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 take me back to the start ❅ (lecters.)

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Beatrix Lecter
Beatrix Lecter

ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 819
SUR TH DEPUIS : 10/05/2014
MessageSujet: take me back to the start ❅ (lecters.)    take me back to the start ❅ (lecters.)  Icon_minitimeMar 17 Fév 2015 - 13:34


the water's sweet but blood is thicker.
Hey brother, there’s an endless road to re-discover. Hey sister, know the water's sweet but blood is thicker. Oh, if the sky comes falling down for you, There’s nothing in this world I wouldn’t do. Hey brother, do you still believe in one another? Hey sister, do you still believe in love, I wonder? Oh, if the sky comes falling down for you, There’s nothing in this world I wouldn’t do.
≈≈≈
Radcliff avait beau être là ville où elle avait passé sa vie, pourtant, Beatrix ne se sentait pas chez elle. Le sol qu'elle foulait à cet instant lui paraissait étranger, loin de la sensation chaleureuse qu'il lui procurait autrefois. L'air encore lourd de ce mois d'octobre lui semblait familier, mais pas rassurant comme il l'avait été autrefois ; elle ne se sentait pas à la maison. C'était pourtant là qu'elle avait grandi, là qu'elle habitait et travaillait. Pourtant, loin de l'appartement danois de Lykke, elle ne se sentait plus à l’abri. Il fallait avouer que rien n'était plus pareil depuis qu'elle avait quitté le sol américain, aussi ça aurait été une surprise que tout soit resté figé en son absence. Et malgré le fait que la ville n'est pas bougée-les mêmes immeubles, les mêmes visages détachés-, rien ne semblait plus comme avant. Un sentiment qui s'installa dans le ventre de la brune à la minute où elle posa les pieds dans Radcliff, et qui ne semblait pas vouloir la quitter depuis. Elle avançait dans les rues de la ville, discrète, d'un pas vif. La chasseuse ne voulait pas s'éterniser, craignant qu'on la reconnaisse. Après être partie sans explication, elle ne voulait pas à avoir à s'expliquer au premier venu ; elle voulait tout raconter à sa moitié, à son jumeau. A Felix. Un frisson parcouru l'échine de Beatrix à l'idée d'une telle révélation. Peut-être pas tout. A bien y réfléchir, elle n'avait pas la moindre idée dans quoi elle s’emmanchait. La belle avait quitté son petit appartement le matin, s'extirpant du lit qu'elle partageait avec la danoise, à contrecœur. Lykke dormait encore, et n'avait aucune idée du plan qui trottait dans la tête en désordre de la jeune Lecter. Beatrix en était persuadée : si elle lui en avait fait part, la blonde aurait sûrement essayé de l'en dissuader. Et elle avait sûrement raison, quelle idée d'aller s'expliquer à son hunter de jumeau lorsqu'on ne sait pas encore maîtriser son pouvoir ? Une mauvaise idée, pour sûr. Mais pour Beatrix, l'attente avait été trop longue. Trois mois qu'elle n'avait pas parlé à son jumeau, trois jours qu'elle était arrivée à Radcliff sans venir le voir. L'impatiente la rongeait et elle avait décidé de céder, son impulsivité caractéristique l'ayant poussé hors de son appartement. Mais alors qu'elle marchait vers le poste de police de la ville, où elle serait sure de trouver son jumeau en cette matinée d'automne, les mots se bousculaient dans sa tête. Qu'allait-elle lui dire ? Allait-elle tout lui avouer d'une traite ? Devait-elle attendre sa réaction ou fuir vivement en espérant qu'il ne la poursuive pas ? Elle essayait de se convaincre qu'il n’essaierait pas de la blesser, qu'à sa place, elle ne toucherait pas à un cheveu de sa tête. Mais dans les deux cas, le doute planait lourdement au-dessus d'elle, lui rappelant qu'elle était un monstre à présent, et qu'elle ne méritait plus l'amour de son aîné. Cette petite voix, elle aurait voulu la faire taire, mais elle en était impossible. Trois mois qu'elle lui chuchotait des atrocités, et que la brune les écoutaient sagement en acquiesçant. Pourtant, l'instinct de Beatrix lui dictait que c'était la bonne décision, et elle n'ignorait jamais son instinct.

Arrivée au poste, elle salua quelques visages familiers. Tout le monde la connaissait ici, la belle rendait souvent visite à son jumeau. Certains l’accueillir avec un visage surpris, l'approchant pour obtenir des informations sur son retour sûrement ; mais Beatrix les évita vivement. La première personne qui devait être au courant, c'était Felix. On lui indiqua que Felix n'était pas encore arrivé. La belle s'installa donc dans son bureau, ruminant les phrases qu'elle avait construites sur le chemin. Elle tournait ses excuses dans tous les sens, jouant avec les mots jusqu'à trouver la bonne tournure. Tâche impossible, Beatrix était handicapée par les pensées parasites qui lui intimaient de fuir, et de retourner au Danemark. Mais pas question. A côté d'elle, le presse papier métallique commença à vibrer dangereusement. Paniquée, elle ferma les yeux et respira profondément comme lui avait indiqué Lykke. Elle se concentra, tâcha de se calmer. Inspirer, expirer. Calmement. C'est les yeux encore clos qu'elle entendit la porte s'ouvrir ; la belle sursauta, et fit volteface. Face à elle, son frère aîné. Toutes les phrases qu'elle avait soigneusement préparées s'envolèrent. Beatrix se retrouva figée, incapable de parler. « Fe' ! » finit-elle par laisser échapper, hésitant encore à faire s'approcher de son aîné.
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MessageSujet: Re: take me back to the start ❅ (lecters.)    take me back to the start ❅ (lecters.)  Icon_minitimeLun 23 Fév 2015 - 13:57

 
take me back to the start
FELIX & BEA

Felix n’était vraiment pas du genre à s’enfermer dans son bureau toute la journée pour travailler. En fait, il était plutôt rare qu’il reste dans la petite pièce pendant plus de cinq minutes. Il détestait royalement ces quatres murs minuscules qui semblaient se refermer sur lui, cette fenêtre poussièreuse donnant sur le reste du poste recouverte d’un store jauni par le temps, tous ces dossiers s’empilant sur le bureau telle une montagne terrifiante qui savait lui donner le tournis, et surtout, cette petite odeur de brûlé provoqué par le radiateur qui était brisé même avant qu’il ne soit engagé et qui n’avait jamais été réparé. Bref, Felix évitait habituellement ce bureau comme la peste, n’y passant que matin et soir pour y déposer son manteau et attraper le reste de son uniforme. Mais ce jour-là, il ne voulait qu’une chose, et c’était de s’y enfermer et ne parler à personne d’autre pour le reste de la journée. Il s’était levé avec une migraine horripilante, du à un whisky de trop chez Alec la veille, et avait trouvé en arrivant au boulot sa partenaire étrangement trop de bonne humeur. Elle avait rapidement deviné qu’il avait la gueule de bois – après tout, ses petits yeux rouges, sa barbe qu’il n’avait pas rasé et le fait qu’il soit arrivé au poste les lunettes de soleil sur le nez alors qu’il pleuvait des cordes à l’extérieur avaient certainement tous vendus la mèche. Isolde s’était donc fait un plaisir de l’agaçer toute la matinée à ce propos, discutant des histoires les plus dégoûtantes auxquelles elle pouvait penser, et ne cessant jamais de parler, jusqu’à un point où Felix eut plus qu’envie de la jeter en dehors de la voiture de patrouille qu’il conduisait. Habituellement, il était plus qu’heureux de jouer le même jeu qu’elle, et de l’agaçer également avec tout ce que son imagination frivole était capable de trouver, mais ce jour-là, il n’avait presque pas dormi de la nuit et n’était pas d’humeur. Isolde sembla s’en régaler, cependant. Felix, désirant par-dessus tout un grand verre d’eau glaciale et une longue sieste, s’empressa de retourner au poste après qu’ils aient interrogés quelques témoins concernant une affaire de vandalisme, avec la bonne intention de s’enfermer dans ce petit bureau de l’horreur, de fermer le store et les lumières, et ne pas parler à âme qui vive pour le reste de la journée.

Une fois arrivé au poste, il ignora une remarque d’Isolde et s’empressa d’aller se verser de l’eau froide dans un de ces minuscules verres de plastique. Il cala les deux premiers, soupirant de bonheur à la sensation de l’eau fraîche dans sa gorge sèche, et s’en versa un troisième pour l’apporter dans son bureau. Retournant dans la pièce principale, il se dirigea vers son petit bureau, gracieuseté de son nouveau rang de détective au sein de la police de Radcliff. En chemin, il croisa un nouvel officier et lui indiqua qu’il ne voulait pas être dérangé pour au moins quelques heures, le temps qu’il “travaille sur un gros dossier”. L’officier ne sembla pas comprendre ce qu’il voulait dire, ne faisant qu’acquiescer frénétiquement de la tête, visiblement empressé de plaire à Felix qui avait une solide réputation au poste. Felix le remercia, amusé. “Hey, Lecter” dit soudainement une voix. Felix se retourna pour voir un de ses collègues s’approcher, un grand sourire aux lèvres. Felix ouvrit les lèvres pour lui dire qu’il lui parlerait plus tard, mais il n’eut pas le temps de dire un seul mot que son collègue lui indiquait son bureau d’un signe de la main. “Ta soeur est là.” Les mots déboulèrent dans l’esprit de Felix. Il fixa son collègue, éberlué. “Bea ?” dit-il, incapable de dire quoi que ce soit d’autre. Le policier acquiesça. “Ouais. Elle est arrivée y’a peut-être dix minutes. Elle voulait te voir, je lui ai dit que –“ “Elle est dans mon bureau ?” le coupa Felix, le souffle court, le coeur lui débattant dans la poitrine. “Ouais” répondit le policier, et Felix n’attendit pas sa réponse avant de tourner sur ses talons et se diriger vers le bureau en question. Il avait l’esprit embrouillé. Bea. Bea était là. Bea, qu’il n’avait pas vu depuis des mois, Bea, qui avait disparue sans laisser de traces, Bea, Bea était là. Il ne cessait de répéter son nom dans son esprit, comme pour tenter de se convaincre. Il hésitait entre être comblé de son retour, de la serrer dans ses bras, un grand sourire aux lèvres, et lui montrer à quel point il s’était fait du souci, à quel point son départ l’avait plongé dans une colère telle qu’il avait voulu la détester. Il ne prit pas le temps de décider, et ouvrit la porte du bureau sans plus attendre.

“Fe’ !” Elle était là, elle était bien là. Grande, svelte, magnifique, avec ces yeux qui étaient tellement pareils aux siens. Il semblait à Felix qu’elle n’avait pas changé d’une miette et qu’elle était devenue une étrangère en même temps. Elle semblait anxieuse, paralysée, effrayée peut-être. Felix savait lire en elle plus qu’en n’importe qui. Il referma la porte derrière lui, soucieux que personne ne puisse entendre leur conversation. Sa migraine lui martelait toujours le crâne, mais il n’y faisait plus attention. Il s’éclaircit la gorge. Il ne savait pas quoi dire. C’était bien la première fois qu’il ne savait pas quoi dire à sa soeur. “J’espère que je ne t’ai pas fait attendre.” Il s’approcha, et la contourna pour aller déposer son manteau sur le crochet derrière le bureau. Il détestait ça, ça l’horripilait, de devoir agir comme sa avec sa propre soeur, avec Bea, mais il lui semblait qu’il n’avait pas le choix. Pouvait-il prétendre la connaître, maintenant ? Elle qui avait simplement disparue, comme ça, sans considération pour lui ? “Alors… t’es de retour.” Les mots tombèrent, faux, mâchés. Felix secoua la tête. “J’espère que c’était bien, peu importe où tu es allée.” Il arqua un sourcil. Il ne voulait pas être cruel, mais il ne pouvait pas secouer la colère de son esprit, autant qu’il était heureux de revoir le visage de sa chère soeur.
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Beatrix Lecter
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SUR TH DEPUIS : 10/05/2014
MessageSujet: Re: take me back to the start ❅ (lecters.)    take me back to the start ❅ (lecters.)  Icon_minitimeSam 21 Mar 2015 - 22:27


the water's sweet but blood is thicker.
Hey brother, there’s an endless road to re-discover. Hey sister, know the water's sweet but blood is thicker. Oh, if the sky comes falling down for you, There’s nothing in this world I wouldn’t do. Hey brother, do you still believe in one another? Hey sister, do you still believe in love, I wonder? Oh, if the sky comes falling down for you, There’s nothing in this world I wouldn’t do.
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Le silence pesant du petit bureau devenait plus insoutenable chaque seconde. Les tics et les tocs de l'horloge accrochée au mur semblait la narguer ; des piques plus douloureuse chaque seconde, faisaient frémir la jeune femme chaque fois que l'aiguille se déplaçait. Combien de temps allait-elle attendre ici ? Son frère n'allait peut-être même pas passer au poste ce matin, appelé d'urgence sur le terrain, passant la case administrative avec plaisir, lui qui détestait ces tâches pourtant incontournable. Tant pis. Si elle devait attendre toute la journée, elle le ferait -après tout, elle n'avait rien d'autre à faire. Beatrix avait trouvé le courage de venir affronter son jumeau ce matin, mais elle doutait pouvoir le refaire. Aussi, la belle attendrait sagement son retour, même si l'arrogante horloge lui ferait sûrement perdre son esprit avant l'arrivée du jeune homme. Les chuchotements assourdissant à l'intérieur de son esprit semblaient ne pas vouloir cesser. Des murmures sourds qui s'accumulaient au point de lui donner une migraine. Des pensées qui se fracassaient violemment contre son crâne et qui lui dictait de fuir, qui lui intimait qu'elle ne serait jamais pardonné. Pire, qu'elle serait chassée pour ce qu'elle était vraiment, chassée comme le monstre qu'elle était devenue. Lorsqu'elle découvrit son pouvoir, ces murmures réussissaient à coup sûr à la faire pleurer ; des menaces languissantes qui émanaient de son propre cerveau. Et l'estime que Beatrix portait pour sa propre personne lui assurait qu'elle ne pouvait se tromper. Elle s'était convaincue elle-même être un monstre, ne pas mériter de continuer à vivre. Des paroles acerbes que Lykke avaient réussi à atténuer ; pas totalement, mais assez pour que les larmes cessent, et que Beatrix décide d'évincer le suicides des scénarios possibles. Elle s'était pourtant emmurée dans une solution qui n'était pas forcément meilleure : le déni. La brune se berçait avec l'idée que tout redeviendrait normal, que dès lors qu'elle aurait appris à contrôler, et refréner, son pouvoir elle pourrait reprendre le fil de sa vie tranquille dans les rues de Radcliff. C'était la seule chose qui avait réussi à la convaincre de travailler sur le contrôle de son don, et Lykke n'avait pas trouvé le courage de contredire une technique si efficace. Pourtant, maintenant qu'elle avait regagné Radcliff, Beatrix semblait désenchanter : la dure réalité qui s'imposait à elle semblait contrarier son envie de regagner une vie normale. Plus rien n'était normal. Pourtant, la jeune scientifique continuait à penser le contraire, en espérant qu'à force, la situation le devienne.

Tic et toc. Encore, toujours, insupportable. Dix minutes qu'elle s'était enfermée dans le petit bureau et elle avait déjà l'impression de devenir folle. Ses jambes semblaient vouloir se dérober sous son poids, la belle avait été obligée de s'appuyer contre le bureau en fouillis de son aîné. Tic, toc. Cédant à la panique, elle se sentit perdre le contrôle. A présent, elle savait déceler quand cela allait arriver ; son épiderme la démangeait doucement, comme lorsque l'on passe un ballon rempli d'électricité statique contre sa peau. Elle regard vers le presse-papier à côté d'elle suffit à confirmer ce sentiment. Elle appliqua les conseils de son amante, en respirant doucement, en tâchant de se concentrer sur cette sensation et de la chasser du dos de la main. Mais c'est le bruit de la porte qui la fit sortir de sa méditation en sursaut. Tic. Son cœur se serra alors que l'homme pénétra dans la pièce. Comme sous le choc, seul son surnom arriva à passer la barrière de ses lèvres, incapable de bouger. Que devait-elle faire ? C'était bien la première fois qu'elle se retrouva inconfortable face à son jumeau, la première fois qu'elle ne savait pas quoi faire, quoi dire. « J’espère que je ne t’ai pas fait attendre. » Le son de sa voix caressa ses oreilles, un murmure chaleureux et familier. Presque réconfortant si l'intonation ne s'était pas voulu aussi distante. Beatrix ouvrit la bouche et chercha à dire quelque chose ; mais elle se ravisa. Les mots lui manquaient, ils s'étaient tous échappés la laissant debout, immobile, désemparée. Le jeune homme s'approcha d'elle et, naïvement, la belle espéra une accolade. Pourtant, il la contourna soigneusement pour déposer son manteau. La culpabilité la rongeait jusqu'aux os. Son regard s'égara sur ses pieds alors qu'elle cherchait toujours quoi dire à son cadet. Un problème qui n'avait jamais été, les mots avaient toujours été faciles avec lui. Elle ferma les yeux brièvement, tâchant de se convaincre. Tout est comme avant. Si j'y crois assez fort, tout le redeviendra. La belle releva les yeux vers son frère qui continua, faute de réponse. « Alors… t’es de retour. » Les larmes lui montèrent aux yeux. L'homme qui se tenait devant elle ressemblait comme deux gouttes d'eau à son Felix, pourtant, elle ne le reconnaissait pas. Rien, ni dans son intonation, ni dans sa posture, ne lui rappelait le frère qu'elle avait tant aimé. « J’espère que c’était bien, peu importe où tu es allée. » Il fallait qu'elle dise quelque chose ; elle ne pouvait pas rester muette alors qu'elle était venue s'expliquer. Beatrix prit sa respiration, prête à parler alors que la caresse revint sur sa peau et que le presse-papier se remit à frémir doucement. Elle posa une main se voulant discrète dessus pour camoufler la vibration. « C'était bien, si l'on peut dire. Les locaux à Copenhague sont beaucoup plus avancés que ceux d'Elizabethtown. J'ai … j'ai vraiment pu avancer mes recherches. » mentit-elle, ne trouvant même pas la force de soutenir le regard de Felix. Elle se contente de fixer la pointe de ses chaussures, ou à travers la fenêtre du petit bureau. Les secondes s'allongèrent alors que le bruit de l'horloge revint la narguer. Elle cherchait les mots, qui se fracassaient sur les parois de son cerveau, incapable de former des phrases. « Je ne voulais pas partir. » finit-elle par lâcher, tellement vite que sa phrase n'avait presque pas de sens. Des mots maladroits, timides. « Je ne voulais pas partir, mais j'ai dû le faire. Je ne voulais pas te laisser, mais je n’ai pas eu le choix Fe'. » souffla-t-elle plus lentement, à peine audible. Son regard toujours perdu hors du commissariat à travers la fenêtre, elle ne voulait pas voir la réaction de son frère, trop anxieuse à l'idée de découvrir de la colère.
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MessageSujet: Re: take me back to the start ❅ (lecters.)    take me back to the start ❅ (lecters.)  Icon_minitimeSam 11 Avr 2015 - 13:20

 
take me back to the start
FELIX & BEA

Felix n’avait jamais eu la moindre idée de ce qu’était la vie sans Bea avant qu’elle ne disparaisse. Toute sa vie, ou presque, Bea avait été là. Sa petite soeur, avec ses grands yeux curieux et son gros caractère. Elle avait toujours été là, quelque part dans le décor. Même quand elle partait à l’autre bout du monde, elle n’était en fait jamais bien loin. Felix et Bea, ça avait toujours été comme ça, voilà tout. Ils venaient ensemble, comme une paire de rois, comme des jumeaux. Tout le monde les croyait jumeaux. Ça ne pouvait être autrement, ils avaient le même nez, ils avaient le même petit sourire railleur, et on les trouvait toujours ensemble. Mais Felix avait toujours profondément su que c’était lui, le grand frère, que c’était lui, le protecteur. C’était son job de s’occuper de Bea, plus que de n’importe qui. Bien sûr, il y avait Doreen, et Desmond, mais Bea, ce n’était pas pareil. Ça avait toujours été plus gros, plus fort. Felix ne pouvait pas l’expliquer, c’était juste comme ça, et il ne s’était jamais posé de questions non plus. Alors quand Bea était partie, quand elle avait disparue, sans laisser de note, de traces, et sans donner de nouvelles pendant des mois, Felix avait senti qu’on lui avait arraché quelque chose. Où était-elle ? Il ignorait combien de fois il s’était posé cette question. Il ne doutait pas qu’elle allait bien, ou du moins, qu’elle était en vie. C’était Bea, après tout, il ne doutait pas d’elle une seule seconde. Mais les questions du pourquoi et du comment l’avaient hantées. Chaque jour, chaque minute. Où était-elle ? Soudainement, il ne pouvait plus la protéger, soudainement, il ne pouvait plus faire ce job qu’il faisait depuis la naissance de Bea. Il avait profondément détesté ce sentiment d’impuissance. Il s’était senti trahi. Tout simplement. Ne lui faisait-elle pas assez confiance, juste pour lui dire qu’elle partait ? Pas où, et pas pourquoi, juste qu’elle partait. C’était la moindre des choses. Felix avait ravalé sa fierté, et avait tenté de ne pas détester sa soeur pour cela. Bea était bien loin d’être une idiote, elle devait avoir une bonne raison. Mais Felix se voyait mal lui pardonner sans que cette raison soit particulièrement efficace et sincère. Et comme il détestait ce malaise inconfortable qui siégait entre eux à cet instant là, dans son petit bureau médiocre. L’odeur du brûlé venant du radiateur lui donnait envie de vomir. Le silence tendu, rempli des mots qui n’avaient pas été dit et de ceux qui devaient être dit. C’était Bea, bon sang. Ça n’arrivait pas avec Bea. Jamais avec elle. Et pourtant, Felix se surprenait à parler comme à une étrangère. Il avait envie de se secouer, de la secouer, elle, pour que tout redevienne à la normale. Mais il ne pouvait s’y résoudre, sans doute parce que trop de colère bouillait encore dans ses veines. Il désirait des explications bien plus que tout autre chose. Si Bea était honnête avec lui… C’était la seule chose qu’il voulait. Une explication, sincère et complète. Si Bea était incapable de lui donner au moins ça, tout était perdu, c’était clair.

“C’était bien, si l’on peut dire. Les locaux à Copenhague sont beaucoup plus avancés que ceux d’Elizabethtown. J’ai… j’ai vraiment pu avancer mes recherches.” Elle ne le regardait même pas. Felix eut soudainement envie de rire. C’était tellement ridicule. Il savait très bien qu’elle lui racontait n’importe quoi, ou du moins, elle savait très bien que ce n’était pas ce qu’il voulait savoir. Et il ressentait quelque chose dans sa voix, il voyait quelque chose dans son regard, quelque chose de pas normal. Quelque chose clochait. Elle avait peur. Elle tremblait. Felix était perdu. Cette histoire le dépassait complètement. Non seulement Bea disparaissait sans laisser de traces, comme ça, mais elle réapparaissait des mois plus tard, le visage pâle, le regard troublé. Ce n’était pas son genre. Il s’était passé quelque chose, Felix en aurait mis sa main au feu. Il ne comprenait tout simplement pas pourquoi Bea ne lui disait pas de but en blanc. Pourquoi tout ce mystère ? “Je ne voulais pas partir.” Les mots fracassèrent le silence du bureau, et Felix releva les yeux vers elle. Elle fixait toujours ses chaussures. Il n’avait jamais vu Bea comme ça, ou du moins, très rarement. Timide, petite, malhabile. Il avait envie de la prendre dans ses bras, de lui dire que tout irait bien. Mais il était paralysé par la rancune. “Je ne voulais pas partir, mais j’ai dû le faire. Je ne voulais pas te laisser, mais je n’ai pas eu le choix Fe’.” Felix serra la mâchoire. Pas eu le choix. Il n’y croyait pas une seule seconde. On avait toujours le choix. Elle avait choisi de ne rien lui dire. Elle avait choisi de partir sans le prévenir. Il ravala sa colère. Il ne voulait pas se quereller avec Bea. Il voulait juste comprendre. Soupirant profondément, il tira sur sa chaise et s’y laissa tomber, passant une main sur son visage. Sa migraine lui martelait le crâne. Bon sang. Il lui fallait un café, ou un autre whisky.

“Bea, je ne veux pas de tes excuses. Je veux tu que m’expliques.” Autant sauter dans la gueule du loup. Felix n’avait jamais été connu pour son tact, ou pour être patient. “Bon sang, tu t’es volatilisée, comme ça, sans explication, sans même me prévenir. Et tu réapparais, après des mois, pour me dire que tu n’avais pas le choix ? Merde, Bea, je suis pas n’importe qui. T’as pas à me raconter de conneries.” Felix inspira. Il s’était un peu emporté, d’accord. Mais il voulait demeurer honnête avec Bea. Ça n’avait jamais été autrement. Il ne savait pas lui mentir, il ne savait pas prétendre devant elle. “Dis-moi ce qui s’est passé. Je sais qu’il s’est passé quelque chose.” Il ne voulait pas être dur avec elle, il voyait bien qu’elle n’était pas dans son état normal. Il ne pouvait pas l’aider s’il ne savait pas ce qui se passait.

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Beatrix Lecter
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MESSAGES : 819
SUR TH DEPUIS : 10/05/2014
MessageSujet: Re: take me back to the start ❅ (lecters.)    take me back to the start ❅ (lecters.)  Icon_minitimeSam 11 Avr 2015 - 23:30


the water's sweet but blood is thicker.
Hey brother, there’s an endless road to re-discover. Hey sister, know the water's sweet but blood is thicker. Oh, if the sky comes falling down for you, There’s nothing in this world I wouldn’t do. Hey brother, do you still believe in one another? Hey sister, do you still believe in love, I wonder? Oh, if the sky comes falling down for you, There’s nothing in this world I wouldn’t do.
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Le jour achevait à peine de se lever sur Radcliff, et le soleil brillait déjà haut dans le ciel. Même si les jours de ce mois d'octobre filaient, l'été n'était pas enclin à laisser sa place. L'air dans la pièce semblait étouffant. Peut-être était-ce seulement une impression, pourtant la jeune Lecter avait du mal à reprendre son souffle. La veste légère de Beatrix lui semblait soudain trop petite, la serrant jusqu'à l'empêcher de respirer. Avait-il toujours fait aussi chaud dans ce bureau ? Ou bien était-ce la peur mêlée à l'anxiété qui la privait d'oxygène ? La chasseuse avala nerveusement sa salive. Les quelques excuses qu'elle avait soufflé timidement à son aîné lui semblait bien maigre face à la trahison qu'elle avait commise. Car à ses yeux humides, c'était à cela que s'apparentait son départ : une trahison. Elle avait trahit Felix, son Felix, fuyant lâchement sans laisser de note. Elle avait déserté le cocon fraternel, celui dans lequel se retrouvaient les deux Lecter contre le reste du monde. Un endroit chaleureux, familier. Un endroit qu'elle aurait aimé retrouver à ce moment précis, mais cela était impossible. La belle revoyait la scène sous ses yeux, le jour où ses pouvoirs avaient fait leur apparition en fanfare : la peur, la panique, Lykke, son passage éclair dans son petit appartement, les valises faites à la va-vite. Le chaos dans son esprit déboussolé. Bien sûr, elle aurait voulu passer cette épreuve difficile aux côtés de celui qui la comprenait vraiment -le seul sûrement. Pourtant, bercée par la terreur qui s'était installée dans sa tête, Beatrix s'était convaincu que son frère n'accepterait pas sa nouvelle condition. Les mots de Lykke avaient été tranchant, violent, la mettant en garde contre son propre sang. « Tu penses réellement qu'il fera une exception pour toi ? » lui avait-elle lancée, un sourire moqueur au visage, après que la brune ait évoqué l'idée de prévenir son aîné. Alors la jeune Lecter s'était résignée. Et elle était partie. Lâchement. Traîtresse.

Aussi elle ne pouvait qu'accepter le regard froid et le ton distant de son jumeau ; elle n'en attendait pas moins. Mais peu importait combien de fois elle avait imaginé la scène de ces retrouvailles dans son esprit dérangé, les scénarios imaginaires étaient à mille lieux de la peine qu'elle éprouvait à cet instant. « Bea, je ne veux pas de tes excuses. Je veux tu que m’expliques. » Le cœur de Beatrix se serra, comme frappé par chaque mot de cette phrase glaciale. Non. Ca ne pouvait pas se passer comme ça, pas avec son Felix. Lui avec qui tout avait toujours été facile, tout avait toujours été naturel. Non. Le déni qui la berçait depuis la découverte de son pouvoir lui susurra doucement à l'oreille : ment. Ment, et tu peux encore sauver la situation. Ment, il n'a pas besoin de savoir et tout pourra reprendre comme avant. Des mots que Beatrix aurait voulu croire, mais peu importait à quel point elle se murait dans le déni : mentir à ce point serait se moquer de son aîné. Et elle ne voulait pas lui faire plus de mal qu'elle ne lui avait déjà fait. La belle ouvrit la bouche pour parler, mais se ravisa ; tout ce qui lui venait à l'esprit, c'était de nouvelles excuses, et Felix ne voulait sûrement pas les entendre. « Bon sang, tu t’es volatilisée, comme ça, sans explication, sans même me prévenir. Et tu réapparais, après des mois, pour me dire que tu n’avais pas le choix ? Merde, Bea, je suis pas n’importe qui. T’as pas à me raconter de conneries. » Le cœur de la chasseuse battait si fort qu'elle entendait son poux battre dans son esprit. Des battements rapides, paniqués. La respiration de la brune se fit encore plus courte, elle cherchait l'air, avait l'impression d'étouffer. Traitresse. Ses yeux fuyaient toujours le regard de son jumeau, paniqué à l'idée de lire de la colère, ou pire, du dégoût. « Felix ... » se tenta-t-elle à souffler, un chuchotement perdu entre les boum bruyant de son cœur. Mais le chasseur de s'arrêta pas, exigeant des explications que la belle ne pouvait lui donner. Beatrix tremblait à présent, incapable de retenir les spasmes qui animait son corps chétif. « Dis-moi ce qui s’est passé. Je sais qu’il s’est passé quelque chose. » continua l'aîné Lecter.

Pourtant, ces mots lui parurent lointain, feutrés par le chaos de son esprit. Pas maintenant, pensa-t-elle en sentant le presse-papier s'agiter sur sa main toujours agrippée. Mais il était trop tard. La belle se sentait perdre le contrôle, incapable d'appliquer les conseils de la danoise. Sa main était maintenant balancée de tous les côtés par l'objet métallique qu'elle tentait de retenir. A sa droite, le radiateur vibrait de plus en plus fort, à l'instar de tous les autres objets métallique de la pièce. Le regard apeuré de Beatrix parcourrait la pièce, paniquée. La chasseuse ferma vivement les yeux, tentant de contrôler son souffle, de réprimer le magnétisme. Avec un peu de chance, son jumeau n'aurait pas encore remarqué les frémissements, elle pouvait encore calmer les choses. Elle essayait de se convaincre, naïvement, fermant fort les yeux et se concentrant tant bien que mal. « Felix ... » répéta-t-elle sans rouvrir les yeux, tâchant de continuer. « Fe', je suis désolée, je … je ne voulais pas partir. Je voulais venir te voir, je voulais que tu - » Recroquevillée sur elle, la belle avait des airs enfantins. Une fillette, prostrée contre le bureau, effrayée non pas par le monstre sous son lit, mais par le monstre qui l'habitait. Une larme coula le long de sa joue, puis une autre. Toute la pièce vibrait maintenant. « Je suis désolée ... » Un murmure incompréhensible, qu'elle marmonnait entre deux sanglot, s'évertuant à faire taire son pouvoir. Sans succès.
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MessageSujet: Re: take me back to the start ❅ (lecters.)    take me back to the start ❅ (lecters.)  Icon_minitimeJeu 14 Mai 2015 - 12:46

 
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FELIX & BEA

Felix connaissait le visage de sa soeur par coeur. Ce n’était donc pas très difficile pour lui de réaliser que quelque chose n’allait pas. Bea avait toujours été ce monument solide, inébranlable, fort et fier. Elle avait toujours tenu sa tête haute, toujours eu cette confiance dans les yeux. Il l’avait toujours admiré pour cela. Lui n’était pas capable de tenir sa langue, et on pouvait lire en lui comme dans un livre. Felix, il était incapable de rester en place, il fallait toujours qu’il bouge et qu’il dise quelque chose. Il n’y avait jamais de mystère avec lui. Mais Bea, elle avait toujours été douée pour être ce mystère aux yeux des autres. Combien de fois avait-on dit à Felix – ta soeur, elle est pas très expressive. Pour plusieurs, pour la plupart même, Bea était ce bloc de glace, cette tempête impénétrable et secrète. Personne ne connaissait vraiment Bea, sauf quelques rares exceptions. Il avait toujours trouvé ce côté d’elle admirable. Cette solidité. Mais à présent qu’il la regardait, dans son petit bureau misérable, où il faisait trop chaud et trop froid en même temps, Felix ne voyait soudainement plus cette force dans le regard de sa soeur. Il avait envie de lui hurler, bon sang, qu’est-ce qui s’est passé ? Il voulait tout savoir, mais en même temps, il ne voulait que la serrer dans ses bras et lui dire que tout irait bien. Bea n’avait jamais paru aussi vulnérable. Ça lui déchirait le coeur, à Felix. Ça lui déchirait le coeur de la voir comme ça, mais ça lui déchirait surtout le coeur de ne pas savoir comment l’aider. Il ne voulait rien de plus qu’une explication claire – et comme ça, il pourrait reprendre son rôle de frère comme il savait si bien le jouer. En ce moment, il ne se sentait comme rien de plus qu’un étranger impuissant. Elle tremblait. Il la voyait très bien, les yeux fuyants, la lèvre tremblante. Ça n’avait rien de normal. Vraiment rien de normal. Felix sentait lentement l’inquiétude remplacer la colère dans son esprit. Il avait toujours envie de jeter sa chaise au bout de ses bras, et de crier un peu pour se soulager, de frapper quelque chose peut-être, pour lui montrer à quel point ça lui avait fait du mal qu’elle soit partie sans rien dire, qu’elle soit partie sans le considérer, qu’elle soit partie en pensant qu’il ne méritait même pas une explication, même pas un appel, même pas une simple note. Des mois. Ça résonnait dans l’esprit de Felix. Mais il sentait cette colère noire s’estomper en regardant la silhouette tremblante de sa soeur, sa petite soeur, sa Bea. Peut-être n’avait-elle vraiment pas eu le choix. Felix était incapable de penser correctement. Elle semblait anxieuse, effrayée, fragile, sa voix écorchée, ses mots effacés.

“Felix…” Elle ne cessait de répéter son nom. Felix tapa impatiemment du pied. “Fe’, je suis désolée, je… je ne voulais pas partir. Je voulais venir te voir, je voulais que tu –“  La patience de Felix avait atteint sa limite. Il n’en pouvait plus. C’était carrément insupportable de voir Bea agir de cette manière et de ne pas savoir pourquoi, de ne pas savoir comment l’aider. Felix avait soudainement l’impression de la revoir, enfant, pas plus haute que trois pommes. Elle avait l’habitude tendre ses bras vers lui, ses petits doigts s’agitant comme sur une mélodie silencieuse. Et il la prendrait dans ses bras, la ferait tournoyer, dans le jardin de la maison familiale, sous le soleil de printemps. Mais ils n’étaient plus des enfants, plus depuis longtemps. Le monde n’était plus ce qu’il était – plus du tout. La vie les avait rattrapé. Et Felix ne pouvait plus simplement la prendre dans ses bras pour tout faire disparaître. C’était inutile de prétendre le contraire. Elle pleurait. Elle sanglotait. Elle était horrifiée, par quelque chose que Felix ne pouvait pas voir, qu’il ne pouvait pas comprendre. Il se sentit soudainement comme un enfant, lui aussi – confus et impuissant. “Je suis désolée…” Elle le murmurait, comme si elle n’avait même plus la force de dire quoi que ce soit. Felix voulait soupirer, lui dire qu’il en avait plus qu’assez de ses excuses, qu’elle n’avait qu’à s’en aller et revenir lorsqu’elle aurait autre chose à lui dire, mais il ne trouva pas la force. Pas tandis que ses yeux étaient dans ceux de sa soeur.

Puis, Felix réalisa qu’il n’y avait pas que Bea qui n’agissait pas normalement – il prit soudainement conscience de sa main qui se balançait dans tous les sens, agrippant avec force un presse-papier. Le radiateur, lui, claquait, vibrait. Felix réalisa à quel point le bureau devenait bruyant. Que tout s’agitait, que tout bougeait dans tous les sens. Il avait été tellement plongé dans ses pensées et dans son dilemme envers Bea qu’il n’avait pas remarqué que la terre elle-même sembler trembler. Pendant un instant, il crut à un tremblement de terre. Ça non plus, ce n’était pas normal du tout. Felix retourna son regard vers Bea. Elle semblait encore plus paniquée à chaque seconde qui passait, à chaque fois que le bruit devenait de plus en plus fort. Ses yeux brillants parcouraient le petit bureau d’un air complètement paralysé, terrifié. “Bea ?” dit-il, sourcils froncés. Felix n’était pas stupide. Il était loin de l’être concernant ses choses-là. Il n’avait pas besoin d’être un génie pour comprendre que ce n’était pas une force de la nature, mais bien quelqu’un qui faisait trembler le bureau en entier. Il était un Lecter, après tout. Il avait grandi dans le business. La gorge de Felix s’assécha. Ce n’était pas possible. “Qu'est-ce qui se passe ?” Il avait le coeur qui battait à cent milles à l’heure, son esprit embrouillé, sa poitrine contracté. Ce n’était pas possible – pas Bea, pas sa petite soeur. "Explique-moi." Non, non, non. Le mot se répétait dans sa tête, encore et encore. Felix sentit qu’il allait exploser. “C’est toi qui fait ça ?” Les mots lui coupèrent la gorge. Le radiateur vibrait avec une telle force qu’on devait l’entendre à travers tout le poste. Felix serra des dents. À cet instant, il voulait juste que tout s’arrête, que Bea éclate de rire, lui dise que c’était une mauvaise blague. Mais il la fixait, cherchant une quelconque trace dans son regard, une quelconque trace que tout cela n’était qu’un cauchemar, que non, bien sûr que non, ce n’était pas elle qui causait tout ça. Mais Felix ne trouva rien. Le bureau continuait de vibrer. Il ne savait pas du tout quoi faire – mais il savait que ce cahut devait s’arrêter avant que quelqu’un ne le remarque. Il se rua vers Bea, agrippant brutalement la main qui tenait le presse-papier, et la serra contre la sienne. Il plongea son regard dans celui de sa soeur, ignorant le feu dans ses poumons. “Bea, merde, calme-toi.”


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Beatrix Lecter
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MessageSujet: Re: take me back to the start ❅ (lecters.)    take me back to the start ❅ (lecters.)  Icon_minitimeMar 26 Mai 2015 - 21:47


the water's sweet but blood is thicker.
Hey brother, there’s an endless road to re-discover. Hey sister, know the water's sweet but blood is thicker. Oh, if the sky comes falling down for you, There’s nothing in this world I wouldn’t do. Hey brother, do you still believe in one another? Hey sister, do you still believe in love, I wonder? Oh, if the sky comes falling down for you, There’s nothing in this world I wouldn’t do.
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Autour d'elle, le chaos. Rien n'allait plus, rien n'avait de sens. La panique l'avait gagné et elle n'arrivait plus à penser clairement. Le son claquant du métal était feutré par le grésillement qui accompagnait sa perte de contrôle, une sensation désagréable. La belle avait l'impression que son cerveau était en train de surchauffer, que toutes les accidents avant ça n'avait été que pour mieux la préparer à l'explosion qui se produisait. La belle pouvait se souvenir exactement de la dernière fois où elle avait perdu le contrôle de manière si violente : quand elle avait découvert ses pouvoirs trois mois plus tôt. Elle se souvenait encore de la panique qui l'avait saisie lorsque tous les objets métalliques du laboratoire était venu se coller à sa peau, attirée par l'aimant qu'était devenu Beatrix. Elle se souvenait de la douleur qui l'avait saisie lorsque l'imposante armoire en acier s'était renversée sur son corps chétif et apeuré, quand l'air avait quitté d'un coup ses poumons. Et pourtant, à ce moment précis, la belle n'avait pas besoin d'être coincée sous un meuble pour manquer d'air. Son souffle court se perdait parmi les vibrations sourdes du mobilier métallique du bureau de son jumeau. Elle n'osait pas relever le regard. La chasseuse ne pouvait pas, trop apeurée à l'idée de croiser les yeux de Felix et sa réaction, voulant repousser cette découverte funeste encore un petit peu. Comme elle l'avait fait depuis la découverte de son pouvoir ; elle avait voulu lui dire, voulu l’appeler, voulu lui annoncer la nouvelle. Mais chaque fois, elle repoussait cette fameuse confrontation, se trouvant des excuses de plus en plus bancales. Les mots qui sortirent de sa bouche lorsqu'il lui demanda de s'expliquer n'avaient aucun sens, ils sortaient d'eux même, son cerveau incapable de construire des phrases. Un mélange d’excuses, et d'appel au secours, un discours sans queue ni tête ; Beatrix ne pouvait pas faire mieux. Elle tâchait de se concentrer sur ce foutu presse-papier, en oubliant presque le reste de la pièce qui tremblait frénétiquement.

Face à elle, son frère était distant. Elle releva un regard timide pour découvrir la terreur, et la colère, dans les yeux de Felix qui parcourait la pièce à toute allure. Les vibrations étaient maintenant tellement fortes qu'il ne pouvait plus les ignorer. Beatrix parcourus la pièce du regard, constatant les dégâts qu'elle était en train de causer. Elle enfonça son visage entre ses mains, dégoûtée par elle-même, honteuse de ce qu'elle était devenue. Il était trop tard pour fuir, trop tard pour repousser l'inévitable. Felix était intelligent, il avait déjà dû faire le rapprochement. Son jumeau prononça son nom, ma sa voix était lointaine, troublée par le chaos dans sa tête. Ce foutu bourdonnement qui ne voulait pas partir. Elle détacha ses mains de son visage et les colla sur ses oreilles, effort vain pour reprendre le contrôle. Calme-toi Bea, calme-toi. Elle revoyait le visage de la danoise, qui tâchait de lui apprendre à contrôler son pouvoir. Beatrix tâchait d'imaginer sa voix, douce, patiente, apaisante. Cela aurait presque pu marcher si la voix inquiète de son aîné ne l'avait pas dérangé. « Qu'est-ce qui se passe ? Explique-moi . » Elle aurait voulu lui mentir, inventer quelque chose, mais de qui se moquait-elle ? La brune avait trop de respect pour son frère pour se moquer de lui ainsi. Elle aurait voulu lui expliquer, mais cette option ne semblait pas non plus envisageable ; la terreur qui la figeait l'empêchait de penser clairement, elle n'arriverait sûrement qu'à sortir quelques mots confus. A place, elle ferme les yeux forts. Tant que cette crise ne sera pas calmée, elle ne pourra pas s'expliquer face à Felix ; et vice-versa, elle n'arrivera pas à s'exprimer face à Felix sans perdre le contrôle. Un cercle vicieux dont Beatrix devait trouver le courage de sortir. La belle tâche de se concentrer d'abord sur le presse-papier. Si elle n'arrivait même pas à calmer un objet aussi petit, pas la peine de s'attaquer au radiateur ou à l'imposant bureau qui commençait à vibrer derrière elle. « C’est toi qui fait ça ? » La voix inquisitrice de son frère ne l'aidait pas, pas du tout. Elle aurait voulu le mettre dehors, le temps de reprendre contenance. Mais ça ne marchait pas comme ça. Elle lieu de ça, elle préféra l'ignorer. Se concentrer, plus rien d'autre n'importait, pas même la voix pleins de jugement de son jumeau. Beatrix tâchait de dompter la fureur dans son esprit, mais elle n'y arrivait pas ; chaque fois, le visage défait de Felix lui rappelait ce qu'elle était. Un monstre.

Beatrix ne le sentit pas s'avancer, elle n'en fut que plus surprise en sentant la pression de sa main sur la sienne. Son cœur se stoppa, trop heureuse de sentir la pression des doigts de Felix contre sa main crispée. Elle ouvrit brutalement les yeux, plongeant un regard incompréhensif dans les yeux de son aîné. Etait-ce un pas vers, un signe qu'il ne la rejetait pas malgré tout ? Soudain le bureau se retrouva projeté contre le mur, dans un vacarme assourdissant ; la brune sursauta, n'ayant pas vu venir une telle perte de contrôle. Son regard apeuré s'attarda sur le mur derrière elle, avant de se retrouver le visage de son frère. La gorge nouée, le visage trempé de larme, la belle hésita quelques secondes. Puis finalement, elle craqua, prenant le risque. Si il la rejetait, tant pis. Beatrix se jeta dans les bras du policier, comme elle avait l'habitude de le faire plus jeune. Elle enroula ses bras autour de lui et vînt poser sa tête contre sa poitrine. Ce simple contact suffit à apaiser le vrombissement dans la salle. Soudain, tout devînt clair à nouveau. « J'ai tellement peur Fe'. Tout le temps. Et je peux rien faire. » souffla-t-elle, la voix cassée par l'émotion et la peur. « Pourquoi ça m'arrive à moi ? » finit-elle par dire, avalant un sanglot, trempant la chemise de son frère des larmes qui coulaient maintenant abondamment.
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MessageSujet: Re: take me back to the start ❅ (lecters.)    take me back to the start ❅ (lecters.)  Icon_minitimeLun 8 Juin 2015 - 13:20

 
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FELIX & BEA

Non, non, non. Le mot se répétait dans l’esprit de Felix, comme un tourne-disque brisé. Il avait le souffle court, son corps entier tendu, sa peau comme en feu. Bea ne pouvait pas… Non. C’était impossible. Elle était une Lecter, et les Lecter n’était pas… eux. Un nombre impensable de pensées contradictoires envahissaient l’esprit de Felix, lui donnant une migraine instantanée. Il en avait le vertige. Il espérait tellement avoir tort. Il voulait tellement se tromper, ou être en train de rêver. Que Bea lève les yeux au ciel et le traite d’idiot. Que les dernières semaines ne se soient jamais déroulées, que ce moment précis ne soit pas en train de se passer. Mais Felix devait se rendre à l’évidence. Tout cela était réel, et il n’avait d’autre choix que de l’affronter, tête première. Il enroula sa main autour de celle de sa soeur. Sa petite soeur, celle qu’il avait toujours cru connaître par coeur. Et voilà qu’il découvrait qu’elle était toute autre chose. Des milliers de questions surgirent dans son esprit. Depuis combien de temps savait-elle ? L’avait-elle toujours su, l’avait-elle toujours caché ? Il ne pouvait pas croire que c’était le cas. Ils passaient tout leurs temps ensemble, autrefois, il l’aurait découvert bien avant aujourd’hui. Mais pourquoi maintenant ? Pourquoi aujourd’hui, pourquoi dans ce bureau ? Était-ce la raison pour laquelle elle était partie ? Ça faisait bien du sens, maintenant. Les pièces du puzzle se mettaient tranquillement en place. Mais Felix avait juste envie de l’envoyer balader à l’autre bout de l’univers. Bea, sa petite soeur, transmutante ? Le mot lui écorchait les poumons. Comme c’était étrange, comme c’était impossible. Toute sa vie, Felix avait grandi dans cette famille vouant une haine à ces gens. Toute sa vie, on lui avait appris que les transmutants doivent être éliminés, qu’ils sont un peste pour la société, qu’ils doivent tout simplement être détruits, du premier jusqu’au dernier. Felix n’avait jamais cru à autre chose que cela. Que sa mission, sur cette terre, était de faire exactement cela – exterminer les mutants. Qu’il était une sorte de super-héros sans collants, protégeant le peuple du monde en éliminant les vilains. Il avait toujours cru cela honorable. Il avait toujours cru que c’était la chose à faire. Jusqu’à ce qu’il rencontre Maiken. Il avait eu ces premiers doutes à ce moment-là. Comment une petite chose aussi adorable et innocente que Sigrid pouvait être l’ennemi ? Pourquoi voudrait-il lui faire autre chose que la protéger, et s’assurer qu’elle soit en sécurité auprès de sa mère ? Et si sa mission était aussi honorable, pourquoi est-ce que Maiken le regardait comme un monstrre ? Pourquoi avait-elle si peur de lui ? Il n’avait jamais rien eu contre les transmutants, pas vraiment. Il ne les avait jamais vraiment détestés. Ils étaient juste sa cible, voilà tout. Ils étaient l’ennemi, sans qu’il sache trop pourquoi. Si Felix était complètement honnête, ils avaient toujours trouvé cela plutôt cool, que des gens sachent faire voler les choses, ou qu’ils sachent guérir les blessures. C’était comme dans les bandes-dessinés, comme dans les films. Mais son père lui avait enseigné qu’ils étaient l’ennemi. Alors Felix ne les avait vu que comme l’ennemi, toute sa vie. Et maintenant, Bea était l’un deux. Mais Bea ne pouvait pas être l’ennemi. Bea était sa petite soeur. Bea était la personne au monde qu’il aimait le plus. La personne qu’il s’était juré de protéger jusqu’à sa mort.

Il tenait sa main de manière insistante. Il voulait qu’elle se calme. Il ne savait pas qu’elle était la chose à faire, à présent, mais il savait que ce serait une très mauvaise chose que quelqu’un remarque ce qui se passait dans son bureau, et que le secret de sa soeur soit dévoilé à cause de lui. Il y avait d’autres hunters dans ce poste de police, des hunters qui n’étaient pas des Lecter. Des hunters qui n’hésiteraient pas. Et à cette pensée, Felix comprit. Il ne laisserait personne faire du mal à sa soeur. Personne ne la toucherait, pas sans passer par lui auparavant. Si Bea était vraiment une transmutante, il trouverait un moyen de s’en occuper. Il s’en occuperait, lui, pas personne d’autre. C’était son job. Bea. Sa Bea. Il tenait toujours sa main. Elle était en larmes. Il voulait qu’elle cesse de pleurer, mais il ne trouvait pas les mots. Que dire, après tout ? Qu’il était désolé ? Qu’il aimerait pouvoir faire quelque chose ? Qu’il aimerait que tout cela ne soit pas réel, qu’elle ne soit pas ce qu’elle était ? C’était peut-être la vérité, mais Felix n’était pas un idiot, Bea ne voudrait pas entendre cela. Il ne voulait pas lui faire plus de mal. Puis, il la sentit glisser ses bras autour de lui et le serrer. Felix resta immobile, pendant quelques secondes, dans le bureau soudainement silencieux à nouveau. La vibration avait disparue. On n’entendait que les sanglots de Bea, étouffés dans sa chemise. “J’ai tellement peur Fe. Tout le temps. Et je peux rien faire.” Sa voix était brisée, son corps tremblant autour de lui. Felix serra la mâchoire. Il ne savait pas quoi lui dire. Il ignorait complètement quoi dire à sa soeur, ce qui était une rare chose. Mais que dire ? “Pourquoi ça m’arrive à moi ?” Encore là, il n’avait pas de réponse. Il se posait la même question, après tout. Pourquoi Bea ? Pourquoi maintenant ? Tout simplement, pourquoi ? Et il avait l’impression qu’ils ne trouveraient jamais réponse à cette horrible question. Alors Felix fit la seule chose qui lui apparaissait logique – il enroula ses bras autour de sa soeur, tremblotante, et la serra avec force. Elle ressemblait à une enfant à nouveau. C’était comme s’ils avaient été projetés dans le passé. Petite Bea, effrayée par un cauchemar, se glissant dans son lit à la lumière de la lune. Felix glissa une main dans ses cheveux, et décida d’être honnête. C’était la seule chose à faire, après tout. “J’en sais rien, Bea. J’en sais rien.” Il prit une longue inspiration, tentant de faire de l’ordre dans son esprit. Mais c’était complètement chaotique, là-haut. Sa migraine lui perçait la tête entière. Il soupira, gardant toujours Bea contre lui. “C’est pour ça que t’es partie.” Ce n’était pas une question, il le savait à présent. C’était évident. Elle avait du découvrir ce… pouvoir, et elle était partie. Felix sentit la colère l’envahir à nouveau. “T’aurais du venir me voir” dit-il, les mots sifflés entre ses dents. Elle aurait du. Que croyait-elle, qu’il la dénoncerait, ou qu’il la tuerait lui-même ? Pensait-elle vraiment qu’il pourrait faire une chose pareille ? “On aurait pu affronter ça ensemble.” Colère, déception, confusion. Il secoua la tête, et poussa doucement Bea pour la regarder dans les yeux, directement. “Qu'est-ce que tu pensais que j'allais faire ? Te laisser toute seule avec ce bordel ? Tu comptais me le dire, au moins, ou tu prévoyais le cacher encore longtemps ? Merde, Bea...”
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MessageSujet: Re: take me back to the start ❅ (lecters.)    take me back to the start ❅ (lecters.)  Icon_minitimeJeu 25 Juin 2015 - 0:25


the water's sweet but blood is thicker.
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Ses doigts contre les siens, la pression ferme de sa main sur la sienne suffit à apaiser la brune. Son cœur se déchira alors qu'elle sentit la présence de son aîné s'approcher vivement, ouvrant des yeux ronds, surpris, pour découvrir le regard intense de Felix. Il y avait quelque chose dans ce regard, quelque chose qui n'allait pas. Ce n'était pas le regard habituel du Felix protecteur, mais celui de l'aîné choqué, dégoutté peut-être par ce qu'il voyait, apeuré aussi. Beatrix ne put s'empêcher de détourner les yeux, s'échappant dans ce mélange d'émotion qui bousculait son jumeau. Elle connaissait ce cocktail peu agréable, elle en était victime presque tous les jours. Mais c'était son fardeau ; elle ne voulait pas que son frère porte la responsabilité de sa malédiction à son tour. C'était déjà assez lourd sur ses épaules, pas besoin d'entraîner la personne qu'elle aimait le plus au monde. Elle aurait voulu s'arrêter, prouver à son frère qu'elle était normale. Qu'elle était comme avant. Mais rien de tout ça n'était vrai, et son pouvoir semblait déterminé à lui faire comprendre. Malgré la pression rassurante -rassurante n'était peut-être pas le mot, trop intense pour être conciliante- de son aîné, Beatrix n'arrivait pas à apaiser les vibrations persistantes. Pire, le magnétisme s’intensifia avec le temps, alors que la chasseuse ne pouvait pas détourner les yeux du regard froid de son jumeau ; elle s'imaginait les pires scénarios, les pires émotions. Elle aurait voulu fermer les yeux à nouveau, mais elle était incapable. Incapable de quitter les traits tirés et inquiet de Felix, constatant avec dépit le changement dans le visage de son frère. Ils étaient loin, les yeux malins, les traits fatigués d'arborer un si large sourire. Loin le rire cristallin qui s'échappait de sa bouche alors qu'il poursuivait la petite Bea dans le jardin familial. Ils étaient loin, les jours où les deux Lecter pouvaient s'adonner à leurs plaisanteries sans ressentir le poids de leurs responsabilités. Nostalgique de ces jours résolus, la mutante n'arrivait même plus à comparer le Felix en face d'elle à celui qui la berçait lorsqu'elle se réveillait d'un mauvais rêve. Elle aurait voulu fermer les yeux, et retrouver cette époque, oubliant avec soulagement le traumatisme qu'elle traversait. Mais peu importait à qu'elle point elle le voulait, c'était impossible ; au grand de la chasseuse qui ne pouvait plus supporter la dure réalité qui s'imposait à elle.

Alors elle craqua. Le bureau vola contre le mur et la peur la saisit à nouveau. Elle n'avait aucun contrôle. Peu importait les heures d'entraînements et les exercices de Lykke, peu importait à quel point elle se voilait la face : Beatrix n'avait aucun contrôle sur cette malédiction. Elle était contrainte de vivre avec, et de supporter les mauvais coups de ce don capricieux. Tremblante, elle tenait à peine debout maintenant qu'elle n'avait plus d’appui. Elle aurait pu très facilement tomber au sol, mais au lieu de cela, elle préféra tenter le tout pour le tout. Car à ce moment, elle n'avait envie que d'une chose. Retrouver l'étreinte rassurante de son aîné, comme elle le faisait petite lorsqu'un orage survolait le toit de la maison familiale. Elle se laissa tomber dans les bras de Felix, enroulant doucement ses bras tremblants autour de son torse, trouvant refuge contre sa poitrine. La brune espérait de tout cœur que le chasseur lui rende cette étreinte ; à ce moment précis, elle n'espérait que cela. Un signe de son acceptation. Elle se laissa alors aller. Fini les mensonges, elle ne voulait plus être forte. Elle voulait seulement sortir ce qu'elle avait sur le cœur, et trouver peut-être un peu de soutient de la part de son précieux jumeau. Les paroles se formèrent toutes seules, comme si elles attendaient depuis la découverte de son pouvoir de sortir de sa bouche. Elle était terrifiée. Ca elle ne l'avait dit à personne, pas même à Lykke. Elle était trop fière, la Lecter. Mais devant son frère, la fierté n'avait plus lieu d'être. Seulement de l'honnêteté. Pour toute réponse, son aîné glissa à son tour ses bras autour d'elle, la serrant fort contre lui. Une pression que Beatrix cru ne jamais sentir à nouveau. Une vague de soulagement la traversa alors qu'elle serra à son tour ses bras un peu plus fort. La main du chasseur alla s'égarer dans les cheveux de la jeune Lecter, l'apaisant doucement. Elle ferma les yeux pour retenir un nouvel assaut de larme ; pas des larmes de tristesses, ni de peur cette fois. Mais de soulagement. Elle était heureuse de se retrouver ainsi bercée par son frère. Rassurée.

« J’en sais rien, Bea. J’en sais rien. » répondit finalement le chasseur. Elle n'espérait pas une réponse, seulement que quelqu'un la comprenne. Et en vue de la réaction de Felix, c'était peut-être le cas. Elle enfouit son visage contre le torse de son frère, essuyant son visage trempé contre l'uniforme de policier. « C’est pour ça que t’es partie. » Pour toute réponse, Beatrix acquiesça vivement sans relever la tête, à l'instar d'une enfant honteuse. Car elle avait honte d'être partie comme une voleuse. Elle n'avait même pas la force d'affronter le regard de son frère pour avouer une telle lâcheté. « T’aurais dû venir me voir. On aurait pu affronter ça ensemble. » Voilà ce qui conforta les doutes qui l'habitait depuis l'apparition de ce pouvoir. Elle savait qu'elle aurait dû courir dans les bras de Felix, comme elle l'avait toujours fait chaque fois qu'elle avait un problème. Mais tétanisé par la peur, elle s'était laissée guider par Lykke, sa sauveuse, qui ne connaissait pas son frère aussi bien qu'elle. Comment aurait-elle pu deviner qu'il était une personne de confiance. Après tout, c'était un hunter. « Je sais, je sais. Je suis désolée. » souffla-t-elle, étouffée par le torse de son frère alors qu'elle cachait un peu plus son visage. On aurait dit une enfant à qui l'on faisait la leçon, le regard humide et la voix tremblante. C'était bien peu habituel pour la fière Beatrix. Il y avait que Felix pour la faire agir comme cela. Pourtant, le chasseur brisa l'étreinte rassurante en la repoussant légèrement, l'obligeant à faire face aux émotions de son jumeau. Elle prit à nouveau peur en découvrant le mélange de colère et de déception dans le regard de Felix. Elle aurait voulu se réfugier à nouveau dans ses bras, mais elle devait être forte. « Qu'est-ce que tu pensais que j'allais faire ? Te laisser toute seule avec ce bordel ? Tu comptais me le dire, au moins, ou tu prévoyais le cacher encore longtemps ? Merde, Bea... » réprimanda Felix. La belle releva un regard défiant, regroupant le peu de fierté qui lui restait. Ses yeux ne pleuraient plus, mais son regard était encore rouge et sa voix nouée par les sanglots. « Je sais pas Fe. Je savais plus rien. Dans ma tête, c'était le chaos ... J'arrivai plus à penser. » souffla-t-elle, peut-être plus sur la défensive qu'elle ne l'aurait voulu. Pourtant, elle pouvait encore sentir la terreur de cette funeste journée. « Je pouvais plus rien faire, alors Lykke m'a aidé. Elle m'a dit de faire ma valise, et de partir avec elle. Loin. » Les yeux brillants, Beatrix détourna les yeux pour plonger son regard dans le monde qui continuait à tourner derrière la petite fenêtre du bureau. C'était encore douloureux de se replonger dans les événements de cette journée. « Je l'ai suivi Fe, qu'est-ce que tu crois. J'étais terrifiée. Plus que je l'ai jamais été. Elle était là, et je l'ai suivi. » Elle replongea finalement son regard dans celui de son jumeau, un regard triste, agonisant presque. Les larmes lui montèrent encore aux yeux. « J'ai essayé de t'écrire, de t’appeler, mais j'ai jamais réussi. Comment j'étais censé t'annoncer ça, hein ? » lança-t-elle, sa voix se brisant sur les derniers mots.
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MessageSujet: Re: take me back to the start ❅ (lecters.)    take me back to the start ❅ (lecters.)  Icon_minitimeMar 7 Juil 2015 - 20:09

 
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FELIX & BEA

L’esprit de Felix ne cessait de vaciller entre la colère, la confusion et la déception. Il n’était pas certain quelle réaction à avoir était la bonne, il n’était certain de rien en fait. Cette nouvelle était arrivée comme une bombe. Il n’aurait jamais pu l’anticiper. Car jamais, au grand jamais n’aurait-il cru que Bea possédait le génome X. C’était tellement insensé, après tout. De tous les gens qu’il connaissaient, Bea était celle qui possédait un gène endormi ? Elle qui avait passé tant d’années à détester les mutants, tout comme lui, à les chasser, à expérimenter sur eux ? Et maintenant, elle était l’un d’eux. Felix réalisa que si lui était abasourdi, confus et paralysé par toutes les émotions contradictoires qui s’écrasaient sur lui, il ne pouvait sans doute pas s’imaginer comme Bea se sentait. Il en avait une petite idée, bien sûr, car elle était tout contre lui, en sanglots, les yeux fuyants et le corps tremblant. Comment avait-elle du se sentir, lorsque ces pouvoirs avaient commencés à se manifester ? Felix tenta de s’imaginer le scénario – si ça lui était arrivé, à lui. Après tout, si Bea avait le gène, peut-être le possédait-il aussi. La possibilité manqua de lui arracher un rire nerveux. Non, ce n’était pas possible. Sans doute deviendrait-il fou. Et en même temps, ça rendrait les choses bien plus faciles. Ou pires. La vérité était qu’il n’en savait rien. Bea devait tellement se sentir perdue. Felix savait qu’elle était la chose à faire – il ne savait pas quoi penser, mais il savait quoi faire, ça c’était certain. Il devait protéger Bea, et lui faire sentir qu’elle n’était pas seule, et qu’il était là pour elle. Car c’était ce qu’il avait toujours fait, et ce ne serait pas un petit génome qui l’empêcherait d’accomplir son devoir. Bea était sa responsabilité, elle l’avait toujours été, et ça ne cesserait pas de sitôt. Il n’avait aucune idée de comment il procéderait. Il faudrait garder cela caché de leurs parents. Mais que faire de Doreen ? Et Desmond ? Devraient-ils savoir ? Felix n’en savait franchement rien. Il secoua la tête, chassant ces pensées de son esprit. Pour l’instant, il devait se concentrer sur Bea. La calmer. La rassurer. Lui montrer qu’il était là pour elle, et lui enlever de la tête qu’il pourrait jamais lui faire du mal. Felix ne savait pas pourquoi elle était partie sans rien dire, mais il mentirait s’il disait que ça ne lui avait pas fait un pincement au coeur. Qu’elle n’était pas venue le voir, lui, son propre frère, au moment où elle avait le plus besoin de quelqu’un. Les mots franchirent ses lèvres. Oui, elle aurait du venir le voir. Les Lecter restaient ensemble, Bea le savait. Elle aurait du le savoir. Felix la toisa, laissant le reste de ses mots, de ses questions, franchir ses lèvres. Il devait savoir. Si Bea ne lui faisait pas confiance, et pourquoi elle ne lui faisait pas confiance. Elle savait. Elle était désolée. Ce n’était pas suffisant. Felix voulait plus que des excuses, il lui avait dit quelques minutes auparavant. Bien sûr, il avait compris la raison de son départ, mais cette nouvelle apportait son lot de questions avec elle. Bea ne pouvait pas penser qu’il ne demanderait rien. Qu’il laisserait ça glisser. C’était bien trop énorme. Ça avait bien trop de poids. Ça remettait tout en question, ça balançait tout par la fenêtre, ça tournait le monde à l’envers, ça tournait leur monde à l’envers. Bea ne serait plus jamais la même, et Felix ne serait plus jamais le même. Tout ce qu’il connaissait, tout ce dont il était certain, ce n’était plus aussi certain à présent.

Et puis oui – que comptait-elle faire ? Lui cacher cet énorme secret ? Ne lui avait-il pas prouvé, après toutes ces années, qu’il lui était loyal ? Ils étaient du même sang, après tout, bordel. Jamais il ne lui ferait aucun mal. C’était la dernière chose qu’il ferait. Même qu’il se tuerait avant de toucher à un cheveu de sa tête. Felix se demanda ce qui se serait passé si Bea n’avait pas perdu le contrôle dans cette minuscule pièce, envoyant balader le bureau contre le mur, faisant vibrer le sol en entier. Il n’aurait jamais deviné. Il n’aurait jamais su. Et il aurait continué de vivre dans l’ombre. Bea aurait continué d’être seule. Pensait-elle que c’était la bonne solution ? Felix garda ses yeux sur elle, tandis qu’elle levait les yeux vers lui. Ils étaient rouges, mais secs. “Je sais pas Fe. Je savais plus rien. Dans ma tête, c’était le chaos… J’arrivais plus à penser.” Felix trouva qu’elle semblait bien méfiante, tout à coup. Immédiatement, le policier sentit ses muscles se détendre. Il était peut-être un peu dur avec elle. Un peu trop dur, un peu trop vite. Après tout, Bea était dans une situation bien pire que lui. Mais il ne pouvait pas s’empêcher de vouloir entendre ce qu’elle avait à dire. “Je pouvais plus rien faire, alors Lykke m’a aidé. Elle m’a dit de faire ma valise, et de partir avec elle. Loin.” Felix toisa sa soeur. “Holgersen ?!” Le nom s’échappa de ses lèvres avant qu’il ne puisse l’empêcher de sortir. “C’est Holgersen qui t’as dit de partir ?!” Felix était soudainement tellement en colère contre la blonde que ça lui fit oublier tout le reste. Il avait toujours bien aimé Lykke, mais toute l’affection qui lui portait venait de disparaître. C’était de sa faute, alors. De sa faute si Bea était partie. “Je l’ai suivi, Fe, qu’est-ce que tu crois. J’étais terrifiée. Plus que je l’ai jamais été. Elle était là, et je l’ai suivi.”

Felix serra les poings, se retenant bien de frapper quelque chose, ou de briser quelque chose. Il n’avait qu’une envie – aller rendre une petite visite à celle qui avait fait fuir sa soeur, et lui dire ce qu’il avait sur le coeur. “J’ai essayé de t’écrire, de t’appeler, mais j’ai jamais réussi. Comment j’étais censé t’annoncer ça, hein ?” La voix de Bea était presque un murmure. Felix pouvait voir toute la douleur dans son regard, mais il était trop en colère pour y réagir correctement. Il laissa le silence s’installer dans le bureau, alors qu’il répétait les paroles de sa soeur dans son esprit. Lykke. J’étais terrifiée. Elle était là. Felix sentit la colère s’emparer de lui, et dans un geste impuslfi et brutal, il s’empara de la petite chaise de bois tout près de lui et la lança vers le mur, où elle alla rejoindre le bureau dont une patte s’était brisée. “Merde !” s’exclama-t’il. Il prit une longue inspiration. Il devait se calmer. Mais c’était très difficile à présent. “C’est moi qui aurait du être là ! C’est moi qui aurait du être là pour toi, Bea, bordel ! Pas elle !” Felix passa une main dans ses cheveux, tenant de calmer les battements de son coeur qui étaient si puissants dans sa poitrine qu’il cru bien exploser d’une minute à l’autre. “Elle t’a dit que je te ferais du mal, hein ? Elle t’a dit qu’en allant me voir, tu signais ton arrêt de mort ? Et tu l’as cru, peut-être ?” Felix voyait rouge. Il ne pensait plus correctement. “Alors t’es partie avec elle ? T’as décidé de la choisir elle, au lieu de ton propre frère, ton propre sang, ta propre famille ? Elle n'a jamais été là pour toi, c'était toujours moi ! Moi ! Qu'est-ce qui t'as fait croire que ça changerait ?!” Il savait qu’il était dur. Mais il avait tellement sur le coeur, il ne pouvait pas juste rien dire .


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Beatrix Lecter
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MessageSujet: Re: take me back to the start ❅ (lecters.)    take me back to the start ❅ (lecters.)  Icon_minitimeLun 24 Aoû 2015 - 22:08


the water's sweet but blood is thicker.
Hey brother, there’s an endless road to re-discover. Hey sister, know the water's sweet but blood is thicker. Oh, if the sky comes falling down for you, There’s nothing in this world I wouldn’t do. Hey brother, do you still believe in one another? Hey sister, do you still believe in love, I wonder? Oh, if the sky comes falling down for you, There’s nothing in this world I wouldn’t do.
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Son visage à quelques centimètres du sien lui semblait surréel. Au cours des mois d’absence, loin de son jumeau, ses traits s’étaient peu à peu effacé dans l’esprit de la brune, devenant plus flou chaque jour passé loin de lui. Mais maintenant qu’il était là, en face d’elle, Beatrix se demandait comment elle avait pu oublier. C’était surement Felix qui lui avait manqué le plus. Plus que Radcliff, que son travail, que ses rares amis. Plus que son quotidien tranquille et surement plus que sa vie d’avant. Si elle avait pu avoir son aîné avec elle, ces mois de calvaires n’auraient peut-être pas été si invivable. La belle avait surement eu tord de prendre la fuite comme elle l’avait fait. Maintenant qu’il était là, avec elle, elle le comprenait enfin. Elle regrettait. Comment la chasseuse avait-elle pu craindre son propre frère, son meilleur ami, celui qui la protégeait depuis toujours ? La peur lui avait fait perdre tous ses moyens, et elle avait accepté la première aide qu’on lui avait offerte. Manipulable, le regard hagard, elle s’était laissé guider par Lykke qui l’avait persuadé qu’elle était la seule solution. Avait-elle commit une erreur en partant avec elle ? La réponse n’était pas simple. Même maintenant qu’elle était rentrée, et que la panique s’était un peu dissipée -même maintenant que Felix était à ses côtés- la réponse était contrastée. L’esprit encore chaotique de Beatrix n’arrivait pas à trouver une bonne ou une mauvaises réponse. Seulement les scénario plus ou moins catastrophique. Celui qu’elle avait choisit, elle l’espérait, n’allait pas faire trop de dégât. Personne n’était au courant, autre que des personnes de confiances, et elle avait même le mince espoir de pouvoir reprendre sa vie d’avant. Pourtant, l’image en face d’elle, ce Felix confus et déçu, lui faisait regretter ce choix.

Beatrix tâchait de justifier son choix, de la même manière qu’elle s’était elle-même convaincue avoir fait le bon. Elle blâmait la peur, la panique. La belle se laissait aller, déversant ses paroles sans se soucier du jugement de son frère. Devant lui, la fierté n’avait plus lieu d’être. Pas besoin de paraitre forte ; avec Felix, elle s’autorisait à dévoiler sa sensibilité. La jeune Lecter évoqua le nom de sa sauveuse, de celle qui avait été là pour elle. Lykke. Un nom qui fit partir son jumeau au quart de tour, à la grande surprise de la brune. Les traits de son visages se plièrent sous la colère qui montait en lui ; Beatrix fit un pas en arrière alors qu’il s’énervait contre la danoise. Elle tenta de se justifier, des mots qui s’évaporèrent aussitôt dans l’air, des mots que Felix ignora sous l’effet de la colère. Beatrix déglutit nerveusement, inquiète face à ce changement soudain d’humeur. Elle voulait retrouver ses bras autour d’elle, elle voulait se sentir à nouveau protégée. Mais trop tard, la rage s’était emparée de Felix. Les yeux humides, emplis de douleur, la belle voulut rattraper le coche. Bien sur qu’elle avait voulu le prévenir. Elle avait commencé des dizaine des lettres, sans jamais en envoyer. Elle avait appelé son numéro encore, et encore, raccrochant toujours avant que l’appel ne parte. La brune avait été lâche, et aujourd’hui elle s’en mordait les doigts.

Un silence lourd s’était installé dans la pièce, électrique. Beatrix n’osait plus parler, elle était effrayée. Pas par son frère, non. Mais par sa réaction. Elle avait peur de percevoir de la colère, ou pire, du dégout. Peur de le décevoir, une fois de plus. La brune se contentait de le fixer, avec son regard humide semblable à celui d’une enfant penaude. Ses grands yeux bruns le fixaient timidement. En le voyant ainsi en colère, elle n’osait même plus défier son regard, seulement s’hasarder à coup d’oeillades désolées. Ses poings serrés l’inquiétait plus que tout. La jeune Lecter détestait le voir dans un état pareil ; pire encore, elle détestait être la raison pour laquelle il avait dû se mettre dans un tel état. Elle se sentait coupable, un poids de plus sur ses épaules à présent fragiles. Puis son coeur sauta un bond ; Felix saisit violemment la chaise à ses côtés et l’envoya valser à l’autre bout de la pièce, près du bureau précédemment balayé par le pouvoir de Beatrix. La belle sursauta, s’éloignant vivement de son frère pour trouver refuge dans le coin opposé. « Merde ! » s’exclama-t-il alors que Beatrix sursauta une nouvelle fois. Rares étaient les choses capables de lui faire quitter son masque de glace ; pourtant, l’excès de colère inhabituel de son jumeau suffisait à ce que son coeur s’emballe. « Fel- » commença-t-elle timidement. Mais son frère ne lui laissa pas finir. « C’est moi qui aurait du être là ! C’est moi qui aurait du être là pour toi, Bea, bordel ! Pas elle ! » L’aîné Lecter était visiblement secoué ; il passa nerveusement une main dans ses cheveux, un geste que Beatrix connaissait bien. Elle voulu s’avancer, quitter son refuge. Pourtant, une part d’elle-même lui dicta de ne pas bouger. De ne pas parler. De le laisser se calmer. Avait-elle peur de son jumeau ? L’idée lui aurait paru ridicule quelques mois plus tôt, pourtant la question devenait sérieuse en l’observant passer ses nerfs sur le mobilier. Il était loin, le héros qu’il croyait être, loin le large sourire. Beatrix n’avait peut-être jamais vu son frère dans un tel état. Et une fois, la culpabilité commença à la ronger en se rendant compte que c’était sa faute. Elle baissa un regard honteux. « Elle t’a dit que je te ferais du mal, hein ? Elle t’a dit qu’en allant me voir, tu signais ton arrêt de mort ? Et tu l’as cru, peut-être ? » Le coeur de Beatrix se serra. Ces paroles avaient belle et bien passées la barrière des lèvres de la blonde ; plus d’une fois même. Mais jamais la brune n’avait voulu y croire. Du moins elle tâchait de s’en convaincre en secouant frénétiquement la tête de droite à gauche. Elle n’osa cependant pas ouvrir la bouche, se contentant de continuer cette mimique négative, sans même relever le regard de la pointe de ses chaussures. Elle ne voulait pas qu’il lise le doute dans le son visage. « Alors t’es partie avec elle ? T’as décidé de la choisir elle, au lieu de ton propre frère, ton propre sang, ta propre famille ? Elle n'a jamais été là pour toi, c'était toujours moi ! Moi ! Qu'est-ce qui t'as fait croire que ça changerait ?! » Beatrix roula les yeux au ciel. Elle détestait entendre ces remarques à voix haute, ces remarques qu’elle s’était déjà faites mille fois dans sa tête. Elle avait eu tord, elle avait cédé à la peur, et elle se détestait pour cela.  Mais pourtant, elle ne trouvait toujours pas de bonne ou de mauvaise décision. Son choix n’avait pas été le bon, ou le mauvais. Il avait été le plus évident. Pourquoi Felix n’arrivait-il pas à comprendre ? « Qu’est ce que j'étais censée faire alors ? Rester avec les miens, avec ceux qui partagent mon sang ? » souffla-t-elle la gorge nouée par le chagrin et la colère, appuyant ironiquement sur cette dernière question. « Avec ceux qui chassent les gens … » Elle hésita. « ... les gens comme moi ? » souffla-t-elle finalement, comme si les mots qui sortaient de sa bouche lui brulaient les lèvres. Elle ne l’avait encore jamais déclaré à voix haute. Ca faisait un mal de chien. « Vous étiez censés faire une exception parce que je faisais partie de la famille, c'est ça ? Ou bien vous m’auriez convaincue d’être aussi courageuse que la tante Wolstenholme et de me foutre une balle dans la tête ?!   » Sa voix se brisa en pensant au sort qu’avait rencontré la mère de ses cousins. Son regard se plongea dans celui de son frère, alors qu’elle fit un pas en avant. La colère qu’avait déclenché Felix lui avait donné une assurance nouvelle. « Vous ne pouviez pas comprendre ! Vous ne pourrez jamais comprendre. Lykke, elle est passée par là. » Beatrix ne pouvait pas se défendre elle, elle était un cas perdu. Mais elle pouvait au moins défendre Lykke. Après tout ce qu’elle avait fait pour elle. « Lykke savait comment m’aider. Elle voulait seulement m’aider ... » souffla-t-elle finalement, un murmure presque. Son assurance était retombée, et elle peinait à nouveau à soutenir le regard de son frère de ses yeux brillants.
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MessageSujet: Re: take me back to the start ❅ (lecters.)    take me back to the start ❅ (lecters.)  Icon_minitimeDim 4 Oct 2015 - 3:37

 
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FELIX & BEA

Felix ne se souvenait pas avoir déjà été aussi en colère. Une colère rouge, noire, qui le prenait tout entier, et qui faisait tout disparaître, ne laissant que ce sentiment à l’intérieur de lui. Une colère qui s’emparait de lui, lui faisait faire des choses qu’il n’aurait jamais fait autrement. La colère de ne pas avoir été présent, la colère de ne pas avoir pu faire son devoir, la colère d’avoir échoué. La colère d’avoir été remplacé, la colère que ce soit quelqu’un d’autre qui ait du s’occuper de sa soeur, la colère de ne pas avoir été le frère qu’il avait toujours prétendu être. Holgersen. Le nom se répétait dans son esprit, encore et encore, le rendant encore plus en colère, le rendant complètement fou. Si la blonde avait été dans son bureau à cet instant, Felix n’avait pas de doute qu’il l’aurait étranglée. Il était furieux contre elle. Furieux parce qu’elle avait volé sa soeur, furieux parce qu’elle avait pris un responsabilié qui n’était pas la sienne, furieux parce que c’est elle qui avait été là, et pas lui. Ça aurait du être lui. Ça aurait du être lui. Felix n’arrivait pas à penser à autre chose. Il n’était pas en colère contre Bea, pas du tout. Elle avait fait la seule chose qui lui paraissait logique. Il ne pouvait pas lui en vouloir pour ça, il connaissait très bien sa jumelle. Il ne lui en voulait pas d’avoir pris l’échappatoire rassurante, même si ça signifiait fuir. Peut-être aurait-il fait la même chose. Sans doute. Il n’en savait rien. Jamais il n’aurait cru devoir faire face à une telle possibilité. La possibilité que le génome X, celui qu’il avait détesté et chassé toute sa vie, soit dans sa peau. Il ne pouvait même pas s’imaginer la terreur de sa soeur face à cette révélation. Felix ne l’aurait jamais supporté. Il en était convaincu. Bea l’avait fait. Elle était partie. Il comprenait à présent. Il comprenait très bien. Et elle partie avec quelqu’un qui n’était pas lui, parce que lui représentait tout ce qu’elle était, ou plutôt tout ce qu’elle avait été. Soudainement, ils n’étaient plus du même côté, soudainement, elle le considérait comme une menace. L’idée lui souleva le coeur. L’idée que Bea puisse le voir comme une menace. Comme s’il pourrait un jour lever la main contre sa jumelle.

Le bruit de la chaise se fracassant contre le mur résonna dans les oreilles de Felix, encore et encore. Sans doute avait-il attiré l’attention des gens dans le poste. Maintenant, il devait se tenir tranquille, s’il ne voulait pas quelqu’un débarque pour demander si tout allait bien. Car Felix savait que si cela arrivait, il ne pourrait pas garder son calme. Il était agité, nerveux, terrorisé, furieux, tout cela en même temps. Pas un très bon cocktail pour Felix, qui n’était pas habitué d’être dans un état pareil. Jamais il n’avait eu à faire face à quelque chose comme cela. Il se sentait perdu, incapable de comprendre, incapable de se contrôler. Il ne voyait même plus Bea devant lui, piteuse, honteuse. Il aurait voulu lui prendre la main et lui dire que tout irait bien. Mais il en était incapable. Et il tremblait de rage de ne pas pouvoir le faire. “Qu’est-ce que j’étais censée faire alors ? Rester avec les miens, avec ceux qui partagent mon sang ?” Felix revint soudain à la réalité, attiré par la voix brisée de sa jumelle, posant les yeux sur elle. “Avec ceux qui chassent les gens… les gens comme moi ?” Il ne pouvait pas lui en vouloir. Après tout, ils avaient grandis dans la même maison. Avaient les mêmes parents. Avaient été tranmis les mêmes valeurs. Chez les Lecter, les transmutants étaient des cibles à éliminer. Et soudainement elle devenait la cible, et le monde entier devenait hostile, incluant sa propre famille. Mais comment avait-elle pu croire qu’il lui ferait du mal ? Cette question lui tournait dans la tête comme un disque brisé. Felix avait la tête en ébulition. Cette situation était impossible, carrément impossible. Il voulait se calmer, et parler de tout ça calmement avec Bea. Lui expliquer ce qu’il ressentait. Lui demander ce qu’elle ressentait. La rassurer. La consoler. L’aider, tout simplement. Mais une colère et un désespoir intense s’était emparé de lui, et il était incapable de le secouer de là, il était comme ancré dans ses veines, impossible à vaincre. Il ne voyait que le sourire arrogant de Holgersen, lui disant qu’il n’avait pas été à la hauteur. “Vous étiez censés faire une exception parce que je faisais partie de la famille, c’est ça ? Ou bien vous m’auriez convaincue d’être aussi courageuse que la tante Wolstenholme et de me foutre une balle dans la tête ?!” Les mots résonnèrent en Felix, qui en serra la mâchoire. Jamais, aurait-il voulu dire. Jamais je n’aurais fait une chose pareille. Mais les mots ne pouvaient pas franchir ses lèvres. Bea plongea son regard directement dans le sien, et c’était comme si le vent avait changé. Elle leva la tête légèrement, le regard changeant de la honte, du désespoir, à une certaine défiance. “Vous ne pouviez pas comprendre ! Vous ne pourrez jamais comprendre. Lykke, elle est passée par là.” Felix ressentit une nouvelle vague de colère lui passer à l’intérieur du corps. “Lykke savait comment m’aider. Elle voulait seulement m’aider…” Le regard fuyant était de retour. Et quelque chose brisa à l’intérieur de Felix. “Très bien. J’ai compris.”

Il prit une grande inspiration, tourna le dos à Bea. Il s’accoda sur son bureau, fermant les yeux et respirant bruyamment. Se composer. Il devait se composer. La rage et le désespoir le faisait presque trembler. “Elle était là, et pas moi. Elle était en mesure de t’aider, et pas moi. Parce que j’étais devenu la menace, c’est ça ? Parce que si tu serais venue me voir, je t’aurais convaincu de te balancer d’une falaise ? Ou même, je t’aurais tué de mes propres mains ?” Il se retourna vivement vers sa jumelle, les yeux brillants, les mains serrées en poing. “Tu sais le pire dans cette histoire ? C’est pas le fait que tu sois partie. C’est pas le fait que tu as ce stupid génome. C’est le fait que tu ais pu croire, ou penser, même une seule seconde, que je t’aurais fait du mal.” Felix laissa échapper un soupir nerveux. “Jamais, Bea. Jamais. T’es ma soeur. T’es ma Bea.” Sa voix se brisa. Il passa une main dans ses cheveux, nerveusement, souriant d’un air un peu désespéré. “Ça a toujours été toi et moi contre le reste du monde. Maintenant… je sais plus du tout quoi penser. Je sais pas du tout quoi dire, ou quoi faire. C’est comme si je te connaissais plus.”

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MessageSujet: Re: take me back to the start ❅ (lecters.)    take me back to the start ❅ (lecters.)  Icon_minitimeDim 1 Nov 2015 - 16:51


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La dure réalité s’imposait finalement à la chasseuse. Elle qui repoussait farouchement ce moment depuis son départ, elle prenait enfin conscience de ce qu’elle était, de ce qu’elle avait fait. Protégée par la distance, elle s’était réfugiée au Danemark et en avait oublié le reste. Tous les problèmes qu’elle avait laissé derrière, ils étaient loin, ils ne pouvaient pas l’atteindre là où elle était. Elle avait naïvement vécue avec l’espoir qu’ils ne la rattraperaient pas, mais le moment était venu. Voir Felix dans un tel état la mettait au pied du mur, la forçait à contempler les ruines qu’elle avait laissé derrière elle. Les vestiges de sa panique. Beatrix l’avait laissé, lui, son jumeau. Sans un mot, sans une explication. Elle s’était lâchement enfuie, et elle revenait finalement prendre compte de ce qu’elle avait laissé derrière. Peut-être aurait-elle dû rester, peut-être aurait-elle dû trouver le courage d’affronter ses problèmes au lieu de fuir à l’autre bout du monde. Peut-être. Mais elle ne l’avait pas fait, et maintenant la brune ne pouvait qu’assister avec dépit aux conséquences de ses choix. L’homme en face d’elle n’était plus son jumeau. Il lui ressemblait, mais Beatrix n’arrivait pas à le reconnaitre. Toute cette colère, toute cette rage. Ce n’était pas son Felix. Elle l’avait abandonné, et maintenant elle ne pouvait plus le retrouver. Le culpabilité la rongeait, alors qu’elle tâchait de tenir tête à son aîné. Qu’elle tâchait vainement de s’expliquer. Il n’y avait pas d’explication, seulement des excuses. Des excuses avec lesquelles elle s’étaient bercée pour justifier ses erreurs ; avec le temps, et de la volonté, elle s’était même convaincue que ces excuses étaient valables. Pourtant, sous le regard défait de son frère, elle se rendait enfin compte qu’elle s’était seulement voilée la face. En regardant Felix, Beatrix faisait face à toutes ces erreurs qu’elle avait fait, et se demandait si elle pourrait un jour les corriger. Probablement pas, en vu de l’était dans lequel était plongé le jeune Lecter.

La voix tremblante, la chasseuse essayait quand même. Les mots sortaient sans qu’elle y pense réellement, d’une sincérité troublante. Elle ne voulait plus mentir à son frère, plus jamais. La brune aurait aimée que Lykke soit là, à ses côtés, pour l’aider à tenir bon. C’est ce qu’elle avait fait pendant les derniers mois ; peut-être pas toujours gentiment, peut-être pas toujours patiemment. Mais elle avait été là. Elle l’avait aidé, et aujourd’hui grâce à elle Beatrix contrôlait un minimum ce foutu pouvoir, assez pour au moins prétendre qu’il n’existe pas. Quelque chose que Felix n’aurait peut-être jamais pu faire, pensa-t-elle. La belle aurait voulu sentir la danoise dans son dos, entendre sa voix la pousser à être forte. Car à ce moment, elle aurait bien besoin d’encouragement. Mais l’amener aurait été une erreur -encore une de plus. Elle devait ça toute seule. Peu importait à quel point ça faisait mal de voir son frère comme ça, peu importait à quel point elle voulait prendre ses jambes à son cou. Elle encaisserait la vérité, peut-être pas la tête haute mais au moins elle le ferait. Elle lui devait bien ça, à son Felix. Elle finit sa tirade sans être interrompue ; le peu de courage qu’elle avait rassemblé s’était déjà volatilisé  et elle sentait ses jambes se ramollir sous son poids. Tremblante, la belle tentait pourtant de ne rien laisser paraitre.  « Très bien. J’ai compris. » souffla son jumeau, amer. Beatrix ne releva pas le regard, craignant ce qu’elle pourrait lire dans les yeux de Felix. Elle n’était pas sure de pouvoir encaisser beaucoup plus sans que ses jambes se dérobent sous elle. Son frère lui tourna le dos, s’avançant vers le bureau en bazar pour s’y appuyer. Silence pesant. Beatrix leva ses yeux brillant, interrogatif, à la recherche d’une réponse du jeune homme. Le silence était pire que tout, selon elle. Beatrix ouvrit la bouche, cherchant quelque chose à dire, mais sa voix avait disparu. elle referma ses lèvres, penaude, en s’approchant doucement, de son jumeau. Elle s’arrêta pourtant à quelques pas de lui, ne voulant pas le brusquer. Il fallait qu’il digère la nouvelle, qu’il trouve un moyen de gérer la situation. Même après des mois, Beatrix n’y arrivait pas ; il aurait besoin de temps, pensa-t-elle. Pourtant, sa voix s’éleva à nouveau dans le petit bureau en désordre, presque tremblante. A vif. « Elle était là, et pas moi. Elle était en mesure de t’aider, et pas moi. Parce que j’étais devenu la menace, c’est ça ? Parce que si tu serais venue me voir, je t’aurais convaincu de te balancer d’une falaise ? Ou même, je t’aurais tué de mes propres mains ? » Encore une fois, Beatrix ouvrit la bouche pour se défendre mais aucun son n’en sortit. Son coeur se serra et les larmes lui montèrent aux yeux une nouvelle fois. Elle aurait aimé lui expliquer, elle aurait aimé qu’il comprenne. Mais les mots ne venaient pas, pas comme elle le voudrait. Elle s’approcha d’un pas supplémentaire, toujours sans oser le toucher. « Tu sais le pire dans cette histoire ? C’est pas le fait que tu sois partie. C’est pas le fait que tu as ce stupide génome. C’est le fait que tu ais pu croire, ou penser, même une seule seconde, que je t’aurais fait du mal. » Un pas supplémentaire. Les larmes coulaient sur ses joues à présent, sas un bruit. « Fe, je … j’suis tellement désolée. » souffla-t-elle, un murmure à peine audible qu’il ne l’entendrait surement pas. « Jamais, Bea. Jamais. T’es ma soeur. T’es ma Bea. Ça a toujours été toi et moi contre le reste du monde. Maintenant… je sais plus du tout quoi penser. Je sais pas du tout quoi dire, ou quoi faire. C’est comme si je te connaissais plus. » Elle aurait voulu se lancer contre lui, l’encercler de ses bras et ne plus jamais le lâcher. Depuis le temps qu’elle voulait entendre ces mots. Des mois qu’elle n’attendait que ça, des mois qu’elle était terrifiée à l’idée que ce ne soit pas vrai. Comment avait-elle pu douter de lui ? De son Felix ? La chasseuse avait l’impression qu’on venait de lui arracher la coeur de la poitrine, tout simplement. Le visage trempé de larmes, elle s’approcha encore plus près de son frère, qui faisait face à bureau, et déposa sa main sur son épaule. Elle aurait voulu faire plus, elle aurait voulu le rassurer et s’excuser. Encore et encore. Elle voulait le consoler, mais ne savait pas comment. Ca lui faisait tellement mal de le voir dans cet état. « Je … je pense que j’avais besoin de l’entendre Fe. Je voulais pas y croire, j’te jure. » lança-t-elle, le souffle court, entrecoupé de sanglot. « Je voulais pas croire que tu pourrais me faire du mal, jamais. Au fond de moi j’y ai jamais cru, pas toi. Mais je devais être sure. Lykke elle a pas eu cette chance, quand ça lui ait arrivé. » Sa main se resserra un peu plus autour de l’épaule de son frère. Elle s’agrippait à lui, pour ne pas qu’il lui échappe. Plus jamais elle ne voulait le perdre. « Elle a perdu son meilleur ami Fe. Je pouvais pas te perdre comme ça, rien que l’idée de … C’était pas possible. J’suis désolée, Fe.  Je sais pas quoi faire non plus, j'suis complètement perdue. Mais la seule dont je suis sure, c’est que je veux pas te laisser. Plus jamais. »
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MessageSujet: Re: take me back to the start ❅ (lecters.)    take me back to the start ❅ (lecters.)  Icon_minitimeJeu 26 Nov 2015 - 22:11

 
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FELIX & BEA

Soudainement, étrangement, un souvenir apparut dans l’esprit. Alors qu’il avait ses mains – ou plutôt, ses poings – posés sur son bureau, et qu’il tentait vainement de calmer le battement frénétique de son coeur, qu’il tentait vainement de respirer tranquillement et de ne pas laisser libre-cours à cette colère sombre qui s’emparait de lui, il ne pouvait plus penser à rien, à plus rien – jusqu’à ce que le souvenir apparaisse dans son esprit, et qu’il prenne possession complète de lui. Il n’était soudainement plus dans son petit bureau étouffant, il était de retour dans la maison de son enfance à Elizabethtown. Il reconnaissait les murs jaunes pâles de la cuisine, où sa mère travaillait silencieusement, assise à la table où la famille avait tellement souvent partagé des repas. Il reconnaissait cette vague odeur, celui d’un plat qui cuisait dans le four, et au loin il entendait des rires. Celui de la petite dernière de la famille, il lui semblait. Un rire mélodieux qui résonna dans la maison. Oui, cette maison qu’il connaissait par coeur, cette maison qu’il avait quitté depuis si longtemps, vestige du passé, un passé brisé, un passé effacé. Ce souvenir l’emplissait à présent, il courrait à la suite de Bea, son souffle court, le rire au bord des lèvres. Et elle courrait à toute allure devant lui, ses cheveux bruns dansant derrière sa tête. Il s’écriait, je vais t’attraper. Je vais t’attraper, Bea. Un stupide jeu. Felix réalisait qu’il l’avait oublié, cet horrible jeu à lequel lui et Bea jouaient toujours quand ils étaient gamins. Mais maintenant, ça lui revenait tellement clairement que ça lui donna le tournis. Un stupide jeu. Tu es le mutant, je suis le chasseur. Je vais t’attraper, Bea. Mais il ne l’attrapait jamais. Bea courait toujours trop vite pour lui. Elle était rapide. Lui était fort. Ça avait toujours été comme ça. Felix eut un vertige tandis que ce souvenir le submergeait. Comme c’était ironique. Si ça avait été n’importe qui, le jeu serait devenu réalité. Mais c’était Bea. Et Felix n’allait jamais la poursuivre. Il ne ferait que la suivre, tentant vainement de lui attraper la main pour lui dire que tout allait bien aller, sans jamais en être totalement convaincu. Car comment tout pourrait bien aller ? Bea avait le génome X. Ça ne serait plus jamais fini. C’était un secret lourd, terriblement lourd, que Felix porterait sans se plaindre, mais toutefois sans jamais s’en remettre. Il n’aurait jamais cru que ça puisse arriver. Mais c’était arrivé. Et Bea avait plongé tête première dans le jeu. Elle était devenue la mutante, la traquée, la pourchassée. Et elle avait bien cru que Felix ferait de même, plongeant tête première aussi, devenant le chasseur, le traqueur, le tueur. Ça lui faisait tellement mal qu’il voulut en hurler. Mais non, il ne pouvait pas la blâmer. Il ne pouvait vraiment pas. Il n’avait jamais pu en vouloir à Bea, jamais longtemps du moins.

L’honnêteté, c’était tout ce qui lui restait. Alors il fut honnête avec Bea. Il était complètement perdu. Il ne savait pas du tout quoi faire à présent. Évidemment qu’il ferait tout pour la protéger. Mais comment? À quel prix? Et pourquoi le ferait-il? Après tout, elle était partie. Elle avait décidé de fuir. Qui était Bea, à présent? Ce n’était plus la petite fille qu’il pourchassait en riant dans la maison familiale de Elizabethtown. Felix sentit une main sur son épaule et se retourna pour faire face à Bea. Non, ce n’était plus cette petite fille. C’était cette femme, devant elle, en larmes, qu’il avait tellement envie de serrer dans ses bras, mais qu’il redoutait, qu’il doutait. Il n’arrivait pas à détacher ses yeux d’elle, attendant sa réponse. Elle avait le visage et les yeux plein de larmes. Felix ne devait pas voir meilleur bouille. Il aurait pu en rire s’il ne s’était pas senti aussi désemparé. C’était un point tournant, il le sentait. Ce moment déterminerait le reste de sa vie.  “Je… je pense que j’avais besoin de l’entendre Fe. Je voulais pas y croire, j’te jure.” Les sanglots de Bea lui brisaient le coeur. Il voulait tellement la serrer dans ses bras, fort, tellement fort… “Je voulais pas croire que tu pourrais me faire du mal, jamais. Au fond de moi j’y ai jamais cru, pas toi. Mas je devais être sûre. Lykke, elle a pas eu cette chance, quand ça lui ait arrivé.” Holgersen, encore. Mais cette fois Felix ignora le nom de la blonde. Elle n’avait plus rien à faire dans cette conversation. C’était entre lui et Bea, après tout. Juste eux deux, contre le reste du monde. La main de Bea était toujours sur son épaule, comme un fer chaud. Mais ce n’était pas douloureux, pas du tout. “Elle a perdu son meilleur ami Fe. Je pouvais pas te perdre comme ça, rien que l’idée de…” Brève pause, et Felix, instinctivement, s’empara de la main de sa jumelle, l’enveloppant autour de la sienne, la serrant. Son coeur battait à toute vitesse, tellement qu’il semblait vouloir lui sortir de la gorge. “C’était pas possible. J’suis désolée, Fe. Je sais pas quoi faire non plus, j’suis complètement perdue. Mais la seule chose dont je suis sure, c’est que je veux pas te laisser. Plus jamais.”

Le coeur de Felix termina finalement de se briser, en même temps qu’il se reconstruisit. Il ne pensait plus, ce n’était plus le moment de penser. Il s’empara de Bea, glissant ses bras autour de sa taille pour la serrer contre lui. Ses cheveux se mêlèrent aux siens, et ils restèrent immobiles comme ça, silencieux, pendant plusieurs secondes. "Refais moi plus jamais un coup pareil. Peu importe la raison, je m'en fous." Il ferma les yeux, inspirant profondément. “Moi non plus, Bea. Moi non plus, je te laisserai pas partir, plus jamais.” Après tout, rien de tout cela n’avait aucune importance, tant que Bea était là, en vie, en sureté, à ses côtés. Le reste, ce n’était que la vie qui tentait de les arrêter. Mais les Lecter étaient instoppables. Felix repoussa doucement Bea pour plonger son regard dans le sien. Ces yeux si semblables aux siens. “Et on va affronter ça ensemble, tu m’entends ? Ensemble. Tu n’es plus toute seule. Je te laisserai pas toute seule. Je suis là, maintenant, et tu te débarasseras pas de moi. J’ai toujours dit que je prendrai soin de toi, Bea, et je compte bien respecter ma parole.” Felix prit une longue inspiration. “On va trouver, d’accord ? On va trouver.”  

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Beatrix Lecter
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MessageSujet: Re: take me back to the start ❅ (lecters.)    take me back to the start ❅ (lecters.)  Icon_minitimeLun 28 Déc 2015 - 22:32


the water's sweet but blood is thicker.
Hey brother, there’s an endless road to re-discover. Hey sister, know the water's sweet but blood is thicker. Oh, if the sky comes falling down for you, There’s nothing in this world I wouldn’t do. Hey brother, do you still believe in one another? Hey sister, do you still believe in love, I wonder? Oh, if the sky comes falling down for you, There’s nothing in this world I wouldn’t do.
≈≈≈
 
Beatrix regrettait le passé, là où les temps étaient plus simple. Elle regrettait la maison, les rires de ses cadets et ses jeux avec Felix. Elle regrettait son père, toujours non loin de là, à mille lieux de sa cellule d’aujourd’hui. Elle regrettait le temps où n’avait rien d’autre à se soucier que de ses notes à l’école et ses entraînements avec son frère. Des tracas dérisoires comparés au raz-de-marée qui avait submergé sa vie à présent. Elle aurait tout donné, pour revenir dans le temps. Pour avoir une chance de tout recommencer. De voir Felix se briser sous ses yeux, cela ne faisait que renforcer ce sentiment ; si elle avait pu, d’une manière ou d’une autre, empêcher que son frère finisse dans cet état, elle paierait tout l’or du monde. C’était à cause d’elle, et de ses erreurs qu’il était ainsi. Et elle aurait tout fait pour réparer ses tords. Pourquoi n’était-ce pas aussi simple ? Pourquoi n’avait-elle pas écopé du contrôle du temps ? Au moins, elle aurait pu faire les choses bien -peut-être pas du premier coup, mais au bout d’un moment elle aurait trouvé comment les arranger. Mais non, elle était bloquée ici, condamnée à essuyer les conséquences de ses actes. Condamnée à voir son frère souffrir, et lui en vouloir. Son visage était trempé de larme, les gouttes salées coulaient abondamment sur ses joues. Ses yeux étaient rouges de chagrin, inconsolables. La belle aurait voulu se retenir, laisser à son frère l’espacer de respirer et le temps de lui pardonner. Mais cela lui semblait impossible, attirée comme un aimant vers son meilleur ami. Elle posa une main sur son épaule, une main se voulant rassurante. Un simple contact qui réussit aussitôt à l’apaiser un peu. Il y avait toujours eu chez son frère quelque chose de spécial. Un lien, entre elle et lui. Beaucoup les croyait jumeau, à cause des deux classes qu’avaient sauté Beatrix ; peut-être était-ce vrai dans fond, peut-être qu’ils étaient vraiment fait pour être jumeaux. Deux moitiés d’un même être. Tout semblant plus doux à ses côtés, plus facile. Quelle bêtise avait fait la chasseuse en partant loin de lui lorsqu’elle était au plus bas. Tout était surement était plus simple avec son Felix à ses côtés. Aveugle pendant trop longtemps, Beatrix retrouvait un peu sa vision, se rendant à l’évidence. Bien sur, Lykke la comprenait et pouvait l’aider en pratique ; mais au fond, plus que d’un entraînement Beatrix avait besoin d’un support moral. Lykke n’avait jamais rempli ce rôle, trop occupée à se chamailler pour avoir la patiente de l’aider réellement. Felix aurait su faire, pensa-t-elle. Il aurait pu m’aider. Mais encore une fois, la belle ne pouvait pas revenir en arrière, victime de ses actions passées, à la merci des conséquences de ses actes.

Au fil des mots, elle sentait son coeur de plus en plus léger. Tout ce qu’elle portait en elle depuis sa fuite pouvait enfin sortir librement ; soulagement. Tous ses mots qu’elle avait tenté d’écrire à son frère, toutes ces lettres jetées en boule dans la corbeille. Enfin, elle pouvait se laisser aller et parler librement. La peur était toujours là, mais moins poignante qu’avant, le plus dur avait été fait. Maintenant, elle n’avait plus qu’à tenter d’apaiser son jumeau et espérer qu’il trouve la force de lui pardonner. Elle l’espérait, plus que n’importe quoi d’autre. Une vie sans Felix, c’était inimaginable à ses yeux. Elle n’arrivait pas à détacher sa vie de la sienne, ils formaient un tout dans sa tête. Indissociable. Alors elle préféra lui dire la vérité, ce qu’elle craignait vraiment. Cette peur de le perdre, comme Lykke avait perdu Joren. Cette peur de voir son regard s’éteindre quand il entendrait la nouvelle. Lui dire au revoir, ne plus jamais le revoir. Dire adieu à la moitié de son être. Elle avait peur, d’elle même et de cette idée de le perdre. Terrifiée, perdue, consolée par cette femme qui avait vécu son pire cauchemar. Elle avait eu tord, elle le savait. Mais aurait-il eu le courage de prendre un tel risque avec elle ? Surement. Felix, il était tout le temps courageux, plus qu’elle ne l’avait jamais été. Pour ces choses là, il avait toujours été son modèle. Décontenancée, Beatrix se stoppa au milieu de sa phrase, trop apeurée à l’idée de continuer, saisie par l’image qui se formait dans sa tête. Prise de surprise, elle sursauta presque lorsque la main de son aîné vint saisir celle qu’elle avait toujours posée sur son épaule. Un soulagement, elle sentait presque son coeur fondre dans sa poitrine. Mais à peine eut-elle finit de parler que les bras de son frère s’emparèrent de son corps tremblant, l’attirant tout contre lui. Beatrix se laissa aller, enroulant à son tour ses bras autour de sa poitrine, enfonçant son visage contre son torse. Les larmes qui coulaient à présent  n‘étaient plus si triste, des larmes de soulagement et d’espoir plutôt. Toute l’anxiété qui s’emmagasinait en elle depuis plusieurs mois semblait s’envoler, son corps tout entier se relâcha dans cette étreinte apaisante. Les secondes filèrent, et aucun des deux Lecter ne dit rien. Un silence apaisant, bienvenu. Un silence qui semblait soigner les maux qui rongeait la chasseuse. « Refais moi plus jamais un coup pareil. Peu importe la raison, je m'en fous. » souffla finalement son frère. Pour toute réponse, Beatrix fit signe que « non » de la tête, sans enlever le visage de contre son torse, à la manière d’une enfant qu’on réprimandait. Plus jamais elle ne ferait une telle bêtise. « Promis. » dit-elle doucement, à peine audible, étouffée par le corps de son frère. « Moi non plus, Bea. Moi non plus, je te laisserai pas partir, plus jamais. » A ces mots, la belle ressera ses bras un peu plus autour de son frère. Ces mots, c’est tout ce qu’elle avait voulu entendre pendant si longtemps. Tellement rassurant, tellement apaisant. Pour la première fois depuis trois mois, un large sourire sincère étira ses traits trempés de larmes, sans que le chasseur ne puisse l’apercevoir. Les mains du chasseur s’emparèrent de ses épaules, la forçant à reculer un peu pour qu’il puisse la regarder dans les yeux. La belle plongea son regard apaisé dans les yeux de Felix. « Et on va affronter ça ensemble, tu m’entends ? Ensemble. Tu n’es plus toute seule. Je te laisserai pas toute seule. Je suis là, maintenant, et tu te débarrasseras pas de moi. J’ai toujours dit que je prendrai soin de toi, Bea, et je compte bien respecter ma parole. On va trouver, d’accord ? On va trouver. » Une nouvelle fois, un large sourire éclaira le visage de la brune. Il y a quelques mois, elle aurait tué pour entendre de telles paroles. C’était tout ce qu’elle souhaitait, depuis cette fameuse découverte, tout ce qu’elle avait imaginé et mieux encore. Son frère, à ses côtés, près à se battre avec elle. Que demander de plus ? Elle acquiesça vivement. « Merci Fe. Tu n’imagines pas à quel point je suis soulagée de t’entendre dire ça, à quelle point ça me fait plaisir. » Le sourire ne semblait plus vouloir quitter son visage. Elle s’avança vers son frère, déposant un léger bisous sur sa joue avant de poser son menton sur le haut de son épaule. « Tu m’as manqué, bro, tu n’imagines pas à quel point. Maintenant que tu es là, avec moi, je pense que les choses pourront enfin s’améliorer. » La belle le pensait, du plus profond de son coeur. Une lueur d’espoir après trois mois au fond des ténèbres, qui promettait enfin un avenir plus serein.
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