et s’il cherchait un peu, il ne lui faudrait pas longtemps pour comprendre. Il était foutu. « Parce que je suis étudiant dans la fac où vous êtes prof, sans doute ? » Ironisa-t-il, espérant sans trop y croire que cela suffirait au mutant et qu’il arrête de réfléchir à cette question.

Malachi continua sur sa lancée sans s’étonner outre mesure que Lorcan ait une nouvelle fois utilisé son pouvoir sur lui. Mais rien ne semblait le perturber, en réalité … Si l’exemple de son amie claustrophobe sembla plausible et même presque convaincante au jeune homme, le reste de l’explication de Malachi eut l’effet contraire. « Ah ouais, super chouette de pouvoir rendre le sourire aux dépressifs, comment ils font quand vous vous cassez pour pisser ? Vous fournissez la corde pour qu’ils se pendent, comment ça marche ? » Grinça-t-il, acerbe. Il était sans doute un peu injuste, mais il ne voyait pas du tout le pouvoir de Malachi d’un bon œil. C’est vrai, il avait le don d’apaiser les souffrances psychologiques, mais ce n’était pas un remède sur le long terme, et surtout, c’était une manipulation mentale dangereuse. Il refusait de voir ça comme une aide potentielle, il n’entendait que les multiples mises en garde de son père envers tous les mutants du même type. C’était le genre de pouvoir qui semblait tentant : voir ses pires craintes et angoisses apaisées par le seul contact d’une personne … C’était si facile ! Lorcan rêvait de pouvoir mettre ses émotions en mode silence aussi facilement, mais il doutait que ça marche comme ça. Par contre il ne doutait pas une seconde de l’effet de manque qu’il devait causer quand il s’éloignait. Pas une éventualité qui faisait envie à Lorcan, il était déjà dépendant à bien assez de choses comme ça.

Malachi reprit son explication sur ce qu’il faisait ici, dans une université où les hunters semblaient bientôt plus nombreux que les mutants. Il ne fallait pas être un génie pour se douter que Lancaster avait disséminé ses larbins un peu partout en ville, mais Lorcan regretta une nouvelle fois d’avoir parlé trop vite des hunters quand Malachi parla des demeures familiales peu accueillantes. Une nouvelle fois, il avait laissé exprimer ses pensées sans réfléchir, et il allait vraiment finir par avoir des ennuis. « C’est pas les hormones mon problème, ce sont les hunters tout autour. » Argua-t-il en faisant un geste de la main pour englober le campus, sans trop savoir pourquoi il ressentait le besoin de se justifier. Il ne voulait pas que cet homme s’imagine qu’il avait des problèmes personnels, et surtout pas qu’il fasse le rapprochement entre sa famille et sa terreur face à ses pouvoirs. « Vous n’aurez pas besoin de me ramener chez moi, c’est bon, vous pouvez retourner à vos cours. Je vais très bien et je n’ai pas envie qu’on … manipule mes émotions comme ça. Je ne vous dois rien, c’est clair ? » Il n’aurait pas du ajouter cette phrase, mais il tenait à ce que les choses soient limpides : il ne voulait plus revoir ce type et il n’estimait pas lui être redevable. Mais une telle question trahissait tout le contraire, et il se sentit encore un peu plus stupide. Décidemment !
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MessageSujet: Re: Yours is the face, which makes my body burn (Lorcalachi)    Yours is the face, which makes my body burn (Lorcalachi) Icon_minitimeDim 26 Juil 2015 - 16:13

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Le comportement aussi … vindicatif de Lorcan rendait le professeur d’histoire assez perplexe. D’ordinaire, les jeunes mutants avaient deux types de réaction assez classiques : soit ils étaient terrorisés, plus par leurs propres pouvoirs que par celui du professeur, soit ils étaient sur excités à l’idée de trouver un « adulte » auprès de qui apprendre à se contrôler, une personne de confiance. Pourtant, Lorcan n’entrait dans ni l’une ni l’autre de ces catégories : il semblait juste méfiant, presque contrarié d’avoir été secouru par un autre mutant plutôt que par un humain lambda. Sauf qu’un humain lambda serait probablement mort en essayant de le calmer, alors que lui avait été capable de le faire en quelques secondes, que cela lui plaise ou non. Le ton ironique et acide du jeune homme le fit hausser un sourcil, alors que ses mâchoires claquèrent l’une contre l’autre ostensiblement.

- Si je devais connaitre l’identité de tous les étudiants d’une faculté aussi grande… Non, c’est autre chose.

Il secoua la tête comme pour chasser l’idée de sa tête, se promettant de faire la recherche plus tard, par acquis de conscience. Lorcan ne lui laissa d’ailleurs pas le temps de se plonger dans ses réflexions, réattaquant à la moindre occasion : ses réflexions sur les dépressifs auraient pu être pertinentes, si il s’était adressé à un motiopathe débutant qui aurait exercé ses dons sur n’importe qui, à tort et à travers, or Malachi était de ceux qui utilisaient leur don depuis plus de 20 ans, le maitrisant depuis plus de 15. Fort d’autant d’expérience, il avait appris à ne pas franchir la ligne jaune, et encore moins avec les êtres mentalement instables. Mais ça, il n’avait pas forcément ni le temps ni la patience de l’expliquer en détails à un jeune mutant qui se comportait comme un adolescent en pleine rébellion contre l’autorité. Il se contenta de lui répondre de son ton improbablement calme, haussant les épaules tranquillement :

- Je n’ai jamais eu ce genre de déconvenue, Dieu m’en garde.

En réalité, c’était un tout petit peu plus compliqué que ça : Malachi utilisait son don comme on administre un médicament : il savait quelle dose, en quelle quantité, et combien de temps il pouvait l’appliquer sans que cela n’affecte la psyché d’une personne. Bien sur, il se refusait de devenir une drogue pour qui que ce soit : il lui aurait été facile d’offrir une euphorie permanente en échange de services, d’argent ou de je ne sais quoi encore, mais ce n’était pas dans son caractère de tirer avantage de ses capacités. Il ne les vouait qu’à aider les gens, pas à s’enrichir personnellement avec. Sinon, il aurait demandé son Rib à Lorcan avant de l’enfermer ici avec lui. Malgré tout, Malachi était intrigué par le comportement aussi réticent du jeune homme à son encontre : tout portait à croire qu’il n’était pas le premier motiopathe qu’il ait rencontré et que, de toute évidence, son congénère avait beaucoup moins de scrupule que lui : après tout s’il pouvait apaiser les peurs, il pouvait aussi exacerber toutes sortes d’émotions, des plus agréables aux plus dérangeantes. C’était dommage, mais il ne pourrait pas convaincre le jeune homme en quelques minutes qu’ils n’étaient « pas tous comme ça ». Il pencha la tête sur le coté alors que Lorcan, à nouveau, utilisait cette voix vaguement passive agressive en arguant que seule la présence des hunters le rendait nerveux, que cette perte de contrôle n’avait rien à voir avec sa gestion des émotions. Malachi plissa le nez, mais ne dit rien : c’était un peu gros de mentir aussi éhontément sur ses émotions avec un motiopathe capable de vous lire comme un livre d’images, mais si c’était la façon pour Lorcan de se rassurer que d’affirmer de telles énormités, il n’était personne pour détruire ses certitudes.

- Si tu le dis …

Lorcan lui coupa la parole pour l’assurer qu’il était tout à fait capable de se débrouiller tout seul à présent, merci bien. Alors qu’il se lançait dans une diatribe sur sa capacité à gérer ses émotions tout seul et son refus de devoir quoi que ce soit au professeur, ce dernier avait laissé glisser son regard du visage lisse et expressif du jeune mutant à son aura, qui s’agitait à nouveau de couleurs étranges : de la peur, il était passé à présent à une nuance plus subtile, quelque chose qui inspirait au motiopathe de la nervosité, de l’appréhension et de … L’embarras ? Malachi fronça les sourcils, et ce n’était pas par rapport à ce que Lorcan lui disait, mais bien par rapport à ce qu’il lui cachait. C’était évident, il lui cachait quelque chose, sinon il ne serait pas aussi empressé. C’était le souci avec les motiopathes : il était très, très difficile de leur mentir ouvertement. Le professeur s’éloigna de Lorcan pour débloquer le loquet de la porte, la main sur la poignée :

- C’est bien clair. Mais avant de te laisser partir, j’ai une dernière question à te poser, Lorcan …


Il plissa les yeux légèrement, alors qu’un nouvel éclat luminescent passa d’une iris à l’autre, comme un reflet de lumière dans une flaque d’eau.

- Que me caches tu, là, maintenant, tout de suite ? Et pas besoin de grimacer comme ça, on dirait … *il s’interrompit, soudain frappé par l’évidence, alors que chaque pièce du puzzle s’emboitait dans son esprit, enfin* Ton père …

Une photo, un homme plus âgé, mais ce même air vaguement méprisant qui plissait les commissures de leurs lèvres. Lorcan était un Wolstenholme. Lorcan venait d'une famille de hunters.

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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: Yours is the face, which makes my body burn (Lorcalachi)    Yours is the face, which makes my body burn (Lorcalachi) Icon_minitimeJeu 6 Aoû 2015 - 20:32

Lorcan était mal à l’aise face à Malachi, et il n’avait qu’une envie : s’en aller le plus vite possible pour effacer cette rencontre de sa mémoire. Visiblement, le mutant n’avait pas l’intention de raconter à tout le campus ce qu’il venait d’apprendre, et c’était très bien comme ça. De toute façon, Lorcan avait bien assez de contacts chez les hunters pour les aiguiller vers Malachi si jamais ce dernier devenait un peu trop bavard, mais il ne pensait pas en avoir besoin. Il voulait quitter cette pièce et espérer qu’il ne recroise jamais la route de Malachi, ce qui serait déjà pas mal. Comme ça, il ne penserait plus à ce malaise … Comme quand le mutant repoussa son argument pour justifier le fait que son prénom lui dise quelque chose. Franchement, il n’aimait pas la façon dont tournait cette conversation ! Il n’avait rien à faire de la façon dont Malachi utilisait ses pouvoirs, et il ne voulait pas que tout ça s’éternise. Il fut donc bien content quand il évoqua – enfin ! – la fin de leur petite conversation en tête à tête. Une dernière question ? Lorcan ne se méfia pas, et pourtant il aurait du.

« Que me caches tu, là, maintenant, tout de suite ? Et pas besoin de grimacer comme ça, on dirait … » Il n’eut pas vraiment le temps de chercher une réponse à cette question – à laquelle il ne voulait de toute façon pas répondre – que Malachi ajoutait la suite « Ton père … » Lorcan écarquilla les yeux, l’évocation de son père l’emplissant d’une peur glaciale. Si Malachi le connaissait, il était perdu, fut sa première pensée. Il ne songea pas à ce que tout le mutant avait fait jusque là, à tout ce qu’il lui avait dit. Faire le lien entre lui et les Wolstenholme, c’était signer son arrêt de mort. Il n’avait même pas besoin de savoir que son père était un hunter, il suffisait d’aller le voir pour discuter gentiment de sa mutation … Et Alistair ferait le reste. Il crispa les poings pour s’empêcher de réagir impulsivement : sa première pensée était de se jeter sur Malachi pour le faire taire – définitivement, de quelque manière que ce soit. Lorcan avait été très bien formé par son père, et ses réflexes étaient ceux d’un soldat parfaitement entraîné : devant un danger de cette taille, il devait réagir. Et la réaction logique était la mise à mort. Entre la vie de Malachi et la sienne, le calcul aurait du être rapide … Mais Lorcan se força à rester immobile, malgré la panique qui courait dans ses veines. Il n’allait pas tuer ce type, il n’était pas comme ça. Il ne voulait pas être comme ça. « D’où est-ce que vous connaissez mon père ? » Pendant un instant, il fut presque satisfait d’entendre sa voix sortir aussi calme, avant de se rappeler que Malachi était motiopathe et que ses efforts pour paraître assuré ne le tromperaient pas une seconde. Le mutant devait jubiler de voir ses émotions s’enflammer ainsi à cause d’un simple petit mot. S’il n’avait pas encore compris que son père était la cause de tous ses problèmes, c’était qu’il était carrément débile. Ce qui semblait loin d’être le cas. Les épaules de Lorcan s’affaissèrent et il laissa tomber son masque d’impassibilité. « Okay … Okay. Vous avez pigé le truc, vous êtes très fort. » Lâcha-t-il finalement. Il était au pied du mur et n’avait plus qu’une seule carte à jouer : l’honnêteté. En priant pour que ça marche. « Mais si vous dites quoi que ce soit à mon père, je suis mort. Et c’est pas une façon de parler. » Tous les enfants disaient ça quand ils faisaient une bêtise, et la "mort" se résumait souvent en une engueulée monstre avec une bonne grosse punition. Mais ce que Lorcan risquait, c’était une balle entre les deux yeux. Une vraie mort, quoi. « Tout ce que vous avez dit là, sur la façon dont vous aidez les gens … C’est bien beau, mais … Il faut que je puisse vous faire confiance. » Il se passa la main dans les cheveux, secoua la tête, incapable d’exprimer ce qu’il pensait, embrouillé par ses propres pensées et par l’urgence de faire comprendre à Malachi qu’il devait garder sa mutation pour lui. « Je peux pas, putain, vous êtes un motiopathe et … » Il secoua à nouveau la tête. Il ne pouvait pas faire confiance à ce genre de personne. Impossible. Contre-nature. Mais obligatoire aujourd’hui. « Si vous êtes vraiment aussi ... altruiste que ce que vous dites … Vous ne direz rien à personne. » C’était bien compliqué de prononcer une telle demande à un dégénéré qu’il détestait presque plus que lui-même, mais il devait mettre de côté tout son orgueil et surtout toute son éducation pour accepter de faire confiance à Malachi. Il n’avait pas le choix. « Personne n’est au courant. S’il vous plaît. » Une supplique plus qu’une demande.
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MessageSujet: Re: Yours is the face, which makes my body burn (Lorcalachi)    Yours is the face, which makes my body burn (Lorcalachi) Icon_minitimeLun 10 Aoû 2015 - 13:59

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La réaction du petit Wolstenholme – puisque s’en était un- fut sans appel : l’aura vaguement menaçante du jeune homme perdit la moindre once de couleur chaude pour ne laisser place qu’à un bleu glacier qui ne pouvait pas tromper le motiopathe expérimenté qui se tenait devant lui : la peur. Une couleur universelle, implacable, dont la nuance indiquait à Malachi qu’elle était profondément ancrée chez le jeune homme depuis longtemps. Ce dernier se retourna, un masque de calme si fin sur le visage que Malachi le voyait se craqueler au fur et à mesure qu’il s’adressait à lui, lui demandant d’où il pouvait connaitre son géniteur. Le mutant se contenta d’hausser les épaules, un sourire triste aux lèvres : si le savoir était le pouvoir dans les arcanes universitaires, le crédo s’appliquait particulièrement bien aux mutants de Radcliff aussi : connaitre l’identité de ses ennemis avant que ces derniers ne retrouvent la votre, c’était le meilleur moyen de survivre. Et survivre, Malachi le faisait depuis ses huit ans. Alistair Wolstenholme était de ces extrémistes particulièrement influent dans sa communauté : il ordonnait, et d’autres agissaient pour lui, et parfois même, il se salissait lui-même les mains. Il était normal qu’un des généraux de Sheldon soit au courant de son existence, à fortiori celui qui était en charge de la protection de ses pairs. Pourquoi Lorcan paraissait il si surpris ? On avait du lui dire mille fois qu’ils avaient un air de famille…

Malachi n’eut pas l’occasion d’ouvrir la bouche que déjà Lorcan avait repris la parole : bon sang, pour un gamin qui refusait d’aligner plus de trois mots quelques minutes auparavant, sa langue s’était rapidement déliée, tant et si bien Qu’il ne laissa même pas au professeur l’occasion de le rassurer. Lorcan le fixait d’un air désespéré, loin de cette posture fière et défiante qu’il avait adopté tout au long de leur conversation. Malachi fronça vaguement les sourcils, sans être bien sur de là où l’autre mutant voulait en venir : le dire à son père ? Mais c’était quoi cette idée ? Pourquoi, pourquoi remettrait il un mutant dans les mains d’un tueur de sang froid ? Ca contrevenait à la base même de ses convictions, c’était juste … complètement absurde. Il ne comprenait même pas comment Lorcan avait pu en venir à une conclusion aussi illogique.

- Lorcan …

Mais non, il ne lui laissait toujours pas en placer une, il continuait d’essayer de le … Convaincre ? Non, Malachi voyait bien qu’il ne cherchait pas à le convaincre Lui, le motiopathe, mais à se convaincre lui-même. Il avait déjà vu ça chez quelques gosses élevés dans un climat de haine d’autrui et de terreur : il ne fallait pas seulement les convaincre du bien fondé de la confiance, il fallait aussi un certain travail sur eux même. Un travail que Lorcan n’avait jamais eu à faire encore. Et c’était pas gagné. Malachi cala ses pouces dans ses paumes pour se retenir de toucher à l’aura émotionnel du mutant en pleine tourmente : il aurait aimé apaiser ses peurs, éclaircir son esprit pour lui permettre de réfléchir à la situation en tout objectivité, mais il savait bien qu’il ne le tolèrerait pas. S’il touchait à quoi que ce soit, il relâcherait dans la nature un Lorcan terrorisé qui n’hésiterait pas une seconde à le vendre pour pouvoir sauver sa propre peau. Il devait être plus intelligent que ça. Et honnête aussi, puisque c’était ce que le jeune homme semblait réclamer. Il attendit le plus calmement possible qu’il ait terminé, et alors que la dernière supplique de Lorcan lui déchirait le cœur plus que de raison, il lui répondait enfin, de la voix la plus douce et apaisante dont il était capable :

- Mais enfin Lorcan … Pourquoi je jetterai un des miens dans la gueule d’un tueur, tout paternel qu’il soit ? Ca n’a aucun sens …

Il se tut un instant, choisissant mentalement avec précaution tout ce qu’il pouvait dire. Plus que rassurant, il devait le convaincre. Le convaincre de sa bonne foi, de sa volonté réelle de l’aider :

- Que tu sois un Wolstenholme, un Calahan ou un Morren ça ne change rien pour moi. Tu es juste quelqu’un qui à besoin d’aide, et à défaut d’aide, de tranquillité. Je pourrais comprendre que tu ne veux pas de mon aide, que tu ne me fasses pas confiance ni pour t’apprendre, ni pour te guider. Mais tu peux être sur d’une chose. Jamais je ne te dénoncerai à qui que ce soit, à moins que tu ne te mettes à chasser tes pairs. Et même à ce moment là, je préfèrerais que l’on te mette hors d’Etat de nuire nous même plutôt que de te laisser à la folie des hunters…

D’un geste lent, le professeur ouvrit, enfin, la porte de la salle de classe :

- Tu peux partir si tu veux Lorcan, ton secret sera bien gardé avec moi. J’espère que la réciproque sera valable également, parce que si ce n’est pas le cas, je le saurais.

Ce n’était pas une menace, juste l’exposé des faits : les personnes non membres des uprising conscients des capacités du motiopathe se comptait sur les doigts de la main, et en dehors de Lorcan, aucun n’était en cheville avec des chasseurs. S’il se retrouvait avec du NH24 dans les fesses, il saurait d’où ça vient ….


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Lorcan Wolstenholme
Lorcan Wolstenholme

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MessageSujet: Re: Yours is the face, which makes my body burn (Lorcalachi)    Yours is the face, which makes my body burn (Lorcalachi) Icon_minitimeDim 23 Aoû 2015 - 15:12

Lorcan était au pied du mur, et il voyait déjà le couperet lui tomber sur la nuque si Malachi ne faisait pas mine de le rassurer. Après tout, pourquoi espérer qu’il accepte de se taire ? Lorcan avait utilisé ses pouvoirs sur lui de façon vraiment pas agréable, et il avait ensuite insulté ses capacités sans croire une seconde qu’il lui voulait du bien. N’importe qui d’un peu rancunier pouvait voir là l’opportunité parfaite de se venger. Et malgré ce que Malachi avait dit sur le fait qu’il voulait seulement aider ses pairs mutants, Lorcan avait trop entendu de mal sur l’engeance dégénérée pour arriver à donner facilement sa confiance à l’un d’entre eux … On lui avait répété que les mutants étaient fourbes, vicieux, que leur âme était dévorée par le mal et qu’ils ne cherchaient qu’à répandre la désolation. Et lui-même avait constaté ce qu’il pouvait faire à l’un de ses meilleurs amis quand sa mutation prenait le contrôle de sa volonté, alors il n’avait pas trop de mal à croire qu’effectivement, les mutants ne pouvaient être dignes de confiance … Bien qu’il ait demandé sa clémence à Malachi, il se méfiait encore. « Mais enfin Lorcan … Pourquoi je jetterai un des miens dans la gueule d’un tueur, tout paternel qu’il soit ? Ca n’a aucun sens …» Et bien au moins, les choses étaient claires : Malachi venait de confirmer qu’il n’ignorait rien des activités d’Alistair Wolstenholme. Dans un coin de sa tête, Lorcan ne put s’empêcher de noter cette information. Ils n’étaient pas censés être nombreux, à Radcliff, à connaître la véritable nature du paternel de Lorcan. « Que tu sois un Wolstenholme, un Callahan ou un Moren ça ne change rien pour moi. Tu es juste quelqu’un qui à besoin d’aide, et à défaut d’aide, de tranquillité. Je pourrais comprendre que tu ne veux pas de mon aide, que tu ne me fasses pas confiance ni pour t’apprendre, ni pour te guider. Mais tu peux être sur d’une chose. Jamais je ne te dénoncerai à qui que ce soit, à moins que tu ne te mettes à chasser tes pairs. Et même à ce moment là, je préfèrerais que l’on te mette hors d’état de nuire nous même plutôt que de te laisser à la folie des hunters… » La nature hunter de Lorcan s’indigna que Malachi cite avec autant de nonchalance trois des plus grandes familles de chasseurs de la ville. Qui d’autre était donc au courant ? Ils n’étaient pas si discrets, c’est vrai, mais ils avaient pour habitude de détruire tous les témoins éventuels derrière eux … Et vu le grabuge actuel en ville avec le groupe de rebelles, il valait mieux que les hunters soient discrets. Mais Malachi avait dit "nous", et Lorcan ne fut pas loin d’en tirer des conclusions hâtives. Uprising avait des yeux partout, et l’université était un parfait endroit pour recruter des mutants contre les hunters … Pendant une seconde, le jeune homme songea qu’il devrait prévenir son père, ou au moins Calista, voire même Salomé, mais il se souvint qu’il ne devait plus se mêler de ce monde. Il n’avait pas envie que son père, ses sœurs ou les jumeaux Callahan aient des problèmes, mais il ne pouvait rien faire pour eux. Il faisait partie des victimes potentielles, lui aussi, comment pouvait-il songer à prendre parti pour les tueurs ? Même s’ils étaient de sa famille … Si Malachi était d’uprising, Lorcan n’avait pas le droit d’en parler à qui que ce soit. Du moins pas tant que le mutant gardait son secret. « Je ne chasse pas les dégé… les mutants. » Soupira-t-il. « Et pourtant la plupart des mutants seraient prêts à me dépecer rien que pour énerver un peu mon père. Ceux qui le connaissent, en tout cas. Alors vous comprendrez que j’ai un peu de mal à imaginer que vous n’ayez pas l’intention de dire quoi que ce soit. » Pourtant, il arrivait à le croire. Malachi avait l’air sincère, et surtout, Lorcan était persuadé qu’il n’avait pas bidouillé ses émotions une nouvelle fois pour le pousser à la confiance. Il était toujours aussi anxieux, les nerfs à vif, Malachi n’y avait rien changé. C’était déjà pas si mal. « Je n’ai pas besoin qu’on m’aide. Je veux juste éviter que ma famille sache la vérité, c’est tout. » Bien sûr qu’il avait besoin d’aide, mais il n’arrivait déjà pas à admettre sa mutation, il était donc bien loin d’accepter qu’un autre mutant s’approche de lui pour le guider à travers l’apprentissage de ses pouvoirs. « Tu peux partir si tu veux Lorcan, ton secret sera bien gardé avec moi. J’espère que la réciproque sera valable également, parce que si ce n’est pas le cas, je le saurais. » Lorcan le regarda ouvrir la porte, et il s’avança pour la franchir, mais s’arrêta juste devant lui. « Merci. Et ne vous inquiétez pas, votre secret sera bien gardé également. » Fit-il avec un sourire en coin.
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MessageSujet: Re: Yours is the face, which makes my body burn (Lorcalachi)    Yours is the face, which makes my body burn (Lorcalachi) Icon_minitime

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Yours is the face, which makes my body burn (Lorcalachi)

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