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 (event) smile like you mean it

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Lorcan Wolstenholme
Lorcan Wolstenholme

ADMIN - master of evolution
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SUR TH DEPUIS : 25/04/2014
MessageSujet: Re: (event) smile like you mean it   (event) smile like you mean it - Page 2 Icon_minitimeSam 16 Mai 2015 - 1:27

smile like you mean it
Callahans & Wolstenholmes Twins
La fête des fondateurs. La putain de fête des fondateurs où ils avaient eu leur première cuite tous ensemble, Aspen, Salomé, Noeh et Lorcan. Ils en avaient fait de belles à cette fête, chaque année sans exception jusqu’à ce que Noeh parte de son côté et que cela signe le début de la fin. Mais cette année … Ah, cette année ils avaient fait exploser tous les compteurs. Lorcan se sentait tellement mal qu’il n’aurait pas été surpris de voir débarquer toute une troupe de hunters pour les encercler et les abattre sur le champ. Mais les hunters traînaient, sans doute trop occupés avec l’attentat à l’hôtel de ville, et Lorcan n’arrivait même pas à décider si c’était une bonne ou une mauvaise chose. Il fallait que quelque chose vienne les arrêter, n’importe quoi. Salomé était en train de perdre les pédales vitesse grand V et lui-même la rejoignait sans parvenir à s’arrêter. Ils ne pouvaient même pas compter sur Noeh, qui ne voyait pas la situation de la même façon qu’eux. Lorcan avait presque envie de lui hurler la vérité, presque … Pour voir un peu quel effet ça lui ferait, si ça lui fermerait sa gueule une seconde. Il se sentait d’humeur massacrante, et les mots qui sortaient de sa bouche étaient de ceux qu’il n’aurait même pas songés en temps normal. Il n’était pas loin de prononcer la phrase de trop, celle qui le ferait passer de l’autre côté de la barrière … Et ce n’était pas Noeh qui l’aidait, à sous-entendre qu’il avait lâché Aspen. Il aurait du s’attendre à avoir ce genre de retour de bâton vu la façon dont il avait insulté Noeh et Salomé, mais l’attaque lui fit aussi mal que si elle avait été vraiment inattendue. Il avait bel et bien abandonné sa sœur derrière lui et il s’arrangeait pour éviter de regarder en arrière. Et il ne voulait pas que Noeh s’en rende compte. Il ne voulait pas que qui que ce soit s’en rende compte. Il n’y avait que Salomé qui savait la vérité, mais même elle semblait l’avoir abandonné. Il la regarda, une expression douloureuse sur le visage, quand elle prit la défense de Noeh et en rajouta une couche. Il l’avait cherché, très bien. Mais ce n’était pas ça qu’il avait cherché. Elle plus que quiconque aurait du savoir … Et avoir la décence de laisser sa relation avec Aspen en dehors de ça. Qu’elle ait appuyé sur ce point en sachant pertinemment l’effet qu’elle lui ferait, ça lui donnait l’impression d’avoir été trahi. Mais il avait déjà lancé sa propre bombe et il n’avait soudain plus aucun remord d’avoir reparlé d’Adriel devant Noeh et Salomé réunis. Plus aucun sujet ne semblait tabou, ce soir ! Mais à son grand étonnement, Noeh ne réagit pas du tout comme il l’avait attendu, et au lieu du coup qu’il était en droit de s’attendre, il n’y eut qu’une pitoyable plaidoirie sur … une mutante ? Une ?! Mutante ?! « Fantastique ! T’es encore plus hypocrite que ta sœur et moi réunis ! Bravo, Callahan, c’est du joli. Et tu sais quoi ? T’aurais pu aller au bout avec elle, parce que je vais t’apprendre une nouvelle merveilleuse : tu peux pas choper sa mutation en couchant avec une dégénérée. Tu peux passer par les fenêtres par contre, c’est sûr. » Aucun remord, vraiment aucun, juste une espèce de sentiment libératoire infâme qui s’insinuait dans ses veines tandis qu’il lâchait ses vacheries et qu’il se concentrait sur autre chose que sur ses pouvoirs. Même le cri de Salomé lui ordonnant de se taire ne le fit pas sourciller. Il n’allait pas la fermer, pas tant que l’un des deux n’aurait pas pris en compte ce qu’il demandait si violemment. Il voulait qu’on le fasse taire, ce n’était pas assez clair ? Mais enfin, enfin Salomé sembla percuter ce qu’il lui gueulait par tous les moyens qu’il avait en sa possession, et elle le plaqua violemment au sol … Son poing le frappa une fois et il attendit la suite, en vain. Déjà la douleur s’effaçait sous une pression qui augmentait inexorablement, et il agrippa les bras de Salomé, à nouveau, les yeux exorbités. Quand elle le somma de quitter son crâne, il se mit à rire, un rire qui fut coupé par un nouveau coup de poing, dans les côtes cette fois. Il fallut qu’il reprenne sa respiration avant de pouvoir lui répondre, dans un murmure suintant le sarcasme. « T’as qu’à pas entrer dans le mien. » Il ne pouvait pas s’arrêter de penser, n’est-ce pas ? Pas de sa faute si elle entendait ce qu’il lui criait. « C’est tout ce que t’as en réserve ? » Lança-t-il suffisamment fort pour que tout le monde l’entende cette fois. « Papa chéri serait tellement déçu. » Il ferma les yeux, plus très certain de pouvoir retenir ce qui avait tant envie de sortir. Il repoussa Salomé d’un coup d’épaule et plaqua sa main sur son propre visage. Une douleur sourde l’envahit et il sentit un liquide chaud lui couler entre les doigts, jusque dans sa bouche, et la saveur familière lui emplit la gorge. C’était douloureux, ça lui soulevait le cœur, mais au moins il en tirait un vague soulagement. « Tu frappes comme une fille. » Maugréa-t-il quand il enleva sa main de son visage, couverte de sang. Une phrase qu’il avait entendu maintes et maintes fois quand ils s’entraînaient, vague souvenir d’un passé qu’il avait enterré. Noeh allait avoir une nouvelle raison de se foutre de lui, mais au moins il pourrait croire que c’était sa sœur qui l’avait si bien défendu qu’il en pissait le sang de partout …



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MessageSujet: Re: (event) smile like you mean it   (event) smile like you mean it - Page 2 Icon_minitimeSam 16 Mai 2015 - 8:20

smile like you mean it
Callahans & Wolstenholmes Twins
Avec un enthousiasme non dissimulé, Aspen s’était préparée à cette soirée. Elle avait essayé des tonnes de robes avec d’en sélectionner certaines, puis de continuer à les juger sur la forme, la couleur et tout un tas d’autres paramètres. Au début, elle avait voulu du noir ; puis elle s’était rendue compte que la période imposée pour la fête des fondateurs était déjà suffisamment austère en elle-même, et avant aussitôt changé d’avis. Le violet ne mettait pas en valeur sa chevelure de flamme, le crème lui donnait un air de mariée complètement tarte… finalement, la routine s’était posée sur un bleu ciel doux qui lui donnait un air angélique - ce qu’elle n’était pas du tout, mais elle savait par expérience qu’en avoir l’air ne pouvait apporter que du bon. Les essayages avaient été interminables, et elle les avait fait… seule. Pas de Salomé cette année pour l’accompagner dans cette démarche - l’université, avait dit la brune. La belle excuse. Aspen n’était pas dupe, mais elle avait fait semblant, comme souvent pour ne pas compliquer les choses, ravalant sa déception. Elle n’attendait rien non plus de Noeh, et encore moins de Lorcan, qui la fuyait avec une application très réussie. Le jour des festivités, ce dernier avait tout de même daigné l’appeler - mais, encore pleine de rancoeur, Aspen avait ignoré son portable qui vibrait frénétiquement et avait préféré retoucher son maquillage. Quelque chose gonflait son coeur ; un sentiment certainement très puéril, approchant de s’ils m’évitent, je peux les éviter aussi.

Résultat, c’est entourée de solitude que la demoiselle se pointe à la fête, légèrement en retard mais au moins costumée comme il se doit. On la complimente, elle remercie ; passe de couples en couples et de groupes en groupes pour entretenir les apparences, donner dans la mondanité. Pour elle qui se perd face à la cause mutante, l’occasion est rêvée pour redorer le blason, donner l’illusion d’une chasseuse plus motivée que jamais, qui ne compte aucun faux pas à son actif et n’en comptera jamais. Ses boucles enflammées volent derrière elle chaque fois qu’elle fait demi tour pour adresser la parole à un dame engoncée dans son corset, ou à un homme qui lui parle presque invariablement de la guerre d’indépendance. Les années précédentes, Aspen avait été épaulée par les jumeaux Callahan, ainsi que son propre jumeau - elle s’en souvient comme si c’était hier. Elle ne sait pas au juste ce qui a changé entre temps, mais elle sait toutefois qu’aujourd’hui, elle est forcée de faire cavalier seul. Et que s’ils semblent tous avoir implosé, elle est bien la même à n’avoir pas tant changé, à toujours se réjouir de la fête des fondateurs… une impression d’abandon l’étreint encore, inlassablement, et semble lui perforer les côtes et les poumons. Puis vient soudainement la fumée, les cris de panique et les hauts-parleurs qui se déclenchent ; abasourdie, Aspen tourne dans les sens dans l’espoir d’apercevoir son frangin. Soudainement, leurs petites histoires lui semblent bien futiles et la jeune Wolstenholme cherche frénétiquement ceux qu’elle considère comme étant parmi ses plus chers proches dans la foule. Elle espère au moins qu’ils sont venus, et cet espoir sonne comme un mauvais présage. La jeune femme se reprend bien vite : elle a été élevée pour ça, garder son sang froid et réagir de manière implacable. Les entrainements hunters lui reviennent en mémoire - ces mêmes entrainements auxquels Lorcan a cessé de venir, lui qui était auparavant un indéfectible soutient.

Et enfin, la voilà qui les retrouve. Amochés. Elle les voit de loin, comme un flash, et constate avec horreur que le nez de Noeh saigne, même si les plus grandes coulées de liquide rouge semble avoir été essuyées. Son costume est taché d’une substance pire encore, qu’elle ne veut même pas prendre la peine d’identifier. Mais pas seulement. Le rythme cardiaque de la Wolstenholme s’accélère lorsque ses yeux se posent sur son jumeau, sa petite moitié, lui qu’elle voudrait pouvoir toujours protéger. Un instant, Aspen pense qu’ils ont été blessés, tous autant qu’ils sont. Mais elle réalise finalement que c’est impossible : l’attentat mutant s’est déroulé bien plus loin. Lentement l’évidence lui apparait, mais elle se plait à la repousser quelques secondes encore, secondes pendant lesquelles la rouquine s’avance vers le groupe à la manière d’une furie. Qu’est-ce qu’ils ont encore fait, ces idiots ? Et Salomé, au milieu, en train d’essayer de tenir bon. Essayer seulement, vu le coup qu’elle assène à Lorcan peu après. « QU’EST-CE QUE VOUS FAITES, BORDEL ? » hurle Aspen, hors d’elle, en arrivant enfin à quelques mètres d’eux. Ses boucles rousses la suivent en vagues, ses mains agrippent sa robe ancienne pour lui permettre de marcher plus vite - tout en elle exprime le mécontentement, la fureur, la rage. Son frère blessé. Qui semble perdre pied, la main plaquée sur le visage, l’air désespéré. « Tu frappes comme une fille » dit-il alors à l'adresse de Salomé, et ce trait d’humour avorté ne fait pas rire Aspen. Elle ne les a pas vu depuis des jours et des jours, mais voilà qu’elle débarque en plein chaos. A croire qu’ils ne sont pas capables de se supporter, que les choses tournent court chaque fois qu’ils essayent de se réunir. A croire que c’est terminé, que le bon temps, c’était avant.

Perdue, estomaquée, larguée, Aspen laisse son regard vagabonder de l’un à l’autre, de Salomé à Noeh, de Noeh à Lorcan, le souffle et la parole momentanément coupés. Elle n’a aucune idée de ce qui est arrivé, veut savoir, brûle de demander, mais préfère laisser passer ses pensées à l’état brut pour commencer : « Vous êtes vraiment trop cons ». La rouquine aurait bien voulu dire qu’elle s’adresse uniquement aux hommes, mais malheureusement, d’après ce qu’elle peut constater, Salomé est également de la partie. La jeune fille reprend son souffle et tend finalement une main vers Noeh, assis par terre comme un minable. Lamentable, pense t-elle, mais elle a du mal à l’en blâmer malgré ses airs de petit con. Depuis qu’il s’est réveillé à l’hôpital, Aspen lui en veut moins, se fait presque protectrice à certains moments. Elle va jusqu’à se pencher pour l’aider, le remet debout comme elle peut, espère qu’il va au moins parvenir à tenir. Juste à côté se tient Salomé, encore soufflée par le coup qu’elle vient de mettre, et certainement encore plus par l’arrivée si soudaine de la rousse. Cette dernière se tourne enfin vers celui qui la préoccupe le plus : Lorcan. Elle a jusque là évité son regard, désireuse de fuir la douleur qu’elle ne manque pas de ressentir en contemplant son état. Elle se la joue adulte, puissante et mature, mais face à celui qui a toujours représenté son rempart contre la folie, elle sent une terrible envie de pleurer, de craquer, de s’effondrer devant tout le monde et de chialer comme une môme. La totale. D’un geste doux et hésitant, elle approche sa main de lui - pour essayer les dégâts, le rassurer, ou bien les deux ? Mais son acte avorte et la belle se ravise au milieu du chemin, s’excusant du regard. Elle a l’impression de tomber de haut, qu’ils sont tous brisés et qu’ils se brisent encore plus ensemble. Leur groupe est mort. Leurs liens sont rongés. « Maintenant, vous allez tous m’écouter » commence t-elle d’une voix tremblante, animée d’un mélange de rage et de désespoir. « Vous allez vous reprendre. Tout le monde nous regarde. » Elle s’inclue dans le nous, sans trop savoir pourquoi, elle qui n’était pas là, mais elle qui tente de faire croire qu’ils peuvent ressouder quelque chose. Elle qui veut croire qu’ils peuvent encore être sauvés. Lorcan qui chancèle, Noeh qui chancèle, Salomé qui chancèle… Aspen qui tient. Tente, en tout cas. « Et le prochain qui lève une main, je l’égorge » tranche t-elle finalement, de la voix d’une mère inquiète pour ses enfants, tout en laissant son regard vagabonder une ultime fois sur le carnage. Puis elle jette le pire, d’une petite voix qui ne supportera pas de ne pas avoir de réponse : « qu’est-ce qu’il s’est passé ? ».




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Noeh Callahan
Noeh Callahan

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SUR TH DEPUIS : 15/03/2015
MessageSujet: Re: (event) smile like you mean it   (event) smile like you mean it - Page 2 Icon_minitimeSam 16 Mai 2015 - 18:18

« Ferme-la... », fut le seul murmure qui parvint à passer la barrière de ses lèvres. Il commençait à fatiguer, Noeh, de toute cette agitation qui se faisait autour de lui, qu'il avait provoqué avec ses bêtises balancées à la presque dérobée. Il avait besoin de ne plus entendre la satanée voix de Lorcan, de se couper de cet instant et d'oublier un peu le temps. Son esprit embrouillé par les coups se balançait de gauche à droite, à la recherche désespérée de quelque chose à quoi se raccrocher. Et ce point de ralliement, ce besoin de déceler l'abri dans la tempête, il le trouva auprès de sa jumelle. Pourtant, Noeh ne comprenait plus vraiment ce qui se passait. Il avait l'impression de se trouver loin de tout, mais surtout de Salomé, à cet instant précis. Il entendait sa voix, perçut une nouvelle fois son cri qui semblait ne pas s'adresser clairement à Lorcan ou bien à lui, il ressentait sa présence lunaire proche de lui mais tout aussi hors de portée. Jusqu'à ce qu'il doive froncer les sourcils pour la voir se jeter sur Lorcan. Le corps de l'étudiant pencha sur le côté, alors qu'il abandonnait tout espoir de se remettre debout sans l'aide de quelqu'un. Tous ses muscles souffraient, mais ses pensées encore plus. Le sentiment qu'il pouvait éprouver à voir sa moitié dans un tel état le privait d'air. Il aspirait tout désir de poursuivre ses provocations, était indescriptible car bien trop fort, bien trop soudain et bien trop éprouvant. Noeh voulut l'arrêter. Son poing droit vint s'échouer au sol, dans un geste désespérément inutile et pitoyable, alors que son regard se perdait un instant sur le côté, comme attiré par une couleur familière dans le paysage ambiant. Ses prunelles ne s'accrochèrent pas immédiatement à ce souvenir vivant, jusqu'à ce qu'il comprenne. Abandonnant l'idée de refréner les envies meurtrières de sa sœur, le jumeau Callahan ne put s'empêcher de laisser son regard glisser sur Aspen. Elle était belle, dans sa grande robe bleue, qui l'empêchait de courir jusqu'à eux comme elle le voulait. Ses longs cheveux lui avaient manqué, aussi. Sa voix, bien que tirée par son exclamation, refaisait chemin dans ses pensées. Parce qu'il n'avait pas oublié. Noeh secoua la tête. Il n'en voulait pas, de sa main tendue, de son aide, de sa pitié. Il ne voulait pas qu'elle le voit comme ça, il voulait qu'elle parte, qu'elle fasse chemin inverse, qu'elle oublie cette image désastreuse qu'il donnait de lui ce soir. Aspen devait continuer à se souvenir de lui comme il était avant. Pourtant, l'ancien pianiste devina qu'il n'avait pas le choix lorsqu'elle l'aida contre sa volonté à se remettre debout. S'étant saisi de sa béquille au passage, le fils Callahan s'appuya lourdement sur cette dernière pour retrouver un semblant d'équilibre. Sa tête tournait. Un bourdonnement sourd affluait à ses tympans. Un sourire amusé passa furtivement sur ses lèvres. « Tu veux savoir ce qu'il s'est passé ? », argua-t-il en arquant un sourcil moqueur. C'était pas assez clair, peut-être ? « Laisse-moi te résumer tout ça... », fit-il d'un ton cinglant, se raclant presque innocemment la gorge, avant de débuter sa réponse, reprenant ce ton sarcastique qui le protégeait de montrer ce qu'il avait vraiment sur le cœur après tout ce qui venait de se passer. Son visage prit un air distant, comme peu préoccupé de ce qu'il allait dire d'un air provocateur, alors qu'il jetait des regards aux alentours, évitant à ses prunelles de s'attarder trop longtemps sur le visage d'une Aspen qui lui avait bien trop manqué. « Ton frère a voulu jouer les héros, j'ai dit que vous étiez des jumeaux aussi cons l'un que l'autre, Salomé a dit qu'elle allait vraiment s'énerver, Lorcan a eu le poing qui l'a démangé parce que je ne suis qu'un égoïste, ma béquille a fricoté avec sa jambe, Salomé a rendu je ne sais quoi sur mon beau costume, monsieur l'a provoquée et elle a attaqué... Et t'es arrivée », acheva-t-il en affrontant son regard. « En gros, t'as tout gâché. » Belle conclusion. « Comme d'habitude », fut le petit ajout, la petite pique supplémentaire qu'il avait envie d'inscrire à la suite de cette longue liste qu'était la sienne, juste pour lui rappeler un passé commun qui s'était mal terminé. Pourquoi ? Et pourquoi maintenant ? Aucune idée. Juste une idée passagère qui était plus mauvaise que bonne, manifestement. « Ça te va comme explications ? », quémanda-t-il avant de lui adresser un de ces petits sourires en coin, à la fois provocateur et trublion, jamais en perte de temps pour continuer à échauffer les esprits. Il fallait bien qu'Aspen se mette dans le bain, tout de même. « Si t'as envie d'achever le travail en nous égorgeant, fais-toi plaisir, on avait pas encore atteint ce niveau-là. » Noeh initia un mouvement en direction de Salomé. « Un peu plus ou un peu moins de sang, personne ne verra la différence. » Puis il s'avança vers sa jumelle de son pas claudiquant, grimaçant légèrement alors que sa jambe lui faisait bien plus mal que d'habitude, le reste de son corps étant fatigué par tous ces efforts qu'il avait faits pour massacrer cette charmante soirée. Cependant, une fois proche d'Aspen, il ne put résister à l'envie de lui murmurer quelques mots : « Ah, peut-être qu'ils sont déjà au courant, mais tu diras à tes parents que ton frangin clique sur la catégorie “mutante” lorsqu'il va sur les sites cochons maintenant, il a l'air au courant de pas mal de choses les concernant. » et de continuer sa route, échouant auprès de sa jumelle, dont il préférait se préoccuper plutôt que d'accorder plus d'importance que nécessaire aux jumeaux Wolstenholme.

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Salomé Callahan
Salomé Callahan

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MessageSujet: Re: (event) smile like you mean it   (event) smile like you mean it - Page 2 Icon_minitimeSam 16 Mai 2015 - 21:14

smile like you mean it.
twins, event.
Elle n'entendait rien. Ne voyait rien. Devant elle, des scintillements dans la pénombre, rythmant sa colère. Jamais elle ne le pardonnerait. Jamais. L'évidence s'était imposée à elle en l'entendant utiliser l'accident de Noeh une nouvelle fois, une fois de trop, comme si c'était une bonne blague de laquelle on pouvait se permettre de rire. C'était là le pire, sans doute. Il l'avait pourtant vue, cette nuit d'été, lorsqu'après des mois d'absence elle lui avait appris la vérité au sujet de son frère. Il avait séché ses larmes et il avait sans doute été le meilleur ami qu'elle pouvait avoir ce soir là. Et ça la mettait hors d'elle. C'était pas un inconnu, un connard à la langue bien pendue utilisant cet événement pour blesser Noeh. C'était Lorcan. Leur Lorcan. Son Lorcan. Elle le cogna une nouvelle fois, lorsque son rire s'éleva en écho à la haine répandue dans sa propre voix. Elle ne voulait plus le voir, plus l'écouter, le dépersonnaliser pour peut être oublier à quel point ça faisait mal de l'avoir entendu prononcer ces mots. Elle étouffa un grognement lorsque Lorcan la repoussa, les poings prêts à remonter en garde, songeant un instant qu'il allait lui rendre un coup. Ce qui s'ensuivit eut le mérite de lui faire abaisser les mains, en voyant le manège de Lorcan et les nappes de sang affluant sur ses traits. Agenouillée à côté de lui, elle fronça à nouveau les sourcils à sa remarque, ne cherchant plus à répliquer. Ce qui s'ensuivit lui coupa de toute manière bien trop l'envie de batailler pour qu'elle ne tente de s'exprimer à nouveau. Aspen. Elle l'aurait à peine entendue arriver, trop obnubilée par le sort qu'elle réservait à Lorcan pour prêter attention à quoi que ce soit d'autre, si la rouquine n'avait pas annoncé sa présence en leur hurlant dessus. Un léger sursaut, et la brune tournait un regard hagard vers sa meilleure amie, comme si la voir cheminer difficilement jusqu'à eux n'était encore que le fruit de son esprit torturé. Elle l'observa aider Noeh à se remettre sur pieds, fuyant son regard lorsque ses yeux tombèrent sur elle. Voir son expression valait tous les coups du monde. Salomé avait de la peine pour Aspen, elle était certainement celle qui méritait le moins de se retrouver face à ce tableau navrant. Elle s'en voulait davantage encore étant donné qu'elle l'avait évitée depuis des semaines. Lissant les pans de sa robe poussiéreuse sous ses doigts tremblants, elle écouta la voix éreintée de son amie leur ordonner de se calmer. L'autorité par Aspen. Toute une histoire. D'aussi loin qu'elle s'en souvienne, ça avait toujours été elle qui leur remettait les idées en place. Mais jamais dans une situation comme celle ci. Si l'heure avait été moins dramatique, Sallie aurait sans doute esquissé un sourire malgré elle en l'entendant essayer de réorganiser ses troupes. Mais tout ce qu'elle parvenait à faire était de ronger son frein en silence, et en évitant surtout de regarder Lorcan. Aspen voulait savoir. Comprendre. Aucune version ne lui plairait, de toute évidence. En entendant la voix de son frère prendre l'initiative de répondre, en si bon volontaire que s'en était suspect, les muscles de la brune se paralysèrent. Elle ne connaissait trop pour ignorer les signaux d'alarme s'activant dans sa tête quant à l'explication qu'il donnerait. Saisissant son front d'une main tout en écoutant son frère déblatérer un résumé express de la soirée servi à la sauce Noeh, elle osa à peine reporter son attention sur la réaction d'Aspen que déjà son jumeau ajoutait une pique gratuite à l'égard de la rouquine. La cerise sur le gâteau de cette soirée merdique. La brune s'efforça à se remettre debout, bataillant avec les tissus imposants et sa migraine pour ne pas s'effondrer à nouveau. Noeh arrivait tout juste à sa hauteur, et elle posa sa main sur son épaule pour prendre appui tant bien que mal tandis que son équilibre se rétablissait doucement. Elle n'avait plus la force de parler. Son regard se posa sur Aspen, captant le sien tandis qu'une expression navrée s'imprégnait sur ses traits. Elle avait envie de lui dire à quel point ça la désolait, tout autant qu'elle. Comme ça l'attristait et la révoltait de voir jusqu'où ils étaient capables d'en venir. Mais rien ne voulait sortir. Elle était encore bien trop tendue pour s'excuser, même auprès d'Aspen qui n'avait rien demandé. Alors, la brune se contenta de passer sa main dans le dos de son frère, la posant sur son flanc pour le soutenir dans un geste naturel.



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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (event) smile like you mean it   (event) smile like you mean it - Page 2 Icon_minitimeDim 17 Mai 2015 - 0:08

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Callahans & Wolstenholmes Twins
Aspen. De tous les moments où elle aurait pu apparaître à la fête – à partir du moment où Salomé et Noeh étaient arrivés et avant que tout ceci ne prenne une tournure des plus risibles – il avait fallut qu’elle choisisse ce moment précis où il venait juste d’utiliser ses pouvoirs, où il était couvert de sang, où  Salomé venait de le frapper et où Noeh était encore par terre en train de geindre lamentablement. Si elle avait voulu trouver le pire, elle avait réussi. Lorcan la regarda arriver en courant, ses mains serrées sur sa grande jupe à volants pour mieux cavaler dans leur direction, et son cœur se serra. Pas maintenant … Sa jumelle fendait la foule en grandes enjambées furieuses et il regrettait de toute son âme qu’elle ne se soit pas trouvée à des lieues d’ici, en train de s’amuser pour de vrai dans une soirée où les gens auraient vraiment pu l’apprécier à sa juste valeur. Elle était magnifique, elle n’était même pas encore arrivée jusqu’à eux qu’il pouvait déjà le voir, mais personne ici n’allait la complimenter sur les efforts qu’elle avait mis dans son costume, et dans quelques secondes elle n’aurait plus du tout envie de profiter de la fête, de toute façon. Parce qu’ils avaient tout gâché et que Lorcan, soudain, en voulait mortellement aux jumeaux Callahan de l’avoir entraîné là-dedans au point de gâcher la soirée d’Aspen. Il en voulait un peu aussi aux mutants de l’attentat, mais à vrai dire cet évènement était relégué au second plan. C’était la faute de Noeh, avec ses réflexions à deux balles, qui avaient déclenché cette réaction en chaîne. A cause de lui Salomé avait dégueulé partout et lui-même s’était provoqué il ne savait trop quelle hémorragie pour ne pas avoir à blesser un de ses deux anciens amis. Comme s’ils le méritaient, hein. Et par-dessus tout, Aspen arrivait comme une fleur … Et les incendiait copieusement comme s’ils étaient des gamins à la maternelle. Et le pire, c’était qu’elle n’avait pas croisé son regard une seule fois. Il s’était immédiatement détourné de Salomé et de Noeh dès qu’elle était arrivée, il s’était focalisé sur elle et avait presque eu envie de la prendre par le bras pour l’entraîner loin d’ici, mais elle … Elle avait regardé Noeh,  Salomé, et elle avait ensuite soigneusement évité de le regarder, lui. Elle n’aurait pas pu le blesser davantage, et il se renferma encore un peu dans sa mauvaise humeur. Elle n’avait aucune idée de ce qui avait déclenché tout ça – l’évocation de son nom, en fait – et elle ne le regardait même pas. Elle avait l’air plus inquiète pour Noeh, ce qui accentua encore un peu la jalousie maladive de Lorcan. L’infirme n’avait pas besoin d’elle ! Lui, il avait besoin d’elle ! Furieux, blessé, il détourna la tête de sa jumelle, plantant son regard sur un point distant situé entre les épaules de Salomé et de Noeh, manquant par la même occasion la tentative avortée d’Aspen de tendre la main vers lui. Ce qu’il ne manqua pas, par contre, ce fut le ton perfide de Noeh quand il s’empressa de répondre à la demande d’explications d’Aspen. Lorcan s’attendait à de nouveaux coups bas de sa part, mais pas une seconde il ne se serait attendu que le Callahan s’en prenne directement à Aspen, encore une fois. Qu’il l’insulte dans son dos, c’était une chose, mais qu’il assume et réitère l’injure alors qu’elle était là, Lorcan ne le supporta pas. Noeh semblait avoir autant envie de s’en prendre à Aspen qu’il en avait eu de s’en prendre à lui, et ça, il ne pouvait pas le comprendre. Elle venait juste d’arriver, bon sang ! « Mais ta gueule ! » Lâcha-t-il entre ses dents serrées. Ca semblait être la rengaine, ce soir. « C’est quoi ton problème avec elle ? » Lorcan tiqua une nouvelle fois quand Noeh parla du sang qui avait coulé, et se passa la manche sur le visage d’un geste machinal pour essuyer le sang qui le maculait encore. Ca ne cessait pas de couler, et il ne savait pas quand ça s’arrêterait, mais il ne ferait pas d’effort pour ça, au moins ses pouvoirs le laissaient tranquille, pour l’instant. Il avait envie qu’Aspen prenne les choses en main, qu’elle se défende elle-même, il la savait parfaitement capable de le faire. Même si ses poings le démangeaient toujours d’en coller une ou deux à Noeh pour effacer cet air suffisant de son visage, il savait qu’Aspen ne lui pardonnerait pas de frapper le premier, surtout si elle pensait que c’était pour la défendre. Ce qui était le cas, depuis le début de cette conversation, même si Lorcan ne saisissait pas encore très bien pourquoi. Mais sa résolution flancha quand Noeh lança sa dernière phrase, et Lorcan serra les poings. Plus du tout envie de l’épargner, ce petit con avec ses sous-entendus bien plus dangereux qu’il ne devait le supposer. Il le fixa rageusement, plantant ses yeux dans les siens, et un sourire torve s’étala lentement sur ses lèvres quand Noeh bascula en arrière, ses jambes le lâchant brutalement. Une nouvelle fois au sol, le Noeh, et personne ne pouvait rien reprocher à Lorcan, cette fois. Il ne l’avait pas touché. Mais il était ravi que ses pouvoirs aient enfin servi comme il l’avait souhaité. Il était parvenu sans aucun effort à tirer les jambes de Noeh sous lui, rien qu’en l’imaginant. Mais sa satisfaction fut de courte durée quand il prit conscience qu’il s’était un peu laissé emporter sous les yeux entraînés de sa hunter de sœur. Qu’il avait cédé à une impulsion de sa monstruosité sans même y réfléchir à deux fois, et devant témoins, tout ça pour quoi ? Une vengeance puérile et ridicule ? Il pâlit, plus du tout aussi assuré qu’il avait pu l’être une fraction de secondes plus tôt. « C’est toujours moins pitoyable que toi … » Lança-t-il à Noeh en cherchant de son mieux à rebondir sur la conversation. « La dernière chose qu’il ne t’a pas dite, Aspen, c’est que juste avant que t’arrives il nous parlait de la dernière dégénérée qu’il avait foutue dans son lit avant de perdre tous ses moyens. Il a eu peur de la vilaine mutante, pour ça c’est sûr qu’il a bien fait d’abandonner les hunters, hein. » Il ne savait pas pourquoi il avait besoin de raconter ça à sa sœur. Pour qu’elle arrête de regarder Noeh comme une victime mais comme l’être misérable qu’il était en réalité ? Ou plus simplement, pour détourner par n’importe quel moyen l’attention de lui.



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MessageSujet: Re: (event) smile like you mean it   (event) smile like you mean it - Page 2 Icon_minitimeDim 17 Mai 2015 - 17:35

smile like you mean it
Callahans & Wolstenholmes Twins
Salomé ne dit pas un mot et le silence appuyé provenant de sa meilleure amie pousse Aspen a rester sur ses gardes. La bombe n’est pas encore lâchée, comprend t-elle alors. Son intuition s’intensifie alors que Noeh prend la parole pour tout lui expliquer. La rouquine se retient de lui dire que ce n’est pas exactement de lui qu’elle attendait des explications ; en toute logique, elle aurait préféré que son jumeau s’en charge. Et vu la tournure que prennent bien vite les paroles de Noeh, elle se dit que décidément, Lorcan aurait été plus indiqué. « En gros, t'as tout gâché. » lâche le Callahan en guise de conclusion. Aspen prend sur elle afin de ne pas empirer la situation et reporte son attention sur Salomé, qui se mure obstinément, trop tendue pour faire quoi que ce soit. Le jumeau - qu’Aspen se plait soudainement à appeler mentalement l’infirme, chose qu’elle n’aurait jamais osé faire avant le début de cette immonde soirée - continue de déverser sa diatribe, de plus en plus axé sur la rousse ; Lorcan prend sa défense (ce qu’elle ne valide pas forcément), insulte avec force, mais rien n’arrête Noeh : « Ah, peut-être qu'ils sont déjà au courant, mais tu diras à tes parents que ton frangin clique sur la catégorie “mutante” lorsqu'il va sur les sites cochons maintenant, il a l'air au courant de pas mal de choses les concernant. » Il semblerait que quelqu’un garde des traces d’amertume de la précédente dispute, constate Aspen avec fureur. Afin de se donner une contenance en attendant de trouver une réponse acerbe, la jeune fille calque sur son visage le même sourire détestable et provocateur qu’arbore Noeh - elle est heureuse de lui donner une nouvelle version de lui-même, tout aussi ironique et vengeresse. Lui qui s’était bien trop approché s’éloigne soudainement pour rejoindre sa soeur, son cher point d’ancrage, et Aspen n’y tient plus, l’occasion est trop tentante : « c’est ça, va te réfugier dans les jupons de ta jumelle, de toute évidence c’est tout ce que tu sais faire. » Cette dernière porte sur ses traits une expression navrée, désolée, touchante au possible qui stoppe la rouquine avant qu’elle ne s’engage plus loin sur le chemin des insultes. Elle ne faiblira pas, ne se laissera pas aller à avoir la même réaction enfantine… « Par respect pour ta soeur, d’ailleurs, je vais faire semblant de ne pas avoir entendu tes minables explications. » Sur ce, comme pour montrer que Noeh n’a aucune importance à ses yeux, elle se tourne vers Lorcan… au moment même où celui-ci enchaine, tout feu tout flamme : « C’est toujours moins pitoyable que toi … ». Et tout s’accélère, comme si cette phrase était amenée à apporter son lot de catastrophe : Noeh qui s’effondre sans raison apparente, Lorcan qui porte soudainement un air satisfait. Air bien vite teinté d’inquiétude, et qui met la puce à l’oreille d’Aspen. Elle fronce les sourcils, soudainement suspicieuse tandis que les doutes refont surface, bien décidés à la tarauder. Son frère, un mutant ? Impossible, hurle une voix à l’intérieur d’elle, pleine d’espoir. Cela signerait la fin. Leur fin. Et Lorcan est trop précieux pour qu’elle ne s’imagine en train de le perdre. Elle ne pourrait pas y survivre, ils sont deux, ils ont toujours été deux…

Soudainement, la situation semble changer à ses yeux. Les Callahans d’un côté, les Wolstenholme de l’autre. La fracture, la rupture, le gouffre entre eux se creuse, comme si une sorte de mur venait de s’ériger au beau milieu de la salle. Adieu l’entente vieille contre le monde entre les deux familles, et surtout entre les deux fratries. Aspen a le sentiment, probablement du aux accusations portées par Noeh, qu’il est temps qu’elle fasse passer Lorcan avant tout et tout le monde, qu’ils soient ensemble dressées contre l’adversité… une adversité qui, quelques secondes auparavant encore, était chère et sacrée aux yeux de la rouquine. Elle voudrait s’excuser d’avance pour ce qu’elle s’apprête à faire, essentiellement auprès de Salomé : les mettre à l’écart. « Mon frère n’a rien d’un mutant. C’est un Wolstenholme. Et crois-moi, il n’y a pas ce genre de monstre dans la famille, Noeh. Mais peut-être devrais-tu regarder dans ta propre famille… tes accusions sont suspectes, et j’ai été élevée pour percer les mensonges à jour. » Menaçante, crocs et griffes à l’affut, son regard n’exprime que pur haine pour l’autre fratrie dressée en face d’elle. Bien entendu, ce qu’elle n’avance n’est que pure fantaisie ; comment un dégénéré pourrait survivre chez les Callahans ? Imaginer cette hypothèse relève de la folie, mais le but d’Aspen est atteint : blesser Noeh, défendre Lorcan. Puis vient alors ce dernier qui, en quelques mots, vient briser toute la détermination qui avait gonflé le coeur de sa soeur. Aspen ne retient qu’une petite partie, la plus particulièrement meurtrière, la pire : « … la dernière dégénérée qu’il avait foutue dans son lit… ». C’est comme un coup, le plus terrible des coups. Son visage exprime la douleur, elle a l’impression que tout son corps se cabre, convulse, comme si un mal avait entrepris de la ronger de l’intérieur. Elle cherche à se maitriser, se cacher, mais elle se doute que le mal doit être fait : tous ont du apercevoir, durant une infime seconde, une Aspen dévastée. La rouquine lutte pour prendre un air détaché, et demande finalement au principal intéressé, toujours étalé au sol : « Est-ce que c’est vrai ? ». Ses mots semblent hachés, dépendants les uns des autres, souffrants. Elle repense aux moments vécus avec Noeh : le temps passé à se tourner autour, les nuits sans fin, et tout ce qu’elle n’a jamais eu le courage de lui dire. Elle n’en veut pas à Lorcan d’avoir lâché cette terrible information : il n’en sait rien, Aspen ne l’a jamais mis dans la confidence. Trop peur de la jalousie, de la séparation avec ce jumeau qu’elle aime tant. Salomé aussi a été tenue dans l’ignorance, et Aspen voudrait maintenir le secret, mais elle ne sait pas à quoi elle pense quand elle demande d’un air désespéré : « Qui ? ». Ce simple mot prouve qu’elle s’en préoccupe beaucoup trop, risque d’éveiller les soupçons de Salomé et Lorcan, mais au point où elle en est, elle n’en a plus rien à faire.

Aspen sait qu’elle n’a aucun droit sur personne, ne peut en vouloir qu’à elle-même pour les sentiments contradictoires qui la transpercent constamment. Pourtant elle en veut aux Callahans. A mort. « Cette fois-ci tu peux rester par terre, tu ne mérites pas que je te relève. » tranche t-elle à l’intention de Noeh. Elle est blessée, irrémédiablement ; elle vient d’arriver, n’a rien demandé, a tenté d’enrayer la descente aux Enfers, et voilà comment elle est remerciée. Il semble que toute sa vie soit remise en question, toutes ses certitudes ébranlées, par cette simple dispute qui prend une ampleur colossale. « Ces derniers temps vous n’avez pas été là pour moi » assène t-elle simplement, la tristesse faisant vibrer sa voix plus qu’elle ne le voudrait. « Je sais qu’on a tous nos problèmes à régler, mais vous avez été transparents. Tous autant que vous êtes. » Elle s’accroche au bras de Lorcan pour lui faire comprendre que les mots ont dépassé sa pensée, que ce n’était pas lui qui était visé, mais reprend pour verser tout ce qu’elle a sur le coeur : « J’ai fait de mon mieux pour être une amie honorable. J’étais là à ton réveil, Noeh. Qu’est-ce que tu m’as donné en retour ? Qu’est-ce que vous m’avez donné en retour ? » Ses yeux font la navette entre Salomé et son jumeau, qui se tiennent toujours de l’autre côté de cette barrière invisible. « Insulter mon frère de mutant et le frapper, est-ce que c’est votre façon de me remercier ? Je commence à me demander pourquoi je vous tiens encore en si haute estime, et pourquoi je vous considère comme des gens sans qui je ne pourrais pas vivre. » Aspen veut partir, hurler, pleurer et frapper à la fois ; à la place elle hausse un sourcil hautain, du mépris plein les yeux, désireuse de garder le minimum de retenue en société qui la caractérise.




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Noeh Callahan
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MessageSujet: Re: (event) smile like you mean it   (event) smile like you mean it - Page 2 Icon_minitimeDim 17 Mai 2015 - 20:13

Noeh ne cherchait qu'une chose : apercevoir le regard de Salomé. Rien qu'une minute, rien qu'un instant. Comme depuis le début de cette soirée, il n'avait pas résisté à l'appel de rajouter encore un peu d'huile sur le feu, en espérant que ses mots n'insuffleraient qu'une seule idée à Aspen : quitter les lieux. C'était trop dangereux pour elle, ici, elle risquait de se blesser, il risquait de la blesser, et c'était bien la dernière chose  qu'il avait envie de faire, la plus belle erreur qu'il ne devait pas continuer de commettre, bien que toujours emporté dans cet espèce de tourbillon de mauvaises ondes qu'il avait engendré. Alors, il cherchait à se rassurer, le jumeau Callahan, juste le temps de l'entendre tourner les talons, Lorcan sous le bras. La main rassurante de sa sœur glissa sur son épaule, puis son dos. Au coeur de cette soirée gâchée résidait au moins un aspect positif : ils s'étaient un peu rapprochés, comme au bon vieux temps. Dommage qu'un tel décor d'apocalypse ait besoin de les entourer pour ça. Malheureusement, cet infime moment de complicité fut bien vite brisé. Le sang qui affluait dans les jambes de Noeh se raréfia sans prévenir, obligeant ces dernières à céder sous le poids du reste de son corps. Atterrissant non sans douleur au sol, l'étudiant toussa, comme pour évacuer plus vite le mal foudroyant qui venait de traverser son crâne et son dos. Comme s'il avait besoin de redevenir pitoyable maintenant. Plissant les yeux un instant, il se débrouilla pour s'appuyer sur son flanc gauche, orientant son être en direction d'Aspen qui se remettait à défendre son cher frère. Qu'est-ce qu'elle voulait dire par là ? Que sa famille pouvait avoir un gêne mutant qui se trimballait ? Noeh en doutait sincèrement. Sinon, il le saurait. C'était impossible autrement. L'ancien pianiste la fixait d'un air agacé, affaibli. Il osait la confronter encore, malgré le fait qu'il semblait avoir perdu le contrôle de la situation depuis longtemps. Si contrôle il y avait eu ne serait-ce qu'une seule seconde... Lorcan lâcha alors les mots qui auraient, pour le coup, pu le faire tomber sans mal au sol comme précédemment. Comme une douche froide, ces derniers résonnèrent entre les parois de son crâne, tel un nouvel éclair brûlant ses entrailles. Il l'avait bien cherché, Noeh. C'était sans doute ce qu'on pouvait lui reprocher, de toujours pousser tout le monde dans les extrêmes, de repousser les autres encore plus loin alors qu'il était bien souvent incapable d'encaisser les coups de bâtons en retour. Et pour le coup, celui-ci, il faisait plus mal que tous les autres réunis. Sans même le savoir, Lorcan s'était adressé à la bonne personne pour présenter les choses ainsi. Une fois Noeh au sol, une fois qu'il tentait de se remettre d'un nouvel affront physique, une fois que celle qui avait tant compté pour lui dans le plus grand des secrets se trouvait devant lui. Et sa question, cette unique réponse qu'elle trouva à rétorquer, lui fit relever un regard peiné dans sa direction. Est-ce que c'est vrai ? Non, pas tout à fait, peut-être pas, c'est trop long à t'expliquer. La seule envie de l'étudiant fut alors de la prendre dans ses bras. De lui souffler qu'il pouvait tout lui expliquer, que ce n'était pas ce qu'elle croyait, que Lorcan disait à peu près n'importe quoi et qu'il n'en savait surtout rien, de cette histoire ! Pourtant, Noeh n'avait aucun droit d'agir de la sorte. Ils n'avaient jamais rien dit. Ni à Salomé, ni à Lorcan, ni même réellement entre eux. Deux êtres dans le secret qui n'avaient jamais été foutus de s'avouer ce qu'ils avaient vraiment sur le cœur. Et, maintenant, il était bien trop tard pour réparer ce genre d'erreurs. Noeh devait rétablir les choses. Il devait faire comme s'il n'avait rien vu, comme s'il n'avait rien décelé dans le regard d'Aspen et que rien ne pouvait se deviner au creux du sien. C'était du passé. Alors, pour éloigner cet étau étouffant qui commençait à se resserrer autour de sa carcasse, le cadet Callahan n'avait qu'une seule solution sous le coude, sa fidèle roue de secours : se montrer le plus indifférent possible, le plus méprisable, pour tenter de faire tourner tout ça vers une autre issue que celle qui se dessinait sous ses yeux. Percevant à nouveau consciemment les paroles de la rousse, le jumeau Callahan secoua la tête. Ce n'était pas ce qu'elle venait de faire, il y avait à peine quelques secondes, insulter sa famille en sous-entendant qu'une mutation traînait dans le coin ? Regarde dans ta famille, tes accusations sont suspectes, et blah, blah, blah. C'était bien joli, c'était ce sur quoi il devait se concentrer. Et pas autre chose. « T'as besoin de nous pour vivre ? T'as pas assez de ton frère à gérer ?! », qu'il cracha alors, en faisant un geste de la tête en direction de ce dernier. Poussant un soupir, Noeh chercha à repousser le sol de sa main et à se remettre debout seul. Une fois cela fait, il pria intérieurement pour que son corps ne le lâche pas une nouvelle fois. « Je veux pas que tu m'aides, Aspen, je veux pas que tu me relèves, je veux rien qui vienne de toi. Tu percutes ? », prononça-t-il d'un ton qui se voulait aussi agressif qu'en début de soire, mais qui avait inévitablement perdu de sa saveur. « Va-t'en, pars, prends ton frère par le bras et casse-toi. » Peut-être que sa voix était plus dans la retenue, mais ses mots percutants, bouleversants d'une sincérité qui transperçait tout autant par ses iris émeraudes, prenaient la relève pour révolter les cœurs. « Et surtout arrête », poursuivit-il d'un air las. « Arrête de croire que je- » Ses lèvres se serrèrent. Un malheureux arrête de croire que je pourrais un jour de nouveau t'offrir quoi que ce soit avait manqué sortir sans prévenir, avant qu'il ne se reprenne. Bien que cette simple erreur à demi engendrée venait sans doute de les trahir à tous les deux, combinée à la réaction d'Aspen plus tôt. « Arrête de dire que t'es plus rien sans nous. C'est n'importe quoi. Vis ta vie et fiche-nous la paix. » Noeh ancra une dernière fois son regard dans le sien, avant de murmurer un dernier : « Tu les auras pas ce soir tes remerciements. » Et de croiser mentalement les doigts pour que Salomé décide que c'était peut-être le bon moment pour eux aussi de partir. Loin.
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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: (event) smile like you mean it   (event) smile like you mean it - Page 2 Icon_minitimeDim 17 Mai 2015 - 21:12

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Un mot traversa son esprit, prononcé sur la voix chantante d'Aspen, comme un peu de sel sur une plaie béante. Infirme. Salomé se figea un peu plus encore, incapable de prononcer le moindre mot, pas si elle voulait conserver le secret de sa mutation intact. Et  pourtant. Voilà que ça la brisait intérieurement. Comment pouvaient-ils être aussi cons, tous les deux ? Étaient-ils tombés si bas qu'ils n'avaient plus honte de se moquer d'un handicap ? Son regard un instant plus tôt désolé commença à noircir, se détournant d'Aspen qui parlait tout à coup de respect envers elle. Ce serait sans doute par respect envers leur amitié que Salomé ne tiendrait pas compte de ses pensées ? Non. Jamais elle n'oublierait. La rancune coulait dans ses veines, plus tenace encore que les taches de vomi sur le costume de son frère. Noeh s'effondra à ses côtés avant qu'elle n'ait compris ce qui se passait. S'accroupissant immédiatement à ses côtés pour s'assurer qu'il ne tournait pas de l'oeil, avant de balayer les deux autres du regard. Tous semblaient surpris. Tous sauf un. La phrase de Lorcan résonna dans sa tête, et elle vit soudainement rouge. Depuis ces quelques minutes à éviter de lui prêter attention, voilà qu'elle reportait soudain ses iris sombres sur le jumeau qui lui faisait face. Elle regrettait presque de ne pas pouvoir à son tour hurler dans la tête de Lorcan si fort qu'il en tomberait à terre. Parce qu'elle savait, Salomé. Elle l'avait vu, son sourire, puis son air gêné. Il avait osé utiliser sa mutation sur son frère, cette mutation à peine maîtrisée. Et s'il avait dérapé, hein ? Si au lieu de le foutre par terre, il lui avait explosé les fémorales dans une hémorragie mortelle ? Son envie de lui sauter à la gorge une nouvelle fois la démangeait furieusement, et ses lèvres tremblantes contenaient difficilement toutes les saloperies menaçant de lui sauter à la gueule. Et le pire dans tout ça, c'est qu'elle ne pouvait rien dire. Il le savait après tout. Qu'avait-il à craindre. Sûrement qu'elle avait été bien conne de lui faire confiance. Sans doute qu'il méritait ce soir plus que jamais son titre de dégénéré. Son expression parlait pour elle même, nul besoin de mot, non. Et elle se concentra à nouveau sur la rouquine, la seule susceptible d'apaiser son coeur énervé. Mais elle resta  bouche bée. Elle qui n'avait aucun grief contre Aspen, seule personne présente envers laquelle elle n'avait pas envie de hausser le ton, voilà que la rouquine sous entendait que les Callahans pourraient compter des dégénérés dans leurs rangs. Plutôt ironique, lorsque l'on notait le tour de passe passe effectué par Lorcan une seconde auparavant. Surtout très déplaisant, lorsque l'on savait aussi ce qui se tramait dans la tête de la brune depuis une vingtaine de minutes. Ce pourquoi elle n'hésita pas à rétorquer, là où son frère se taisait. « Arrête ça tout de suite, Aspen. Inutile de s'abaisser à ça. » Ses sourcils s'étaient cependant froncés, malgré l'avertissement qui n'avait rien d'agressif. Une simple demande, tout ce qu'il y avait de plus quelconque. Incapable d'hausser le ton contre elle qui n'avait rien demandé.

Et puis, Lorcan décida d'en rajouter une couche. Levant les yeux au ciel en hurlant à chaque cellule de son corps de se tenir tranquille, de ne pas repartir au front car cette fois elle ne donnerait pas cher de sa peau et ne frapperait pas comme une fille, ce qui la surprit le plus fut sans doute l'expression qu'arborait Aspen lorsqu'elle abaissa les yeux. Et ces paroles, lourdes de sens, qui s'échappaient de ses lèvres. Haussant les sourcils en sentant un poids s'abattre sur ses épaules, quelque chose qu'elle n'avait pas vu venir, certainement pas, la brune crut un instant rêver. Cette manière subite d'aider Noeh avant d'aider son propre frère. Ces airs contrariés, blessés, en apprenant que Noeh avait potentiellement fricoté avec quelqu'un. Cette manière de lui demander de qui il s'agissait. Aspen craquerait donc sur Noeh ? Ceci expliquerait ses foudres subites à son égard ? Ces reproches ? Les lèvres pincées, Salomé sentit un rire nerveux monter entre ses côtes, impossible à réprimer. Non, vraiment, là c'était trop drôle. Le clou du spectacle. Une Aspen crachant avec rancune qu'il pouvait rester par terre à celui qu'elle convoitait visiblement.  L'afflux de pensées qui tournaient dans la tête de Salomé ne cessaient de confirmer cette découverte vendue par Aspen elle même, en demandant plus de détails à Noeh sur cette fameuse mutante qu'il avait probablement mise dans son lit. Qu'est-ce-que c'était que ce bordel ? Elle eut à peine le temps d'y réfléchir davantage qu'Aspen se mettait brusquement à s'en reprendre à eux. Et à eux deux, cette fois. « Qualifier ton frère de mutant ? Et le tien, qui appelle Noeh infirme, c'est mieux sûrement ? Parce que la dernière chose qu'il ne t'a pas dite, ton frère adoré, c'est comme il s'est plu à rire de l'accident de Noeh depuis un quart d'heure. Sache aussi que le premier à avoir levé le poing, c'était ton si parfait jumeau, ma grande. » Ses poings se crispèrent douloureusement, et un regard foudroyant s'abattit sur Lorcan. « Après tout, c'est vrai que c'est hilarant, putain ! En fait, c'est ça notre problème Noeh. On n'a pas d'humour. Parce que visiblement, quand on s'appelle Wolstenholme, c'est marrant de se foutre de la gueule d'un ami qui passe par la fenêtre. » Son ton était  mordant, tandis qu'elle jetait un coup d'oeil à son frère, d'un air faussement désolé. Puisque visiblement c'était à eux deux que revenaient tous les blâmes. Un sourire narquois se dessina sur les lèvres de la brune, en notant bien que le reproche suivant, sur ce pseudo-abandon, n'était destiné qu'à eux deux. La blague ne semblait pas prête de s'arrêter. Elle haussa simplement les épaules, une mine détachée sur les traits. Comme si ses mots ne lui faisaient pas mal, là, au fond de la poitrine. « Lorcan savait à peine si tu venais, ce soir. Mais si c'est sur nous que t'as envie de te défouler, si c'est plus facile, c'est que t'es une belle hypocrite. » S'humectant les lèvres en chassant la boule qui croissait dans sa gorge, elle laissa les mots s'évader sans tenter de modérer ses propos. Elle le connaissait, ce regard, cette expression dans le vert des yeux d'Aspen. Levant le menton en arquant un sourcil, toute aussi amère, parce que dans le fond elle ne regrettait aucun mot, si ce n'était qu'elle ne voulait pas perdre son amie. Mais elle lui en voulait. Elle lui en voulait tant qu'elle était prête à prononcer des mots qu'elle regretterait peut être, un jour. Mais pas pour le moment. Les Wolstenholmes à eux deux étaient parvenus à animer sa haine comme rarement depuis longtemps. Elle sourit de plus belle à la phrase qu'envoya Noeh à la rouquine, d'un sourire si peu amusé pourtant, si acide. «  C'est ça, occupe toi déjà de gérer ton frère, dieu sait que ça devient urgent. »  Et ses nerfs s'étiraient, sa soif de revanche semblant intarrissable.  Son esprit bourdonnait, tendu entre les ondes vibrantes autour de son visage. Elle ne voulait pas comprendre l'évidence qui s'imposait à elle depuis quelques minutes. Sentant son frère se relever, la brune l'observa tout en suivant le mouvement et en se redressant totalement. Salomé serra les mâchoires, son regard allant de l'un à l'autre avant de finalement se fixer sur Aspen. « Et puis de toute évidence..., là n'est pas ton vrai problème, j'me goure ?  Ce qui t'énerve le plus, c'est bien d'imaginer qu'il a pu coucher avec une mutante, hein ? Ou devrais-je dire, d'avoir couché avec une autre que toi ?! » Une colère nouvelle grondait au fond de sa poitrine. Parce que tout s'expliquait. Un air mesquin se peignait sur les traits de la brunette. Ne se doutant pas un instant que cela pouvait être réciproque. Jusqu'à ce qu'enfin Noeh ne commence à répliquer, à s'exprimer. Jusqu'à ce que ses paroles stoppées en plein vol n'achèvent leurs courses dans la tête de Salomé. S'écartant brusquement, comme si elle venait de recevoir une gifle. La brune porta un regard sur son frère, interdite. Un seul coup d'oeil à Lorcan, pour être sûre qu'il avait compris la même chose qu'elle. Même s'il n'avait pas eu cette chance immense d'entendre la suite. Avait-il compris ? Était-ce réellement en train de se produire ? Un poignard s'enfonçait doucement entre ses omoplates, déchirant ses muscles dans une souffrance sans nom. Une trahison. Un secret qu'il avait gardé ? Qu'ils avaient gardé ? « Non mais je rêve. Dîtes moi que c'est une putain de blague de merde, BORDEL !!! » Crachant ses jurons, à la limite de l'hystérie, la brune fixa le regard de Noeh dans le sien, les traits crispés dans un masque de colère et d'incompréhension. « Vous vous foutez de notre gueule ? Putain vous êtes pas sérieux là ? Vous êtes vraiment... » Étouffant la fin de sa phrase dans son poing plaqué à sa bouche, la brune refixa un bref regard sur Lorcan, qu'elle maudissait toujours intérieurement. Perdue entre sa colère qui ne cessait de se distordre pour englober peu à peu davantage de personnes. Inutile d'en dire davantage. Si les paroles l'avait mené sur une piste, Salomé en avait eu confirmation. Et non, non ça ne lui plaisait pas du tout, son état de colère ascensionnant un point culminant de non retour. « Comment vous avez pu... ah putain. Bordel ça me dégoûte, c'est dégueulasse, mais putain, comment... » Si ses yeux avaient pu lancer des flammes en cet instant précis, il ne serait resté de Noeh et Aspen que deux petits tas de charbon à disséminer aux quatre vents. Et les larmes qui lui piquaient les yeux, dans une douleur sourde, celle de se voir trahie, car c'était bien une trahison aux yeux de la Callahan. Ses dernières paroles sortirent dans un murmure. « C'est pas possible. »



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MessageSujet: Re: (event) smile like you mean it   (event) smile like you mean it - Page 2 Icon_minitimeLun 18 Mai 2015 - 21:32

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Lorcan évita soigneusement de regarder Aspen après avoir utilisé ses pouvoirs, de peur qu’elle ne croise son regard et qu’elle n’y lise la vérité, mais il tomba sur celui de Salomé et eut l’impression qu’elle tentait de le fusiller sur place. Elle, elle savait, et elle n’était pas du tout, du tout contente qu’il ait osé s’en prendre ainsi à son frère. Il ne se souvenait pas de lui avoir vu un tel regard, et il sentit un drôle de malaise l’envahir, mais il soutint son regard sans flancher. Elle ne pouvait rien dire, elle ne dirait rien. Et de toute façon, ce n’était pas comme s’il avait réellement fait quelque chose de mal à son précieux Noeh, ce qu’il venait de faire était la partie la plus inoffensive de son don, celle qui ne causait aucune effusion sanglante. Une blague, quoi. Qu’elle arrête de le regarder ainsi, il n’y avait pas mort d’homme. Enfin, il n’y en aurait pas si personne d’autre ne comprenait ce qu’il avait fait … Mais il souffla intérieurement, soulagé, quand Aspen prit sa défense avec vaillance, et il s’en voulut une nouvelle fois de lui cacher une chose pareille.  Il coula un regard vers elle quand elle affirma que les monstres ne se trouvaient pas chez les Wolstenholme, mais peut-être plutôt chez les Callahan, et il plissa les lèvres. Il aurait préféré qu’elle s’abstienne de cet ajout, mais comment lui en vouloir ? Elle le défendait et il ne l’en aimait que davantage. Alors tant pis pour ce que pourrait en penser Salomé, sa sœur passait bien avant ses sentiments blessés, et Lorcan ferait n’importe quoi pour entretenir les illusions d’Aspen sur la pureté de leur famille. Mais comme les Callahan adoraient le lui faire remarquer ces derniers temps, il n’était pas très doué là-dedans. Pourtant, Aspen faisait front avec lui à présent, et c’était tout ce qui comptait. Les paroles acides de Salomé n’étaient que de pitoyables tentatives pour retourner la situation, et Lorcan avait l’impression qu’ils se retrouvaient tous à l’école primaire, chacun leur tour essayant de défendre sa cause auprès de l’instituteur qui cherchait à savoir qui avait commencé. C’était puéril, où est-ce que Salomé voulait vraiment en venir ? Elle voulait des excuses ? Si les choses avaient dérapé, ce n’était pas parce qu’il s’était moqué de l’accident de Noeh, mais bien à cause des insinuations de ce dernier à propos d’Aspen. « C’est ça, essaye de nous faire croire que t’aurais pas fait exactement la même chose que moi si j’avais insulté ton frère dans son dos ! Si c’était de l’humour Callahan, alors ouais je l’ai pas pigé, tu veux que je m’excuse ? » La main qu’il avait tendue rageusement vers Noeh retomba le long de son flanc, ballante, avant de remonter vers ses tempes. Une migraine carabinée était en train de prendre naissance sous son crâne, et il n’en serait même pas surpris si Salomé en était la responsable – il ne savait pas si c’était possible mais il était bien d’humeur à l’accabler de tous les maux. Il n’en revenait pas qu’elle lui parle ainsi, alors qu’ils s’entendaient si parfaitement bien quelques semaines encore plus tôt. Elle était la seule de qui il se sentait proche ces derniers temps ! La seule ! Il avait tenu Aspen loin de lui et n’aurait pas pu supporter cet éloignement si Salomé n’avait pas été là pour partager un peu de sa peine. Sans elle, il se serait noyé depuis longtemps. Et ils s’insultaient, à présent. Le pire, c’était qu’il n’arrivait pas encore à regretter ses paroles. Elle défendait Noeh et il défendait Aspen, c’était l’équation et elle était impossible à modifier. Qu’il en soit ainsi, alors.

Il vit soudain Aspen flancher quand il parla de la mutante que Noeh avait soi-disant racolée, et il regretta presque ses paroles sous la violence de sa réaction. Elle semblait estomaquée, ou pire, blessée. Mais si c’était déjà surprenant en soi, il ne s’attendait absolument pas que sa première question soit de demander si c’était vrai … Et qui plus est, de demander qui. Etait-ce vraiment le plus important ? Lorcan aurait cru qu’elle serait dégoûtée, ou qu’elle se moquerait, mais pas qu’elle prenne la chose tant à cœur. Il jeta un coup d’œil à Noeh, mais celui-ci avait déjà reprit un masque d’indifférence narquoise, celle-là même qui hérissait tous les nerfs de Lorcan. Mais bien étonnement, ce fut Salomé qui prit la parole en premier, le faisant presque bondir quand elle prononça ses derniers mots. « Quoi ?!? Mais t’es malade, ma pauvre fille ! » Pour le coup, sil leur amitié de longue date et leur récent rapprochement n’avait pas existé, il aurait été bien moins charitable dans son insulte. Il lui en aurait bien collé une, à elle aussi. C’était quoi, cette idée ? Qu’Aspen voulait coucher avec tous ceux qui passaient ? « Tu t’entends parler ? Ca te va bien de gémir parce que j’ai traité ton frère d’infirme, mais ça te dérange pas de sous-entendre que ma sœur est une trainée ? » Il était tellement furieux qu’il ne prêta guère d’attention à ce que Noeh lança à Aspen. Mais ce fut le cri de Salomé, une nouvelle fois, qui le ramena sur terre et il la regarda avec incompréhension. Pendant une seconde, il cru qu’elle lui parlait, à lui, et il pensa qu’elle était devenue complètement folle. Il ne savait pas ce qui déclenchait des cris si soudains, il ne pensait qu’à l’insulte qu’elle avait balancé quelques secondes plus tôt à Aspen et il songea pendant une fraction de seconde que le dégoût de Salomé venait qu’elle croyait que lui et sa jumelle avaient fricoté ensemble. Pour de vrai, quoi, dans le genre inceste Lannister bien dégeu. C’était de la démence de haute voltige mais Lorcan n’avait pas d’autre explication à la répugnance que Salomé semblait ressentir. Mais il réalisa que ce n’était pas lui qu’elle regardait. Quand elle disait "vous", elle ne l’incluait pas dedans. Que soudain elle semblait furieuse envers Noeh et Aspen, mais qu’il avait été éjecté du jeu. « Quoi ? » Il n’était pas télépathe, lui, et il lui fallut encore une bonne seconde pour comprendre ce qui outrait la jeune femme au plus haut point. Et soudain la réaction d’Aspen sembla claire comme de l’eau de roche, tandis que les paroles de Noeh auxquelles il avait si peu prêté attention révélaient tout leur sens. « C’est pas vrai. C’EST PAS VRAI ?? » Ce n’était pas tant d’imaginer Aspen et Noeh ensemble qui le mit hors de lui, mais de voir la réaction que ce dernier avait envers sa sœur. Cette froideur, cette indifférence, ce sarcasme. Chacun des mots qu’il avait prononcé à propos d’elle depuis le début e la soirée lui revinrent, les insultes incompréhensibles, les piques, la moquerie. L’insensibilité. Et la raideur d’Aspen à côté de lui, la douleur qui avait flashé sur son visage quand elle avait appris qu’il avait failli coucher avec une mutante. Cette fois Lorcan ne demanda pas pardon à Salomé avant d’agir, il se jeta littéralement sur Noeh et commença à le rouer de coups. Ils tombèrent au sol, mais Lorcan ne sentit pas le choc. Il voulait le démolir. « Espèce de fils de … !!! »



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MessageSujet: Re: (event) smile like you mean it   (event) smile like you mean it - Page 2 Icon_minitimeSam 23 Mai 2015 - 23:51

smile like you mean it
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(music). Une catastrophe, voilà ce que c’est. Elle qui se faisait une joie à l’idée de participer à cette soirée se retrouve plongée au beau milieu d’une guerre. Entre l’attaque terroriste et la joute verbale qui se déroule entre les Callahan et les Wolstenholme, Aspen est pratiquement sûre de pouvoir inscrire cette fête sur la liste des pires de toute sa vie. Comme si ce n’était pas suffisant, voilà Salomé qui renchérit : « Parce que visiblement, quand on s'appelle Wolstenholme, c'est marrant de se foutre de la gueule d'un ami qui passe par la fenêtre. ». Aspen veut répondre que c’est faux, totalement faux. Que ça n’a rien de drôle et que l’accident de Noeh l’a inquiétée comme pas possible, qu’elle avait rarement été dans un tel état. Mais complètement perdue, déçue, en proie à tout un tas de sentiments qu’elle sait à peine nommer, la rousse ne prend pas la peine ni le temps de répondre. Du reste, elle ne sait de toute manière pas quoi dire. Il lui semble que le monde a encore un peu plus perdu de ses couleurs et que plus rien ne vaut le coup. Au fond de sa gorge traine un goût amer, le même genre qu’elle a pu ressentir suite au suicide de sa mère - en moins fort, assurément, mais présent tout de même. Une boule se forme dans sa gorge, au creux de son ventre. Les jumeaux Callahan continuent, encore et toujours, mène la danse tandis qu’Aspen reste sans voix face au tourbillon de haine qu’elle a ravivé : « T'as besoin de nous pour vivre ? T'as pas assez de ton frère à gérer ?! » « C'est ça, occupe toi déjà de gérer ton frère, dieu sait que ça devient urgent. » Noeh cherche à se relever, mais elle s’en fiche. Seules comptes les insultes qui tournent dans l’air, encore et encore. Qu’elle est une hypocrite, a déclaré Salomé, un peu plus tôt. Qu’elle doit gérer son frangin, comme s’il était un môme turbulent incapable de s’en sortir seul. Les mots sont sans équivoque, il n’y a pas trois mille façons de les interpréter : tous sont plus dégradants les uns que les autres. Et, décidément lancée une bonne fois pour toutes, Salomé continue sa tirade meurtrière : « Et puis de toute évidence... là n'est pas ton vrai problème, j'me goure ? Ce qui t'énerve le plus, c'est bien d'imaginer qu'il a pu coucher avec une mutante, hein ? Ou devrais-je dire, d'avoir couché avec une autre que toi ?! » Dans le mille, pense Aspen. ça la ronge de l’intérieur et annihile tout le reste. Elle en crève de jalousie, faudrait retrouver l’idiote qui a eu le privilège de passer dans les bras de Noeh et lui faire la peau. A l’encontre de cette inconnue, il n’y a qu’une haine sourde et vive : une mutante, en plus. Le pire du pire, l’insulte suprême. Noeh lui a préféré une mutante. La rousse s’est rarement sentie aussi humiliée, et jamais jusqu’ici elle n’avait tant souhaité éradiquer quelqu’un de la surface du globe. « (…) ça te dérange pas de sous-entendre que ma sœur est une trainée ? » Aspen se tourne vers son jumeau, le regard vide. Le remercie mentalement de faire ce qu’elle ne se sent plus en mesure de faire, trop sous le choc : prendre sa propre défense. Après l’hypocrite, la voici trainée. Tout ce qu’elle n’a pas spécialement l’impression d’être ; mais hurler et s’opposer avec véhémence ne ferait qu’envenimer la situation, sans doute. D’autant plus qu’elle attend surtout la réaction du principal concerné qui, elle en est certaine, ne manquera pas de la mettre à terre définitivement.

Et en effet, elle n’a que quelques secondes supplémentaires à attendre pour que ses pires craintes ne se confirment : redoutable, Noeh prend la suite de sa terrible soeur. « Je veux pas que tu m'aides, Aspen, je veux pas que tu me relèves, je veux rien qui vienne de toi. Tu percutes ? » Cette fois-ci les mots amers lui brulent bien trop la langue pour qu’elle puisse les retenir : « Oh, c’est donc ça, tu ne veux plus rien de moi ? Mais il fallait le dire avant, il fallait me le signaler avant que je ne me fasse un sang d’encre pour toi, et que je n’accoure à ton chevet comme une pauvresse. » Sa voix est teintée de l’habituelle amertume, nuancée par l’ironie qui est devenue leur lot à tous. Le Callahan tire ouvertement un trait sur elle, publiquement ; et quand-même les autres ne sont toujours pas au courant de l’entière vérité, ça fait mal, bien plus qu’elle ne pourrait l’expliquer au travers de ses paroles. Le ton de Noeh la laisse même indifférente, tout comme le monde extérieur : seule reste l’affreuse sensation d’être gommée, comme un dessin aux traits difformes qu’on souhaiterait voir disparaitre à tout jamais. Je ne suis pas un objet, a t-elle envie de hurler. Tu ne peux pas me prendre quand tu le désires, disposer de moi quand tu le souhaites, et me jeter après. « Va-t'en, pars, prends ton frère par le bras et casse-toi. Et surtout arrête. Arrête de croire que je- » Il s’arrête, et Aspen pressent le désastre. Le rester des paroles de Noeh se noient dans le néant, des histoires de paix qu’elle doit leur foutre et de remerciements qu’elle n’aura pas ce soir. Peu importe ; seule compte la réaction de Salomé qui, l’esprit vif, semble avoir compris beaucoup plus de choses qu’il ne le faudrait. Découverts. La suite ne se fait pas attendre longtemps, pleine de dégoût, d’incompréhension, de désapprobation : « Comment vous avez pu... ah putain. Bordel ça me dégoûte, c'est dégueulasse, mais putain, comment... C'est pas possible. » Aspen meurt d’envie de lui dire que si, ça l’est. Qu’il est même étonnant que Noeh et elle-même soit parvenus à cacher leurs ébats et leurs ébauches de sentiments aussi longtemps. Elle se tourne vers Lorcan, anxieuse, le regard suppliant ; elle ne veut pas qu’il prenne la nouvelle comme une trahison. Elle aurait aimé lui en parler, forcément, mais elle n’ose pas imaginer la crise de jalousie qui aurait probablement suivi. Et Noeh aurait désapprouvé. Ce Noeh pour qui elle a tout fait - et qui le lui rend si mal.

« Lorcan, attends… » implore t-elle doucement, les sourcils froncés d’inquiétude. Mais Aspen ne sait pas quoi dire de plus : attendre quoi ? Qu’elle lui explique ? Qu’est-ce qu’il y a à expliquer, après tout ? Son frère se scandalise, puis insulte. Elle sait instinctivement que cela ne présage rien de bon ; elle a raison. Pour la seconde fois de la soirée, ou peut-être plus, voilà son jumeau qui se jette sur Noeh et les deux roulent au sol dans un mélange de jambes et de bras qui frappent. La rousse n’attend pas une seule seconde de plus : il est hors de question que son frère soit blessé, même si elle ne dirait présentement pas non à l’idée de voir le Callahan encore plus amoché. « Arrête ! » La voila qui se jette dans la mêlée, parvient à attraper Lorcan par les épaules et l’éloigne de Noeh, qui reste allongé sur le sol, endroit où il aura décidément passé une bonne partie de la soirée. « Ils n’en valent pas la peine. Il n’en vaut pas la peine. Plus maintenant… » Ses yeux dévastés laissent apercevoir l’étendue des dégâts : quelque chose de brisé dans ce groupe qui fonctionne pourtant depuis la petite enfance. Aspen garde son frère contre elle, de peur qu’il ne se jette de nouveau dans la bataille, et surtout qu’il ne décide de s’éloigner d’elle. « Je suis désolée, lui murmure t-elle, tellement désolée. » Sa voix se brise tandis qu’elle rend délicatement la liberté à Lorcan, dont la fureur semble petit à petit s’éteindre, ses doigts se desserrant progressivement des bras de son jumeau. Le silence s’installe, étrange avec les cris et les pleurs qui se sont enchainés toute la soirée. Autour d’eux trainent quelques regards interloqués, d’étrangers ou de connaissances, figés dans des positions grotesques comme dans un mauvais film, qui ne veulent pas croire au spectacle que les jumeaux offrent. N’y tenant plus, Aspen écarte les bras en signe d’impuissance et clame, haut et fort, tout en pointant Noeh du doigt : « J’ai couché avec cet homme ! Plusieurs fois ! Et ça c’est terminé lamentablement, parce qu’on est des bons à rien. Voilà, maintenant vous pouvez tous repartir ! Vous êtes contents ? C'est terminé. C'est lui-même qui l'a dit. » Elle ne sait plus à qui elle s’adresse, les autres, Salomé, Noeh, Lorcan, elle-même, tous en même temps. Elle ne sait pas non plus où ça la mène ; tout ce qui reste est le vide, indécollable, qui envahit toujours lorsqu’on a la certitude d’avoir perdu quelqu’un chose, ou quelqu’un. « Viens, il faut qu’on arrête les frais. Allons-nous en d’ici. » Elle attend la décision de son frère avant de se permettre de tourner les talons : elle n’ira nul part sans lui. Mais elle voudrait qu’il fasse vite, parce qu’elle sent déjà qu’elle va devoir écraser les larmes qui glissent sur ses joues d’une main rageuse.




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Noeh Callahan
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MessageSujet: Re: (event) smile like you mean it   (event) smile like you mean it - Page 2 Icon_minitimeLun 25 Mai 2015 - 3:03

Noeh, il sent que l'ambiance commence à se faire beaucoup trop électrique. Pas comme avant, pas exactement comme depuis qu'il a prononcé les premiers mots acerbes de la soirée, pas tout à fait. Non, à présent, quelque chose de beaucoup plus lourd se promène dans l'air, un truc désagréable qui pèse sur ses épaules, et probablement sur celles d'Aspen aussi. Le mensonge, la culpabilité qu'il engendre. Ils ont décidé de débiter les mauvaises paroles au mauvais moment. Face aux mauvaises personnes. Aux deux seuls êtres auxquels ils avaient tenté de masquer tout ça autant que possible. Pourtant, tout vient d'éclater. Il ne sait pas trop comment c'est arrivé, Noeh, il devine juste que sa jumelle est toujours aussi futée que lorsqu'ils étaient gamins, qu'elle décrypte les regards et les demi-mots. L'ancien pianiste essaye de masquer ce qu'il ressent. Du mieux qu'il peut. Même lorsqu'Aspen lui rappelle pour la deuxième fois qu'elle s'est montrée présente pour lui, sous-entend qu'il n'est en rien digne de ses efforts. C'est le but, qu'il a envie de lui avouer, je fais ça pour toi, Aspen. Rien que pour elle, pour ne pas la blesser exactement comme il est en train de le faire, pas comme autrefois où, déjà, il se montrait handicapé des sentiments, des émotions et des aveux. Noeh, il garde ce masque distant qui fait reculer les moins téméraires et sur lequel s'écorchent les personnes auxquelles il tient. Salomé, Aspen, Lorcan. Ces trois piliers de son existence qui se déchirent juste sous ses prunelles secouées mais éloignées. Son cœur se serre de trop lorsque le gars avec qui il a passé de nombreuses années est obligé d'accorder les mots « soeur » et « traînée » dans le même éclat. Il sait bien que ce n'est pas ce qu'elle veut dire, Salomé, qu'elle ne dirait jamais une chose pareille. Sous le coup de l'émotion, sous le coup du bouleversement et des tremblements intérieurs que provoquent chaque nouveau souffle de Noeh au milieu de cette fête des fondateurs bafouée, les mots s'emballent, les pensées vont plus vite les unes que les autres et griffent chacun d'eux, d'une marque qu'il sera difficile à oublier. Les mots de sa jumelle parviennent jusqu'à lui. Ils s'échouent douloureusement contre son corps déséquilibré, le forcent à relever un regard différent de celui qu'il arborait encore quelques secondes auparavant. Peiné, désolé. « Je peux pas te dire ça », qu'il souffle vers elle, d'une voix haute mais à peine perceptible et de tout son être. Dis pas ça, Salomé, dis pas des choses comme ça. C'est ce qui tourne dans son esprit, ce qui écrase ses pensées. Mais il sait qu'il n'a plus trop son mot à dire, là, tout de suite. Alors, il laisse faire, Callahan, il se morfond à l'intérieur, il sent ses épaules s'affaisser quelque peu, il encaisse les coups comme il peut. Comme il fait depuis le début de la soirée, alors qu'il en envoyait en retour pour se protéger. Toutefois, l'étudiant s'attend à pire que Salomé. Il se prépare à se confronter, de nouveau, à un Lorcan Wolstenholme toujours en colère contre lui, et qui doit lui-même se situer face à ce nouvel affront indirect de sa part. Et, depuis le début de la soirée, son cher ami n'a trouvé qu'une seule façon pour lui faire passer ce qu'il pense de tout ce qu'il dit, ce qu'il ressent dès que Noeh fait le con. Les coups. Le regard de l'ancien pianiste n'a d'autre choix que de se détacher du visage de sa sœur, auquel il s'agrippe jusqu'au dernière moment, jusqu'à ce que l'arrière de son crâne ne retrouve son vieux copain le sol. Au début, il se laisse presque faire, Noeh. Pas par pitié, par pas envie de déceler sur les visages l'horreur ou la surprise, simplement parce qu'il sait qu'il le mérite, pour le coup, ne serait-ce qu'un petit peu. Le truc, c'est qu'un bout d'un moment, son esprit s'échauffe de lui-même. Certes, il a couché avec Aspen, il a privé Lorcan de passer du temps avec elle à de nombreuses reprises en lui disant de mentir alors qu'il faisait de même avec sa propre jumelle, mais ce n'est pas une raison pour qu'il reçoive tous les coups, qu'ils soient physiques ou non. « Mais arrête, bordel, j'étais pas tout seul dans l'histoire ! », qu'il hurle, le jumeau Callahan, alors que le poing de Lorcan le menace à nouveau et qu'il se défend comme il peut en lui balançant un violent coup dans les côtes. Le sang s'évade encore de son nez, de son arcade sourcilière qui n'a pas eu le temps de se remettre un peu sur pieds avant un nouvel assaut. Aspen vient à son secours. Enfin, dans l'esprit de la jeune femme, ce ne doit pas être exactement cette description qui est faite de son geste d'écarter son jumeau de Noeh, mais c'est ainsi que ce dernier préfère se présenter les choses. Tellement plus facile. « La preuve... », qu'il se met à rire bêtement lorsque celle qui a tant compté pour lui dans une espèce d'autre vie bien lointaine exprime à voix haute ce qu'il en est d'eux, de leur possible « histoire », de leur passé certain. De leur présent catastrophique réduit à une simple phrase. C'est lui-même qui l'a dit. Parce que t'aurais continué, Aspen, à vouloir vivre une histoire auprès d'un gars incapable de se lever trop vite sans s'écrouler, incapable d'échapper aux visites à l'hôpital, incapable de déplier les doigts pour remettre une mèche de tes beaux cheveux derrière ton oreille ? Noeh n'y croit pas. Elle n'aurait jamais fait ça. Cependant, pour le coup, il accepte de prendre toute la faute sur lui. Si ça peut aider à ce qu'elle tire définitivement un trait sur lui et vive une vie heureuse, alors il accepte bien volontiers, même si c'est douloureux. L'étudiant ne tient plus longtemps avant de reposer son regard abîmé, gêné, sur le visage de sa sœur. « Sam... », qu'il l'appelle, doucement, pour ne pas la blesser un peu plus. Noeh serre les dents lorsqu'il se remet en position assise. « Sam, s'il-te-plaît, regarde-moi... » Sa voix tremble un peu. Il ne veut pas la perdre, pas elle, pas maintenant, jamais même. Salomé doit rester avec lui, auprès de lui, pour toujours, même si c'est qu'un pauvre abruti, elle n'a pas le choix. Pour la énième fois de la soirée, l'étudiant se lève. Sans l'aide de personne, pas même un geste de sa moitié dans sa direction pour s'assurer qu'il ne va pas tourner de l’œil. Un soupir lui échappe. « Je te ramène à la maison. » Noeh ne se préoccupe plus d'Aspen ou de Lorcan, la seule qui l'intéresse, c'est Salomé. Sa Salomé, la sienne, celle que personne ne peut lui arracher. Si ce n'est lui en faisant n'importe quoi. Il va se rattraper, il va se faire pardonner, il va tout faire pour la voir lui sourire à nouveau. Et cet objectif auquel il tend, il débute tout de suite, en croisant mentalement les doigts pour qu'elle accepte de venir avec lui. Mais, surtout, pour qu'elle ne parte pas, pour qu'elle ne le quitte pas.

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MessageSujet: Re: (event) smile like you mean it   (event) smile like you mean it - Page 2 Icon_minitimeLun 25 Mai 2015 - 21:36

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Le sourire qu'arborait la brune déclina légèrement lorsque Lorcan l'interpella, la qualifiant de pauvre fille, là où elle devinait sans peine qu'il restait poli. Fixant son regard dans le sien en arquant un sourcil, le coin de ses lèvres se souleva légèrement, narquois. Elle voudrait lui dire que là n'était pas son intention. Qu'elle n'avait nullement besoin de son intervention chevaleresque pour savoir qu'elle ne qualifierait jamais Aspen de traînée, qu'elle ne l'insulterait pas. Que ses propos, en revanche, mettaient le doigt sur la jalousie incompréhensible de la rouquine à l'annonce des ébats de Noeh. Mais l'expression sur le visage de Lorcan, cette colère là, qui enfin atteignait son propre niveau de fureur, elle n'avait pas envie de l'apaiser. Le voir ainsi hors de lui la contentait, car enfin ils se retrouvaient sur un même pied de déception. La brune se contenta ainsi de soutenir son regard, parce qu'elle non plus ne s'excuserait pas. Pas auprès de lui, tout du moins. Ses iris quittaient déjà le brun, vagabondant de l'un à l'autre de leurs jumeaux respectifs, jusqu'à ce que l'évidence ne s'impose à elle, cruelle en cet instant déjà terriblement tendu. Il fallut une bonne poignée de secondes avant qu'elle ne s'emporte après eux, les mots fusant et s'éclatant autour d'elle sans qu'elle ne parvienne à se maîtriser. La voix de son frère la contraignit à se tourner dans sa direction, la bouche toujours entrouverte des paroles qui menaçaient de lui échapper. Elle inclina légèrement la tête, comme dans une supplication muette, celle lui demandant de se rétracter, d'annuler ses derniers mots, ceux qui voulaient dire que si, tout cela était bel et bien vrai. Et des dizaines de questions qui s'entrechoquaient à l'intérieur, quand, combien de temps, pourquoi dans leur dos, dans son dos, lui qui pourtant lui disait tout et inversement. A cette époque. C'était un mensonge, un secret tissé entre eux et dont elle ressentait l'intensité dans cette manière d'y songer, ces pensées déchirantes qu'ils ne prononçaient qu'à demi-mot. C'était sans doute la pire façon de découvrir la nouvelle. Là. Dans leurs têtes. Elle était encore perdue dans celle de Noeh lorsque Lorcan se jeta brutalement sur lui. Elle sentait la force avec laquelle il tentait de garder son regard dans le sien. Comme de peur qu'elle ne se détourne à son tour. Et elle restait pétrifiée. Elle vit son frère recevoir un premier coup, fermant les yeux de toutes ses forces en sentant le goût salé des larmes prêt à jaillir si elle n'abaissait pas tout de suite ses paupières. Crispant sa mâchoire quelques secondes avant de brutalement les ouvrir à nouveau, la vue brouillée et les mains tremblantes. Elles étaient parties. Plus rien dans sa tête, plus un son. Juste ses propres pensées, pas plus réjouissantes que celles des autres. A se demander s'il n'aurait pas mieux valu qu'elle reste en dehors de son propre esprit, à se perdre dans celui des trois autres et des quelques personnes qui les entouraient.

Les mots de Noeh, Aspen tirant sur son frère pour l'empêcher de continuer son oeuvre vengeresse, tout était amplifié désormais. Elle demeurait paralysée. Incapable de réaliser que tout cela était bel et bien en train de se produire. Son regard passa sur son frère, au sol, et un frisson la secoua brutalement tandis qu'elle détournait les yeux avec empressement. Un souvenir heurta son crâne, de l'intérieur cette fois, tandis qu'elle le revoyait ce soir là, par cette nuit d'horreur. Cette même posture, ces mêmes saignements, la foule autour d'eux, s'affolant du spectacle auquel elle venait d'assister. Ses jambes manquèrent de défaillir en se rappelant sa chute, ces minutes d'incertitude où elle avait songé le perdre à jamais. Et puis, les paroles d'Aspen la percutèrent, annonçant soudainement avoir couché avec Noeh, leur demandant s'ils étaient contents, même. Elle la regarda, Salomé, la mine défaite en notant l'expression peinte sur les traits de son amie, contrastant avec ses paroles se voulant sans doute assurées. La brune lui en aurait voulu, en d'autres circonstances, de leur présenter ainsi les choses. Elle lui aurait gueulé que non, elle n'était certainement pas contente d'apprendre qu'elle s'était tapé son frère dans son dos, cette possessivité qu'éprouvait la Callahan à l'égard de son alter-ego s'étant encore amplifiée avec les mois et n'aidant pas à accepter la nouvelle. Cependant, un sorte de découragement envahissait son corps, fléchissant son humeur et lui donnant le sentiment profond de se voir de nouveau happée par le vide qui l'envahissait depuis des semaines. Elle n'avait plus la force de se battre. Tout s'effondrait autour d'elle. Il ne restait plus rien. Un regard vague perdu, frôlant à peine Lorcan avant de s'abaisser légèrement. D'eux non plus, il ne restait rien, semblait-il. De ces mois partageant une confidence trop lourde pour leurs épaules, joignant leurs forces pour se battre contre la fatalité ironique qui leur était tombée dessus, sans prévenir. Le temps de la colère s'évaporait, et déjà la peine s'installait doucement. L'appréhension, également. Alors oui, elle préférait ne plus le regarder. Oublier tout de suite l'idée rassurante de sa compagnie, de ces instants où elle pourrait sortir tout ce qu'elle avait sur le coeur, de cet appartement dans lequel elle aurait pu continuer à trouver refuge lorsque le sien devenait trop menaçant, hanté par ses idées noires. Et dans le ton doux de son frère, un appel. Sam. Inévitablement, la touchant en plein coeur. Incapable de le regarder. Elle lui en voulait, oui. D'avoir ainsi caché cette vérité si importante pourtant. De l'avoir cachée quand tout allait encore si bien. Et elle s'en voulait à son tour. Elle n'était pas honnête non plus. Les propres révélations qu'elle pourrait faire au sujet de l'abomination qui la rongeait, les avaient-elles jamais prononcé face à ce jumeau qu'elle était à peine capable de regarder ? Dans le fond, sans doute ne méritait-elle pas mieux. Une vie qui se brisait, une solitude qui s'imposait. Eh, à quoi s'attendait-elle ? N'était-elle pas une saloperie de dégénérée ? D'un mouvement vif, elle chassa les larmes, étalant son maquillage au coin de ses yeux avant de reporter un regard cerné de noir sur son jumeau. Elle ouvrit la bouche avant de se raviser, se contentant d'un bref hochement de tête en guise d'acquiescement. Elle ne pouvait pas regagner son appartement. Pas ce soir, pas dans cet état. A trop tirer sur la corde, elle finirait par se rompre. Mais pas ce soir. Pas avant de s'être assurée que son frère n'allait pas s'effondrer au milieu du trajet les ramenant au sein de la maison familiale. La seule personne susceptible de la garder debout, ne serait-ce qu'encore un peu. Le temps de s'assurer qu'il irait bien.


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MessageSujet: Re: (event) smile like you mean it   (event) smile like you mean it - Page 2 Icon_minitimeSam 30 Mai 2015 - 12:45

smile like you mean it
Callahans & Wolstenholmes Twins
Frapper, encore et encore, ne penser qu’à ça, refouler tout le reste. Frapper pour effacer une bonne fois pour toutes le sourire du visage de Noeh, pour ne plus voir son regard narquois, ses airs triomphants. Frapper parce qu’il n’y avait rien d’autre à faire, vraiment, parce que faire face à la vérité semblait trop pénible, trop perturbant. Et frapper encore plus fort quand une idée sournoise se mit à poindre dans un coin de son crâne … C’est ainsi qu’ils font, les hunters, non ? Ils frappent. Il aurait été un bon petit soldat, Lorcan, le hunter parfait. A frapper avant même de réfléchir. A ne pas pouvoir contrôler ses émotions au point de se jeter sur un de ses meilleurs amis sans y penser à deux fois pour lui refaire le portrait. C’est papa qui aurait été tellement fier de le voir, ensanglanté, les poings serrés, pour venger l’honneur bafoué de sa sœur … Lorcan était une machine à tuer, c’était comme ça qu’il avait été élevé, c’était comme ça qu’il aurait du finir, comme une brute épaisse qui obéit et qui ne pense pas. Mais il pensait, il pensait beaucoup trop. Il pensait à sa sœur qui lui avait caché ça si longtemps : combien de temps, pourquoi ? Il pensait à son expression meurtrie, à ses yeux vides, au sourire moqueur de Noeh. Il pensait que des années plus tôt il avait déjà démoli un gars comme ça, un gars qui avait joué avec le cœur de sa sœur, mais qu’il s’était bien gardé de le lui dire. Seulement cette fois elle se tenait aux premières loges, et il ne savait pas ce qu’elle allait pouvoir en penser. Comme Noeh était parvenu à le placer entre deux coups, il n’était pas tout seul dans cette histoire, mais ça, c’était quelque chose que Lorcan ne pouvait pas encore intégrer. C’était de sa sœur dont il était question, et il se doutait bien qu’elle avait été consentante, mais ce n’était pas pour ça qu’il frappait. Il avait beaucoup de raisons pour se défouler, ça faisait du bien, le gamin turbulent et hyperactif qu’il avait toujours été reprenait le dessus. Frappe, allez, ça ira mieux ensuite ! Tu t’en fiches de ce qu’Aspen va penser. Elle avait encore des sentiments pour Noeh, et elle n’avait de toute façon jamais apprécié qu’il joue au frère trop protecteur, alors il s’attendait à recevoir ses foudres d’un instant à l’autre … Un peu plus ou un peu moins, il était blindé à présent, il avait l’impression que plus rien ne pouvait l’atteindre. Mais il n’y eut pas de cris, et quand il croisa le regard de sa jumelle, Lorcan y vit tout sauf de la colère. Il s’empressa d’ailleurs de détourner les yeux alors qu’elle le prenait contre elle, l’empêchant de se défouler davantage sur Noeh. Il ne se débattit pas, ne fit rien pour retourner se battre, comme s’il avait uniquement attendu qu’elle fasse un geste envers lui. Qu’elle le choisisse lui plutôt que Noeh … Il avait réussi. C’était lui qu’elle regardait, c’était à lui qu’elle parlait. Elle ne s’inquiéta pas de savoir si Noeh était blessé, mais elle essaya de s’excuser envers lui. Cette fois, ce fut sous le coup d’une immonde sensation de satisfaction que Lorcan détourna le regard, fuyant les yeux de sa sœur, ceux de Salomé ou même ceux de Noeh. La satisfaction et puis la honte, rampante salissure, qui lui fit serrer les poings et qui lui fit presque espérer que quelqu’un allait lui rendre les coups qu’il venait de donner. Il venait de se réjouir parce qu’Aspen s’était d’abord occupé de lui avant Noeh, il avait enseveli son meilleur ami sous les injures et la brutalité pour le seul plaisir de voir Aspen s’excuser et tenter de revenir vers lui. Il ne répondit rien, il ne savait de tout façon pas ce qu’il pouvait répondre à ça. L’excuser ? Pas maintenant. Aucun des quatre jumeaux ne méritait le moindre pardon, dans l’état actuel des choses. Quelle sale journée. Mais cette sensation s’effaça très vite quand Aspen énonça tout haut ce qu’il ne voulait surtout pas entendre, la confirmation qu’elle avait couché avec Noeh. Il la regarda avec incrédulité, stupéfait qu’elle puisse lancer une telle bombe à la cantonade, refusant de laisser son imagination broder sur ces quelques mots. Aspen et Noeh, pas qu’une histoire d’un soir visiblement. A nouveau, les questions se pressèrent sur sa langue mais il les conserva rageusement à l’intérieur. A cet instant, il ne voulait rien savoir de plus, merci bien.

Il ne put s’empêcher de jeter un regard à Salomé, comme pour prendre la mesure de sa réaction à elle face à la nouvelle, mais elle semblait complètement vidée. De ses cris outrés, il ne restait plus rien, et il préféra ne pas s’attarder sur son visage défait. Il ne savait plus ce qu’il ressentait envers elle, après la rage et la déception, et il valait mieux qu’il ne se pose pas trop de questions. Il était sous le choc, sans doute comme elle, et il n’avait vraiment plus envie de se prendre la tête. Leur petite bande n’en menait plus très large depuis des mois maintenant, mais elle s’était définitivement brisée aujourd’hui, lors de cette fête qui les avait toujours réunis. Les mensonges, les insultes, les coups, ils ne s’étaient rien épargnés. Mais c’était si douloureux aujourd’hui, comment est-ce que ce serait demain ? Le pire n’était pas encore arrivé. Le pire, ce serait quand Aspen ne dirait pas à Lorcan de partir avec lui, quand elle ne le regarderait plus comme elle l’avait fait quand elle l’avait tiré en arrière. Le pire, ce serait quand Noeh cesserait d’appeler sa sœur Sam en essayant de capter son regard. Une douleur sourde naquit au beau milieu de la poitrine de Lorcan quand il saisit l’ampleur de ce qui se déroulerait dans quelques semaines, quelques mois, voire quelques années s’ils avaient de la chance. Il attrapa la main d’Aspen, comme il avait l’habitude de le faire quand ils étaient encore enfants et qu’il avait besoin de se rassurer. Ils marchaient toujours main dans la main … Une vieille manie qui s’était effacée avec les ans mais qu’il remit au goût du jour sans hésiter. La main d’Aspen dans la sienne, sa présence bien réelle, encore pour quelques temps. Il hocha la tête, en réponse à sa demande. « Okay. On s’en va. » Et il l’entraîna loin d’ici. Rien de plus. Et surtout, pas un regard vers elle, il n’avait pas assez de courage pour ça … Mais il y remédierait. Demain, ou les jours d’après. S’il avait déjà perdu Salomé, il ne pouvait pas perdre également Aspen. Pas encore.

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