we were born this way

There's nothing wrong with loving who you are.

J'avais besoin de réponses. La mutation était une question que m'obsédait depuis ma fuite du laboratoire soviétique. Pourquoi, nous mutant, avions-nous ces pouvoirs ? Comment avions-nous évolué ? Quelle(s) différence(s) existai(en)t-il(s) entre notre système génétique et celui des humains ? Comment tout cela s'était-il produit ? Pouvait-on modifier ces changements ? J'avais tant d'interrogations sans réponses que je ne savais qu'elle était mon opinion sur la mutation. Évolution ou malédiction ? Hasard ou chance inespéré ? J'avais besoin de réponses et, maintenant, je pouvais enfin me diriger vers les bonnes personnes pour les avoir. Mon informateur m'avait dégoté les nom et prénom de plusieurs scientifiques capable de venir m'éclairer sur le sujet. De cette liste, j'en avais éliminé plus d'un jusqu'à ce qu'il ne me reste plus que cette Maiken Holst. Je l'avais suivi, observé, compris. Elle était sans nulle doute la proie la plus facile à approcher mais également la plus qualifiée. Ainsi, mon choix se porta sur la jeune femme. Et je décidais de la surprendre cette nuit, alors que la ville dormirait.

La nuit régnait sur Radcliff. Et alors que les chats rôdaient et que les habitants dormaient à point fermé, je patientais dans la pénombre d'une petite ruelle situé en face de l'hôpital. Je surveillais les sorties et savais donc que la jeune scientifique travaillait encore dans son laboratoire. Malgré la sécurité, je la rejoindrais. Je connaissais les plans, les relèves et les tours de garde. J'avais tout calculé pour éviter toute confrontation avant d'avoir cette Maiken Holst en face de moi. Sortant mon 9mm silencieux de mon dos je vérifiais une dernière fois l'arme à feu. Une arme pouvait paraître inutile et futile, au vu de mon pouvoir de destruction, mais je considérais que me montrer sous mon véritable jour dès les premières secondes ne jouerait pas à mon avantage. Discrètement, je m'avançais vers l'entrée. L'heure arrivait, la garde ne tarderait pas à être relevé et ce serait à cet instant précis que je m'infiltrerai dans l'hôpital sans me faire repérer. Agenouillé derrière un mur, j'écoutais la conversation des deux agents de sécurité. Alors que l'un croyait avoir entendu du bruit, l'autre avait simplement hâte de rentrer chez lui. Je souris. Et alors que je regardais ma montre qui affichait enfin minuit, les autres agents se manifestaient. Tous entrèrent dans leur salle et j'en profitais pour m'avancer et appuyer sur le bouton de l'ascenseur. Les secondes étaient longues. Vraiment longues. Que le temps que les portes s'ouvrent, les gardes sortaient déjà de leur salle Je me précipitais à l'intérieur, me cachant grâce aux renfoncement. Les portes se fermèrent automatiquement et je pus appuyer sur l'étage désiré.

Désormais seul, je sortais mon arme en prenant soin de retirer la sécurité. Lorsque la sonnette retentit et que les portes s'ouvrirent, je me retrouvais rapidement dans un couloir dénué de toute lumière. Cependant, une éclaircie au loin m'attira immédiatement. Je savais qui c'était et où cela menait. Mon but, ma destination. Je commençais donc à marcher d'un pas silencieux dans cette direction jusqu'à ce que je m'arrête devant les fenêtres du local/bureau. Elle était là, à quelques mètres de moi. Mon cœur battait la chamade. Je n'étais aussi jamais prêt d'avoir ces réponses que j'attendais depuis des années. Prenant une énorme bouffée d'air, je défonçais la porte et me ruais sur la demoiselle, l'arme pointée sur son visage. « Maiken Holst !? » Lui criais-je au visage sur un ton des plus violents. D'un geste brusque, j'écartais sa chaise à roulette de son bureau, posant mon arme sur sa tempe tout en regardant le nom inscrit sur son badge. Maiken Holst. Satisfait, je reportais mon regard noir sur elle pour la confronter. « J'ai besoin de réponses ! » Commençais-je pour lui dire. « J'ai besoin d'en savoir plus ! Il me faut tous les détails sur les mutants, tout ce que vous avez pu trouver à leur sujet avec vos recherches... Maintenant ! » Je secouais légèrement mon arme, lui ordonnant alors de me sortir de ce qu'elle avait à ce sujet.

J'avais besoin de réponses et seule une employé d'un laboratoire scientifique responsable des résultats de dépistages et, qui sait, peut-être plus encore pouvait me les apporter. J'avais jeté mon dévolu sur cette Maiken Holst. Je pénétrais donc dans son bureau, dressant une arme à feu devant elle pour l'interroger, mon but premier étant de comprendre le gêne de la mutation. Je ne cherchais nullement à retrouver ses parents qui m'avaient lâchement abandonné à la naissance dans un orphelinat qui, des six ans plus tard, me vendit à des soviétiques à cause de ce don particulier qui s'était manifesté à quelques reprises. Mais revenons à notre situation. J'avais Maiken devant moi. Je lui pointais une arme sur la tempe dans l'unique espoir qu'elle coopère, mon dernier atout étant mon pouvoir. Je ne voulais pas l'utiliser. Pas comme ça, pas devant elle. Ma présence serait alors signalé et ce n'était pas le but recherché. « Mais je ne fais pas de recherches sur les mutants ! » Je savais que c'était faux car je connaissais son implication dans les dépistages. « C’est un hôpital ici ! Il n’y a que les résultats des dépistages, rien de plus ! Et ce ne sont pas des résultats sur les pouvoirs mutants, juste des listes de noms … Des listes confidentielles. » Des listes confidentielles ? J'émettais certains doutes à ce sujet. N'importe qui aurait pu soudoyer n'importe quel employé de l'hôpital ou du laboratoire pour avoir cette liste. « Confidentielles jusqu'à ce qu'une personne vous propose une somme alléchante, je présume... » Lui répondis-je sur un ton vengeur et méchant. J'étais sec. Je ne recherchais pas sa sympathie, juste des réponses.

Je relevais alors mon arme, l'abaissant contre ma jambe. Elle était toujours armée, prête à être utilisée pour arrêter la scientifique si jamais elle tentait une évasion. « Sortez-moi donc cette liste pour commencer, miss Holst. » Je secouais mon revolver et le dirigeais sur l'ordinateur d'à côté. J'étais curieux. Curieux de connaître les noms des mutants, curieux de savoir si j'étais dessus alors que j'avais tout fais pour retirer mon nom de cette liste. J'avais été dépisté afin de ne pas attirer l'attention des hunters sur ma personne mais j'avais ensuite tout fais pour récupérer l'échantillon de mon sang avec l'aide de certaines connaissances. Je vivais dans l'illégalité afin d'assurer ma survie. Tout mutant pouvait le comprendre. Mais cette Maiken Holst le pouvait-elle ? Je ne lui faisais pas confiance. Comment pourrais-je alors que je savais qu'elle avait entre ses mains le pouvoir de décimer des milliers d'être humains et mutants. « J'aurais juste une question pour vous pendant que vous recherchez ce que je vous ai demandé... » Oui, ma curiosité était bien trop grande et mon envie de comprendre bien trop présente pour me taire et la laisser faire en silence. « Qu'est-ce que ça vous a apporté de faire ce putain dépistage ? Ca vous avance à quoi de connaître le nom des mutants de Radcliff ? Vous les haïssez à ce point que vous seriez prêt à en tuer des dizaines, même des gosses ? » Pour moi, elle représentait une menace. Elle était le cœur même du complot contre les transmutant. Elle vénérait sans nulle doute ce Lancaster, ce Thaddeus, maire de la ville et elle me dégoûtait pour ça.

Son regard me fusilla mais je reste aussi concentré et déterminé. Mon objectif étant de découvrir la finalité e ce dépistage et d'en apprendre plus sur la mutation. J'étais mutant et je voulais comprendre mes origines. Mes parents étaient-ils eux aussi une espèce de cette évolution ? Ou portaient-ils simplement un gêne qui m'avait mené à avoir ce pouvoir ? J'avais tant de questions sans réponse et j'espérais les obtenir grâce à cette scientifique à l'origine des résultats du dépistage. « Il n’en est pas question. » Butée, elle l'était. Mais je n'avais pas encore dis mon dernier mot. J'étais aussi têtu qu'elle et je pourrais facilement obtenir ce que j'attendais d'elle en usant de ma dernière carte. Il me serait facile de lui soutirer des informations, surtout si la vie de sa fille était menacée. J'avais fais mes propres recherches avant de m'attaquer à la jeune Holst. Je connaissais ses habitudes, sa vie, sa fille. « De toute façon les données ne sont plus ici, elles ont été transférées ailleurs. Pour que personne ne puisse les obtenir… De cette façon. » Je l'observais. Elle essayait de résister. Je le comprenais mais si elle continuait je ne pourrais garantis sa sécurité car je savais qu'elle pouvait y avoir accès de part son statut. Elle n'était pas n'importe qui. C'est pourquoi, je l'avais prise pour cible. Me prenait-elle réellement pour un imbécile ou un idiot ? J'avais tout manigancé et contrôlé chaque détail. Étant un maniaque du contrôle, j'avais pris soin de tout vérifier et revérifier pour que rien ne dérape. Et croyez-le ou non, j'avais encore et toujours la situation sous contrôle.

« Ce n’est pas moi qui ait programmé le dépistage, c’était une décision du gouvernement ! A échelle nationale ! Il n’a jamais été question de tuer qui que ce soit. Les données ne sont pas utilisées pour ça. » Je pouffais de rire. Elle se moquait de moi, n'est-ce pas ? Maiken ne pouvait pas être si crédule, non ? Mon point se serra. Je ne pouvais concevoir qu'elle ne connaissait les véritables intentions des hunters au sujet de ce dépistage. Nous, mutants, n'avions jamais été aussi en insécurité depuis que le gouvernement avait décidé de dépister chaque citoyen américain. « Je ne hais pas les mutants. Je fais mon travail, c’est tout. Et mon travail ne consiste pas à donner des informations secrètes à n’importe qui. » Je laissais échapper un soupir, lasse d'entendre des excuses qui se révélait être de la pure hypocrisie. Je sortais alors une enveloppe de mon manteau et la balançais devant la scientifique. « Ouvrez. » Lui ordonnais-je sur un ton sec et distant. Elle voulait des preuves, je lui en apportais. « Ouvrez donc et regardez les conséquences de votre 'putain' de dépistage. » Je la laissais faire, plus que jamais énervé par sa soit-disante ignorance. Lorsqu'elle sortit la première photo, je repris la parole. « Nate, 21 ans. Mutant assassiné le mois dernier. » Décédé d'une balle entre les deux yeux comme elle pouvait le constater. Je prenais alors la photo et la posais devant elle pour qu'elle puise regarder la suivante. « Olivia, 7 ans. Mutante assassinée la semaine dernière avec ces deux parents. » Décédée elle aussi d'une balle entre les deux yeux avec ces parents autour, mutants eux aussi. J'attrapais la photo et la plaçais à côté de la première.

« Des noms, j'en ai des dizaines. Des cas et des photos, je peux encore vous en montrez si vous n'êtes pas convaincu ! » Je tapais violemment du poing sur la table, délaissant mon arme que je rangeais ensuite au niveau de la ceinture de mon pantalon. « Votre dépistage a signé notre arrêt de mort. Vous êtes autant responsable que ces assassins. » Je m'agenouillais alors devant elle et prenais en main ces deux photos que je lui avais mis sous le nez. Je les plaçais chacune d'un côté de mon visage pour qu'elle puisse voir la sincérité dans mes yeux. « Je ne vous accable pas, Miss Holst. Comme tout le monde, vous n'avez fais que votre travail, croyant probablement servir votre pays. Mais maintenant, vous pouvez m'aider et me donner cette liste qui servira à sauver des vies. Des vies innocentes. » Je jouais là ma carte émotionnelle, espérant qu'elle fonctionnerait. Qui résisterait ? « S'il vous plaît... Aidez-les... Aidez-nous... » Étais-je véritablement sincère ? Peut-être pas. Peut-être bien. Après tout, l'intérêt des mutants me concernait et j'étais prêt à tout pour obtenir mes réponses.

Ma carte émotionnelle. J'espérais que la scientifique tomberait dans mon panneau. C'était ma dernière chance, mon dernier atout avant de lui montrer ce dont j'étais véritablement capable. Mon pouvoir serait l'ultime argument. Celui qui, j'espérais, lui ferait comprendre qu'elle n'avait pas le choix et que cette liste devait me revenir. « Et qu’est-ce qui me dit que vous avez de meilleures intentions que ceux qui ont fait ça ? » Raaaaaaaaaaaah, elle m'énervait. Je frappais du poing sur la table. Encore une fois. Je perdais patience. Maiken était une adversaire de taille. Elle était aussi bornée que moi. « Ou… Que ce n’est pas vous qui les avez tués ? Vous êtes prêt à faire pareil avec moi. » Mais elle se foutait de ma gueule ou quoi ? J'avais l'air d'un tueur ? Bon d'accord, j'étais déjà arrivé à ce point de non-retour mais ce ne fut pas par plaisir que la situation se termina aussi brusquement. Je repris mes esprits, contemplant pendant un instant les photos que j'avais dans la main. « A quoi ça vous avancera, d’avoir ces noms ? Si vous tenez à leur sécurité, vous feriez mieux de les laisser dans l’anonymat. » Je la fusillais alors du regard. Ces propos étaient inadmissibles. « Oui, bien sûr ! Et pendant ce temps, les hunters pourront les massacrer sans problème ! » Répliquais-je sous la colère. Les hunters avaient déjà les noms, j'en étais persuadé. Je ne savais pas d'où, ni comment cette liste était tombé entre leurs mains, mais j'aspirais à me mettre sur un pied d'égalité afin de faire pencher la balance.

Je posais alors les photos sur la table. La jeune femme semblait indifférente, presque dénuée de sentiments. Elle me cachait quelque chose. J'en étais persuadé. La télépathie m'aurait bien aidé pour le coup, mais je ne pouvais que lui faire peur avec mes explosions. « Je n’approuve pas le dépistage, et je sais très bien ce qui se passe en ville. Vous n’avez pas besoin de me mettre tout ça sous le nez pour que je le sache. Mais dévoiler des noms, ça ne fera qu’envenimer la situation. » C'était mon choix. Je ne lui demandais pas son avis ni même ses conseils. Je savais ce que j'avais à faire et je le ferais. « C’est ceux qui ont tiré sur ces gens que vous devriez aller voir, pas moi. » « Oui, peut-être, mais vous êtes la seule personne qui peut répondre à toutes mes questions ! » Comme je le disais depuis le début, mon intervention n'était pas uniquement pour cette liste. Le dépistage m'avait entrainé ici mais un autre objectif bien plus personnel m'animait également. « De plus, m'attaquer directement à des hunters seraient une cause perdue. Je préfère venir en aide à mon espèce plutôt que d'attaquer de front une autre qui cherche à nous décimer. » Je me redressais alors. Il était temps de passer aux choses sérieuses parce que je n'en pouvais plus d'attendre. « Et puisque je n'ai pas le choix, j'ai d'autres façons pour vous faire parler... »

Je retirais mes gants de plomb, un à un, avec une certaine lenteur pour rechercher quel objet je pourrais désintégrer. L'ordinateur, une très mauvaise idée. Mes réponses se trouvaient peut-être dans le cœur de cette machine. Par contre, ce pot à stylo à côté ferait une parfaite cible. Je faisais craquer mes doigts, puis mon cou. « Très bien, miss Holst... Vous l'aurez cherché... » J'approchais alors mon doigt du pot. Une substance violette recouvrit la zone du toucher, puis je m'écartais légèrement. L'explosion ne serait pas forte mais ferait très certainement son effet. Quelques secondes plus tard, le pot à crayons disparu dans une magnifique petite explosion. Un sourire diabolique se dessina sur mon visage. « Maintenant, donnez-moi cette liste ! Ou sinon... » Faire du chantage, je n'y avais pas pensé jusqu'à maintenant. Je connaissais sa vie et savais donc ce à quoi elle tenait. Je m'étais contraint de ne pas utiliser cette technique, que je définirais comme lâche. Mais encore une fois, je n'avais plus le choix. « Ou sinon, la mort vous attend et votre fille se retrouvera orpheline. »